- il y a 14 heures
Près de 20 ans après 99 francs, Jan Kounen retrouve Jean Dujardin dans un film poétique, adapté du roman de Richard Matheson : "L'Homme qui rétrécit".
Le roman fantastique de Richard Matheson, "The Shrinking Man" avait déjà eu droit à son adaptation au cinéma en 1957, avec le film du même nom de Jack Arnold, devenu un véritable classique du cinéma. Pour son nouveau film, Jan Kounen revisite cette histoire étonnante d'un homme ordinaire qui se met à rétrécir, du jour au lendemain, et qui doit se battre pour survivre avec un monde devenu trop grand autour de lui.
Retrouvez "À la régulière" sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/a-la-reguliere
Le roman fantastique de Richard Matheson, "The Shrinking Man" avait déjà eu droit à son adaptation au cinéma en 1957, avec le film du même nom de Jack Arnold, devenu un véritable classique du cinéma. Pour son nouveau film, Jan Kounen revisite cette histoire étonnante d'un homme ordinaire qui se met à rétrécir, du jour au lendemain, et qui doit se battre pour survivre avec un monde devenu trop grand autour de lui.
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00:00Musique
00:00Bienvenue dans A la Régulière, l'émission de toutes les cultures.
00:14Ce soir, nous recevons un cinéaste qui ne fait pas les choses à moitié.
00:17Depuis plus de 20 ans, Yann Koonen filme les métamorphoses de l'univers halluciné de Doberman
00:22à celui mystique de Blueberry, en passant par la satire acide de la pub et du consumérisme dans 99 francs.
00:28Avec son nouveau film, L'Homme qui rétrécit, il s'attaque cette fois à un mythe de science-fiction revisité.
00:33A sa manière, un homme, interprété par Jean Dujardin, voit son corps rapetisser.
00:38Un projet à la fois spectaculaire et introspectif qui mélange humour, vertige et métaphore existentiel.
00:43Chez Yann Koonen, la technique et la trance, la pop et le spirituel cohabitent toujours.
00:47Et derrière la folie visuelle, il y a souvent une vraie quête intérieure.
00:50Aujourd'hui, on va parler de cette nouvelle aventure cinématographique,
00:53mais aussi de perception de limite du corps et de la place de la spiritualité dans le cinéma moderne.
00:58Yann Koonen est avec nous pendant une heure, à la régulière.
01:01France Inter
01:02À la régulière
01:07Medimizing
01:11Élise !
01:14Au secours !
01:16Il ne vous est rien arrivé de particulier ?
01:20Un événement traumatique ? Un choc émotionnel ?
01:27Avec moi, quoi ?
01:30Non, c'est pas possible. Il y a un truc qui va pas, là.
01:33T'as peut-être un peu maigri ?
01:36Respire
01:3776
01:42Tu rigoles ?
01:44On se tasse tous un peu avec l'âge, tu sais, c'est normal. De 4 centimètres ?
01:49C'est comme si vous étiez en train de rétrécir.
01:57C'est un extrait de L'Homme qui rétrécit, Yann Koonen. Bonsoir !
02:00Bonsoir !
02:01Alors, il y a définitivement ce film qui était un mythe connu, même dans le cinéma, qui est adapté du livre de Richard Matheson.
02:07Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'emparer de ce thème-là ?
02:12Alors, ce qui m'a donné envie, c'est des projets qui pensent même pas dans le cinéma actuel en France. Tu vois, tu peux pas y penser.
02:20Et en fait, c'est le producteur qui est venu vers moi. C'est Alain Goldman, avec qui j'avais fait 99 ans, avec Jean Dujardin et qui m'a proposé le film.
02:29Et l'idée de faire ce film, c'est Jean. Jean qui était tombé amoureux du film, qui s'en souvenait, qui l'avait revu et qui voulait le faire.
02:37Et qui voulait vivre cette aventure.
02:39Donc, il avait revu le film de 1957.
02:40Voilà, de Jacques Arnold, qui est un film culte aujourd'hui, qui est un film magnifique, que moi j'avais vu à l'âge de 11 ans, qui m'avait marqué, mais que j'avais pas revu.
02:48Et donc, voilà comment ça a commencé.
02:50Et donc, tu sais, quand tu vas dîner avec un producteur qui va te proposer un film, bon, voilà, tu t'attends pas à ça.
02:59Et c'était à la fois, comment dire, une proposition qu'on peut pas refuser, bien sûr, parce que c'est du fantastique.
03:04Moi, j'ai toujours rêvé de faire un film fantastique.
03:06Mais en même temps, tu te dis, mince, c'est un vrai challenge.
03:12Et c'est vrai que le côté fantastique, tu l'as un peu dit, en France, mine de rien, c'est un genre qui est, je peux pas dire, inexploité, mais qui n'est pas tant exploité que ça.
03:18Est-ce qu'il y a aussi peut-être une crainte de se dire, est-ce qu'on sait le faire dans ce pays ?
03:22Je parle pas de toi en tant que réalisateur, mais en tant que production.
03:24C'est vrai que c'est quelque chose qui est étonnant.
03:26Moi, quand j'ai vu le projet du film, j'étais étonné, effectivement, que ça arrive en France.
03:31Il y a quelque chose comme ça qui est pas commun dans le paysage francophone.
03:33C'est pas commun, mais c'est pas du tout un manque de savoir-faire.
03:37En fait, on le sait depuis, d'ailleurs, Delicatessen, La Cité et les milliers de...
03:42Ça, c'est les films de Jean-Pierre Jeunet.
03:44Voilà, et de Marc Caro, mais on sait que le fantastique, la science-fiction, on peut la fabriquer.
03:49Il y a les studios français de trucage qui font des films américains.
03:52Il y en a qui font les trucages de David Fincher.
03:54Et donc, c'est pas un savoir-faire qui manque.
03:57C'est une volonté, plutôt, des gens qui vont financer les films et des producteurs.
04:03Et de la place qu'a le genre, même si on l'a créé avec Méliès.
04:08Mais ce genre-là n'a pas sa place vraiment dans les canaux de financement.
04:13C'est un peu une patate qui brûle les doigts.
04:16Et donc, c'est la volonté d'un producteur qui va convaincre après.
04:19Et c'est la volonté de Jean.
04:20Parce que moi, si j'étais arrivé, honnêtement, si j'étais arrivé à voir des producteurs en disant
04:23« Écoutez, les gars, ça serait bien d'aller voir Universal pour essayer de leur acheter des droits et de faire ce film. »
04:31Je crois que je ne serai pas avec vous ici.
04:34Voilà, c'est à moins que j'aille convaincre Jean.
04:39Mais voilà, c'est la volonté d'un acteur que la profession a envie d'accompagner et qui a assez de poids pour qu'on prenne le risque.
04:47Puisqu'on parle de la relation avec Jean, j'ai cru comprendre en préparant l'émission
04:51qu'il y avait eu un moment presque de brouille entre vous après « Les infidèles ».
04:55Justement, toi, tu avais réalisé un des sketchs qui n'avait pas été gardé.
04:58Est-ce que c'est ce film-là, justement, qui vous a raviboché ?
05:01Est-ce que c'est ce projet de film, « L'homme qui rétrécit » ?
05:03Non, ça s'est passé un peu avant.
05:05C'est vrai qu'il y avait eu cette histoire.
05:09Et ensuite, ça a mis un peu dix ans quand même.
05:13Mais après, on a failli faire un grand film d'aventure ensemble.
05:16Qu'on n'a pas réussi à monter.
05:18Mais c'était chouette.
05:21C'était un grand film d'aventure.
05:23Et donc, ça, c'était il y a deux, trois, quatre ans.
05:27Puis le film n'a pas réussi à se monter.
05:29Et voilà.
05:32Et donc, ils m'ont reproposé.
05:34Enfin, Jean a pensé à moi et Alain a pensé à moi pour faire celui-là.
05:38Et au final, c'est notre...
05:40En fait, on se dit avec Jean, mais regarde ce film d'aventure.
05:42C'est celui-là.
05:43Voilà, c'est celui-là.
05:44Il n'y en a pas d'autre.
05:44Parce que celui-là, il est tellement surréaliste.
05:47C'est cet homme qui rétrécit.
05:48C'est tellement une aventure unique.
05:50On est dans des...
05:51Voilà, que c'est vraiment ce qu'il fallait faire.
05:53Justement, le rétrécissement, c'est un vrai défi visuel et technique, j'imagine.
05:57Comment tu l'as abordé ?
05:58En termes de décor, en termes de réalisation.
06:01Quel nouveau challenge t'as eu à affronter pour ce film ?
06:04En fait, dans un film comme ça, avec l'écriture cinématographique, tu as un langage.
06:10C'est un peu comme la musique où tu as une façon de te dire, tiens, je vais faire ce morceau, je vais l'orchestrer comme ça.
06:16Et ce langage, moi, j'ai réfléchi en amont et j'aime bien toujours trouver un principe ou une idée de mise en scène qui va servir le sujet du film.
06:24Parfois, c'est rien, je dirais, c'est faire, par exemple, la scène centrale en plan fixe.
06:29C'est de trouver quelque chose de cet ordre-là, de l'écriture du cinéma.
06:34Et sur ce film, c'est arrivé assez vite, j'ai réfléchi.
06:37Et puis, je me suis dit, en fait, ce qui serait beau, c'est d'être radical, c'est-à-dire de ne pas faire l'homme qui rétrécit au sens où le spectateur va voir quelqu'un de plus en plus petit,
06:50mais faire que le spectateur rétrécisse avec lui, comme l'équipe de tournage rétrécisse.
06:56Et en fait, comme tout le monde rétrécit, la caméra, l'équipe de tournage et les gens, en fait, ce qui va se passer, c'est que c'est les décors qui vont s'agrandir.
07:05Et ça, je me suis dit d'un coup, voilà, c'est beau d'avoir ce challenge cognitif, de sensation, d'amener les gens dans une aventure où ce même décor va changer parce qu'il va grandir et les objets vont grandir.
07:18Et ça, c'était l'idée, l'idée cinématographique pour l'adaptation du roman, c'était de le faire vraiment comme ça.
07:26C'est-à-dire que sur le plateau, c'était des décors qui étaient plus grands.
07:30Ce n'est pas en post-production que vous avez rétrécité des choses, c'est vraiment tout était plus grand, grandeur nature sur le plateau.
07:37Alors, on ne peut pas tout faire comme ça parce qu'on n'a pas 130 millions de dollars pour fabriquer même des studios de 4000 mètres carrés.
07:44Le budget est de 21 millions...
07:45Non, non, 18.
07:4618, on va pas pour moi.
07:47Le budget de 18, c'est toujours bizarre à la sortie des films, le budget augmente.
07:51Oui, c'est vrai.
07:52Non, moi, je le sais parce que c'était difficile de le faire pour ce prix-là parce que c'est un film très compliqué.
07:57Et donc, ce qu'on a fait de concret par rapport à cette idée, c'est de bien sûr construire des décors à une échelle agrandie.
08:06Et parfois, les mêmes décors à plusieurs échelles parce qu'il va rétrécir dans les mêmes décors.
08:10Ça va ?
08:13Très bon.
08:13Parce qu'il va rétrécir dans les mêmes décors.
08:15Et donc, tout ce qu'il touche, tout ce qu'il prend en main, là où il pose les pieds, là où il pose les mains, tout ça, c'est fabriqué.
08:22Parce que c'est les contacts qui sont compliqués à générer.
08:25Et le reste, quand il y a de la profondeur, quand il est dans un décor qui fait quatre stades de football, sa cave, à un moment, elle va faire une taille immense.
08:33Donc, il y a des fonds verts.
08:35Et là, il y a un embranchement.
08:38Comment faire un film ?
08:39Il y a un embranchement.
08:39Qu'est-ce qu'on va mettre dans les fonds verts ?
08:41Soit on va faire de l'image de synthèse hyper réaliste à partir de photogrammétrie en 3D, tout ça.
08:47Soit on va utiliser quelque chose de plus charnel.
08:50C'est aller filmer, enfin charnel, oui, de plus organique.
08:53C'est qu'on va filmer les vrais décors.
08:56Et alors là, commence un problème parce que c'est ce qu'ils ont fait.
08:58C'est ce qu'ils ont fait dans l'histoire du cinéma.
09:01Mais tu fais des plans fixes parce qu'après, tu vas reposer ta caméra dans un endroit et tu vas filmer le décor.
09:06Mais nous, on fait un cinéma contemporain, il fallait que la caméra bouge.
09:09Donc, si on fait un plan à l'épaule, comment on va aller reconstruire ça ?
09:13Et ça, ça a été l'utilisation d'une technique qui fait qu'on a détecté exactement le mouvement de caméra qu'on enregistrait.
09:20Puis après, on l'a réduit en tout petit.
09:23Et on l'a mis dans une caméra qui était un bras robot, comme les bras de l'industrie, un motion control.
09:27Et la caméra est allée faire exactement, tout petit, dans le décor, ce mouvement-là.
09:34Et donc, ça, ça pose des tas de problèmes, même d'encombrement, parce que ça fait une tonne, cette machine-là.
09:39Donc, quand on a à Radel Escalier ou à côté, on a dû couper le décor.
09:43Et donc, là, il y a toute une chose assez tripante, que moi j'adore.
09:47C'est que d'un coup, on a commencé à imaginer, on a dû trouver des tas de solutions pour garder cette chose organique.
09:54Alors, il y a aussi un peu de 3D, bien sûr, dans le film.
09:57Mais ça, ça a été un vrai challenge.
09:59Je propose qu'on continue, évidemment, de parler de ce film.
10:02Mais avant ça, une petite pause musicale.
10:04Je ne sais pas si tu connais cet artiste.
10:05Le 10 octobre dernier, Inno Casablanca a sorti l'excellent projet Extasia.
10:09On va écouter le titre Moula Solitude, en collaboration avec le rappeur marocain Draganov.
10:13Et si vous voulez en savoir plus sur lui, il est un invité de l'excellente émission Tapage, animée par Camille Diao, disponible en replay sur l'application Radio France.
10:43Merci.
10:44Merci.
10:45Je prie mon dieu, témoin des immondices, soulage la peine qui dort
10:52Maman j'arrête les études, même si ton coeur est en pierre
11:05Je pars faire des écus, pour me sentir moins mal qu'hier
11:09J'ai pris l'habitude, de me faire du mal de m'oublier
11:13Pour la solitude, pour me sentir moins mal qu'hier
11:17On a grandi avec, moins de câlins que la médiane
11:21Si je te passe mon coeur, c'est pas pour de la dépanne
11:26Toi t'es qu'un trou de balle, sponsorisé par du bris buccal
11:29J'me à Londres, c'est Paris, combien d'vous pour moi ?
11:3435 heures avec, week-end et caldère
11:37Sa mère me justifiait auprès d'une RH
11:41C'est pas la boîte de ton père, que je vais foutre à peine
11:45Caroline et Gérard, refraient le taf
11:49Maman j'arrête les études, même si ton coeur est en pierre
11:53Je pars faire des écus, pour me sentir moins mal qu'hier
11:57J'ai pris l'habitude, de me faire du mal de m'oublier
12:01Maman j'arrête les études, pour me sentir moins mal qu'hier
12:35Musique
13:05Musique
13:07Musique
13:09Inno, Casablanca et Draganoff, le morceau s'appelle Moula Solitude et ses présences sur le projet Extasia.
13:39Sorti le 10 octobre et c'est excellent.
13:42France Inter
13:43Medi Maizi
13:46A la régulière
13:48Ce soir nous sommes avec Yann Kounen qui est présent pour la sortie du film L'homme qui rétrécit, qui sort mercredi dans les salles.
13:55Avant de continuer à parler du film Et de toi et de ta carrière, je te propose de faire le quiz des apparences, comme on l'appelle dans l'émission.
14:01Je vais énoncer des phrases sur toi, tu vas me dire si elles sont vraies ou pas.
14:05Des croyances sur Yann Kounen.
14:07D'accord.
14:08Je l'ai dit, rien de très impressionnant.
14:12Yann Kounen ne fait pas des films, il filme des expériences.
14:17Est-ce que c'est vrai ou pas, selon toi ?
14:20C'est pour moi une force du cinéma, c'est de nous faire vivre une expérience sensorielle aussi.
14:26Oui, j'aime ça.
14:28Dans les projets, j'ai toujours un moment où il y a une expérience.
14:31C'est vrai, c'est vrai.
14:33J'en trouve que même dès Doberman, parce que c'est là que beaucoup de gens ont découvert au cinéma,
14:40il y avait quand même une volonté de faire vivre quelque chose de différent.
14:43Ce n'était pas un film comme les autres à l'époque.
14:45D'ailleurs, il a choqué, il est devenu culte pour certains, d'autres l'ont détesté à la sortie.
14:50Il y avait vraiment quand même une volonté, consciente ou pas, mais j'ai l'impression de bouleverser un peu les choses.
14:56De les changer en tout cas.
14:57Oui, mais ça, ce n'est pas le côté expérientiel dans le Doberman.
15:04J'étais passionné par la force que peut avoir la mise en scène dans le cinéma, le son, l'énergie.
15:10Et je me disais, en fait, tu as raison, je me disais, pourquoi on ne fait pas ces films en France ?
15:15Pourquoi on les fait à Hong Kong ?
15:17Et j'avais envie de voir quelque chose que je ne vois pas dans le paysage français.
15:23Ça, c'est vrai que ça a été aussi un moteur.
15:27Yann Kounen est obsédé par la technologie.
15:33Non, je ne suis pas obsédé par la technologie, mais j'aime la technologie.
15:38C'est le savoir-faire humain.
15:41Je ne suis pas obsédé par la techno, mais j'aime la techno.
15:45Tu es intéressé aussi par ce qui se passe, notamment, tu as déjà sorti par la réalité virtuelle, par l'intelligence artificielle aujourd'hui.
15:52Est-ce que c'est quelque chose que tu embrasses, au contraire, qui te fait peur ?
15:55Comment tu te positionnes par rapport à ça ?
15:57Ou c'est quand même quelque chose qui, forcément, va avoir un impact, et on a même déjà dans le cinéma, dans ce que tu fais, toi ?
16:03Mais tu vois, par exemple, on va prendre l'exemple de la réalité virtuelle.
16:08Ça me passionnait d'en parler, de voir, mais quand on m'a proposé de faire un film en réalité virtuelle, j'en avais jamais vu, en fait.
16:14Et les gens sont venus vers moi parce que, justement, ils pensent que je suis à fond dans les choses techno.
16:20Mais moi, ce que j'aime dans la technologie, c'est de créer, effectivement, des expériences.
16:25Mais c'est surtout d'explorer des choses.
16:27Et j'ai un savoir-faire, effectivement, qui vient aussi avec cette technique immersive, on va dire, de cinéma immersive.
16:36Et donc, après, je suis devenu passionné de réalité virtuelle.
16:41J'ai vu, et j'en ai fait, j'ai fait une série d'expériences.
16:43Mais là, je n'ai plus mis un casque depuis deux ans sur la tête.
16:47Je ne sais plus ce qui se passe.
16:48Je suis passé plutôt au dessin.
16:50Donc, en fait, je passe d'une chose à l'autre.
16:52Et pour l'IA, c'est vrai, je vois, par exemple, certains de mes amis metteurs en scène qui sont passionnés par ça, qui essayent.
17:02Moi, je ne sais pas.
17:04Je me dis, je regarde ça d'un peu plus loin.
17:09Mais peut-être parce que j'aime le côté crafté, le fait-main, etc.
17:14Et donc, je ne sais pas.
17:15Voilà.
17:17Je pense que c'est complexe ce qui va arriver pour à la fois les jeunes qui veulent faire du cinéma.
17:24On n'a pas envie de faire du cinéma.
17:25On n'a pas envie de faire des promptes, en fait.
17:29Et en même temps, c'est un outil.
17:31Voilà.
17:31Et moi, je ne suis pas du tout réfractaire à ça.
17:36J'ai même essayé, en mon moment, un ami artiste a développé un logiciel de l'IA pour justement...
17:44Il m'a proposé de l'essayer.
17:46Voilà, j'ai essayé.
17:47C'était incroyable et tout.
17:48Puis j'ai arrêté.
17:49Je préfère dessiner.
17:50Voilà.
17:51Mais donc, bien sûr, je suis, mais avec une petite distance.
17:54Mais moi, j'ai cette chance.
17:55C'est que je pense qu'il y a quelqu'un qui va venir avec un sujet qui va être intéressant
17:58et qui va demander d'utiliser l'IA.
18:01Et là, il n'y aura aucun problème.
18:03Mais sinon, de moi, de me dire, tiens, c'est l'IA qui est là.
18:06Il va falloir que je fasse un sujet.
18:07Ça ne m'intéresse pas particulièrement.
18:09Yann Cunenta avec nous pour parler de l'homme qui rétrécit.
18:12Et Yann, est-ce que dans ton cinéma, on peut dire qu'il y a une forme d'obsession
18:23de filmer la transformation d'un personnage finalement qui change complètement, que ce
18:29soit spirituellement ou physiquement, comme c'est le cas dans ce dernier film ?
18:34Je pense que oui, sans doute en fait.
18:39En fait, la transformation, c'est ce qu'on vit tous, en fait.
18:44On s'en aperçoit.
18:46On vit tous.
18:46On vit dans l'impermanence des choses.
18:48On change.
18:49Les rapports changent entre, par exemple, nos enfants et nous.
18:53Voilà.
18:53Tout ce monde, c'est du changement tout le temps.
18:55C'est tout le temps.
18:56Tout est tout le temps de transformation.
18:58Société, individu, psychologie, art.
19:01Et ce flot est forcément intéressant.
19:05C'est intéressant de le manifester dans le cinéma parce que ça fait vraiment
19:09partie de la nature de l'expérience de vie qu'on a.
19:12Et bon, là, en l'occurrence, avec l'homme qui rétrécit, c'est effectivement, par
19:17le fait qu'il diminue, que tout change autour de lui, c'est manifester la permanence
19:23des choses.
19:23Tout à fait.
19:24Voilà.
19:25Et ça, c'était une des choses que je trouvais belles à explorer.
19:29C'est le même endroit, chaque jour, c'est différent.
19:33Et ça, c'est des belles expériences à proposer aux gens de venir avec le personnage
19:39et de vivre ça.
19:40Dans ce film, finalement, Jean Dujardin, on l'a entendu dans la bande-annonce rétrécie,
19:44son personnage rétrécie.
19:45Finalement, on ne sait pas vraiment pourquoi.
19:48Ça n'est pas dit dans le film.
19:49Et puis même la fin du film, je ne vais pas spoiler, mais évidemment, il y a toujours
19:52une forme de...
19:53On a l'impression que tu n'aimes pas donner toutes les clés aux spectateurs et
19:56à la spectatrice.
19:57C'est vraiment aussi, c'est libre aussi aux gens qui regardent le film de se l'approprier.
20:01Je pense que ce film-là, peut-être plus que les autres, il n'est pas littéral.
20:03Tu ne nous dis pas exactement ce qu'on doit penser et ce qui se passe
20:06exactement pour le personnage.
20:09Mais moi, je suis...
20:10Je viens d'une époque...
20:12Je viens d'une époque, jeune homme, où je voyais 2000 ans l'Odyssée de l'espace.
20:19Non, on parle beaucoup de ce film dans cette émission.
20:20On n'arrête pas de le citer.
20:21Moi, j'aime le mystère au cinéma.
20:23J'aime les films où je ne comprends pas tout.
20:25Et depuis toujours, depuis Môme.
20:27Et on avait aussi une culture qui était comme ça.
20:30Et aujourd'hui, je pense, dans notre société, aussi par la multiplication du fait...
20:39Par l'industrie, en fait.
20:41L'industrie de la télé et du cinéma, il faut...
20:43Aujourd'hui, par exemple, tu vois, j'ai fait des films où il y avait des choses un peu mystérieuses.
20:48Et les gens disaient sur Internet, mais c'est n'importe quoi.
20:52Il n'a rien...
20:52Ça ne veut rien dire.
20:54Tu penses à Blueberry, notamment, par exemple ?
20:55Oui, dans Blueberry, il y avait ça.
20:57Et je me dis, mais c'est dingue qu'un être humain puisse penser que le réalisateur ne sait pas ce qui...
21:05Il n'a pas mis quelque chose dedans, qu'il n'ait pas mis du sens pour lui.
21:09Et ça, ça m'a fasciné parce que moi, je n'ai jamais pensé ça quand j'étais jeune.
21:13Je n'ai jamais pensé ça quand j'étais étudiant ou jeune cinéaste.
21:15Je me suis dit, il y a quelque chose que je n'ai pas compris, qu'il faut comprendre peut-être autrement,
21:20qui est une porte pour moi.
21:21Mais je n'ai pas pensé que celui qui a fait l'œuvre ou le film n'a pas mis...
21:26Il a fait ça, ouais, vas-y, les gars, on fait ça, ce n'est pas grave, je ne sais pas ce que ça veut dire.
21:29Et ça veut...
21:30En fait, s'il y a eu ça, c'est que les gens ont tellement l'habitude de tout comprendre,
21:35de tout suivre, ils peuvent aller pisser.
21:37Les programmes sont faits pour ça.
21:39Et donc, un jour, il y a un film qu'ils ne comprennent pas.
21:41Ils se disent, moi, je comprends tout d'habitude.
21:43Donc, si ce film, je ne le comprends pas, c'est que le mec a fait n'importe quoi.
21:48Voilà.
21:48Et donc, c'est ce que je veux dire.
21:50C'est le monde et la société a bougé.
21:53Et moi, j'ai eu cette éducation du mystère.
21:57Et comme le film est un film sur le mystère, le mystère de l'existence,
22:01il faut essayer d'être un peu flou sur certaines choses
22:03pour que les gens puissent en parler entre eux, pour que les gens puissent y penser.
22:06Parce que si on sait tout, on sort du cinéma, on digère, on va se coucher, on oublie.
22:10Je pense que ce film, et ça, j'ai eu quelques témoignages, il reste.
22:14Parce que du coup, il y a des portes ouvertes et on peut se raconter des petites histoires dans les histoires
22:19et imaginer des choses.
22:21Je trouve que la beauté de la littérature, c'est qu'on a l'imaginaire qui travaille.
22:26Parce qu'on doit imaginer les images des livres.
22:28Le cinéma, il t'impose une vision.
22:31Par contre, si dans l'histoire, il y a des espaces,
22:34si le film te laisse des espaces, ton imaginaire peut rentrer.
22:38Et c'est important que l'imaginaire propre du spectateur, comme du lecteur, travaille.
22:44La musique fait travailler ton imaginaire à fond.
22:46Et le cinéma doit le faire aussi.
22:48C'est ce que je trouve intéressant, moi.
22:50On parlait, tu mentionnais la technique.
22:52Quelque chose qu'on parle beaucoup dans le cinéma.
22:55Et dans ce film-là, il y a des choses qui, techniquement, semblent assez impressionnantes.
23:00Je pense notamment, il ne faut pas avoir peur des araignées, en tout cas.
23:02Si on va voir ce film, c'est important de le dire quand même.
23:04Qui sont les personnes qui t'ont inspiré ou qui t'ont impressionné techniquement ?
23:08Peut-être quand tu commençais à faire du cinéma.
23:10Qui sont pour toi les grands maîtres de la technique au cinéma ?
23:13Les grands maîtres de la technique ?
23:17Il y a plusieurs choses.
23:20Il y a la technique et il y a la mise en scène.
23:24Et parfois, il y a un mélange des deux.
23:28Et je dirais que celui qui mélange le mieux les deux...
23:30Excusez-moi, on va revenir sur quelqu'un qui...
23:33Mais c'est Stanley Kubrick.
23:34Il y a pire comme référence, ça va.
23:36Oui, mais bon, c'est un peu classique.
23:38On aimerait en dire d'autres aussi.
23:41Mais c'est vrai que, par rapport à la question,
23:43c'est quelqu'un qui a intégré complètement l'aspect technologique du cinéma,
23:46à savoir comment faire ce type de film.
23:50Et donc, des films très différents.
23:53C'est vrai.
23:53Et qui partaient avec, chaque fois, l'idée de pousser la technologie et la technique
23:58pour obtenir le résultat, justement, sensoriel, cognitif, adéquat.
24:04Voilà. Après, il y en a plein aujourd'hui qui sont très forts techniquement et technologiquement.
24:11Et je dirais que celui qui est dans les plus forts, peut-être Fincher.
24:16Je pense que Fincher, il a ce mélange un petit peu entre technologie et technique et radicalité aussi.
24:24Donc, c'est quelqu'un dans les contemporains que j'aime beaucoup.
24:29Mais après, purement mise en scène, ce n'est pas forcément...
24:32Mais purement mise en scène, après, il y a des grands maîtres.
24:37Voilà.
24:38Enfin, je ne vais pas faire la liste.
24:40Mais ce que tu parles de Fincher, c'est...
24:41Alors, on sort un peu du sujet, mais c'est intéressant puisque,
24:44comme beaucoup, j'aime beaucoup le cinéma de Fincher parce qu'il y a des grands classiques.
24:47Mais je me suis rendu compte que, par exemple, ces deux derniers films, je ne les ai pas vus.
24:51Manc et The Killer parce qu'ils sont sur des plateformes.
24:54Enfin, sur une plateforme, en l'occurrence Netflix.
24:56Je n'ai rien contre Netflix, mais je me suis rendu compte qu'avant un film de Fincher,
24:59j'allais le voir au cinéma, globalement, la première semaine de sortie, s'il n'y avait pas de problème.
25:03Et ces films-là, que pourtant, j'aurais attendus en temps normal, je ne suis pas allé les voir.
25:07Tout ça pour parler un peu des plateformes.
25:09Est-ce que tu as le sentiment qu'aujourd'hui, justement, ça tire un peu les choses vers le bas ?
25:14Est-ce que tu vois ça comme quelque chose de positif ?
25:16Parce que j'imagine que peut-être que ça donne plus de travail à plus de comédiens,
25:19il y a plus de choses qui sont produites.
25:20Comment tu te positionnes par rapport à ça dans une ère où elles prennent de plus en plus d'importance ?
25:24Globalement, aujourd'hui, quand on parle d'un film et gens nous disent
25:25« Est-ce que c'est sur Netflix ou est-ce que c'est sur Amazon Prime ? »
25:28Si ça n'est pas dessus, ça n'existe pas.
25:29Comment tu es, toi, en tant que spectateur ?
25:32Oui, moi, j'ai vu sur un post Instagram que j'avais fait qui parlait de l'homme qui rétrécit,
25:37quelqu'un qui a mis en dessous, qui sort dans trois jours au cinéma, c'est partout,
25:40il dit « C'est sur quelle plateforme ? »
25:42Donc ça, ça m'a bien fait rire.
25:43Alors, en plus, il y a des films, les films de Fincher, ou le film de Guillermo Del Toro,
25:50que j'ai vu aussi, « Frankenstein », qui est incroyable, ou « The Killer »,
25:53moi, j'ai la chance de les avoir vus au cinéma parce qu'ils font des avant-premières
25:56et j'ai pu être invité.
25:59Voilà, mais c'est vrai que c'est intéressant.
26:04Les films peuvent exister, peut-être seulement parce qu'il y a les plateformes,
26:09parce que le système ne veut plus les produire.
26:11C'est pour ça que les metteurs en scène vont dans les plateformes,
26:13pour faire le film, qui vont faire des festivals, qui vont être moins vus,
26:16effectivement, en projection, mais qui vont exister.
26:19et qui auront le mérite d'avoir pu se faire.
26:23Et voilà, donc ça, c'est déjà le premier point.
26:27Ensuite, il y a des films qu'il faut voir au cinéma.
26:31Les exemples sont justes.
26:33« Frankenstein » ou « The Killer », il faut le voir au cinéma.
26:35Et « L'homme qui rétrécit », j'aurais jamais accepté de le faire pour une plateforme.
26:39Par exemple.
26:40Je ne dis jamais.
26:41Je ne dis jamais.
26:43J'aurais pleuré si ça avait été pour une plateforme, parce qu'on n'aurait eu que les festivals.
26:48Parce que c'est un film d'expérience de cinéma.
26:51En plus celui-là, plus la salle est grande, plus le son, on l'a mixé en atmosphère.
26:57Enfin voilà, c'est une expérience sensorielle.
27:00Et c'est vrai qu'il est visible sur un écran, sur un petit écran, mais ce n'est pas la même expérience.
27:06Donc ce que je pense, c'est que le cinéma est à moins d'audace parfois.
27:13Alors là, on a un petit peu un cas à part.
27:14Parce que nous, on a pu le faire pour le cinéma, donc c'est un cas à part.
27:16Mais en général, les films un peu plus border, un peu plus difficiles à financer pour la salle classique,
27:26qui peuvent aussi se faire prendre un scratch en sortie, c'est toujours triste quand on a fait un film,
27:31que le film est réussi, que tout le monde est content et que le film fait un flop au box-office.
27:35Ça donne un petit mauvais goût dans la bouche.
27:39Et moi, pour te répondre, en fait, vraiment, c'est qu'il y a des projets que je trouve artistiquement très intéressants,
27:45mais que je refuserai de faire, que je dis, je ne veux pas le faire au cinéma.
27:48Parce qu'on ne va pas faire assez d'entrée.
27:49Le public, aujourd'hui, ne va pas aller en masse voir ces films-là.
27:53Donc faisons-le pour une plateforme, celui-là, celui-là.
27:55L'homme qui rétrécit, non, pour le cinéma.
27:57Et tu dois faire comme ça, et tu te dis, ok, je dois accepter que mon film soit vu,
28:04bon, encore une fois, dans les festivals et peut-être avec certaines plateformes,
28:07une petite sortie au cinéma.
28:10Mais voilà, en fait, on est un peu comme l'homme qui rétrécit.
28:14Tu vois, les metteurs en scène.
28:16C'est inéluctable.
28:16C'est inéluctable.
28:17On rétrécit et on doit accepter.
28:19Et on doit travailler sur l'acceptation et trouver de la joie dans quand même faire les choses.
28:24Et donc, moi, c'est mon credo.
28:26Voilà.
28:26On va essayer de trouver aussi un peu de jeu dans le morceau qu'on va écouter.
28:29Phoenix qui s'adoptit à Alan Brax et Falcon.
28:32Un peu comme si la French Touch repartait en orbite.
28:34UFO s'en a la fois comme un retour et une échappée.
28:36Un morceau suspendu entre pop céleste et nostalgie électronique.
28:40Avec ce sens du groove lumineux que ces trois-là partagent depuis 20 ans.
28:43Un titre qui porte bien son nom.
28:45A la fois étrange, planant et forcément français.
28:48I don't believe in miracles
28:51But I do believe in UFOs
28:58So I do believe, I do believe you're about to call
29:04And if I believe, what if I believe it says it all
29:10Look what you found, look what you poor
29:13Look what you don't, look at me
29:16There's no one around
29:17How do you love, how do you solve the etiquette
29:21Since you were alone, since you were blind
29:25Since you were born inadequate
29:27They let you alive, they let you alive, they let you alive
29:32I don't believe in miracles
29:37But I do believe in UFOs
29:42So I do believe, I do believe you're about to call
29:49And if I believe it, I believe it says it all
29:54Look what you found, look what you want, look what you don't
29:59Look what you found, look what you want, look what you want
30:01There's no one around
30:02There's no one around
30:02How do you love, how do you solve the etiquette
30:05Since you were alone, since you were blind
30:08Since you were born, they let you alive, they let you alive, they let you alive
30:15There's no one around
30:17Using the zwei
30:18Juice from the water and no to
30:20Juice from the water and no to
30:23Juice from the water and no to
31:10...
31:40Phoenix, Alan Brax et DJ Falcon avec le morceau UFO.
32:00France Inter, Mehdi Maizy, à la régulière.
32:07Nous sommes avec Yann Kounen qui est présent pour le film L'homme qui rétrécit.
32:10C'est intéressant puisque le cinéma adore jouer avec les proportions, ce n'est pas nouveau.
32:15Depuis ce début, il a fait grandir, rapetisser, transformer les corps pour raconter ce qu'il cache à l'intérieur.
32:19Je propose de plonger dans trois films qui l'ont fait avant L'homme qui rétrécit.
32:23On va commencer par un film qu'on a cité, évidemment, L'homme qui rétrécit, sorti en 1957.
32:29Tout commence avec un brouillard.
32:30Scott Carey, un Américain ordinaire en croisière avec sa femme, traverse un nuage mystérieux.
32:35Quelques jours plus tard, il réalise que ses vêtements deviennent trop grands et qu'il rapetisse inexorablement.
32:40C'est Orson Welles qu'on vient d'entendre qui parle de ce film réalisé par Jack Arnold, grand artisan de la science-fiction des années 50.
33:08Il a fait l'étrange créature du lac noir, Tarantula.
33:10Et donc là, c'est The Incredible Shrinking Man, le titre anglais, qui est bien plus qu'un film à effet.
33:15C'est une sorte de fable existentielle, une réflexion vertigineuse sur la condition humaine, le destin et notre place dans l'univers.
33:20À mesure que Scott diminue, il perd tout.
33:23Son statut social, son couple, sa voix au sein du monde jusqu'à devenir plus petit qu'un chat, puis qu'une araignée.
33:28Et dans un dernier monologue face au cosmos, il comprend que son existence garde un sens, même réduite à l'infime.
33:33Pour Dieu, il n'y a pas de néant, dit-il.
33:35C'est bouleversant, presque métaphysique et pour l'époque, c'est un film d'une ambition folle.
33:39Et donc un film évidemment inspiré du livre de Richard Matheson, comme le tien, Yann.
33:43Dans quelle mesure ce film a été, tu l'as un peu mentionné en début d'émission, important et même aussi une référence pour ta propre adaptation ?
33:50Il faut savoir que c'est Mathewson qui a écrit le scénario l'année suivante de la sortie de son roman pour ce film.
33:56Et moi, j'ai vu ce film, donc ça devait être au cinéma de minuit ou à la télévision et j'avais 11 ans.
34:06Et ça m'a marqué, ça m'a marqué à vie et je ne l'avais pas revu.
34:11Je ne l'avais pas revu et quand on m'a proposé le film, je me souvenais de chaque chose.
34:15Et je me souvenais notamment de moments qui m'avaient touché.
34:17Quand il doit...
34:19Enfin non, ça je ne peux pas le dire parce que c'est spoilé.
34:21Mais enfin bon bref, il y a des moments qui m'ont touché.
34:23Et je me suis dit en fait, dans ce film, dans ce film qui est la première adaptation,
34:28qui est très fidèle au roman, puisque Mathewson a écrit le scénario, je suis retourné dans le roman.
34:36Et l'idée était de garder les sensations et la thématique.
34:41Si tu veux, quand tu adaptes un film, en fait, en plus il y a un autre film, je l'ai vu une fois.
34:45Là récemment, je l'ai revu une fois bien.
34:47Après, je n'ai pas voulu le revoir.
34:49Pourquoi ?
34:49Oui, parce qu'après, ce qui est intéressant, c'est de saisir un peu l'essence de ce qu'il y a.
34:55Et dans cette essence, il y avait ce que tu as dit en fait.
34:58Cette aventure métaphysique sur la condition humaine à travers un film d'aventure surréaliste.
35:04Et ça, je trouvais très beau.
35:06Et c'est dans le roman.
35:07Et c'était donc ça, ça a été l'essence que j'ai gardée pour le film.
35:12Et la deuxième essence que j'ai gardée du film, puisqu'on parle vraiment du film de Jack Arnold,
35:16qui est vraiment culte et qui est une merveille, c'est le défi technique.
35:20J'en ai parlé tout à l'heure.
35:21On a choisi quelque chose qui, à notre époque, était un défi technique.
35:25Plutôt que d'utiliser la 3D, on pouvait se planter.
35:27On n'était pas sûr que ça marche.
35:29On a fait des tests.
35:30C'était un casse-tête.
35:30Et ça, je me suis dit, ça, c'est aussi un hommage à l'inventivité du cinéma, à chercher, à bricoler.
35:40Tu vois ?
35:41Et ça, c'était aussi porté par le défi qu'a fait Jacques Arnold dans 57.
35:4630 ans plus tard, changement total d'ambiance.
35:49On quitte la tragédie cosmique pour une comédie familiale produite par Disney.
35:53Chérie, j'ai rétréci les gosses.
35:55Le pitch est connu aujourd'hui.
35:56Un inventeur distrait interprété par Rick Moranis miniaturise accidentellement ses enfants et ceux des voisins.
36:03Résultat, 4 gamins de la taille d'une fourmi perdue dans le jardin devenu jungle.
36:07Chérie, j'ai rétréci les gosses.
36:09Diane, j'ai quelque chose de très important à te dire.
36:11Est-ce que je dois comprendre ce que je comprends ?
36:12La machine fonctionne ? Les enfants le savent ?
36:14Ben oui, les enfants le savent.
36:16Mais c'est super !
36:17Pas autant que tu crois.
36:18Pourquoi ?
36:18J'ai rétréci les enfants et les enfants des Thompson aussi.
36:21Ils font 6 mm et je les ai balancés avec les ordures.
36:23Quoi ?
36:25Chérie, j'ai rétréci les gosses et Bobo Bidon.
36:27On n'est pas plus grands que des asticots.
36:29Papa, ne me lâche pas !
36:31Le film est sorti en 1989.
36:37C'est un carton mondial.
36:38Il y a eu une suite, un dessin animé.
36:40Vrai film générationnel.
36:41Est-ce que ça, ça a été une influence ?
36:43Parce que pour le coup, il y a peu de liens immédiats entre ton film et celui-ci.
36:49Mais est-ce que tu l'as revu ce film ?
36:50Oui, je l'ai revu.
36:51J'ai revu d'ailleurs tout.
36:52J'ai revu Le Voyage Fantastique, L'Aventure Intérieure.
36:57J'ai revu les films qui parlent de ce sujet-là.
37:00Mais en fait, ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est que je pense que ce type de film et le succès qu'il a eu.
37:06Il est super le film, bien sûr.
37:08C'est très drôle et c'est super.
37:12Mais ça a donné le fait que le rétrécissement ne peut pas être abordé de nouveau de manière dramatique.
37:19Tu sais, c'est comme si à Hollywood, voilà, maintenant le rétrécissement, c'est un succès et on va en faire des comédies, des films de folding.
37:26Mais on ne va pas retrouver l'ADN.
37:27Et c'est pour ça qu'il ne s'est pas refait.
37:29Je pense que c'est trop cher de faire un film comme L'Homme qui rétrécit dans le système américain, avec cette fable métaphysique qui est un drame.
37:38Et même s'il y a de l'humour dedans, il y a des...
37:40Voilà, ça n'a pas sa place.
37:43Il fallait que nous, Européens, on le fasse.
37:45Et je pense que ce film, j'ai régéré Trécy Ligos, ça a lancé, bien sûr, tout ce rapport à la taille en comédie.
37:53Et c'est super.
37:53Mais c'est super du coup, puisque nous, on a pu le faire, on a pu revenir dans le drame.
37:59Alors, dans l'autre film dont je voulais parler, mais qui est un énorme film, qui est un petit Marvel dans, on va dire, la saga des Marvel, mais qui est quand même un gros film, évidemment, en termes de budget.
38:09C'est Ant-Man, sorti en 2015, réalisé par Peyton Reed, avec Paul Rudd, que j'adore, dans le rôle-titre.
38:15Qu'est-ce que toi, est-ce que tu l'as vu, déjà ?
38:17Et pour le coup, on est complètement, effectivement, dans ce que tu es en train de dire, c'est que c'était plutôt avec beaucoup d'humour, sans quête métaphysique.
38:24C'était aussi du divertissement, qui s'inscrivait complètement dans cette trame des Marvel.
38:29Est-ce que ça t'a parlé ? Est-ce que tu l'as aimé ?
38:31Moi, j'avoue que c'est un des rares Marvel pour lesquels j'ai de l'affection, le premier Ant-Man.
38:35Ah oui, c'est clair.
38:37C'est clair que je ne l'avais pas vu, en fait, le film.
38:39Parce que je ne suis pas regardé forcément les Marvel.
38:42Et je ne l'avais pas vu.
38:43Et quand j'ai commencé à travailler sur le film, je l'ai mis tout de suite dans la liste.
38:48Et ce que j'ai apprécié dans le film...
38:51Alors, il y avait en plus mon superviseur des effets visuels qui m'avait dit à l'époque où il était sorti au cinéma,
38:55mais il y a des trucs qui ressemblent à Blueberry, il va à la fin...
38:58Il va dans les cellules, il retrouve son chemin à partir de l'infiniment petit, ce que j'avais fait.
39:04Et j'avais oublié complètement ça.
39:07Et je revois le film que je trouve très bien.
39:11Et à la fin, je vois cette séquence que je découvre, en fait, parce que je ne l'avais pas vue.
39:14Je me dis, c'est vrai quand même, c'est très proche.
39:18Donc, il y avait quand même cette petite chose métaphysique.
39:20À part ça, ce que j'ai remarqué, ce que j'avais remarqué, c'est que ça fait partie des choses où je n'ai pas eu cette impression, en fait,
39:30quand il est petit, on le voit, nous, petits, dans le monde.
39:36Tu vois, c'est un choix de mise en scène.
39:37Oui, tout à fait.
39:38Et ça, ça m'a poussé aussi, je pense, à me dire que je comprends qu'il fasse ça, parce que c'est logique pour la mise en scène.
39:45Il y a la petite taille et la grande taille.
39:47Et donc, à un moment donné, les deux, d'une scène à l'autre, on passe de l'un à l'autre.
39:52Tandis que moi, j'avais cette descente.
39:54Et donc, d'avoir ce monde qui s'agrandit, je ne l'avais pas eu sur Ant-Man.
39:57Mais je pense qu'en voyant parfois la mise en scène des autres, en voyant le choix des autres,
40:01on se dit, d'accord, il a fait ça, c'est intéressant, mais voilà, qu'est-ce que moi, je pourrais faire ?
40:07Yann Kuhn est avec nous pour parler de l'homme qui rétrécit.
40:17Yann, quelques questions rapides autour de toi et de ta cinéphilie.
40:23Le film que tu ne comprends pas et que tu adores.
40:25On a dit tout à l'heure un peu que tu aimais ça aussi, le fait de ne pas tout comprendre dans les films et que ça pouvait te plaire.
40:30Est-ce qu'il y a un film comme ça que, même aujourd'hui, tu n'es pas sûr d'avoir tout compris, mais que tu aimes quand même profondément ?
40:35Oh, il y en a plusieurs, mais là, il y a des films que j'ai mis du temps à comprendre, j'ai fait une enquête pour les comprendre.
40:48Après, il y a par exemple un film comme Muel and Drive.
40:50C'est celui qu'on cite souvent dans ce genre de questions absolument, de David Nishwe.
40:53Mais j'ai quand même une explication, si tu veux, mon explication de Muel and Drive.
40:56Parce que moi, ça fait 20 ans que je cherche, que je l'adore.
40:59Parce que cette chose qui est dans Muel and Drive, le fait que tu suis le destin de personnage et puis ça change.
41:06Mais l'histoire continue.
41:07En fait, c'est quelque chose, et c'est ça qui est beau, je trouve, ça montre le monde invisible, les forces invisibles qui sont en Hollywood en dessous.
41:17On va dire des forces un peu obscures.
41:21C'est ce monde invisible.
41:23Et c'est pour ça que si on voit la même histoire de succès et de chemin des personnages, si on change de personnage, on ne peut plus suivre un individu qui a une aventure.
41:35On suit un principe énergétique qui sous-tend sous la société.
41:40Et c'est ça, j'ai trouvé que c'est comme ça que je l'ai vu.
41:43Je me dis, c'est très malin parce que je ne peux pas m'accrocher à un personnage émotionnellement.
41:48Donc, je vais regarder ce qui se passe derrière.
41:49Et là, j'ai vu ça.
41:52J'ai plus vu quelque chose qui parle de l'invisible des forces qui travaillent à Hollywood.
41:57Une piste pour les gens qui ont envie de revoir ce chef-d'oeuvre de David Lynch.
42:03Un plan que tu n'as jamais oublié.
42:06Ça, il y en a beaucoup.
42:08Un plan que je n'ai jamais oublié.
42:10Dans le film, en tout cas, dans L'Homme qui est dressé, il y a un plan qui m'a marqué.
42:13C'est l'espèce de moment dans l'aquarium, sans trop spoiler, où on voit justement le personnage de Jean Dujardin avec le poisson.
42:19Je trouve que c'est un très beau plan aussi.
42:21C'est le moment où l'angoisse s'en va un petit peu pour laisser à la place un peu de poésie et de légèreté dans l'espèce de calvaire que vit le personnage à ce moment-là.
42:31Moi, il y a des plans que j'ai aimés, jamais oubliés.
42:37Mais je ne pourrais pas te dire comme ça un plan.
42:39Mais après, c'est dans la cinématographie de certains cinéastes, en fait.
42:44C'est souvent des plans-séquences.
42:46Dans Le Fils de l'Homme de Quaronne, il y a un plan incroyable, fait en plusieurs morceaux, mais incroyable de poursuite.
42:53J'aime beaucoup les plans-séquences.
42:54Les premiers plans que j'ai aussi, où j'étais fasciné.
42:58C'est vrai, là, si ma mémoire remonte comme ça, je dirais...
43:01Mais bon, je ne vais citer que des choses connues, des classiques.
43:04C'est dans Citizen Kane, les premières contre-plongées.
43:07Objectif à champ large.
43:10Voilà.
43:12Mais je n'ai pas comme ça un plan où je vais te dire...
43:16Un plan, le plus beau plan, son importance, c'est quand il résonne par rapport à ce qu'il raconte dans le film.
43:23Et ça, c'est vrai que c'est quelque chose que j'aime beaucoup.
43:27Mais là, je n'ai pas d'exemple précis.
43:29On va s'écouter, en tout cas, nous, un morceau de Little Sims qui continue d'avancer avec une classe désarmante.
43:34Sur le morceau Only, présent sur le très bon album Lotus, elle salie à la chanteuse et productrice Lydia Akito
43:39pour un morceau à la fois doux et tranchant, une sorte de confession posée sur un groove minimaliste.
43:44Sims y parle de lucidité, d'indépendance, de la force tranquille qu'il faut pour rester soi dans un monde bruyant.
43:59Sous-titrage Société Radio-Canada
44:29Sous-titrage Société Radio-Canada
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47:01Little Sims featuring Lydia Akito, le morceau s'appelle Only et c'est présent sur l'album Lotus.
47:07Yann Kounan est avec nous ce soir et je suis très heureux de t'avoir reçu aujourd'hui pour le film L'Homme qui rétrécit et c'est l'heure des recommandations, j'en avais demandé, tu nous en as donné plusieurs et notamment de la musique.
47:21Alors j'espère bien prononcer le nom de l'artiste Manich Demour sur un album qui s'appelle Golden Ratio Healing Renaissance.
47:32Alors c'est un extrait d'un morceau qui s'appelle Gun Salutation.
47:53Là on est autour de la 17ème minute du morceau car le morceau dure 24 minutes et 59 secondes.
47:59Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu ça ?
48:01Pour moi c'est, par exemple cet artiste, c'est des musiques que j'écoute beaucoup là en ce moment parce que je me ressource à l'intérieur.
48:12C'est des fréquences, ça te pose.
48:16Il y a aussi, j'écoute dans le même genre, Moby, les longues ambiantes, son album par exemple, beaucoup.
48:23Parce que là, comme on est en tournée, qu'on passe d'une ville à l'autre, il y a un moment donné tu as besoin de te poser, de te ressourcer.
48:32C'est de la musique où je me ressource en fait.
48:36Actuellement, est-ce que c'est ce genre de musique que tu écoutes régulièrement, ou c'est vraiment dans des moments assez intenses comme tu le vis en ce moment,
48:43ou c'est essentiellement la musique que tu écoutes aujourd'hui ? Des choses qui sont ambiantes comme ça, très relaxantes ?
48:47Oui, quand même. En fait, c'est ce que j'écoute généralement.
48:52Et plein d'autres artistes, mais j'écoute des choses qui me posent dans un espace où ma pensée peut aller, où je me détends.
48:58Parce qu'en ce moment-là, je trouve que la vie est assez intense de toute façon.
49:03Enfin, elle est intense pour moi parce que je sors en film, mais globalement elle est intense pour nous tous en ce moment.
49:08Donc il y a besoin un peu de sortir de l'espace où on est un peu entre le métro et les derniers étages,
49:15et toutes les informations qu'on prend, et d'ouvrir, de rentrer dans l'espace, de la nature, de l'énergie, de la nature, du ciel, des étoiles.
49:27Et tu vois, ce morceau, il te fait respirer plus doucement.
49:31Tu vois, et voilà.
49:33Donc ce genre de choses, il se trouve que c'est thérapeutique et ça te détend et t'ouvre,
49:40parce que les signaux cognitifs que tu as de l'extérieur, en ce moment, ils sont un peu difficiles.
49:45Après, je peux mettre des choses, autre chose aussi, mais je laisse ma fille mettre des musiques qui bastonnent un peu l'hérédote et tout ça.
49:53Ça, c'est bien. Et moi, quand je suis tout seul, en famille, j'ai même un morceau, je ne sais plus comment il s'appelle,
49:58qui dure 10 heures, comme ça. Tu le mets le matin, et tu le mets le matin, et tu as 10 heures, comme ça.
50:03Incroyable.
50:03Et c'est très bien. À un moment donné, tu touches presque plus terre et ça fait du bien.
50:08En reco, série télé. Alors, autre ambiance, même si, alors, pour le coup, je vois presque un point commun entre ces deux séries.
50:14Tu as cité Séverance et Westworld. Pourquoi ces deux séries qui sont, pour le coup, alors Séverance, c'est brillant, moi j'ai adoré,
50:21Westworld, la saison 1, pour moi, est un chef-d'oeuvre. Qu'est-ce qui te plaît autant dans ces deux séries ?
50:26Alors, Séverance, c'est ce qui reste la grosse claque. Parce que ce qui est incroyable, c'est d'ailleurs, tu vois Séverance,
50:34tu vois le premier épisode, mais je pense qu'il y a plein de gens comme moi qui ont arrêté au bout du troisième,
50:37en disant, c'est super comme concept, mais bon, c'est bon. C'est très bien fait, les acteurs sont géniaux et tout.
50:43Et puis, il y a des gens qui sont venus me voir et me dire, non, non, mais t'es fou, il faut continuer.
50:46Et donc, six mois plus tard, j'ai repris Séverance. Et là, j'ai pris une grosse claque, à la fois de ce que ça provoque en nous.
50:56Moi, j'aime les séries qui nous font vivre, et c'est Séverance, quelque chose de l'ordre de l'identité.
51:01Tu vois cette chose ? Parce qu'on est... Voilà. Et qui sont créatives, magnifiquement filmées.
51:07Et voilà. Donc, voilà, c'est une grande prouesse. Et tu ne peux le faire qu'en série ?
51:12Oui.
51:12Ça, c'est beau d'avoir de la création comme ça, qui ne peut être qu'en série.
51:16Donc, Séverance, c'est pour moi le best de ces deux dernières ou trois dernières années.
51:21Et après, j'ai aussi aimé Westworld. Ça a été la première série où je me suis dit,
51:28ah, voilà, la série, la longueur, les saisons, ça nous amène dans un espace où on va plus profondément.
51:33Tu remarqueras, c'est deux séries où il y a du mystère jusqu'au bout.
51:37Tu es encore à la saison 3, tu es dans le mystère complet. Et Séverance, c'est pareil.
51:41Donc, je pense que c'est ça que j'aime. C'est que là, ils prennent des risques sur le mystère.
51:46Et ils nous font rentrer dans des perceptions différentes. Voilà. C'est des beaux voyages.
51:53Des fois, un peu tendus.
51:54Merci pour ça. C'est l'heure de la question qui tue.
51:57Yann, je vous pose la question, car je sais qu'à un moment, ça avait été, je crois, envisagé.
52:08Est-ce qu'un jour, il y aura une suite à Doberman ?
52:11Ah, écoute, peut-être.
52:15Ah !
52:15Peut-être. Mais, en fait, ce qui s'est passé, pour les suites, c'est qu'au moment où Vincent voulait faire une suite, le producteur voulait faire une suite, c'était quelques années après.
52:29Moi, j'étais dans mes voyages amazoniens et dans complètement une autre énergie que le Doberman.
52:34Et moi, j'ai dit non, mais je n'ai pas envie de faire le Doberman maintenant, de faire la suite avec la même énergie.
52:41Il faut l'amener ailleurs. Il faut attendre encore un peu.
52:44Il faudrait que les protagonistes vieillissent.
52:47Que ce soit une bande de papy, le Doberman, avec des problèmes de santé et qu'ils vendent des casses.
52:52Et tu vois, quand j'ai vu Indiana Jones avec Harrison Ford, je me suis dit, ils n'ont pas assez joué le fait qu'il est vieux.
52:58Ça aurait été bien plus drôle, que tout devienne plus compliqué.
53:01Et voilà, que certains aient des problèmes de diabète, qu'ils doivent faire des...
53:06La vie, quoi !
53:07Voilà, ils sont sous dialyse en faisant un casse.
53:09Enfin voilà, la vie, et ça, j'aimais bien.
53:11J'ai toujours pensé d'ailleurs que de faire un casse, j'avais vu une BD de Goussens, où c'était des vieux qui faisaient un casse.
53:17Et j'avais trouvé très drôle.
53:18Donc, moi, j'ai dit ça.
53:20Et là, il a été super Vincent et les producteurs.
53:23J'ai dit, par contre, parce qu'ils m'ont dit, on peut le faire avec quelqu'un d'autre.
53:26Tu en participes et tout.
53:27Non, j'ai dit, dans le Doberman, s'il vous plaît, ce n'est pas un film à suite, en fait.
53:31Il y a des gens qui ont dit, ah oui, ça y est, c'est un film qui peut appeler une suite.
53:34Mais je n'ai pas trouvé toujours que ce soit bien de faire une suite si on n'a pas quelque chose de différent à raconter.
53:39Ou de s'en servir pour aller ailleurs.
53:42Et donc, ils ont accepté ça.
53:44Ils n'ont pas fait de suite.
53:45Mais Vincent m'a dit, attention Yann, il y a un moment donné, je n'aurais plus envie de tenir le gun debout sur la route et tout.
53:51Et faire des cascades et tout.
53:53Et après, j'ai eu un moment donné, on voulait le relancer parce qu'on avait une histoire avec Joël Loussin.
53:58Et là, Vincent n'avait plus envie.
54:01Donc, peut-être l'envie reviendra dans une dizaine d'années.
54:05Ça serait drôle.
54:06Bon, très bien.
54:07On espère en tout cas.
54:08Merci beaucoup Yann Cohen d'avoir été là aujourd'hui.
54:10Vraiment, c'était un plaisir.
54:11L'homme qui rétrécit disponible ce mercredi dans toutes les salles.
54:15Donc, allez le voir.
54:15Allez voir ce film avec, entre autres, Jean Dujardin.
54:18Merci aux personnes qui ont préparé cette émission.
54:20Alexia Lacour, Redouane Tela, une émission réalisée par Gaëtan Colli.
54:23La programmation musicale est signée Jean-Baptiste Odibert à la Technique.
54:26Ce soir, c'était Gaspard Gibourget, Théo Delobadère et Vincent Désière.
54:30Merci aux équipes web et vidéo.
54:32On se retrouve demain avec Emmanuel de Burtel, le patron de Bicos, pour parler de musique, entre autres choses.
54:38Pour découvrir ou redécouvrir nos émissions, abonnez-vous sur l'application Radio France.
54:42Merci.
54:42Sous-titrage MFP.
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