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  • il y a 2 semaines
Clara Paban vous propose un magazine d’information et de divertissement en compagnie d’un invité (sportif ou people) qui revient sur sa relation au sport et réagit à l’actualité.

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Transcription
00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Salon Vip sur Binsport, nous sommes à Monaco pour les Sport Hello Wars 2025 et Benjamin Bonnet m'accompagne pour l'occasion.
00:18Bonsoir Benjamin.
00:19Bonsoir Clara, bonsoir tout le monde.
00:20Une légende va venir nous rejoindre, c'est le pilote automobile belge, Jacques X.
00:27Bonjour, comment est-ce que vous êtes ?
00:28Pardon.
00:32Oh le plus garçon.
00:34Vous n'avez pas changé.
00:42Bonsoir Jackie et merci d'avoir accepté notre invitation.
00:46Vous êtes au Sport Hello Wars parce que vous allez recevoir le prix de la légende 2025.
00:51Ça couronne encore une fois une carrière exceptionnelle.
00:54Vous avez cette fierté ?
00:56J'ai à la fois le sentiment effectivement d'être honoré et touché et aussi l'envie immédiate de vous dire que tout cela n'est possible que quand vous avez un environnement très positif.
01:12à savoir qu'en course automobile, le timing, la providence est celle aussi d'avoir autour de soi des gens qui vous font des voitures gagnantes.
01:26Et surtout qu'il y a eu vraiment pour le coup beaucoup de disciplines chez vous.
01:29Il y a eu la moto, la Formule 2, la Formule 1, l'endurance, le Can-Am, le Paris-Dakar.
01:33Vous avez remporté des victoires dans de nombreuses disciplines automoto.
01:38Qu'est-ce que vous avez eu de plus que les autres pour réussir partout ?
01:41Ne pas avoir été à l'école trop longtemps.
01:45Une des difficultés les plus grandes pour convaincre les parents de faire de la course, l'éventualité de faire de la course,
01:53alors que ce n'est pas non plus, ce n'était pas mon but, le désespoir qu'on leur cause en termes de scolarité
01:59et à cette question généralement qui est la plus difficile à 98%.
02:04On vous répond, tu y réfléchiras et tu le feras plus tard quand tu auras fini tes études.
02:11Dans mon cas, comme la prédiction n'était pas terrible et que probablement il m'aurait fallu 10 ans de plus pour y arriver,
02:19ils ont capitulé dans ce domaine-là.
02:23Vous parlez de vos parents ?
02:24Je parle de mes parents et de l'école.
02:26Mais en même temps, ils ont eu l'astuce, plus vous aviez des mauvaises notes, plus ils cherchaient un cadeau pour vous motiver.
02:33C'est presque ça, parce que d'abord, il faut faire leur désespoir.
02:38C'est vrai à ce point ?
02:39C'est un. En deux, il y a une chose qui est vraie, c'est moins j'étais bon, plus les cadeaux étaient jolis.
02:50Et les cadeaux, en l'occurrence, dans une année extrêmement compliquée pour moi,
02:55j'ai reçu une moto et cette moto a été quelque part le vecteur d'une autre histoire.
03:03Alors à Binsport, Benjamin est le spécialiste de la rétro des invités et il a préparé la vôtre.
03:08Regardez.
03:08Nous sommes le 1er janvier 1945.
03:15L'Europe est encore en guerre.
03:17Bruxelles, elle, vient tout juste d'être libérée de l'occupant allemand depuis le mois de septembre.
03:21À la maternité, Mariette met au monde un petit garçon.
03:24Jacques, Bernard, Edmond, Martin, Henri, X, dit Jacques-y-X.
03:28Le père, Jacques-y-X, est journaliste automobile, copilote, multititré, passionné de vitesse et de mécanique.
03:33Et dans la famille, on a déjà un phénomène.
03:35Pascal X, le grand frère, est à seulement 13 ans le plus jeune pilote d'avion au monde.
03:40Autant dire que les moteurs chez les X, ça bourdonne fort.
03:43Sauf que le petit Jackie, lui, déteste ça.
03:46Les sports mécaniques, trop peu pour lui.
03:48Les circuits, trop de bruit.
03:50Quand son père l'emmène sur les pistes, il s'intéresse surtout à l'herbe aux plantes autour du bitume.
03:55À mon rêveur, qui se voit plus jardinier aux gares de chasse.
03:59Que pilote de course.
04:00À l'école, rien de flamboyant non plus.
04:02Les notes sont médiocres.
04:03Même en sport, Jacques-y s'ennuie, traîne son spleen.
04:06Et puis un jour, son père lui offre une moto de trial.
04:09Histoire d'occuper ses divanches, il s'inscrit à quelques courses.
04:12Et là, c'est le début de l'histoire.
04:14En 1962, il rafle 8 victoires sur 13 courses.
04:17Et devient champion de Belgique de trial.
04:20Le garçon qui n'aimait pas la mécanique vient de découvrir la victoire.
04:23Et ça, ça change tout.
04:25Après ça, Jacques-y part à l'armée, dans la division blindée.
04:28Il pilote des chars AMX, qu'on pourrait rebaptiser aujourd'hui les AM Jackie X.
04:34Et oui, le garçon s'amuse à faire des têtes à queue avec des chars.
04:37Normal quand on s'appelle X.
04:38De retour à la vie civile, il grimpe dans une Ben W700.
04:41Et s'inscrit à des courses de côte en Belgique.
04:43Et résultat, champion de Belgique 1964.
04:46Et là, plus rien ne l'arrête.
04:48De 1964 à 1967, il enchaîne 8 titres.
04:53Le prodige belge impressionne tout le monde.
04:55Et un certain Ken Tyrell, grand dénicheur de talent, le repère.
04:59Direction la Formule 3, puis la Formule 2.
05:01Et là, Jackie explose.
05:02Il est tellement rapide avec sa Formule 2 qu'il ridiculise les pilotes de Formule 1 pendant les essais en Allemagne.
05:06Résultat, il y est propulsé pour de bon en Formule 1.
05:09Cooper, Maserati, Lotus, Ferrari, Williams.
05:11Une carrière immense.
05:12103 Grands Prix, 25 podiums, 8 victoires.
05:15Vice-champion du monde en 69 et 70.
05:17Et surtout 12 fois champion de Belgique des conducteurs.
05:20Mais Jackie X, c'est plus qu'un pilote de Formule 1.
05:23C'est aussi M. Le Mans.
05:24De 1966 à 1985, il participe à la mythique course d'endurance.
05:29Et il la remporte 6 fois.
05:30Un record absolu battu seulement en 2003.
05:33Et puis, changement de décor.
05:35Le Paris-Dakar.
05:36Jackie y participe 13 fois.
05:38Souvent avec Claude Brasseur.
05:39Jackie Pille.
05:40Son inséparable copilote, comme il l'appelait.
05:43Et ensemble, il remporte le rallye en 1983.
05:46Voilà la belge story X.
05:49L'enfant qui voulait protéger les plantes.
05:51Devenu roi des circuits et des déserts.
05:53L'élégance, la précision, le panache.
05:55Alors Jackie, avec un palmarès pareil.
05:58Permettez-nous de vous mettre un peu en difficulté.
06:01Quelle est pour vous la plus belle de vos victoires ?
06:03Pourquoi ouf ? C'est gênant ?
06:08Mais oui.
06:10Oh, mais non, c'est beau.
06:11Tout est vrai.
06:13C'est beau, c'est émouvant.
06:15Mais c'est beau pour nous aussi.
06:17Sérieusement, c'est bien emballé.
06:19Gentil.
06:19Oui, vraiment.
06:20Il y avait quand même une question à la fin.
06:22Allez-y.
06:23Quelles de vos plus belles des victoires ?
06:25Ce ne sont pas les victoires qui comptent.
06:28C'est vivre le présent.
06:30Vous touchez du doigt ma spécificité,
06:35c'est-à-dire d'être tout terrain,
06:37d'avoir traversé une époque très particulière,
06:42celle des années 60,
06:45et on pourrait aussi évoquer celle de ceux
06:47qui ont vécu avant-guerre et ainsi de suite,
06:50sans se faire trop mal,
06:54et d'avoir réussi plus ou moins
06:58dans toutes les catégories,
07:01d'une époque où,
07:04plus que professionnels,
07:06on était des mercenaires.
07:08C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
07:09ce style-là n'existera plus jamais.
07:13On ne fera qu'une chose à la fois.
07:17Il y a un pilote actuel
07:19qui aurait les capacités,
07:22vous pensez,
07:22c'est votre avis que je demande,
07:24à pouvoir courir,
07:25comme vous avez fait,
07:26à la fois en endurance et en Formule 1 ?
07:28Je pense qu'ils l'ont tous.
07:30Oui ?
07:31Je pense qu'ils l'ont tous
07:32parce qu'une voiture,
07:34c'est un volant,
07:35quatre roues,
07:36c'est le même,
07:37ce n'est pas une Formule 1,
07:38ce n'est pas un véhicule de Dakar,
07:39ok,
07:40mais c'est le même principe.
07:43C'est animé par le même moteur,
07:45l'envie de gagner.
07:47C'est très basique.
07:49Il ne faut pas chercher la vitesse,
07:52le passage en courbe.
07:53Ce n'est pas la vitesse qui compte.
07:54La vitesse,
07:55c'est d'essayer
07:56d'être parmi les meilleurs,
07:58si pas le meilleur.
07:59Alors,
08:00vous avez eu un parcours dingue,
08:01vous êtes passé du deux roues au quatre,
08:04et vous vous retrouvez en Formule 2,
08:05et grâce à une maladresse
08:07de Jaggi Stewart,
08:08vous signez dans l'écurie Ferrari.
08:10Vous pouvez nous raconter
08:11ce qui s'est passé ?
08:12Vous en connaissez des choses.
08:14On a travaillé.
08:15Oui,
08:15vous avez bien travaillé,
08:17parce qu'il existe aussi,
08:20les mystères d'une vie,
08:23c'est le timing,
08:27le destin,
08:30la chance.
08:31Ce sont tous des paramètres
08:32qui ne sont pas quantifiables
08:34et qui ont fait partie
08:36de mon existence.
08:37Jaggi Stewart était pressenti en 67
08:39pour rejoindre Ferrari.
08:43L'histoire,
08:44en substance,
08:45c'est,
08:47il va à Modène
08:49et il est le premier pilote
08:50dans l'histoire Ferrari
08:52qui vient à Modène
08:53avec son avocat.
08:55Et après une conversation,
08:57et ceci est répété
08:58par le secrétaire de Ferrari,
09:01à un moment donné,
09:02le commandateur,
09:03il dit,
09:06« Cosa voi questo inglese ? »
09:08La mia fabrica,
09:10qu'est-ce qu'il veut
09:10de cet anglais ?
09:12Mon usine
09:14et Jackie
09:16dit
09:18« Scottish, please ».
09:21Ça a été,
09:24je dirais peut-être,
09:25la fin de la conversation,
09:26mais ça m'a ouvert une porte,
09:28c'est vrai.
09:29Après avoir
09:30fait le troisième temps
09:32dans les qualifications
09:33sur le Nürburgring
09:34avec une F2,
09:36je dois avouer
09:37que c'est plus facile
09:38de conduire une F2
09:39sur le Nürburgring
09:40qu'une F1.
09:40et j'ai été peut-être
09:43troisième dans la,
09:44trois ou quatrième
09:45dans cette course.
09:47La porte m'a été ouverte
09:48d'aller chez Ferrari
09:49où j'ai passé cinq années.
09:51Mais j'insiste,
09:52je reviens au départ.
09:54Le côté humain de la chose
09:56m'apparaît
09:57comme une évidence aujourd'hui.
09:58ce succès est un succès
10:01intégralement partagé
10:03avec des gens
10:05que vous ne verrez
10:05et dont vous n'entendrez
10:08jamais parler,
10:09mais qui ont
10:10une passion
10:11pour l'automobile,
10:12la même
10:13qu'ont les spectateurs,
10:15identiques,
10:17et une expertise.
10:20Et quand vous tombez
10:21avec une voiture
10:22qui est bonne
10:23dès le départ,
10:25c'est-à-dire
10:25qu'elle est gagnante
10:26au départ,
10:28c'est nettement
10:28plus facile
10:29de gagner.
10:31Je n'ai pas dit
10:31que c'était
10:31une facilité,
10:32mais c'est plus facile
10:33de gagner.
10:34Tous ces éléments
10:35comptent
10:36le côté
10:37réalisme
10:39de la chose.
10:41Ah oui,
10:42il faudrait que je précise
10:43encore,
10:43il faut un très bon ange gardien.
10:46Le mien
10:46volait du tonnerre,
10:50il volait du tonnerre,
10:51mais il conduisait aussi
10:52très bien
10:53et puis il était
10:54très bon au conseiller.
10:55Les 24 heures du monde,
10:56c'est le moment
10:56de charnière
10:57de votre carrière.
10:58Vous remportez
10:59cette course
10:59six fois
11:00dans trois années
11:01consécutives.
11:01Laquelle des six victoires
11:03vous met encore
11:04dans l'émotion
11:05actuellement ?
11:06La plus formidable
11:07et qui est intéressante,
11:09c'est celle de 77.
11:11Parce que d'une course
11:12perdue,
11:13on a fait une course
11:14gagnante.
11:15Il y a des choses
11:16qui existent,
11:17c'est-à-dire
11:18y croire
11:19et se sublimer.
11:21Quand on se sublime,
11:23c'est transmissible.
11:24les autres pilotes
11:26se sont aussi
11:27sublimés.
11:29Les mécanos
11:30se sont sublimés
11:31parce qu'ils ont eu
11:34cette perspective
11:34de voir la victoire
11:36possible
11:37d'une course
11:38qu'on n'aurait jamais
11:39dû gagner.
11:41Mais la sublimation
11:43est une réalité
11:44qui arrive
11:44de temps en temps.
11:45Mais moi,
11:45ce qui m'épate le plus,
11:47c'est qu'elle est
11:49communicable.
11:49oui,
11:51quand vous vivez
11:52un moment juste
11:53étonnant,
11:54rien ne vous arrête
11:55et n'a arrêté
11:56personne ce jour-là.
11:58Pour la première fois,
12:00les 24 heures du Mans,
12:02le parcours est suivi
12:03dans son intégralité,
12:05pas seulement
12:05avec un hélico,
12:06mais aussi
12:06avec un breguet atlantique.
12:08Et les trois dernières
12:09heures de la course
12:10sont suivies intégralement
12:11par le public.
12:12Pour ça que je dis,
12:13c'est la course du public.
12:15Ensuite,
12:16pour la petite histoire,
12:17on est passé
12:1820 secondes
12:21avant 4 heures,
12:22donc il a fallu
12:23faire un tour
12:23et ma tactique
12:24pour...
12:25ma tactique pour...
12:27Elle avait été
12:28déjà énoncée
12:29dans le tour précédent,
12:30donc il a fallu
12:31que je trouve
12:31autre chose.
12:33Cette autre chose
12:34qui était capitale,
12:35il fallait que je puisse
12:36prendre le sillage
12:38de la Porsche
12:39dans la ligne droite,
12:40donc j'ai compris
12:41qu'il fallait
12:42que je fasse quelque chose
12:43pour forcer
12:44mon adversaire.
12:44Donc j'ai fait semblant
12:45de tomber en panne.
12:47J'ai mis mon clignoteur,
12:48j'ai roulé au ralenti
12:49jusqu'au moment
12:50où dans mon rétroviseur
12:51je voulais le forcer
12:52à passer.
12:54Et ça a marché
12:55parce qu'effectivement
12:56il a cru
12:56que j'étais en panne,
12:57j'ai pris son sillage
12:58et donc j'ai pu régler ça.
13:00Masterclass ?
13:01Je ne dis pas
13:02que c'est masterclass,
13:03c'est ce qu'on fait
13:04quelquefois
13:05le coup de la panne d'essence
13:06quand on a
13:06des rendez-vous galants
13:08et qu'on cherche
13:09un prétexte
13:10pour filer un patin.
13:13C'est vrai,
13:13j'ai eu quelques pannes
13:14comme ça.
13:14Ben dis donc,
13:15on va vous interviewer,
13:16on va raconter cette histoire.
13:18Et c'est encore autorisé
13:19de faire ça aujourd'hui ?
13:20Un coup de la panne ?
13:21Oui.
13:22Non, je ne parle pas
13:22dans les rendez-vous galants.
13:23Dans cette...
13:24Oui, de donner des bisous
13:26dans les voitures.
13:27Non, ça oui,
13:27c'est encore autorisé,
13:28bien que...
13:28Mais non,
13:29de faire le coup de la panne
13:30aux 24 heures du Mans.
13:31Pourquoi pas ?
13:32On sait que vous avez
13:33un calme à toute épreuve,
13:34vous êtes même réussi
13:34à vous extirper
13:35d'une voiture à feu.
13:36Oui,
13:37vous êtes peut-être
13:37sorti d'une voiture en feu.
13:39Le feu a été,
13:41malheureusement,
13:42mon...
13:44mes moments
13:45les plus difficiles
13:46dans l'existence automobile.
13:48Souvent,
13:49j'ai...
13:51Le dénominateur commun
13:52des gros accidents
13:55sont le feu.
13:57Là,
13:58on peut parler
13:58d'instinct de conservation
14:00parce que si on parle
14:01de mon accident
14:02au Grand Prix d'Espagne,
14:04par exemple,
14:06oui,
14:08il y a un moment,
14:09on se dit
14:10c'est fichu
14:11parce que là,
14:13deux voitures
14:14ont brûlé ensemble
14:15dans un feu
14:17de 400 litres
14:18de carburant.
14:20J'ai été heurté
14:21dans le premier tour
14:23par le travers,
14:25mon réservoir
14:26s'est déchiré,
14:27j'ai pris feu
14:27tout de suite.
14:30C'est l'instinct de conservation
14:31qui est la clé de ça.
14:36Prenez l'exemple,
14:38je veux dire,
14:39c'est miraculeux
14:40quelque part.
14:41Celui-là,
14:41il est vraiment...
14:43Si on voit
14:43l'état de mon casque,
14:44tout ça,
14:44les brûlures,
14:46les compagnies.
14:47Mais il y a
14:48un exemple fabuleux
14:49que vous avez vécu
14:50il y a quelques années
14:51avec Grosjean,
14:53c'est la somme
14:54de miracles,
14:55Grosjean.
14:57C'est quelque chose
14:58de stupéfiants
15:00parce que traverser
15:01à 230,
15:03un rail de sécurité,
15:06avoir le halo
15:07qui soulève le rail,
15:09d'avoir la voiture
15:10qui brûle,
15:10les gens qui interviennent
15:12tout de suite
15:12et d'en sortir
15:13globalement
15:15avec rien,
15:17si je peux
15:18m'exprimer.
15:19Voilà.
15:20Il y a un destin
15:21et il y a
15:22quand c'est l'heure,
15:23c'est l'heure.
15:24Ça, c'est mon sentiment.
15:25Vous avez beaucoup œuvré
15:27pour la sécurité
15:28en Formule 1.
15:30Est-ce que vous voyez
15:31des choses encore
15:32à améliorer
15:33qui pourraient être
15:33encore meilleures
15:35et beaucoup plus
15:35de sécurité
15:36pour les pilotes ?
15:37Alors, je vais préciser
15:38mes pensées là-dessus.
15:40La course,
15:41dans les années,
15:43fin des années 60,
15:45la protection,
15:46c'est quoi ?
15:47C'est des bottes
15:48de paille.
15:51C'est des bottes
15:52de paille.
15:53C'est fou.
15:53Oui.
15:54Et quand vous regardez
15:55la course d'aujourd'hui,
15:56vous comprenez immédiatement
15:57que ce n'est pas
15:58le même monde.
16:01Oui.
16:02Ce qui a changé,
16:03c'est la notion
16:04de durabilité
16:05et la prise de conscience
16:07que des choses
16:10devaient être faites.
16:11Parce que je viens
16:12d'une époque
16:12où les pilotes
16:13mourraient facilement
16:14en course,
16:16même très facilement.
16:18Le résultat,
16:19aujourd'hui,
16:20est juste
16:20extraordinaire.
16:23en termes
16:24de Gaulle
16:26dans ce domaine.
16:28Incroyable.
16:29Oui.
16:29On ne vit pas
16:30dans le même monde
16:31et il n'y a pas
16:31de conseil à donner
16:33hormis
16:34que ça doit
16:35rester une course.
16:37Or,
16:38la société a changé.
16:40La fatalité
16:41n'est plus acceptée.
16:43Et donc,
16:44dans la société,
16:46on a aussi,
16:48cette société
16:49est le miroir
16:50de ce qui se passe
16:50maintenant sur la course.
16:51c'est-à-dire
16:52que des jugements
16:53sont effectués
16:54sur des bases
16:56de sécurité
16:57routière,
16:59alors que
17:01la course
17:02reste un combat.
17:04Et c'est-à-dire
17:05que les faits de course
17:06doivent être acceptés
17:07de manière
17:07différente
17:09qu'ils ne sont
17:09aujourd'hui
17:10et surtout
17:11par des arbitres
17:13qui ont une connaissance
17:15de la course automobile.
17:17il ne s'agit plus
17:19d'être bénévole,
17:20avocat
17:21ou autre.
17:22C'est archi-professionnel.
17:23Il faudrait avoir
17:24la seule modification
17:26à laquelle
17:28on pourrait penser,
17:30c'est de demander
17:30aux arbitres
17:31quel est leur passé
17:32sportif automobile.
17:35Et moi,
17:37aujourd'hui,
17:37ça ne me dérangerait
17:38pas d'être pénalisé
17:39par mes pairs.
17:40Est-ce que vous
17:41pourriez nous dire
17:41qui va être
17:42sacré champion
17:45le 7 décembre
17:47à Bouddhabi ?
17:49Il faudrait être
17:50bien malin.
17:51C'est sérieux.
17:52Il faudrait être
17:52bien malin
17:53pour le savoir.
17:55Parce que si vous
17:56aviez posé
17:57cette question
17:57il y a une semaine,
17:59on vous aurait dit
18:00c'est l'un ou l'autre
18:02des papayes
18:04comme on les appelle.
18:05Ce sera
18:06piastri.
18:07Oui, oui.
18:08C'est le premier nom
18:09qui serait sorti.
18:10Piastri
18:10ou Norris.
18:14Mais aujourd'hui,
18:15il y a un troisième
18:16larron qui est là.
18:17Il revient dans la course.
18:18Qui est Max Verstappen
18:20qui, depuis sa course
18:22au Brésil,
18:24a montré
18:24tout le talent
18:25qu'il avait.
18:26C'est-à-dire que
18:27même dans la difficulté,
18:28il reste dangereux.
18:30Il vient d'aligner
18:31toute une série
18:32de succès.
18:33Son écart
18:33avec les autres
18:34s'est réduit
18:35pas comme une peau
18:37de chagrin
18:37parce que
18:38deux grands prix
18:39d'avance
18:39c'est quand même
18:40très confortable.
18:43Mais
18:43il a l'avantage
18:46que jusqu'à aujourd'hui,
18:48non seulement
18:49il a fait
18:49les tours
18:51les plus rapides,
18:52les califes
18:53les meilleurs
18:53et ainsi de suite,
18:54mais il n'y a pas d'ordre
18:56dans l'écurie adverse.
18:57donc ce qui s'est passé
18:59pourrait bien encore
19:00se reproduire,
19:01ce qui fait
19:02cette incertitude
19:04formidable.
19:05D'une part,
19:06c'est l'admiration
19:07qu'on peut avoir
19:08pour Verstappen
19:09dont on le découvre
19:10pas comme celui
19:12qui gagne
19:13toutes les courses
19:13et dont on se fatigue
19:15comme l'a été
19:15Michael Schumacher
19:17ou Senna
19:17et d'autres.
19:19Le succès
19:19est...
19:20un succès
19:22est dérangeant
19:23quand il est répétitif.
19:25Mais on a découvert
19:26un autre Max Verstappen
19:28dont on sait
19:28qu'il n'a pas
19:29la meilleure auto
19:30mais il arrive
19:31quand même
19:31à en sortir.
19:33Tout ça,
19:33c'est le bien
19:34pour la course automobilière.
19:36D'après vous,
19:37toutes générations confondues,
19:38quel est le meilleur pilote
19:39de l'histoire de la Formule 1 ?
19:41Je trouve qu'aujourd'hui,
19:43pour sa...
19:44Comment pourrais-je dire ?
19:45Sa virginité
19:46en termes sportifs,
19:49communication haute,
19:52ça reste Fangio.
19:54Il est pur.
19:56Il est pur.
19:56Il vient d'une époque
19:57où vraiment
19:59le sport automobile,
20:00c'est un sport
20:02super élégant
20:04en termes d'attitude.
20:07Tous les gens
20:07que vous retrouvez là
20:08et il faut avoir conduit
20:10une voiture de l'époque.
20:12Moi, j'ai conduit
20:13des voitures,
20:14des auto-unions
20:15d'avant-guerre.
20:16Alors, vous comprenez
20:18ce qu'est le vrai
20:19héroïsme.
20:21J'ai conduit à Monaco
20:22un lacet-cylindre,
20:26500 chevaux,
20:27des roues de vélo,
20:28pas de suspension,
20:30pas de frein.
20:31Ça donne envie.
20:33Non, je...
20:33Vous êtes un bon pilote.
20:34Oui, non, non,
20:36mais je veux dire...
20:37Et alors,
20:38le Grand Prix de Monaco,
20:39c'était 400 kilomètres
20:41à l'époque.
20:43Ils le faisaient.
20:45Et Monaco, de l'époque,
20:48c'est encore les trottoirs,
20:49tout ce qu'on peut imaginer.
20:52Vous aimeriez piloter
20:53les voitures actuelles ?
20:55Mais j'en ai conduite
20:56et je n'ai pas beaucoup
20:59regardé les instruments
21:00parce que déjà,
21:01se concentrer sur l'accélération,
21:04ce n'est pas facile.
21:06Je suis bien né,
21:07je suis né à la bonne époque,
21:08franchement.
21:09Et sur votre voiture,
21:10aujourd'hui,
21:10vous n'avez pas de difficultés,
21:11tout va bien ?
21:12Parce qu'il y a beaucoup
21:12de boutons aussi.
21:13Il y a surtout
21:15beaucoup d'alarme.
21:17Il y a beaucoup d'alarme
21:19qui sonnent
21:20pour vous avertir
21:21que vous allez être trop vite.
21:22Beaucoup d'alarme,
21:23le volant qui vibre.
21:25Si vous regardez
21:26un peu trop longtemps
21:27sur le côté,
21:28attention,
21:29prenez un petit café
21:30et tout ça.
21:31Je suis arrivé à un âge
21:33où c'est un privilège
21:34d'être en bon état
21:36et surtout d'être actif.
21:39C'est-à-dire que le plus important,
21:42c'est le présent
21:42et ce qui reste
21:44avec un grand point
21:45d'interrogation
21:47du futur.
21:48Parce que c'est clair
21:49qu'aujourd'hui,
21:50bon,
21:51je suis là pour le sportel,
21:53mais la perspective,
21:56le drapeau à la mienne
21:57n'est quand même pas
21:58si loin que ça.
21:59Vous comprenez
21:59ce que je veux dire ?
22:02Il ne faut pas être nostalgique
22:04de ce qui a existé.
22:05Ça a été fait,
22:06c'est chouette,
22:06avec des gens formidables,
22:08magiques.
22:09Il faut faire
22:09de la résistance.
22:11Et tant que vous avez
22:12le physique qui suit,
22:13que le boîtier électronique
22:15fonctionne,
22:16que la boîte fonctionne,
22:18que les pneus
22:19sont en bon état,
22:21il faut y aller.
22:22Mais le plus important,
22:24après avoir atteint
22:25ce miraculeux âge,
22:27c'est de vivre
22:29et c'est ce que je fais.
22:30vous avez aussi fait
22:33le Paris-Dakar.
22:34Vous l'avez gagné
22:35en 1983
22:36et vous l'avez couru
22:37avec Claude Brasseur.
22:39Évidemment,
22:40en France,
22:40on connaît bien,
22:41qu'on adore,
22:42qu'on a adoré
22:43dans la boum
22:44le père de Vic.
22:45Est-ce que vous l'avez
22:45laissé conduire ?
22:47Non.
22:50Je ne pense pas
22:51qu'il n'a jamais
22:55pris le volant.
22:56Par contre,
22:57il avait le talent
22:58qu'ont tous les comédiens,
23:01c'est se mettre
23:01dans la peau
23:02du sujet
23:03qu'ils doivent
23:04représenter.
23:06Et à cet égard,
23:08son premier professeur
23:10a été
23:11Jean-Todd.
23:13qui lui a appris
23:16les rudiments
23:17de la navigation
23:18comme coéquipier.
23:22Mais oui,
23:24c'est une belle histoire.
23:25On a fait six ans
23:26ensemble
23:27et on a appris ensemble
23:28parce que moi,
23:30j'avais certes
23:30de l'enduro à moto,
23:32des compétitions
23:32enduro à moto,
23:34mais il faudrait
23:37apprendre tout
23:38par rapport
23:38à l'histoire ancienne.
23:41Et j'avais
23:43un défaut,
23:44c'est que
23:44quand je passais
23:45dans un trou,
23:46je tirais sur le volant
23:47qui n'avait aucun effet.
23:49Comme quand
23:50à moto,
23:51on roule
23:51et qu'on voit un trou,
23:53on a tendance
23:53à tirer sur le guidon.
23:55Mais
23:55ça a été
23:57pour moi,
24:00ça a été
24:00une époque
24:01formidable
24:02parce que
24:02j'en ai fait
24:03sans doute
24:04dix, onze,
24:05je ne sais pas exactement.
24:07J'ai bien appris,
24:08mais surtout,
24:08j'ai découvert
24:09un autre horizon.
24:10Ça a changé
24:10ma personnalité.
24:13Vraiment.
24:13la découverte
24:15de Thierry Sabine
24:16qui a fait rêver
24:19la France entière
24:20d'une course
24:22suivie
24:23sur la National 20
24:24à Versailles
24:25au Trocadéro
24:26à la place
24:29de la Concorde.
24:30La France entière
24:31a suivi
24:33d'un rêve
24:34accessible
24:35pour tous
24:36parce que
24:37les véhicules
24:38étaient
24:38normaux
24:39et ça a été
24:40une inspiration.
24:41et donc,
24:42mes pensées
24:42sont souvent
24:43pour Thierry Sabine
24:44parce que
24:46je pense
24:47que cet événement
24:47a changé
24:48ma vie.
24:49C'est-à-dire
24:49qu'il m'a permis
24:52d'avoir
24:53le réalisme
24:54de la...
24:55Il m'a permis
24:56de redescendre
24:57sur Terre.
24:59C'est un sujet
24:59important
25:00dans mon existence
25:01parce que je pense
25:02que c'est la partie
25:03la plus importante
25:04de mon existence,
25:05la découverte
25:06du Paris-Dakar
25:07et la course
25:08tout terrain.
25:09En 1989,
25:10vous avez quand même
25:10perdu la course
25:11face à
25:12Arivatanen
25:13et là,
25:14j'entonne,
25:14le président
25:14de la FIA,
25:15vous a fait
25:15une bonne blague,
25:16vous avez perdu
25:17un pile ou face ?
25:19Oui.
25:20Vous l'avez en travers
25:20ou pas ?
25:21Cette défaite ?
25:22Non.
25:23Elle ne manque pas
25:24à votre palmarès ?
25:25Non.
25:26Bon,
25:27alors,
25:28vous n'avez pas pris
25:28ça aussi ?
25:29Non,
25:29parce qu'à partir
25:30du moment
25:30où vous avez
25:31accepté,
25:32par exemple,
25:33cette décision
25:35a été prise
25:37à un moment donné,
25:38j'ai même été
25:39même jusqu'à la fin
25:40en tête du rallye
25:41parce que
25:42Batanen s'était trompé,
25:45j'avais repris
25:45de l'avance,
25:46j'aurais serpu,
25:47mais j'avais marqué
25:48mon accord
25:49sur cette notion
25:51indiscutable
25:52que l'intérêt général,
25:53c'est l'intérêt
25:54de la marque
25:55et le désir
25:57d'être certain
25:58d'avoir
25:59une voiture
26:00au bout du chemin.
26:01Or,
26:02ce Dakar-là
26:03avait pris des allures
26:04indiscutablement
26:05de grands prix,
26:06ce qui n'était
26:07absolument pas
26:08recommandé.
26:10Donc,
26:12à l'hôtel
26:14de la Poste
26:14qui était l'arrêt
26:15de l'aérospatial
26:17au Sénégal,
26:19j'ai confirmé
26:20que j'avais dit oui,
26:22donc c'était oui.
26:23Merci beaucoup,
26:24Jackie,
26:24pour toutes ces anecdotes.
26:25C'est déjà fini ?
26:26Presque fini,
26:27je vais vous présenter
26:27trois livres
26:28qui ont une connotation
26:29de sport,
26:30évidemment,
26:30et qui,
26:30je pense,
26:31vont vous faire plaisir.
26:32Dans la boîte à gants
26:33de Yann Delplanck,
26:3430 légendes
26:35de l'automobile,
26:35ce livre comme jamais
26:36et vous êtes là-dedans
26:38et effectivement,
26:39j'ai lu des anecdotes
26:40que vous n'aviez
26:41jamais racontées.
26:42Vraiment,
26:43un livre à offrir,
26:44on est d'accord ?
26:45Je suis d'accord.
26:46On continue.
26:47J'étais consentant,
26:48de toute façon.
26:49Je crois,
26:49il n'y a pas eu de plainte.
26:51Boxer à la vie
26:52et à la mort
26:52d'Alan Scott Haft,
26:54le fils de Haru Haft,
26:55raconte le destin
26:56de son père
26:56rescapé des camps nazis
26:58qui montent
26:58sur les rings américains
27:00pour se sentir vivants
27:02et ce livre est bouleversant.
27:05Je sens que vous avez
27:05envie de le lire.
27:06Et ce livre-là,
27:07j'acquis,
27:0875 ans de Formule 1
27:09de Stéphane Barbet,
27:11il a refait
27:11l'histoire de la Formule 1
27:13et là aussi,
27:14évidemment,
27:14que vous êtes à l'intérieur.
27:16Si vous avez
27:16un père,
27:18un frère,
27:18un membre de votre famille
27:19ou une sœur d'ailleurs,
27:20parce que les femmes
27:21adorent la Formule 1,
27:22c'est vraiment
27:22le cadeau
27:23à offrir
27:24ou à s'offrir.
27:25Les images sont absolument
27:26sublimes à l'intérieur
27:27et il y a toute l'histoire
27:29de la Formule 1.
27:31Vous l'avez, celui-là ?
27:32Je ne l'ai pas,
27:33mais celui-là,
27:33je l'ai déjà.
27:34Ah, évidemment.
27:35Voilà pourquoi
27:36je ne m'y suis pas
27:37intéressé directement.
27:39Allez-y,
27:39vous ferez un peu d'exercice
27:40avec parce qu'il est
27:41un peu lourd.
27:42Oui, je voudrais
27:43celui-ci aussi.
27:44Vaut la peine d'être livre
27:45parce que ça va...
27:46Oui, extraordinaire,
27:47c'est tout.
27:47Stéphane Barbet
27:48est un grand journaliste
27:51qui a vécu plein de choses
27:52et aussi,
27:53c'est un garçon
27:54très sensible.
27:55Et il a une très jolie plume
27:56pour les raconter.
27:57Absolument.
27:58Merci, Jacqui.
27:59C'était un grand plaisir
28:00de venir vous voir ici
28:02à Monaco
28:02au Sportel Awards.
28:04Merci, Benjamin.
28:05Merci, Carole.
28:05De m'avoir copiloté
28:07avec talent.
28:09Merci.
28:09Merci à vous deux,
28:10franchement.
28:11Merci beaucoup
28:12et salut tout le monde.
28:14À la prochaine.
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