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  • il y a 2 jours
Lors de l'émission La Matinale du 28/10, Régine Delfour, grand reporter CNEWS revient sur le témoignage poignant d'une veuve d'un rabbin assassiné. 

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Transcription
00:00Le 10 octobre dernier, Yael Shevar est averti que l'assassin de son mari, condamné à la perpétuité, va être relâché dans le cadre de l'accord passé entre Israël et le Hamas.
00:12C'est le prix à payer pour la libération des otages.
00:15Mais si on arrive à recevoir des otages, ça fait deux ans, qui sont dans... je ne sais même pas où ils étaient, c'était vraiment dans un état insupportable.
00:26Alors je pense que si on n'a pas le choix, c'était la décision à faire.
00:31Ce n'était pas une bonne décision, c'était la moins mauvaise décision à faire.
00:35Son mari, le rabbin Raziel Shevar, est assassiné le 9 janvier 2018.
00:41Des terroristes qui se sont placés dans leur voiture en cherchant quelqu'un qui a l'air d'être juif de tous les côtés.
00:51Mon mari, bien sûr, il avait une grosse barbe, des péotes, comme on appelle ça, une grande kippa.
00:58Il a l'air tout à fait juif.
01:01Quand ils ont remarqué que c'est lui, alors, sur la route vers la maison, ils se sont mis à le fusiller.
01:06Yael pensait qu'en voyant les otages libérés, sa douleur serait atténuée.
01:11J'aurais voulu dire que je me sens soulagée, mais ce n'est pas vrai.
01:15Je pensais que quand on allait recevoir nos otages vivants, on allait commencer à sentir qu'on peut laisser ça en arrière et commencer le futur, quoi.
01:25Mais j'attends, ce n'est toujours pas arrivé, en fait.
01:28Yael s'inquiète désormais pour le futur.
01:31Comment être certaine que tous ces terroristes relâchés ne recommenceront pas ?
01:36Elle en appelle à la responsabilité du gouvernement israélien.
01:39– Bon, Régine, je vous connais bien, je connais votre empathie, votre humanité dans ces cas-là,
01:45mais j'imagine que c'est quand même compliqué de pouvoir recueillir un tel témoignage.
01:50– Oui, parce qu'il a fallu que j'arrive à mettre en confiance Yael.
01:54Ça a été des discussions assez longues.
01:56J'ai senti à un moment donné qu'elle avait dit oui, puis après non.
02:00Parce qu'en fait, vous le voyez, vous l'entendez dans le sujet,
02:04c'est quand même une décision extrêmement lourde de sens aussi.
02:07Enfin, même si ce n'est pas elle, ils n'ont pas décidé.
02:09Le 10 octobre, en fait, le ministère israélien de la Défense a appelé
02:13toutes les familles concernées en leur disant,
02:15bon, ben voilà, on vous annonce que l'assassin condamné à perpétuité
02:19du membre de votre famille va être relâché.
02:21Ils n'ont pas vraiment leur moche à dire.
02:24Mais c'est l'acceptation.
02:26Et d'ailleurs, il y a un son que je n'ai pas pu mettre dans le sujet
02:30que j'aimerais bien qu'on écoute, parce qu'elle vous explique le plus important.
02:34Elle parle du présent et du futur.
02:37C'est vrai que le futur est très important,
02:40mais il ne faut pas qu'on oublie le présent.
02:42Et le présent, c'est des otages.
02:43Ça veut dire toujours se dire que maintenant qu'on a libéré ces terroristes,
02:48alors le futur de nos enfants, il n'est pas...
02:51Il n'est pas...
02:53Enfin, tout le monde est...
02:54Il n'est pas sûr, tout le monde est en danger.
02:56Même notre futur, il n'est pas sûr.
02:58Mais en présent, le futur...
03:01Enfin, le présent des otages n'était pas sûr.
03:03Donc, c'est le présent contre le futur, en fait.
03:08Et pour le futur, on peut...
03:11J'espère, en tout cas.
03:12On a un peu de temps de s'organiser pour se rassurer, quoi.
03:18Et voilà, en fait, dans ce son, elle dit tout, en fait.
03:22C'est la balance entre le présent...
03:25Le présent, à l'instant T, le 10 octobre,
03:28c'était la vie des 20 otages vivants.
03:32Et enfin, la survie, et puis le fait qu'ils soient libérés.
03:35Et puis le futur, eux, cette annonce,
03:37elle est arrivée en pleine fête de Soukotte.
03:39Elle était avec ses enfants, avec sa belle-famille.
03:41Elle me parle de sa belle-mère, qui est en larmes,
03:44qui essaye de cacher.
03:45Mais parce que c'est extrêmement compliqué.
03:48C'est extrêmement compliqué de vivre cela.
03:52À la fin de votre reportage,
03:53malgré la libération des otages,
03:55elle dit ne pas sentir mieux.
03:56On peut le comprendre.
03:57Et elle parle notamment de son inquiétude
03:59face à la libération de dizaines et de dizaines de terroristes.
04:04Oui, c'est ce qu'elle dit dans le sujet.
04:08Je lui demande comment vous vous sentez, en fait,
04:10plusieurs jours après la libération.
04:12Comment elles se sentent ?
04:13Et elle me dit, j'aurais adoré vous dire que ça va mieux.
04:16Parce que grâce à ce sacrifice qu'on a tous fait,
04:19puisque le prix d'une vie est très, très importante en Israël,
04:23notamment, voilà.
04:25Mais en fait, ça ne va pas.
04:26Ça ne va pas parce qu'en fait, on ne sait pas.
04:28Il y a eu, le 7 octobre 2023,
04:30a quand même montré des failles sécuritaires,
04:32puisque quand on a vu le pogrom,
04:36l'intensité des attaques
04:38et la réaction, je veux dire,
04:40ça, elle, qui ne pensait pas à tout le monde en Cisjordanie,
04:43pensait que ça se produirait en Cisjordanie.
04:45Donc, elle me dit, tous ces terroristes relâchés,
04:48est-ce qu'ils vont bien les suivre ?
04:49Est-ce que certains condamnés à perpétuité
04:51sont partis à l'étranger ?
04:52Mais est-ce qu'ils ne vont pas revenir ?
04:55Et donc, c'est ça, quand elle dit,
04:56le futur, le futur pour mes enfants,
04:58donc on a fait un choix, on fait tous un choix.
04:59Mais il va falloir qu'on s'arme,
05:01mais il va falloir qu'on se prépare,
05:02parce qu'on n'est pas forcément en sécurité.
05:05Sous-titrage Société Radio-Canada
05:07...
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