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00:00Tu es en plateau Amira Swilem, bonjour et merci d'être avec nous Amira.
00:03On a plutôt l'habitude de vous avoir dans le petit écran depuis Ramallah
00:06puisque vous êtes la correspondante de France 24 en territoire palestinien.
00:11Peut-être une réaction à chaud de ce qui est dit.
00:14Ces discussions, ces discussions indirectes entre les Israéliens et le Hamas,
00:19beaucoup avaient des doutes avant que ça ne commence.
00:21Là on voit que le mouvement islamiste lui-même affiche son optimisme.
00:25Est-ce que vous vous y croyez ?
00:27Oui, en fait Hamas, si on voulait résumer la situation,
00:30il se retrouve dans une position où il n'a pas le luxe de dire non
00:33et en même temps il ne peut pas dire oui.
00:35Donc c'est ça qui a expliqué justement cette réponse sous forme de oui mais il y a quelques jours.
00:40Maintenant la réalité du terrain et celle qui nous intéresse le plus,
00:42c'est que ça crée effectivement de grandes attentes chez les Palestiniens,
00:45aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie occupée.
00:48Aujourd'hui tous les Palestiniens, quelle que soit leur obédience politique,
00:51et qu'ils en aient ou pas d'ailleurs, attendent qu'une chose, que les bombardements s'arrêtent.
00:55Les Palestiniens sont suspendus donc à ces discussions qui ont lieu à Charmelsher aujourd'hui.
00:58Oui, après c'est vrai qu'il y a des inquiétudes parce que Benyamin Netanyahou a dit
01:01qu'il maintiendrait les opérations offensives et arrêterait les défensives.
01:05Mais concrètement pour un Palestinien qui est à Gaza,
01:07les bombes continuent de pleuvoir.
01:09Donc ces précisions rhétoriques changent pas trop la vie des Palestiniens.
01:11Oui, ça change pas le quotidien, ce sont les bombes et les frappes qui continuent.
01:15On est d'ailleurs avec Rami Aboujamouz, que vous connaissez bien,
01:18qui est dans les territoires palestiniens, nos yeux et nos oreilles à nous.
01:22Bonjour Rami, ça fait deux ans aujourd'hui que vous témoignez de cette guerre sur notre antenne,
01:27deux années marquées par la violence, la mort, la famine et ses déplacements forcés.
01:31En témoigne aujourd'hui votre nouvelle localité,
01:33parce que d'ordinaire vous intervenez depuis Gaza,
01:35que vous avez été contrat une seconde fois de quitter pour vous rendre à Noussérat.
01:40Un mot de ce qui vient d'être dit ici en plateau,
01:44on négocie en Égypte, est-ce que vous avez un espoir aujourd'hui ?
01:51Oui, déjà c'est mon sixième déplacement malheureusement,
01:54je suis parmi les chanceux d'être juste six fois déplacé,
01:57parce qu'il y en a malheureusement qui se sont déplacés pour la unième fois.
02:01Je vais parler au nom de la population palestinienne à Gaza,
02:04et la majorité de la population palestinienne à Gaza n'attendent que l'arrêt de la guerre.
02:09Il y a toujours l'espoir que ça s'arrête,
02:11et on voit qu'aujourd'hui ça devient de plus en plus sérieux,
02:14parce qu'on voit qu'il y a le premier ministre Qatari,
02:18il y a le chef des renseignements turcs,
02:22il y a aussi tout à l'heure le président Sissi,
02:25il a demandé à la fin de venir pour signer,
02:28et en plus il y a aussi des réunions qui se font à Sharmeshir,
02:33et c'est la première fois qu'il y a des négociations qui se font à Sharmeshir,
02:36et d'habitude qu'on sait à Sharmeshir, ça devient quelque chose d'un peu officiel,
02:39et que normalement ça va aboutir à quelque chose,
02:42et c'est pour ça qu'il y a plus d'espérance chez la population palestinienne que ça s'arrête,
02:45mais malheureusement que chaque jour de plus, chaque heure de plus,
02:48c'est destruction de plus, des morts de plus, des blessés de plus,
02:53de plus, et surtout la famine de plus,
02:55parce que la Gaza ville est maintenant étranglée,
02:59ça fait presque une semaine qu'il n'y a plus rien qui entre dans la ville de Gaza,
03:03la famine commence malheureusement dans Gaza ville,
03:08et il y a les gens qui commencent à souffrir non seulement des bombardements,
03:12mais aussi de la famine, parce qu'il n'y a plus rien à manger,
03:15tout a été fermé,
03:16le terminal Zekim qui relie l'avant de Gaza avec Israël a été fermé depuis presque trois semaines,
03:21et là récemment la rue Rashid qui est normalement considérée comme l'artère
03:25entre le sud et le nord de la bande de Gaza a été fermée aussi,
03:30donc même le secteur privé n'arrive pas à faire entrer de l'aide humanitaire,
03:32de l'aide ou bien de la nourriture,
03:34et c'est pour ça que c'est vraiment étranglé.
03:36C'est pour ça que chaque seconde compte pour la population palestinienne,
03:39et chaque seconde veut que la population, que tout ça s'arrête,
03:43avec cette fois-ci un grand espoir que ça va s'arrêter,
03:47ça va être un peu de sérieux,
03:48quoiqu'on a toujours des expériences, de mauvaises expériences,
03:51que ça peut chuter à la dernière minute,
03:53surtout avec Netanyahou qui à chaque fois essaye de saboter l'accord,
03:57mais on voit cette fois-ci qu'il y a plus de pression,
04:00que ce soit sur le Hamas et aussi sur Netanyahou,
04:03et qui peut aboutir à la fin d'un CCFE
04:05ou à la fin de ces génocides et de la fin de la guerre.
04:08Merci beaucoup Rami d'avoir été avec nous pour témoigner depuis nos strates
04:13en cette troisième journée de discussion d'un direct.
04:15On a appris ce matin que le ministre de la Sécurité nationale israélien,
04:18Itamar Benvir, s'était rendu ce matin sur le site hautement sensible
04:22de l'esplanade des mosquées de Jérusalem,
04:25il y a proclamé une victoire israélienne sur les lieux,
04:28le Hamas a dénoncé une provocation,
04:30ce n'est pas la première fois qu'il fait ça,
04:31mais le fait qu'il le fait en parallèle de ces discussions,
04:35comment est-ce qu'on doit l'interpréter comme une tentative de faire échouer ?
04:38On voit que le Hamas essaye de se tenir à distance.
04:40Oui, je pense que c'est vrai qu'on est un peu habitué maintenant à ce genre d'agissement
04:43de la part d'Itamar Benvir,
04:45c'est aussi une façon de marquer le territoire
04:47qui se fait de plus en plus depuis le 7 octobre
04:51et de plus en plus aussi depuis qu'on a eu ce mouvement de reconnaissance
04:55de l'état de la Palestine par plusieurs états dans la France
04:58et c'est vrai que sur le terrain on le voit vraiment de façon notable.
05:02Moi j'étais en Cisjordanie occupée il y a encore quelques jours
05:04et on a vu, alors ça existait déjà,
05:06mais de plus en plus de drapeaux israéliens par exemple
05:09sur les routes de Cisjordanie occupée.
05:12Il y a véritablement ce besoin, cette envie israélienne
05:15de montrer que la Cisjordanie occupée est un territoire désormais israélien
05:19et il semblerait qu'on aille vers une annexion
05:23mais en fait en réalité quand on est sur le terrain,
05:25là encore je trouve qu'on est dans un débat rhétorique.
05:28L'annexion de fait sur le terrain, elle est déjà réelle.
05:31Elle est déjà réelle et bien concrète avec des altercations quotidiennes,
05:36on le voit avec des colons israéliens et même des morts,
05:39des palestiniens qui se font abattre, qui continuent de se faire abattre.
05:43Ça c'est l'une des questions qui a été posée au lendemain de la reconnaissance
05:45de l'état de Palestine par la France notamment.
05:48Est-ce que ça va radicaliser encore un peu plus les plus radicaux,
05:50ce gouvernement d'extrême droite avec ce projet d'annexion ?
05:53Il y a le projet Iwan qui a été validé par le gouvernement Netanyahou.
05:57Vous qui étiez en Cisjordanie occupée, vous avez senti une différence après la reconnaissance ?
06:01Oui, d'ailleurs les palestiniens, ça peut sembler complètement paradoxal vu de Paris,
06:05mais ce mouvement de reconnaissance de l'état de Palestine
06:07parfois créait des inquiétudes chez les palestiniens.
06:10Pourquoi ? Parce qu'ils expliquaient justement que depuis que plusieurs pays
06:13avaient annoncé qu'ils allaient reconnaître la Palestine,
06:15ils avaient vu sur le terrain que la colonisation était galopante,
06:18c'est-à-dire qu'il y avait effectivement de...
06:20Alors il y a de nouveaux avant-postes,
06:22on annonce que de nouvelles colonies vont très se recréer,
06:24il y a aussi de plus en plus de checkpoints qui font leur apparition,
06:27des barrières métalliques aussi.
06:29Aujourd'hui, véritablement, la Cisjordanie occupée ressemble...
06:32C'est une espèce de grande prison à ciel ouvert et à l'intérieur de ce territoire...
06:35Des confettis, on a l'habitude de dire ça.
06:37Alors moi je vais au-delà des confettis, en fait,
06:38c'est-à-dire que chaque ville palestinienne est en train de ressembler à un îlot,
06:41on pourrait même dire un enclos,
06:42puisqu'il y a des barrières et des checkpoints tout autour.
06:45Et une palestinienne me disait qu'elle avait véritablement
06:47le sentiment de plus en plus que chaque ville palestinienne
06:49devenait une sorte de poulailler
06:51que les Israéliens ouvrent et ferment à leur convenance.
06:54Et la crainte, justement, c'est que les Palestiniens se retrouvent en quelque sorte
06:57parqués, chacun, dans leur ville respective.
07:00Et c'est pour ça que les Palestiniens disaient
07:01« Attention, si ces États se contentent de reconnaître l'État de Palestine
07:06et que derrière, il n'y a pas des mesures ou des sanctions,
07:09on aura payé le prix de cette reconnaissance. »
07:12Et finalement, ça aura été contre-productif pour nous.
07:15Je peux vous citer encore un exemple.
07:17Moi, j'habitais par exemple à Ramallah,
07:20pas très loin d'Albir et donc tout près du siège de l'autorité palestinienne.
07:24Aujourd'hui, l'armée israélienne est quasiment tous les jours à Ramallah.
07:28C'est des choses qu'on ne voyait pas il y a encore quelques semaines.
07:32Justement, parlez-nous de votre quotidien.
07:34Là-bas, comment est-ce qu'on travaille en tant que journaliste ?
07:37Comment ça se passe, les journées là-bas,
07:39quand on veut aller justement interroger les Palestiniens avec les colons ?
07:42Et ces provocations, là aussi, j'imagine qu'elles sont incurrentes ?
07:46Alors moi, j'ai l'habitude de dire que chaque journée compte triple.
07:51On ne sait jamais ce qui va se passer.
07:52C'est des journées qui sont extrêmement denses.
07:54Après, c'est vrai qu'en tant que journaliste,
07:56on est dans une espèce d'hypervigilance du quotidien
07:59parce qu'il peut se passer n'importe quoi à n'importe quel moment.
08:01L'armée peut débarquer à n'importe quel moment.
08:03Les colons peuvent débarquer à n'importe quel moment.
08:06Finalement, en fait, quand on est journaliste en 6h d'année occupée,
08:09on est un peu comme les Palestiniens lambda,
08:12c'est-à-dire qu'on sait qu'il peut se passer n'importe quoi à n'importe quel moment.
08:16Et oui, moi, par exemple, j'ai le souvenir d'un tournage
08:19où l'armée a tiré.
08:21C'est vrai qu'aujourd'hui, en tant que journaliste...
08:23Vous sentez un réel danger en tant que journaliste en 6h d'année occupée ?
08:26Oui, c'est-à-dire qu'en fait, on est sans cesse en train de faire
08:28une espèce de ratio entre information et risque.
08:31Est-ce qu'aller couvrir tel fait mérite les risques que je prends ?
08:37C'est des questions qui sont là absolument au quotidien.
08:40Est-ce qu'il n'y a pas de la frustration aussi de se tenir aussi proche de Gaza
08:42et de ne pas pouvoir y aller ?
08:44On rappelle, Gaza est toujours un territoire fermé à la presse internationale
08:48malgré les multiples tentatives.
08:50Alors oui, effectivement, il y a une grande frustration.
08:53Après, c'est vrai qu'on arrive à couvrir Gaza
08:55parce qu'on fait effectivement beaucoup d'interviews à distance, etc.
08:58Maintenant, la réalité, c'est que depuis le 7 octobre,
09:02la situation est en train de beaucoup changer
09:05et empirer en 6h d'année occupée.
09:07Donc il y a énormément de choses à couvrir là-bas.
09:09On a l'impression que les autorités israéliennes
09:11profitent justement du fait que les regards soient rivés vers Gaza
09:14pour accentuer la colonisation en 6h d'année occupée.
09:17Donc notre présence en 6h d'année occupée...
09:19...fait sens.
09:20...fait sens aussi.
09:21Comment est-ce que vous appréhendez, avec votre expérience
09:24et votre oeil aussi en tant que journaliste de terrain à Ramallah,
09:27ce qui va suivre après cette discussion de Charmelle Cher ?
09:30Tout semble laisser penser qu'il va y avoir un accord.
09:33Les Américains entrent dans la scène, dans le jeu aujourd'hui.
09:36On sait l'intérêt de Donald Trump à voir cet accord de cesser le feu aboutir.
09:41Alors il faudra voir ce qui va se passer après au pas.
09:43Il va falloir voir aussi les connexions acceptées par les deux camps.
09:46Mais comment est-ce que vous, vous l'appréhendez ?
09:48Moi, je suis extrêmement prudente parce qu'on est dans une région
09:51où l'actualité a montré qu'elle avait beaucoup plus d'imagination que nous.
09:56Donc je reste très prudente parce que je pense qu'il y a une véritable volonté des Israéliens
10:01d'aller jusqu'au bout du but qu'ils s'étaient fixés.
10:07Je ne suis pas en mesure de faire de prévisions là-dessus.
10:10Mais ce qui est sûr, c'est qu'aussi bien en Cisjordanie occupée qu'à Gaza,
10:13la population a véritablement besoin de souffler.
10:16C'est aussi pour ça que ce plan Trump aujourd'hui est plutôt bien accepté.
10:21Vous parliez de la très forte attente des Palestiniens
10:23vis-à-vis de ces discussions indirectes qui ont lieu en ce moment.
10:27Il y a de la crainte aussi de ce qui pourrait se passer après ?
10:30Oui, il y a de la crainte.
10:31Et puis la crainte, elle est déjà là parce que je vous le disais il y a encore quelques minutes.
10:34C'est que finalement les bombardements à Gaza continuent sous couvert d'opérations offensives.
10:39Donc la grande crainte des Palestiniens, c'est finalement que l'armée israélienne
10:42récupère les otages israéliens et reste présente dans l'enclave palestinienne.
10:48On va peut-être montrer des images de Gaza, l'enclave palestinienne,
10:52qu'évidemment on vous montre chaque jour à l'heure de ces négociations indirectes.
10:56On aura l'occasion d'y revenir dans le Club France 24 dans quelques instants
10:58avec Anne Corpé qui scrute avec beaucoup d'attention depuis Paris.
11:03Ce qui se dit et ce qui va se passer cet après-midi, notamment avec l'entrée en scène des Américains.
11:08Vous savez, le Nobel de la paix qui est attendu par Donald Trump,
11:12il sera remis à tribuer vendredi prochain.
11:15Peu de chance que le président américain le reçoive cette année.
11:19Mais on connaît cette volonté très forte de la Maison-Blanche
11:21de réussir, de concrétiser ces discussions indirectes qui ont lieu en ce moment en Égypte.
11:28Gaza qui donc marque aujourd'hui ces deux années de guerre.
11:32Merci beaucoup Amira d'avoir été sur notre plateau.
11:35Vous qui couvrez ce conflit depuis plusieurs mois.
11:38Pour nous, correspondante France 24 en Cisjordanie occupée.
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