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  • il y a 3 jours
Un président de la république qui s'isole, un nouveau gouvernement Lecornu dont les jours sont comptés, et une possible dissolution de l'Assemblée Nationale à venir...Cécile Cukierman réagit à la crise politique qui touche le pays.
La sénatrice de la loire, cheffe de groupe au Sénat et porte parole du Parti communiste est l'invité de 7 Minutes Chrono sur TL7.

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Transcription
00:00On parle de la crise politique qui secoue notre pays aujourd'hui dans 7 minutes chrono.
00:19Bienvenue à toutes et tous. 7 minutes chrono, c'est chaque jour la parole aux personnalités
00:23du département de la Loire. Je suis avec Cécile Kukerman aujourd'hui, sénatrice
00:26communiste de la Loire, présidente de groupe et porte-parole du Parti communiste.
00:31Cécile Kukerman, bonjour. Bonjour. Un tweet que vous avez publié ce dimanche.
00:36Une fois de plus, la démocratie est bafouée ce soir à l'annonce du gouvernement Le Cornu 2.
00:41Comment est-ce que vous vivez, vous, sénatrice communiste, la crise politique qui secoue le pays ?
00:45J'ai rien dire depuis quelques jours, mais bon, finalement, j'ai l'impression que c'est un peu plus que ça.
00:49Tout d'abord, je dirais que personnellement, je la vis comme tous les Français, avec un peu de sidération,
00:54y compris d'inquiétude sur ce que peut être l'avenir de notre pays, et ensuite en responsabilité.
01:00Mais comme je le disais hier, depuis un peu plus d'un an, Emmanuel Macron a décidé seul de dissoudre.
01:06Et il a décidé de ne pas respecter le suffrage que les Français ont exprimé à travers ces élections.
01:12Et je dirais très tranquillement, quand on ne respecte pas la démocratie, la démocratie ne vous respecte pas.
01:18On nous a expliqué qu'il fallait de la stabilité.
01:20Et depuis un an et demi, je crois qu'on peut convenir collectivement que la stabilité n'a pas été au rendez-vous.
01:26Donc, j'oserais dire, malheureusement, parce que c'est quand même l'avenir de notre pays,
01:30et surtout l'avenir des Françaises et des Français qui se jouent au cœur de cette crise,
01:34on prend les mêmes, on recommence, et malheureusement, la fin est déjà connue.
01:39Ça ne marchera pas.
01:40Et donc, on peut être dans une forme d'entêtement obsessionnel,
01:44tel que l'est aujourd'hui le Président de la République,
01:46mais je crois que d'ailleurs, les Françaises et les Français ne se trompent pas.
01:49Ils ne demandent qu'une seule chose,
01:50c'est que puisque le Président de la République et le Premier ministre ne veulent pas les entendre,
01:54eh bien, de pouvoir maintenant revoter pour se réexprimer.
01:57Mais c'est la démocratie.
01:59Quand cela ne marche pas, le peuple demeure souverain.
02:01Et aujourd'hui, est-ce qu'on pourrait imaginer qu'une dissolution amène à autre chose,
02:07à l'Assemblée nationale ?
02:08Est-ce qu'on pourrait arriver à avoir une majorité un peu plus claire d'un côté ou d'un autre, d'après vous ?
02:11Moi, je pense que le temps de la majorité absolue, écrasante, est terminé.
02:16Et que donc, effectivement, si l'on cherche par tous les moyens à conserver ceci,
02:22on sera tous déçus.
02:23Non, je crois que s'il y a une dissolution demain,
02:26je ne suis même pas certaine qu'il y ait beaucoup de bougées, à quelques-uns, dans les équilibres actuels.
02:31En revanche, la question, c'est est-ce que maintenant, on retourne devant les Français
02:36pour les entendre et pour essayer de bousculer les lignes et faire de la politique différemment,
02:41y compris chacun en disant dès le premier tour ce qu'il entend faire et ne pas faire ?
02:45Et est-ce que l'on avance ainsi ?
02:46Mais en l'État, et ce que nous avons vu hier soir,
02:50c'est un président de la République qui reprend la main
02:53et qui décide de qui il nomme et de qui il dégage.
02:56Excusez-moi, mais je vais prendre un exemple peut-être très loin pour les Ligériens.
03:00Mais le fait de ne pas avoir reconduit Manuel Valls aux Outre-mer,
03:04sur lequel tout le monde s'entendait que ça s'était plutôt bien passé,
03:07est un choix unique, celui du président de la République.
03:11Donc le président de la République, s'il continue de vouloir se mêler
03:13et de l'avis du Parlement et de l'avis du gouvernement, ça ne marchera pas.
03:17En revanche, je pense que si demain, nous revenons devant les Français,
03:20tout d'abord...
03:21Partir sur de nouvelles bases.
03:22D'abord, on va partir sur des nouvelles bases.
03:23On va arrêter de parler tous les week-ends de qui va rentrer,
03:26qui va pas rentrer, pour faire quoi, et qui va censurer, et qui va pas censurer.
03:29On repart sur un temps où on va reparler du fond, des questions sociales,
03:33des questions de justice fiscale, de la question des retraites.
03:37Et on peut se dire que c'est quand même plus sain que le sketch, excusez-moi,
03:41auquel nous assistons depuis maintenant un mois,
03:44à savoir le vote de la non-confiance qui s'est exprimée à l'Assemblée nationale sur François Bayon.
03:49Alors, ça peut paraître obsède, mais si on fait un petit pronostic
03:51sur la durée de vie du gouvernement Lecornu II, d'après vous...
03:55Je crains que malheureusement...
03:57La censure est inévitable ?
03:58Et j'oserais dire, la question n'est pas d'avoir raison ou pas ce soir.
04:03Je crains malheureusement que sa durée de vie s'arrête jeudi soir.
04:08Parce qu'en plus, on est dans une forme d'auto-persuasion
04:12qui nous déconnecte du réel.
04:14Mais si on regarde tout ce qui s'est dit depuis dix jours,
04:17ce que Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron ont décidé de prendre dans le gouvernement,
04:22ils ont dit, pas de suspension de la réforme des retraites.
04:25Donc, il faut arrêter demain.
04:26Alors que c'était la condition...
04:27Demain, Sébastien Lecornu, nu, ne deviendra pas un homme de gauche.
04:31Et il n'en a pas fait le choix dans la composition de son gouvernement.
04:35Donc, j'oserais dire, l'affaire est donc terminée, elle est entendue.
04:39Et puisque nous n'y arrivons pas, nous retournons devant les Français.
04:43Mais tranquillement, et il y aura un budget.
04:46Et il y aura une loi spéciale s'il le faut.
04:47Parce que jouer sur l'inquiétude du budget, c'est aussi une stratégie.
04:50C'est-à-dire qu'on se sent tous hyper pressés d'avoir un budget.
04:54Et c'est normal.
04:55D'abord, j'oserais dire un budget pour quoi faire.
04:57Le budget qui va être déposé demain matin est un budget de rigueur pire,
05:01y compris que celui que François Bayrou avait envisagé.
05:04Et donc, qui va toucher toutes les classes populaires, les classes moyennes,
05:07c'est-à-dire celles et ceux qui travaillent, celles et ceux qui sont à la retraite et qui n'en peuvent plus.
05:12Donc, un budget, je veux bien, mais un budget pour qui et pour quoi faire ?
05:15Et deuxièmement, on ne le dit pas assez, mais oui, il y aura un budget déposé demain.
05:21S'il y a une dissolution, il faudra dans tous les cas en redéposer un.
05:24Donc, je crois que là, on est dans une forme de temps hors sol entre des grands techniciens
05:30et quelques hommes politiques qui veulent garder le pouvoir à tout prix.
05:33Et malheureusement, dans ces moments-là, ceux qui trinquent à la fin,
05:36eh bien, ce seront les habitants de notre département et de notre pays.
05:39– Cécile Kukerman, en tant que porte-parole, présidente de groupe,
05:42vous êtes évidemment dans les discussions, vous étiez à Matignon,
05:45à la rencontre de Sébastien Lecornu.
05:47Qu'est-ce qui se passe ? Comment est-ce qu'on discute quand on n'est pas d'accord ?
05:51C'est toujours intéressant de savoir ce qui peut se passer dans les coulisses
05:53comme ça de telles rencontres où la presse n'est pas conviée.
05:56– D'abord, je crois que les Français doivent être rassurés.
05:59Et les auditeurs ce soir, c'est ce qu'ils doivent se dire.
06:01Nous n'allons pas négocier le bout de gras ou en rabattre sur les exigences de chacun.
06:07Non, nous allons discuter.
06:09Et quand je dis que tout le monde doit en être rassuré,
06:11c'est que là encore, contrairement à ce qu'on nous fait croire,
06:14tout le monde a toujours fait ça.
06:15Nous allons discuter, poser les exigences.
06:19Et la question n'est pas de poser des lignes rouges.
06:21La question est de dire ce pourquoi d'abord nous avons été élus
06:23et ce qui, à nos yeux, est aujourd'hui la priorité des Français.
06:27Et l'on échange.
06:28Et ensuite, et pour le coup, parce que moi, je respecte la démocratie.
06:32Après, effectivement, celui dont c'est la mission, le Premier ministre,
06:36à lui d'en tirer les enseignements ou pas.
06:38Mais ce n'est pas de ma faute.
06:40Si demain, il ne tire pas les enseignements
06:41de ce que chacun exprime depuis maintenant un peu plus d'un an,
06:45c'est-à-dire que les Françaises et les Français
06:47ne veulent pas de cette réforme des retraites
06:48imposée par coup de 49.3,
06:51s'ils décident de la continuer,
06:53ce n'est pas le problème de la ligne rouge de Cécile Kuckerman.
06:55C'est tout simplement un rejet de l'aspiration des Françaises et des Français.
06:59Et ça aussi, ça ne marche pas.
07:01Mais donc, arrêtons la dramatisation du temps politique,
07:06reprenons justement ce que nous sommes capables de nous dire
07:08dans ces temps de discussion,
07:10quand nous sommes à Matignon ou dans d'autres ministères,
07:12et faisons finalement ce qui s'est toujours fait.
07:15Moi, en tant que sénatrice communiste,
07:17je ne suis pas majoritaire.
07:18Et pour autant, chaque année,
07:20je fais passer des amendements,
07:21je fais passer des propositions.
07:22On arrive à travailler au-delà des éthiques.
07:23Et donc, nous arrivons à travailler ensemble.
07:25Ce n'est pas quelque chose d'exceptionnel,
07:27mais nous arrivons à le faire quand nous avons envie collectivement de le faire.
07:31Parce que nous sommes convaincus que nous sommes là
07:33pour partager le pouvoir et avancer au service des Français.
07:37Si en face de nous, nous avions demain,
07:39y compris au Sénat, des gens qui pensent
07:41qu'ils doivent garder le pouvoir parce qu'ils sont minoritaires,
07:43je crois que ce fonctionnement-là ne réussirait pas.
07:46Donc, là, il y a vraiment un problème de crise politique.
07:50Parce que, moi, je vais même plus loin.
07:52Je suis même plus sûre que ce soit nos institutions.
07:53Je pense que le problème aujourd'hui est effectivement
07:55l'entêtement d'un président de la République
07:57à vouloir, par tous les moyens, garder le pouvoir.
08:00Et ça, ce n'est pas bien.
08:01Une démission en moins de deux secondes ?
08:03Une démission du président de la République,
08:04ça vous paraît plausible ?
08:05Je n'y crois pas à ce stade-là.
08:07Je ne le souhaite pas, d'ailleurs.
08:08Parce que je ne suis pas certaine que, pour le coup,
08:10une campagne présidentielle qui est la fonction suprême
08:13dans notre pays en cinq semaines
08:16réglerait la vie des Françaises et des Français.
08:19Merci beaucoup, Cécile Kukermen,
08:21sénatrice de la Loire.
08:22On parlera un peu plus du département une prochaine fois.
08:25Avec plaisir.
08:25En attendant, il est important de vous entendre
08:26sur la situation politique nationale.
08:28Merci de nous avoir suivis.
08:29On se retrouve demain, même heure, sur TL7 à demain.
08:32Sous-titrage Société Radio-Canada
08:35Sous-titrage Société Radio-Canada
08:39Sous-titrage Société Radio-Canada

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