Ne pas avoir de revenu d’activité ne veut pas dire être hors-jeu de l’économie. Retraités, lycéens, étudiants, chômeurs sont aussi des consommateurs sans lesquels nombre de commerces ne toureraient pas. Oublions les clichés. Les retraités ne sont pas seulement des épargnants prudents, ils consomment aussi… beaucoup pour certains. La preuve : selon une étude du groupe BPCE, les achats par carte des ménages ont progressé de 3,3% en moyenne en 2024. Mais ce sont les générations les plus âgées qui ont alimenté le mouvement. [...]
00:00Ne pas avoir de revenu d'activité ne veut pas dire être hors-jeu de l'économie.
00:14Retraités, lycéens, étudiants, chômeurs sont aussi des consommateurs sans lesquels le nombre de commerces ne tournerait pas.
00:22Oublions les clichés.
00:23Les retraités ne sont pas seulement des épargnants prudents, ils consomment aussi beaucoup pour certains.
00:29La preuve, selon une étude du groupe BPCE, les achats par carte des ménages ont progressé de 3,3% en moyenne en 2024.
00:38Mais ce sont les générations les plus âgées qui ont alimenté le mouvement.
00:42Cette tendance n'est pas nouvelle.
00:44La vague monte depuis des années.
00:46L'arrivée des générations de retraités, hommes et femmes, disposant de droits complets a entraîné une forte progression du niveau moyen des pensions des nouveaux retraités,
00:54ce qui se sont peu à peu substitués aux plus anciens.
00:57Moins bien l'OTI.
01:00Bref, le pouvoir d'achat global des retraités a fortement augmenté depuis les années 70, davantage que celui de l'ensemble de la population.
01:07Il y a donc un double effet, volume, avec l'entrée à la retraite des générations nombreuses de l'après-guerre,
01:12revenu avec la hausse de leur pouvoir d'achat.
01:15Les plus de 65 ans représentent moins de 16% de la population, mais près de 20% de la consommation.
01:20Sans compter qu'ils participent aussi à la consommation des autres via des dons à leurs enfants ou aux petits-enfants.
01:28L'image d'épinal du retraité sous-consommateur a vécu.
01:32Les jeunes en formation comptent aussi.
01:34Les 18 ans.
01:36Leurs ressources financières proviennent massivement de l'argent de poche.
01:39Les montants reçus augmentent avec l'âge, tout comme le pourcentage d'adolescents bénéficiaires.
01:42En croisant ces données, il est possible d'estimer à près de 1,7 milliard d'euros l'ensemble de l'enveloppe des dépenses arbitrables par les collégiens et lycéens.
01:53Les sources de revenus des étudiants sont plus variées, même si le financement familial demeure incontournable.
01:59La France comptait près de 3 millions d'étudiants en 2024, dont les ressources mensuelles s'élevaient en moyenne à 1130 euros,
02:06soit une enveloppe annuelle de près de 40 milliards d'euros, quasiment intégralement dépensés,
02:12avec une part prépondérante de dépenses contraintes, comme le logement et les frais de scolarité.
02:18Ensemble, collégiens, lycéens et étudiants représentent, selon nos calculs, environ 3,5% de la consommation totale hors loyer imputé pour les puristes.
02:29Puis viennent s'ajouter les dépenses des chômeurs.
02:32Difficile à appréhender.
02:33Mais un premier proxy est donné par l'intégralité des indemnités versées par l'UNEDIC.
02:3836 milliards d'euros en moyenne par an.
02:40Tout n'est peut-être pas consommé, mais au chômage, les ménages réduisent leur épargne afin de limiter la baisse de leur consommation.
02:47Soit ils mettent moins d'argent de côté, soit ils puisent dans leur réserve.
02:51Un mois après la perte d'emploi, la consommation ne diminue que de 2%.
02:55La baisse de l'épargne absorbe de fait quasi intégralement la chute de revenus estimée à 31%.
03:01En revanche, plus la période de chômage se prolonge, plus les ménages réduisent leur consommation et moins ils peuvent limiter leur épargne.
03:09En agrégant simplement ces trois catégories, les plus de 65 ans, les collégiens, lycéens et étudiants, et les chômeurs,
03:16on est à la tête d'environ un quart de la consommation.
03:19Les inactifs ne sont pas à la marge, ils sont indispensables à l'économie du pays.
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