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  • il y a 21 heures
70% des nouveaux cas de diabète de type 2 sont dûs à l’alimentation et notamment à cause des produits ultra-transformés.
Les étiquettes alimentaires sur les paquets de céréales, les bouteilles de jus, les barquettes de plats préparés sont censées nous informer... mais souvent, elles nous perdent. 
Derrière un vocabulaire parfois opaque, une liste d’ingrédients à rallonge, ou un Nutri-Score coloré, que sait-on vraiment de ce que l’on consomme ? 
On en parle avec nos invités :
- Annabelle Schachmes : journaliste culinaire diagnostiquée diabétique de type 2 sur le tard, elle en a fait un livre de recettes, “Diabète et coups de fourchette”

- Antoine Flahault, Professeur de Médecine à l'Université Paris Cité - Médecin épidémiologiste

« On vous en dit + », c’est tous les jeudis à 18h30 sur 20 Minutes TV.
Une émission présentée par Noham Huclin, disponible sur le canal 32 de la TNT en Île-de-France, sur les box partout en France (Free : 910, Orange : 349, Bouygues : 300;  SFR : 461)  et sur 20minutes.tv (http://20minutes.tv)

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Transcription
00:00La charcuterie, les légumes en conserve, les plats préparés, les carottes râpées, les lasagnes, les sauces, les vinaigrettes industrielles.
00:07Les sucres cachés sont-ils absolument partout dans nos supermarchés ?
00:12Parfois il y a même la mention bio sur l'emballage.
00:14Et pourtant, qu'ils s'appellent dextrose ou sirop de glucose, on en trouve plus de 10 grammes dans ces produits considérés comme moins chers en grande surface.
00:23Ce sont donc les clients les moins fortunés qui se tourneront vers ce genre de produit et qui pourraient bien développer à terme des maladies pernicieuses.
00:32Comment enrayer ce phénomène ? Quels produits éviter ?
00:35Aujourd'hui, on vous en dit plus sur les sucres cachés sur 20 minutes TV.
00:5370% des nouveaux cas de diabète de type 2 sont dus à l'alimentation et notamment à cause des produits ultra transformés.
01:03Les étiquettes alimentaires sur les paquets de céréales, les bouteilles de jus, les barquettes de plats préparés sont censées nous informer.
01:10Mais souvent, elles nous perdent.
01:13Vous allez le voir, c'est ce que vous nous dites dans un micro-trottoir tout à l'heure dans l'émission.
01:17Derrière, un vocabulaire parfois opaque, une liste d'ingrédients à rallonge ou un Nutri-Score coloré.
01:24Que sait-on vraiment de ce que l'on consomme ?
01:27On en parle avec nos invités en plateau.
01:30À mes côtés, Annabelle, vous êtes journaliste cuisinière.
01:34Journaliste cuisinière, journaliste culinaire.
01:37Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
01:39Journaliste culinaire diabétique de type 2.
01:44Sur le tard, d'ailleurs, vous allez nous l'expliquer dans un instant.
01:49Vous faites des livres également, notamment celui qu'on va voir dans l'émission Diabète de type 2 aux éditions Hachette.
01:57On en parlera ensemble.
01:57Merci d'être avec nous.
01:59Merci à vous.
02:00Antoine Flao, juste en face, à mes côtés également.
02:03Vous êtes professeur à l'Université de médecine de Paris-Cité, médecin épidémiologiste.
02:10Je savais que j'allais riper sur ce mot.
02:13Vous allez nous parler, on va prendre un peu plus de hauteur avec vous sur toutes ces notions de sucre caché, de bon et de mauvais sucre.
02:21Vous avez également écrit un livre qui s'appelle « Prévenez-moi » aux éditions Robert Laffont.
02:25On en parlera dans un instant également.
02:26Merci à vous deux d'être avec nous.
02:29Nutrition, la face cachée des étiquettes, on vous en dit plus.
02:32Et avant d'aller plus loin, nous avons voulu savoir est-ce que les étiquettes influencent vos achats ?
02:41Est-ce que vous les lisez ?
02:42Vos réponses au micro d'Hugo Valentin.
02:44Pour vérifier qu'il n'y ait pas des choses un peu mauvaises pour la santé justement, pour faire attention qu'il n'y ait pas trop d'additifs, trop de trucs qui ne vont justement pas être bons pour la santé.
02:52Du coup, c'est plus le Nutri-Score que je vais regarder et je fais un peu confiance aveuglément, ce qui n'est peut-être pas une bonne chose, je ne sais pas.
02:56Je pense qu'on devrait, ça c'est peut-être aussi un sujet d'éducation, mais qu'on devrait être plus conscient de quelle répartition des macronutriments on devrait avoir, quel pourcentage de protéines, quel pourcentage de glucides.
03:09Il y a plein de gens qui ne savent pas par exemple qu'à partir de 25-30 ans, on commence à perdre énormément de muscles en fait.
03:16Et c'est ce qui fait que notre métabolisme diminue beaucoup et que du coup on commence à beaucoup grossir sans se rendre compte juste parce qu'on est en train de perdre des muscles et qu'on ne consomme pas assez de protéines.
03:23Donc je pense que c'est un vrai enjeu de société en fait, de savoir mieux s'alimenter.
03:28Ah bah parce qu'en ce moment, il y a pas mal de produits chimiques ajoutés, des produits qui ne sont pas forcément naturels et pas bons pour la santé.
03:35Donc c'est important de regarder ce qu'on achète, ce qu'on mange.
03:38Moi je regarde souvent si c'est des aliments naturels, s'il n'y a pas trop de... s'il y a des mots que je ne comprends pas, généralement j'évite.
03:44Des colorants, des conservateurs, des trucs ou des sucres.
03:48Je regarde aussi la quantité d'ingrédients qu'il y a, genre si je vois que le sucre est en première position, j'évite.
03:55Je travaille en cuisine, du coup pour moi c'est super important la liste des ingrédients qu'il y a dans chaque produit transformé, du coup ça s'appelle des produits transformés.
04:03En tant que cuisinière, j'aime bien savoir exactement ce que j'ai mis dans mon assiette, exactement quel produit.
04:09Je préfère dire qu'à mon client ou à la personne qui mange, j'ai utilisé ce produit, du coup je sais ce qu'il y a à l'intérieur, je sais s'il est bon pour vous, je sais s'il n'est pas bon pour vous.
04:18Vous l'avez entendu, les réponses sont assez partagées.
04:21Certains à vous ne jamais regardent, d'autres vérifient systématiquement le taux de sucre ou encore la présence d'additifs ou même le fameux Nutri-Score.
04:29On entendra d'ailleurs vos témoignages au sujet du Nutri-Score dans un instant, mais ces impressions reflètent une réalité beaucoup plus large, plus la moitié des Français rapportent lire pendant leurs courses les étiquettes et les emballages régulièrement.
04:42Et 94% au moins de temps en temps, d'après une étude du baromètre de l'esprit critique, quant au Nutri-Score, bien qu'il soit censé orienter vers des choix plus sains, il reste controversé.
04:54Pourquoi ? Eh bien parce qu'un plat préparé classé A peut contenir des additifs et un camembert, par exemple, classé E, peut rester un aliment brut et peut transformer.
05:04C'est là toute la limite du système. Et vous, dans quelle mesure le Nutri-Score est important et oriente vos choix, vos réponses ?
05:10Moi, je fais confiance, mais je ne sais pas si on peut faire confiance vraiment s'ils disent A. Est-ce que c'est illégal pour eux de mettre des trucs ?
05:16Mais je me dis que ça englobe plus, ça fait un genre de résumé en mode c'est bon, c'est A, c'est OK, c'est B, c'est un peu moins.
05:21Et après, dès que ça part plus loin, ce n'est pas bien, il ne faut pas.
05:24Je pense que c'est important lorsqu'on sait qu'on prend des produits pas fous, par exemple du Nutella ou des céréales.
05:32Je pense que de ce point de vue-là, comparer au sein d'une même catégorie d'aliments, ça va être important.
05:37Parce que là, en fait, tu vois qu'un certain aliment va contenir de l'huile de palme et de ce fait, va avoir un Nutri-Score qui n'est pas ouf du tout.
05:44Alors que tu vas en avoir d'autres qui vont être plus bio et qui vont avoir un meilleur Nutri-Score.
05:49Mais en revanche, comparer de l'huile d'olive et des Chocapic, ça n'a pas trop de sens.
05:54Forcément, plus la lettre va être vers le E, et moins ça sera de la bonne qualité.
06:00Donc il vaut mieux se rapprocher du A pour manger des aliments, pour être en meilleure santé.
06:05Bon après, de temps en temps, si on mange des E, des D ou des C, ce n'est pas très grave.
06:11Mais il ne faut pas manger que de ça.
06:14Je sais que des fois, il ne faut pas forcément toujours faire confiance au Nutri-Score parce que ça correspond à...
06:22Le beurre, ça va être très très bas alors qu'en soi, ce n'est pas forcément un mauvais produit.
06:27Je sais que c'est un peu compliqué de calculer le Nutri-Score.
06:30C'est un peu plus compliqué, c'est comme dire que quelque chose est bio.
06:34En vrai, c'est très très compliqué.
06:36Le Nutri-Score, je sais qu'il change les notations, elles changent.
06:39Plein de choses varient selon le Nutri-Score.
06:43Du coup, je sais que des fois, la notation n'est pas vraiment la notation.
06:45Je sais que des fois, la note n'est pas forcément la note.
06:48Du coup, pour moi, regarder ce qu'il y a là, important.
06:51Et moi, je sais que du coup, les produits que je suis censée utiliser, ce qui est bien, ce qui est bon, ce qui n'est pas bon.
06:56C'est plus important pour moi de regarder ça que regarder le Nutri-Score.
06:59On va faire le tri dans tout ça.
07:00Le Nutri-Score a deux objectifs principaux.
07:03Le premier, informer les consommateurs de manière claire et transparente sur la qualité nutritionnelle des produits.
07:08Et le deuxième, encourager les professionnels à améliorer la composition de leurs produits en attribuant un score allant de A pour la meilleure qualité nutritionnelle à E pour la moins bonne.
07:18Vous le voyez d'ailleurs sur l'étiquette qui apparaît.
07:21Alors, pourquoi le Nutri-Score a été controversé ?
07:24Eh bien, parce qu'il ne prend pas en compte la qualité des aliments, seulement leur composition nutritionnelle pour 100 grammes ou 100 millilitres de gras, de sel, de sucre, de fibres par exemple.
07:34Résultat, eh bien, un plat ultra transformé pouvait obtenir un A vert, tandis qu'un fromage ou de l'huile d'olive, pourtant naturel, pouvait être mal noté D ou E, car riche en gras ou en sel.
07:46Cela a créé la confusion, surtout chez les producteurs d'aliments traditionnels comme les fromagers.
07:51Alors, le Nutri-Score a été mis à jour pour mieux pénaliser les produits sucrés ou ultra transformés et mieux valoriser les aliments bruts et riches en bons nutriments comme les légumineuses par exemple ou certaines huiles végétales.
08:04Depuis le 16 mars 2025, d'ailleurs, les entreprises disposent d'un délai de deux ans pour appliquer le nouveau Nutri-Score sur les emballages.
08:12L'encadré, nouveau calcul, vous le voyez sur l'étiquette qui va s'afficher, a été créé afin d'indiquer clairement les produits dont le score est calculé avec le nouveau Nutri-Score.
08:23L'objectif est de le rendre plus cohérent avec les recommandations de santé publique et plus utile pour les consommateurs.
08:31Alors, que faut-il retenir de tout ça ?
08:34Eh bien, lire une étiquette, ce n'est pas seulement chercher un A vert ou fuir les E, on en parlera sûrement dans un instant.
08:40C'est surtout comprendre les ingrédients, repérer les pièges marketing comme le sans-sucre ajouté par exemple ou le naturel.
08:48Et c'est surtout reprendre le pouvoir sur ce qu'on met dans notre corps, dans un monde saturé d'ultra transformé.
08:54L'étiquette est un bouclier, encore faut-il savoir s'en servir.
09:01Et on va continuer d'en parler évidemment avec nos invités.
09:05Et Annabelle, journaliste spécialisée dans la gastronomie, écrit des livres de recettes jusqu'au jour où elle apprend qu'elle est atteinte de diabète.
09:15Hors de question pour elle, vous allez le voir, d'abandonner son métier, de renoncer au plaisir de la table ou de s'imposer des régimes stricts.
09:22Elle a donc développé ses propres méthodes pour apprivoiser la maladie tout en conservant le goût du bon.
09:28Aujourd'hui, elle partage ses conseils pratiques pour vivre sereinement avec un diabète de type 2.
09:34On en parle tout de suite.
09:37Annabelle, est-ce que j'ai tout bon dans tout ce que je viens de dire ?
09:39Mon nom de famille, c'est Chakmes.
09:42Chakmes, j'ai oublié de prononcer tout à l'heure et j'ai encore oublié.
09:44Là encore aussi.
09:45Voilà, donc Annabelle Chakmes, que je vous présente.
09:48Merci d'être avec nous, Annabelle.
09:51Alors, je le disais, vous, votre diabète a été diagnostiqué sur le tard.
09:56Tout à fait.
09:56Ça s'est passé comment ?
09:57Alors, ma maman a fait un AVC et quand elle est sortie de l'hôpital, j'en ai profité pour lui faire faire un bilan sanguin.
10:06Et de fait, j'ai également fait un bilan sanguin.
10:08Le laboratoire m'a appelée en fin de journée.
10:12Donc, j'ai eu très peur parce que j'ai cru que c'était pour elle.
10:14Et pas du tout.
10:15En fait, c'était pour moi.
10:16J'avais 11,6 d'hémoglobine glycée, ce qui est très, très haut.
10:20En fait, l'hémoglobine glycée, c'est une sorte de moyenne de votre diabète sur les trois derniers mois.
10:25D'accord.
10:25Et j'avais 3,60 g à jeun, ce qui est vraiment beaucoup.
10:30Les deux, c'était beaucoup trop, mais beaucoup, gravement trop.
10:34D'accord.
10:34Donc, ils m'ont demandé de venir tout de suite et j'ai été chez mon généraliste.
10:40Enfin, tout s'était enchaîné très, très vite.
10:42Là, j'imagine que c'est le choc pour vous qui adorait manger, cuisiner.
10:47Vous écrivez, vous faites des livres de recettes.
10:49C'est un choc brutal, j'imagine, non ?
10:51Alors, c'est un choc brutal, oui et non, parce que mon grand-père était diabétique.
10:56Donc, j'avais en tête qu'un jour, ça me tomberait dessus.
10:59Il y a eu des signes avant-coureurs.
11:02J'avais fait des prises de sang où j'étais limite et je l'ai pris un petit peu à la légère.
11:07Donc, je me suis dit que le choc de voir ma maman faire un AVC m'avait, de fait, déclenché ce qui était latent depuis des années.
11:17D'accord.
11:17Est-ce que vous avez pensé changer de métier, par exemple ?
11:20Oui, j'ai appelé, enfin, quand on m'a annoncé mon diabète, j'ai appelé un ami qui est un grand pâtissier.
11:25Je lui ai dit, écoute, ça y est, c'est la fin, ça y est, c'est pas grave, tant pis.
11:30Je vais faire autre chose.
11:30Je vais faire autre chose.
11:31Il m'a dit, va t'aérer, va marcher un peu, reviens dans 10 minutes, ça ira mieux.
11:36Oui, parce que…
11:37Oui, oui, bien sûr, parce que je n'avais, en fait, autant je voyais, et puis surtout, j'avais une vision très archaïque du diabète.
11:43Je voyais mon grand-père, il y a 30 ans, avec un diabète, et je ne vis pas du tout ma pathologie de la même manière que la sienne.
11:49Les traitements ont changé, l'accompagnement a changé.
11:50Tout, tout a changé, tout a changé.
11:52La compréhension que les gens ont, tout a changé.
11:56Donc, du coup, la bonne nouvelle, c'est que vous n'avez pas arrêté votre métier.
11:59Non.
11:59En revanche, vous avez modifié votre façon de vivre avec le diabète, donc ?
12:05Oui, en fait, j'ai adapté plein de choses, mais en fait, vous savez, c'est ce que j'ai déjà dit en interview,
12:13en fait, le diabète, c'est comme si vous étiez muté au Japon sans savoir parler japonais.
12:19C'est-à-dire qu'au début, vous êtes dans une angoisse de vous dire « jamais ça n'arrivera, jamais je pourrai, jamais ça va être une catastrophe, ça va être un enfer et tout ».
12:27Et quand on commence à parler de plus en plus la langue couramment, ce n'est pas un vrai problème.
12:33Donc, je n'ai pas aujourd'hui le sentiment que ma vie est transformée.
12:38J'ai pris de nouvelles habitudes de vie et des nouvelles habitudes nutritionnelles et des choses comme ça,
12:44mais je n'ai pas le sentiment que ma vie est en…
12:49Enfin, en tout cas, je ne voulais pas…
12:50En plus, je ne voulais pas avoir ce sentiment-là.
12:53Du coup, est-ce que, comme les personnes qu'on a vues dans le micro-trottoir,
12:58est-ce que vous regardez les étiquettes pour voir…
13:00Toujours.
13:01Ah oui ?
13:01Vous analysez chaque étiquette ?
13:03Non, je n'analyse pas, mais il y a des choses…
13:06J'ai beaucoup de mal avec les choses qui donnent le sentiment d'être bon pour la santé.
13:13Parce que souvent, quand on regarde de plus près, c'est en balottage de vérité.
13:18C'est-à-dire que ce n'est pas totalement faux, mais ce n'est pas totalement vrai.
13:22Donc, je pense que pour bien vivre ce type de pathologie, il faut mieux être sachant qu'ignorant.
13:29Et c'est en ça que je regarde les étiquettes.
13:34Alors, par exemple, vous voyez les sauces tomates, les trucs comme ça,
13:37il vaut mieux les regarder vraiment clairement, les étiquettes.
13:40Parce qu'il y a des aliments comme ça dans lesquels vous ne pensiez pas qu'il y avait du sucre,
13:43alors qu'en fait, il y en a, par exemple.
13:45On sait que ce n'est pas bon pour le théâtre.
13:46Par exemple, quelque chose de très précis dans mon quotidien,
13:53des sushis vont avoir un million de fois plus d'impact sur ma glycémie
13:58qu'une tarte aux fraises.
14:00D'accord.
14:01Alors qu'on pense que c'est plus sain, justement, le sushi.
14:03Oui, mais les glucides du riz vont avoir un effet plus long
14:07qu'un sucre rapide d'une tarte aux fraises.
14:10C'est moins grave pour moi de manger une tarte aux fraises qu'un plateau de sushi.
14:14D'accord.
14:15Mais alors, comment on fait au quotidien pour savoir ce qu'on mange,
14:19si c'est bon, si ce n'est pas bon ?
14:21Parce que vous dites qu'il faut quand même savoir les analyser, les étiquettes,
14:23il faut savoir ce qu'on met dans son assiette.
14:25En fait, tout va être différent selon le diabétique que vous avez face à vous.
14:31Ce qui va avoir un impact pour moi ne va pas en avoir pour quelqu'un d'autre.
14:34Donc, en réalité, ce que j'aurais envie de conseiller,
14:37et c'est là où c'est un peu compliqué,
14:39c'est qu'au début, peut-être les six premiers mois de votre diabète,
14:42c'est long, mais au moins, on arrive à mieux comprendre les effets de chaque chose.
14:46C'est de se piquer avant et après avoir mangé,
14:49parce qu'on sait d'où on part, on sait où on arrive.
14:52Et ça donne une cartographie plus ou moins juste
14:55de ce qui a un impact sur notre glycémie.
14:58Et après, on sait que si on prend ça, ça va aller trop loin, trop vite.
15:02Mais si on fait une hypo, on peut prendre telle ou telle chose.
15:05Et le problème, qui est un peu pervers,
15:07c'est que moi, j'aurais tendance à, la première année de diabète,
15:11donner accès aux gens, aux capteurs de glycémie.
15:15Mais c'est des choses qui coûtent très, très cher
15:17et qui ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale
15:19si vous n'êtes pas insulino-dépendant.
15:22En revanche, c'est quelque chose qui serait extrêmement utile
15:25à un nouveau diabétique.
15:27Donc c'est peut-être quelque chose à faire réfléchir
15:30au ministère de la Santé.
15:32– Et alors, autre question,
15:35est-ce qu'on peut éviter le diabète
15:38si on fait attention à tous ces sucres,
15:40si on fait attention au sucre caché aussi dans les aliments ?
15:44Est-ce qu'on pourrait l'éviter ?
15:45Ou par exemple, vous, c'était inévitable ?
15:47– Alors, je pense que moi, c'était inévitable
15:49parce que mon hygiène de vie, c'était n'importe quoi.
15:52– D'accord.
15:52– Non seulement, je ne faisais pas attention,
15:54mais je ne faisais pas attention à outrance.
15:58L'éviter, je ne suis pas médecin,
16:00donc je ne saurais pas vous dire.
16:01– Eh bien, on vous posera la question juste après.
16:03– Mais en tout cas, dans mon cas précis,
16:07je suis quand même lucide sur ma façon de gérer ma vie
16:10et je pense qu'à terme, c'était quelque chose qui devait arriver, oui.
16:14– Qu'est-ce que vous pensez alors des produits, par exemple,
16:15sur lesquels c'est écrit sans sucre ajouté
16:17ou 30% de sucre en moins ?
16:21Est-ce que je peux faire confiance à ces produits ?
16:23– Non, vous ne pouvez pas faire confiance à ces produits.
16:26Pour moi, par exemple, moi, ça m'énerve au point
16:29que je fais des stories Instagram qui les dénoncent
16:32à chaque fois que j'en trouve.
16:32parce que ça m'agace d'une force qui…
16:35En fait, pour vendre, on est capable d'atteindre la santé des gens
16:44et ça, ça m'agace.
16:46Vous voyez, quand vous achetez une soupe pré-préparée en bocal
16:49et que vous voyez qu'au final, il y a 17% de sucre, de glucides,
16:55parce que les glucides au global, ce n'est pas possible en vérité.
16:59Ce n'est pas possible.
17:00Quand une marque me contacte pour être ambassadrice
17:04de gâteaux pour diabétiques
17:06et que je vois qu'il y a 30% de glucides dans le gâteau,
17:11en fait, un gâteau, par essence même, c'est de la farine.
17:15Donc, ça ne pourra jamais être bon pour les diabétiques,
17:18quoi qu'il arrive, même si on baisse les sucres et tout.
17:20Enfin, je veux dire, c'est de la farine.
17:23La base même est un…
17:25Donc, c'est comme les pâtes.
17:26Les pâtes, ça n'est que de la farine.
17:28Ça ne pourra jamais être bon pour moi.
17:29Donc, je sais comment faire pour les manger,
17:31mais je ne peux pas me dire que c'est une bonne chose.
17:35Et donc, ça, vous en parlez dans votre liste « Diabète de type 2 ».
17:38Exactement.
17:39On continue de parler avec vous dans un instant,
17:41mais d'abord, on va regarder un reportage,
17:43parce qu'on parle des étiquettes pleines de termes complexes
17:47qui ont tendance à plus nous faire douter
17:50de tous les produits,
17:51qui a nous rassuré, nous orienté sur ce que l'on doit acheter.
17:53C'est dans ce contexte, on l'a vu tout à l'heure,
17:56qu'a été créé le Nutri-Score.
17:58Il est appliqué dans 7 pays d'Europe
17:59et d'autres modèles de calcul existent, bien sûr, dans le monde.
18:01Mais qui les utilise et sont-ils vraiment efficaces ?
18:05Un reportage de Hugo Valentin.
18:06Bien s'alimenter relève du défi.
18:09Trouver des aliments sans trop de sucre ou de gras ajoutés
18:12est assez laborieux.
18:13Elisabeth, une étudiante de 20 ans,
18:15nous explique comment elle utilise le Nutri-Score
18:17pour faire des courses équilibrées.
18:19On voit qu'on a un Nutri-Score assez bon,
18:22même excellent, je dirais,
18:23parce que c'est le A, le meilleur qu'on puisse avoir.
18:26Ça fait à peu près deux ans, je dirais,
18:29que je me suis mis au Nutri-Score A-B.
18:31En fait, tout simplement, quand j'ai commencé mes études,
18:33là, j'entends ma troisième année.
18:34Et c'est là où, vraiment, je me suis reposée un peu la question
18:38de mon alimentation, comment je mangeais,
18:41le mode de vie que je voulais, en fait, entretenir.
18:44J'ai vraiment remarqué un changement au niveau de ma santé, en fait,
18:47où, à ce moment-là, je me suis remise en question.
18:51Je me suis dit, mais quel aliment, en fait,
18:54pour faire que je me sentirais sûrement mieux au quotidien
18:56et plus on a des conditions, en fait, avec moi-même.
18:59Et, bah, niveau santé, oui.
19:00Alors, franchement, à côté de ça, je fais pas mal de sport.
19:02Donc, je me sens plus sereine, plus saine aussi dans mon corps.
19:07Au niveau financier, je constate pas forcément un grand, grand changement.
19:11Très honnêtement, on retrouve à peu près les mêmes prix.
19:13C'est pas non plus extraordinaire.
19:15Le Nutri-Score, ou les applications comme Yuka et Open Food Facts,
19:19peuvent sembler à première vue être la solution simple pour une bonne alimentation.
19:23Cependant, derrière les calculs de Nutri-Score, se cachent des imprécisions.
19:27Anthony Fardel et détaillent avec nous.
19:29Le Nutri-Score et les autres scores comme le Health Star Rating,
19:32l'Avening System en Australie, ils prennent les sucres totaux.
19:35En fait, ce qu'il faudrait prendre, c'est des sucres ajoutés, pas les totaux.
19:40Un aliment sain n'est pas un aliment équilibré d'un point de vue nutritionnel
19:44parce que ça n'existe pas par le lait maternel.
19:46Donc, tous les aliments sont déséquilibrés.
19:49C'est pour ça qu'on dit de manger varié.
19:50En fait, ce qu'il faut regarder, c'est la qualité des ingrédients.
19:53Est-ce que les ingrédients qui composent cet aliment sont ultra-transformés ou ne le sont pas ?
19:57Est-ce que ce sont des marqueurs d'ultra-transformation ou pas ?
20:00Donc, effectivement, même dans les Nutri-Score AB,
20:02mais on avait aussi fait ce travail avec des autres scores dans le monde,
20:06on peut avoir une quantité importante d'aliments ultra-transformés bien notés.
20:10Ce qui est assez logique puisque ce qui compte, c'est le degré de transformation.
20:13Il n'est pas pris en compte par les scores de composition.
20:16Les étiquettes sont compliquées à lire
20:18et les scores nutritionnels sont incomplets.
20:21Alors, rien ne sert de se prendre la tête pour chaque aliment.
20:24Le but, en se nourrissant, est avant tout de manger équilibré de manière générale
20:27et surtout de se faire plaisir.
20:29Alors, comment distinguer les bons des mauvais sucres ?
20:35Quelles alternatives privilégier et quels bénéfices concrets apportent une alimentation plus sobre en sucre ajouté ?
20:40On en parle avec notre invité.
20:45Antoine, il va falloir que vous nous aidiez quand même dans tout ce qu'on vient d'entendre depuis le début de l'émission.
20:50Quand on parle de sucre ajouté, déjà, on parle de quoi ?
20:56Alors déjà, il faut savoir que notre alimentation est pour 50%, voire même 55% à base de sucre.
21:04Donc, le sucre n'est pas le diable.
21:06On a besoin de sucre.
21:07Il en faut.
21:08Il en faut.
21:08C'est du carburant pour le corps.
21:10C'est le carburant.
21:10C'est un des carburants essentiels pour les cellules, y compris les cellules du cerveau, etc.
21:15Donc, on ne va pas faire une guerre contre le sucre.
21:18Il va falloir choisir les bons sucres et essayer d'éviter, ou ce qui a été dit très bien dans le reportage,
21:24de limiter les mauvais sucres.
21:28Donc, quand on parle de sucre ajouté, c'est qu'on voit qu'on a une industrie agroalimentaire.
21:32Vous savez, l'industrie agroalimentaire, c'est des milliards de dollars, d'euros, de chiffres d'affaires chaque année.
21:40Donc, c'est très puissant.
21:42C'est des lobbies très puissants aussi qui ont tendance à influencer un petit peu nos consommations.
21:47Et ils fabriquent des produits ultra transformés.
21:51Et certains de ces produits ultra transformés sont tellement ultra transformés
21:54que quand vous les regardez, vous êtes incapable de dire ce qu'il y a dedans.
21:59Déjà, ça, c'est mauvais signe.
22:00Je pense qu'il faudrait éliminer ça de son alimentation.
22:02C'est quand on n'est pas capable de dire là, il y a un peu de saumon ou de poulet
22:06ou d'aiguillettes de poulet ou des haricots verts.
22:08Si on est capable de lister les aliments comme ça, sans lire d'étiquette,
22:12je reconnais au moins ce qu'il y a dans mon assiette, c'est déjà bon signe.
22:15C'est un bon signe.
22:16Ensuite, le Nutri-Score, il ne faut pas être trop perfectionniste.
22:20Bien sûr, il y a des réserves et des limites, mais c'est extrêmement utile.
22:25Et on a pu montrer par des études scientifiques que ceux qui regardaient le Nutri-Score
22:29pour choisir leurs aliments, sans aucune injonction,
22:33ceux qui regardaient le Nutri-Score avaient moins souvent des diabètes,
22:38ou quand ils avaient le diabète, ça s'améliorait, avaient une meilleure santé,
22:43de meilleure glycémie, de meilleur taux de cholestérol, etc.
22:47C'était bon contre les maladies cardiovasculaires.
22:49Parce qu'en fait, les sucres, notamment les sucres ajoutés,
22:53ces mauvais sucres dont on est en train de parler,
22:56ça cause un certain nombre de problèmes de santé.
23:00– Lesquels par exemple ?
23:02– Ça commence par la carie dentaire déjà.
23:04Vous savez, souvent, les dentistes sont un peu parfois très technocentrés,
23:09obsédés par l'idée de vous polir vos dents, etc.
23:16En fait, ce qui est quand même très très important, déjà, c'est de manger sainement, pour les dents.
23:21Bon, puis après, ces sucres, on les absorbe, ça peut donner des diabètes,
23:25des maladies cardiovasculaires, ça peut aussi donner des cancers,
23:30ça aussi a une action sur le moral.
23:33Donc finalement, beaucoup de nos…
23:36Bon, après, il y a des maladies du foie qui sont liées au sucre, sans alcool.
23:40Donc quelque part, voilà, on a un régime très riche en sucre,
23:44il ne faut pas qu'il le soit trop, et puis il faut essayer d'arriver à choisir
23:48ce qu'on appelle les bons sucres par rapport aux mauvais.
23:50– Alors, avant de vous poser cette question-là, tout à l'heure,
23:53justement, je posais la question à Annabelle,
23:54si j'arrête le sucre, les sucres ajoutés et les mauvais sucres,
23:59est-ce que ça peut éviter le diabète ou c'est plus complexe que ça ?
24:03– Alors, ce qui est vrai, c'est qu'on a essayé, en Suisse, dans le canton de Vaud,
24:10une équipe a essayé de, chez des gens qui avaient des pré-diabètes,
24:14c'est-à-dire qu'ils avaient des signes un peu pré-monitoires,
24:17tels qu'Annabelle en a parlé, du diabète,
24:20qui ont accepté de rentrer dans cette étude,
24:23on leur a dit, on va essayer de prévenir l'entrée dans le diabète
24:27par, justement, un régime, pas un régime alimentaire strict,
24:32pas l'époque d'autrefois, vraiment, mangez bien, faites-vous plaisir,
24:38mais choisissez, essayez de choisir les bons sucres des mauvais
24:42et puis aussi, faites de l'activité physique,
24:45marchez, l'un des meilleurs médicaments, marchez.
24:48Donc, bonne alimentation et exercice physique,
24:52on ne parle ni de sport, ni de régime draconien.
24:54– Le fait d'aller marcher, de bouger un peu.
24:56– Oui, faites-vous plaisir, c'est agréable de manger bien
25:00et de manger sain et de bouger et d'aller en plein air.
25:04Et rien qu'avec cela, on a permis de réduire considérablement
25:08l'entrée dans le diabète.
25:09Et chez ceux qui avaient un diabète,
25:11certains ont pu même rétrocéder leur diabète.
25:14Donc, le diabète n'est même pas une sorte de sentence
25:17qui va forcément empirer, par exemple, pas du tout.
25:22Pour beaucoup, pour 50% des diabétiques,
25:24donc on n'est pas sur des petits pourcentages,
25:26le diabète avait soit complètement régressé,
25:29c'est-à-dire que les gens étaient redevenus non diabétiques
25:31avec ces deux aspects-là,
25:34soit avaient considérablement reculé
25:37et ils avaient besoin de beaucoup moins de médicaments.
25:39Donc, si vous voulez, on peut…
25:41Et puis, il y avait une part incompressible de gens
25:44qui soit n'ont pas eu la possibilité, la volonté
25:47de suivre les conseils, personne n'est obligé,
25:50soit ne le pouvaient pas,
25:51soit parce que leur maladie était fortement dans leur gène aussi.
25:56On peut faire des choses, mais on a le génome
25:58qui aussi, malheureusement, peut nous impacter.
26:02Et donc, ceux-là ont dû rester avec leurs médicaments.
26:04La notion de plaisir, elle est très importante
26:06parce que ça veut dire que vous ne m'interdisez pas
26:08de manger une tartelette aux fraises dimanche en famille.
26:11Je peux la manger, c'est un problème.
26:12Je peux me permettre.
26:13Quand bien même mon médecin me l'interdirait,
26:15je peux vous jurer que je ne me l'interdirais pas personnellement.
26:19Vous savez, les Suédois, qui sont souvent considérés,
26:21comme beaucoup de Nordiques,
26:21parmi les pays qui ont les meilleures mesures de prévention,
26:25ont un mot en suédois qui se dit « lagom ».
26:28Et lagom, en suédois, je pourrais le traduire
26:31par « pas d'interdit, pas d'excès ».
26:33C'est-à-dire que l'idée n'est pas de dire
26:36« ne pas manger votre tartelette aux fraises ».
26:39On dit beaucoup qu'il faut manger moins de viande rouge aussi,
26:42moins de produits ultra-transformés, moins de viande rouge.
26:45C'est-à-dire, vous aimez la bonne entrecôte,
26:48la côte de bœuf, faites-vous plaisir.
26:51Mais pas d'excès, essayez d'éviter de faire ça tous les jours.
26:55Ce n'est peut-être pas obligatoire de manger ça tous les jours.
26:57On peut manger un peu plus de légumes,
27:00un peu plus de légumineuses, un peu plus de fruits,
27:04ce qu'on appelle les viandes blanches,
27:05du poulet, des poissons.
27:09C'est ça, la viande blanche, ce n'est pas culinaire,
27:10c'est diététique.
27:11C'est-à-dire que, je dirais, le veau,
27:15c'est de la viande rouge au sens diététique du terme,
27:17et puis le porc également, même s'il est blanc,
27:21une fois qu'il est dans l'assiette.
27:22– Même si c'est la couleur blanche, c'est considérable de la viande ?
27:23– Non, la viande blanche, c'est le poulet ou le poisson, on va dire.
27:26Les volailles, enfin, les volailles et les poissons.
27:27Eh bien, oui, mangez un peu plus de ça,
27:30vous ferez très plaisir, parce que ça peut être très bon.
27:31Et puis, il n'y a rien de meilleur
27:33que les petites aiguillettes de poulet
27:34avec de l'huile d'olive et des légumes.
27:38– Vous prêchez à convaincre, là.
27:39– Voilà. Et puis, de temps en temps,
27:41vous vous faites plaisir. C'est pareil pour la tarte aux fraises.
27:44– Mais là, de façon très simple,
27:46si on devait résumer pour les personnes qui nous regardent,
27:49comment je fais la différence quand je suis dans le magasin
27:51entre les bons et les mauvais sucres ?
27:53– Mais déjà, les produits ultra-transformés
27:57ajoutent du sucre partout.
27:59Et comme vous disiez dans votre reportage,
28:03en plus, les produits les plus accessibles
28:05et les moins chers sont très sucrés.
28:08De sucre ajouté.
28:09Donc, en fait, si vous êtes dans le magasin
28:12et que vous achetez des courgettes,
28:15des pommes de terre,
28:17des asperges,
28:19et que vous les coupez,
28:21les mettez dans votre poêle,
28:23ça va prendre un tout petit peu plus de temps.
28:25Mais au bout de 20 minutes ou 30 minutes,
28:27vous aurez un plat avec de l'huile d'olive
28:29qui sera parfait sur le plan diététique.
28:31Vous aurez beaucoup de glucides.
28:32Toujours vos 50% de glucides nécessaires,
28:34mais les bons glucides.
28:35Si vous prenez quelque chose
28:37qui est déjà tout empaqueté
28:39et que vous n'arrivez pas à savoir ce qu'il y a dedans,
28:41vous lisez sur l'étiquette qu'il y a des asperges,
28:43mais vous ne les voyez pas.
28:44Il n'y a pas du tout de couleur.
28:47Et le goût même.
28:49Et ce sera sucré
28:50parce que le sucre va vous donner une sorte d'addiction
28:53et que vous aurez envie d'en reprendre.
28:55Mais ce seront des produits,
28:57ou des chips,
28:58ou des choses qui sont des nuggets,
29:00beaucoup de choses
29:01dont on a vraiment du mal
29:03à se demander ce qu'il y a dedans.
29:05C'est comme ça.
29:06Prenez des produits le plus brut possible,
29:08ou s'ils sont transformés,
29:10des produits qui soient,
29:11vous le lisiez,
29:12des produits qui soient finalement reconnaissables
29:17et de temps en temps,
29:20vous aurez envie de vous prendre
29:21parce que ça vous fait plaisir,
29:22un hamburger sous cellophane.
29:24Ça, ça me fait plaisir.
29:27Vraiment.
29:28Parce que c'est tellement bon,
29:28un bon hamburger.
29:30Ça peut être très bon.
29:30Je ne prends pas ce sous les fans quand même,
29:32mais c'est très très bon.
29:34Un mot sur votre livre.
29:36Donc, prévenez-moi.
29:37Aux éditions Robert Laffont,
29:38pourquoi prévenez-moi ?
29:40Alors, moi j'ai voulu faire
29:41un roman de la prévention.
29:43C'est-à-dire que le problème,
29:46il y a plusieurs problèmes dans la prévention.
29:48C'est que c'est souvent un peu austère,
29:49un peu triste, un peu dur
29:51quand on assène des mesures,
29:55des restrictions, des régimes.
29:56Enfin, toute la panoplie même du langage est difficile.
30:00Donc, j'ai voulu essayer de faire évoluer
30:02une famille, des amis
30:03qui ont des âges différents,
30:06toute petite enfance,
30:07jusqu'à vraiment des gens très très âgés.
30:09Et puis les gens très âgés,
30:10j'ai une lucette, elle est centenaire.
30:12On va fêter son anniversaire dans le livre.
30:14Et elle est très gaie.
30:16C'est une militante.
30:18Elle a un passé de militant communiste.
30:19Mais enfin, vous savez, elle est très...
30:23D'ailleurs, elle agit pour le climat.
30:25Et vous savez que bien manger,
30:26on ne se rend pas compte,
30:27mais 37% des émissions de gaz à effet de serre,
30:30c'est le secteur agroalimentaire.
30:33Et 80% de ça, c'est le bétail.
30:35Donc, elle nous le rappelle.
30:37Voilà, elle dit...
30:38Mais bon.
30:38Donc, je pense que ce qu'il faut,
30:40c'est faire passer les messages
30:41d'une façon qui ne soit pas trop anxiogène
30:44et pas trop restrictive, d'une part.
30:47Puis l'autre problème, l'autre gros problème,
30:49c'est que, vous l'avez tout à fait signalé,
30:52c'est le côté, le gradient social,
30:54c'est-à-dire le fait que les gens qui sont aisés
30:56et qui sont instruits, eux, ils connaissent tout ça.
30:59Ils n'ont pas tellement besoin de tout ça,
31:01qu'on leur dise.
31:02Ils le comprennent bien, ils le connaissent.
31:03Et ils ont accès.
31:04Ils ont accès aux produits, aux fruits de mer.
31:07Voilà, le kilo de langoustine,
31:08ce n'est pas du tout la même chose que le kilo de chips.
31:10Et donc, je pense qu'il y a des pouvoirs publics
31:14qui ont à faire attention,
31:15à se dire comment faire pour que
31:17ce qu'on dit en ce moment ici,
31:20ce que l'on recommande,
31:21puisse être accessible aux gens
31:22qui ont le moins d'éducation
31:24et le moins de revenus.
31:26Merci beaucoup d'être revenus tous les deux.
31:29Donc, Antoine Mouflao, on rappelle votre livre.
31:31« Prévenez-moi » aux éditions Robert Laffont.
31:34Annabelle Chacmès,
31:35n'oublie pas notre famille cette fois,
31:37« Diabète de type 2 » aux éditions Hachette.
31:41Merci en bonne fois à tous les deux.
31:43Merci.
31:43Je vous propose maintenant quelques mots
31:46pour aller plus loin.
31:49C'est tout.
31:50Pour aller plus loin,
31:51donc, méfiez-vous des listes d'ingrédients
31:55à rallonge et des noms finissants par ose,
31:58par exemple, glucose, fructose, polydextrose.
32:01On aurait pu expliquer tous ces mots,
32:02mais on n'a pas eu le temps.
32:04Lisez toute la synthèse, si vous voulez,
32:06sur le site de Foodwatch.
32:08Vous aurez toutes les informations.
32:10Privilégiez les produits labellisés
32:12Nutri-Score A ou B.
32:14N'hésitez pas à comparer un même produit.
32:17Attention, il faut quand même se faire plaisir.
32:19Parfois, on l'a dit tout à l'heure,
32:20on peut manger des produits,
32:21même de type D ou E, évidemment.
32:25Une bonne lasagne à la brunesse, par exemple,
32:27ou un hamburger.
32:29Je le place comme ça.
32:32Il faut se faire plaisir.
32:32Scanner vos produits,
32:34utilisez pour cela des applications,
32:37OpenFoonFact, par exemple,
32:39qui est sur une base collaborative
32:41avec Nutri-Score,
32:42ou encore l'appli Youka.
32:45Limitez les produits industriels,
32:48surtout s'ils sont ultra transformés,
32:51et cuisiner maison, évidemment,
32:53autant que possible.
32:54c'est bien meilleur à partir de produits bruts.
32:56D'ailleurs, le site MangerBouger
32:59regorge de recettes, n'hésitez pas.
33:00Et puis, le livre d'Annabelle, également.
33:03N'hésitez pas.
33:04Fuyez les produits light
33:06s'ils sont allégés en matière grasse.
33:08Ils ne sont pas forcément en additif,
33:11et donc en sucre.
33:12Un exemple, une mayonnaise allégée
33:14contient presque cinq fois plus de sucre
33:15qu'une classique.
33:17Donc, consulter la base de données
33:19de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire
33:20est très pratique pour identifier
33:22les composants des aliments,
33:25et puis réduisez, tant que faire se peut,
33:27le sucre dans vos desserts,
33:29même si, encore une fois,
33:30il faut se faire plaisir de temps en temps.
33:32Merci beaucoup de nous avoir suivis.
33:34Merci, encore une fois, à tous les deux.
33:36C'est la fin de cette émission.
33:40Vous pouvez retrouver l'intégralité
33:41de nos contenus sur 20minutes.fr.
33:45Et puis, on se retrouve, évidemment,
33:47la semaine prochaine, à la même heure.
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