Mains rouges taguées sur le Mémorial de la Shoah : ouverture du procès

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00:00Le procès de l'affaire des mains rouges débute aujourd'hui.

00:03Des mains rouges qui avaient été taguées en mai 2024 sur le mémorial de la Shoah.

00:08Quatre bulgares sont jugés à Paris.

00:10Les enquêteurs soupçonnent une opération d'ingérence russe.

00:13On rejoint notre envoyé spécial au tribunal correctionnel de Paris, Johan Baudin.

00:17Bonjour. Qu'est-ce que l'on sait de ces quatre bulgares ?

00:20Eh bien oui, vous l'avez dit, c'est une première, le procès des opérateurs

00:27de ce qui semble être une action de déstabilisation russe en France.

00:30Ces trois personnes sont des bulgares.

00:32Ils sont en détention provisoire depuis leur extradition, depuis la Croatie et la Bulgarie.

00:37Un quatrième est en fuite et fait l'objet d'un mandat d'arrêt.

00:41Mais il pourra être jugé en son absence.

00:44Alors qu'est-ce qu'on leur reproche ?

00:46Il s'agit de l'affaire des mains rouges, vous l'avez dit,

00:49des tags découverts sur les murs du mémorial de la Shoah

00:51et sur plusieurs bâtiments du quatrième et cinquième arrondissement à Paris.

00:56Des actes qui avaient indigné la classe politique jusqu'au chef de l'État

00:59qui avait dénoncé un acte d'antisémitisme odieux.

01:03Le symbole des mains rouges fait référence au massacre de deux soldats israéliens

01:07en Cisjordanie au début de la seconde intifada.

01:10L'enquête avait rapidement permis de les identifier via des caméras de vidéosurveillance

01:15et à leur téléphone.

01:16Le qualificatif juridique pour lequel ils sont poursuivis,

01:20poursuivis, dégradation en réunion et en raison de la prétendue appartenance

01:24à une race, ethnie ou religion et association de malfaiteurs.

01:28Alors qui sont-ils ?

01:30Des hommes sans emploi, proches des milieux nationalistes, voire néo-nazis.

01:34Aux policiers, ils ont affirmé avoir agi par appât du gain,

01:37rémunérés entre 500 et 1000 euros pour cette mission,

01:40des suspects qui encourt 7 ans de prison.

01:42Yohann, comment remonter la piste du commanditaire ?

01:46Car c'est la Russie qui est pointée du doigt par les autorités françaises.

01:52Oui, effectivement, c'est toute la difficulté.

01:55Les policiers les soupçonnent d'être des proxys,

01:57c'est-à-dire des petites mains recrutées via des intermédiaires

02:00par les services de renseignement russe.

02:02L'enquête a permis de révéler des instructions cryptées en langue russe

02:05sur la messagerie Telegram.

02:07Dans une note versée à la procédure,

02:09les renseignements français évoquent une action orchestrée par le GRU,

02:14les renseignements militaires russes.

02:16Et ce n'est pas la première fois qu'elle a eu une opération.

02:19Ainsi est menée en France des opérations qui ne sont pas chères à réaliser.

02:23Il y en aurait eu près d'une cinquantaine,

02:24comme des étoiles de David peintes sur les murs à Paris.

02:28Mais toute la difficulté consiste à remonter au candidat,

02:31car la Fédération de Russie a toujours nié être impliquée

02:35dans ces opérations de déstabilisation ou de désinformation.

02:38Aucun des suspects qui ont été arrêtés est de nationalité russe.

02:43Ils sont tous ressortissants d'Europe de l'Est

02:45ou alors membres de l'Union Européenne,

02:48Haine ou bien Moldave et Serbe,

02:50agissant pour le compte d'une galaxie de sociétés écrans.

02:54Des opérations qui devraient se multiplier

02:56en raison des positions prises depuis deux ans par la France,

02:59en pointe de la coalition de pays volontaires

03:01pour soutenir l'Ukraine.

03:02D'ailleurs hier, Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin,

03:06s'est dit alarmé par les informations en provenance de Paris.

03:10Merci beaucoup, Fioran Baudin.

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