- il y a 2 jours
DB - 22-10-2025
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00:00Musique
00:30Musique
01:00N'insistez donc pas, sacre bleu, je n'ai pas que vous en entendre !
01:20Vous pouvez bien m'autoriser à porter une arme sur moi ?
01:23Non !
01:24Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
01:25Ça me fait que je ne le veux pas !
01:26Le quartier n'est pas sûr et il est infesté de souteneurs qui y bataillent entre toute la nuit
01:30et à taper le passant pour les dévalider.
01:33Or, la profession que j'exerce m'oblige à rentrer tard chez moi.
01:36Mais à exercer sans lui non !
01:37Je veux bien trouver mon lui !
01:39Vous voulez rire, j'imagine ! Est-ce que vous vous croyez dans un bureau de classement ?
01:42Et si on m'attaque, moi, cette nuit ?
01:46Vous viendrez, me le dire, demain !
01:49Et alors ?
01:49Et alors, mais seulement alors ! Je vous autoriserai à sortir avec un réveil vers sur vous.
01:53En sorte que j'aurai le droit de défendre ma peau après qu'on me l'aura crevé ?
01:57Oui !
01:57Charmant !
01:58En voilà assez !
01:59Aux ordres du gouvernement que j'ai l'honneur de servir, j'ai su ici pour appliquer la loi
02:02et non, comme vous semblez le croire, pour en discuter la sagesse.
02:06Si vous n'êtes pas contents de nos institutions, changez-les !
02:09Si ce n'est qu'à moi !
02:10Ah ! Quoi !
02:12Un mot de pluie, je vous fais empoigner !
02:15A-t-on idée de l'ostrogo barré qui vient semer la perturbation hyper-révolutionnaire
02:18jusqu'à dans le commissariat de police ?
02:20Ha ha !
02:21Vous avez de la chance que je sois bon enfant !
02:23En voilà assez, je vous dis, fichez-moi le camp !
02:25Et que je ne traîne pas !
02:26Ou je vais vous faire voir de quelle voix je me chauffe.
02:27Allez, allez !
02:28Ha !
02:31J'aurai l'œil sur cet anarchiste !
02:37Priez, M. Punaise, de venir me parler !
02:54Bien, M. le commissaire !
02:57Bonjour, M. Punaise.
03:13Dites-moi, M. Punaise, savez-vous bien que votre service est fait comme par un cochon ?
03:19Et que si cela doit continuer, verrez contraint de demander au préfet votre révocation ou votre déplacement ?
03:25Cent fois, M. Punaise, cent fois, je vous ai ordonné de procéder le matin à un travail d'élimination
03:29de nature à simplifier le lien et à débarrasser, du coup, ma trache, ma table et ma tonne-ci.
03:36Mais, what ! Je vous aurais chanté « Femme sensible sur l'air de M. Lebat de Brougue »
03:41que le résultat serait le même.
03:51Oui, voyez-moi plutôt ce courrier.
03:53Plainte d'une servante contre son maître qui aurait tenté d'abuser d'elle.
03:58Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ?
03:59Pas de suite à donner.
04:00Enlevez.
04:01Et ça ?
04:03Plainte d'un particulier contre un cocher de fiacre qui l'aurait traité de pourriture.
04:07Mais je m'embalaye, est-ce que ça m'en garde ?
04:09Enlevez.
04:11Bon.
04:12Voilà un concierge qui a l'oreille paresseuse
04:14et un locataire qui se plaint d'être resté deux heures à sa porte sous la pluie.
04:18Qu'il s'en prenne au propriétaire et je perds-il que j'irais lui tirer le cordon.
04:21Enlevez.
04:24Et cette cuisinière tirait comme huit jours de gage.
04:26Affaire de justice de paix.
04:27Enlevez encore.
04:29Et cela aussi.
04:30Et cela de même.
04:31En vérité, M. Funès, je pense que vous êtes absorbé par l'amour
04:42ou que j'ai trop auguré de votre intelligence.
04:46Il faut en finir.
04:47Taisez-vous !
04:48Je veux bien être bon enfant, mais j'entends ne pas être dupe.
04:51Que ce mot vous serve de leçon.
04:53D'ailleurs, c'est la dernière que vous recevrez de moi.
04:54Vous pouvez vous le tenir pour dire.
04:56Je vous salue, M. Funès.
04:58Je suis d'origine espagnole.
05:00Mon nom se prononce Pugnège.
05:20Au suivant.
05:22Bien, M. le commissaire.
05:23Ce feu va mal.
05:33Une Sibérie, ici.
05:49Le commissaire.
05:50C'est moi.
05:51J'ai un flin.
05:52De votre mari.
05:55Précisément.
05:55Vous voyez que je suis tombé juste et bien, Mme, je le fuirais bien pour vous.
05:58Je le regrette, vous l'apprendre, mais j'en ai également le devoir.
06:01Non, non, non, non, non, vous n'assayez pas, c'est inutile, vous allez perdre votre temps.
06:04Et me faire perdre le mien.
06:06Si curieux, c'est parti pris chez les trois quarts des femmes de considérer le commissaire
06:09pour un raccommodeur de ménages crassés.
06:12Mme, les petites querelles d'intérieur ne sont pas de la compétence du commissaire.
06:16Le police, sorti du flagrant délit d'adultère, le commissaire ne peut, ne doit intervenir
06:20qu'en cas d'entretien de concubine au domicile conjugal.
06:24Est-ce le cas de votre mari ?
06:25Oh, mais...
06:25Oh, pas de parole d'inutile, je vous en prie, c'est oui ou non.
06:28Mais...
06:28Si c'est oui, vous déposez une faite au parquet qui me transmettra des instructions.
06:31Si c'est non, votre démarche est nulle et non avenue et vous pouvez vous retirer.
06:36Non, Marie ne me trompe pas.
06:37Alors quoi ? Il vous bat ?
06:39Dans ce cas, faites constater les faits par témoins.
06:41Introduisez une instance en divorce et les juges vous donneront le gain de cause.
06:45Je vous le répète, Mme, les femmes ont la rage de s'emparer du commissaire pour le mettre à toutes les sauces.
06:51Mais que dire, Mme, soyez raisonnable, s'il me fallait intervenir.
06:53La branche d'Olivier à la main, dans tous les salons où l'on se cogne, il me faudrait 60 jours au moins et 40 heures à la journée.
07:00Mais, M. le commissaire, il ne s'agit pas de ça. Mon mari ne me bat pas plus qu'il ne me trompe.
07:04Non. Je parie qu'il est fou.
07:07Mais c'est vrai ?
07:08Vous me rendrez cette justice que j'ai plutôt l'air d'un monsieur connaissant les choses dont il parle.
07:13Mais comment avez-vous pu deviner ?
07:14Vous avez tellement l'habitude de ces sortes de choses.
07:16Mais votre histoire, ma chère dame, je la connais depuis A jusqu'à Z.
07:20Des démarches comme la vôtre, j'en reçois jusqu'à 10 par jour.
07:24Voulez-vous un conseil ?
07:25Un bon.
07:27Rentrez donc tranquillement chez vous, préparez votre déjeuner.
07:30Votre mari n'est pas plus fou que moi.
07:32Il est fou allié ?
07:33Non.
07:33Mais si !
07:34Non, est-ce qu'il se saoule, votre mari ?
07:35Mais du tout.
07:36Avez-vous connaissance qu'il est eu la fièvre typhoïde ou qu'il est reçu un coup de salarii ?
07:40Aucun souvenir.
07:42Appartient-il à une famille d'alcooliques, d'épileptiques ou d'aliénés ?
07:45Mais je ne crois pas.
07:45Et bien quoi ?
07:47C'est une raison parce qu'il n'y a pas à tout chez lui pour qu'il n'y en ait pas chez moi ?
07:49Ben, vous permettez-moi.
07:50Oh, il ne voit pas.
07:51Et après, ça n'empêche-t-il qu'il ne fasse rien comme personne ?
07:53Qu'il ne tienne des discours auxquels on ne comprend goûte ?
07:55Et qu'il n'accomplisse des actions sans devant ni derrière autant de choses ?
07:58Mais quelles discours ?
07:59Des actions.
07:59Et les nuits, les nuits blanches que je fasse à l'écouter causer tout seul.
08:02Combiner je ne sais quoi, combiner je ne sais quoi.
08:05Oh !
08:05Mais il se lève la nuit en chemise de revolver au coin.
08:08En criant, je brûle la figure au premier qui touche à ma femme.
08:11C'est naturel, ça, peut-être ?
08:13Mais il est jaloux.
08:14Ah, jaloux.
08:15Mais oui !
08:16On ne sait pas tout à dire.
08:17Je voudrais bien savoir si c'est par jalousie qu'il s'enferme dans les cabinets pendant des fois deux et trois heures
08:21pour déclamer tout haut contre la société.
08:24Hurler que l'univers entier a une araignée dans le plafond, une punaise dans le bois de lit et un rat dans la contrebasse.
08:30Il dit que l'univers entier a un rat dans la contrebasse.
08:33Mais parfaitement.
08:33Il connaît tout partout, monsieur.
08:34Et notez qu'il ne fait plus un pas sans hurler une d'eux à tue-tête sous prétexte de se développer les pectoraux.
08:41Au point qu'il est devenu la risée du quartier et que les enfants lui donnent la chasse sans crier en lâchant l'île.
08:45Oh, oh, oh, vous exagérez.
08:46Mais pas d'instinct !
08:47Oh, l'autre !
08:48Mais si c'était vrai il y a longtemps que les agents lui ont réglé la main dessus, qu'il l'aurait amené à vos commissariens pour scandale sur la voie publique !
08:54Non, les agents, ils ne pensent qu'à donner des contraventions, margeant de décaper.
08:58Les agents sont de graves gens qui se conforment de leur mieux aux obligations de leur charge.
09:02Si vous êtes venu ici pour y exercer votre esprit caustique, vous vous êtes trompé d'adresse.
09:07Je suis bon enfant d'écouter vos sordettes.
09:09Ne croyez pas que par monsieur le marché, je vais encaisser vos impertinences.
09:14Pour en revenir à votre mari, vous voulez qu'il soit fait.
09:19Vous le voulez à toute force.
09:21Eh bien, c'est une affairement tendue, il est.
09:24Et après ?
09:26Après ?
09:26Oui, et après, qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ?
09:28Oh, mais...
09:29Mais je suppose que...
09:30Mais vous vous trompez !
09:32Suis-je médecin d'hériste ?
09:34Et puis, je vais guérir ?
09:35Non, alors qu'il faut tout de même se décider à dire les choses comme ça
09:39et présenter les fêtes sous la règle d'un jour.
09:40Madame, le cas de votre mari, puisque le cas, il y a avec vous,
09:44n'est pas du ressort du commissaire de police, mais de celui de l'assistance publique.
09:48C'est donc non à moi, mais à elle que vous devez faire part de vos craintes
09:52et présenter votre requête.
09:54Je propose d'ailleurs d'ajouter qu'à moi d'un miracle improbable,
09:58il ne sera donné autre monsieur.
10:00Parfait ?
10:01Il n'y a vraiment que les femmes pour poser des questions pareilles.
10:04Mais madame, parce que l'assistance publique n'est pas ce qu'un moyen dont elle dispose,
10:09son loi, bien loin d'être en rapport avec les charges qui lui incontrent,
10:13mais sous lesquelles elle se pose.
10:14Mais madame !
10:15Voulez-vous les chiffres ?
10:17A chaque fois que vous en avez,
10:20les ressources de l'assistance publique sont les suivantes.
10:27Révalu de fondation, de nation, de l'aigle particulière,
10:303 millions et demi, pas un saut de plus.
10:3210% prélevés sur les anciens de théâtre, 4 millions et demi, et encore.
10:39Droits aperçus sur les concessions et cimetières, 20 millions qui ne sont rien du tout,
10:45et en tout, 47 millions.
10:48Qui ne valent pas la peine d'en parler ?
10:49Vous l'avez dit.
10:50Ah, je l'ai dit.
10:52Eh bien, monsieur le commissaire, je vais vous avertir d'une chose.
10:54Mon mari n'est encore dangereux que pour moi,
10:57mais le moment n'est pas éloigné, ou il le deviendra pour tout le monde.
11:00Quand ce moment sera venu, madame, nous avions.
11:03En attendant, comme les asiles en regardent à la fois,
11:06de prendre ce jour depuis procédé d'office,
11:08sur la première requête venue à la séquestration d'un homme,
11:11dont l'exaltation cérébrale n'existe vraisemblablement que dans l'imagination de sa femme,
11:15que je ne puisse enfin, avec la meilleure volonté du monde,
11:18faire dans toute une matinée à rabâcher les mêmes choses sans arriver à me faire comprendre,
11:23vous trouverez bon que nous en restions là.
11:26Oh, mais enfin, monsieur le commissaire !
11:30Madame, vous avez une conversation charmante, pleine d'intérêts.
11:32Malheureusement, le devoir m'appelle, comme on dit dans les opérats.
11:37Au plaisir de vous revoir, madame.
11:41Conseillez à votre mari le promu, la marche et l'hydrothérapie.
11:45J'ai bien l'honneur de vous saluer.
11:55Vous avez une guerre ?
11:58Vous demandez !
11:59Une longue diable ! Une longue diable !
12:01Si courte que ça !
12:02J'en ai pas une minute !
12:03Pas plus !
12:04À peine !
12:05Dans ce cas...
12:07Veuillez vous expliquer.
12:20Monsieur le commissaire, c'est bien simple.
12:22Je viens remettre entre vos mains une montre que j'ai trouvée cette nuit au coin du boulevard Saint-Michel et de la rue Monsieur le Prince.
12:27Une montre ?
12:27Une montre.
12:28Voyons.
12:29Voici.
12:33C'est une montre, en effet.
12:35Oh, y'a pas d'erreur !
12:37Je vous remercie.
12:39J'ai pu me retirer ?
12:41Pas encore.
12:42Je suis un peu pressé.
12:44Je ne regrette pas.
12:45Oh, attends.
12:45Oui, à l'instant, je vous prie, vous ne supposez pas sans doute que je vais recueillir cette montre de vos mains avant que vous ne m'ayez dit comment je lui ai tombé.
12:54J'ai eu l'honneur de vous expliquer tout à l'heure que je vous l'avais trouvé cette nuit au coin du boulevard Saint-Michel et de la rue Monsieur le Prince.
13:00J'entends bien.
13:01Mais où ?
13:01Oh, par terre.
13:04Sur le trottoir.
13:05Sur le trottoir.
13:07Voilà qui est extraordinaire.
13:09Le trottoir, ce n'est pas une place pour y mettre une montre.
13:11Je vous prends remarqué que...
13:12Je vous dispense de toute remarque.
13:13J'ai la prétention de connaître mon métier.
13:17Au lieu de me donner des conseils, donnez-moi donc votre état civil.
13:22Je m'appelle Breloque.
13:23Oui.
13:24Jean Eustache.
13:25Oui.
13:25Je suis né à Pontoire le 29 décembre 1861.
13:30Oui.
13:31De Pierre-Timoréon, Alfonso, Jean-Jacques-Alfred-Oscar, Breloque.
13:35Et de Céleste-Moucherolle, son épouse.
13:36Bien.
13:38Où demeurez-vous ?
13:40Rue Pétrelle, 47 au premier sud de notre sol.
13:42Oui.
13:43Quelles sont vos ressources ?
13:46J'ai 25 000 livres de rente, une firme en tourelle, une chasse gardée en bourse,
13:50si je tiens trois chanses, la peinture, une bourrique et un cochon d'un.
13:53Ça suffit.
13:54Quelle heure était-il quand vous avez trouvé cette montre ?
13:57À 3 heures du matin.
13:58Pas plus ?
13:59Non.
14:01Vous me faites l'effet d'amener une singulière existence.
14:04Je mène l'existence qui me plaît.
14:06C'est possible, seulement moi je suis en droit de vous demander si vous me pouviez bien afficher
14:09à 3 heures du matin au coin de la rue.
14:11Monsieur le Prince, vous qui dites habiter en...
14:14Comment je dis ?
14:14Oui, vous le dites.
14:15Mais je ne dis pas ce que ça...
14:16C'est ce qu'il faudrait établir.
14:18En attendant, je vous prie de répondre avec courtoisie aux questions que mes devoirs m'obligent
14:22de vous poser.
14:22Je vous demande ce que vous faisiez à une heure aussi avancée de la nuit dans un quartier
14:25qui n'est pas le vôtre.
14:27Je revenais de chez ma maîtresse.
14:32Qu'est-ce qu'elle fait cette maîtresse ?
14:33C'est une femme mariée.
14:36À qui ?
14:37Un pharmacien.
14:40Qui se fait ?
14:40Je ne me garde pas !
14:42C'est à moi que vous parlez.
14:44Je pense.
14:45Ah, dites-donc mon garçon, vous allez changer de langage.
14:49Vous le prenez sur un ton qui ne me revient pas, contrairement à votre figure qui me revient
14:54elle.
14:55Ah ben !
14:55Oui, oui, oui, comme à souvenir.
14:58Vous n'avez jamais eu de condamnation.
15:00Et vous ?
15:01Vous êtes en arrière à ces paroles ?
15:02Vous me fiez chez moi, vous me prenez pour un estrore.
15:04Ah, c'est comme ça, mais vous avez dit le baron Gaillard.
15:06Je vais vous apprendre à me parler avec les égards qui me sont venus.
15:08Et puis j'en ai plein de doigts là-bas pour m'embêter avec votre interrogatoire.
15:10Et voilà encore, ma bouillou.
15:12Est-ce que je vous connais, moi ? Est-ce que je sais qui vous êtes ?
15:13Je trouve dans la rue une montre.
15:15Je me déconne dans mon chemin pour vous la rapporter.
15:16Voilà comment je suis reçu.
15:17Ah, vous me dites habiter rue Pétrel.
15:18C'est rien.
15:21D'ailleurs, c'est bien simple, c'est une question qui va être bien.
15:23Oh, non, déconne.
15:33Emparez-vous de cet homme et collez-le-moi en visionnant.
15:36Ah, ça.
15:37Par exemple, c'est un con.
15:39Allez, allez, on bloque.
15:40Il n'y a pas de nos prétence.
15:41Eh bien, j'en retrouve à ta rue.
15:42J'en retrouve à ta rue, je te demande.
15:52Braloc, Braloc.
15:53Est-ce que je sais, moi, si cet homme-là s'appelle Braloc ?
15:56Alors, regarde, moi aussi, je pourrais m'appeler Braloc.
15:59Si on les écoutait, ils s'appelleraient tous Braloc.
16:02Ça perd les papettes.
16:03Il y a un vent de cette fenêtre.
16:11Non, non, non, je ne vais pas passer.
16:34Je ne vais pas passer.
16:35La commissaire, où est le commissaire ?
16:37Je veux m'attarder au commissaire.
16:38Ici.
16:39C'est vous, commissaire ?
16:40Oh, pas de temps de prie, je vous en prie.
16:42Vous parlerez quand je vous y inviterai.
16:48De quoi s'agit-il ?
16:49C'est monsieur qui faisait de l'esclandre
16:51à l'angle de la rue de Dunkerque
16:52et de la rue Faubourg-Poissonnière
16:53en débinant la République.
16:56Ah, comme des passants assemblés
16:58concouraient de tout part
16:59ou des ordres de la rue,
17:01nous avons, mon collègue et moi,
17:02hâté le pas et prié monsieur
17:04de bien vouloir se conformer
17:06aux lois de la circulation,
17:07au refus qui nous opposa.
17:10Nous l'avons pris par le bras,
17:12mais sans violence,
17:14et l'avons mené au commissariat.
17:17A-t-il fait de la rébellion ?
17:20Euh, non, monsieur le commissaire.
17:24Vous a-t-il injurié ?
17:25Ah, du tout.
17:26Je n'avais pas de raison pour être malhonnête
17:27avec des agents comme il faut.
17:29Quant à de la rébellion,
17:30j'aime trop l'autorité
17:31pour n'en avoir pas de respect.
17:33Voilà un principe de conduite
17:35auquel vous auriez pu vous conformer
17:36plus tôt.
17:37Par exemple,
17:37quand les agents vous ont prié
17:38de circuler.
17:40Oh ça.
17:41Quoi oh ça ?
17:42Je dis oh ça.
17:43Dire oh ça,
17:44c'est le droit de tout le monde.
17:46C'est possible.
17:46Mais ce qui n'est pas le droit
17:47de personne,
17:47c'est de se livrer,
17:48comme vous l'avez fait,
17:49à des démonstrations publiques
17:50et de tenir
17:50à haute voix
17:52des propos sédicieux.
17:54La République me dégoûte.
17:55Ce n'est pas une raison suffisante
17:56pour essayer d'en dégoûter
17:57les autres.
17:59Ça encore.
18:01Quoi ça encore ?
18:02Je dis ça encore.
18:04Ça vous choc ?
18:05Oui, c'est un choc.
18:07Et puisque vous le prenez comme ça,
18:09le paysage va changer d'aspect.
18:13Je vous remercie.
18:14Ça encore.
18:16Comment vous appelez-vous ?
18:18Flanche.
18:20Avec ou sans S ?
18:21Sans S.
18:23Vos prénoms ?
18:25Jean-Edouard.
18:26Oui.
18:26Domicile,
18:28rue des Vieilles-Audriettes,
18:291209.
18:33Votre profession ?
18:34Je n'en ai pas.
18:35J'ai un petit capitale
18:36qui travaille pour moi.
18:37Vous êtes décoré ?
18:39Qui, moi ?
18:39Non.
18:40Non, et ça ?
18:41Ça ?
18:42C'est un pense-bête.
18:44J'ai la mémoire un peu
18:45indocile, je vous dirais.
18:46Elle a tendance
18:47à faire l'école bussonnière,
18:48si bien que je suis contrat
18:49du maître à l'icône.
18:50D'où ce ruban,
18:51qui la rappelle
18:51quand la nécessité
18:52s'en fait sentir,
18:53au sentiment de sa mission.
18:55C'est nouveau et ingénieux,
18:57supérieur au mouchoir corné
18:58qui perd toute efficacité
18:59si vous n'êtes affligé
19:00d'un rhume de serment
19:01et à l'épargne sur la manche
19:03qui a le tort
19:03de vous signaler
19:04comme étourneau
19:05à la raillerie des imbéciles.
19:07Oui.
19:07Même si ce ruban
19:08ne vous signale pas
19:09à la raillerie des imbéciles,
19:10il peut vous signaler
19:11à l'attention du juge
19:12et vous valoir
19:13six mois de prison.
19:14Enlevez-moi ça, hein ?
19:16Votre âge.
19:18Avez-vous idée
19:19d'un poète
19:20qui composerait
19:22une tragédie
19:23dans un salon
19:24où un professeur de piano
19:26ferait des gammes
19:27du matin au soir ?
19:29Non, n'est-ce pas ?
19:30Eh bien, ma mémoire
19:31est à l'image de ce poète.
19:32Elle est logée
19:33en un cerveau
19:34où le génie
19:35fait trop de musique.
19:36Vous êtes un faiseur d'embarras.
19:37Gardez pour vous
19:38vos phrases
19:38d'apanache
19:39dont je n'ai qu'à faire
19:40et de répondre
19:41à mes questions.
19:41Je vous demande
19:42quel âge vous avez.
19:43Vingt-cinq ans.
19:44Laquille ?
19:45Vingt-cinq ans.
19:46Comment vingt-cinq ans ?
19:46Vous avez vingt-cinq ans ?
19:47Oui.
19:48Vous les avez eus ?
19:49C'est bien pourquoi
19:50je les ai gardés.
19:51Drôle de raisonnement.
19:52Drôle ?
19:52En quoi ?
19:53Il est logique
19:54comme une démonstration
19:55d'algèbre,
19:55lumineux comme un clair
19:56comme une âme d'enfant.
19:58J'ai toutes vingt-cinq ans.
20:00Ben oui, parlez-le.
20:01Seulement le jour
20:01où je les ai eus,
20:02je me suis dit à moi-même,
20:04bel âge,
20:05tenons-nous-y.
20:06Je suis donc tenu.
20:07Je continue à m'y tenir
20:08et je m'y tiendrai
20:10jusqu'à ce que
20:10bord s'ensuit
20:11avec votre permission.
20:12Un mot.
20:16Il est bien entendu
20:17que vous ne vous moquez
20:19pas de moi.
20:20Je vois bien
20:21dans mes allures,
20:22dans ma tenue
20:22et dans mon langage
20:23qu'ils puissent vous autoriser
20:24à une supposition semblable.
20:27C'est que précisément...
20:28J'attendais l'objection.
20:31Elle était fatale
20:31en un temps
20:32où la raison
20:32se promenant gravement
20:34par les rues,
20:34la tête en bas
20:35et les jambes en l'air.
20:37On en est venu petit à pied
20:38à ne plus distinguer
20:38très nettement
20:39ce qui est le vrai
20:40de ce qui est le faux,
20:40puis à prendre le vrai
20:41pour le faux,
20:42le soleil pour la lune,
20:44l'ombre pour la lumière
20:45et le bon sens
20:46pour les gars.
20:48C'est ainsi
20:48que ma femme
20:49qui est venue folle
20:50au contact
20:51d'un air saturé de folie
20:52tire des plans
20:53pour me faire fourrer
20:54à Charenton.
20:55Ça peut-il.
20:56Elle aurait-il une punaise
20:58dans le bois de lit ?
20:59Un rat dans la contrebasse.
21:02Je suis fixé.
21:03Monsieur K,
21:04de cette malheureuse
21:05qui est un peu de chose près
21:06celui de la foule toute entière,
21:07devait évidemment
21:08tenter l'esprit
21:09de logique et d'analyse
21:11d'un moraliste équilibré.
21:12C'est pourquoi
21:13j'ai entrepris
21:14de l'étudier tout au long
21:15avec ses effets
21:16et ses causes
21:17en un ouvrage
21:18que j'ai intitulé
21:20« Le galtonisme mental ».
21:22Monsieur K,
21:22ouvrage d'une haute portée philosophique.
21:24Oui, je rends compte.
21:24fruit de mes réflexions
21:25filles elles-mêmes
21:26de mes longues veines
21:27et dont je prendrai
21:28la liberté
21:29de vous développer
21:30les grandes mythes.
21:31Oui.
21:31Monsieur.
21:33Pape.
21:36Oh, mais bon ben
21:37de cet homme-là.
21:39Ah, ça m'est...
21:41Il m'a fermé
21:41ma porte-à-clé.
21:43Monsieur.
21:44Vous voyez,
21:45je fais comme chez vous.
21:46Oui, en effet, en effet.
21:47Mais c'est le temps
21:47que vous avez.
21:48Ma clé.
21:49Votre clé ?
21:49Oui, ma clé.
21:50Quelle clé ?
21:50La clé de cette serrure.
21:52Eh bien.
21:52Rendez-la-moi.
21:53Non.
21:53Non ?
21:54Non.
21:54Pourquoi ?
21:55Parce que j'aime Dieu
21:56la mettre dans ma voie.
21:57Oh.
21:58Vous n'avez aucun intérêt
21:59à ce que cette porte soit ouverte
22:01et j'en trouverai un grand moi
22:03à ce qu'elle soit fermée.
22:05Si c'est elle,
22:05vous mettre dans le secret des dieux.
22:07Mais l'année confiée au hasard
22:08d'une porte qui peut s'entrevaller
22:10sans bruit,
22:11l'année jetérant en peinture
22:12à l'oreille indiscrète
22:13du premier gousse-pain qui passe,
22:16c'est une autre perte.
22:21Monsieur.
22:23Le vent de folie qui souffle
22:24de toutes parts
22:25prend naissance dans un quiproquo.
22:27Dans le malentendu survenu
22:29entre la nature qui commande
22:31et l'homme qui refuse d'obéir.
22:34Entre les volontés bien arrêtées de l'une
22:36et l'interprétation arbre aux poils de l'homme.
22:40Monsieur.
22:40Si vous ne me rendez pas cette clé à l'instant même,
22:43j'appelle à l'aide,
22:44j'enfonce la porte
22:45et je vous fais expédier
22:46à l'infirmerie du dépôt
22:47ficelé comme un saucisson.
22:49Vous m'avez compris.
22:50A merveille.
22:50Si vous dites un mot,
22:53si vous faites un geste,
22:55si vous cessez un seul instant
22:56de me regarder dans le blanc de l'oeil,
22:59je vous envoie six coups de revolver
23:01par le nez
23:01et je vous fais éclater la figure
23:02comme une roseille à ma croix.
23:04Qu'est-ce qui m'a bâti
23:05un fou furieux pareil ?
23:06Ah, parce que c'est moi
23:07le finance ou ça va mal tourner.
23:10Je suis le bon garçon,
23:12mais je ne suis pas les fous.
23:13Je comprends ça.
23:14Le fou, c'est mon ennemi d'un instinct.
23:16Entendez-vous ?
23:17C'est ma haine.
23:19C'est ma rancune.
23:20La seule vue d'un fou
23:22suffit à me mettre hors de moi.
23:24Et quand je tiens un fou
23:25à portée de ma main,
23:26je ne sais plus.
23:27Non, je ne sais plus de quoi.
23:28Je ne suis pas capable.
23:30C'est la crise.
23:31Je suis dans vos draps.
23:34Savez-vous que pour un commissaire de police,
23:36vous êtes plutôt sujet aux traps.
23:39Moi ?
23:40Vous en avez une peur.
23:41Alors, je vous assure.
23:42Alors, ne faites pas de modeste.
23:43Vous tremblez encore
23:44comme de la gelée de vaux.
23:47Alors, non.
23:48Vous n'avez pas encore compris
23:50que je vous faisais une farce.
23:52Ai-je la mine de quelqu'un
23:54qui caresse de mauvais dessein ?
23:56Non, certes, mais...
23:58Ce quoi ?
23:58Oui, ce revolver.
23:59Un malheur est si vite arrivé.
24:01Comment...
24:01C'est des enfantillages.
24:02Une arme n'est dangereuse
24:04qu'entre les madames maladroites.
24:05Et je suis maître de la mienne
24:07comme un bon écrivain
24:08et maître de sa langue.
24:10Ah...
24:10Songez que je vous crée
24:11par l'un certain symbole.
24:13Que je vous décapite une pipe,
24:15là, le temps de compter jusqu'à tâtre.
24:17Vraiment ?
24:17Vraiment ?
24:18D'ailleurs, vous allez en juger.
24:21Ah, quand même.
24:22Mais...
24:22Mais...
24:23Qu'est-ce que vous allez faire ?
24:24Vous ne pouvez pas, vous allez voir.
24:25Non, non, non.
24:26Mais vous n'avez pas compris.
24:27Non, non, non, non, non.
24:28Vous n'avez pas compris.
24:28Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
24:29Allons-y, vous passez au ras de l'oreille gauche.
24:31Vous avez l'encre d'un sucré.
24:32C'est très joli.
24:32Attention.
24:33Une, deux, je ne veux pas, je ne veux pas.
24:36Nom de Dieu d'imbécile.
24:38Plus, je brûle une seconde de plus.
24:40Le coup par terre,
24:40je lui dongeais une balle dans la pente.
24:43Et vous croyez que des êtres pareils,
24:45la société ne ferait pas mieux de les détruire ?
24:48Je ne sais pas si il me retient de vous clouer au mur
24:50comme une chanf souris
24:51avec un pouce à faire dans le vent.
24:53Oh, ça recommence.
24:54Après, je peux le faire.
24:55Oh, zut, à la fin, c'est un sement.
24:56On n'a jamais une minute tranquille avec vous.
24:59Insensé.
24:59Non, non.
25:01Grelon, vous faites sans cervelle, c'est un brosse.
25:04Non, je vous assure que vous êtes dans l'erreur.
25:06Vous faites de mes facultés une idée qui n'est pas la bonne.
25:08Vous aussi.
25:09Vous êtes le fou traditionnel, classique,
25:11celui qui prêche et qui vend la sagesse.
25:14Mais pauvre idiot,
25:15tout en vous respirez et trahit la démence
25:18depuis la bouffonnerie de votre accoutrement
25:21jusqu'à l'absurdité sans nom de votre visage.
25:23Troupez-moi.
25:24Qu'est-ce que c'est que vous faites pas, prasserie ?
25:26Mais ça n'a aucune utilité.
25:27Oh, mais si !
25:28Mais non !
25:30Il y a l'air de votre âge abusée !
25:32Oh, je vous crains, monsieur !
25:34Et ce carton, là ?
25:36Ça ne sert à rien, je me permettez, ça !
25:38Mais non, il y a une mission chimère !
25:41Oh, c'est guère !
25:43Et ça ?
25:45Quoi, ça ?
25:47Ça.
25:48Ça, c'est du feu.
25:50Du feu ?
25:51Oui.
25:51Du feu au mois de chantier ?
25:52Oui, bien.
25:53Est-il bête ?
25:56Alors non, vous n'avez pas encore compris
25:59qu'on ne doit faire de feu pendant les grandes chaleurs ?
26:01À cause ?
26:02À cause que la nature, qui seule et toujours a raison,
26:07exige que l'homme ait chaud l'été
26:08comme elle veut qu'il ait froid l'hiver.
26:10Oh, oh, oh !
26:12Éteignez-moi le brasier.
26:14Oh, mais non !
26:15Vous ne voulez pas ?
26:16Si, si, si, si, si.
26:17Et on le trouve.
26:25La nature ordonne
26:28que l'hiver,
26:30l'homme soit exposé à mourir
26:32de congestion pulmonaire,
26:34physique, alopante, pleurésie, bronch,
26:36chute, crôte, pneumonie et autres.
26:38Ouvrez cette fenêtre.
26:39Oh, non, non !
26:41Vous ne voulez pas l'ouvrir ?
26:42Si, si, si, si, si.
26:43Ah, non.
26:44Enfin !
26:51Elle veut et commande
26:53que l'homme l'hiver ait les pieds gelés.
26:57Enlevez vos godillons.
26:59Oh, non !
27:00Si, si, si, si, si, si, si.
27:02Oh !
27:03Oh !
27:17Hot !
27:19Qu'est-ce que c'est que ça ?
27:39Ça, c'est le...
27:41C'est le placard à charbon.
27:43Bien, entrez-y.
27:46Vous dites ?
27:47Je dis entrez-y.
27:49Mais je...
27:50Je...
27:51Vous ne voulez pas y rentrer ?
28:02Vous avez compris.
28:03Voulez-en....
28:04Quelle !
28:23...
28:23...
28:27C'est parti.
28:57C'est parti.
29:27C'est parti.
29:57C'est parti.
30:27C'est parti.
30:57C'est parti.
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