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  • il y a 12 minutes
Auteur de ''Intime conviction, de l'affaire Dominici au procès du 13 novembre, les mémoires d'un juge" (Flammarion), Jean-Louis Périès a présidé pendant 10 mois la Cour d'assises spéciale de Paris qui a jugé les auteurs des attentats du 13 novembre 2015, le plus long procès de l'histoire judiciaire française.

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Transcription
00:00Alors l'actualité judiciaire, ce sera aussi lundi après-demain.
00:04La cour d'appel de Paris va examiner à 9h30 la demande de mise en liberté déposée par Nicolas Sarkozy
00:08trois semaines après son incarcération à la prison de la Santé.
00:11L'ancien président donc incarcéré depuis le 21 octobre.
00:16Écoutez, juste écoutez ce que disait l'ancien président lorsqu'il a appris sa condamnation et qu'il est sorti de la salle d'audience.
00:22La haine n'a donc décidément aucune limite.
00:26J'assumerai mes responsabilités et s'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison.
00:32Mais la tête haute, je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour prouver ma complète innocence.
00:38Voilà donc ce que disait Nicolas Sarkozy.
00:41La haine n'a aucune limite.
00:43Nicolas Sarkozy, vous en parlez.
00:45Pas mal, sur plusieurs pages dans votre livre.
00:49Notamment sur ces mises en cause de l'indépendance des juges après l'affaire Bismuth ou autre.
00:55où il avait tenu des propos et vous dites qu'il est allé trop loin.
00:58Il va trop loin.
01:00En tant qu'ancien président, en tant qu'ancien membre du Conseil constitutionnel, il ne devrait pas dire ça.
01:05Et en tant qu'ancien, effectivement, président du Conseil supérieur de la magistrature et garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire.
01:13Il n'est pas le seul.
01:14Il y a eu d'autres personnes qui ont pu remettre en cause, effectivement, le fonctionnement de la justice.
01:19Je l'ai écrit à l'époque, après les commentaires oiseux, bien sûr que je trouve oiseux en tout cas, et dangereux.
01:30de certains politiques, de certains journalistes qui ont pu s'en prendre au juge en disant qu'ils avaient pris leurs décisions en vertu de leur conviction politique.
01:40Je parlais de l'affaire Le Pen, notamment, à l'époque.
01:42Mais aussi de ces affaires-là.
01:44Je pense que c'est très dangereux parce que l'autorité judiciaire, c'est le troisième pilier de notre démocratie.
01:50Et si ce pilier s'effondre, on va effectivement vers un chaos total.
01:56Et donc, ça me semble important de rappeler à chacun, et je crois à la presse aussi, puis tout intervenant,
02:03qu'on peut critiquer une décision de justice, mais on ne doit pas jeter le discrédit sur une autorité judiciaire, une décision judiciaire.
02:12Parce qu'on l'a vu tout de suite, il y a eu des menaces.
02:15Déjà, il y avait eu des menaces sur les magistrats qui avaient rendu la décision concernant Marine Le Pen.
02:20Là, à nouveau.
02:22Et puis, nous aussi, on a pu avoir des menaces, même à l'occasion du procès V13,
02:29parce qu'un tel ou un tel avait pu avoir des propos qui ne plaisaient pas à certains internautes.
02:34Enfin, internautes.
02:36Individus qui, sous le couvert de l'anonymat, pouvaient effectivement exercer ces menaces.
02:41Donc, ça me semble très très grave et très dangereux, quand ça vient effectivement de gens qui savent très bien comment ça fonctionne.
02:47Mais quand Nicolas Sarkozy dit « la haine n'a pas de limite », il parle de la haine des juges.
02:51Ah, c'est ce que j'ai compris, oui.
02:53Vis-à-vis de lui.
02:54Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Que ces juges sont politiquement engagés ?
03:01Non mais, il faut oublier ça.
03:02Parce que, vous savez, les magistrats qui ont eu cette affaire à juger, ils ont délibéré pendant plusieurs mois.
03:08Et bien évidemment que les magistrats qui ont pris cette décision...
03:12De l'exécution provisoire.
03:13De l'exécution, mais déjà de la condamnation, de la culpabilité.
03:16S'ils avaient été effectivement, on peut imaginer, envisagés, que s'ils étaient simplement motivés par le fait de s'en prendre au président Sarkozy,
03:25ils auraient peut-être retenu toutes les autres infractions de façon illégale.
03:28Donc, c'est pas ce qu'ils ont fait.
03:29Ils ont fait un tri, ils ont pris le temps, et je peux vous dire qu'ils ont très bien pu envisager,
03:34imaginer ce qui allait se passer dans l'opinion publique, après leur verdict, après l'annoncé de leur décision.
03:41Donc, bien sûr, ils ont pris une décision de 400 pages.
03:44Ils savent aussi que cette décision va être soumise à Pell, et donc ils ont intérêt à bien motiver.
03:49C'est parti.
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