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  • il y a 4 jours
La protection de la nature se révèle être un sujet important à vos yeux ? Le "modèle français" ne serait-il pas le plus enclin à préserver nos écosystèmes ? Qu'en est-il de l'agriculture planétaire qui encourage les importations massives ? Dans son ouvrage "Sauver la France est un devoir écologique", Rémi Perrin, consultant agricole et naturaliste, traite d'une multitude de sujets (qualité de l'eau, réchauffement climatique, énergies, liens avec la faune et la flore...) tout en gardant un fil conducteur le plus proche possible du bon sens. Deuxième préoccupation des Français, l'écologie est présentée par Rémi Perrin comme peu de médias la font vivre...

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Transcription
00:00– Bonjour à tous et bienvenue dans notre Zoom aujourd'hui en compagnie de Rémi Perrin.
00:11Bonjour monsieur. – Bonjour.
00:13– Rémi Perrin, naturaliste, consultant agricole, vous publiez l'ouvrage que voici,
00:18Sauver la France est un devoir écologique, comme d'habitude à retrouver sur la boutique de TV Liberté.
00:24Et Guillaume Perrin, vous dites avant tout, en introduction de votre livre, que l'écologie est bien une science et non une idéologie.
00:31Or, aujourd'hui, c'est bien l'idéologie qui a pris le pas sur la science. Comment, selon vous, est-ce arrivé ?
00:39– Vaste question. Je pense qu'il faut remonter, il y a une quarantaine d'années en arrière,
00:45où des intérêts politiques ont pris le pas sur certains sujets, mais une globalité de sujets d'ailleurs,
00:52que le camp, entre guillemets, nationaliste, a laissé un peu tomber, pour une raison qui est un peu obscure, des fois.
01:00Et aujourd'hui, ça leur a permis de se mettre en avant sur des idéologies plus globales.
01:07Donc, c'est une récupération parmi tant d'autres.
01:11– Qui était la récupération ?
01:13– Alors, on sait très bien que le mouvement écolo, il a été créé dans les années…
01:21fin des années 70, et les premiers partis écologistes, si je ne me trompe pas, dans les débuts des années 70.
01:27Puis, bizarrement, les premiers ont été un peu évincés et récupérés par les gens qu'on connaît un peu après,
01:34dans les années 80, pour certainement avoir un peu d'ampleur.
01:37– Mais, je pense que ça a été un peu dévoyé.
01:41– Oui. Alors, est-ce que vous pouvez nous dire pourquoi l'écologie pourrait être la réponse à tous nos mots ?
01:48C'est ce que vous expliquez dans votre livre.
01:50– C'est plutôt une question que je pose.
01:53Je ne pense pas qu'elle soit la réponse, mais elle peut être intéressante en termes d'attachement à sa terre,
01:59en termes de valeur de ce que compose la France,
02:03notamment nos paysages, nos écosystèmes, nos écosystèmes avec nos agriculteurs,
02:07nos zones de vacances.
02:10Donc, si on en prend conscience, de la valeur de ce que ça représente,
02:14eh bien, dans la globalité, c'est notre pays.
02:16– Alors, justement, vous dites que l'économie d'un pays,
02:21c'est avant tout son agriculture et son industrie.
02:24Où en sont les deux premiers secteurs de notre économie ?
02:29– Alors là, vous me posez une question qui n'amène pas des réponses très joyeuses.
02:33Je pense qu'on est aujourd'hui dans une situation où la dégradation des deux piliers de l'économie est incontestable.
02:46Aujourd'hui, l'agriculture a vu ses agriculteurs divisés par deux ou trois en 30 ans,
02:52ce qui est notable parce que ce n'est pas forcément le nombre d'exploitations tant que le nombre de personnes,
02:58mais c'est surtout ce que l'on fait dans chaque surface.
03:02C'est-à-dire que si vous avez une exploitation qui fait 3 000 hectares,
03:06ça ne fait pas travailler le même nombre de personnes que 10 exploitations ou 100 exploitations.
03:12Vous voyez ce que je veux dire ?
03:13Et donc, effectivement, la création de valeur et donc la redistribution de cette valeur,
03:19de facto, n'est pas la même.
03:20Sur la question de l'industrie, je ne vais même pas vous parler d'Alstom, de plein d'autres choses comme ça.
03:27Vous avez des gens compétents qui viennent sur vos plateaux pour expliquer tout ça.
03:31Pour moi, aujourd'hui, on est dans une situation plus qu'inquiétante.
03:35– C'est l'agriculture qui a été ringardisée, selon vous, par les dirigeants français depuis une trentaine, une quarantaine d'années.
03:43C'est être un bouseux qu'être un agriculteur, un paysan ou être un ouvrier.
03:48Il faut travailler, il faut être un gagnant dans le système tertiaire.
03:52– Il y a un petit peu de ça et il y a à la fois une mainmise sur la production pour en faire un peu ce qu'on veut.
04:03Parce que parfois, c'est plus intéressant de la vendre à l'export que de faire des circuits locaux.
04:08puisque à l'export, on gère un peu plus tout ce qui est question de bourse.
04:14Et donc, effectivement, il y a des volumes qui sont parfaitement incohérents des fois,
04:17qu'on envoie au Canada, notamment sur les céréales, qu'on ramène en France.
04:21Effectivement, l'économie circulaire locale, elle, elle n'est pas présente.
04:26– Vous insistez bien sur le problème écologique numéro un en France, c'est l'avalanche administrative.
04:32Est-ce que vous pouvez nous expliquer d'où elle arrive, d'où elle émane ?
04:37– Alors, je ne sais pas si c'est le premier problème écologique.
04:39En tout cas, c'est clair que c'est un…
04:41– Vous dites que c'est à l'origine.
04:42– Oui, c'est un gros frein à un diagnostic des problématiques de terrain.
04:52Parce que quand on se réfugie derrière plusieurs strates administratives,
04:58on a du mal à prendre des bonnes décisions,
05:01puisqu'elles sont complètement décorrélées du terrain.
05:03– Et alors, justement, qui sont ceux qui profitent des efforts de nos paysans
05:08pour s'adapter à la réglementation ?
05:11– Je pense qu'il y a une idéologie universaliste qui pose problème aujourd'hui.
05:16Je pense que ça pouvait, comment dirais-je,
05:21vendre un projet assez rêveur dans les années 80-90.
05:26Aujourd'hui, le résultat, notamment de l'Europe, mais à plus large spectre,
05:33on a des résultats qui ne sont pas en faveur de la France, en tout cas.
05:39Donc, peut-être que ce sont les mêmes qui ont voulu…
05:42Certains appellent ça les technocrates,
05:44mais il y a un côté un peu comme ça.
05:46Gérer des pans entiers d'économies, comme l'agriculture,
05:51depuis un bureau à Bruxelles, je ne suis pas certain que ce soit très efficient.
05:54– Alors, justement, à Bruxelles a été négocié le traité avec le Mercosur
06:00qui risque d'encore un peu plus détruire le secteur agricole français.
06:07C'est ce qui, en tout cas, c'est le traitement qui est réservé à Bruxelles
06:12pour nos agriculteurs qui sont considérés là-bas comme d'horribles pollueurs.
06:18Est-ce que vous pouvez nous dire, vous l'expliquez dans votre ouvrage,
06:21quelles sont les pollutions réelles engendrées par nos paysans ?
06:25– Alors déjà, si vous le permettez, le premier élément,
06:30effectivement, l'agriculture française, il me semble,
06:35est de très loin la plus propre au monde.
06:38Et les normes ont eu leur intérêt dans cet état de fait.
06:43C'est-à-dire que les agriculteurs ont une résilience,
06:46ont pu s'adapter à toutes ces normes.
06:49Et aujourd'hui, elles ont permis de pouvoir produire plus propre.
06:55On peut dire que c'est quelque chose d'assez efficace.
06:58Par contre, le pendant de ça eût été de manger la production
07:03que ces agriculteurs produisent.
07:05Et aujourd'hui, avec le Mercosur,
07:08et là vous mettez le doigt sur un problème hyper important,
07:13pourquoi on a pour projet de faire venir notamment des poulets
07:18ou d'autres produits du Brésil,
07:20alors qu'on est capable de les produire en France,
07:22à des normes qui sont bien plus respectueuses
07:25et qui nous permettraient en plus de garder l'économie sur place ?
07:29Et bien évidemment, on va détruire la nature avec du CO2,
07:32des conteneurs, des antibiotiques qui vont arriver.
07:36Donc tous ces efforts pour au final mettre nos agriculteurs
07:41en concurrence avec des gens qui ne respectent pas nos normes.
07:44Exactement.
07:44Mais vous savez, c'est exactement la même chose qu'avec la loi Duplomb.
07:47La loi Duplomb, c'est un échec pour les deux parties.
07:50Ceux qui se sont opposés à la loi Duplomb...
07:53Est-ce que vous pouvez en rappeler son principe ?
07:55Oui, alors la loi Duplomb, il y a plusieurs volets très distincts,
07:59mais il y a un volet important, notamment sur l'acétamipride,
08:02qui est un insecticide.
08:04Les autres volets sur l'élevage, sur d'autres choses,
08:07on ne va pas en tenir compte, mais par exemple sur l'acétamipride,
08:10vous avez une interdiction en France qui a été faite depuis plusieurs années,
08:15depuis presque 15 ans, et ça s'est fait plutôt bien
08:18par ce qu'on appelle des phases de retrait, avec des usages.
08:23Et aujourd'hui, on se retrouve face à une situation absurde,
08:26mais c'est vraiment incroyable,
08:28dans laquelle on interdit les agriculteurs d'utiliser une molécule.
08:34Parfois, ils ne s'en servent plus depuis longtemps.
08:36Alors, il y a quelques exceptions sur la noisette, notamment.
08:39Mais à côté de ça, on va faire venir des produits
08:41qui sont peut-être chargés en acétamipride de façon x10.
08:46Alors là, c'est incohérent.
08:48C'est-à-dire qu'interdire d'utiliser une telle molécule en France, d'accord,
08:52mais à la condition de, parallèlement,
08:56obliger à manger des produits issus de cette agriculture propre.
08:59Si en plus, on fait venir des produits d'ailleurs,
09:02on a perdu sur tous les tableaux.
09:04Alors, vous parlez aussi du bio,
09:06vous parlez de beaucoup d'autres sujets qu'on va traiter avec vous, Rémi Perrin.
09:10Le bio, est-ce une arnaque sur notre territoire ?
09:14Vous nous disiez, en préparant cette émission,
09:16on peut avoir des subventions si on commence une culture en bio
09:20et puis, au bout de deux ou trois ans,
09:22arrêter le bio tout en continuant à recevoir les subventions.
09:25C'est ça comme ça que ça marche ?
09:26Alors, ce n'est pas comme ça que ça marche à chaque fois,
09:28mais ça peut marcher comme ça.
09:30Je ne sais pas si c'est une arnaque.
09:31Là, c'est un peu pareil que l'écologie en France.
09:34Je pense qu'au départ, il y avait des gens tout à fait cohérents
09:37qui voulaient essayer de limiter l'utilisation d'engrais et de produits.
09:41Et encore une fois, des choses un peu dévoyées.
09:44Aujourd'hui, le bio, alors le Covid a fait beaucoup de mal
09:50parce qu'en réalité, le bio supporte difficilement les pics de production
09:54et les problématiques avec les grandes surfaces.
09:59Mais une agriculture cohérente, ça me paraît être plus logique
10:04que vraiment mettre un label avec des subventions
10:07qui, au final, n'est pas si efficace que ça.
10:11Alors, vous allez aussi sur le problème du tri des déchets.
10:15Les Français sont incités à le faire.
10:18Est-ce que c'est une question essentielle pour vous, à vos yeux ?
10:22Est-ce que ça relève d'un mouvement citoyen ?
10:26Oui, ça relève d'un mouvement citoyen,
10:28mais je pense que ça devrait être valorisé.
10:31Comme tout mouvement, ça peut revenir entre...
10:36Enfin, vous utilisez une expression un petit peu...
10:40Ça peut revenir dans les poches du citoyen.
10:41C'est-à-dire que...
10:42Parce que ce n'est pas le cas aujourd'hui ?
10:44Ce n'est pas le cas aujourd'hui du tout.
10:45Aujourd'hui, vous payez pour qu'on retraite vos déchets.
10:48Et en plus, certaines entreprises utilisent vos déchets
10:53pour se faire des rémunérations.
10:56Donc, ça ne revient pas du tout dans les poches du citoyen.
10:59Ça pourrait être...
11:01Par exemple, je parle du retraitement du bois.
11:04On pourrait très bien le valoriser.
11:06Alors, moi, je ne suis pas pour une nationalisation
11:07de toutes les industries en France.
11:08Je ne suis pas dans ce côté-là.
11:11Mais il peut y avoir des choses extrêmement intéressantes.
11:15Mais le général de Gaulle, par exemple, avait très bien vu ça.
11:18Sur la nationalisation, par exemple, des entreprises
11:20qui font du recyclage du plastique.
11:23Par exemple, bien sûr, oui.
11:24Comme, par exemple, pour la production d'électricité.
11:27On peut très bien produire l'électricité en brûlant certains déchets.
11:30Oui.
11:30Et avec des filtres, on peut...
11:32Des choses intéressantes à faire.
11:33Alors, vous vous en prenez largement à l'idéologie écologiste.
11:38Son dada, aujourd'hui, à cette idéologie,
11:40c'est de dire que le réchauffement climatique
11:43est le fait de l'activité humaine
11:45et de ses rejets de gaz à effet de serre.
11:48Mais on sait que le climat a connu des cycles
11:52tout au long de l'histoire de la planète,
11:55avant même que l'ère industrielle n'arrive au XIXe siècle.
12:00Quels sont les facteurs qui ont influencé le climat
12:04avant l'ère industrielle et qui continuent à le faire aujourd'hui ?
12:07Alors, la première chose, c'est de ne pas mélanger la cause
12:14avec les contributeurs.
12:19Nous sommes dans une phase de réchauffement,
12:21ce qu'on peut appeler quelque chose de naturel,
12:23ce qu'on appelle les pertes interglaciaires.
12:25Et l'être humain contribue à rejeter du CO2.
12:31Maintenant, ce qui vous explique que le réchauffement climatique
12:35est uniquement dû à l'activité humaine,
12:38c'est une aberration.
12:40Donc ça, il ne faut pas faire cet amalgame-là.
12:44Maintenant, effectivement,
12:47les paramètres qui permettent de définir le climat,
12:52ils sont nombreux.
12:52On peut les évoquer.
12:54Je vous invite à lire mon livre.
12:57Mais le CO2 est un de ces facteurs.
13:02Mais ce n'est pas le seul.
13:03Donc déjà, à partir du moment où ce n'est pas le seul,
13:05on ne peut pas dire que c'est uniquement un facteur
13:07qui fait et qui décide du climat.
13:12Ça, c'est déjà le premier élément.
13:14Et ensuite, le CO2,
13:16si on ramène ça aux décisions franco-françaises,
13:20alors là, on est très loin d'infléchir
13:24quelque climat que ce soit.
13:26Alors vous nous dites,
13:27c'est une sorte de scoop dans votre ouvrage
13:29que vous nous révélez,
13:31que le problème écologique principal,
13:34ce n'est pas le réchauffement climatique,
13:36mais bel et bien le problème lié à l'eau.
13:39Dans quel état se trouvent nos masses d'eau
13:41et nos cours d'eau ?
13:43Oui. Donc là, c'est mon avis.
13:48Je suis peut-être un petit peu en avance
13:50sur ce genre de diagnostic
13:52parce que j'ai passé énormément de temps
13:56sur nos rivières
13:58et nous avions des services extrêmement intéressants
14:01et compétents en France
14:03qui suivaient l'état des cours d'eau.
14:06Et progressivement, l'administratif,
14:09comme vous avez évoqué tout à l'heure,
14:11nous a éloignés du travail de terrain.
14:16C'était Arun Taziev
14:17qui parlait un petit peu
14:18de notre ressource la plus précieuse
14:21et que nous...
14:22Donc j'ai le même avis que lui.
14:25Je pense qu'effectivement,
14:26l'activité humaine...
14:31Disons que les sociétés occidentales
14:34ont peut-être servis d'expérimentation.
14:38Nous avons essayé
14:40beaucoup de produits
14:42issus de la pétrochimie
14:44et puis nous sommes revenus un peu en arrière.
14:47Moi, ce que je constate,
14:47c'est qu'aujourd'hui,
14:48on nous demande de faire un pas en arrière
14:51mais les autres pays ne le font pas.
14:55Donc si...
14:56De penser aussi que l'eau,
14:58ce n'est qu'un sujet local,
15:00c'est une absurdité
15:01et notamment nos océans.
15:04Demain, l'état de nos océans
15:07influera sur le climat.
15:10Donc, moi, je pense qu'il faudrait...
15:14Mais sur l'état de nos masses d'eau
15:16et de nos cours d'eau ?
15:17Alors, il y a des études,
15:19notamment une qui a une petite dizaine d'années
15:22qui avait été reprise.
15:24Il y a plus de 50% de nos masses d'eau
15:26qui ont une qualité moyenne à médiocre,
15:29voire pire que médiocre.
15:31Et ça, ça fait partie des...
15:34Comment dirais-je ?
15:36Pardon, c'est dans des valeurs
15:38qui sont contrôlables.
15:40C'est-à-dire qu'il y a certaines molécules
15:41qui ne sont pas contrôlables.
15:44Donc, si avec un faible pourcentage de molécules,
15:47nous pouvons déjà dire
15:48que nos eaux sont médiocres,
15:50en réalité,
15:52et on parle de l'effet cocktail
15:53quand il y en a beaucoup,
15:54bon, je vous signale qu'on se douche,
15:56on boit, on fait la cuisine.
15:58Oui, pour moi,
16:00c'est vraiment plus inquiétant
16:01que d'autres problèmes.
16:03Alors, vous vous êtes aussi penché
16:04sur le rendement du parc nucléaire
16:07et celui des énergies renouvelables.
16:09Quel bilan, quel impact écologique
16:11peut-on tirer de cette politique
16:14de transition énergétique ?
16:16Oui, voilà, vous pouvez aborder la question
16:19sur ce sujet-là.
16:20C'est très intéressant.
16:22C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
16:22sous le prétexte d'une certaine écologie,
16:26de l'idéologie écolo,
16:29on va dire ça plutôt comme ça,
16:30on remplace le parc nucléaire français
16:34par des énergies dites renouvelables.
16:39Déjà, j'ai un petit peu un doute sur le mot.
16:41En tout cas, alternative, ça, c'est clair.
16:44On peut regarder le modèle allemand.
16:45Le modèle allemand,
16:46pour que leur transition soit faite
16:49et effective, ils ont eu besoin
16:52des centrales à charbon,
16:53mais ils prennent plus de 25%
16:56de l'électricité nucléaire française.
16:59Donc, quand il faut une source complémentaire,
17:03déjà, ça me laisse perplexe.
17:05Et ensuite, quand vous avez la construction,
17:08que ce soit des éoliennes, des panneaux,
17:10de ce que ça demande,
17:11et des extractions de certaines terres rares,
17:14notamment de l'impact écologique
17:16que ça engendre,
17:17la balance, elle n'est pas du tout intéressante pour moi.
17:22Alors, il y a un business aussi
17:23auquel vous vous prenez,
17:25enfin, que vous dénoncez,
17:26outre la transition écologique,
17:29c'est la taxe carbone.
17:30Qu'est-ce qui vous choque là-dedans ?
17:32La taxe carbone,
17:33elle vise certains pays
17:38qui sont censés être des pays développés.
17:42Déjà, ces pays ne représentent pas forcément
17:47la grande majorité des émanations de CO2.
17:51Déjà, ça me pose quelques questions.
17:53Et puis, en fait, on a des systèmes
17:59qui se sont mis en place,
17:59ce qu'on appelle un permis d'émission.
18:03Et en fait, ça, c'est des droits à polluer,
18:07des droits à émettre du carbone.
18:08Le problème, c'est qu'à partir du moment
18:10où il y a quelque chose de permissif,
18:14eh bien, il faut le réguler.
18:16Et ils l'ont régulé
18:17en vendant ce droits à polluer.
18:20Et le problème de le vendre,
18:21c'est que derrière,
18:21il y a un business qui s'est mis.
18:23C'est des grandes entreprises, en fait,
18:25qui achètent ces crédits carbone
18:27en l'échange de la permission
18:29de pouvoir polluer.
18:30Tout à fait.
18:31Et si, par exemple,
18:33une entreprise ne l'a pas utilisé,
18:34elle peut le revendre à un autre.
18:36Il y en a qui peuvent les mettre en bourse,
18:37faire fructifier ça.
18:40On est très loin de la protection de la nature
18:42quand on arrive là.
18:43Alors, vous êtes un fervent défenseur
18:45de la production agricole française.
18:47Oui.
18:47On voit, on peut voir,
18:50imaginer ce que va faire le Mercosur
18:53comme dégâts sur cette production.
18:55Vous proposez ce que vous appelez
18:57une TVA frontière.
18:58Comment ça fonctionnerait ?
19:00Tout à fait.
19:01Alors, la TVA frontière,
19:02dans un premier temps,
19:06je pense qu'on pourrait essayer
19:07ce genre d'idées
19:09sur les produits agricoles.
19:11Par exemple,
19:12lorsque l'on produit
19:13une tomate en France
19:15et qu'on importe massivement,
19:20d'ailleurs, il y a TF1
19:20qui a, il n'y a pas longtemps,
19:22fait une une aux 20 heures
19:23rappelant les dégâts
19:27que l'importation des tomates marocaines
19:28produisaient,
19:29quand on a l'équivalent,
19:32c'est-à-dire que si on,
19:33sur les ananas, les oranges,
19:34si on ne produit pas,
19:36là, on ne peut pas appliquer.
19:37Par contre,
19:37sur des choses que l'on produit,
19:39eh bien, pendant notre perte de production,
19:41on pourrait détaxer nos productions
19:44pour taxer en contrepartie
19:46les productions importées.
19:48Ça, c'est du protectionnisme.
19:50C'est du protectionnisme.
19:51On ne pénalise pas les entreprises.
19:53On incite le consommateur final
19:58à acheter local.
20:00Puisque si vous avez
20:01un produit bien plus cher importé
20:03qu'un produit national moins cher,
20:05donc détaxé,
20:06eh bien, si vous êtes un peu intelligent,
20:09vous allez peut-être favoriser,
20:11il faut que ce soit égal, bien évidemment,
20:12la production nationale.
20:14Et ça, je pense que c'est une bonne façon de faire.
20:16On peut intégrer la saisonnalité là-dedans.
20:18C'est-à-dire que s'il y en a
20:20qui veulent manger des tomates à Noël,
20:22ce qui est déjà un peu écologiquement
20:24un peu incohérent,
20:26mais si on peut continuer les importations
20:29sur la période de non-production française
20:31et adapter une TVA.
20:33C'est pour ça que j'ai appelé ça
20:34la TVA frontière
20:35à partir du moment où on produit.
20:37Demain, on pourrait appliquer ça,
20:39par exemple,
20:40à des eaux d'horizons
20:42que l'on produit en France.
20:43On pourrait les appliquer sur des…
20:44– Oui, à toutes les productions.
20:45– Bien sûr.
20:46Donc, on peut faire ça en plus par phase
20:48pour voir comment le consommateur le prend
20:51et puis appliquer,
20:53puisqu'évidemment, aujourd'hui,
20:55avant de voter une loi,
20:56c'est un petit peu compliqué.
20:57– Vous dénoncez également
20:58le clivage droite-gauche
21:00qui, selon vous,
21:01ne sert qu'à manipuler l'opinion publique.
21:05La manipuler, mais dans quel sens ?
21:07La détourner,
21:08lui détourner le regard,
21:09mais de quoi ?
21:10– Oui, alors là,
21:10c'est une très, très bonne question.
21:13Je suis profondément gaulliste,
21:15c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
21:17en 2025,
21:19on peut comparer l'état du pays
21:22avant 1958.
21:25On voit bien qu'à l'Assemblée nationale,
21:27aujourd'hui,
21:28les débats n'aboutissent pas à grand-chose.
21:33Tout le monde essaye de sauver sa place
21:35et un jour,
21:37vous êtes à droite, à gauche,
21:39vous alliez avec n'importe qui,
21:43votre idée ne compte plus.
21:44Bon.
21:46Aujourd'hui, si on veut sauver le pays,
21:48je pense qu'il faut d'abord essayer
21:50de sauver notre nation.
21:52Ça me paraît être un premier pas.
21:56Peut-être que ça peut inspirer d'autres nations.
21:58Georgia Méloni est en train de le faire,
22:00comme d'autres pays.
22:02Je pense que ce clivage
22:04a été complètement détourné.
22:06D'ailleurs, initialement,
22:08il n'était pas comme ça,
22:08mais on voit très bien.
22:10L'idéologie universaliste,
22:12elle va gangréner,
22:13je vais citer certains partis,
22:16mais jusqu'au LR,
22:17peut-être même plus loin.
22:19Bon.
22:19Moi, à partir du moment
22:20où on fait passer
22:21une entité supranationale,
22:23alors que le général de Gaulle
22:24avait bien dit,
22:25l'Europe, oui,
22:26à partir du moment
22:26c'est une coopération,
22:28mais pas d'entité supranationale.
22:29Il faut rester souverain.
22:31Et aujourd'hui,
22:32quand on met en avant
22:33d'autres intérêts
22:38que l'intérêt du pays,
22:40il me semble que,
22:41et même à droite ou à gauche,
22:42il me semble que c'est une forme de...
22:45de renoncement,
22:48de trahison.
22:49Oui, de renoncement.
22:49Les valeurs de la France
22:50doivent reprendre leur place
22:51pour conclure.
22:53Rémi Perrin,
22:54c'est quoi les valeurs de la France ?
22:56Eh bien, voilà.
22:57Déjà, je pense que c'est
22:58de ne pas renoncer,
23:01d'essayer de faire société.
23:04Moi, je pense qu'on peut
23:06faire société
23:07à partir du moment
23:08où on a un modèle
23:09qui incite
23:09et qui nous donne envie
23:13de faire société.
23:16Je pense que les valeurs
23:19sont importantes
23:21pour adhérer à un projet.
23:24Aujourd'hui,
23:25à partir du moment
23:25où il n'y a plus de valeur,
23:27on ne peut pas adhérer à un projet.
23:28On ne peut pas adhérer
23:29à une nation
23:29à partir du moment
23:30où il n'y a plus rien
23:33qui la compose.
23:34Donc, je pense qu'effectivement,
23:36retrouver
23:37une certaine fierté
23:40d'être français,
23:41et je suis désolé,
23:42ce n'est pas un gros mot,
23:43on a le droit
23:43d'aimer son pays.
23:44D'autres,
23:45les États-Unis,
23:46sont fiers de leur pays.
23:48Personne ne les traite.
23:50Et donc,
23:51je pense que c'est important.
23:53Et ça peut aider
23:54à protéger
23:55notre nation,
23:57notre économie
23:58et peut-être la nature
24:00et donc plus largement.
24:01sauver la France
24:05est un devoir écologique.
24:06Votre ouvrage,
24:07Rémi Perrin,
24:08merci à vous
24:09d'avoir accepté
24:10notre invitation.
24:11Merci beaucoup.
24:11Sous-titrage Société Radio-Canada
24:17Sous-titrage Société Radio-Canada
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