Françoise Degois : "LFI et RN main dans la main !"

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Transcript

00:00– Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.

00:05– 8h08, soyez libre sur Sud Radio avec vous, Françoise Degoy.

00:09– Bonjour Françoise. – Bonjour mon cher Patrick.

00:11– Vous revenez sur ce que vous appelez le nouveau fantasme politico-médiatique,

00:16mais qu'est-à-cour ?

00:17– Alors, qu'est-à-cour, ben voilà, ils en rêvent, ils en font des papiers,

00:20souvent écrits avec les pieds, je le dis au passage,

00:22ils murmurent, ils jouent à se faire peur, avec quoi ?

00:25C'est quoi le nouveau fantasme ?

00:26Le fameux duel de second tour de la présidentielle,

00:30Le Pen-Mélenchon, ou Bardella-Mélenchon,

00:32je ne sais pas si vous voyez, depuis quelques jours,

00:34il y a une inflation de papiers là-dessus, c'est complètement délirant.

00:38Ça, c'est le fantasme de la mode automne-hiver 2025-2026.

00:42Les deux tours jumelles qui, enfin, se retrouveraient en finale de la présidentielle,

00:47les deux protagonistes en rêve, remarquez,

00:50il suffit de regarder ce qui s'est passé ce week-end à l'Assemblée nationale

00:53pour le marathon budgétaire.

00:54Samedi, le Rassemblement national et LFI, main dans la main,

00:58ont voté contre la partie recette du budget de la Sécurité sociale,

01:02officiellement pour le bonheur des Français,

01:04en réalité pour empêcher le débat de se poursuivre

01:07et ne pas avoir à débattre et surtout pas à voter

01:10la suspension de la réforme des retraites, mercredi.

01:13Suspension qu'ils seront obligés de voter.

01:15Je ne vois pas comment Marine Le Pen fait face à son électorat

01:18ou Jean-Luc Mélenchon.

01:19Il ne voulait pas le faire parce qu'il ne voulait pas donner le point

01:21au Parti Socialiste, parce qu'il est hors de question

01:24que quoi que ce soit se mette à travers de ce qu'ils veulent,

01:27RN, LFI.

01:29Ce balai RN, LFI, il est aussi perceptible,

01:31comme si les deux se choisissaient.

01:33C'est Jordan Bardella, par exemple, vous l'avez noté ce week-end,

01:35qu'est-ce qu'il dit ?

01:36Il reconnaît que Jean-Luc Mélenchon est un très bon orateur.

01:39Tiens, on commence à faire des compliments à l'adversaire.

01:42C'est le même Jean-Luc Mélenchon qui, lui, recommence à faire du terrain

01:45et s'est montré très largement au salon Made in France,

01:49très couru par les politiques ce week-end.

01:50L'un essaie de choisir l'autre et d'imposer ce duel des deux tours jumelles

01:54qui écraseraient tout ce qui peut se trouver au milieu,

01:56c'est-à-dire la terre du milieu.

01:58Vous savez, comme dans Le Seigneur des Agneaux,

01:59vous voyez les deux tours, hop, la terre du milieu avec les petits hobbits.

02:02Eh bien, le Parti Socialiste et les écologistes pour LFI,

02:06les macronistes et la droite pour le Rassemblement National.

02:08Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

02:10Oui, ce serait bien que tout le monde se calme, boive de l'eau fraîche

02:13et que tout le monde arrête surtout de jouer à se faire peur.

02:15Pourquoi ? D'abord parce que Jean-Luc Mélenchon pèse aujourd'hui 12% tout mouillé

02:19et que ça n'est pas avec 12% qu'on atteint le second tour d'une présidentielle.

02:23Ensuite, parce que le calcul d'Apoticaire,

02:25qui consiste à dire que le leader insoumis va embrayer,

02:28comme en 2022, le fameux vote utile,

02:31c'est se mettre le doigt dans l'œil jusqu'à l'homoplate.

02:34Le Mélenchon de 2025 n'est plus le même que le Mélenchon de 2022.

02:38Vous savez très bien, le 7 octobre est passé par là.

02:40Et vous verrez le Parti Socialiste,

02:42qui n'est plus ce grand cadavre à la renverse.

02:44Vous verrez une grande partie de l'électorat de gauche

02:46s'il y avait ce fameux duel qui préférerait aller à la pêche

02:50qu'avoir à choisir entre la peste et le choléra.

02:53Pour le moment, les sondages ne testent pas un candidat unique,

02:56social-écologiste, face à Mélenchon.

02:58Mais il est évident que s'il est vert, le PS et le PC,

03:01ce qui va arriver inévitablement présente un candidat unique,

03:04eh bien il sera bien plus puissant que Jean-Luc Mélenchon

03:07sur la ligne de départ.

03:08Tout l'art des insoumis, en tout cas,

03:09est de faire croire que c'est possible,

03:11de montrer une puissance qu'ils n'ont pas dans les faits.

03:13Pourquoi je dis ça ?

03:14Parce que dans tous les scrutins auxquels ils ont participé

03:17depuis leur rupture avec le PS,

03:19que ce soit législative ou municipale,

03:21eh bien ils ont été très sèchement battus à chaque fois.

03:24Et puis il y a le second tour qui serait,

03:27dites-vous, sans appel ?

03:28Oui, évidemment, on est sur des étiages 65, 35, 60, 40, 70, 30.

03:35Mais quand même, Patrick, permettez-moi ce matin,

03:37et je suis sûr que nos auditeurs seront en grande partie d'accord,

03:40de m'interroger sur la déontologie des sondeurs,

03:42qui testent déjà des seconds tours,

03:45alors que personne ne connaît l'offre politique.

03:47Évidemment, Jean-Luc Mélenchon serait écrasé par Marine Le Pen,

03:50ou Bardella, très largement,

03:52avec, encore une fois, je le redis,

03:54la gauche qui préférerait s'abstenir une grande partie de la gauche.

03:56Imaginez le cauchemar d'un social-démocrate

03:59obligé de choisir et d'appeler à voter Jean-Luc Mélenchon

04:02au soir du premier tour, ça paraît impossible.

04:04Et puis, faire ce genre de sondage,

04:06c'est tendre, encore une fois, le débat politique,

04:09tenter de l'influencer avec ce combat entre deux épouvantailles.

04:13Pourquoi je dis épouvantailles ?

04:14Parce que quand même, au maximum,

04:16le Rassemblement National séduit un tiers des Français,

04:19un gros tiers des Français.

04:21Jean-Luc Mélenchon, c'est 12, 13 %,

04:23ça n'est pas la majorité des Français.

04:25C'est comment imaginer qu'on va imposer ce duel-là,

04:28alors que la majorité n'en veut pas ?

04:30C'est ce qu'on appelle une fable

04:31que racontent les journalistes en mâle de sensation.

04:34Vous croyez ?

04:35Je ne sais pas si tout le monde est d'accord.

04:36Tiens, j'aimerais bien vous entendre, 0, 826, 300, 300,

04:39parce que, quand on regarde,

04:41il n'y a personne qui se détache par ailleurs.

04:43Et puis, vous savez que ça évolue.

04:46Très vite.

04:47Oui, parfois, très vite.

04:49Il est 8h13, dans un instant,

04:51Nicolas Faurissier, c'est le ministre délégué

04:53en charge du commerce extérieur

04:55et de l'attractivité très intéressant

04:57dans le contexte du Mercosur,

04:59dans le contexte, en fait, de l'offensive de la Chine

05:02à tous les niveaux, bien sûr.

05:05Et nous, qu'est-ce qu'il nous reste en France ?

05:07C'est ce qu'on va voir avec Nicolas Faurissier,

05:09qui est l'invité, dans un instant,

05:11de Jean-François Achilly.

05:13Et vous pourrez réagir, bien sûr,

05:14dans le Grand Débrief, tout à l'heure,

05:15à 8h30.

05:16Sous-titrage Société Radio-Canada

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