20 ans des émeutes de 2005 : la police est-elle trop souvent injustement accusée ?

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Transcript

00:00Madame, Monsieur, bonsoir. Flambée de violence cette nuit à Clichy-sous-Bois après la mort de deux jeunes adolescents

00:06qui, inconscients du danger, s'étaient cachés dans un transformateur EDF. Ils ont été électrocutés.

00:11Voilà à quoi ressemblait Clichy-sous-Bois hier soir.

00:14Des feux de voiture aux quatre coins de la ville, des bâtiments administratifs prépourcibles.

00:19Tonquiers, bâtiments publics et surtout policiers sont les principales cibles des émeutiers.

00:23On dit que le destin a été poussé par quelque chose. C'est de la faute peut-être de la police.

00:28On ne sait pas.

00:31Rentrez-vous !

00:32Cette onzième nuit des meutes a été aussi la plus violente.

00:36Il ne s'agit plus uniquement de banlieues. L'ensemble du territoire est concerné.

00:40Je vous le disais, c'est en région que les incendies ont été les plus nombreux,

00:43notamment du côté de Toulouse, Rennes, Lille et Saint-Etienne.

00:47Aujourd'hui, la priorité absolue, c'est le rétablissement de la sécurité et de l'ordre public.

00:55Conseil des ministres exceptionnel ce matin, le gouvernement va se réunir avec un jour d'avance

01:00pour réactiver une loi qui date de la guerre d'Algérie, la loi sur l'état d'urgence.

01:05Je pense que ça doit être une mesure exceptionnelle et nous veuillons à ce qu'elle reste exceptionnelle.

01:09En trois semaines, la police a placé en garde à vue près de 3000 personnes.

01:14Plus de 500 ont déjà été placés en détention, dont une centaine de mineurs.

01:19Jean-Michel Fauvergue, vous êtes 89% à dire que la police est trop souvent injustement accusée.

01:30Quel souvenir vous gardez ? Vous n'étiez pas en banlieue à l'époque, en tant que policier, de ce qui s'est passé il y a 20 ans.

01:36Est-ce que vous avez eu le sentiment que les policiers étaient accusés de manière injuste ?

01:39Alors, moi je n'étais pas en France, j'étais en coopération au Gabon, mais j'ai effectivement suivi ces émeutes-là de très près.

01:47Et bien évidemment que, comme habituellement, j'allais dire, visuellement, les policiers ont été accusés de tous les maux.

01:58La problématique, dans une émeute urbaine, et on en a eu bien d'autres après ça, dans une émeute urbaine,

02:05l'idée c'est de faire du maintien d'ordre en évitant...

02:07Là c'est 300 communes qui sont impactées.

02:10En évitant le plus possible d'avoir des blessés, et voire pire.

02:16Ce qui avait été le cas, c'est-à-dire qu'il y avait eu des blessés, certes, mais il n'y avait pas eu des morts.

02:19Il y a eu des morts aussi ?

02:21Il y a eu des morts, pas pendant le maintien d'ordre.

02:24Ah non, mais non, je veux dire des dommages collatéraux.

02:28Un qui a été tabassé parce qu'il voulait éteindre, je crois, un incendie de voiture,

02:32et deux autres qui étaient morts intoxiqués.

02:34La problématique, c'est qu'effectivement, on a pris l'habitude de...

02:38Dans ce pays, on a inversé les choses.

02:42On prend l'habitude de dire que les violences, c'est la faute des flics,

02:48les agressions, c'est la faute des victimes, etc.

02:52Il y a quand même quelque chose qui ne va pas très bien dans ce pays.

02:55J'ai été frappé, je me rappelle parfaitement les événements d'il y a 20 ans.

03:00C'était très dur. Sarkozy a été remarquable à l'époque.

03:04Mais je suis frappé par deux choses.

03:07À chaque fois que la police est amenée à faire usage de la force légitime,

03:12parce qu'elle a, face à elle, une résistance,

03:14on peut être à peu près sûr qu'elle sera présumée coupable.

03:18C'est toujours la police qui est présumée coupable.

03:21Et deuxième élément que j'ai vu à propos de ces événements d'il y a 20 ans,

03:26il y a des sociologues qui se demandent, par exemple,

03:29pourquoi les personnes racisées veulent échapper au contrôle.

03:34Et les sociologues disent, naturellement, c'est parce qu'ils ont peur des violences policières.

03:40Et si on se demandait, peut-être, après tout, si elles n'avaient pas peur d'être contrôlées.

03:46Donc à chaque fois, c'est la police qui est mise en cause.

03:50Ça met le bouton.

03:51Je pense qu'il faut remettre un peu de clarté dans ce débat.

03:54C'est-à-dire, d'un côté, prendre en compte qu'un policier,

03:57c'est un représentant de l'ordre, c'est un représentant de l'État.

04:01Il a une mission première qui est de protéger les citoyens.

04:03Et derrière, il faut se mettre de l'autre côté du miroir,

04:06à savoir celui du citoyen qui, je ne suis pas moi qui le dit,

04:09c'est différents rapports et sondages qui sont faits,

04:12il y a une rupture de confiance avec les figures d'autorité.

04:15Pour plein de raisons que je ne développerai pas forcément ici,

04:17parce qu'on n'a pas le temps,

04:19mais qui montrent qu'aujourd'hui, la population a du mal à faire confiance

04:22à ce qui devrait être son premier relais au sein de la société.

04:25La police.

04:26C'est-à-dire, aujourd'hui, quand vous avez un problème,

04:28c'est à eux que vous vous adressez, c'est eux qui viennent en renfort.

04:30Et on peut aussi avoir le droit de dire que,

04:33par moment, la police a eu des manquements.

04:35Je pense, plus récemment, alors on a beaucoup parlé de 2005,

04:37moi, 2005, j'avais 13 ans,

04:39donc mon souvenir n'intéresse personne.

04:41Par contre, Michel Zikler,

04:42j'ai encore les idées très claires là-dessus,

04:44et s'il n'y avait pas eu de caméra de surveillance,

04:46Dieu se le sait ce qui se serait passé ce jour-là.

04:47On n'a pas tout montré.

04:49On n'a pas tout montré.

04:51Je veux juste être très précis,

04:52je ne dis pas tous pareils.

04:54Je dis, il existe des dérives,

04:56et aujourd'hui, il faut se poser la question

04:57de comment on rétablit le lien.

04:59Et il y a plusieurs idées qui ont été tenues.

05:01C'est-à-dire l'idée d'un récipicé après un contrôle de police,

05:03le fait que tous les policiers puissent être équipés de caméras

05:06sur ces phases de contrôle et dans des zones sensibles,

05:08pour protéger les citoyens, mais aussi pour protéger les policiers.

05:10Pour qu'on voit la réalité.

05:11Et si le citoyen était coupable de cette rupture de confiance,

05:15et si ce n'était pas la police ?

05:17J'ai envie de dire que les citoyens,

05:18ils ont applaudi les policiers il y a quelques années.

05:20On va parler.

05:21Vous y étiez en première heure.

05:22C'est-à-dire, après le bataillon,

05:24on vous a fait des conséquences exceptionnelles.

05:26Je pense, pardon, de rentrer dans le débat,

05:29qu'il y a une majorité de gens silencieuses

05:31qui sont là lorsqu'il y a des attentats,

05:35et qui se tait quand...

05:36Justement, c'est ce que j'allais dire,

05:38parce que le discours de Samuel tendrait à penser

05:41qu'une majorité de gens sont contre la police.

05:44Non, une majorité de gens est pour la police

05:46dans les divers sondages qui se perpétuent

05:50au fur et à mesure du temps.

05:53Et puis, la problématique,

05:55c'est pas que...

05:57Parce que vous avez visé deux catégories de personnes.

05:59Les flics d'un côté,

06:01et la population, les citoyens de l'autre.

06:02Mais vous avez oublié les agresseurs,

06:04et vous avez oublié les bandits,

06:05et vous avez oublié ceux qui tuent.

06:06Ça, pour moi, c'est leur travail quotidien,

06:08il n'y a pas de sujet là-dessus.

06:09Non, non, non, mais pendant les émeutes, je vous dis.

06:11Je vais essayer de vous tenir à distance, justement, sur les valeurs.

06:13Les policiers interviennent pendant les émeutes,

06:15ils interviennent sur ce genre de personnes-là.

06:18Mais il faut savoir aussi que policiers,

06:20quand vous êtes policier, quand vous êtes gendarme,

06:22vous êtes l'éboueur de la société.

06:23C'est-à-dire que vous voyez des choses

06:25que personne d'autre ne voit,

06:27et vous êtes en stress permanent.

06:28Et on exigerait du policier,

06:29qui est en stress permanent,

06:30en particulier sur des interventions de ce type-là,

06:32qu'il soit un surhomme

06:35et qu'il arrive à réagir de manière

06:39dont nous, on n'est pas capable de réagir.

06:41C'est impossible.

06:44Et puis, je vous rejoins sur quelque chose,

06:47quand il y a des violences illégitimes,

06:49bien évidemment qu'il faut travailler sur la violence illégitime.

06:52Mais vous avez toute une hiérarchie,

06:54en particulier les commissaires de police,

06:55en particulier les officiers,

06:56les officiers de gendarmerie,

06:58qui est là aussi pour surveiller ça,

07:00et qui est là pour initier des procédures.

07:02Il y a beaucoup de procédures internes.

07:03La police est le corps le plus surveillé,

07:07l'IGPN,

07:07le corps le plus surveillé

07:09de toute la fonction publique.

07:11Et donc, du coup,

07:13on est sur une police

07:14qui est fortement républicaine.

07:15Je rajouterai à ça, Samuel,

07:17que la police,

07:18en particulier la police,

07:20est le creuset dans cette société-là

07:21d'intégration.

07:22La police,

07:23les policiers viennent de partout,

07:25de toutes origines.

07:27Hommes-femmes,

07:28on a à peu près,

07:29alors on n'est pas à l'égalité des hommes-femmes,

07:31mais on doit être à 42% de femmes dans la police.

07:34La police est vertueuse de ce point de vue-là.

07:36Et donc,

07:36je pense que cette idée de répandre,

07:40il faut le voir autrement.

07:42Et pour terminer,

07:44je dirais qu'on a un vrai gros problème

07:45ces derniers temps,

07:47c'est qu'on a des hommes et des femmes politiques

07:49qui se sont mis à la danse,

07:51en particulier du côté de LFI,

07:52en disant que la police tue,

07:54en disant que la police fait des...

07:57Et pas qu'eux,

07:58il y a aussi des ONG,

07:59et qui ont...

08:00Et qui en ont même créé des slogans.

08:01Qui disent que c'est une violence systémique.

08:05Alors,

08:05en répandant à un système à penser comme ça,

08:09je pense qu'il faut rétablir les choses

08:10et on a inversé les valeurs.

08:12Et ce sera l'occasion d'un autre débat,

08:14bien entendu.

08:15Merci.

08:16Et tout de suite,

08:16Sud Radio.

08:17Sous-titrage Société Radio

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