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  • 7 weeks ago
Transcript
00:00Plus de 150 camions sont partis d'Egypte en direction de Gaza.
00:03On va à présent évoquer le volet humanitaire.
00:06Vous le savez, depuis deux ans, l'enclave est assiégée, affamée également.
00:10Bonjour Caroline Baudos, vous êtes responsable du pôle Moyen-Orient de médecins du monde.
00:14Cette population Gazaouie, de quoi aura-t-elle le plus besoin demain ?
00:21Oui, bonjour.
00:22Oui, bien sûr, nous saluons ces avancées et cet accord que vous évoquez.
00:27Aujourd'hui, l'urgence, c'est une entrée massive et sans entrave de l'aide humanitaire sur tout le territoire de Gaza.
00:35Vous évoquiez le nombre de camions qui, pour certains, se dirigent vers la frontière ou qui font partie de cet accord.
00:44400 camions, ça reste encore très insuffisant pour inonder la bande de Gaza d'aide.
00:50On assiste à une famine, on assiste à une dévastation totale.
00:53Donc, dans un premier temps, du point de vue humanitaire, ce qu'il nous faut, c'est une entrée immédiate d'aide humanitaire.
01:00Et pour ça, il nous faut un cessez-le-feu, un cessez-le-feu qui soit permanent.
01:04Cette nuit encore, des bombardements ont eu lieu sans répit sur la bande de Gaza.
01:08Donc, on doit pouvoir rentrer.
01:10On doit pouvoir rentrer avec une aide massive.
01:12Et ensuite, on doit aussi pouvoir travailler à la reconstruction de Gaza, la reconstruction du système de santé qui est totalement anéanti après deux ans et deux jours, effectivement, d'horreur.
01:26On parle donc de ces 150 camions.
01:28Combien en faudrait-il pour subvenir demain aux besoins de la population Gazaouie, selon vous ?
01:32En fait, on ne peut pas conditionner l'aide humanitaire et l'entrée des camions à des décisions arbitraires.
01:41Il faut que tous les camions qui sont aujourd'hui stockés de l'autre côté de la frontière,
01:46des camions des ONG, des Nations Unies, mais aussi des biens commerciaux, puissent rentrer dans la bande de Gaza.
01:53Lors du premier cessez-le-feu en début d'année, la négociation portait sur 600 camions par jour,
01:59ce qui était bien plus que ce qui est annoncé aujourd'hui dans l'accord de Trump.
02:04Comment, vous, vous travaillez, Médecins du Monde, depuis deux ans dans l'enclave ?
02:08Est-ce qu'il est possible, tout simplement, de travailler pour vous ?
02:12Bien sûr, nous avons plus d'une centaine de collaborateurs extrêmement engagés à nos côtés.
02:18Nous opérons dans des cliniques Médecins du Monde.
02:20Nous avons des infirmiers, des médecins, des psychologues qui, tous les jours,
02:24fournissent des soins de santé primaires dans des conditions de sécurité extrêmement difficiles,
02:30très concrètement au péril de leur vie aujourd'hui.
02:32Mais nous avons des refus de la part des autorités israéliennes
02:36dès qu'il s'agit pour nous de faire rentrer du matériel médical ou des médicaments.
02:40Donc nos stocks s'amenuisent au fur et Ă  mesure du temps qui passe,
02:45alors mĂŞme que les besoins sont absolument colossaux dans la bande de Gaza.
02:50On parle de la famine. Nous, ce qu'on voit, c'est des cas de malnutrition.
02:53Ce qu'on voit beaucoup également, c'est des femmes enceintes avec des défauts de soins
02:58qui n'ont pas toutes les consultations prénatales et de suivi qui est nécessaire,
03:02avec une augmentation exponentielle des grossesses Ă  risque,
03:07la mortalité maternelle qui a extrêmement augmenté dans la bande de Gaza.
03:12Donc nous travaillons tous les jours dans des conditions qui sont absolument indécentes.
03:17Vous parliez de malnutrition, malnutrition aiguë.
03:20Elle touche, selon l'UNROI, un enfant sur six Ă  Gaza.
03:25Tout Ă  fait. Il faut savoir qu'avant, en 2022, les chiffres de l'OMS,
03:31c'était que pour les enfants de moins de cinq ans, le taux de malnutrition était de 0,8%.
03:35Donc quasiment inexistant.
03:37Et aujourd'hui, effectivement, c'est un enfant sur cinq de moins de cinq ans
03:40qui, dans nos cliniques, présente des signes de malnutrition.
03:43C'est également le cas pour les femmes enceintes, pour qui c'est extrêmement dangereux.
03:47Vous l'imaginez bien.
03:48Rien qu'en une année, ce taux est passé de 19% en octobre 2024 à 35% aujourd'hui,
03:56avec toutes les conséquences pour la mère et pour l'enfant à naître.
03:59Merci beaucoup, Caroline Baudos, d'avoir accepté aujourd'hui l'invitation de France 24.
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