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[#Interview] Marie Sickout Assele : “Il faut aller au-delà du show pour agir sur la santé mentale”

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, Marie Sickout Assele, directrice de la Fondation Gertrude François pour la santé mentale, livre un message fort et sans détour. Elle appelle à dépasser la simple sensibilisation pour agir concrètement : adoption de lois, accompagnement des malades, écoute des familles. En partageant son propre combat contre la dépression, elle brise les tabous encore très présents en Afrique et plaide pour une véritable prise de conscience collective face à ce fléau silencieux qui détruit des vies, des familles et des rêves. Une parole sincère, engagée et essentielle pour changer le regard sur la santé mentale.

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Transcription
00:00Il faudrait qu'on arrive à aller au-delà du show, il faudrait qu'on arrive à aller au-delà des projets qui ne sont pas finis,
00:06il faudrait qu'on arrive à aller au-delà de parler du Parlement, de parler, parler, parler, sans véritablement agir.
00:13Je me présente, s'écoute à Céline Marie-Emilma, directrice de la Fondation Gertrude François pour la santé mentale.
00:21À l'occasion de la journée de la santé mentale, le 10 octobre, comme chaque année,
00:25je voudrais faire passer un message, profiter au-delà même du Gabon, dans l'Afrique entière,
00:33parce que c'est un sujet qui se dit tabou en Afrique, qui n'a pas de raison aujourd'hui d'être tabou,
00:41de prendre soin de sa santé mentale par-dessus tout, de ne pas avoir honte d'en parler,
00:47de ne pas avoir honte de poser des questions, de consulter des médecins,
00:53de consulter aujourd'hui des associations qui leur paraissent responsables et en parler,
01:01et que ce n'est pas une honte de souffrir de santé mentale.
01:05Ma fondation Gertrude François, qui porte le prénom de mes deux grands-parents maternels,
01:12P.A. Le Rame, est une fondation qui a pour but de se battre contre les tabous
01:22et la sensibilisation concernant ce mal.
01:28Et elle existe, ça fera dix ans que ma fondation existe,
01:34qui a d'ailleurs agi fortement dans la sensibilisation,
01:40à travers les réseaux sociaux, à travers des actes posés
01:44envers le centre de santé mentale Bélène
01:48et plein d'autres centres dans des familles personnelles.
01:53Il m'est arrivé même, sans être médecin,
01:56d'accepter de recevoir des personnes pour pouvoir les soulager,
02:01parler de ceux dont ils souffraient,
02:05même des personnalités dont je tirerai les noms parce que c'est confidentiel.
02:10Et ma fondation a fait un projet il y a quelques années
02:15intitulé le projet Une Nouvelle Vie,
02:19qui est un projet, je crois, très très important
02:22pour la société humaine en tant que telle,
02:26pour le sujet de la santé mentale,
02:28parce que, comme je le dis souvent,
02:31je n'ai peut-être pas été au stade de la dite folie,
02:33mais j'ai souffert énormément de la santé,
02:37de la dépression qui a duré près de sept ans.
02:41Et j'ai écrit un livre,
02:43« Au nom de la vie »,
02:44qui parle, qui retrace un tout petit peu
02:47une partie de cette histoire-là.
02:48Le constat que je fais, ça c'est mon constat personnel,
02:51il faudrait que je précise ça avec insistance,
02:59c'est personnel, c'est mon avis,
03:00c'est qu'il n'y a pas d'avancée considérable.
03:02Il n'y a pas d'avancée considérable,
03:04peut-être des avancées au niveau où plus de monde en parle.
03:09Il y a quelques associations qui essayent plus ou moins
03:12de se débattre, d'en parler,
03:15de valoriser la journée de la santé mentale,
03:18la journée du 10, de la santé mentale.
03:22C'est surtout qu'il n'y a pas réellement,
03:26moi, à mon avis, des avancées considérables
03:29qui peuvent nous permettre aujourd'hui
03:32d'énumérer ceci, cela.
03:35Ce n'est pas assez consistant pour pouvoir en parler.
03:39Il n'y a pas d'avancée,
03:40il n'y a pas de loi qui a été prise,
03:41il n'y a pas de dimension.
03:43Mélen n'a pas évolué en tant que telle.
03:45Mais on ne peut pas éternellement sensibiliser.
03:48Il faut sensibiliser,
03:49parce qu'il faut sensibiliser tous les jours, chaque jour,
03:52parce que nous vivons en permanence
03:54avec des gens qui souffrent de santé mentale.
03:56Mais il faudrait qu'on arrive à aller
03:57au-delà de la sensibilisation.
04:00Il faudrait qu'on arrive à aller au-delà du chaud.
04:03Il faudrait qu'on arrive à aller au-delà
04:05des projets qui ne sont pas finis.
04:06Il faudrait qu'on arrive à aller au-delà
04:08de parler du Parlement,
04:10de parler, parler, parler,
04:12sans véritablement agir.
04:13Moi, je ne vais pas vous dévoiler aujourd'hui,
04:15avec les coups que j'ai eus de mon projet,
04:18qui a été boycotté,
04:19qui a été déchiqueté,
04:21qui a été...
04:22Je ne sais pas.
04:24Vous dévoilez ma deuxième phase d'attaque
04:27par rapport à moi.
04:29Parce que moi, je vis aujourd'hui pour ça,
04:31comme je vis pour l'art.
04:33C'est une deuxième passion
04:35qui a fait ressortir mon côté humain
04:40plus qu'hier.
04:42Et j'ai repris,
04:47j'ai réouvert mes tiroirs,
04:48j'ai remis mon projet en place.
04:50Je suis allée vers les autorités compétentes
04:52parce que c'est le but.
04:53Vous savez, depuis plus de dix ans,
04:56tous les ministres qui ont eu de la santé
04:58pendant les dix ans,
04:59je les ai tous eus.
05:00Je les ai tous côtoyés,
05:03les projets,
05:03jusqu'au stade de signer des conventions.
05:06La santé mentale est un mal,
05:08vraiment.
05:11Il faut vivre ça personnellement
05:14pour le comprendre.
05:15Moi, j'ai vécu la santé mentale
05:17en phase de dépression.
05:21Parce qu'il faut savoir
05:22dissocier la dépression,
05:24la ditfolie,
05:25le burn-out,
05:26toute la déprime.
05:30C'est vraiment des...
05:31Il faut savoir les...
05:32Et c'est un mal
05:34très douloureux
05:37qui détruit les familles,
05:39qui détruit le tissu social,
05:40qui détruit les rêves,
05:41qui détruit les enfants.
05:43Parce qu'elle ne choisit pas
05:45la santé mentale,
05:47la dépression.
05:48Elle attaque les vieux,
05:50les jeunes,
05:50quels que soient nos milieux sociaux,
05:52et que nous soyons,
05:54que nous ayons.
05:55Elle ne fait pas de distinction
05:56de race, d'âge et tout le reste.
05:59Moi, je peux vous en parler
06:00parce qu'il y a eu des répercussions
06:02sur mes enfants.
06:03J'ai vécu la santé mentale.
06:05J'ai mes trois enfants
06:06qui ont vécu la santé mentale
06:08à des phases différentes.
06:10Je vous en parlerai dans le futur
06:12parce que ça fait partie
06:13de mon projet futur.
06:15Mais c'est un mal
06:16qu'il faut prendre
06:17très, très, très, très au sérieux.
06:19Il faut que les dirigeants
06:20nous écoutent,
06:22nous accompagnent,
06:23nous prennent au sérieux
06:24parce que ça n'arrive pas
06:26qu'aux autres.
06:27Ça n'arrive pas qu'aux autres
06:29d'avoir son enfant
06:30qui se balance
06:30par un immeuble.
06:32Ça n'arrive pas qu'aux autres,
06:34son enfant,
06:35qu'on ouvre la chambre
06:36un matin et puis
06:37l'enfant s'est pendu,
06:40le mari s'est jeté
06:41d'un immeuble.
06:42Et en Afrique particulièrement,
06:44dès que quelqu'un
06:45s'est suicidé,
06:46il ne peut pas s'est suicidé,
06:47on l'a tué,
06:48c'est l'effectif.
06:48Non.
06:49La santé mentale existe.
06:51Vous avez quelqu'un
06:52qui peut parler,
06:53je peux vous parler aujourd'hui
06:54en bonne santé,
06:56mais qu'est-ce qu'elle a fait
06:56madame Asselet ?
06:58Et puis dans ma tête,
06:58je sais que cette soirée-là,
07:01j'ai décidé de passer à l'art.
07:03Et c'est ça
07:04le plus grand danger
07:05de cette maladie.
07:07Elle est tellement vicieuse
07:08que les gens
07:09les plus en souffrance
07:11sont en apparence
07:12les gens les plus en forme
07:14et les mieux nantis.
07:16Donc, il faut faire
07:16très, très attention.
07:17Et surtout,
07:19il faut avoir un regard
07:20sur les enfants
07:21parce que quand on souffre
07:22de santé mentale,
07:23quand il y a des bases,
07:24après on finit souvent
07:25dans la drogue.
07:26Il y a beaucoup d'enfants
07:27de la rue drogués
07:28qui ont des...
07:30que quand on condamne,
07:31oh, regardez,
07:32cet enfant est drogué.
07:33Non.
07:33Il faut avoir
07:34un autre regard
07:35parce que cet enfant
07:36a peut-être eu des bases
07:38de souffrance
07:39de sa santé mentale
07:40qui agit
07:41et il s'est retrouvé
07:42dans la rue,
07:43dans la drogue,
07:44dans la prostitution,
07:45dans le bridandage,
07:47en prison,
07:48violenté,
07:49tout.
07:49Alors que la base
07:51de son problème,
07:53c'est le mal-être.
07:54Il faut vraiment
07:55prendre ce mal au sérieux
07:57qui est le fléau
07:58actuel du siècle.
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