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  • il y a 7 semaines

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00:00Alors, certains semblent avoir peut-être la clé du destin du gouvernement Le Cornu 2, les socialistes par exemple.
00:07On est en ligne avec Philippe Brun, député PS de l'heure. Bonsoir Philippe Brun.
00:12Bonsoir, merci de votre invitation.
00:13Avec plaisir, merci surtout d'y avoir répondu parce qu'on imagine que les journées sont chargées pour vous aussi.
00:19On voit qu'il y a des réunions dans tous les partis, les républicains ce matin qui ont décidé de ne pas participer au gouvernement.
00:25Ça sera le cas aussi du DI. Horizon, ce n'est pas très clair. Ils attendent le discours de politique générale mais ça semble mal engagé aussi.
00:34Est-ce que le fait que la droite ne soit pas présente dans ce gouvernement Le Cornu 2, est-ce que ça laisserait de la place peut-être à des membres du parti socialiste ?
00:44Non, nous avons dit d'emblée que nous ne souhaitions pas participer à ce gouvernement.
00:49Non, nous ne partageons pas grand-chose avec les macronistes et pour nous il n'y aurait rien de pire que de faire un grand mélange des genres
00:56en faisant croire que nous nous rallions de manière spectaculaire aux thèses du président de la République que nous combattons depuis 8 ans.
01:02Comme il prédisait quelques surprises, je me suis dit que...
01:05Oui, je déconseille de faire du débauchage individuel.
01:09Je pense que personne n'a gardé un souvenir impérissable des figures soi-disant venues de la gauche
01:13qui ont été dans les différents gouvernements ébargnés et bayeraux, je crois que c'est inutile de faire cela à nouveau.
01:20Il n'empêche, Sébastien Le Cornu a ouvert la voie à certains gestes.
01:26D'ailleurs, je voudrais vous le faire écouter parce que vous avez sans doute tendu l'oreille ce matin.
01:30C'était votre demande, cette suspension des retraites.
01:33Emmanuel Macron, lui, préférait parler de décalage.
01:37Mais écoutez le Premier ministre sur ce point.
01:40Je crois que tous les débats sont possibles, dès lors qu'ils sont dans un cadre réel et réaliste,
01:47y compris sur les questions budgétaires, sur les questions...
01:49Mais vous savez, il y a trois semaines ou un mois, j'avais dit que la réforme borne n'était pas achevée.
01:56Personne ne l'a relevée.
01:58J'avais déjà dit des choses.
01:59Philippe Brun, ça veut dire que Sébastien Le Cornu vous aurait peut-être donné quelques gages en coulisses.
02:05On sait déjà qu'il a acté l'abandon du 49-3, c'était l'un de vos souhaits.
02:08Est-ce que sur le dossier des retraites, là aussi, vous êtes plutôt optimiste ?
02:14Moi, non, je n'ai ni optimisme ni pessimisme.
02:18Nous, on attend la déclaration de politique générale.
02:20Et nous, on se prononcera, c'est la question de la censure, sur le fond.
02:24Et pas sur la tête du client.
02:25Il n'y aurait rien de pire que de faire un délit de sale gueule envers qui que ce soit.
02:29Pour nous, Sébastien Le Cornu compose son gouvernement comme il l'entend.
02:32Ce qui comptera pour nous, c'est le fond de la politique qui est menée.
02:35On a effectivement plusieurs demandes.
02:37La première, c'est qu'on puisse débattre de la suspension de la réforme des retraites
02:40et qu'il ne soit pas fait usage de l'article 49 alinéa 3.
02:45Ce qui nous permet d'ailleurs, en raison de ce non-usage,
02:48de faire adopter les mesures que nous prévoyons en termes de fiscalité pour les plus hauts patrimoines.
02:52Ce qui nous permettra de faire adopter notre mesure, ce pouvoir d'achat.
02:54On veut baisser la CSG pour tous les gens qui gagnent moins de 2200 euros par mois
02:58pour approcher le salaire net du salaire brut.
03:00Ça nous permettra aussi de défendre les services publics.
03:03La seule chose qu'on demande vraiment, c'est l'abandon de 49.3 pour nous permettre de débattre...
03:06Ça, il l'a déjà acté ? Il l'a redit ce matin ?
03:09Parce qu'on sait qu'on a une majorité à l'Assemblée pour les faire adopter.
03:12Et deuxième chose, permettre de rouvrir le débat des retraites,
03:15ce qu'aujourd'hui c'est bloqué, on ne peut pas le débattre à l'Assemblée.
03:18Il peut être de le rouvrir, nous permettre de voter sur une suspension de cette réforme.
03:22Et Philippe Brun, justement, c'était ma question.
03:26C'est suspension ou rien, vous en êtes encore là ?
03:29Ou le décalage proposé par Emmanuel Macron ?
03:33Éric Veil nous a expliqué les nuances tout à l'heure,
03:35qui ne sont pas non plus énormes.
03:37Est-ce que vous vous en contenteriez ?
03:40Ça n'a pas de sens de décaler.
03:42C'est-à-dire que nous, nous pensons que cette réforme, elle est injuste.
03:44Il n'y a pas de raison de la décaler, qu'elle soit injuste que dans deux ans et pas dès cette année.
03:48Pour nous, ce qu'il faut, c'est suspendre.
03:50Pourquoi ? Pour renvoyer au débat, renvoyer à la discussion,
03:55faire une nouvelle grande conférence sociale dans laquelle le patronat ait intérêt à signer un accord.
03:59Pourquoi le patronat n'a pas signé d'accord dans le conclave de François Bayrou ?
04:02Parce qu'il n'y avait pas de suspension.
04:04Il savait très bien que si le conclave n'aboutissait pas, c'était la réforme borne qui s'appliquait.
04:08Et donc, le patronat la soutenait.
04:12Suspendre, c'est la seule manière qu'un nouveau conclave,
04:14qu'une nouvelle discussion aboutisse,
04:17que ça mettra la pression sur les opos du MEDEF,
04:20pour enfin avoir un système plus juste.
04:21Nous sommes d'accord sur l'idée qu'il faut travailler plus longtemps.
04:24Tout le monde est d'accord avec cela.
04:25Simplement, c'est injuste, c'est une mesure d'âge légal
04:27qui fait travailler deux ans de plus des gens qui ont commencé à travailler tôt.
04:30C'est la France qui se laisse tôt et qui travaille le plus dur,
04:33qui vit le moins longtemps.
04:34Aujourd'hui, un ouvrier meurt 8 ans avant un cadre.
04:36Les 10% des plus pauvres meurent 13 ans avant les 10% des plus riches.
04:39C'est à eux qu'on demande de travailler deux ans de plus.
04:40C'est ça qui n'est pas juste dans la réforme Borne.
04:43Donc nous, on demande de suspendre ce passage 62 à 64
04:46et de suspendre aussi Touraine, l'accélération de la réforme Touraine,
04:50ça veut dire le nombre de trimestres cotisés jusqu'à 43 ans et demi.
04:54On demande de suspendre temporairement,
04:56le temps qu'il y ait une nouvelle discussion
04:58qui permette d'adopter un système plus juste,
05:00qui prenne en compte la pénibilité,
05:01qui prenne en compte les carrières rachées,
05:03qui prenne en compte les carrières des femmes.
05:05Il est urgent aujourd'hui de mettre de la justice dans ce système
05:07et surtout de le financer.
05:09Je rappelle qu'il est aujourd'hui particulièrement déficitaire.
05:12Oui, mais alors, ce qui va coûter de l'argent aussi,
05:15c'est la suspension parce que là, de mémoire,
05:19je crois que ça coûte 3 milliards l'année prochaine,
05:22mais à horizon 2030, ça sera 15 milliards.
05:26Donc ça aussi, ça nous coûte.
05:28Et en plus, il y a la confiance évidemment sur les marchés.
05:31On emprunte de plus en plus cher.
05:33Je crois qu'on a atteint 3,8 récemment.
05:35Le spread avec l'Allemagne augmente.
05:39Ce n'est pas forcément bon signe.
05:41Ça non plus, ce n'est pas un bon signal qu'envoie la France.
05:45Écoutez, la suspension, ça ne coûte que 500 millions d'euros
05:48sur l'année 2026.
05:50Tandis que M. Lecornu prévoit de baisser encore les impôts
05:52pour les très grandes entreprises à hauteur de 1,6 milliard.
05:55Vous comparez 500 millions pour débloquer la situation politique,
05:59pour permettre à 400 000 personnes aujourd'hui de partir à 62,
06:02lorsqu'ils ont 100% de leur trimestre carrière complète.
06:04On leur demande de travailler deux ans de plus.
06:06Ça coûte 500 millions de les faire partir à 62 ans.
06:09Et face à ça, vous avez M. Lecornu qui propose 1,6 milliard
06:12de baisse d'impôts sur les très très grandes entreprises.
06:14Pour moi, le choix, il est vite fait.
06:16Et moi, j'ai discuté avec 15 représentants des plus grands fonds
06:20qui possèdent la dette française au monde.
06:23Ils étaient dans un grand hôtel à Paris.
06:24Ils ont fait venir des dirigeants politiques.
06:26Je représentais le Parti Socialiste.
06:28Ils m'ont dit une chose.
06:29Ce qui nous intéresse, c'est la stabilité.
06:30On préfère qu'il y ait la stabilité et que vous reveniez sur la réforme des retraites
06:34que l'instabilité.
06:35Nous, ce qu'on propose, on garantit la stabilité
06:37contre la suspension de la réforme des retraites
06:41et le non-usage I49-3 qui nous permettra d'obtenir un budget plus juste.
06:45Je crois qu'un accord est possible.
06:46Je crois qu'un accord est sur la table, en vérité.
06:48Et pour cela, il faut que le gouvernement comprenne
06:51enfin qu'il faut changer de cap de manière violente.
06:54Oui, donc votre décision, vous la prendrez au moment où Sébastien Lecornu
06:58produisera sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée, c'est ça ?
07:03Absolument.
07:04Pas de procès d'intention, même si on se doute bien qu'il ne partage pas nos options.
07:08Mais on va attendre d'écouter son discours.
07:10Et en fonction de ce qui sera dit, des concessions éventuelles qui seront faites,
07:14nous prendrons notre décision.
07:15Charles Dornelas ?
07:16Non, simplement, oui, on a vu ces derniers jours, même ces dernières semaines,
07:22qu'il y avait un peu un jeu d'équilibriste entre ce qui bloquerait du côté du PS
07:26et ce qui bloquerait du côté des LR.
07:28Vous nous dites que vous voyez une voie pour qu'il y ait la stabilité.
07:33Est-ce que vous entendez ou comprenez que dans le reste du pays,
07:37tout le monde compte un peu les heures avant la prochaine chute du gouvernement ?
07:41Est-ce que vous captez cette ambiance-là
07:45et se désarroire devant la situation ?
07:48Oui, alors d'ailleurs, je vous dis,
07:49je suis dans une pièce enfermée juste à côté d'un repas communal
07:54dans lequel je suis, à-dessus de l'Oison, dans l'heure,
07:56c'est mon septième événement de la journée.
07:58Et les gens, à la fois, nous demandent le départ d'Emmanuel Macron,
08:00mais nous demandent de nous accorder sur le budget.
08:02Et ils nous demandent de tout faire en sorte pour que ça puisse être possible.
08:06Et ils comprendront très bien si ce n'est pas possible.
08:08Si après tous les efforts que nous avons faits,
08:11si après tout ça, il y a à nouveau le Premier ministre qui dit
08:15« On revient sur rien et puis les retraites, je ne vous accorde pas ça »,
08:21alors les gens comprendront bien qu'on censurera
08:22et comprendront la dissolution.
08:25Mais la plupart des gens que je crois ne me demandent pas ça.
08:28Même s'ils souhaitent l'aider par les présents de la République,
08:30même s'ils pensent qu'un émination de Sébastien Macron
08:31est une très mauvaise idée,
08:33qu'ils trouvent d'ailleurs grotesque,
08:34même s'ils détestent aujourd'hui les politiciens qui les représentent,
08:38ils le disent, en tout cas ceux qui voient la télé,
08:41malgré ça, ils nous demandent de nous accorder.
08:42Et en tout cas décident de donner sa chance à s'accorder.
08:45C'est ce qu'on va faire durant les prochains jours.
08:47Et puis la réponse, ce sera au moment du discours politique général.
08:50Bon déjà, il faut qu'il y ait un gouvernement,
08:51ça ne semble pas encore être le cas.
08:53Merci Philippe Brun, député PS,
08:55de l'heure d'avoir été avec nous
08:57et d'être passé par le studio,
08:59en tout cas par téléphone, à distance d'Europe.
09:01Merci à vous.
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