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  • il y a 1 heure
Le gouvernement Lecornu 2 va-t-il passer la semaine ? Le Premier ministre est sous la menace d'une censure des députés cette semaine. La seule mission de ce gouvernement de 34 ministres : "surpasser la crise politique" a affirmé Sébastien Lecornu aujourd'hui. Jean-Louis Borloo, pressenti un temps pour devenir Premier ministre, a-t-il une recette pour sortir le pays de la crise ? Il est l'invité de RTL Soir.
Regardez L'invité d'Anne-Sophie Lapix du 13 octobre 2025.

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Transcription
00:00Anne-Sophie Lapix, RTL Soir
00:03Le grand invité de RTL Soir a été maire, député, ministre, il a créé l'UDI, parti centriste,
00:10et quitté la politique depuis plus de dix ans.
00:13C'est une personnalité forte et atypique qui rassemble.
00:17Bonsoir Jean-Louis Bourleau.
00:18Bonsoir.
00:19Vous avez encore failli être Premier ministre la semaine dernière ?
00:21Ah bon ? C'est vous qui faites les gouvernements ?
00:24Non, pas du tout.
00:24Non, bien sûr que non.
00:26Vous n'avez pas reçu un coup de fil du Président ?
00:27Bien sûr que non.
00:28Non, pas du tout. Vous avez entendu la rumeur est d'arriver jusqu'à vous quand même.
00:31Pas tellement.
00:32Non ?
00:32Non, parce que comme j'y continue à vivre absolument normalement,
00:35et que je ne regarde pas au Père Bézos, c'est un ensemble-là, franchement non.
00:39Vous savez qu'on a appelé tous vos amis, vous avez été un peu...
00:42Non, vous n'êtes pas rendu compte de ça ?
00:43Non.
00:44Alors je précise que vous étiez invité avant cet épisode, bien sûr,
00:47pour parler de vos idées pour la France,
00:49mais est-ce que vous auriez dit oui ?
00:50Vous auriez su faire honnêtement si vous aviez dû prendre Matignon ?
00:54Non mais on n'a pas un problème de gouvernement,
00:55on a un problème de gouvernance globale de la France.
00:58Il faut quand même...
00:59Le sujet du gouvernement de l'instant n'est pas très important.
01:02Pas plus d'ailleurs que la question du budget de l'instant.
01:06La réalité, c'est assez simple.
01:08On fait 40% de déficit,
01:11et comme tout le monde sait dans les entreprises en difficulté,
01:14le pire déficit est flatteur par rapport à la réalité de la dégradation.
01:1840% de déficit, c'est juste le budget de l'État ?
01:20Non, non, c'est globalement...
01:21Oui, c'est le budget d'État.
01:22De l'État, de l'État, pas toute l'État.
01:23Enfin, c'est un peu plus si on fait ça.
01:25Oui.
01:26Bon, et à côté de ça, je veux dire, vous voyez l'état des écoles,
01:29des prisons, de l'université, de l'agriculture,
01:32j'en passe et des meilleurs, enfin, la chaîne judiciaire,
01:35les gamins, on a un million et demi de gamins,
01:37un pied des immeubles, enfin tout ça, idéalement.
01:39Alors, comme on n'est pas gouverné par des gens ni cyniques,
01:42ni voyous, ni crétins,
01:43on peut peut-être regarder un capot de la baignole,
01:46ce qui se passe quand même.
01:47Mais on n'est pas gouverné par des crétins,
01:48mais là, on va être gouverné par plus de techniciens.
01:51Il y en a huit qui rentrent dans le gouvernement.
01:52Ça change quelque chose ou pas ?
01:53Non, mais moi, franchement, vu l'urgence,
01:56ce n'est pas mon sujet.
01:58Non, mais je vous pose juste deux, trois questions là-dessus.
02:00Vous avez raison, mais comme je n'ai pas beaucoup de temps,
02:02je propose d'aller à l'essentiel.
02:04Mais sur le fait de mettre des techniciens dans un gouvernement,
02:06ça ne change rien ?
02:07Je ne sais pas, honnêtement, je ne sais pas.
02:09Il peut y avoir des très bons techniciens.
02:11La question n'est pas ça-là.
02:12La question, c'est l'organisation de notre pays.
02:15Nous sommes la seule organisation du monde
02:18qui n'a pas d'organisation.
02:20C'est-à-dire, dans tout l'aspect public,
02:23tout le monde fait tout.
02:24Avant, c'était simple.
02:26L'État faisait tout, on savait qui faisait quoi,
02:28et puis la CGT, la CDT géraient la Sécu.
02:31Moi, c'était simple.
02:32Vous voulez dire que la décentralisation n'a pas marché
02:34puisque l'État est resté présent malgré la décentralisation ?
02:37Plus que ça ?
02:37Alors, il y a eu la décentralisation.
02:39Il y a eu ensuite le paritarisme de gestion.
02:43En gros, les partenaires sociaux, patronaux et salaires,
02:45qui gèrent aujourd'hui plus de 420 milliards dans 8000 organismes.
02:50Et il ne sait pas, on ne se voit pas.
02:51Mais en même temps, il y a Bercy au Conseil d'administration.
02:53En même temps, c'est des enveloppes, des lettres de cadrage de l'État.
02:57Donc, d'ailleurs, ce n'est plus du paritarisme.
02:59Et au milieu de tout ça, vous avez 20 autorités administratives indépendantes,
03:038 880 agences opérateurs d'État.
03:06Vous avez des départements, des régions, des établissements publics,
03:10des civus, des ag...
03:12Non mais les enfants, c'est inimaginable.
03:14C'est trop compliqué.
03:14Ce n'est pas une armée, un État, une organisation religieuse ou syndicale
03:19qui est aussi émiettée, désorganisée que nous.
03:22Et donc, par voie de conséquence, la machine, elle est embolisée,
03:25elle a fait des AVC partout, elle n'est pas efficace.
03:28D'ailleurs, en creux de tout ça, c'est très amusant de voir Notre-Dame.
03:34On aurait pu décider de faire travailler les charpentiers, les...
03:38Non, non.
03:39C'est tellement embolisé, c'est tellement bordélique, c'est tellement la cabane.
03:43Tout le monde veut se mêler de tout à un avis.
03:47Qu'il a fallu faire une loi d'exception et nommer un général.
03:50Alors là, ça a marché.
03:51Et alors, c'est comme ça qu'il faut faire ?
03:52Il faut un général à la tête de la France ?
03:53Oui, je pense...
03:54Non, il faut une réorganisation, je vais vous dire.
03:56Tout le monde est d'accord.
03:57J'ai vu l'essentiel des grands partenaires sociaux.
04:00Ils sont d'accord pour le débat.
04:01On réorganise le pays.
04:03Qui fait quoi ?
04:04Moi, où on est un État centralisé ?
04:07Où on est un État fédéral ?
04:08C'est quand même pas très compliqué.
04:09On n'a pas choisi.
04:09Et quand on fait...
04:10On a dérivé petit à petit au fil des années-là.
04:13Le général de Gaulle l'avait vu en 69,
04:15quand il a fait ce grand discours
04:17« Rendons aux provinces ce qui concerne le sujet de la province
04:21et que l'État se contente du GRS qui est l'essentiel de l'État ».
04:25Bon, il a été battu.
04:26Il est parti.
04:27Mais il avait vu juste et c'est pire aujourd'hui.
04:30Moi, je dis qu'on peut...
04:32Une telle désorganisation, une telle désorganisation,
04:35qu'on soit à peu près encore en vie, est un miracle.
04:37Ça veut dire que les marges de manœuvre, de réorganisation, sont considérables.
04:41C'est pas compliqué à faire.
04:42Mais donc, ce que vous prônez, c'est le modèle allemand,
04:46avec des provinces fortes, avec un gouvernement régional.
04:50C'est ça qu'il faut faire ?
04:51Non, il faut le faire à la française.
04:52C'est-à-dire ?
04:53Alors, non, notre système hybridé, où tout le monde fait tout,
04:57le Conseil communal d'action sociale, c'est un décret du ministre
05:02qui a défini la composition.
05:04Non, on est juste dingue.
05:05Prenez l'exemple du commercial de Boulogne.
05:07Formidable.
05:07Il y a 20 ans, on dit que c'est le plus pourri.
05:09Enfin, avec 15 autres, on va le faire tout de suite.
05:10Alors, l'État dit qu'on fait priorité.
05:12Il y a 20 ans.
05:13Mais seulement, l'État n'a plus de financement,
05:17puisqu'il a tout transféré.
05:19Résultat est court.
05:20Si on est allé voir la mairie de Boulogne, pour avoir de l'argent,
05:22ensuite la communauté des bouts de la Seine,
05:24puis le département des Hauts-de-Seine,
05:26puis la région, puis le mec qui gère les fonds européens en France,
05:30puis le ministère des Financiers, puis le ministère des Financiers.
05:33Résultat est court.
05:34On est à la 48e réunion, à plus de 40 personnes,
05:37et on n'a toujours pas démarré.
05:38Alors, on est d'accord sur le constat.
05:40Mais vous voulez faire un doujou, une piscine,
05:42vous occupez des gamins, des mamans isolés.
05:44Alors, qui doit décider, tout d'un coup, de réorganiser ?
05:48Mais les Français, c'est qui ? C'est quoi ?
05:50Non, c'est les Français.
05:50On ne va pas attendre 18 mois,
05:53plus 18 mois avant qu'il y ait une nouvelle équipe,
05:56quand on est à 40% de déficit,
05:58qu'on sera à 200 milliards l'année prochaine,
06:00et à 250 l'année après.
06:01Donc, il va falloir qu'on le fasse.
06:03Comment est-ce que ça ?
06:05C'est simple, il faut réunir les partenaires sociaux
06:09qui gèrent 32% du pays, mais français quand même.
06:12Peut-être leur demander leur avis.
06:14Les collectivités locales, évidemment,
06:15régions, départements, tout ça.
06:17Il faut qu'il y ait la province, le Parlement.
06:18Vous savez, c'est assez simple de transférer à la province,
06:21avec son Parlement de province qui va faire ses règles de province,
06:24le logement des Bretons, il va savoir très bien faire,
06:26qu'on remette les médecins à la tête des hôpitaux,
06:29enfin, ça paraît comme c'était avant.
06:30Vous dites qu'ils vont savoir très bien faire,
06:32mais parfois, il faut que ce soit la loi qui impose quelque chose.
06:34Tout en France, comme la loi SRU, pour vous parler des logements,
06:37si elle n'avait pas imposé cette loi à toutes les villes
06:39de consacrer une partie des logements sociaux.
06:42Vous savez qu'en France, on construit deux fois moins de logements
06:45que le besoin.
06:45Oui, bien sûr.
06:46Il y a cinq ans, donc ce n'est pas la loi RCE.
06:49Je dis que s'il y a la loi SRU de la Bretagne,
06:51il y aura...
06:52Je veux dire, est-ce que quand même les Bretons,
06:54ou les Réunionnais,
06:55ou les Corses, ou les Alsaciens,
06:57ou les Laurents,
06:57il faut prendre les provinces historiques de France,
06:59peuvent s'occuper, franchement,
07:02des mamans isolées, des gamins,
07:04de la gestion du personnel scolaire,
07:07des hôpitaux,
07:09des règles sur le handicap,
07:12des mineurs isolés.
07:13Enfin, je veux dire, ça me paraît assez raisonnable.
07:15Toutes les régions ne sont pas aussi riches aussi.
07:16Il va y avoir des inégalités.
07:18Mais il faut évidemment...
07:19Le rôle du Parlement de la Nation,
07:22c'est l'équité territoriale.
07:24Parce que moi, ça me fait toujours marrer,
07:26l'histoire de l'État qui...
07:28Vous avez vu,
07:29qui sont les profs qu'il y en a à Gennevilliers,
07:31par rapport à Putot ?
07:33Vous avez vu combien il y a de crèches ?
07:34Là où il en faudrait,
07:35dix fois moins,
07:36parce qu'il faut que la collectivité...
07:38Les écarts de moyens des villes
07:41entre les riches et les pauvres,
07:42c'est hallucinant.
07:43Donc, franchement,
07:45le coup de...
07:46On continue à tout gérer,
07:47avec quelques mecs.
07:48Attends, ils sont sympas,
07:49les types de Bercy, là,
07:50133 000.
07:51On a 15 000 prévisionnistes,
07:53entre Bercy, l'INSEE,
07:54à Banque de France.
07:55Ils se gourdent de 60 milliards,
07:56et vous êtes en train de m'expliquer
07:58que la machine est sous contrôle.
07:59Non, on vous sent très remonté,
08:01très énervé.
08:01Non, je suis très bonne humeur.
08:02Je suis très bonne humeur,
08:04parce que...
08:04Vous étiez...
08:05Vous avez bien un peu disparu,
08:06et vous revenez avec...
08:07Remontez comme un coucou.
08:08Je suis parti il y a 13 ans, pardon.
08:09Ça fait un peu beaucoup.
08:10C'est ça.
08:11Non, non, je suis parti,
08:12j'avais besoin de partir.
08:13Enfin, j'en pouvais plus.
08:14Mais là, vous avez besoin de revenir ?
08:15Ah non, mais...
08:16Vous savez, moi, je vois...
08:16Je suis en train d'assister...
08:18Non, mais attendez.
08:19Le problème, c'est pas...
08:20C'est le problème du gouvernement, là.
08:21Est-ce que vous réalisez
08:23qu'on se fait...
08:24Je vais dire...
08:25Moi, vous savez qu'à New York,
08:26on se fout de la gueule,
08:27ça m'est complètement égal.
08:28Mais qu'il y ait cette fracture
08:30avec nos amis maliens, tchadiens, burkés,
08:34alors qu'on a des familles entières
08:35qui sont chez nous,
08:36ça me fait mal et ça me fait de la peine.
08:38Vous avez beaucoup travaillé sur l'Afrique,
08:39et notamment sur un plan d'électrification.
08:40Donc, moi, ce que je vous dis,
08:41c'est que quand un système ne marche pas,
08:43il ne marche pas dans tous les domaines
08:44en même temps.
08:45Juste un mot pour finir.
08:46On a appris aujourd'hui
08:47que Nicolas Sarkozy allait être incarcéré
08:50le 21 octobre.
08:51Vous avez été son ministre.
08:54J'ai été son collègue.
08:55Et son collègue.
08:55D'abord, pendant des années,
08:57puis son ministre.
08:58J'en suis parti.
09:00Vous avez un mot, une réaction ?
09:02Oui, non, mais elle relève
09:04de l'intime et de l'affection.
09:07Merci beaucoup, Jean-Louis Bourleau,
09:08d'être venu sur RTL.
09:12Dans un instant, la tentation du soir.
09:13C'est déjà Noël à la télé,
09:15nous dira Laurent Marsic.
09:16Et puis, Florian Gazan nous parlera
09:17de celle qui a fait son entrée à Matignon,
09:19aux côtés de Sébastien Lecornu,
09:20sa chienne Tiga.
09:22A tout de suite.
09:23RTL Soir
09:24An.
09:25An.
09:26An.
09:26An.
09:26An.
09:26An.
09:26An.
09:26An.
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