00:00Fabien Delahaye et Pierre Leboucher sur Le Galet forment l'un des équipages favoris
00:05dans la catégorie des classes 40. Ils n'ont pas quitté le podium des courses de préparation.
00:09Messieurs bonjour, Fabien est-ce que tu peux nous présenter ton voisin ?
00:14Bonjour, je vous présente Pierre Leboucher, mon co-skipper sur toute la saison 2025 à bord de
00:19notre classe 40 Le Galet. Pierre, même exercice, est-ce que tu peux nous présenter ton voisin,
00:24ta vision de ton voisin ? Fabien Delahaye qui a le projet classe 40 Le Galet comme partenaire et qui a
00:35son bateau depuis deux ans et demi, je pense que c'est ça. Un très bon marin, mais très bien sur
00:45plein de supports différents. Un gagnant. Alors le début de saison a été formidable en fait,
00:53Fabien raconte-nous. Début de saison qui se passe bien pour nous jusqu'à maintenant. On a dans la
01:00lignée de ce qu'on a fait l'année dernière. L'année dernière, on a fait trois courses, trois podiums. On
01:03terminait par une victoire sur la Normandie Channel Race en septembre l'année dernière. Et puis cette
01:08année, on a redémarré par la CIC Normandie Channel Race et on fait un podium, on fait troisième à
01:13Pierre. Et puis ensuite, on a enchaîné sur une autre course qui était un peu plus hauturière,
01:18au large pour aller aux Açores. Donc avec les sables Horta, les sables. Et là pour le coup,
01:23c'était un format un peu spécial, un peu particulier pour le circuit avec un aller en
01:27double et un retour en solitaire. Donc on mixait un peu les deux exercices. Ce qui était à la fois
01:31intéressant pour préparer la Transat, intéressant pour préparer la Transat aussi de l'année prochaine.
01:36Et puis pour se confronter à la concurrence comme d'habitude pour se préparer pour cette Transat
01:40qu'a fait l'or en double. Donc un aller qui s'est bien passé. On était tout le temps dans le
01:45paquet de tête, très souvent aux avant-postes. On termine troisième dans un mouchoir de poche
01:49là-bas, en se faisant passer sur l'arrivée. Mais voilà, on termine un nouveau podium sur la
01:54première étape et puis je gagne le retour. Donc ça nous fait une victoire sur les sables Horta,
01:58les sables. Donc pour le dernier gros événement de l'avant-saison, c'est un événement qu'on a
02:02gagné. Donc on arrive avec le plein de confiance ici au Havre. Et Pierre, vous avez eu un exercice de
02:08cohésion parfait parce que sur la Normandie, vous avez été quand même assez brassé. Et pour une première
02:14navigation ensemble, c'était parfait. Oui, c'était super. En plus, je ne connaissais pas bien le bateau.
02:20Enfin, je commençais à mieux connaître le bateau. On a fait quelques entraînements avant, mais pas
02:25énormément, surtout pas dans ces conditions. En tout cas, l'ambiance à bord était bonne. L'aspect marin était
02:34bon parce que c'était une course où il fallait quand même terminer avant de gagner. Et c'était pas facile
02:40de mettre le curseur au bon endroit parce que la mer était dure. Il y avait moins de casser,
02:46moins de ne pas terminer les courses. Ce qui arrivait à certains de nos concurrents. Et voilà,
02:51c'est sûr qu'on aurait pu pousser le curseur un tout petit peu plus haut pour être près de la victoire.
02:56Mais voilà, on fait une super course. Et moi, je me suis vraiment régalé. Même si, oui, il y a eu des conditions musclées. Mais moi, j'aime bien ça. Donc, c'était assez sympa.
03:08Justement, Fabien, explique-nous ton choix d'inviter Pierre à bord pour cette Transat Café L'Or.
03:16Ça s'est fait rapidement cet hiver. C'est vrai qu'avec Pierre, on se connaît depuis longtemps pour régater l'un contre l'autre. Il faudra régater l'un contre l'autre en dériveur olympique en 470.
03:27Et puis après, moi, je suis passé en Figaro. Pierre a été très en forme en 4-7. Il a fait les Jeux de Londres. Et puis moi, j'étais déjà en Figaro depuis trois bonnes saisons.
03:36Et puis après, on s'est croisé sur le circuit Figaro. On s'est pas mal croisé sur le circuit classe 40 aussi, l'un contre l'autre.
03:42Voilà, on a vraiment passé notre temps à se croiser, à courir l'un contre l'autre sur différents supports.
03:49On a un peu le même parcours, la même expérience de petits, moyens et gros bateaux.
03:53Et puis, c'est assez naturellement qu'on s'est parlé cet hiver et qu'on a engagé la machine ensemble.
03:59Et voilà, c'est un vrai plaisir de naviguer avec Pierre en qui j'ai toute confiance parce que l'exercice, avant tout, quand on cherche un co-skipper,
04:07on cherche quelqu'un en qui on a totalement confiance sur le pont quand on va dormir.
04:12Et là, j'ai aucun doute. Donc voilà, ça fonctionne très, très bien ensemble.
04:15Et alors, vos ambitions, du coup, sont très élevées, forcément, pour cette transat ?
04:20C'est pour qui la réponse ?
04:23Oui, déjà, oui. Après, d'abord, je pense qu'on va essayer de bien naviguer, bien préparer notre nav, se faire plaisir sur l'eau.
04:35Je pense que si on met un peu tout ça ensemble, on verra le résultat, mais je pense que ce sera plutôt bon.
04:44Après, on sait que c'est une transatlantique qui peut y arriver plein de choses.
04:48Enfin, si on parle par rapport à du résultat, les options vont être assez ouvertes, sachant qu'on a une porte qui est assez nord, donc ça va ouvrir le jeu.
04:57Donc forcément, il va y avoir des attaquants et une attaque peut aussi porter ses fruits, même s'il est très engagé et très osé.
05:07Donc voilà, mais non, non, je pense qu'on va déjà bien s'appliquer sur ce qu'on sait faire, sur la même façon qu'on a récaté sur toute l'avant-saison et vers la fin, mais ça risque de être plutôt bien.
05:21Fabien, raconte-nous un peu ta vision du plateau sportif. Il y a une concurrence redoutable avec quand même cinq ou six équipages qui sortent un peu du lot.
05:31C'est vrai que depuis plusieurs années, on a eu la transition sur le circuit de classe 40 avec l'esco. Aujourd'hui, on n'a quasiment que des scots sur la ligne de départ.
05:40Il y a plus de 40 bateaux, donc on est vraiment une classe très représentée. Il y a énormément de jeux, beaucoup de duos très affûtés, des bateaux très bien préparés.
05:48On voit que depuis plusieurs années, les bateaux s'entraînent ensemble dans des centres d'entraînement avec des entraîneurs.
05:52Donc clairement, tout le monde arrive ici bien préparé, donc il y a beaucoup de bateaux effectivement qui sont dangereux.
05:58On le voit sur toutes les courses, ça termine toujours dans un mouchoir de poche.
06:02Sur les sables Horta, on arrive tous à vue. Sur le retour, on est 15 bateaux à vue en approche des sables.
06:09Donc voilà, à chaque fois sur la Normandie, c'est pareil. Donc toutes les courses, vraiment, c'est disputé.
06:15Donc il faut vraiment se faire mal pour arriver devant. Et donc voilà, le plateau, effectivement, il y a beaucoup de monde qui peut prétendre à être sur le podium.
06:23Je pense une bonne dizaine, voire plus. Et comme le disait Pierre, le jeu est tellement ouvert qu'on peut avoir des outsiders qui sortent un peu du chapeau par une option très osée.
06:32Et puis après, nos concurrents directs, effectivement, c'est ceux avec qui on bataille en tête de flotte depuis deux ans maintenant sur toutes les courses auxquelles on participe.
06:41Et on sait qu'il y a des bateaux comme Amaris, comme Corentin Duguay, comme Guillaume Pirouel, qui sont des équipages très affûtés, les Italiens.
06:50Enfin, il y a beaucoup d'équipages qui sont très affûtés avec des bateaux qui vont vite. Et voilà, jusqu'à maintenant, ça fait deux ans qu'on n'est pas descendu du podium.
07:00Donc ça veut dire qu'on sait jouer avec eux et on joue plutôt bien. Donc voilà, on ne va pas se mettre de pression, essayer de bien faire notre travail.
07:07Et je pense que notre principal adversaire à nous, c'est nous-mêmes. Donc, il va falloir s'appliquer tout simplement.
07:13Pierre, tu as beaucoup navigué sur différents supports cette année. Je pense à Sodebo, par exemple.
07:19Comment tu définirais le plaisir du classe 40 pour un néophyte, pour quelqu'un qui ne connaît pas ?
07:27Comment tu donnerais quelques éléments pour comprendre la joie de naviguer sur un tout petit bateau ?
07:33Tout petit bateau, il n'est pas si petit que ça, déjà. Après, c'est des bateaux qui ont une capacité d'accélération assez impressionnante
07:42par rapport au fait que ce soit quand même un Kigar, donc normalement, ça n'avance pas trop vite.
07:47Le fait que ce soit un bateau qui soit simple, avec pas de kiki pendulaire, que ce soit des bateaux en fibre de verre,
07:56donc un peu plus lourd théoriquement. En fait, la forme de la coque permet d'avoir un bateau très puissant.
08:05Et du coup, il y a des phases d'accélération, d'accélération assez impressionnantes.
08:10On sait que quand même, dans 15 nœuds de vent, on arrive à aller à la vitesse du vent à certaines allures,
08:16enfin, à un certain angle de vent. C'est vraiment chouette. Et en plus, maintenant, ces bateaux-là, ils ne mouillent presque plus.
08:23Donc, c'est quand même assez agréable. Par contre, au niveau confort, c'est sûr que ça tape.
08:28Plus on va vite, plus la mer est quand même dure. Donc, c'est-à-dire que quand on plonge la main comme ça dans l'eau doucement,
08:35c'est pas dur, mais quand on frappe fort, l'eau devient bien dure. Donc là, c'est un peu le cas.
08:41Là, par exemple, pour venir au Havre, ici, on était face au vent avec la mer de la Manche, en Manche avec une mer courte, hachée.
08:50Ça tapait les vibrations et ils partent de l'avant du bateau à vibrer jusqu'à l'arrière.
08:54Bon, c'est sûr que là, c'est pas très agréable, mais dans les Alizés, ça va glisser.
08:59C'est comme des bateaux très agréables, faciles à manipuler, à taille humaine.
09:05On peut sortir du port en solitaire ou à deux. Pas besoin de Zodiac à côté.
09:11C'est vrai que c'est vraiment différent par rapport aux ultimes que tu parlais tout à l'heure,
09:17où il faut trois Zodiacs pour sortir le bateau du port.
09:21Il faut une armée de personnes pour remettre les voiles pour pas que ça prenne trop de temps.
09:26Donc voilà, c'est très agréable.
09:29Et puis, il y a aussi tout le jeu de la regate.
09:33Parce qu'il y a 40 quelques bateaux, 42 bateaux.
09:37Ça, c'est quand même magique.
09:38C'est aussi pour ça que je fais de la course.
09:41C'est aussi pour pouvoir jouer et jouer contre les autres.
09:44C'est ça qui est... ça, ça fait partie vraiment...
09:47C'est hyper important, je trouve, pour moi, pour la course au large.
09:53Il y a le trajet, il y a la...
09:55On parle d'un endroit à un autre, mais il y a aussi et surtout le jeu de mieux jouer avec les copains.
10:00Fabien, l'an dernier, tu as fait partie de la direction de course du Vendée Globe.
10:03Qu'est-ce que ça a changé dans ta carrière de marin, de sportif ?
10:09Comment tu vois les choses maintenant ?
10:11On se souvient qu'il y a deux ans, le départ a été décalé.
10:14Il y avait eu plein de discussions.
10:16Raconte-nous un peu ce que ça change maintenant dans cette nouvelle vision que tu as.
10:19C'est vrai que oui, oui, la mission Vendée Globe, ça a été quelque chose de super enrichissant,
10:24de voir un peu l'autre côté de la barrière.
10:26Finalement, j'ai toujours été côté coureur et je le suis encore.
10:29Mais cette petite aparté de l'autre côté, ça a été super enrichissant pour avoir un peu les enjeux,
10:35les enjeux de tous les côtés, côté sportif, côté organisation, travailler avec les différents prestataires.
10:42On comprend un peu mieux les demandes qu'on considère parfois un peu à la légère en tant que coureur.
10:49C'est vrai que je pense qu'on prend un peu plus conscience de l'importance de nos obligations en tant que coureur,
10:59des demandes en tant que direction de course et organisation.
11:03Ça amène à naviguer aussi un peu différemment, à agir un peu différemment selon certains cas.
11:12C'est marrant, mais sur le convoyage pour venir ici, on a sauvé deux personnes qui étaient en train de couler dans le four.
11:19Un appel du Cross Corsen pour nous dérouter, pour aller se diriger vers une petite embarcation avec deux personnes qui étaient en train de couler.
11:26Et quand on arrive dessus, qu'on voit les personnes, qu'on les remonte à bord, on attend la SNSN pour les ramener à bord et ensuite voilà.
11:33On prend un peu conscience du danger, on prend un peu conscience de pourquoi on a tout cet équipement à bord,
11:38de pourquoi on doit être joignable à bord de nos bateaux pour pouvoir agir et récupérer un copain quand on est en course.
11:43Voilà toutes ces petites choses là qu'on ne fait pas forcément quand on démarre et qu'on a un peu un souciant
11:48et qu'on va naviguer une belle journée ensoleillée avec tout déteint parce qu'on est bien là où on est.
11:55Et en fait non, il y a d'autres enjeux derrière aussi possibles qui ne nous concernent pas que nous et qui peuvent être importants aussi pour...
12:01Voilà donc non, je pense que tout ça c'est une mission super intéressante.
12:05Et puis au final, on travaille aussi avec les mêmes prestataires, fournisseurs quand on est côté organisateur que quand on est coureur aussi.
12:11Donc c'est intéressant aussi d'approfondir toutes ces relations avec nos prestataires finalement habitués.
12:17Et sur la dimension sécurité, sur la dimension veille qu'assure la direction de course, sur l'ensemble des trajectoires des concurrents, comment tu vois ça maintenant ?
12:28Bah c'est super rassurant d'avoir pu participer à ce volet là finalement de sécurisation de la flotte.
12:37Bah on se rend compte en tant que marin qu'on est épié, suivi à la culotte.
12:43Et c'est rassurant, c'est sûr, c'est rassurant en tant que coureur.
12:46On sait qu'il y a quelqu'un, il y aura toujours quelqu'un au bout du fil quoi.
12:49Bonne course messieurs !
12:50Merci !
12:51Merci !
12:52Merci !
12:53Merci !
12:54Merci !
12:56Merci !
12:57Merci !
12:58Merci !