00:00Ambrodio Beccaria et Thomas Ruyant, c'est l'alliage de deux marins bouillants ayant déjà
00:05gagné la route du café à bord d'un Imoca, lui aussi vainqueur il y a deux ans.
00:08Alors messieurs, on va commencer tout simplement par Ambrodio. Est-ce que tu peux me présenter ton voisin ?
00:13Ah mon voisin ? Et bien Thomas Ruyant.
00:17C'est facile parce qu'il était 10 plus que moi, du coup je sais.
00:24Il a fait les mêmes mini que moi dix ans avant, 17-19, il a gagné la deuxième comme moi,
00:30d'un quart quoi, ça c'est très important à dire de Thomas Ruyant. Et bah il était le skipper de
00:37ces bateaux là jusqu'à quelques mois et là on fait une très belle passation ensemble.
00:42Thomas m'a aimé l'exercice ? Ben Ambrodio on a un peu le même parcours, du coup c'est vrai que là
00:51dessus on a pas mal de points communs avec un passage par la mini Transat, classe 40 et maintenant
00:58Imoca. Et c'est important pour nous et pour l'équipe de pouvoir faire une vraie passation.
01:05C'est des bateaux sur lesquels on a mis beaucoup de cœur et d'énergie et donc de pouvoir le transmettre
01:12à un bon marin comme Boudji, c'est important pour moi mais aussi pour toute l'équipe. Et ouais Boudji,
01:19je l'ai découvert un peu cette année et on se connaissait, on s'est déjà croisé sur les pontons
01:22avant mais c'est un marin qui met beaucoup d'énergie à bord, beaucoup d'intensité et ouais moi c'est ça
01:30que j'aime aussi dans dans la collaboration qu'on a, c'est que voilà il y a beaucoup de beaucoup d'envie
01:37et donc ça c'est chouette c'est pour partir sur une Transat qui reste un sprint pour nous,
01:43c'est je pense le bon état d'esprit qu'il faut. Alors autre point commun dont vous n'avez pas
01:52parlé, vous êtes tous les deux tenant du titre de cette Transat. Alors cette Transat qu'est ce que c'est pour vous ?
01:59Alors moi je suis tenant du titre mais en classe 40, du coup pas vraiment tenant du titre mais du coup la question c'était ?
02:06Qu'est-ce que c'est cette Transat en double pour toi ? Qu'est-ce que ça représente ?
02:09Qu'est-ce que ça représente ? Ben la Transat alors moi j'en ai fait un, c'était il y a deux ans et ben j'adore le double.
02:19Moi c'est un format que j'adore parce qu'à la fois ça peut être super intense dans lequel quand même il faut se répartir un peu des rôles.
02:30enfin c'est pas comme un solitaire dans lequel effectivement t'es vraiment un solo et ben tout a tout géré.
02:37Du coup il y a quand même une notion d'équipage et du coup c'est un peu de la confiance de l'autre,
02:43de partager pas mal des moments qui sont assez intenses quoi et du coup aller vivre à deux.
02:51Moi j'aime bien comme exercice, ça peut être vraiment sympa.
02:57Même question Thomas, qu'est-ce que c'est cette course pour toi qui a marqué ta carrière avec Morgan, double vainqueur ?
03:06Qu'est-ce que c'est pour toi ce rendez-vous ?
03:08Ça m'a fait qu'une toi au final.
03:10Ouais.
03:11Moi c'est mon huitième départ quand même.
03:13Tu vois hier on en discutait et en fait c'est mon septième départ mais non en fait huit.
03:18Huit déjà, deux en classe 40 et cinq en Imoca, la première avec Adrien Hardy,
03:25avec Boris Herrmann, avec Antoine Koch et deux avec Morgan, les deux dernières éditions.
03:31Et puis là avec Bodhi.
03:33Donc ouais, dans mon parcours c'est une course qui a une place importante.
03:36C'est ma première victoire en Imoca, elle a été sur la Transat Jacques Vabre.
03:41Donc ouais, dans mon histoire c'est une course que j'affectionne aussi un peu pour les mêmes raisons que Bodhi.
03:49On a des bateaux qui sont faits pour le solo et évidemment on a tous le Vendée Globe en tête.
03:54Mais ça permet de progresser, de s'associer avec un skipper avec des fois des caractères, des philosophies de navigation qui sont un peu différentes.
04:02Et donc c'est très riche et enrichissant d'avoir ce partage là.
04:08Et puis ça permet tout simplement de tirer plus fort encore sur les machines.
04:12Et en étant un peu plus serein aussi puisqu'on est un compagnon de route.
04:15Et donc ouais, c'est une course... Est-ce que je préfère le solo, l'équipage, le double ?
04:21J'avais un peu tout, le solo reste quand même le truc, voilà, qui est le plus grisant.
04:26Mais le double, ouais, de pouvoir avoir ce... Enfin c'est un truc qui est partagé quoi.
04:31Et donc ça c'est chouette.
04:33Et alors ce parcours avec une bouée au milieu de l'Atlantique à aller virer et...
04:39Attends, attends, attends, il y a une bouée à aller virer ?
04:41Les Canaris.
04:42Les Canaris, c'est une grosse bouée quoi.
04:43Ouais, c'est ça.
04:44Une grosse bouée.
04:45Une grosse bouée mais surtout 48, 72 heures de départ, la sortie de la Manche.
04:51Toi qui es Dunkerquois, comment tu as transmis ce savoir justement à Ambrogio qui est plus méditerranéen,
04:58même si évidemment il a déjà couru cette transat ?
05:00J'ai pas grand chose à transmettre au niveau stratégie météo à Ambrogio.
05:04Il a fait ses preuves aussi sur des transats et donc c'est ça qui est chouette aussi.
05:09Bon voilà, t'accompagnes, t'accompagnes.
05:13Oui, probablement parce qu'il y a une passation à faire du bateau vers la classe Imoca.
05:19Mais moi j'essaye aussi de prendre ce qu'il y a à prendre chez Ambrogio et c'est ça qui est chouette
05:24comme j'ai pu le faire avec Momo ou avec Sam.
05:28Et je trouve ça intéressant de s'inspirer aussi de cette façon de naviguer.
05:34Boudji, il gagne des courses.
05:36Je parlais vraiment de ce premier tronçon en Manche.
05:40Ce premier tronçon, c'est souvent une des clés quand même de la course.
05:44On sait qu'on va avoir du portant à un moment donné dans la transat.
05:47Est-ce que ça va être au bout de trois jours, cinq jours ou même d'entrée de jeu
05:51si on a un bel anticyclone avec du Nord-Est au départ ?
05:53C'est vrai que l'incertitude sur cette transat, elle est vraiment sur ces trois, quatre premiers jours
05:58avec plein d'options ou en tout cas plein de situations météo possibles.
06:03On est en train tout doucement de regarder.
06:05Aujourd'hui, on est encore trop loin du départ pour savoir ce qu'on aura,
06:09mais ça permet quand même de se projeter dans certaines situations.
06:12Et stratégiquement, le début de course, c'est très important.
06:16C'est vraiment là où il y a des choses vraiment à faire.
06:20Après, derrière, on déroule au portant dans l'Alizé jusqu'aux Antilles.
06:25Ça, c'est une partie, on va dire, qui est plus connue.
06:29Mais oui, la première partie de parcours, elle est vraiment importante sur cette transat.
06:33Ambrogio, cette prise en main a démarré il y a quelques mois maintenant,
06:38mais on peut dire que dans ces quelques mois, tu as traversé à peu près en un temps record
06:43tout ce qu'un skipper d'Imoca peut avoir à vivre comme émotion,
06:49comme problématique à gérer au plus vite dans des délais très serrés.
06:54Raconte-nous un peu ça, cette découverte d'une classe vraiment dans des conditions extrêmes.
07:00Oui, c'est vrai.
07:02La première course de la saison, ça a été là au Charest Europe,
07:06c'est un mois et demi de course avec six départs.
07:09Et on a commencé avec un accident.
07:12Du coup, un minute trente de course sur le projet, il était à moitié déjà.
07:17Avec une route des caps aussi avant.
07:19Oui, avec une autre avarie.
07:21On venait déjà d'une avarie dans laquelle l'équipe avait fait un travail de fou pour réussir à être au départ.
07:27Du coup, quand même beaucoup de déceptions parce que,
07:30oui, ils se sentent forcément un peu irresponsables.
07:35Et du coup, après on a eu une phase de prise de confiance.
07:42Moi, j'ai appris plein de choses sur le bateau, mais même avec l'équipe, on a commencé à se connaître un peu plus.
07:50Parce que fin d'arrêt, on ne se connaissait pas forcément beaucoup.
07:53Et du coup, petit à petit, on a monté comme équipage.
07:57Aussi, surtout à bord.
07:58Et jusqu'à une victoire.
08:00Parce qu'on a quand même gagné l'étape.
08:02Et ça, ça nous a vraiment donné beaucoup de confiance et beaucoup d'énergie pour toute la saison.
08:11Sinon, ça a été un peu complexe.
08:13Et oui, il y a tout.
08:16Et dans un mois et demi, effectivement, on est passé de faire dernier, à gagner, à casser le bateau.
08:21Enfin, il y a tout qui s'est passé.
08:23Mais c'est ça qu'au final, c'est génial parce qu'on n'avait pas beaucoup, beaucoup de temps.
08:32Et là, effectivement, juste quelques mois de navigation, on a pu découvrir le bateau dans plein conditions.
08:38Connaître avec l'équipe, avec Thomas.
08:41Bon, on n'était pas seuls.
08:42Il y avait aussi Morgan et Manon, mais bon, on a pu se comprendre un peu.
08:47Et parce qu'effectivement, quand même, une des clés, je pense, de la Café L'Or, c'est effectivement la sintonie qu'il peut y avoir dans le duo.
08:56Ça, c'est hyper important.
08:58Souvent, on parle des bateaux, du potentiel des bateaux et qui va mieux à quel moment.
09:04Mais bon, au final, ça dépend vachement de l'équipage aussi.
09:08Si on est à la hauteur des bateaux, il y a plein d'importance sur le duo.
09:16Parle-nous un peu de ce plateau.
09:20On a pris l'habitude depuis quatre ans d'avoir des plateaux très étoffés.
09:23Là, on est un peu dans un entre-deux chez les Imoca.
09:27Comment tu penses ?
09:29Je ne suis pas sûr qu'on soit dans un entre-deux.
09:31Il y a 18 bateaux au départ avec un niveau qui est…
09:35Il n'y a que des bons bateaux.
09:37Il y a quelques bateaux plus anciens, mais la concurrence, elle est extrêmement relevée.
09:42Comme disait Boji, on parle des bateaux.
09:46Mais là, clairement, il y a beaucoup de bons bateaux.
09:49Des prétendants à la victoire en arrivant en Martinique.
09:55Le pronostic est difficile à faire.
09:57Et donc, clairement, c'est les duos qui arriveront à faire la différence pour arriver devant.
10:03C'est clairement, nous, l'envie qu'on a.
10:06On sait qu'on a un bon duo, un bon bateau, une bonne équipe.
10:10Et c'est vrai qu'on a eu un début de saison aussi compliqué.
10:18Mais en même temps, on a eu énormément d'apprentissage.
10:21On s'est découvert avec Boji.
10:23Et on sait qu'on peut gagner.
10:26On sait qu'on a les moyens de le faire maintenant.
10:29Et voilà, il faut réussir à transformer ça.
10:31Et ouais, c'est clairement l'objectif.
10:34Moi, il est là, quoi.
10:35Il est de naviguer aux avant-postes, devant.
10:37Après, on est plein à pouvoir le faire, quoi.
10:40Mais c'est ça qui est chouette aussi, quoi.
10:42Et c'est pour ça que les victoires sont belles.
10:44Justement, sur cette concurrence, ce niveau sportif,
10:47raconte-nous un peu, toi, ton feeling sur cette classe
10:50que tu découvres de l'intérieur.
10:52Ouais, bah...
10:54Ouais, une des choses qui me fascinait cette classe, c'était ça,
10:58de pouvoir se confronter avec des gens
11:01qui sont réputés quand même comme un peu les plus forts dans ce milieu.
11:06Du coup, effectivement, ça fait super envie et super plaisir
11:09de pouvoir être là et concourir avec tout ce skipper hyper talentueux.
11:13Heureusement, le plus fort, il est avec moi.
11:16Mais bon, il...
11:18Je ne sais pas si un Italien a déjà gagné la course.
11:21Un Imoka ?
11:22Un Imoka, non, on est deux.
11:24Un Italien va gagner un Imoka, non.
11:26Mais je n'y ai pas pensé.
11:29Ouais, ouais.
11:30C'est sympa.
11:31Ouais.
11:32Parce qu'en termes de victoire consécutive, là, tu as un client quand même.
11:35Il y a deux déjà et jamais 203.
11:39Ouais, ouais.
11:41Après, moi franchement, c'est vraiment le...
11:44Je n'y vais pas pour ça.
11:46Je prends les courses les unes après les autres.
11:49Et oui, certes, peut-être ça peut en faire trois, mais c'est pas...
11:54L'envie, c'est juste de régater, bien régater et essayer de naviguer et finir devant, quoi.
12:05C'est aussi ça, moi, qui m'anime dans cette classe et de le faire avec ce niveau-là de marins et de bateaux.
12:11C'est...
12:12Ouais, c'est...
12:13C'est...
12:14C'est...
12:15C'est ce qu'on a envie de faire, quoi.
12:17Eh bien, bonne course.
12:18Bah, merci beaucoup.
12:19Bah, merci beaucoup.
12:20C'est...
12:21C'est...
12:22C'est...
12:23C'est...
12:24C'est...
12:25C'est...
12:26C'est...
12:27C'est...
12:28C'est...
