00:00Il est 7h39, langue éco, François Langlais, quand les milliards nous font perdre tous nos repères.
00:085 000 milliards de dollars, 5 000 milliards, c'est la valeur boursière de l'entreprise NVIDIA.
00:13Voilà qui va mettre de l'eau au moulin de ceux qui pensent que les marchés financiers sont devenus fous, ont perdu tout sens commun, François.
00:18C'est vrai, incroyable envolée de cette action NVIDIA, fabricant de puces électroniques destinées au système d'intelligence artificielle.
00:26Bon, des puces électroniques à 40 000 euros quand même, 5 000 milliards de dollars, c'est la valeur totale de l'entreprise.
00:32C'est plus que le PIB français, vous l'avez dit, plus que l'ensemble de tout ce que produisent les Français sur une année.
00:39Autre élément de comparaison, c'est plus que la valeur de toutes les grandes entreprises cotées à Paris, Francfort et Milan réunies.
00:47Alors c'est une capitalisation boursière, ça veut dire que c'est pas de l'argent qu'ils ont dans les caisses, mais pour autant, est-ce que c'est bien raisonnable ?
00:53Non, mais ça fait un moment que ça dure. NVIDIA avait franchi le cap des 4 000 milliards de dollars en juillet seulement, et cette année l'action aura pris 90%.
01:02Alors c'est bien sûr l'entreprise la plus chère du monde, mais elle est suivie de près par deux autres sociétés technologiques américaines, Apple et Microsoft,
01:11qui ont toutes deux franchi la barre des 4 000 milliards il y a deux jours.
01:14Et alors qu'est-ce qui a déclenché il y a deux jours cet engouement boursier ?
01:18La folie qui a saisi les investisseurs à propos de l'intelligence artificielle.
01:22Toute entreprise qui participe de près ou de loin à ce secteur est propulsée au sommet.
01:27Pas plus tard qu'hier, NVIDIA a annoncé un accord, par exemple avec le finlandais Nokia.
01:32Paf ! Nokia a pris 17% dans la journée.
01:35Les salaires du secteur sont aussi démons.
01:37Ces mastodons américains se disputent les talents les plus recherchés, des ingénieurs très qualifiés, à coût de dizaines de millions de rémunérations annuelles.
01:47Et c'est la même chose pour les investissements dans les ordinateurs, tout aussi fou.
01:50Et puis justement les investissements dans les puces électroniques pour construire les cerveaux informatiques.
01:55Ce sont des centaines de milliards qui sont brûlés chaque année.
01:59C'est toujours la même histoire, vous savez, les boursiers anticipent sur des perspectives de développement qu'ils jugent fabuleuses,
02:04en pariant que tous les secteurs de l'économie vont utiliser l'IA.
02:08En plus, la perspective d'accord commercial entre Trump et le chinois Xi Jinping, on attend ça pour les jours qui viennent,
02:14va rouvrir le marché chinois NVIDIA encore des milliards en perspective.
02:18Juste, vous avez dit, c'est toujours la même histoire.
02:20Ça veut dire quoi ? C'est déjà arrivé ?
02:21Oui, oui, oui, bien sûr.
02:23Bien sûr, c'était pareil au moment de l'aventure d'Internet, à la fin des années 90, et la bulle a éclaté.
02:28C'était même pareil dans les années 20, avec RCA, la première société de radio commerciale,
02:35qui était la star de Wall Street, avant de s'effondrer au moment du krach de 1929.
02:39Les bulles spéculatives, c'est aussi vieux que la bourse.
02:42Et une bulle, ça veut dire que ça éclate une bulle, c'est-à-dire que l'intelligence artificielle, c'est du vent ?
02:47Non, regardez, l'usage de la radio s'est considérablement développé tout au long du XXe siècle, après le krach de 1929.
02:53C'est la même chose pour Internet, qui a décollé après le krach de 2001, et ça sera probablement la même chose pour l'IA.
03:00Il y aura un krach, et après, les choses sérieuses commenceront vraiment dans l'économie réelle.
03:04Merci beaucoup à vous, François Langlais-RTL.
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