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00:00Bonjour et bienvenue en Tête à Tête sur France 24.
00:14Notre invitée est Henriette Lagou.
00:16Elle a été ancienne ministre sous Laurent Gbagbo
00:19et elle se présente comme candidate pour l'élection présidentielle du 25 octobre
00:23à la tête d'une coalition de partis centristes,
00:25le groupement des partenaires pour la paix.
00:27Elle est avec nous depuis Athie-Gouacro à proximité de la capitale Yamoussoukro.
00:33Merci beaucoup madame.
00:37Merci.
00:38Alors vous participez donc,
00:41vous êtes l'une des cinq candidats à l'élection présidentielle,
00:44mais une élection présidentielle à laquelle ne participent ni Laurent Gbagbo,
00:49ni Charles Blégoudet, ni Tijan Thiam, ni Pascal Afi-Henguesan.
00:53Est-ce qu'on peut dire que sans ces poids lourds, c'est une véritable élection ?
00:58C'est une véritable élection.
01:04Vraiment, vous parlez de poids lourds, c'est vrai.
01:06Mais en politique, tout est possible.
01:09Alors nous sommes candidats, évidemment, pour gouverner la Côte d'Ivoire.
01:13Et je me dis que si des frères et des sœurs n'ont pas été retenus,
01:20on va aller ensemble aux élections.
01:24Ne pas être retenus, est-ce que ça peut péser sur les élections ?
01:28Je ne pense pas être poids lourd pour des élections en politique.
01:35C'est le peuple qui décide.
01:37C'est le peuple qui vote.
01:39Donc je pense qu'on ira à ces élections de façon apaisée
01:43et que le peuple aura l'occasion de s'exprimer.
01:47Mais est-ce que vous ne pensez pas que cette élection, malgré tout, est jouée d'avance ?
01:51Il y a un grand favori, Alassane Ouattara.
01:54Il est face à quatre candidats qui n'ont pas de grosse structure de parti derrière eux.
02:01Le duel semble totalement déséquilibré, n'est-ce pas ?
02:03En politique, je vous dis que rien n'est impossible.
02:12Vous ne pouvez pas penser qu'un candidat, parce qu'il est au pouvoir, va forcément gagner.
02:21Non.
02:22Il peut avoir l'effet de surprise.
02:25Et ce n'est pas parce qu'on est au pouvoir qu'on organise des élections et qu'on gagne.
02:28Alors, évidemment, il y a des partis politiques qui sont anciens et qui ont beaucoup de militants.
02:35Mais nous, jeunes partis politiques, nous sommes douze partis politiques.
02:39Et tous sont des Ivoiriens.
02:42Et tous sont des régions.
02:44Et douze partis politiques, ce n'est pas rien, qui portent ma candidature.
02:48Alors, un parti politique peut être ancien, peut être, on peut dire, grand,
02:52et puis être représenté sur les territoires.
02:54Mais quand douze partis politiques se mettent ensemble, douze Ivoiriens et Ivoiriennes se mettent ensemble
03:00pour conquérir le pouvoir d'État, je ne pense pas que ce soit négligeable.
03:07Est-ce que vous ne pensez pas quand même que, malgré tout, Alassane Ouattara peut se targuer
03:12d'un bilan économique flatteur et d'avoir apaisé le pays
03:16et que cela suffit, finalement, à faciliter sa réélection ?
03:21On peut se targuer d'un bilan bon.
03:25Et puis après, c'est le peuple qui apprécie.
03:28Et puis, nous apprécions, il y a quand même des insuffisances.
03:31Et nous allons relever ces insuffisances.
03:34Et avec le peuple, ensemble, nous allons décider
03:37de ce que notre pays doit devenir au soir du 25 octobre 2025.
03:42– Alors, vous dites, dans vos apparitions en campagne,
03:48vous dites que l'heure des femmes a sonné en Côte d'Ivoire.
03:51C'est l'heure des femmes.
03:52Il se trouve qu'il y a une autre femme aussi qui est candidate,
03:56l'ex-première dame Simone Eyvé-Bagbo.
03:59Pourquoi est-ce que vous pensez que vous,
04:01vous pouvez plus faire voter les femmes en votre faveur qu'elles ?
04:05L'heure des femmes a sonné en Côte d'Ivoire.
04:12Et l'heure des femmes a sonné dans le monde.
04:17La magistrature suprême est masculin.
04:24Quand je dis « est masculin », c'est-à-dire « est homme »,
04:27ce n'est que des hommes qui gouvernent depuis l'aube des temps.
04:31Il y a eu quelques femmes, c'est vrai.
04:32Mais vous avez vu la façon dont les femmes ont gouverné.
04:36L'heure des femmes a donc sonné.
04:38En Côte d'Ivoire, nous sommes deux femmes.
04:41Je pense que celle qui sera plus active,
04:45celle qui sera plus représentative,
04:49celle qui sera plus soutenue par le peuple, passera.
04:53Voilà. Et moi, j'ai mes chances.
04:55Et je pense que l'heure des femmes a sonné.
04:59– Alors, vous avez déjà été candidate en 2015.
05:02Vous aviez recueilli 0,89% des voix.
05:08Dix ans plus tard, comment est-ce que vous pensez faire mieux
05:12et peut-être, même comme vous semblez le dire,
05:15prétendre à la victoire finale ?
05:17– C'est vrai que j'ai eu moins de 1% en 2015.
05:24Mais je le dis et je répète, 2025 n'est pas 2015.
05:282015, j'étais dans mon seul parti politique.
05:33Je suis allée candidater pour me faire connaître.
05:37Et vous savez, à chaque élection, à chaque candidature,
05:40il y a un objectif à atteindre.
05:422015, c'était pour me faire connaître.
05:44Et j'ai été, là, vous êtes en train de dire,
05:45parce que vous savez que j'ai été candidate en 2015.
05:48Le monde entier a vu que j'ai été candidate.
05:51La Côte d'Ivoire a vu que j'ai été candidate.
05:53J'ai été, maintenant, je suis connue.
05:55Et 2025, j'y vais pour gagner.
05:58Et là, je ne vais pas seule, pas avec mon parti politique seule.
06:01Je vais avec 11 autres partis politiques.
06:05Nous sommes 12.
06:06Cette fois-ci, ce sera bon.
06:08Cette fois-ci, Henriette Lagou sera au pouvoir en 2025.
06:11Le 25 octobre 2025.
06:14Alors, on a quand même du mal à vous situer politiquement.
06:16J'ai dit que vous êtes à la tête d'une coalition centriste.
06:18Vous êtes venu à la politique par l'ancien président,
06:21Henri Conant Bédier.
06:22Vous venez d'Aoukro, comme lui.
06:25Vous avez été ensuite, je l'ai dit, ministre sous Laurent Gbagbo,
06:28avant de vous rapprocher de Alassane Mouattara.
06:30On a du mal à vous situer.
06:32Et certains pensent que vous avez un petit peu trop varié vos alliances.
06:38Que leur répondez-vous ?
06:41Ça, c'est une très bonne question.
06:44J'ai été, évidemment, avec le président Henri Conant Bédier
06:47parce que vous savez que c'était un parti unique.
06:50Et tout le monde était au parti unique.
06:52Et quand il y a eu le coup d'État,
06:54le président Henri Conant Bédier était en exil,
06:57le PDCI m'a proposé dans le gouvernement du président Laurent Gbagbo.
07:01Et dans la gouvernance de Gbagbo,
07:03j'étais comme ministre du PDCI ETA.
07:08Et je n'ai pas changé
07:10parce que je ne suis pas allée au FPI.
07:13J'ai été élevée à la droite et non à la gauche.
07:17Et quand j'ai fini le poste de ministre,
07:20j'ai créé mon parti politique, le RPCP,
07:23et j'ai créé le groupement politique, le GPP,
07:26parti centriste, groupement centriste.
07:29En politique, les alliances, ça se fait, ça se défait.
07:35J'ai fait des alliances, j'ai défait.
07:37Et j'étais avec mon parti politique, le GPP.
07:44Nous avons œuvré pour qu'il y ait des élections en Côte d'Ivoire.
07:49Nous avons participé au dialogue direct.
07:51Nous sommes pour l'apaisement.
07:52Et donc, le parti centriste, le groupement centriste que nous sommes,
07:57nous sommes pour la paix.
08:00Ensuite, vous avez indiqué tout à l'heure
08:03qu'on ne me saine pas.
08:05Ah si, si, on me saine.
08:06En ce moment, on ne va pas sainer tous les hommes politiques en Côte d'Ivoire.
08:09Parce que la politique, c'est la saine appréciation des réalités du moment.
08:14Et ce n'est pas de...
08:15On ne saute pas, on ne saute pas.
08:17Non, je suis désolée.
08:19Mais ce que je vais vous dire,
08:20c'est que j'apprécie à chaque moment le moment.
08:24Et je m'installe et j'avance.
08:26Si je n'avais pas fait des alliances,
08:30je n'allais pas avoir sûrement beaucoup d'expérience.
08:33Et maintenant, j'ai l'expérience nécessaire.
08:36Et maintenant, je vais briguer le pouvoir d'État.
08:39Certains vous soupçonnent d'avoir passé un accord
08:41avec le pouvoir en place
08:44pour pouvoir être candidate
08:46et d'une certaine façon légitimer l'élection.
08:48Est-ce que vous avez passé un accord avec Alassane Ouattara ?
08:51J'ai dit non, tout de suite.
08:55et puis indiqué
08:57qu'on ne peut pas aller être candidat
09:00pour une autre personne.
09:02Ça, c'est une vue de l'esprit.
09:04Je suis candidate pour gagner.
09:06Et les gens, ils peuvent penser ce qu'ils veulent.
09:09Mais ce qui est sur le cheminement politique
09:11n'est pas fait pour faire la passe à son adversaire.
09:14Je suis candidate pour Henriette Lagou.
09:16Je suis candidate pour le GPP.
09:18Je suis candidate pour le peuple de Côte d'Ivoire.
09:20Juste une dernière question très concrète.
09:25Si vous êtes élu le 25 octobre,
09:28il y a une question qui agite beaucoup en Côte d'Ivoire
09:30et dans d'anciennes colonies françaises.
09:33C'est la question du franc CFA.
09:34Est-ce que vous pensez
09:37qu'il faut maintenir ce franc CFA
09:40ou qu'en 2025,
09:44il est temps d'en sortir ?
09:45Qu'est-ce que vous feriez si vous êtes élu ?
09:47Écoutez, il y a des actions en Afrique
09:54allant dans ce sens.
09:56Mais moi, je dis que ce n'est pas une question
09:58de franc CFA ou une question d'écho,
10:01selon les appellations.
10:03Mais c'est une question d'interdépendance.
10:07Si nous estimons qu'avec le franc CFA,
10:10nous sommes dépendants,
10:12il y a des échanges à faire,
10:15il y a des modulations à faire.
10:16parce que nous avançons vers un monde qui est ouvert.
10:19Nous avançons vers un monde qui,
10:21évidemment, c'est selon les intérêts des pays.
10:24Et donc, du coup,
10:26moi, je pense que que ce soit la Côte d'Ivoire
10:28ou les pays d'Afrique qui utilisent le franc CFA,
10:31il y a des avancées
10:32pour que les pays ne soient pas dépendants
10:35d'une manière ou d'une autre.
10:38Donc, nous allons,
10:40quand nous serons au pouvoir,
10:42regarder ce que les autres pays
10:45qui utilisent le franc CFA et nous-mêmes,
10:48sur quelle avancée nous sommes,
10:50et ça va nous permettre d'apprécier,
10:52d'apprécier.
10:53Et aussi, on ne peut pas,
10:56au niveau de l'extérieur,
10:58la politique extérieure,
10:59on ne peut pas balayer du main
11:01tout ce qui a été comme acquis
11:02avec le franc CFA.
11:04Est-ce qu'on reste dans ce système qui existe ?
11:08Est-ce que nous allons évoluer ?
11:10Il ne s'agit pas de couper tout de suite,
11:14il ne s'agit pas de couper un coup,
11:16mais d'avancer pour que les intérêts des uns et des autres
11:19soient respectés,
11:21pour que les pays puissent,
11:23à partir de la monnaie,
11:24avoir un développement meilleur
11:26et un développement durable.
11:28– Henriette Lagou,
11:30merci beaucoup d'avoir répondu
11:32aux questions de France 24
11:34depuis la région de Yamosucro,
11:36la capitale de Côte d'Ivoire.
11:38Et merci à vous d'avoir suivi cette émission
11:40sur nos antennes.
11:42– Sous-titrage Société Radio-Canada
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