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  • il y a 9 heures
Au milieu du brouillard budgétaire, une journée de clarification…

Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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Transcription
00:00Patrick Cohen, vous avez suivi les débats du budget à l'Assemblée ce week-end et trouvé de la clarté dans le brouillard.
00:07Oui, le brouillard est très épais, le cap n'est pas défini, le bord de la falaise est proche,
00:11le retour en est les députés semblent avancer comme des somnambules.
00:14Il y a là toutes les raisons de se désintéresser d'un débat où les échanges très techniques
00:19entre spécialistes des finances publiques se mêlent à des considérations très politiques, voire à des jeux politiciens.
00:24Pourtant, samedi, coup sur coup, deux votes de l'Assemblée ont apporté un peu de lumière dans cette purée de poids parlementaire.
00:31Vous avez vu clair sur quoi ?
00:33D'abord sur le virage pro-business du Rassemblement National.
00:35En votant contre la taxe Zuckmann, les députés le péniste avaient opéré un premier tournant,
00:40alors qu'ils s'étaient abstenus six mois plus tôt.
00:43Mais la semaine dernière, c'est sur la fiscalité des entreprises que le RN a détonné
00:47en faisant supprimer l'un des quatre principaux impôts de production, la C3S,
00:52Contribution sociale de solidarité des sociétés, vote obtenu jeudi à la surprise générale
00:58et dans la confusion, le RN s'étant saisi d'un amendement d'appel,
01:02une procédure destinée à ouvrir le débat mais qui n'a pas vocation à être votée.
01:05Bref, supprimer la C3S, c'était rendre d'un coup 5,3 milliards aux entreprises
01:11et creuser d'autant le déficit de la Sécu,
01:14d'où la seconde délibération demandée par le président de la Commission des Affaires Sociales,
01:18comme il en a le droit et qui a donc eu lieu samedi.
01:21Et finalement, le RN a été battu.
01:23Oui, cette fois, tous les autres groupes étaient contre lui.
01:26Le gouvernement a rappelé que la C3S ne concerne que des entreprises
01:29qui dépassent les 19 millions d'euros de chiffre d'affaires,
01:32donc pas du tout les PME.
01:3427 000 entreprises, 1% d'entre elles, dont les banques,
01:38qui paient à elles seules 1 milliard de cette contribution affectée aux retraites de base
01:41des salariés de privés.
01:43Les masques tombent.
01:44C'est la première fois que le RN se fait aussi ouvertement le porte-parole
01:47des plus grands groupes et des milieux d'affaires.
01:49On est loin du RN du Pas-de-Calais et des électeurs des Nîmes-Beaumont.
01:53Il y a huit jours, dans le JDD, Jordan Bardella promettait qu'en cas d'arriver au pouvoir,
01:57un choc fiscal positif aurait lieu pour les entreprises.
02:01En voici donc un aperçu.
02:02Et vous nous avez dit deux votes, Patrick.
02:04Quel est le deuxième ?
02:05Il a eu lieu dans la foulée du premier sur la partie recette du budget de la Sécu,
02:10mécontent d'avoir été battu sur la C3S.
02:13Le Rassemblement National, qui envisageait de s'abstenir, a encore voté contre,
02:17mais cette fois avec les Insoumis.
02:20Une alliance qui aurait pu stopper la discussion et empêcher le débat sur la suspension de la réforme des retraites
02:25aurait été une catastrophe pour le gouvernement.
02:27Il s'en est fallu d'une quinzaine de voix.
02:28Finalement, l'approbation des socialistes aux côtés de la plus grande partie du bloc central
02:34consacre la fracture des gauches et dessine une convergence inédite,
02:38ce que le RN Jean-Philippe Tanguy appelle le socialo-macronisme
02:41et le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, le bloc de la raison,
02:46sur un budget de concessions réciproques qui ne plaît à personne.
02:49Mais c'est le principe des concessions.
02:50Prochain test, les retraites, ce sera demain, après-demain, pardon, mercredi à 15h.
02:55Et qu'on suivra, évidemment.
02:57Merci Patrick Cohen.
02:58Merci.
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