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  • il y a 4 semaines

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00:0113h-14h, Europe 1 Info.
00:03A 13h21 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 Info avec vous Clélie Mathias et vos deux chroniqueurs du jour.
00:09Le journaliste politique au journal du dimanche, Jules Therès, et le journaliste politique à Valeurs Actuelles, Victor Hérault.
00:14Bonjour, soyez les bienvenus tous les deux.
00:16Bonjour Clélie.
00:17On va commencer par ce qui s'est passé à l'université Paris 8 la semaine dernière avec ce rassemblement,
00:22cette conférence pro-palestinien au fort Roland antisémite.
00:26Ce sont les mots même du ministre de l'enseignement supérieur qui a saisi la justice.
00:30Je voudrais vous faire écouter Aurore Berger, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
00:36Elle a dénoncé les propos conférés lors de cette conférence.
00:40Elle était sur Sud Radio ce matin.
00:42Ce sont des propos qui sont inacceptables, insupportables, c'est illégal.
00:46C'est illégal de faire l'apologie du terrorisme parce que là, au-delà même de l'antisémitisme crasse de ces propos,
00:52qui est déjà évidemment illégal, il y a en plus la question de l'apologie du terrorisme.
00:56Parce que quand vous dites à propos du 7 octobre 2023, nous étions prêts au 7 octobre, c'est une résistance légitime,
01:03ce sont des mouvements légitimes, est-ce que vous condamnez ? Non.
01:05Ça s'appelle l'apologie du terrorisme.
01:06Et face à ça, le gouvernement a non seulement réagi, mais agi à des instructions très claires
01:11qui ont été données au procureur de la République.
01:13Et c'est ce qu'on a fait déjà dès le 7 octobre.
01:15Dès le 7 octobre.
01:16Des sanctions ou pas ?
01:16Des sanctions ou pas ?
01:17Évidemment.
01:18Oui.
01:18Mais les sanctions, elles s'imposent.
01:20Elles s'imposent.
01:20Comment on peut accepter que l'université devienne ça ?
01:23Alors, les sanctions, elles s'imposent.
01:24On verra pour qui.
01:25Mais j'aimerais déjà comprendre.
01:27Victor Hérault, il n'y a pas de naïveté dans cette affaire.
01:31Qui a autorisé la tenue de cet événement ?
01:33Ils avaient été prévenus.
01:34Il y avait des affiches qui avaient été placardées.
01:36Et on savait clairement de quoi il allait être question.
01:39Il y a de la naïveté dans la dernière question ou phrase d'Aurore Berger.
01:42Lorsqu'elle dit, comment peut-on accepter que l'université devienne ça ?
01:46J'étais à l'université il y a 5 ans.
01:49C'était déjà ça.
01:50Et je pense que ça a été 5 ans avant que j'y arrive.
01:54Personnellement, je l'ai vu de mes yeux.
01:56Quand j'étais à Tolbiac, il y avait des tenues d'Assemblée Générale.
01:59On parlait déjà d'Israël, de Gaza, de Palestine.
02:01Et il y avait déjà un mélange, comment dire, la limite entre l'antisionisme et l'antisémitisme
02:07était très très très très très fine.
02:08Et puis souvent, j'entendais des gens franchir le pas.
02:11Moi, j'avais eu l'exemple d'un camarade, dont je ne citerai pas le nom,
02:14mais qui a un prénom et un nom à consonance juive.
02:17Pour cause il l'était, il l'est toujours.
02:19Et en Assemblée Générale, j'ai entendu des gens dire, parce qu'ils le cherchaient,
02:23ils voulaient l'écarter de la salle,
02:25qu'ils disaient, cherchez ceux qui ressemblent à des juifs.
02:27Et ils ont sorti un type de la salle, qui avait le même prénom que lui,
02:30malheureusement, qui lui aussi était de confession juive.
02:33Ils l'ont plaqué contre un mur, et ils lui ont demandé d'avouer que c'était bien lui.
02:37Donc comment on peut autoriser de telles conférences ?
02:39Mais ce n'est pas une question, c'est là qu'Aurore Berger a tort d'aller sur le plan de l'égalité.
02:43Ce n'est pas une question de légal, pas légal.
02:45C'est une question de réinvestir l'université, de voir, de mettre le nez là-dedans,
02:48de mettre les mains dans le combouis, de voir ce qui se passe dans les universités.
02:50Parce qu'avant d'arriver à ces conférences-là, qui sont effectivement, vous avez raison de le dire, autorisées,
02:54c'est toute l'ambiance, l'antisémitisme d'atmosphère, comme on dit,
02:56qui est avant ça, qui est en amont, qui est une sorte d'intellectualisation de l'antisémitisme.
03:01On dit, c'est pour la cause, c'est par humanisme que nous devenons antisémites pour défendre Gaza.
03:05Ce qui est une supercherie complète, une espèce de malhonnêteté intellectuelle complète,
03:09et surtout d'une dangerosité intellectuelle.
03:10N'oublions pas que ce sont des universités qui forment les futures élites de nos pays.
03:13Oui, bien sûr, tous les jeunes.
03:15Cette conférence est présentée comme un grand meeting anti-impérialisme.
03:19Et donc, elle fédérait un certain nombre de causes, que ce soit la cause de la Nouvelle-Calédonie,
03:26l'anti-impérialisme américain, et également la question palestinienne.
03:30Et c'est vrai que quand on regarde l'intégralité du contenu de cette conférence,
03:34la question palestinienne a pris une très large part de cette conférence.
03:39Donc évidemment qu'on ne pouvait pas ignorer ce qui se passait,
03:42et c'est le problème, c'est que dans nos universités françaises,
03:45et bien avant même le 7 octobre 2023,
03:47on a une dérive que l'on a constatée, que certains ont pu constater.
03:52Quand vous écoutez Fabrice Ballanche, qui est l'un des plus grands universitaires,
03:55sur cette question du conflit, pas forcément israélo-palestinien,
03:59mais la question du Moyen-Orient,
04:00il vous dit qu'il y a des choses qu'on ne peut plus dire,
04:02et ça ne fait pas deux ans, ça fait cinq ans, ça fait dix ans.
04:05Donc on a une construction...
04:05Il y avait des signaux, j'allais dire,
04:07qui auraient pu alerter la direction de l'université,
04:10en disant, oh là, attention !
04:11Vous savez, je parle de M. Ballanche,
04:13qui a été obligé de reporter certains de ses cours,
04:17il y avait un officier de sécurité devant certains de ses cours,
04:19et il a été lâché par la direction de l'université,
04:22il me semble que c'est l'université Lyon 2.
04:24Donc moi, les directions d'universités,
04:26je plaide, moi d'ailleurs, pour qu'on change complètement la manière de faire,
04:30c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne peut plus les virer,
04:31c'est comme les magistrats, ils sont inamovibles, les magistrats du siège.
04:34Et donc, on ne contrôle plus ces universités...
04:37Autre débat, bien sûr,
04:38mais qui nous amènent à cette situation-là,
04:42et moi, ce qui me choque le plus,
04:43c'est quand on voit l'entièreté de cette vidéo,
04:44c'est qu'ils font ça tous en chœur.
04:47C'est que, est-ce que vous condamnez oui ou non le 7 octobre ?
04:50Non.
04:50Et c'est 300 personnes en chœur qui disent cela.
04:53Donc, ça m'amène à me poser la question de,
04:55aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait dans nos universités ?
04:58On forme à quoi ?
04:59Quand on voit certaines études de thèse,
05:04les sujets qui sont choisis,
05:07le wokisme dans l'université,
05:09la théorie du genre,
05:10le palestinisme,
05:11parce que c'est aussi de ça dont il s'agit,
05:13on se demande à quoi ça sert,
05:16et quelles élites nous aurons demain,
05:18parce qu'en réalité, c'est ça le plus grave.
05:20Un mot encore, Vector Hero ?
05:22Concernant les professeurs et les directions d'universités,
05:25encore une fois,
05:26quiconque qui a mis les pieds dans une université
05:27il y a quelques années,
05:29peut-être dizaines d'années,
05:30sait très bien que l'université
05:31est à la merci de ses étudiants, en réalité.
05:33Ce sont souvent les étudiants
05:34qui font la loi dans l'université.
05:36Alors, la direction de l'université
05:38fait comme si c'était, comment dire,
05:39de concert,
05:40et puis tout ça se passe très bien,
05:41mais en réalité,
05:42c'est la voix de l'étudiant qui porte le plus.
05:43Lorsqu'il y a des assemblées générales
05:45dans les universités,
05:46ce sont les étudiants en minorité,
05:47cinq ou six,
05:48qui débarquent dans un cours,
05:49qui disent au professeur
05:50maintenant c'est une assemblée générale.
05:51Et donc le professeur est sommé de partir,
05:53en plein cours,
05:53ça je l'ai vécu encore une fois,
05:54le professeur est sommé de partir,
05:56d'interrompre son cours en plein milieu,
05:57et puis les étudiants qui veulent rester pour l'âge
05:58restent,
05:59les autres s'en vont.
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