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  • il y a 2 jours
Le casse du Louvre aurait-il dû entrainer des démissions ? Injonction exprimée par de nombreux Français sur les réseaux sociaux et par quelques responsables politiques.

Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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Transcription
00:00L'édito politique Patrick Cohen n'en a pas fini de parler du casse du Louvre.
00:04Aurait-il dû entraîner des démissions ?
00:06Injonction exprimée par de nombreux français sur les réseaux sociaux et par quelques responsables politiques
00:11face à un tel désastre, 88 millions d'euros de préjudice,
00:15comment justifier que les têtes ne tombent pas ?
00:17Sont particulièrement visées la présidente du musée du Louvre, Laurence Descartes,
00:21en poste depuis 4 ans, et sa ministre de tutelle depuis près de 2 ans, Rachida Dati.
00:25Or, on apprend que la première a remis dès dimanche sa démission à la seconde
00:29qu'il a refusé.
00:30Le geste rare de Laurence Descartes prouve en tout cas que la question n'est pas inepte
00:34et que la facilité déconcertante avec laquelle deux montants l'air ont pu dépouiller le plus grand musée du monde
00:39ne peut pas être évacuée d'un simple « c'est la faute à pas de chance ».
00:43Alors c'est la faute à qui ?
00:44Je ne sais pas.
00:45Je ne suis pas chargé de l'enquête.
00:48Ce que je sais, pour avoir suivi l'audition de Laurence Descartes au Sénat
00:52et questionné ensuite une ancienne du Louvre,
00:55c'est que les malfrats ont été très astucieux,
00:57très bien renseignés sur le fonctionnement du musée,
00:59sur ses faiblesses
01:00et qu'aucune mesure supplémentaire parmi toutes celles évoquées depuis dimanche
01:04n'aurait pu, à elle seule et à coup sûr, empêcher l'effraction.
01:08D'abord, le Louvre n'a pas été attaqué de nuit
01:10quand ses responsables le considèrent comme inviolable.
01:13Ni à une heure de pointe quand le public en panique aurait pu troubler le fric-frac.
01:17Non, 9h30, c'est le moment précis, une demi-heure après l'ouverture,
01:21où les tout premiers visiteurs entrent dans la galerie où ils arrivent.
01:25Ils ont servi au braqueur de bouclier,
01:27sachant que les agents de surveillance avaient pour mission de les protéger et de les éloigner.
01:32Les malfrats ont passé en tout 3 minutes 50 dans la galerie d'Apollon,
01:35dont 2 minutes à tailler avec une disqueuse industrielle,
01:39une ouverture dans le verre blindé qui protégeait les bijoux Napoléon.
01:43La vitrine avait été installée il y a 5 ans,
01:46elle était conçue pour résister à des tirs d'armes à feu,
01:49pas à une attaque de ce genre.
01:50La vitre de la porte-fenêtre, aussi intéressante,
01:53celle par laquelle les voleurs sont entrés,
01:551 cm d'épaisseur, défoncée à la disqueuse.
01:58Les architectes des bâtiments de France s'étaient opposés
02:00à ce qu'elle soit protégée par des barreaux.
02:02Alors quoi Patrick, finalement c'est la faute à pas de chance ?
02:04Non, non, je dis...
02:05Arrêtez de nous l'annoncer avec ça ?
02:07Presque comme chaque matin, je le fais d'habitude,
02:10que la réalité est moins simple que son apparence.
02:13Tous les directeurs du Louvre ont été pris de vertige
02:15devant la vulnérabilité d'un espace de 73 000 m2,
02:19avec 35 000 œuvres d'art à protéger
02:21et 9 millions de visiteurs annuels.
02:24Laurence Descartes en avait pointé les failles dès son arrivée
02:26et alertée à nouveau en janvier sur l'état d'obsolescence du musée.
02:29« Je ne veux pas laisser penser que ce vol est une fatalité,
02:33disait-elle hier soir aux sénateurs,
02:34dont plusieurs ont réclamé son départ ? »
02:36Certains au Louvre la voient comme faisant partie
02:39d'une chevalerie du patrimoine.
02:41D'où son offre de démission,
02:43avec le sentiment d'avoir failli à sa mission.
02:45C'est à souligner quand les politiques, eux,
02:47ne démissionnent plus, quoi qu'il arrive.
02:50Merci Patrick Cohen.
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