00:00Bonjour Guillaume Bigot. Bonjour à vous, bonjour à vos auditeurs.
00:02Votre proposition de résolution visant à dénoncer les accords franco-algériens de 1968 a été adoptée cette semaine à l'Assemblée Nationale, à une voix près.
00:11Marine Le Pen a qualifié ce jour d'historique pour le RN. Pourquoi c'est historique et pourquoi c'est symbolique également ?
00:21Alors, il y a, bon, ça peut sembler manquer de modestie, j'insiste sur le fait que c'est un travail collectif, c'est un effort qui paye, je pense, sur des décennies.
00:35Ce qu'on a appelé, à mon avis, à tort, la dédiabolisation, parce qu'il y a vraiment eu de toute façon une rupture énorme, et tout le monde l'avait vu, entre Marine Le Pen et son père, c'est plus du tout la même ligne politique.
00:45Mais surtout, il y a cette idée que nous proposons des choses qui sont construites, travaillées, pragmatiques, et qui souvent permettent de faire ce que les uns et les autres proposent de faire, mais de le faire, disons, raisonnablement et pas dans l'idéologie.
01:02C'était le cas pour la dénonciation de ces accords de 68, parce qu'absolument tout le gouvernement, François Bayrou, les Républicains, M. Attal, M. Édouard Philippe, tout le monde voulait dénoncer les accords de 68, mais finalement, personne n'osait.
01:16Donc, il y a quelque chose comme ça. Mais surtout, le plus important, c'est que ce petit théâtre de l'antifascisme, bon, il a de moins en moins de spectateurs, il tourne vraiment à vide.
01:24Et on s'est aperçu que ceux qui défendent la République réellement, pas seulement dans les slogans « réellement », et là, c'est défendre la France et la République dans un bras de fer avec l'Algérie,
01:35eh bien, c'est nous. Nous sommes finalement le vrai barrage républicain.
01:39Et le fameux barrage républicain, qui est en fait un petit accord électoraliste, eh bien, s'est écroulé, puisque là où c'est historique, j'en termine là-dessus,
01:47c'est qu'il y a des gens du Modem et il y a des gens de LR qui ont préféré l'intérêt du pays au sectarisme, au petit théâtre de l'antifascisme.
01:54Mais au-delà de ça, c'est le plus important, je pense qu'on va en parler, c'est le fait que pour la première fois, la France, en fait, tienne tête à l'Algérie.
02:00Bien sûr. On peut en parler, d'ailleurs, tout de suite, puisqu'Emmanuel Macron, on peut le dire, n'a cessé de tendre la main au gouvernement algérien, sans résultat.
02:10On le voit d'ailleurs avec Bolem Sansa, l'écrivain franco-algérien qui est toujours emprisonné.
02:14Pourquoi, selon vous, justement, le président de la République ne veut pas changer de stratégie ? Pourquoi il reste campé sur ces positions-là ?
02:21On voit que ça évolue. On voit qu'à l'Assemblée nationale, justement, ça y est, vous avez eu une victoire.
02:25Sébastien Lecornu a reconnu, d'ailleurs, qu'il fallait changer ces accords de... qu'il fallait les revoir, ces accords de 68.
02:30Ça évolue, mais pas assez vite, peut-être, à votre goût.
02:33D'ailleurs, il n'a pas fait que ça, le Premier ministre. Il a renvoyé un peu la patate chaude au président de la République, en disant que c'est sa responsabilité à lui.
02:40Effectivement, tout le monde s'étonne, et personne ne comprend, finalement, pourquoi la main du président de la République tremble lorsqu'il s'agit de l'Algérie.
02:50Maintenant, il faut lui poser la question à lui. Je ne suis pas dans le secret de Jupiter.
02:54Est-ce que ça va enclencher quelque chose, justement, cette victoire du RN ?
02:58Là, vous posez une question, c'est quel va être l'impact de ce vote ?
03:00À partir du moment où les sondages, là, il y a eu un dernier sondage, 66% des Français soutiennent la dénonciation des accords avec l'Algérie de 68.
03:08Peut-être expliquer rapidement aux auditeurs ce dont il est question, mais surtout, par ailleurs, puisque le Parlement, maintenant, a voté à une voix.
03:14Vous savez, il y a des votes très importants, historiques, qui ont été votés à une voix. La mort de Louis XVI, par exemple.
03:20Donc, puisque le Parlement est majoritaire, puisque les sondages montrent que les Français le veulent,
03:25et même le gouvernement dit, par la voix de M. Lecornu, qu'ils vont en tenir compte,
03:31on ne comprendrait plus l'acharnement du président de la République à, effectivement, caler devant un pays
03:36qui refuse d'appliquer le droit international, qui refuse d'appliquer les conventions qu'on a signées avec lui,
03:41et qui, finalement, en permanence, joue la carte, au-delà de la culpabilité, c'est même de l'insulte.
03:48Et vous avez vu que le président de la République a encore célébré des événements tragiques pour l'Algérie,
03:52mais il y a aussi des événements tragiques pour la France.
03:54Donc, je pense que notre message, c'était l'Algérie française, c'est fini.
03:57Il est temps de normaliser les relations, que les Algériens en France...
03:59Et que les étrangers algériens soient considérés comme tous les autres étrangers, sans privilèges.
04:03Non pas des étrangers à part, mais des étrangers à part entière.
04:06Et qu'en effet, la France considère l'Algérie comme un pays, comme un autre, en fait.
04:11Ni plus, ni moins. Ni mieux, ni moins bien.
04:14Précisons aux auditeurs d'Europe 1 ces accords de 68,
04:17parce que votre collègue, député des Yvelines Charles Rodwell, Ensemble pour la République,
04:24dit qu'on pourrait quand même économiser 2 milliards d'euros par an en abrogeant,
04:29en en terminant avec ces accords de 1968.
04:31Parce que, c'est là le fond de la question, ça nous coûte beaucoup d'argent.
04:34Alors, ça nous coûte beaucoup d'argent, pourquoi ?
04:36D'abord, c'est un moyen d'immigration légale et illégale.
04:40Je m'explique, c'est-à-dire que c'est très difficile d'expulser les Algériens en raison de l'application de ces accords.
04:44Et même lorsqu'ils sont en situation irrégulière au QTF, par exemple,
04:49la meurtrière de la petite Lola, pas d'exécution des OQTF.
04:54Oui, d'Abia Benkirène.
04:54Exactement. Quand il y a trouble à l'ordre public, pas d'exécution non plus.
04:58On juge que c'est un état exceptionnel et un traitement exceptionnel des ressortissants algériens.
05:03Quand il y a, par exemple, de la polygamie,
05:07on peut expulser normalement un étranger, là on ne le peut pas, etc.
05:10Mais surtout, il y a un regroupement familial qui est favorisé,
05:13pour avoir un regroupement familial, normalement, vous devez gagner beaucoup plus que le SMIC.
05:17Là, c'est le SMIC, mais c'est le SMIC en comptant les allocations sociales.
05:21Vous avez une norme islamique qui s'appelle la kafala,
05:24en contradiction totale, d'ailleurs, entre parenthèses, avec la laïcité.
05:26Donc, ils ne viennent pas nous dire qu'ils sont pour la laïcité alors qu'ils laissent ce système en place.
05:31Et qui permet de faire venir des petits-enfants auprès de leurs grands-parents, auprès de leurs...
05:35Donc, c'est vraiment open bar le regroupement familial, si vous voulez, pour les Algériens.
05:40Et surtout, surtout, vous avez énormément de prestations sociales.
05:43Avec, non pas des conditions de 10 ans ou 5 ans pour en bénéficier, mais tout de suite, en réalité.
05:49Et on a même des situations encore plus ubuesques,
05:51où le droit français, en application de cet accord, est plus favorable pour les Algériens,
05:55je dis bien, plus favorable pour les Algériens que pour les Français.
05:57Prenons l'exemple d'un étudiant algérien qui vient en France étudier,
06:02et qui dit, je veux ouvrir un commerce.
06:05Et bien là, l'administration française, en application des accords de 68,
06:07ne peut même pas vérifier la réalité de son entreprise.
06:11Si je suis étudiant français, qu'importe mon origine,
06:14je peux être d'origine algérienne, mais j'ai la nationalité française,
06:16je veux ouvrir un commerce,
06:17là, l'administration va vous contrôler de manière tatillante.
06:19Non, mais on est chez les fous.
06:21Donc, il fallait arrêter ça.
06:21Le tout, alors que l'Algérie refuse de reprendre les AQTF,
06:24arrête de manière scandaleuse,
06:26mon ami l'écrivain Boalem Sansal et le journaliste Christophe Gleize,
06:30c'est absolument inadmissible.
06:32Et on nous parle de collusion avec la Russie,
06:34mais quel est le pion d'Alger,
06:36enfin, quel est le pion de Moscou, sinon Alger ?
06:38Oui, vous avez raison.
06:40Et on va d'ailleurs voir si le vote,
06:43ce vote à l'Assemblée nationale aura des effets.
06:46A suivre.
06:47Je voulais vous interroger aussi, M. Bigot, sur le budget 2026.
06:50Une question quand même sur la taxe Zuckman qui a été abandonnée.
06:53Vous êtes plutôt satisfait,
06:54puisque le Rassemblement national n'en voulait pas de cette taxe Zuckman ?
06:57Oui, la taxe Zuckman, avec ou sans gluten, de toute façon,
07:00c'était très mauvais pour l'économie.
07:02Vous savez, la Grèce, par exemple,
07:04avait renoncé à l'équivalent de la taxe Zuckman.
07:06C'est un signal.
07:07C'est-à-dire qu'en fait, ça avait des effets contre-productifs.
07:09D'abord, sur l'outil de travail,
07:11il y a finalement, on peut le dire,
07:12une espèce de haine de la richesse
07:14dans la gauche et dans l'extrême gauche.
07:17C'est-à-dire que gagner beaucoup d'argent, c'est pas bien.
07:18En vérité, quand vous gagnez beaucoup d'argent,
07:21vous pouvez être appelé à contribuer, bien évidemment,
07:23surtout en cas de problèmes de finances publiques.
07:26En revanche, on ne va pas chasser des entreprises comme Mistral,
07:30qui ont simplement une valeur en action estimée
07:33et qui ne peuvent pas décaisser la fameuse taxe Zuckman,
07:35sinon ils vont partir.
07:36Est-ce qu'il y a suffisamment de licornes qui part ?
07:38Oui, il y en a suffisamment, il y en a même trop.
07:40Et deuxièmement, par exemple, on a un outil de travail,
07:43je pense à la circonscription, la famille Viellard.
07:45C'est une famille qui a gardé un capitalisme familial
07:48et qui a investi dans l'économie française.
07:51Et là, écoutez, ils auraient été poussés à partir,
07:54donc ça n'a aucun sens.
07:56Merci beaucoup, M. Ligaud, d'avoir été avec nous,
07:58député Rassemblement National sur le territoire de Belfort.
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