- il y a 22 heures
Marie- Pierre Revel est radiologue et spécialiste des maladies pulmonaires. Voilà des années qu'elle se bat contre le cancer du poumon, un cancer devenu première cause de mortalité par cancer chez les femmes. Elle est partie en croisade en lançant un programme de dépistage par scanner pour les femmes à risque, non de code : Cascade. Le but permettre de dépister des cancers le plus tôt possible et sensibiliser l'opinion contre le fléau du tabac.
Mais Marie-Pierre a aussi un compte personnel à régler avec cette maladie. Elle n'a pas pu sauver sa cousine qu'elle chérissait depuis l'enfance et a elle-même dû faire face à un scanner positif. Marie a donc fait du dépistage du cancer de poumon chez la femme, le combat d'une vie...
Année de Production :
Mais Marie-Pierre a aussi un compte personnel à régler avec cette maladie. Elle n'a pas pu sauver sa cousine qu'elle chérissait depuis l'enfance et a elle-même dû faire face à un scanner positif. Marie a donc fait du dépistage du cancer de poumon chez la femme, le combat d'une vie...
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00:00...
00:00Je m'appelle Marie-Pierre Evel.
00:12Je suis médecin, radiologue, spécialisée en imagerie thoracique.
00:21J'ai fumé pendant 10 ans, comme beaucoup de femmes de ma génération,
00:26et notamment pendant mes études de médecine.
00:30Et puis un jour, j'ai arrêté. J'ai dit stop.
00:37Quand j'ai arrêté de fumer, j'ai retrouvé le plaisir de nager.
00:42J'aime retrouver l'eau, sa fluidité, sa douceur,
00:47et ne même plus réfléchir pour respirer.
00:55Aujourd'hui, je me bats contre le cancer du poumon chez les femmes.
01:00J'ai un compte personnel à régler avec cette maladie.
01:06Un combat jusqu'au dernier souffle.
01:08Cheffe de service à l'hôpital Cochin à Paris,
01:35Marie-Pierre reçoit quotidiennement des patients fumeurs
01:40qui se battent contre leur addiction à la cigarette.
01:47Certains veulent arrêter.
01:49D'autres commencent à avoir des troubles respiratoires.
01:52Tous savent que le cancer du poumon peut rôder.
01:56Alors parce que la vie est précieuse,
02:00parce qu'elle ne doit pas partir en fumée,
02:02Marie-Pierre trouve les mots pour alerter,
02:09convaincre et désigner l'ennemi numéro un.
02:13Le tabac.
02:14Par rapport à la cigarette,
02:17où est-ce que vous en êtes ?
02:19Vous êtes fumeur, ancien fumeur ?
02:20Je suis sûr fumeur.
02:21Vous êtes toujours fumeur.
02:22Je me cache comme un adolescent.
02:24Vous me cachez comme un adolescent.
02:25Mes petits-enfants, ils ne m'ont jamais vu fumer.
02:28Ma fille ne m'a jamais vu fumer.
02:30Parce que je trouve ça ridicule.
02:32Franchement, c'est...
02:32Il faut voir ça comme...
02:35Ce n'est pas une mauvaise habitude.
02:36C'est une maladie.
02:37C'est une maladie.
02:38Si, si, je vous assure.
02:39Alors, j'ai déjà regardé votre scanner.
02:42Parce que je préfère voir le scanner.
02:43Alors déjà, pas de choses suspectes.
02:45Vous n'avez pas un cancer qui est en train de pousser dans un...
02:47D'accord.
02:47Mais, quand même, le poumon ne vit pas très bien
02:51avec cette exposition au tabac.
02:53Vous avez ce qu'on appelle de l'emphysème.
02:56Oui.
02:56Alors, je vais vous montrer ce que c'est.
02:58Ici, toutes les zones noires que vous avez là, là et là.
03:02qui sont remplies d'air, comme la trachée,
03:05c'est parce qu'il y a des trous dans le poumon.
03:07C'est ça, l'emphysème.
03:08C'est ça, l'emphysème.
03:08C'est ça.
03:09Vous en êtes où par rapport au tabac ?
03:12J'avais un peu arrêté pendant les vacances, là, de Noël.
03:15Et puis là, j'ai repris.
03:16Vous avez repris. D'accord.
03:18Je suis moi-même ancienne fumeuse.
03:20On se détend.
03:21Aucun jugement de ma part.
03:22Je sais que c'est difficile.
03:24Maintenant, dans la mesure où vous avez ce qu'on appelle l'emphysème,
03:28là, il y a pour vous un vrai intérêt à arrêter de fumer.
03:30Vraiment.
03:31Il ne faut pas essayer de le faire seul.
03:34Il ne faut pas se mettre une pression.
03:37C'est demain qu'il faut absolument que j'arrête.
03:38Non, non.
03:39Il faut être soutenu.
03:41Mais chez vous, il y a un vrai intérêt.
03:43Vous verrez.
03:44Oui.
03:44Bon.
03:45Mais on va s'occuper de ça.
03:47D'accord.
03:48D'accord.
03:49Bon.
03:49Je vous raccompagne.
03:50Le cancer du poumon, première cause de décès par cancer en France, avec plus de 33 000 morts par an, a depuis plusieurs années connu une bascule.
04:03Historiquement un cancer d'homme, il touche de plus en plus de femmes après des vies en fumée.
04:09Quand j'étais jeune étudiante, c'était essentiellement des hommes âgés de 70 ans.
04:16Et au cours de ma pratique, j'ai vu ce profil changer avec des gens plus jeunes et surtout de plus en plus de femmes.
04:22Pourquoi ? Parce qu'avant 1970, en France, des femmes avec un cancer du poumon, c'était l'archi-archi-archi-exception.
04:31Voilà.
04:32Maintenant, elles représentent 35 % des malades.
04:36Et avant l'âge de 50 ans, elles représentent même 41 %.
04:40Donc on est vraiment passé d'une situation, d'une maladie qui n'existait pas quasiment, à une maladie qui est la première cause de décès par cancer.
04:49Comme Marie-Pierre, qui a longtemps fumé, les femmes se sont saisies de la cigarette dès les années 60.
04:59Et les publicitaires ont su en faire un emblème d'une femme raffinée et sûre d'elle.
05:03La seule ligne d'une telle main, d'un tel bijou.
05:07Oh, quelle ligne, quelle élégance !
05:10Pour toute une génération, la cigarette devient alors l'étendard d'une femme libérée du patriarcat.
05:19Il fut un temps où les femmes étaient dociles, où elles étaient soumises, où elles étaient effacées.
05:28Mais aujourd'hui, beaucoup de femmes ne sont plus dociles, ni soumises, ni effacées.
05:34J'ai fumé à partir de 18 ans, quand je suis allée en fac, bien sûr, comme tout le monde, pour devenir grande, libre et voilà.
05:43C'était une manière de, je dirais, d'être un peu bad girl, comme on dit.
05:48Je dirais, ça allait avec les pattes d'oeufs, quoi.
05:50Ça accompagnait, je sais pas, tous les personnages, les acteurs au cinéma des années 60 ou 70, à mon époque, en fait.
06:02La cigarette faisait partie de la société, je dirais, de la manière d'évoluer dans une société.
06:09J'avais mon cendrier qui était sur ma table de nuit, c'était la première chose que je faisais le matin au réveil, c'était la dernière chose que je faisais le soir en me couchant, c'était fumer.
06:19Résultat des générations exposées et plus de 10 000 femmes qui meurent chaque année du cancer du poumon en France.
06:36Aujourd'hui encore, plus d'une femme sur cinq fume toujours quotidiennement.
06:40Marie-Pierre a donc décidé de partir en croisade en lançant une étude pilote à destination des femmes à risque, fortement exposées au tabac.
06:54Le but ? Proposer des scanners de dépistage à faible dose.
07:01Nom de code ?
07:02Inspiré.
07:03Cascade.
07:06J'ai bien vu quand j'ai lancé l'étude cascade.
07:08Quand je disais journaliste, maintenant chez les femmes, ça passe devant le cancer du sein au niveau européen comme cause de décès par cancer.
07:17Les journalistes, y compris les journalistes médicaux, ouvraient des yeux écarquillés.
07:22C'est pas vrai que les gens sont au courant.
07:25Au total, plus de 2600 femmes doivent rejoindre le protocole financé par le ministère de la Santé et l'Institut national contre le cancer.
07:33Bon, alors, première vue très rapide, pas de choses suspectes.
07:38D'accord.
07:38Voilà.
07:40Aujourd'hui, Marie, pneumologue et membre de l'équipe, reçoit des femmes volontaires.
07:46Bonjour.
07:47Bonjour, la première fois.
07:49On vous a déjà un petit peu expliqué au téléphone en quoi ça consistait.
07:52Oui.
07:53Donc c'est une étude qui vise à dépister les maladies thoraciques liées au tabac.
07:59Oui.
08:00Avec la réalisation d'un scanner initial à un an et à deux ans.
08:05D'accord.
08:05Donc il faut être disponible dans les deux années qui viennent.
08:08D'accord.
08:08On n'est jamais à cinq minutes près.
08:10Mais voilà, il faut pouvoir faire les scanners.
08:12Alors, ce que je vous dis aussi en complément, c'est que ces scanners, quand ils sont faits, ils sont lus par un radiologue, ils sont relus par une méthode d'intelligence artificielle, ensuite c'est validé par deux experts.
08:25Donc ça met beaucoup de temps pour que vous ayez le compte-rendu.
08:29Il faut compter au moins deux mois.
08:30Donc il ne faut pas vous inquiéter si vous n'avez pas de compte-rendu dans les deux mois qui viennent.
08:35Ensuite, vous recevez le compte-rendu.
08:36Pour être éligible, les participantes doivent être âgées entre 50 et 74 ans et être fumeuses ou anciennes fumeuses.
08:45Alors, les critères d'inclusion, vous avez quel âge ?
08:48J'ai 68 ans.
08:49D'accord.
08:50Vous avez commencé à fumer à quel âge ?
08:52Classe de seconde.
08:5315-16 ans ?
08:56Oui.
08:56Vous fumiez combien de cigarettes par jour ?
08:59Un paquet, quelques fois plus, et c'était du tabac blond.
09:04Alors, sur le plan de la respiration, est-ce que vous toussez tous les jours ?
09:09Pas du tout.
09:09Pas du tout ? D'accord. Est-ce que dans la famille, il y a des antécédents de cancer du poumon ?
09:14Alors ça, oui, parce que mon père est décédé il y a deux ans.
09:18Et donc ça, ça vous a motivé pour arrêter ?
09:21Ben oui, parce qu'il l'avait arrêté bien plus tôt que moi.
09:24Oui.
09:25Et il a eu quand même un cancer.
09:29Et donc, moi qui ai continué jusqu'à il y a deux ans, jusqu'à son décès, en fait...
09:34C'est ça qui vous a fait arrêter ?
09:35Un peu, oui.
09:36C'est difficile, bravo, d'avoir pu arrêter.
09:41Bon, ben donc, on va pouvoir vous inclure dans l'étude.
09:43D'accord.
09:44Je vais vous faire signer, et vous aurez le double.
09:47Nom, prénom.
09:49D'accord.
09:51Super.
09:51Est-ce que vous avez des questions ?
09:53Ben non.
09:53Je ne suis pas très inquiète, en fait.
09:55C'est vraiment parce que je trouve intéressant de participer à une étude.
09:57Voilà.
09:58Et que j'ai...
09:58Merci beaucoup.
09:59Voilà.
09:59Et que j'ai deux sœurs qui sont mortes de cancer, et que je me dis, c'est ma contribution.
10:03Après, c'est l'impression de servir un tout petit peu.
10:05Voilà.
10:05Le cobaye, mais...
10:07On s'était eu au téléphone.
10:08Moi, je ne vous ai pas saluée.
10:10On s'était eu au téléphone.
10:12Et, ben écoutez, merci.
10:14Ce que je trouve super, c'est que vous ne le faites pas pour vous.
10:17Je vais aider en quelque chose, et je trouve que c'est encore plus super.
10:21Merci.
10:22Alors, j'en ai parlé autour de moi, parce que je connais beaucoup de fumeuses.
10:25Je dis, ben les filles, allez-y.
10:28Et elles ont peur.
10:29Dites-leur que si elles sont dépistées, et qu'elles n'ont pas de symptômes, au pire, ce qu'on trouvera, on peut les traiter.
10:36Je comprends qu'on ait peur, mais si on n'a aucun symptôme, ce qu'on va trouver est par définition petit.
10:41Voilà.
10:41Et donc, il faut y aller.
10:44Bon, j'ai joué.
10:45Très bien.
10:46Mais si Marie-Pierre est en mission, c'est aussi pour des raisons intimes.
10:56Sa vie a basculé, le jour de la disparition suite à un cancer du poumon, de sa cousine Véronique, dont la photo ne quitte pas son bureau.
11:06En fait, Véronique, c'était comme ma petite sœur, quoi.
11:10On était en fait un trio, mon frère jumeau et Véronique, c'était notre petite sœur.
11:16Et on a vraiment tout partagé ensemble.
11:18Et alors, moi, j'aimais beaucoup Véronique, parce qu'elle n'était pas sage.
11:22Moi, je travaillais très bien à l'école, c'était un cancre.
11:28Je faisais jamais de bêtises, elle les accumulait toutes les cinq minutes.
11:32Mais en fait, on s'adorait, quoi.
11:38Pendant dix ans, Marie-Pierre l'aura soutenue, se rendant dans son petit village au cœur de l'Occitanie.
11:46Avec parfois une caméra, pour garder une trace de ce lien indéfectible qui les unissait.
11:52Ensemble, elles aimaient se replonger dans leurs souvenirs d'enfance.
11:59Une jeunesse où le tabac était omniprésent.
12:03C'est là-dessus qu'on s'est construits, enfants, quoi.
12:06Outre les exemples de nos parents aussi.
12:10Voilà, nos parents, le cinéma des années 70, tous la clope au bec.
12:16C'est surtout maintenant que je m'en suis rendue compte.
12:18Et papy croyait, cachait ces cigares dans un endroit où on ne les trouverait jamais,
12:26dans le compteur qui était dans le couloir qui sortait de la maison.
12:30Et nous, bien sûr, on les avait trouvées.
12:32C'était des voltigeurs, des boîtes comme ça, vertes.
12:35J'en ai une là-haut, deux boîtes de voltigeurs de papy.
12:38Vides ?
12:38Vides, j'espère.
12:40Oui, oui.
12:41Non, je les ai tous fumés.
12:44Des gros barreaux de chaises.
12:46Et on a commencé à fumer avec ça, ma chérie.
12:49Moi, j'ai commencé à fumer à 17 ans.
12:52Véro, plus jeune, à 13 ans, elle fumait.
12:54Et elle, elle n'a absolument jamais arrêté.
12:57Mais vraiment jamais.
12:57Et elle fumait de façon intense, c'est-à-dire dès le réveil, pratiquement.
13:04Et puis quand Véro est tombé malade, là, j'ai eu immédiatement une telle colère.
13:12En fait, j'y étais confrontée professionnellement.
13:15Et suffisamment pour que moi-même, j'ai pris la décision d'arrêter.
13:18Mais ça restait quand même assez virtuel, assez théorique.
13:20Et vraiment, que ça puisse tomber sur la tête de Véro, mais j'en suis restée, mais abasourdie, quoi.
13:30Aussi parce qu'elle était jeune.
13:32Elle avait 48 ans.
13:3448 ans.
13:40Malgré la violence de la maladie, les opérations, les traitements,
13:46Véronique aura jusqu'au bout gardé la nostalgie de la cigarette.
13:50Et quand je suis sortie de l'hôpital, dès que je voyais des gens fumer, je pleurais.
13:58Mais ça m'a duré peut-être six mois.
14:02Ça s'est transformé en gros chagrin.
14:05Des fois, on dit, les gens qui arrêtent de fumer, ils sont énervés, ils sont en colère.
14:10Et moi, c'était pas ça.
14:12Moi, j'avais perdu ma meilleure copine.
14:14Moi, j'étais triste.
14:15Je pleurais.
14:17Tu n'as pas de colère introspective ?
14:19Non, parce que la colère, si je devais l'avoir, ce serait après moi.
14:31Mais j'ai joué, j'ai perdu, quoi.
14:37Mais je pense que tu ne savais pas aussi, c'est surtout ça le problème.
14:42Non, je crois que je l'ai toujours su.
14:46On le sait tous.
14:48Mais on pense tous qu'on va passer entre les gouttes.
14:51Après, il va falloir arrêter parce que je commence à fatiguer.
14:54Affaibli, placé sous oxygène, avec un cancer qui s'étend à tout le poumon,
15:08Véronique partira une nuit de septembre 2022,
15:14laissant Marie-Pierre dans une grande détresse.
15:16Trois ans plus tard,
15:25Marie-Pierre continue de se rendre chez sa psy
15:27pour tenter d'accepter l'inacceptable.
15:31C'est vrai que...
15:35Je ne sais pas qu'est-ce que sera ma réaction
15:39quand tout sera fait, tout sera calé.
15:43Cascade, les inclusions sont terminées,
15:46mais on va encore suivre les femmes pendant deux ans.
15:49Tout ça, ça m'évite de penser.
15:51Et dès que j'arrête,
15:53dès que je repense à Véron,
15:54ça devient de nouveau très difficile.
15:57Ah !
15:58Parce que ça reste insupportable.
16:01Qu'est-ce qui va se passer, alors,
16:02quand Cascade, quand tout ça...
16:04J'ai dit que quand j'aurai tout fini,
16:05je pourrai me permettre de pleurer à nouveau.
16:10Mais le fait, effectivement,
16:12d'être médecin,
16:14ça en a rajouté, quoi.
16:16Et puis, vous fumez ensemble,
16:17vous me disiez, c'est ça ?
16:18Oui, oui.
16:20En fait, je pense que Cascade,
16:21ça agit à deux titres.
16:23D'abord, parce que ça m'occupe,
16:25et comme ça, je ne pense pas.
16:27Et en même temps,
16:30ça permet que la chose soit moins vide de sens.
16:35Si elle savait tout ce que je fais,
16:36elle serait contente.
16:38C'est ça, l'amour, c'est faire des cadeaux.
16:42Ben oui, oui, oui.
16:56Mais pour Marie-Pierre,
16:57impossible de fléchir.
16:59Elle doit tenir la promesse
17:01qu'elle s'est faite à elle-même,
17:04alertée sur ce fléau silencieux.
17:07Alors ce soir,
17:10elle se rend à France Inter
17:11pour participer à l'émission
17:12Le Téléphone Sonne,
17:14consacré au cancer du poumon.
17:17France Inter.
17:18Les choses bougent,
17:21les études se multiplient
17:22pour pousser ce dépistage,
17:24notamment chez les femmes.
17:25Et en toute transparente,
17:26d'ailleurs, j'ai participé, moi,
17:28à l'une de ces études,
17:29l'étude Cascade,
17:29qui cible justement les femmes.
17:31Dépister systématiquement
17:33les cancers du poumon,
17:34c'est pour quand ?
17:35C'est Le Téléphone Sonne
17:36et soyez les bienvenus.
17:37Le Téléphone Sonne.
17:38Une émission de grande écoute
17:40qui lui permet de faire
17:41la promotion du dépistage précoce.
17:43Je suis médecin généraliste
17:45et je vais vous appeler
17:46pour partager mon retour.
17:48En cabinet,
17:49je trouve que le frein principal
17:50pour les patients,
17:51souvent, c'est la peur
17:52parce qu'ils sont terrorisés
17:53d'avoir un cancer,
17:54ils sont terrorisés de la suite,
17:55de la prise en charge
17:56parce que c'est souvent
17:57une social immortalité
17:58pour le moment.
17:59Que faire ?
18:00Ou envoyer ?
18:01Vers qui orienter ?
18:02C'est un petit peu les questions.
18:04Tout le monde a levé la main,
18:04quasiment, Marine,
18:05autour de la table.
18:06Donc, on va peut-être
18:06pouvoir vous aider.
18:07Allez-y, Marie-Pierre Revelle.
18:08Je crois qu'il faut vraiment dire
18:09que le cancer du poumon
18:10qu'on dépiste
18:11au stade asymptomatique
18:13par le cancer,
18:14par le scanner, pardon,
18:15c'est un cancer
18:16qu'on peut guérir.
18:17Voilà, il ne faut pas
18:18faire la politique de l'autruche.
18:19Il faut se dire que
18:20si on n'a pas de symptômes,
18:21on va trouver
18:22dans l'immense, immense
18:23majorité des cas
18:24une forme précoce
18:25de cancer
18:26qu'on pourra traiter
18:27et guérir.
18:27Beaucoup de questions,
18:29notamment celle de Catherine
18:30sur WhatsApp,
18:31David Planchard,
18:32qui dit
18:32mais est-ce qu'une radio
18:33peut permettre
18:33de détecter
18:34un cancer primitif du poumon ?
18:36Malheureusement, non.
18:37Sur la radiographie thoracique,
18:38en termes de dépistage,
18:39une radiographie thoracique
18:41chez un sujet tabagique
18:43qui a des symptômes
18:43sur le plan respiratoire,
18:45oui, elle peut avoir
18:45un bénéfice
18:46pour mettre le doigt
18:47sur quelque chose
18:47mais malheureusement
18:48trop tard.
18:49Donc c'est vrai,
18:50il faut pour l'instant
18:51se fier plutôt
18:52sur des imageries
18:53comme le scanner
18:53où on espère peut-être
18:54d'autres marqueurs
18:55au niveau sanguin
18:56qui sont en cours
18:56de développement.
18:57On a un message
18:58sur WhatsApp là
18:58de Claire
18:59et qui nous dit
18:59est-ce que les fumeurs
19:00ne l'auraient pas bien cherché
19:01qu'il n'y ait pas
19:01de dépistage systématique ?
19:02Donc ça existe
19:03ce genre de questions-là
19:04malgré tout ?
19:05Il ne faut pas se tromper
19:06d'ennemis,
19:06on a un ennemi numéro 1
19:07c'est la cigarette.
19:08Il y a quand même
19:09quelque chose
19:09qui est schizophrénique,
19:11on sait que fumer
19:14c'est très addictif,
19:15que le tabac
19:17il est responsable
19:17de 85% des cancers
19:19du poumon
19:19et après on peut
19:20s'acheter des cigarettes
19:21tous les deux feux rouges.
19:22Donc je pense
19:23que les gens se disent
19:24si c'était si mauvais que ça
19:26je ne pourrais pas
19:26en acheter
19:27comme j'achète
19:28une baguette de pain.
19:29Donc non,
19:29il faut expliquer aux fumeurs
19:31qu'ils sont à risque,
19:32qu'on peut les protéger,
19:33on peut les protéger
19:34en les dépistant
19:35ou en les aidant
19:35à se sevrer du tabac.
19:37France Inter.
19:38À la sortie du studio,
19:40Marie-Pierre en profite
19:41pour prendre des nouvelles
19:42de la patiente
19:43Fabienne Synthès
19:43qui se bat
19:44pour se sevrer définitivement.
19:47Alors j'ai quand même
19:48un aveu à vous faire.
19:49Depuis j'ai recommencé
19:50à fumer quand même.
19:51Mais je vais me...
19:52Je vous jure.
19:53Je suis bien obligée.
19:54Non mais ça c'est mal ça.
19:56Oui je sais c'est mal.
19:56Alors il va falloir qu'on parle.
19:58Ah bah écoutez.
19:59J'ai vu l'étude Cascade,
20:01je l'ai lu dans le journal
20:01tout simplement un matin.
20:03Je me suis dit
20:03que c'était pour moi d'abord
20:04à titre personnel.
20:06Et puis je me suis dit
20:06derrière il y a un sujet.
20:07Du coup si il y a
20:09un problème de dépistage,
20:10si surtout c'est aux femmes
20:11qu'on fait appel.
20:13Je pense que je suis rentrée
20:14dans Cascade
20:15à la fois pour me faire peur
20:18et pour me rassurer.
20:20Les deux à la fois.
20:21Me faire peur parce que
20:22on sait quand on commence
20:24à passer la cinquantaine
20:25qu'on a compris
20:26qu'on n'était pas immortel.
20:27Quand on est journaliste en plus,
20:29si on échappe aux chiffres,
20:31c'est qu'on fait mal son boulot.
20:31Et je me suis dit que ça m'aiderait
20:33en fait à poursuivre
20:34mon arrêt de la club.
20:39Comme Fabienne Synthès,
20:41chaque participante va bénéficier
20:43dans le cadre de Cascade
20:44de trois scanners au minimum.
20:51Des scanners qui détectent
20:52parfois un nodule anormal
20:54ou des symptômes de la maladie
20:56à un stade précoce.
20:57A chaque cas suspect,
21:02Marie-Pierre et ses collègues
21:03de Cochin vont alors débattre
21:06pour affiner le diagnostic.
21:10Autour de la table,
21:11des oncologues,
21:13des pneumologues,
21:14des chirurgiens
21:15pour décider de la meilleure prise en charge.
21:17Et là, il y a un petit nodule
21:21l'ombre inférieure gauche,
21:23cette fois-ci,
21:24qui est tout petit,
21:25de 5 mm,
21:26mais qui persiste à trois mois
21:27malgré l'antibiothérapie.
21:29Je voulais avoir votre avis là-dessus,
21:31même si le nodule est très petit.
21:34Je pense que c'est sur le scanner précédent
21:35qu'on avait parlé d'un nodule
21:37qui se majorait.
21:38Et quand on regarde aujourd'hui,
21:42on a l'impression qu'il...
21:43Enfin, on n'a pas l'impression
21:45qu'il régresse un petit peu
21:46au moins dans un des axes.
21:47En tout cas, il est...
21:48Donc je pense que il a...
21:51C'est un nodule qui est plutôt bénin,
21:52peut-être un nodule inflammatoire.
21:54Rien de...
21:55Rien d'accrétant.
21:56Est-ce qu'elle a arrêté de fumer ?
21:58Elle l'avait déjà arrêté
21:59bien avant.
22:00Avant d'entrer dans l'étude.
22:02D'accord.
22:03En tout cas,
22:03on a une régression
22:04de plus de 2 mm de ce nodule,
22:05donc on peut dire
22:05qu'elle est significative,
22:06donc il ne nous embête pas,
22:07il faut la rassurer par rapport
22:08à ce que je veux.
22:08Il faut la rassurer.
22:09Très bien, merci.
22:11C'est vrai qu'il y a
22:11beaucoup de discussions
22:12sur le fait de devoir
22:16y aller tout de suite
22:17ou de devoir surveiller.
22:20Et si on y va,
22:20c'est des rang chirurgie.
22:22Donc c'est vrai que c'est des images,
22:24des stades assez précoces, bien sûr.
22:28C'est le but, hein.
22:28Mais du coup,
22:29il y a vraiment des toutes petites images
22:31millimétriques,
22:32mais qui sont déjà pathologiques, quoi.
22:34Quand les prémices
22:35de la maladie sont avérées,
22:37la biopsie s'avère souvent nécessaire.
22:41Vous mettez...
22:43Le principe,
22:44faire un prélèvement
22:45sur le nodule repéré.
22:48Et ensuite,
22:50vous vous installez
22:51comme si vous étiez dans votre lit.
22:53Alors, je suis à côté de vous,
22:54il ne faut pas tomber.
22:56Marie-Pierre prend le temps
22:57de rassurer la patiente
22:59avant cette intervention longue
23:00et stressante.
23:02Vous savez,
23:03c'est assez précis
23:04ce qu'on va faire.
23:05Donc,
23:06il faut bien prendre le temps
23:07que vous ayez une position
23:08que vous allez pouvoir tenir
23:09pendant un quart d'heure,
23:11vingt minutes,
23:11parce qu'après,
23:12on ne peut plus bouger.
23:14Bon.
23:15Parfait.
23:16Alors,
23:17on se dépêche, madame.
23:18C'est...
23:19Le plus long est fait.
23:20Donc là,
23:23en fait,
23:23ce qu'il faut,
23:24c'est que...
23:25En fait,
23:25c'est parce que j'étais
23:25un peu trop descendante.
23:26Oui.
23:27Là,
23:27je vois bien
23:29que la pointe de mon aiguille
23:30elle but vers la côte
23:31si je continue à descendre.
23:34Je refais un petit coup
23:36d'anesthésie.
23:36Ça se joue vraiment
23:37au millipoil.
23:40Et on est presque en place.
23:41Il y a encore
23:42deux petites étapes
23:43un peu délicates
23:44pour que je ne touche pas
23:45votre côte.
23:46J'ai un tout petit ajustement
23:47à faire.
23:48L'idée,
23:50c'est qu'on y va
23:52à coup sûr.
23:53C'est-à-dire,
23:53on ne fait pas tiens
23:54comme ça,
23:54ça ne va pas,
23:55je vais changer.
23:55Non, non.
23:56On procède vraiment
23:57par étape,
23:58millimètre par millimètre.
23:59À un moment donné,
24:00j'étais gênée
24:01par la côte.
24:03Et c'est juste
24:04avec des tout petits ajustements
24:05avec ces stéristrips
24:07qui permettent
24:07de faire des angulations
24:08de l'aiguille
24:09mais d'à peine
24:10quelques degrés
24:10qu'on fait les choses.
24:12Et il faut vraiment
24:12être précis.
24:13Je vais aller voir la dame.
24:15Je crois que tu es en place.
24:17Tu es en place, oui.
24:19Voilà, chère madame,
24:20voilà,
24:21je vais vous demander
24:21d'arrêter de respirer.
24:23Vous ne respirez plus
24:24du tout, du tout, du tout,
24:25du tout, du tout, du tout,
24:27du tout, du tout, du tout,
24:28du tout, du tout, du tout,
24:29du tout, du tout, du tout,
24:30du tout, du tout, du tout.
24:31Respirez le plus doucement possible,
24:33le plus doucement possible.
24:36Ne respirez plus
24:37du tout, du tout, du tout,
24:38du tout, du tout, du tout,
24:40du tout, du tout, du tout,
24:41du tout, du tout, du tout,
24:42du tout, du tout, du tout, du tout.
24:44C'est super.
24:44Respirez le plus doucement possible.
24:46Il est magnifique.
24:46Il est magnifique ?
24:47Parfait, bon. On fait un petit contrôle, je vois si je prends un autre bout, OK ? Ça va pour vous ? Ça va toujours ? Parfait. Allez, c'est très bien, madame, super.
25:03Si Marie-Pierre sait trouver les mots, c'est qu'elle aussi a été touchée dans sa chair.
25:08Alors que sa cousine Véronique luttait contre l'avancée de la maladie, Marie-Pierre finit par faire, elle aussi, un scanner de dépistage.
25:21Un scanner qui identifiera un nodule suspect.
25:26Après quatre ans de surveillance, elle sera opérée d'un stade précoce de cancer en 2019.
25:31Jamais je me suis sentie comme étant, avec ma vie en danger, bon, il fallait passer par l'étape de la chirurgie qui n'est jamais, voilà, un truc tip-top.
25:46Et moi, ce que je ressentais, c'est tellement que c'était injuste que moi j'ai eu cette forme, voilà, tranquille et que elle, voilà, si je lui avais fait un scanner, je sais pas, à 42 ans, 43 ans,
26:01j'ai pu trouver le truc au moment où ça démarrait et ça reste même maintenant difficile.
26:09Aujourd'hui guérie, Marie-Pierre doit passer tous les ans un scanner de contrôle.
26:14Je ne regarde pas, je ne regarde pas, c'est mon collègue.
26:18Tu crois que toujours une...
26:20Oui, non, mais ça va, ça va. En plus, il paraît que j'ai bien gonflé les poumons.
26:23Pour éviter le stress d'analyser ses propres images, c'est son collègue qui est chargé de lire le scanner.
26:32Oui ? Alors ?
26:40Bon, bah écoute, rien d'inquiétant, tout va bien sur le scanner.
26:44Eh bah, assieds-toi, assieds-toi.
26:46Bon, merci. Et par rapport à l'abdomonie, là ?
26:50Oui, écoute, c'est ration, rien de particulier.
26:52Tu vas pas te débarrasser de moi tout de suite ?
26:53Non. Non, c'est très ration et puis j'ai fait tourner l'intelligence artificielle,
26:57donc elle me renforce dans le fait qu'il n'y a rien du tout sur ton scanner.
27:02Voilà, bonne nouvelle.
27:03Bon, on est bon pour un an encore.
27:05C'est ça.
27:06OK, bon, merci en tout cas.
27:08En fait, moi, ce qui m'est arrivé, finalement,
27:12me permet d'être un élément rassurant vis-à-vis des femmes qui font le dépistage.
27:23Même si je suis pas en contact systématique avec elles,
27:26puisque c'est pas moi qui fais les visites d'inclusion
27:29et que je suis un peu dans l'ombre des experts qui lisent les scanners,
27:34celles qui, pour une raison ou une autre,
27:37notamment celles qui ont un dépistage positif,
27:39celles-là, je les rencontre.
27:41Et ce qui m'est arrivé me permet de les rassurer,
27:45en disant, écoutez, voilà, j'ai eu à peu près la même chose que vous,
27:49j'ai eu une chirurgie et puis maintenant, c'est derrière moi.
27:51Et ça, ça fait beaucoup de bien.
27:53Voilà, ça leur fait beaucoup de bien.
27:56Deux mois à peine après son opération,
28:10Marie-Pierre a pu retrouver les lignes d'eau et les entraînements.
28:13Nager, respirer, respirer normalement, comme si de rien n'était.
28:22J'ai re-nagé, bon, alors, je suis pas la championne du monde,
28:25mais je suis capable de nager longtemps,
28:28je suis capable de nager, voilà, sur de la longue distance,
28:32d'être à l'aise en l'eau.
28:33Un retour à la vie normale, rendu possible grâce à un diagnostic précoce
28:40et à une chirurgie dite mini-invasive.
28:43Une chirurgie dont peuvent aussi bénéficier, en cas de diagnostic positif,
28:52les participantes de cascades.
28:54Ce matin-là, à Neuilly-sur-Seine,
29:00la docteure Agathe Seguin s'apprête à opérer par assistance vidéo.
29:04Ok, on va déployer la bête.
29:07Remonte un micro-chouille.
29:09Ouais, stop, c'est bien, tout droit.
29:11Grâce à une modélisation en 3 dimensions du lobe du poumon et de la tumeur,
29:19la chirurgienne sait déjà avec précision la zone à enlever.
29:23Voilà, donc j'ai ma lésion en vert, la marge de sécurité en jaune,
29:28et je vais aller avec un petit ciseau simuler, en fait, ce que je vais couper.
29:32Il me semble que si je coupe cette bronche,
29:36donc là, j'ai effectivement toute la tumeur dans le segment que je veux retirer.
29:44La prograspe, elle était... Ouais, avance. Merci, stop, c'est bon.
29:48Ici, les mains et les yeux de la chirurgienne sont remplacées par des mini-caméras
29:52et par des instruments commandés par des bras robotisés.
29:57Je l'ai vu, elle est là.
29:59Une technique qui laisse de simples petites cicatrices
30:03et qui permet à la patiente de récupérer plus vite.
30:06Ça n'est pas un gadget, en fait.
30:09C'est vraiment nécessaire pour offrir au patient une chirurgie complexe
30:13qu'on puisse lui faire par une voie minimalement invasive
30:15et pour lui, c'est un peu la clé pour sa récupération.
30:19Parce que bien sûr, on peut ouvrir le patient et tout faire par ouverture,
30:23mais les suites pour le malade sont vraiment différentes.
30:26Donc, dans cette très mauvaise nouvelle d'un cancer du poumon,
30:29on a une bonne nouvelle.
30:31Vous êtes à un stade petit, localisé,
30:33où on a vraiment de grandes chances actuellement
30:35de pouvoir vous offrir une survie très prolongée.
30:38En fait, actuellement en France, si on résume un peu,
30:4175% des patients sont découverts à un stade qu'on considère
30:44un stade métastatique, qu'on appelle les stades 4.
30:47Et la survie de ces patients, malgré la révolution de nouveaux traitements,
30:51l'immunothérapie ou d'autres traitements,
30:53leur survie, malheureusement, à 5 ans, est inférieure à 40%.
30:56À l'inverse, quand on met en place un programme de dépistage,
31:02on va découvrir plus de 75% des patients,
31:05donc c'est l'inverse à un stade 1, un stade précoce,
31:08pour lequel leur survie à 5 ans est de l'ordre de 85 à 90%.
31:13Et ça, pour nous, en tant que chirurgien,
31:15c'est pour ça qu'on est médecin.
31:15Nous, le souhait du médecin, c'est de guérir nos patients.
31:18On sait bien qu'on ne va pas pouvoir guérir tout le monde,
31:20mais notre souhait, c'est quand même d'essayer
31:21de leur offrir cette possibilité-là.
31:23Et comme je leur dis, ne plus jamais vous revoir.
31:25On peut enlever le robot ?
31:30Il aura fallu 3 heures à peine pour extraire la tumeur.
31:35Hop, pile pour le drain.
31:36Hop, hop, hop.
31:39On va pouvoir reventiler.
31:40Alors là, vous pouvez filmer.
31:41C'est le moment que j'adore.
31:42C'est ce qui fait que j'ai fait de la chirurgie thoracique.
31:44C'est la reventilation.
31:45Je trouve ça toujours magique de regonfler le poumon.
31:49Et là, il fait psss.
31:52Je trouve ça génial, moi.
31:53Ça va ? On est encore sur la table d'opération ?
31:58Très bien passé.
32:00On finit vos pansements, d'accord ?
32:03Grâce à Cascade, plus de 50 femmes ont déjà été détectées à un stade précoce.
32:11Parmi elles, Emmanuel, qui a bénéficié de cette chirurgie.
32:16Ça m'a sauvée.
32:18C'est une opportunité énorme que m'a donné Cascade.
32:22Mon chirurgien m'a dit, au moment où je l'ai revue après l'opération,
32:28il m'a dit, j'aime pas dire ça en cas de cancer,
32:30mais je pense que vous êtes guérie.
32:33Et pour moi, vous êtes guérie.
32:35Et c'est énorme, parce que cette phrase, elle est restée gravée dans ma tête.
32:41C'est une chance de pouvoir entendre ça.
32:42Trois mois avant, on n'était pas...
32:46Là, on me dit, vous êtes guérie.
32:49Donc, voilà.
32:50Ça, c'était une bonne nouvelle.
32:51Enfin, je me fais surveiller, bien sûr,
32:56mais pour l'instant, peut-être qu'il avait raison, j'espère.
33:01Emmanuel n'a pas été surprise à l'annonce de la maladie.
33:05Pendant 20 ans, elle a fumé.
33:08Elle a fumé plus d'un paquet par jour avant de se sevrer il y a 7 ans.
33:12La cigarette, je savais, à chaque cigarette que je fumais,
33:15je me disais, pourquoi tu fais ça ?
33:16Pourquoi tu fais ça ?
33:17Mais vraiment, pendant 2 ans avant d'arrêter,
33:20je me disais, pourquoi tu fais ça ?
33:21Pourquoi tu fais ça ?
33:22Et un jour, j'en ai vraiment marre de me dire ça.
33:28Et j'ai pris mon paquet, je l'ai jeté.
33:30Et c'est tout.
33:31Alors après, comme je vous dis, ça ne quitte jamais
33:34parce que je peux être en train de cuisiner, je ne sais pas.
33:37Et d'un seul coup, une pulsion, ça va durer quoi ?
33:40Une seconde, même pas.
33:41Mais c'est encore maintenant,
33:43alors que ça fait maintenant 7 ans que j'ai arrêté.
33:46Mais par contre, je ne veux plus toucher à ça.
33:49En fin de compte, c'est bon pour rien, la cigarette.
33:52Il n'y a zéro vertu.
33:54C'est vrai, il n'y a zéro vertu dans la cigarette.
33:57Et donc, quand je vois des gamines...
33:59Moi, j'ai la chance d'avoir une fille qui n'a pas fumé
34:01et qui ne fume pas.
34:06Mais quand je vois les sorties d'école et tout ça,
34:09je suis triste pour eux, même les garçons.
34:13Je suis triste pour eux parce que je me dis
34:14mais en fait, c'est un truc qu'on ne doit jamais commencer.
34:17Ça ne devrait pas exister, une cigarette.
34:25Si beaucoup de participantes de l'étude Cascade
34:27ont déjà arrêté depuis plusieurs années,
34:30certaines luttent encore contre l'addiction.
34:32Voilà seulement quelques semaines
34:38qu'Anna a eu le courage de dire stop.
34:42Grâce à Cascade,
34:43elle a pu bénéficier d'une aide au sevrage.
34:48Aujourd'hui,
34:49elle a rendez-vous avec Sarah Koskas,
34:51psychiatre et spécialiste des addictions chez les femmes.
34:54Et vous aviez déjà essayé de réduire, d'arrêter ?
34:59Non, jamais.
34:59Jamais.
35:00Et donc, vous aviez l'idée que ce n'était pas possible d'arrêter ?
35:02Voilà, ce n'était pas possible d'arrêter.
35:04Pourquoi ?
35:04C'était impossible.
35:06Parce que c'était impossible.
35:07C'est depuis 40 ans que je vis avec.
35:09Oui.
35:10C'est comme un enfant, le cousin ou le...
35:13C'était un membre de votre famille ?
35:14Voilà, un membre de ma famille totalement.
35:16Et je disais, non, non, moi, pour arrêter,
35:18il faut m'enfermer,
35:19mais enfermez-moi dans une salle.
35:21Donc là, maintenant, vous avez essayé.
35:23Vous avez commencé une démarche vis-à-vis du tabac
35:26grâce à l'étude Cascade.
35:27Oui, oui, tout à fait.
35:29Qui vous a aidé à rencontrer un tabacologue.
35:32Voilà.
35:32Et où vous en êtes aujourd'hui ?
35:34Eh bien, depuis le 4 mai, je suis retombée une fois.
35:37J'ai acheté un paquet de cigarettes,
35:38j'en ai fumé une et j'ai jeté le paquet.
35:40D'accord.
35:40Je l'ai écrasé comme ça sur des plantes.
35:43Vous aurez des envies, malheureusement,
35:45toute votre vie,
35:46mais après, ça va devenir des pensées.
35:48Donc, n'ayez pas peur d'avoir des envies.
35:51Ce n'est pas ça, le problème.
35:52Le problème, c'est de ne pas consommer.
35:53Et la rechute, elle est maximum
35:56dans les 3 à 6 mois.
35:58Après, vous serez fragile, mais moins.
36:00D'accord.
36:01D'accord ?
36:01D'accord.
36:02Bravo.
36:02Et merci pour votre déterminisme.
36:04Non, non, je suis là.
36:06Donc, grâce au programme Cascade,
36:10je suis tellement redevable que...
36:13Oui, je suis tellement redevable.
36:17Mais c'est vous qui avez fait le job.
36:18Oui, oui, c'est...
36:21Voilà.
36:22Le tabac, c'est une drogue,
36:25clairement une drogue,
36:26dont un sur deux meurent.
36:27Donc, un sur deux,
36:28des consommateurs peuvent mourir de cette drogue.
36:30Il y a 75 000 décès par an
36:32en lien avec le tabac.
36:33Donc, le tabac, c'est une vraie addiction.
36:35D'ailleurs, l'addiction par le biais de la nicotine,
36:37qui est la substance à laquelle on est addict.
36:39C'est très, très addictogène.
36:41C'est-à-dire qu'il y a extrêmement peu de gens
36:42qui fument de temps en temps.
36:44En général, quand on fume très vite,
36:46on fume tous les jours,
36:47on est enchaîné, on perd sa liberté.
36:49Et c'est ça, l'addiction.
36:50C'est la perte de contrôle.
36:52C'est-à-dire, je ne veux pas consommer,
36:53je consomme quand même.
36:54Et donc, du coup, on parle de maladie.
36:56Moi, j'ai une blouse aujourd'hui,
36:57je suis médecin.
36:58On ne traite pas des vis,
36:59on traite des maladies.
37:01Et donc, oui, l'addiction au tabac
37:03est une réelle maladie.
37:04Aujourd'hui, on a des médicaments
37:06qui peuvent aider.
37:07Pourquoi ne pas s'en servir ?
37:09Et ensuite, décroître.
37:10Par contre, se faire accompagner.
37:12Ça, c'est extrêmement important.
37:13Seul, c'est dur.
37:16Souvent, nos patients qui sont addicts
37:18à d'autres substances
37:19disent que le tabac est une des substances
37:21les plus dures à arrêter.
37:28Ce matin-là,
37:30Marie-Pierre s'envole pour Prague.
37:31Elle participe à deux jours d'échange
37:37avec des confrères européens
37:39regroupés dans un grand projet
37:41financé par l'Union européenne
37:43intitulé Solace.
37:47Chacun a multiplié les études
37:49dans son pays.
37:50L'occasion pour Marie-Pierre
37:52de tirer les premières leçons
37:53de la campagne de dépistage en France.
37:55Ce qu'on observe,
37:58c'est que les femmes qui participent
37:59sont de niveau d'études élevé.
38:0179% d'entre elles
38:03sont allées à l'université
38:05et seulement 1% ont quitté l'école
38:07avant l'âge de 16 ans.
38:08Donc, cette stratégie
38:09de combiner avec le dépistage
38:11du cancer du sein marche bien,
38:12mais seulement pour les plus éduqués.
38:15Tous s'inquiètent
38:16de l'augmentation du cancer du poumon,
38:19devenue la première cause de décès
38:20par cancer chez les femmes en Europe.
38:22On gagnera la bataille
38:26si on réussit l'aide
38:27au sevrage tabagique.
38:29Et c'est vraiment ce que je déplore
38:31dans notre programme en France
38:32pour Cascade.
38:33Et j'espère qu'on arrivera
38:35à faire mieux dans le futur,
38:36mais je sais qu'on manque
38:37de ressources pour cette aide.
38:41Avec les années,
38:43Marie-Pierre a noué
38:43une relation amicale avec Martina,
38:46une consoeur pneumologue tchèque.
38:49C'est elle qui a su imposer
38:50ce programme au niveau européen.
38:52« Ce que j'aime chez toi,
38:58c'est que tu vas droit au but.
39:00Tu n'as pas peur,
39:01même durant nos meetings.
39:04Tu n'hésites pas à dire
39:05« Je suis contre ça,
39:07je n'aime pas ça ».
39:08Et c'est la bonne façon de faire.
39:11J'aime ça.
39:12Et c'est mon approche aussi.
39:16Ensemble,
39:16elle mesure encore
39:17les obstacles à lever
39:18pour en finir
39:19avec le lobbying
39:20incessant
39:20de l'industrie du tabac.
39:26Ils essayent de tout faire
39:28pour rester en vie.
39:31S'il y a une grande campagne
39:32anti-tabac
39:33qui s'appuie sur les études
39:34de dépistage par scanner
39:35et qui montrent le lien direct
39:37entre tabac et cancer,
39:40ils font semblant
39:41de ne pas le voir.
39:43Car si la consommation
39:45de tabac décroît,
39:4716% des jeunes de 17 ans
39:49fument encore quotidiennement
39:51et les cigarettes électroniques
39:53séduisent de plus en plus
39:54la nouvelle génération.
39:57Ils disent que c'est moins nocif,
40:03mais c'est toxique de toute façon.
40:07On lutte contre toute forme
40:11de nicotine.
40:13La nicotine en liquide,
40:16c'est bien uniquement
40:17pour les gros fumeurs.
40:18Les fumeurs qui essayent
40:21d'arrêter
40:22ou pour les anciens fumeurs,
40:24mais certainement pas
40:25pour les jeunes.
40:32Il ne faut pas croire
40:33que ce n'est pas toxique
40:34et que ça ne provoque
40:36pas de cancer.
40:38On va se débarrasser
40:40du cancer du poumon
40:40quand on va complètement changer
40:42la façon dont on conçoit
40:45le fait de fumer,
40:46qu'on doit arriver
40:46à dénormaliser.
40:47Il faut vraiment
40:48que la nouvelle génération
40:50ne s'expose pas à ce risque.
40:53Vraiment,
40:53ça coûte trop cher
40:54en vie humaine.
40:57La guerre contre le tabac
40:59est loin d'être finie.
41:01Mais Marie-Pierre
41:02vient de remporter
41:02une première bataille.
41:04Bonjour, c'est l'équipe Cascade,
41:05l'étude pour le dépistage
41:06du cancer du poumon.
41:08Je ne vous dérange pas.
41:09En quelques mois seulement,
41:11les équipes de Cascade
41:12ont réussi à atteindre
41:13le nombre de participantes
41:14pour valider l'étude.
41:16Vous voyez le pneumologue
41:17qui dernière comme ça.
41:18Une réussite.
41:20Des femmes volontaires
41:21venues des quatre coins
41:22de la France
41:23et suivies sur tout le territoire
41:26grâce à l'implication
41:27d'équipes partenaires
41:28comme à Rennes,
41:29Grenoble,
41:30Le Havre
41:31ou comme ici,
41:33à Béthune.
41:37Aujourd'hui,
41:38le pneumologue
41:38Alexandre Ampert
41:40reçoit des participantes
41:42qui en ont terminé
41:42après leurs trois scanners.
41:49L'occasion de faire
41:50un premier bilan.
41:54Eh bien, ça y est,
41:56c'est la consultation finale.
41:58Consultation finale.
42:01Merci d'avoir participé.
42:03C'est normal,
42:04il en faut.
42:05Ça va nous permettre
42:06d'avancer dans les études.
42:07Tout à fait.
42:08Comment ça s'est passé
42:09pour vous ?
42:11Bien.
42:12Ça s'est bien goupillé ?
42:13J'ai en plus eu
42:14des consultations cardiologiques,
42:16des suppléments
42:17qui étaient pas mal
42:17vu que fumeuse
42:19et puis beaucoup de bronchite.
42:21D'accord.
42:22Donc,
42:22et comme je n'avais pas
42:23non plus de pneumologue,
42:25donc,
42:26ça a été l'occasion
42:27d'être suivie
42:28une fois par an
42:29et voilà.
42:31Pas d'autres pathologies,
42:32d'autres maladies
42:32découvertes pendant l'étude ?
42:34Un peu de cholestérol.
42:35D'accord,
42:36ça s'est découvert
42:36après le début ?
42:37Après, oui.
42:38Pas eu de TEP scan,
42:40après le deuxième scanner,
42:43et ben voilà,
42:44on a tout.
42:44C'est pour ça
42:45que c'est une étude
42:47qui m'a rassurée,
42:48quoi,
42:48dans l'ensemble.
42:51Et vous,
42:51ça vous a rassurée ?
42:52Oui,
42:52puis quelque part,
42:53je me dis,
42:54moi,
42:55je sais que j'ai pas
42:56de cancer des poumons.
42:57Enfin,
42:57pour l'instant,
42:58c'est parce que
42:59la vie nous réserve.
43:01Est-ce que vous,
43:01vous seriez intéressée
43:02de poursuivre
43:03le dépistage ?
43:04Pourquoi pas ?
43:05Oui,
43:05si,
43:06oui,
43:06oui.
43:06Il y a une autre étude,
43:07ça enchaîne sur une autre étude
43:08où les hommes
43:09vont pouvoir participer
43:10et qui est calquée
43:12sur la même chose.
43:13Donc pour vous,
43:13ça changera rien,
43:14en fait ?
43:15Oui,
43:15oui,
43:15pourquoi pas.
43:17J'avais même aussi l'idée
43:18d'y inclure mon mari.
43:19Ah,
43:20très bonne idée.
43:21Très bonne idée.
43:22Je l'emmènerai avec moi,
43:23comme ça.
43:24Il fume encore,
43:24lui, votre mari ?
43:25Alors,
43:25il a arrêté
43:26mi-décembre.
43:27Ah.
43:27Il a 60 ans,
43:28il fume depuis l'âge
43:29de 11 ans,
43:30on va dire.
43:31Jamais trop tard.
43:34Cascade maintenant,
43:36le recrutement
43:37des 2635 femmes
43:39est terminé.
43:40On va continuer
43:41à surveiller ces femmes
43:42pendant deux ans
43:44et surtout,
43:45à l'automne,
43:45on va lancer
43:46le programme Impulsion
43:47qui est un pilote national
43:48homme-femme
43:49où là,
43:50on va recruter
43:5020 000 participants
43:51pour que la Haute Autorité
43:53de Santé soit convaincue
43:54qu'il faut qu'on aille
43:55maintenant vers un dépistage
43:56organisé
43:57comme pour le sein,
43:59le col et le colorectal.
44:03Mais pour réussir ce pari
44:05et passer à des dépistages
44:07en masse,
44:08Marie-Pierre sait
44:09qu'il va falloir s'appuyer
44:10sur l'intelligence artificielle.
44:11Une technologie indispensable
44:14pour épauler les radiologues,
44:17pour analyser davantage
44:18de scanners
44:19plus rapidement.
44:23Alors aujourd'hui,
44:24elle anime une formation
44:25dédiée au dépistage
44:27organisée par la Société
44:28française de radiologie
44:29pour créer des équipes
44:31de choc
44:32dans tous les territoires.
44:34On va le mettre
44:35de densité émise,
44:36c'est quand même
44:36un peu de verre dépaulé
44:37autour.
44:37Très bien, oui.
44:38C'est pas trop mal.
44:41en fait, en vrai.
44:43Alors, vas-y,
44:44regarde DisplayCAD Result
44:45pour voir ce qu'il te propose.
44:47Ça,
44:48Oui, il y a des petites
44:49cavités en plus.
44:51C'est un nodule mural
44:53sur une zone qui stique
44:54avec une composante solide,
44:56une composante
44:56en verre dépaulé.
44:57C'est un cancer.
44:59Oui.
44:59C'est un cancer.
45:00Et c'est pour ça
45:01qu'on a absolument
45:02besoin de dire.
45:03L'intelligence artificielle
45:04va nous éviter
45:05ce genre d'erreur
45:06de détection.
45:08On ne doit pas se rater
45:08sur le dépistage.
45:09Donc, l'utilisation
45:11de l'intelligence artificielle
45:12est très précieuse
45:13dans ce cadre-là
45:13puisqu'elle va nous permettre
45:15d'avoir un deuxième oeil
45:16sur le dépistage.
45:19Donc, il y a beaucoup
45:20de logiciels maintenant
45:21qui se sont développés
45:22et qui sont relativement
45:23efficaces globalement.
45:24Une intelligence artificielle
45:26devenue indispensable,
45:28mais pas infaillible.
45:29C'est intéressant de voir
45:32si l'IA le trouve
45:33Display Guide Result
45:34et il ne trouve rien.
45:36Pourquoi ?
45:37Parce que l'IA,
45:39elle a été entraînée
45:40à trouver des nodules
45:41complètement entourées
45:43d'air pulmonaire.
45:44Quand c'est collé
45:45comme ça au médiastrin,
45:46ça met en échec actuellement
45:47et j'en ai testé plusieurs,
45:49toutes les IA.
45:51Je fais beaucoup
45:51de cancer du poumon,
45:52j'aimerais en voir moins
45:53et je pense vraiment
45:54que de façon générale,
45:56si on forme beaucoup
45:56de radiologues
45:57et qu'on se sensibilise aussi,
45:58les médecins généralistes
45:59au dépistage
46:00et les autres intervenants,
46:02on arrivera vraiment
46:03à faire des économies
46:04et à sauver des vies.
46:06Tout le monde est hyper motivé
46:07pour participer.
46:08Les agences régionales
46:09de santé
46:10sont extrêmement motivées
46:13dans un contexte budgétaire
46:15qui reste difficile.
46:16Mais la communauté
46:18des radiologues
46:19qui est hyper motivée,
46:21les gens se forment en masse
46:22pour être prêts
46:24au dépistage.
46:26Voilà, il y a
46:27beaucoup d'attentes.
46:28Si Marie-Pierre
46:37n'est pas prête
46:37à baisser la garde,
46:39ce week-end,
46:41elle s'autorise
46:41une respiration en famille
46:43à La Rochelle.
46:46Ça me fait hyper plaisir,
46:48les gars,
46:48que vous soyez là.
46:49On se fait un recalent à 4.
46:51Ça me fait trop plaisir.
46:531, 2, 3, 4.
46:54Voilà.
46:54Avec ses 4 fils
46:59et son mari,
47:00ils se souviennent
47:01du jour
47:02où la maladie
47:03a changé de camp
47:04pour ne plus toucher
47:06des patients,
47:07mais leur famille.
47:08Et du coup,
47:12c'est vrai que nous,
47:12on a eu un petit peu
47:14l'information
47:14quelques jours avant
47:17ton opération,
47:17donc c'était un petit peu
47:18rapide.
47:21Et ça vous inquiétait ?
47:23Oui.
47:25Quand tu nous l'as annoncé,
47:26tu pleurais,
47:27ça montrait que tu avais peur.
47:28J'ai pleuré, moi.
47:30Oui.
47:30Ah bon ?
47:31Alors, attends,
47:32mais ça, c'est incroyable.
47:33J'ai aucun souvenir de ça.
47:35Si, si.
47:35Et en fait,
47:37j'ai mis beaucoup de temps
47:38à me rendre compte
47:39qu'elle avait opéré
47:42et qu'elle était guérie.
47:44Moi, vraiment,
47:442 ans après,
47:45je me disais encore
47:46si elle nous reconvoque
47:49un soir,
47:49c'est pour nous dire
47:50qu'elle a récidivé.
47:51Vraiment,
47:51alors là,
47:52vraiment,
47:52je ne suis pas fière de moi.
47:54Parce que,
47:55honnêtement,
47:56non, non,
47:56mais ce truc-là,
47:57le saut à franchir,
48:00c'était la chirurgie.
48:01Il ne fallait pas
48:01que...
48:03Voilà,
48:03il y ait une complication.
48:04Mais le truc
48:05ne me menaçait pas.
48:06Donc,
48:06je vous ai...
48:07Je vous ai mis un stress
48:09qu'il n'y a pas de raison d'être.
48:11Je me rappelle que...
48:14Bon,
48:16enfin,
48:16bref,
48:16là,
48:17la vie est belle.
48:19Il fait beau.
48:20On a une super maison.
48:22Vous êtes super.
48:23Tout va bien.
48:26Un séjour à part,
48:27pour fêter la pendaison de crémaillère
48:29de leur nouvelle maison de vacances
48:31et l'anniversaire de Marie-Pierre.
48:37Ensemble,
48:38ils reviennent sur cette vie
48:40à 100 à l'heure
48:40où Marie-Pierre a toujours voulu mener de front
48:43sa vie de mère
48:45et sa vie de médecin.
48:47Elle avait une technique,
48:49enfin une technique,
48:50une tradition,
48:51qui était de prendre le goûter avec nous
48:53le samedi,
48:54quand elle était de garde.
48:56Et du coup,
48:57on l'a retrouvée au reliage
48:58de l'hôpital Georges-Pompidou.
49:00Moi,
49:01je me rappelle très bien
49:02que le flan...
49:04Oui.
49:04Le flan
49:05et le fanta citron,
49:07le samedi après-midi,
49:09ben...
49:11Voilà,
49:11c'était des très bons souvenirs.
49:13Ils allaient au restaurant,
49:14ils avaient le droit
49:15de choisir leur truc.
49:17Et est-ce qu'il y a des gens
49:18qui t'ont fait culpabiliser
49:19ou est-ce que toi-même
49:20t'as culpabilisé
49:21de ne pas mettre plus en retrait
49:24ta carrière
49:25par rapport à...
49:26Alors ça,
49:26paradoxalement,
49:27c'est plutôt des filles
49:28qui m'ont dit ça.
49:29Oui ?
49:29Oui.
49:30Mais du coup,
49:30t'as eu ce genre de remarque.
49:31J'ai eu des remarques du style,
49:32ben moi,
49:32si j'avais quatre enfants,
49:33je ne serais pas encore
49:34à 7h du soir à l'hôpital.
49:36Mais j'ai aucune frustration.
49:38C'est-à-dire,
49:38j'ai pas eu l'impression
49:39de ne pas vous voir
49:40et en même temps,
49:41je n'ai pas eu l'impression
49:42parce que c'est aussi terrible
49:43de faire porter à ces enfants
49:45le poids de la responsabilité.
49:47Ben oui,
49:47à cause de vous,
49:48je n'ai pas pu faire
49:49ce que je voulais.
49:50Non.
49:50Là, je pense que...
49:51Et encore une fois...
49:53J'étais là.
49:54Magnifique.
49:55Non, mais c'est vrai,
49:56c'est vrai que...
49:57Non, c'est bien relayer.
49:58Grâce à papa,
49:59on avait pu expérimenter
50:00plein de recettes.
50:01La pizza aux fruits de mer.
50:02Vous avez pris...
50:03En prom.
50:05En prom.
50:06Oh, ça va être bon.
50:09Une bougie de plus
50:14pour Marie-Pierre,
50:16mais la flamme
50:17est toujours là.
50:18Car continuer
50:19à sauver des vies,
50:20c'est sa façon
50:21de rendre hommage
50:22à celle
50:23qui ne quitte
50:23jamais ses pensées.
50:25Ça ne me console pas
50:26de la perte de Vérot,
50:28mais je me dis
50:28que c'est ça de gagner.
50:31Ça rend...
50:32Les choses...
50:36Je ne sais pas
50:37s'il faut donner un sens,
50:38mais...
50:40Au moins,
50:42j'ai essayé
50:43de faire ça.
50:44Je n'ai pas pu faire...
50:45Je n'ai pas pu faire
50:47pour Vérot,
50:48mais au moins,
50:48j'ai essayé.
50:57Et parce qu'avec
50:58Marie-Pierre,
50:59l'eau n'est jamais loin,
51:02celle qui aime
51:02soulever des montagnes
51:03profite de ce répit
51:06pour plonger
51:06dans l'océan.
51:07quelques longueurs
51:10pour se ressourcer
51:11et rêver
51:13d'un monde
51:14sans tabac
51:16ni cancer.
51:18m'inquiéter.
51:19m'inquiéter
51:20m'inquiéter
51:21Sous-titrage MFP.
51:51...
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