Anthony Delaplace : "la notion de plaisir a un peu disparu et ça me fait peur pour les prochaines générations"

Après 16 ans dans le peloton professionnel, le cycliste de la Manche Anthony Delaplace raccroche. Il se confie à la radio ici Cotentin.

Transcript

00:00Heureusement que j'ai pu évoluer avec mon sport, sinon je ne serais plus pro.

00:03Je pense que ça fait 4-5 ans que si j'avais dit que je n'évolue pas avec le vélo,

00:08il y a depuis 4-5 ans que je ne serais plus pro.

00:10Je me suis mis aussi à la page, j'ai évolué et ne pas penser comme il y a 15 ans quand j'ai débuté,

00:16parce que le vélo d'il y a 15 ans, ce n'est plus du tout le même.

00:20Et oui, bien sûr, je ne regrette pas, c'est pour ça aussi que j'ai acté ma fin de carrière depuis un an.

00:26Et il y a des choses qui me dérangent parce que j'ai toujours pris le vélo comme une passion,

00:31même si c'est mon métier aujourd'hui.

00:34Mais cette notion de plaisir, en fait, parfois a un petit peu disparu sur certains aspects.

00:40Et ça, c'est vrai que ça me dérange et ça me fait peur aussi pour les nouvelles générations qui arrivent

00:46parce que la notion de plaisir, je pense, disparaît de plus en plus.

00:51Ça va de pair avec les enjeux financiers qui sont aussi les plus importants aujourd'hui,

00:54on le voit dans les équipes.

00:56Oui, ça va avec parce que les budgets ont explosé en vélo.

01:00C'est d'ailleurs pour ça que c'est de plus en plus compliqué de trouver des sponsors

01:03parce que maintenant, quand j'ai débuté dans l'équipe, on était au Tour de France en 2014.

01:10On avait 3 millions de budget.

01:12Là, on a, je pense, entre 15 et 20 millions.

01:15Et là, maintenant, il faut 30 millions pour être, on va dire, le petit poussé du World Tour,

01:20je dis bien, entre la 15e et la 20e place mondiale.

01:22Donc, tout a évolué et forcément, si les budgets évoluent, il y a de plus en plus de staff.

01:29Donc, il faut justifier.

01:30Avant, il n'y avait pas de nutritionniste dans les équipes.

01:32Nous, maintenant, on en a 3.

01:34Donc, il n'y avait pas de cuisinier dans les équipes.

01:36Maintenant, on en a 2.

01:38Il y avait un entraîneur pour toute l'équipe.

01:40Maintenant, ils sont 5 ou 6.

01:41Donc, forcément, à chaque échelon, tout le monde doit justifier, entre guillemets, son poste.

01:46Et forcément, il y a de plus en plus de contraintes à chaque échelon.

01:49Merci.

01:50Merci.

01:51Merci.

01:52Merci.

01:53Merci.