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Invité : René Drouin Délégué général du Souvenir Français de Moselle
Autre invité : Sébastien Wagner Historien et éditeur, fondateur des Paraiges.
René Drouin, figure emblématique de la Lorraine et délégué général du Souvenir français en Moselle, nous ouvre les portes de la mémoire. Découvrez les enjeux de la transmission de l'histoire aux jeunes générations et l'importance du Souvenir français, particulièrement en Moselle, territoire marqué par l'annexion.
Explorez avec nous des lieux chargés d'histoire comme la Maison de la mémoire à Metz et le monument de Noisseville. Comprenez comment l'association s'engage à perpétuer le devoir de mémoire et à renforcer le lien entre l'armée et la citoyenneté.
Comment raviver la flamme du souvenir chez les jeunes ? Suivez le parcours de René Drouin, de Moyeuvre-Grande à la scène nationale, et plongez au cœur de l'histoire lorraine.
#HistoireLorraine #SouvenirFrancais #DevoirDeMemoire #Moselle
Autre invité : Sébastien Wagner Historien et éditeur, fondateur des Paraiges.
René Drouin, figure emblématique de la Lorraine et délégué général du Souvenir français en Moselle, nous ouvre les portes de la mémoire. Découvrez les enjeux de la transmission de l'histoire aux jeunes générations et l'importance du Souvenir français, particulièrement en Moselle, territoire marqué par l'annexion.
Explorez avec nous des lieux chargés d'histoire comme la Maison de la mémoire à Metz et le monument de Noisseville. Comprenez comment l'association s'engage à perpétuer le devoir de mémoire et à renforcer le lien entre l'armée et la citoyenneté.
Comment raviver la flamme du souvenir chez les jeunes ? Suivez le parcours de René Drouin, de Moyeuvre-Grande à la scène nationale, et plongez au cœur de l'histoire lorraine.
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NewsTranscription
00:00Ici Lorraine, crack pour l'émission, sur Marouk, sur Moselle TV et Vosges Télévisions.
00:06Ici, votre radio de proximité en Lorraine.
00:30Bonjour, chers amis de Sur ma Route, mon invité cette semaine est René Drouin.
00:35René Drouin, il est le délégué général du Souvenir français en Moselle.
00:40Et le Souvenir français en Moselle, ça n'est pas n'importe quoi, c'est la plus grosse délégation en France au sein de cette association que tout le monde connaît, 6500 adhérents, c'est-à-dire à peu près 10% des effectifs français.
00:51Délégué général du Souvenir français, nous sommes au mois de novembre, un mois souvent dédié à la mémoire.
00:58Nous avons beaucoup de choses à nous dire avec le délégué général du Souvenir français.
01:02Avec lui, nous serons à la Maison de la mémoire à Metz, puis nous irons à Noisseville.
01:07Vous verrez, il y a un monument qui est tout à fait emblématique de la création, liée à la création du Souvenir français, emblématique aussi de la Moselle annexée par deux fois.
01:18Et puis, à cet endroit, nous rejoindra l'éditeur Sébastien Wagner, édition des pareges, qui a édité un livre sur l'un des fondateurs du Souvenir français, Jean-Pierre Jean.
01:28Préfacé par René Drouin.
01:30Et puis, nous viendrons aussi à Moyœuvre-Grande, dans la ville où mon invité René Drouin est né, 1943, et dont il fut maire pendant 37 ans.
01:40Un très long mandat, un tiers de siècle.
01:42Pour l'instant, je pars le rejoindre à Metz, à la Maison de la mémoire.
01:47A tout de suite.
01:47Bonjour, cher René Drouin.
02:02Ça va ?
02:02Bonjour, bonjour.
02:03Bienvenue.
02:04Très bien.
02:04Merci de nous accueillir.
02:05Ça va.
02:05Ici, on est à Metz, on est dans les locaux du Souvenir français, des magnifiques locaux.
02:10Puis, il y a une partie aussi en musique, qui est, j'imagine, accessible au grand public, qui peut venir voir.
02:16Bien sûr.
02:16On est aux six places de France, on le signale.
02:20René Drouin, d'abord sur le Souvenir français.
02:24Vous êtes délégué général du Souvenir français.
02:27Le Souvenir français, c'est une association qui a un maillage extrêmement dense dans toute la France.
02:34Mais il me semble qu'il y a quand même une particularité avec la Moselle.
02:37L'histoire de Moselle n'est complexe.
02:41Même certains Lorrains ne la comprennent pas complètement.
02:43Certains autres Lorrains ne la comprennent pas complètement.
02:45Est-ce que ça fait qu'il y a une relation particulière à l'histoire, ici ?
02:49Oui, c'est une histoire singulière, celle d'une annexion.
02:52Oui, c'est ça.
02:53Avec l'Ukraine, aujourd'hui, on comprend ce que veut dire une annexion, beaucoup mieux.
02:58La Prusse annexait une première fois, en 1870, la Moselle.
03:04Cela a duré près de 50 ans.
03:06Et puis ensuite, Hitler, 39-45, s'est reparti avec ce qu'on sait, le déplacement des populations, la germanisation.
03:23Bref, un climat épouvantable pour les familles qui supportaient mal cette présence étrangère.
03:33Et de ce fait, le souvenir français de Moselle, en nombre, est le plus important de France.
03:40De France, donc.
03:406 500 adhérents.
03:42C'est la principale délégation.
03:47Mais vous qui avez été...
03:48Alors, on va revenir sur votre vie parlementaire.
03:52Vous êtes aujourd'hui délégué général du souvenir français, etc.
03:54Vous avez d'abord été professeur.
03:56Alors, de mathématiques, d'accord ?
03:58Mais professeur, c'est-à-dire enseignant.
03:59Vous transmettez.
04:00Est-ce qu'aujourd'hui, on sent qu'il y a quand même, en direction des nouvelles générations,
04:05ce qu'on appelle des nouvelles générations, on sent qu'il y a une difficulté quand même
04:09à transmettre cette histoire-là.
04:11Est-ce que ça, vous le ressentez ?
04:12Est-ce qu'il y a des jeunes dans vos équipes ?
04:14Oui, de plus en plus, c'est l'objectif que nous poursuivons.
04:20Et nous avançons bien de ce côté-là.
04:23Et je suis très surpris lorsque, par exemple, j'ai mis en face de classe de 3e,
04:30au moment de la libération des camps de concentration,
04:33trois classes de 3e dans ma ville à Moyeure.
04:37Eh bien, lorsque j'ai parlé de mes rencontres avec Lucie Aubrac,
04:41avec Raymond Aubrac, qui sont venus témoigner.
04:46Ah, vous les avez rencontrés ?
04:46Ils sont venus à Moyeure.
04:47Oui, oui, oui.
04:48Ah oui, d'accord.
04:48Ils ont logé chez moi, je les ai rencontrés.
04:51Et donc, l'un et l'autre, compagnons de Jean Moulin, bien entendu,
04:58ça représentait quelque chose.
04:59Et j'ai vu ce déclic à l'intérieur de l'attention qu'ils pouvaient porter.
05:07Ils étaient, avec moi, passionnés pour en parler.
05:10Donc, la jeunesse est tout à fait récupérable au plan de l'attention apportée sur l'histoire
05:19et sur le sens à lui donner, et en particulier au sein même de la République française.
05:24Est-ce que ça veut dire qu'il faut, vous citiez Lucie Raymond Aubrac,
05:28est-ce qu'il faut la personnaliser ?
05:30Est-ce qu'il faut multiplier les anecdotes quand on raconte cette histoire-là
05:33pour attirer l'attention de jeunes qui, aujourd'hui, sont au milieu de milliers de médias ?
05:38– C'est compliqué. – Bon, on y est contraint.
05:40– Ouais, ouais, ouais.
05:41– Je dirais, c'est une manière pédagogique d'aborder les sujets
05:45et une manière qui fait que l'attention portée par le public jeune
05:52est redouble à ce moment-là.
05:54Donc, c'est tout à fait naturel d'agir dans ce sens.
05:57– Un mot, René Drouin, tout à l'heure, il y avait une signature officielle,
06:02ici même où nous sommes, en quelques mots, c'était quoi ?
06:05– C'est une première au niveau français, parce que faire que l'armée sorte
06:11des lieux, finalement, qui sont réservés, celui des casernes,
06:18et aller vers le public, vers la citoyenneté.
06:22C'est du moins ce que nous avons expliqué à 16 jeunes réunis avec leur famille,
06:30en leur disant bien qu'ils sont d'abord des citoyens de la République française
06:37en devenant des militaires qui porteront des armes.
06:39Voilà. Et donc, l'un plus l'autre, c'est aussi avoir conscience en permanence
06:46qu'on ne peut pas être l'un sans l'autre.
06:50Un soldat, c'est d'abord un citoyen de la République et de ses valeurs.
06:54Voilà ce que signifie justement cette signature
06:57et cette explication que j'ai tenté de leur donner.
07:00– Très bien. René Drouin, on est sur votre route.
07:04Vous avez choisi comme deuxième lieu le monument de Noiseville,
07:09qui est important dans l'histoire du souvenir français.
07:11En quelques mots, avant qu'on y aille et qu'on rejoigne Sébastien Wagner,
07:14en quelques mots, le souvenir français, aujourd'hui, c'est quoi ?
07:17Quelqu'un qui a envie de dire, tiens, j'ai envie d'aider le souvenir français.
07:20Qu'est-ce que vous faites ?
07:22– Eh bien, le souvenir français, c'est d'abord l'histoire
07:24qu'il ne faut jamais perdre de vue, garder en mémoire.
07:30L'histoire du pays qui a forgé, finalement, la République française
07:35depuis la Révolution jusqu'à la Résistance, pour schématiser.
07:41Donc, c'est cela avant tout.
07:44Bien sûr, il ne faut pas perdre de vue que ceux qui sont morts pour la France
07:48doivent être respectés et que leur mémoire doit être mise sans arrêt en valeur
07:55comme exemple.
07:56Mais ce n'est pas que cela.
07:58C'est leur exemple, mais aussi au sein et au cœur de la République.
08:04Car faire savoir aux jeunes générations
08:06que la République, c'est quelque chose de précieux,
08:10mais aussi de fragile,
08:12qu'il faut sans arrêt réactiver,
08:16renforcer et faire en sorte qu'elles puissent faire la différence avec les dictatures.
08:20Donc, comprendre que le régime républicain, c'est celui de la démocratie,
08:26c'est celui de la liberté.
08:28Donc, c'est ça aussi la tâche essentielle que le souverain français se donne,
08:32et en particulier au niveau de Noiseville,
08:34puisqu'à Noiseville, vous avez un monument qui est un monument de résistance
08:38par rapport à l'occupation par les Prussiens.
08:42Vous imaginez, en 1908, lorsqu'il a été inauguré,
08:48il y avait, dit-on, 100 000 personnes autour du monument.
08:51C'est fantastique.
08:52Avec des gerbes bleu-blanc-rouge, au nez à la barbe, des Prussiens.
08:56Alors qu'on était dans un territoire allemand.
08:58Précisons-le pour ceux qui ne sont pas Mosellans.
09:00Tout à fait.
09:00Qui nous écoutent.
09:01Tout à fait.
09:01Nous étions dans un territoire allemand occupé,
09:03avec la langue allemande,
09:06avec finalement la germanisation, comment on dira ?
09:09On dira en Ukraine la Russification.
09:11Oui, c'est ça.
09:12Donc, c'est cela qu'il faut comprendre.
09:15Donc, cette chape de plomb qui s'était établie au-dessus de la Moselle et de l'Alsace,
09:21eh bien, il fallait en sortir.
09:23Et des gens comme Jean-Pierre Jean,
09:25créateur du souvenir français en Moselle, en 1887,
09:31eh bien, Jean-Pierre Jean a été le porte-plombeau de cette idée d'attachement à la France.
09:36Jean-Pierre Jean, le souvenir français, on va en reparler.
09:39Merci beaucoup.
09:39Dans un instant, on va à Noiseville, ensemble.
09:42Très bien.
09:42On y va ?
09:42Merci.
09:42C'est parti.
09:43Merci de nous avoir rejoints, Sébastien.
10:03C'est un plaisir.
10:04Ce monument, c'est quand même extraordinaire.
10:08Question à tous les deux.
10:09Est-ce qu'on peut dire que ce monument, vous avez commencé d'en parler tout à l'heure, René ?
10:13Oui.
10:131908, c'est ça, l'érection démarre en 1906-1908 ?
10:18Oui.
10:18Est-ce qu'on peut dire que ce monument, il est fondateur dans l'histoire du souvenir français ?
10:22Et de quelle façon il l'est, Sébastien et puis René ?
10:25Il est fondateur dans le sens où c'est la première fois qu'on érige un monument destiné à la mémoire des soldats français qui sont morts pendant la guerre de 1970.
10:34Il y avait un monument déjà à Chambière, mais il avait été édifié au lendemain du siège.
10:38Là, on est plus de 40 ans après et les Allemands autorisent l'érection de ce monument et on voit raviver la mémoire de ce conflit.
10:48Les Allemands pensaient qu'au bout de deux générations, la période française était un petit peu oubliée et le succès du projet et de son inauguration a bouleversé les codes.
11:01Mais ça veut dire qu'il y a quand même un paradoxe, c'est-à-dire qu'il y a un sentiment très francophile ici, même, mais en même temps, ça se passe bien, je veux dire, ce territoire est sous souveraineté allemande, c'est comme ça que je dois dire les choses.
11:14C'est ça.
11:14Et ça se passe relativement bien.
11:16Ça se passe bien parce que le temps a fait son œuvre, deux générations c'est quand même beaucoup.
11:21Oui, on rappelle que c'est 70, 1870.
11:2370, on est en 1908, donc on est 38 ans, donc presque deux générations.
11:27Et c'est vrai qu'en pays messin, le pays messin est resté francophile, resté francophone.
11:34Mais c'est un peu moins parce qu'il y a beaucoup de mariages mixtes, mais c'est vrai qu'il y a une habitude qui s'est prise de vivre à l'heure allemande finalement.
11:42Et puis le pays est prospère, les Allemands sont quand même assez coulants sur l'emploi de la langue française, sur les habitudes.
11:49Donc il n'y a pas eu beaucoup de germanisation finalement dans les faits.
11:52Elle n'est pas à confondre avec l'annexion de 40-44.
11:55Oui, c'est ça, qui est un truc beaucoup plus brutal.
11:56Une germanisation forcée.
11:58Et un rôle très spécifique, joué par les dames de messe dans cette affaire, qui ont fait de maintenir sans arrêt la mémoire de ceux qui avaient laissé leur vie pour la France.
12:12D'accord, les dames de messe, ça je ne connaissais pas.
12:13Les dames de messe.
12:13Les dames de messe qui ont soigné les soldats français pendant le siège.
12:17Et elles ont entretenu cette mémoire, elles ont créé une association pour entretenir les tombes.
12:21Il y avait une messe qui existe toujours, une messe annuelle du souvenir français à la cathédrale.
12:24Ok.
12:24Et en fait, ce message des dames de messe a été repris finalement par le souvenir français en Lorraine et par Jean-Pierre-Jean en particulier.
12:33D'accord.
12:33Alors justement, Jean-Pierre-Jean, parlons-en, parce que c'est aussi un personnage qui vous réunit finalement.
12:37Puisque vous, Sébastien, vous êtes l'éditeur d'un livre sur Jean-Pierre-Jean et vous, René, vous avez écrit la préfacée.
12:45La préfacée, c'est ça ?
12:46C'est tout à fait.
12:47Jean-Pierre-Jean, en quelques mots, l'un et l'autre, comment on le présente, quel personnage c'est, quelle personnalité, comment il arrive là, comment il arrive comme cofondateur de cette association.
12:58C'est quelqu'un de francophile et de déterminé, de passionné, au service de la France, qu'il n'a jamais oublié et délaissé.
13:09Et c'est la raison pour laquelle, en créant le souvenir français, il est le fondateur du souvenir français en Moselle, pour la Moselle.
13:17Et puis évidemment, à l'origine de la création de ce monument.
13:20Oui, de ce monument. Et puis créateur à ce moment-là, à peu près à la même époque, il y a l'Alsace aussi qui crée, il y a un Alsacien qui crée le souvenir français.
13:27Il y a Auguste Piner en Alsace, et c'est vrai que le souvenir français est créé en France.
13:31Jean-Pierre-Jean crée finalement le souvenir français en Lorraine annexée, dans l'actuelle Moselle, ce qui ne va pas aller sans problème,
13:38parce que les Allemands vont se dire, mais c'est une association qui œuvre en territoire allemand, donc c'est un peu de souci, et on finira finalement par créer, ça va être interdit.
13:46Et donc Jean-Pierre-Jean créera le souvenir alsacien-Lorraine, mais dans l'esprit du souvenir français en terre locale.
13:52Et c'est vrai que Jean-Pierre-Jean, pour comprendre aussi, il est né en 1872.
13:56Donc au lendemain du conflit, il naît allemand, alors qu'il se sent évidemment français par toutes ses fibres,
14:02au point que même la guerre de 1914, il va la faire dans l'armée française.
14:05Donc un personnage haut en couleur, et c'est vrai qu'il va remuer ciel et terre pour obtenir l'autorisation d'ériger ce monument à Noëlseville.
14:12Mais est-ce qu'on peut parler entre 1870 et la Deuxième Guerre mondiale, c'est la Troisième République, tout ça, avec des gens comme Jean-Pierre-Jean ?
14:21Est-ce qu'on peut parler d'une république de la mémoire, où s'éveille la mémoire, vraiment, parce qu'il y a aussi l'école avec Jules Ferry qui va arriver, etc.
14:30Est-ce qu'on peut parler d'une république de la mémoire, ou du souvenir, qui s'éveille à ce moment-là avec des gens comme Jean-Pierre-Jean ?
14:35Jean-Pierre-Jean n'a jamais oublié, et convaincu, évidemment, que la reprise de l'Est alsacien et de la Moselle est une mission véritablement essentielle pour laquelle il faut se battre.
14:53Et par conséquent, donc, ce combat, évidemment, il l'a partagé par la création du souvenir français.
15:00Donc Jean-Pierre-Jean-Sébastien, il y a un livre qui vient de paraître au Parej, sur Jean-Pierre-Jean.
15:04Qu'est-ce qu'on retrouve dans ce livre ?
15:06Jean-Pierre-Jean-Sébastien, c'est un livre de Nicolas Lappert, qui a réalisé un travail colossal en archive.
15:10Il fait plus de cinq ans de travail pour réaliser ce livre, sachant qu'il a grandi lui-même, il a été biberonné aux souvenirs français.
15:15Et on découvre, en fait, un personnage très intéressant, parce qu'à travers le parcours de Jean-Pierre-Jean, en fait, on a le parcours de la Moselle, parce qu'il naît en 1972.
15:22Donc on a ce parcours de la période dite de l'annexion.
15:26Il y a la Première Guerre mondiale, où il s'engage dans la mémoire française.
15:29Et au retour à la France, il devient député, sur la même liste que Robert Schumann.
15:33Ah oui, d'accord.
15:33Donc il fait un mandat avec l'Union républicaine-lorraine.
15:36Après, il va même essayer de briller la ville de Metz.
15:38Mais en fait, Jean-Pierre-Jean, c'est un autodidacte professionnellement, et en politique aussi.
15:42Donc ce n'est pas un homme d'appareil, ce n'est pas un homme de parti.
15:44Et finalement, sa défaite aux législatives en 1925 va lui permettre de se recentrer sur le soutien de la française.
15:50Et il va continuer à œuvrer quasiment jusqu'à sa mort.
15:52Et malheureusement pour lui, en 1940, il doit quitter le territoire, parce que Metz, c'est un excès de fait.
15:57Il fait partie des personnalités qui sont ciblées.
16:00Il s'installe à Paris, en région parisienne, chez sa fille, où il va mourir en 1942.
16:04Donc il ne verra pas Metz et la Moselle-Rodonnière française en 1944.
16:08Et puis il y a un deuxième livre sur cette époque ?
16:10Sur le monument.
16:11Sur le monument, il faut qu'on en parle aussi.
16:13Sur le monument, comme on dit.
16:13Donc il a été écrit par Bernard Paulineau, Francis Pochon, François Hoff et moi-même.
16:18Et là, il retrace toute l'origine du monument et sa vie jusqu'à aujourd'hui.
16:25Parce que le monument est érigé en 1908.
16:26C'est un événement colossal à cette époque-là.
16:29Mais le monument va traverser les périodes compliquées de l'histoire de la Moselle, les deux guerres mondiales.
16:35Pour oublier qu'en 1940, le monument ne va pas être détruit par les autorités allemandes.
16:39Alors qu'en Alsace, l'équivalent qui est à Vissenbourg, qui est érigé par Auguste Miner, va être détruit par le Goyleiter en Alsace.
16:46Et c'est un monument qui va subir des tempêtes aussi.
16:49Il va être abîmé par les affres du temps jusqu'au vol de 1921 et sa renaissance en 1923.
16:56Et ce deuxième livre a été primé ou va être primé.
16:59Je dis une bêtise ou pas ?
17:00Non, c'est la biographie de Jean-Pierre Jean qui est primée.
17:02Ah, c'est la biographie de Jean-Pierre Jean.
17:03Voilà, qui a été primée hier par l'Académie nationale de Metz.
17:06Ah, c'est génial.
17:06Voilà, donc c'est une grande nouvelle, une bonne fierté.
17:08Et puis, mes félicitations à l'auteur Nicolas Honecker.
17:11Oui, et puis on salue l'Académie nationale de Metz au passage.
17:14Une belle institution.
17:15Donc le livre, je crois que...
17:17Vous avez préfacé, vous René, Nicolas Honecker.
17:21Je crois que l'attachement à la France, vu de Paris,
17:26si le monument a servi à commémorer les morts pour la France en 1970,
17:32eh bien, a prouvé, vu de Paris, qu'il y avait un attachement mausolant à la France.
17:38Oui, oui.
17:39Et ça a confirmé la volonté de récupérer cette province qui avait été annexée.
17:44Noisse-Villoise, je ne sais pas si ça se dit.
17:46Oui, oui.
17:47Je ne veux pas être mal vu dans le village.
17:48Je crois que c'est ça.
17:49Noisse-Villoise, c'est magnifique, bonnement.
17:52Et nous, on poursuit à Moyœuvre.
17:53Merci beaucoup.
17:54Merci Sébastien.
17:54Merci, Denis.
17:55Bon, voilà, René.
18:11Là, on est chez vous ?
18:13Absolument.
18:14Moyœuvre Grande, vous êtes né.
18:16Le Fief.
18:17Je suis né ici.
18:18Moyœuvre, la Russie.
18:18Je vis ici.
18:19On est précisément dans le quartier de Froicul.
18:21Les racines sont ici.
18:23Froicul.
18:23Justement, ça vient d'où ce Froicul.
18:25C'est simplement un plateau balayé par le vent, le froid.
18:29Ok, d'accord.
18:30Voilà l'idée.
18:31Ok.
18:32Alors, Moyœuvre Grande, d'abord la naissance.
18:35Vous êtes un gamin de la fin de la guerre, deux ans avant la libération, 43.
18:40Les premières images qui vous reviennent de votre enfance ici à Moyœuvre Grande,
18:46quelles sont-elles ?
18:47Les jeux sur le chemin de l'école.
18:50Oui.
18:50À l'époque, on faisait le chemin de l'école à pied, j'habitais les cités de l'autre côté.
18:57C'était des moments assez étonnants, de communication avec les autres.
19:01Et puis aussi aller avec un vieux vélo, à la sortie de l'usine.
19:06Quand mon père quittait à 14h, c'était le jeudi, je montais avec lui pour aller prendre son repas.
19:13Donc, c'est des moments étonnants et de vie sociale et collective.
19:19C'est surtout cela, le souvenir que j'en ai.
19:21Parce que votre papa était travaillé ?
19:23Mon père travaillait chez Vendel.
19:24Chez Vendel, d'accord.
19:25C'était un des salariés de Vendel.
19:28De toute façon, il n'y avait pas de choix.
19:30Ou bien on était à la mine ou à l'usine.
19:33Et selon les professions qu'on pouvait accomplir, on pouvait très bien être cadre ou ouvrier.
19:39Mais le destin, c'était l'usine ou la mine.
19:41Mais justement, parce que quand...
19:43Alors, on va y venir, puisqu'il y a quand même un moment, dans les années 70 ou 80, vous allez nous le dire,
19:48ça s'effondre quand même, tout s'effondre.
19:53Comment ça se passe dans une ville comme ça,
19:56quand cette industrie-là, qui est ultra présente depuis des années et des années,
20:00qu'elle nourrit finalement tout le monde,
20:03que ça craquait, que ça commence à craquer dans tous les sens.
20:06C'est le désappointement.
20:08Et chacun se sent déstabilisé à la recherche d'une solution.
20:14Parce que c'était désormais Foss et Dunkerque
20:19qui pouvaient donc employer la main-d'œuvre de la sidérurgie.
20:24Et cette sidérurgie était dans nos veines, nous y présentes.
20:28Il fallait la défendre.
20:29C'est d'ailleurs pour ça que j'ai accompli une carrière politique au service de la sidérurgie.
20:34Ah, c'était ça le déclic de l'engagement, c'est ça ?
20:37Absolument.
20:38Il fallait prolonger l'action syndicale que mon père avait menée dans les grandes grèves de 1936.
20:44avec les conquêtes ouvrières.
20:46Et j'ai même fait un peu de syndicalisme enseignant.
20:50Puis ensuite, me rendant compte que le syndicalisme avait ses limites,
20:57il fallait donc voter des lois pour changer la vie, comme on le disait à l'époque.
21:01Alors dans les racines de l'engagement, il y a donc votre papa.
21:03Vous l'évoquez plusieurs fois.
21:05Et puis il y a aussi ce combat pour la mine, enfin pour la sidérurgie et la mine.
21:11Parce qu'il y a un ministre qui dit de vous, je crois, dans les années 80,
21:14qui dit mais Drouin, il a un haut fourneau dans la tête.
21:19C'est Jean Le Garec.
21:20C'est Jean Le Garec qui disait ça.
21:21Au point de la nationalisation de la sidérurgie que j'ai...
21:24Alors, ça paraît complètement fou, mais elle est nationalisée alors.
21:28Elle a été nationalisée en 81, c'est ça ?
21:30En 81, octobre 81.
21:31C'était la première nationalisation de François Mitterrand et qui, pour moi,
21:37devait garantir une pérennité de la fabrication d'acier en Lorraine.
21:43Ça a été en partie vrai et en fait, c'était une forme de revanche par rapport à la disparition de l'acier
21:52et surtout le départ des devins d'elle.
21:54Donc, il fallait que nous puissions relever le gant.
21:57Et nous l'avons relevé en construisant donc une sidérurgie beaucoup plus moderne,
22:02plus performante et malheureusement avec moins d'emplois.
22:06Voilà un petit peu l'avantage d'un côté de naître à défaut de l'autre.
22:11Et puis à un moment, ça c'est quand même...
22:13Tout n'a pas marché.
22:15Oui, tout n'a pas marché.
22:16Il faut plus en nationalisation.
22:17En termes de nationalisation.
22:18Diversification industrielle, certes.
22:20Petit à petit, l'automobile en particulier.
22:22C'est pour ça qu'on a Bati, on a PSV.
22:27Ah oui, qui sont arrivés à ce moment-là ?
22:28Qui sont arrivés à ce moment-là.
22:29Un peu comme des compensations ?
22:30Absolument.
22:31Absolument.
22:32C'est ainsi que ça a été construit.
22:33D'accord.
22:35Bati dit, c'est Peugeot.
22:36Non, c'est Renault.
22:37C'est Renault.
22:38Renault véhicule industriel.
22:39Renault véhicule industriel, exact.
22:40Oui.
22:40D'accord.
22:41Alors, un mot...
22:42Et puis on va aller ensuite au jardin de...
22:45Les jardins de...
22:46De l'atelier.
22:47Les jardins de l'atelier.
22:48Un mot parce que vous parliez de François Mitterrand en 1981.
22:51René, vous vous êtes député pendant 12 ans à partir de 1981.
22:55On vous classe un peu parce que vous êtes prof, vous avez le costume de velours, le collier de barbe.
23:00On dit, c'est un peu les bébés Mitterrand en 1981.
23:04C'est exact.
23:05C'est ça ?
23:05C'était une époque où on croyait à ce qu'on faisait et à ce qu'on disait.
23:11Il y avait de manière intérieure une ambition qui était au service d'un idéal.
23:19L'idéal, changer la vie.
23:21Cable, changer la vie.
23:22Changer.
23:22Et on a essayé avec les 110 propositions.
23:25Et alors, pourquoi François Mitterrand fait son premier voyage de province, premier voyage présidentiel de province, c'est ici ?
23:33Pourquoi on a ce choix ?
23:35Eh bien, tout simplement parce que j'avais été désigné par mon groupe politique, le groupe socialiste, comme étant rapporteur de la loi de nationalisation de la générogie.
23:45D'accord.
23:45Et c'est la raison pour laquelle il voulait marquer par un temps fort, par sa présence justement, la première après son élection, à Ayange.
23:55Oui, ok, c'est ça.
23:56Dans les ateliers que nous avons visités.
23:58D'accord.
23:59Ça a été remarquable avec les ouvriers qui venaient très étonnés voir Jeannebourg, président de la République.
24:04C'était une autre époque.
24:05C'était une autre époque.
24:06Oui, 12 ans, député, et puis on va en reparler, 37 ans maire de Moyes-Evres-Grandes, là on va en reparler parce que c'était une autre aventure.
24:14C'est exact.
24:15On va dans un autre quartier, on va redescendre là peut-être plus ?
24:18Oui, on va redescendre.
24:19On va redescendre, on se rendit.
24:19Ok, on y va René.
24:36Bon René, dernière séquence.
24:39Alors ici on est au cœur de la ville, on est redescendu.
24:41On est presque au cœur de la ville.
24:42C'est très particulier quand même ici.
24:44C'était quoi ?
24:46C'était l'espace de l'ancienne usine, 2400 ouvriers, ce n'est pas rien.
24:52Une mine de fer, en fait il y en avait trois sur Moyes-Evres, 800 mineurs de fer, bon voilà.
24:58Et ici nous avions évidemment les laminoirs, les hauts fourneaux et puis les ateliers.
25:04Donc sur ce grand espace-là ?
25:06Sur l'ensemble de l'espace jusqu'à la rivière qui s'appelle Lorne.
25:08D'accord.
25:09Et quand vous êtes maire, après toute la crise qu'on a connue, qu'on a évoquée,
25:14c'est quoi ? C'est un hommage, un clin d'œil de réhabiliter ce parc et de conserver ça ?
25:21Oui, cela a été ma volonté.
25:24Il ne s'agissait pas de le laisser partir en déshérence.
25:28Il fallait faire en sorte qu'un lieu qui rassemble,
25:32puisque aujourd'hui c'est un lieu de loisirs et de promenade pour la plupart des habitants de la vallée de Lorne,
25:38que cet espace reconverti garde à la fois des témoignages du passé,
25:45c'est le cas des pylônes métalliques,
25:48et des pylônes en pierre de taille du calcaire de Jaumont.
25:52Ah oui, c'est du Jaumont, d'accord.
25:55Alors vous avez été, on n'a pas le temps évidemment de tout évoquer,
25:58vous avez été aussi le cofondateur avec Jean-Pierre Quichuda,
26:03de l'Association des villes minières de France, comme ça qu'on dit ?
26:06Oui, l'Association des communes minières de France.
26:07Les communes minières, est-ce qu'elle existe toujours, est-ce qu'il y a toujours une activité cette association ?
26:11Il y a toujours 360 communes aujourd'hui.
26:13Nous étions dans le bassin Ouyé à Folquement, c'était la semaine dernière,
26:19pour parler justement de la nappe d'hydrogène et de méthane qui est conséquente en sous-sol.
26:26Donc on continue, après avoir fait les mines, l'après-mine,
26:30et aujourd'hui, bien entendu, recherche de nouvelles sources d'énergie,
26:35puisqu'il y a un véritable gisement extraordinaire d'ailleurs qui va être exploité.
26:40Ok, oui parce qu'il y a eu, on a oublié d'en parler, on ne peut pas...
26:43Il y a eu aussi, dans l'après-mine ici, il y a eu des problèmes avec ce qu'on appelle l'ennoyage.
26:48Oui, alors l'ennoyage des mines...
26:49On en dit juste un petit mot parce que ça touche beaucoup les gens.
26:52Ça a été très très difficile, parce qu'il a fallu reloger un quartier qui s'appelle Cité-Curel, un peu plus loin,
26:59eh bien, il a fallu reloger 60-70 personnes du jour au lendemain,
27:07parce que les maisons menaçaient d'effondrement à la suite de l'ennoyage.
27:10D'accord.
27:11Donc ça a été un épisode très conséquent.
27:14En tant que maire, il a fallu s'en occuper.
27:17Et je pense qu'on est sortis par le haut dans cette affaire.
27:2037 ans maire, vous êtes devenu un observateur aujourd'hui de la vie de moyœuvre grande.
27:26Absolument.
27:27Oui, mais un mot quand même sur la...
27:29On dit que la démocratie française ne fonctionne plus bien.
27:34Ça, chacun jugera.
27:36Mais finalement, la démocratie locale, est-ce qu'elle n'a pas des choses à montrer aux autres ?
27:42Est-ce qu'elle ne fonctionne pas si mal, la démocratie locale ?
27:44Je ne sais pas ce que vous en pensez.
27:45Ça dépend des communes.
27:46Oui, oui, oui.
27:47Certaines communes, évidemment, sont très vivantes grâce aux réseaux associatifs.
27:53D'autres le sont beaucoup moins.
27:55Il faut avoir contact avec les habitants en permanence.
27:59Et quand on est maire d'une commune de cette importance et avec son histoire,
28:05il faut aimer les gens.
28:07Proximité, proche d'eux, au quotidien.
28:10Faire en sorte que ceux-ci puissent s'identifier à vous-même.
28:14Et ça a toujours été, évidemment, mon point de vue, ma façon d'agir,
28:18ce qui a fait que j'ai duré longtemps.
28:20Oui, 37 ans.
28:21Il faut aimer les gens.
28:22Bon, on va terminer là-dessus.
28:23Oui, bien sûr.
28:24Merci de nous avoir accueillis chez vous, ici à Moyœuvre Grande.
28:28A bientôt sur ma route.
28:29Merci pour vous.
28:43Ici Lorraine, crack pour l'émission, sur ma route, sur Moselle TV et Vosges Télévisions.
28:48Ici, votre radio de proximité en Lorraine.
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