- il y a 4 jours
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Bernard Werber, auteur, sort son dernier roman chez Albin Michel "La Voix de l’arbre" & Aïda Asgharzadeh, sur les planches du Théâtre de l’Oeuvre avec son nouveau spectacle "Le Dernier
Cèdre du Liban"
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, c'est excellent, Judith Bélaire.
00:04Bonsoir, bonsoir, vous êtes bien sur Sud Radio et vous le savez, le dimanche soir, c'est excellent.
00:08Deux auteurs pour vous ce soir, l'un qui nous parle de la nature et de l'humain, l'autre des humains et du monde qu'il nous propose.
00:14C'est l'un des auteurs français les plus lus au monde.
00:16Maître du fantastique, de la réflexion scientifique, toujours à la frontière entre rêve et réalité,
00:21Bernard Werber, vous sortez un nouveau roman. Bonsoir déjà, bienvenue.
00:25Bonsoir.
00:25Vous sortez un nouveau roman chez Albain Michel, La Voix de l'arbre.
00:28Alors c'est une fable écologique, philosophique où la nature devient témoin, mémoire et peut-être conscience aussi finalement.
00:34Après avoir donné la parole aux fourmis, aux anges et encore aux dieux, vous nous posez une question.
00:38Est-ce que les arbres pouvaient parler ? C'est tout un programme, c'est une invitation à écouter autrement.
00:42La Voix du Vivant, ce qui est un chant des possibles captives.
00:45Bravo, on va en parler évidemment.
00:47Vous, comédienne et auteure d'origine iranienne, vous tissez depuis toujours un lien fort entre théâtre et mémoire.
00:53Aïda Asgarzadeh, vous me dites si je l'ai bien dit votre nom ?
00:56Parfaitement.
00:57C'est bien, je l'ai bien descendu, bienvenue.
00:59Vous avez connu un triomphe avec Les Poupées Persane qui a été récompensé du Molière 2023 de l'autrice francophone.
01:04Et vous nous revenez avec votre nouveau spectacle que vous avez écrit.
01:07Le dernier Cèdre du Liban, c'est au théâtre de l'œuvre en ce moment.
01:10C'est une très belle pièce où vous poursuivez votre cap des racines et de la transmission dans une mise en scène de Nicolas Carton.
01:14Avec Magali Genou, Maïli Sadal et Azdine Benamara.
01:18Et je recommande et oui Aïda, je vous l'avoue, j'ai versé une petite larme.
01:21Bravo.
01:21Merci.
01:22Je vous en prie.
01:23Chers auditeurs, auditrices, vous êtes bien sur Sud Radio, bienvenue chez vous.
01:27Alors Bernard Werber, la voix de l'arbre chez Albert Michel, un petit pitch quand même, vite fait pour nos auditeurs.
01:36Votre personnage principal c'est Rose, c'est une jeune scientifique qui est accusée d'un meurtre qu'elle n'a pas connu.
01:42Il n'y a qu'un seul témoin pour prouver son innocence qui est un chêne millénaire.
01:47Et alors en fait, aux côtés d'un botaniste aussi génial qu'excentrique, elle va tenter de communiquer avec cet arbre.
01:53Grâce à une invention folle, l'arbreophone, c'est-à-dire une machine qui permet d'entendre ce que les arbres ont à nous dire.
02:00C'est ça ?
02:00Exactement.
02:03Comment cette idée de faire un arbre, un témoin d'un drame, vous est venue déjà ?
02:07Parce que c'est original, on ne peut pas dire le contraire.
02:10Alors j'avais déjà écrit une nouvelle qui s'appelait L'ami silencieux, dans lequel on découvrait que quelqu'un voyait un crime,
02:15mais qu'il souffrait de ne pas pouvoir le communiquer à la justice et sauver la personne innocente.
02:23Et après je me suis dit, pourquoi ne pas inverser, parce que cette nouvelle avait eu à l'époque un petit succès,
02:29pourquoi ne pas inverser le système et faire que c'est l'arbre qui commet le crime,
02:35et c'est la jeune femme qui assiste à ce crime qui se retrouve en position de devoir prouver que les arbres ont une conscience,
02:44et qu'ils peuvent commettre consciemment un crime contre un humain,
02:47parce qu'eux ils considèrent que cet humain ne doit plus vivre.
02:50Pour se protéger quoi.
02:51Voilà, pour se protéger, c'est la légitime défense.
02:53Il s'appelle Yggdrasil, cet arbre.
02:54Oui, c'est un mot celtique, viking, qui signifie l'arbre monde.
03:01C'est l'arbre le plus connu, c'est l'arbre star de toutes les mythologies.
03:05Alors vous avez imaginé cette machine l'arbre faune qui communique donc ?
03:08Moi je me dis qu'au fond c'est possible.
03:10Quand on vous lit, on se dit ça.
03:11Parce que c'est vrai que quand on parle à nos plantes, on les voit contentes.
03:14Vous parlez à votre plante ?
03:15Oui, je parle à mes plantes.
03:17Je l'avec jour.
03:17Je crois qu'il y a beaucoup de nos auditeurs et nos auditeurs.
03:19Moi-même je parle à ma plante.
03:21Mais donc quand on parle aux plantes, elles poussent plus vite ?
03:23Non mais c'est vrai.
03:25Elles sont contentes quoi.
03:27En tout cas, on sait que la musique classique et la voix de Judy Bélair,
03:33et Mozart notamment, participent à l'épanouissement des plantes.
03:38Donc en fait c'est vraiment possible peut-être d'à un moment donné,
03:41trouver un moyen de communiquer, d'entendre, comme on le fait d'ailleurs avec les animaux finalement.
03:45Oui, dans le livre j'ai essayé de ne pas rentrer dans le domaine du magique,
03:50mais d'expliquer comment il y a eu des expériences réellement qui ont été accomplies,
03:54notamment par un monsieur qui s'appelle Cleve Baxter,
03:56qui a mis des capteurs autour de son dragonnier,
03:59et qui s'est aperçu que celui-ci percevait quand les autres formes de vie mouraient.
04:03Donc c'est-à-dire que l'arbre percevait tout ce qui se passe autour de lui.
04:05C'est incroyable.
04:07Alors ils ont aussi une mémoire dans votre livre, les arbres.
04:10Est-ce que vous pensez qu'ils peuvent vraiment se souvenir,
04:12ou est-ce que c'est poétique, ce que vous nous racontez ?
04:14Alors ils se souviennent des préoccupations d'arbres.
04:18Ils se souviennent, mais de toute façon ça se voit très simplement sur les cernes,
04:21qui est à l'intérieur par exemple d'un chêne.
04:23On voit, donc chaque cerne correspond à une année,
04:27et on voit un petit pic à l'endroit où il y a une tempête,
04:31ou à l'endroit où il y a de la foudre,
04:34ou à l'endroit où il y a de la sécheresse.
04:36Donc ils ont une mémoire de, non seulement de ce qui leur arrive à eux,
04:40mais de ce qui se passe un peu autour d'eux de la forêt.
04:42Oui, parce qu'il y a aussi tout ce réseau de communication,
04:45des racines entre elles, sous la terre.
04:47Le réseau mycorhizien, qui est comme un, on appelle ça le Wood Wide Web,
04:51c'est comme des câbles qui permettent à des arbres de communiquer avec d'autres arbres
04:57qui sont très éloignés.
04:58En fait, toute une forêt communique en sous-sol,
05:00par des réseaux de champignons.
05:02Très étonnant.
05:03Alors, c'est intéressant ce livre aussi,
05:05parce que vous l'écrivez dans un contexte où on parle quand même
05:08beaucoup d'intelligence végétale en ce moment,
05:09et d'intelligence animale aussi.
05:11Tout d'un coup, on se réveille, on se rend compte que les êtres vivants autour de nous
05:14ont peut-être aussi une conscience, une sensation.
05:17Est-ce que le but, c'est de continuer à ouvrir vers cette idée-là ?
05:21C'est une proposition que vous nous faites, quoi.
05:24Dans la plupart de mes livres, ce que j'ai envie de dire,
05:27c'est qu'il n'y a pas que nous qui réfléchissons,
05:30il n'y a pas que nous qui avons de la conscience.
05:32Là, il est en train d'apparaître des nouvelles formes de conscience
05:35avec l'intelligence artificielle,
05:37mais il y a aussi des formes d'intelligence et de conscience
05:39auxquelles on n'est pas connecté,
05:41tout simplement parce qu'on les considère comme inintéressants.
05:45Dans les fourmis, c'est parce qu'elles sont toutes petites,
05:48et pour ce qui est des arbres,
05:50c'est parce qu'on considère que c'est de la matière première pour faire des meubles.
05:52Donc, on ne s'est jamais posé la question de se dire,
05:55au fait, qu'est-ce qu'ils pensent ?
05:57Il y a aussi une petite critique de l'écologie,
05:59telle qu'on la connaît aujourd'hui dans votre livre,
06:01ou en tout cas dans certains pans de cette écologie-là,
06:03qui, pour faire par exemple de l'énergie durable,
06:06va aller couper des arbres pour les mettre dans les nouvelles chaudières.
06:10Oui, c'est ce que j'ai découvert en faisant le livre,
06:14c'est qu'il y a quand même un scandale,
06:15c'est que ce qu'on appelle les centrales thermiques à énergie bio,
06:22en fait, c'est les centrales qui utilisent des granulés de bois,
06:24et ces granulés de bois sont issus de vraies chaînes centenaires
06:28qui sont transformées en poudre.
06:30Donc, on détruit des forêts pour faire de l'électricité,
06:32au nom de l'écologie.
06:34Donc, il y a un petit problème, il me semble.
06:35C'est un non-sens absolu.
06:37Puis, il y a Bouddha aussi qui a trouvé l'illumination sous un arme.
06:40L'arme, en fait, c'est quand même un symbole de réflexion,
06:45de méditation, d'ancrage dans la terre, en fait.
06:48C'est ça qui est important de noter.
06:51C'est de là d'où nous venons.
06:54Un, les arbres ont fabriqué l'oxygène qui nous a permis de respirer.
06:59Et deux, nos ancêtres vivaient dans les arbres.
07:02On s'est aperçu que Lucie est tombée d'une branche
07:05et que sa fracture était un seau de 12 mètres.
07:10Donc, elle a dû tomber en dormant et elle est morte comme ça.
07:15Donc, nos ancêtres étaient vraiment arboricoles.
07:19Et votre arbre, Yggdrasil, c'est aussi un accueil,
07:22c'est une maison à l'intérieur.
07:23Il y a toute une vie, il y a des écureuils.
07:26Il y a cette fameuse rose aussi qui s'y retrouve quelques jours
07:29et qui apprend aussi tout le fonctionnement de cette vie.
07:33Parce que l'arbre s'autorégule.
07:34Donc, quand il est attaqué par des termites,
07:36il va garder ses branches en envoyant un maximum de sèvres, etc.
07:40Tout ça, c'est évidemment des choses prouvées scientifiquement
07:42que vous nous racontez.
07:44Il y a...
07:45Au moment où j'ai créé un livre,
07:48je n'ai pas encore démarré Madoc.
07:50Et en faisant Madoc, je me suis rendu compte
07:52qu'il y avait tellement de choses à raconter.
07:53Un chêne, c'est un village.
07:56Nous, on connaît les écureuils,
07:58on voit les insectes,
08:00on voit peut-être les pics verts.
08:01Mais en fait, il y a beaucoup de monde qui vit dessus
08:02et qui dépendent de cette forme de vie.
08:05Et le chêne lui-même a conscience
08:07des êtres qui vivent sur lui
08:09et les nourrit avec sa sève s'il en a envie.
08:12De même que le chêne a conscience
08:14de ses enfants nés de ces glands
08:16qui restent connectés
08:18par ce réseau de champignons.
08:20Et quand les enfants ont faim
08:21ou quand ils sont assoiffés
08:24ou qu'ils sont asséchés,
08:25ils le renvoient par ce réseau des nutriments.
08:28Donc, il y a réellement une perception
08:30de ce qui se passe dans le monde du végétal.
08:32C'est presque magique, quand même,
08:34ce que vous nous dites là.
08:35C'est scientifiquement prouvé.
08:37Magique, ça voudrait dire...
08:38Magique, ça voudrait dire que...
08:41C'est imaginaire.
08:43Moi, je trouve que c'est d'autant plus magique
08:45que c'est vrai.
08:48La reproduction des arbres,
08:49même ce système
08:51par exemple, le fait
08:53que Ginkgo Biloba
08:54arrive à se percevoir en couple
08:56et se penche l'un vers l'autre
08:57et communique...
08:59Il y a comme des histoires d'amour
09:01entre les mâles et les femelles Ginkgo Biloba
09:03qui n'existent pas dans la plupart des autres arbres
09:05qui sont amaphrodites.
09:06C'est-à-dire qu'ils ont les deux sexes en eux,
09:08mais les Ginkgo Biloba
09:09ont des sexes différenciés
09:10et ils se penchent l'un vers l'autre.
09:12Donc, ils perçoivent la présence de l'autre
09:13et ils essaient de rapprocher
09:14leur gamme de sexuels
09:16pour la reproduction.
09:17Pour faire des bébés.
09:18Alors, il y a aussi le nombre d'or
09:20qui est partout.
09:21Ça, on l'apprend avec vous.
09:22On le sait déjà pour certains.
09:24Il est dans la nature
09:25et dans les œuvres de Léonard de Vinci.
09:26Il est dans le positionnement aussi
09:27du nombril sur le corps.
09:30Ça, c'est très intéressant aussi.
09:32C'est-à-dire qu'en fait,
09:33ce nombre d'or,
09:34il est absolument partout.
09:35Ce n'est pas l'humain
09:36qui l'a créé.
09:37Non, c'est l'humain
09:38qui l'a découvert.
09:39En fait, les premières fois
09:40où j'ai trouvé des traces
09:42du nombre d'or,
09:43c'est Pythagore
09:43qui est mon idole
09:44et qui a été formé lui-même
09:46au temple de ma fils
09:47chez les Égyptiens.
09:48Pythagore est en grec,
09:49enseigné en Italie,
09:51mais il a été formé en Égypte.
09:53C'est 1,618, c'est ça ?
09:561 plus racine de 5 sur 2,
09:57ce qui fait 1,618 en effet.
09:59Et puis oui,
09:59tu as l'infini.
09:59Mais vous avez l'air
10:00de le connaître aussi.
10:02Ça m'intéresse beaucoup.
10:03Et alors, vous appuyez,
10:04Bernard Werber,
10:05sur de nombreux extraits
10:06de votre psychoplédie
10:07du savoir relatif et absolu
10:08où vous rassemblez
10:09tout ce que vous appelez, vous,
10:10le savoir relatif
10:11et ce qu'on croit,
10:11c'est-à-dire ce que l'on croit savoir
10:13et puis le savoir absolu,
10:14ce que l'on pressent
10:14sans pouvoir le prouver aussi parfois.
10:17Vous attribuez le tout
10:18à un personnage récurrent
10:19de votre univers
10:19qui est Edmond Vels.
10:21C'est une encyclopédie fictive
10:23qui est d'abord apparue
10:24dans la trilogie des fourmis
10:25qui est devenue un peu
10:26une colonne vertébrale
10:27dans votre oeuvre.
10:29Oui, mais pour une raison simple.
10:30Des fois, j'écris le texte
10:32et mes personnages
10:33se mettent à parler
10:33et donnent des informations scientifiques.
10:36Et puis, il y a plein de lecteurs
10:38qui m'ont dit
10:38« Oh là là, moi j'ai sauté
10:39tous les passages
10:39où tes personnages donnent
10:41des infos scientifiques
10:42parce que c'est ennuyeux.
10:44Probablement parce qu'ils ne s'intéressent pas
10:45à la science ou à l'histoire. »
10:46Et je me suis dit
10:47« Tiens, je vais faire un système
10:48en deux temps. »
10:49C'est-à-dire,
10:49si vous ne voulez que l'histoire,
10:51vous ne lisez que les caractères simples
10:54et si vous voulez voir
10:55les petits trucs marrants
10:56qui moins m'amusent,
10:57c'est un caractère grave.
10:57Oui, c'est dommage de les rater.
10:59Ça va bien avec quand même.
11:00Mais ça donne une possibilité
11:01d'intéressant.
11:02Le choix.
11:03Voilà.
11:03Voilà, le choix.
11:04Aïda Asghar Azadeh,
11:06vous avez écrit
11:07« Le dernier sable du Liban »,
11:08on l'a dit.
11:08Et vous évoquez
11:09la forêt des cèdres de Dieu
11:12et cet arbre noirci par le feu
11:14qui a été frappé
11:15d'un seul coup de foudre.
11:16C'est un arbre blessé
11:17mais toujours debout.
11:18Il me fait penser
11:19au « Hyggdrasil »
11:20de Bernard Werber.
11:21C'est une forme
11:22de mémoire du monde
11:23et aussi de résilience du vivant.
11:24C'est comme ça
11:25que vous nous le racontez.
11:26Et puis c'est la vérité,
11:27en fait.
11:27Il existe vraiment, cet arbre.
11:29Alors, la forêt existe,
11:31effectivement,
11:31et elle a partiellement brûlé.
11:34Mais j'aime beaucoup
11:36le symbole de l'arbre
11:37qui s'ancre dans le sol
11:38et qui pousse vers le ciel.
11:41Et c'est une image
11:43que j'affectionne particulièrement
11:45et j'avais envie
11:46de l'amener
11:46dans cette pièce
11:47qui est entourée
11:48de guerres,
11:50de désertions familiales.
11:54J'avais besoin
11:55de quelque chose
11:55qui répare.
11:56Et je trouvais
11:56que le cèdre
11:57avec son fruit,
11:59parce que la légende
11:59dit qu'il y avait
12:00un fruit intact
12:00qui était resté
12:01au pied de l'arbre,
12:02c'était une belle comparaison
12:05à l'histoire
12:06que traverse la mort.
12:07De la vie qui renaît,
12:08et qui continue,
12:09en fait,
12:09malgré tout.
12:11Eh bien,
12:12vous êtes bien sur Sud Radio,
12:13vous l'aurez compris,
12:13on est à vos côtés
12:15pour des histoires
12:15qui inspirent.
12:16C'est excellent.
12:17On est en compagnie
12:17de l'écrivain Bernard Werber
12:19et de l'auteur et comédienne
12:20Aida Asgarzadeh.
12:21Vous restez avec nous
12:22dans un instant.
12:23On revient.
12:23A tout de suite.
12:26Sud Radio,
12:26c'est excellent.
12:27Judith Bélair.
12:28Vous avez choisi Sud Radio
12:30et croyez-moi,
12:30c'est le bon choix.
12:31Plus encore,
12:32c'est excellent.
12:33Avec moi ce soir pour vous
12:34Bernard Werber
12:34qui fait parler la nature
12:36dans son nouveau roman
12:36La Voix de l'arbre.
12:37C'est sorti chez Albin Michel
12:38et puis Aida Asgarzadeh
12:40qui fait revivre la mémoire
12:41et les racines
12:42dans le dernier
12:42Cèbre du Liban.
12:44C'est au théâtre de l'œuvre
12:45mis en scène
12:46par Nicolas Carton.
12:48Alors,
12:48cette pièce,
12:49on va faire un petit pitch.
12:50Déjà,
12:50je redis le nom des acteurs
12:52Aida,
12:53c'est Magali Genou,
12:55Maïlis Adal
12:55et Asdine Benamara.
12:57Ils sont plusieurs.
12:58En fait,
12:58ils sont trois
12:59mais ils font plein de rôles
13:00sur scène.
13:00Enfin,
13:00il y en a une qui n'en fait qu'un.
13:02C'est l'histoire d'Eva.
13:04C'est une jeune fille brillante
13:04révoltée
13:05qui est pensionnaire
13:06dans un centre éducatif fermé
13:07qui a été abandonnée
13:08à la naissance.
13:10Donc,
13:10pas très cool.
13:11Et puis,
13:11elle découvre un jour
13:12la voix de sa mère
13:12qui est Anna Duval
13:14qui est reporter de guerre
13:15sur de vieilles cassettes
13:16qui raconte
13:17les grands bouleversements
13:18du monde,
13:18la guerre du Liban,
13:19le discours d'Arafat à l'ONU,
13:20la chute du mort de Berlin.
13:22Eva,
13:22elle va remonter le fil
13:23de cette histoire
13:24et de sa grande histoire
13:25à elle en fait
13:26en même temps.
13:26C'est ça que vous nous proposez.
13:28Oui,
13:28c'est important de préciser
13:29qu'Eva est une adolescente.
13:31Oui.
13:31Elle a 15 ans.
13:32Oui.
13:32Et elle est très en colère
13:34parce qu'abandonnée.
13:35Je dis jeune fille,
13:35je pense adolescente.
13:36Ah oui,
13:37voilà,
13:37très bien.
13:39Et effectivement,
13:40elle va découvrir son héritage
13:43qui sont des micro-cassettes audio
13:44où sa mère s'enregistre.
13:46Et on plonge dans la vie d'Anna
13:48qu'on découvre
13:49dans des flashbacks.
13:51Et l'intérêt était de savoir
13:54si Eva a besoin
13:55de connaître ses racines
13:56pour se réparer
13:57et pour pouvoir avancer
13:58et aimer à son tour.
14:00Et pourquoi sa mère
14:01ne l'a pas élevée.
14:02Pourquoi elle l'a portée
14:04mais ne l'a pas reconnue.
14:07Et on plonge aussi
14:09dans l'univers des reporters
14:10de guerre donc.
14:12et je voulais explorer
14:14toute cette complexité
14:15entre l'humanisme
14:18qu'il y a à faire ce métier
14:20et aussi l'effondrement intérieur
14:22que ça provoque.
14:23Bien sûr.
14:24Et puis il y a aussi un lien
14:25entre cette colère
14:26qu'elle a Eva
14:27et puis sa quête d'origine.
14:28C'est ça qui la déclenche
14:29en fait aussi.
14:31Oui, oui, tout à fait.
14:31Tout à fait.
14:32Parce qu'elle ne sait pas
14:35qui elle est en fait.
14:35Elle n'a aucun indice
14:37sur qui elle est
14:37et elle manque cruellement
14:39d'amour et de socle.
14:42Alors il y a un truc
14:42qui est très intéressant aussi
14:43c'est que c'est l'histoire
14:44donc d'une vie
14:45de la vie de cette jeune fille
14:46de cette adolescente.
14:47C'est l'histoire
14:48de la mort de sa mère.
14:49C'est l'histoire
14:49d'une naissance
14:50de sa naissance à elle aussi.
14:52Et puis c'est l'histoire
14:53du chaos autour
14:53donc de la vie de l'humanité.
14:55Un peu comme si c'était
14:56la même chose.
14:57Tout est étroitement lié
14:58chez vous.
14:59Exactement.
14:59Et comme l'histoire
15:00de ce cèdre.
15:02On va y revenir juste après.
15:03Exactement.
15:04L'idée c'était ça.
15:05C'était de nous donner
15:06à voir
15:07à travers nous-mêmes
15:08en fait
15:08ce que ça donne
15:09comment on s'inscrit
15:11en fait
15:11dans l'histoire
15:12elle-même.
15:13Comment on s'inscrit
15:14dans l'histoire
15:14comment on a pu
15:16ravager le monde
15:18à multiples reprises
15:23tout à fait.
15:25Et comment faire
15:26pour le réparer
15:26et c'est pas trop tard.
15:28Vous pensez que c'est pas trop tard ?
15:29Ouais j'espère.
15:32Et on va revenir justement
15:34sur ce cèdre du titre
15:36qui n'est pas un simple décor
15:37parce que pour moi
15:38c'est le cœur en fait
15:38symbolique de la pièce.
15:39C'est un peu comme ça
15:40que vous nous le présentez.
15:42Il incarne
15:43cette mémoire des peuples
15:44cette mémoire
15:45dont on parlait
15:45avec Bernard tout à l'heure
15:46la résilience aussi
15:47face à la guerre
15:49la perte
15:50et puis la continuité
15:51de ce vivant
15:51de l'humanité aussi
15:52face à la destruction totale.
15:54C'est exactement ça
15:55c'est comment du chaos
15:56peut quand même
15:56renaître la vie
15:57et l'équilibre
15:59à trouver
15:59puisque tout est question
16:00d'équilibre.
16:01Bien sûr.
16:02Alors la voie maternelle
16:03elle est le fil conducteur
16:04du récit
16:05vous êtes comédienne
16:07donc forcément
16:08il y a une importance
16:09dans cette voix
16:09cette parole ?
16:11Oui alors
16:12la voix est très présente
16:14elle raconte une histoire
16:15elle nous guide
16:16tout le long du chemin
16:17comme une mère
16:18raconterait une histoire
16:19le soir à sa fille
16:20bon là l'histoire
16:21est un peu plus cruelle
16:22mais il y a de ça
16:23et en même temps
16:25on est au théâtre
16:27donc c'est quelque part
16:29c'est comme ramener
16:29un roman sur scène
16:31c'est ponctué
16:32de cette narration là
16:33mais de manière
16:35en touche légère
16:38parce qu'il est important
16:40aussi de voir les comédiens
16:40vivre au plateau
16:42Ouais c'est sûr
16:43et ce qui est intéressant
16:44c'est je vous le disais
16:44hors antenne
16:45c'est que en fait
16:45c'est pas du tout
16:46un huis clos
16:46parce qu'on part partout
16:47et que vous nous racontez
16:48plein d'histoires
16:48dans cette pièce
16:49mais quand on la regarde
16:49il y a vraiment
16:50une forme de huis clos
16:51c'est renfermé
16:51c'est trois comédiens
16:52qui jouent tous les rôles
16:53il y a la force
16:54de leur cri dans le silence
16:55c'est très rythmé
16:56donc ça on se demande
16:58si c'est votre écriture
17:00qui est comme ça
17:00ou si c'est Nicolas Carton
17:02qui a voulu que ça soit
17:04enfin qui a voulu lui
17:05que ça soit comme ça
17:06du coup
17:06alors c'est une vraie collaboration
17:08avec Nicolas
17:09mon écriture spécifiquement
17:11dans cette pièce là
17:12est très concise
17:13effectivement on passe
17:14sans cesse
17:15dans des lieux différents
17:16à des années différentes
17:17et la parole à mener
17:21est nécessaire
17:22les comédiens ne parlent
17:23que parce que c'est nécessaire
17:24de parler
17:25sinon effectivement
17:25il y a des silences
17:26des cris, de l'émotion
17:27il n'y a pas de bavardage
17:29exactement
17:29et Nico a dû aussi
17:32faire une mise en scène
17:33qui allait dans ce sens
17:34pour respecter le rythme
17:35de l'écriture
17:35et trouver la chorégraphie
17:38de la pièce
17:38et c'est très joli
17:39quand effectivement
17:40vous avez dit
17:41on dirait un huis clos
17:41parce qu'on traverse
17:43des décennies
17:44mais il y a une sensation
17:44d'étouffement parfois
17:45c'est ce que ça provoque
17:47et cette mise en scène
17:48très épurée
17:48amène ça en fait
17:49c'est vraiment intéressant
17:51puis elle replonge
17:52donc dans la guerre
17:53dans ces moments forts
17:54de l'histoire Eva
17:55ce qui est intéressant
17:57aussi dans votre écriture
17:57c'est que vous faites
17:58dialoguer toute la sphère intime
17:59et la sphère en fait
18:00géopolitique mondiale
18:01la quête personnelle
18:02les grandes tragédies
18:03bon c'est intimement lié
18:05tout ça chez vous
18:05je le lis effectivement
18:07souvent dans mes spectacles
18:08parce que nous sommes tous
18:09en fait
18:10acteurs du monde
18:13qui nous entoure
18:13et les grands événements
18:15du monde
18:16ne nous sont pas inconnus
18:18on est pour quelque chose
18:19on est responsable
18:20on a un écho direct
18:21et donc c'est pour faire
18:22le lien aussi
18:23entre l'intime
18:24et le très grand
18:25c'est beau
18:26j'ai envie de dire
18:29que ce passage
18:29sur la forêt des cèdres
18:30aussi pour y revenir
18:31de Dieu
18:32c'est une force
18:32assez étonnante
18:33cette arme millénaire
18:34qui est frappée par la foudre
18:35mais qui est toujours debout
18:36bon c'est vraiment
18:37la métaphore de ce qui brûle
18:38mais qui continue à transmettre
18:39quoi
18:40oui exactement
18:40mais c'est ce qu'on vit
18:41tous les jours
18:41ça en fait en ce moment
18:42c'est aussi une manière
18:44de parler de notre monde
18:45et en même temps
18:45oui
18:45comme vous disiez
18:46je suis iranienne
18:47j'ai l'impression
18:48que nous
18:49on vit ça
18:50ça fait combien de temps
18:51que vous êtes en France
18:51alors moi je suis née en France
18:52d'accord
18:52mes parents sont partis
18:54d'Iran en 83
18:56qui ont fui en fait
18:57ils ont fui
18:58tout à fait
18:58ma soeur est née là-bas
18:59elle avait 4 ans
19:00quand ils ont fui
19:00elle a connu
19:01donc les deux pays
19:02et en Iran
19:04on est dans un cycle
19:05sans fin
19:05de la révolte
19:06et de la répression
19:09et effectivement
19:10on espère qu'un jour
19:12tout ça sera derrière nous
19:14donc quand vous écrivez
19:15toujours quand vous écrivez
19:17vous êtes habitées par Savoïda
19:18oui je pense que c'est quelque chose
19:20qui me travaille énormément
19:21oui on peut pas
19:23on peut pas oublier
19:24est-ce que ça serait
19:24une bonne comparaison
19:25de parler d'un arbre
19:27aussi pour votre pays
19:28aussi
19:28enfin pour son peuple
19:29en tout cas
19:29oui j'aimerais beaucoup
19:31parce qu'il tient malgré tout
19:33oui oui tout à fait
19:35tout à fait
19:35la révolte elle s'arrête pas
19:37elle n'est pas finie
19:37elle n'est pas finie
19:38Bernard Werber
19:41quand Aida Asgerzade
19:42elle raconte la douleur
19:43de son peuple
19:44elle parle aussi
19:44de sa transmission
19:45de l'histoire
19:47qu'elle nous raconte
19:47quand vous vous parlez
19:48de la nature
19:49vous nous invitez
19:50à l'écoute plutôt
19:51j'ai l'impression
19:51justement
19:53c'est parce que l'actualité
19:54est extrêmement oppressante
19:57il y a un moment
19:58revenir aux arbres
19:59et écouter un arbre
20:01ça peut être
20:02une manière
20:03de se déconnecter
20:04d'un monde
20:05qui quand même
20:08devient de plus
20:08en plus
20:09oppressant
20:12c'est ce que ça vous fait
20:13comme il fait à vous
20:14l'actualité oui
20:15je me sens obligé
20:16vu que j'ai une formation
20:17de journalisme
20:17je me sens obligé
20:18de suivre ce feuilleton
20:19maintenant
20:20c'est une agression
20:22permanente
20:22je rêve
20:23d'aller en forêt
20:24comme mon héroïne
20:25et de tout éteindre
20:26d'aller vivre
20:27dans l'arbre
20:28et de me connecter
20:29à l'arbre
20:30et puis de dire
20:31maintenant il peut se passer
20:32autour de n'importe quoi
20:33moi je m'en fiche
20:33je suis connecté
20:34à ma planète
20:35et est-ce que c'est pas ça
20:37qui serait une solution
20:38justement pour redescendre
20:39d'un cran finalement
20:40ce souvenir
20:41qu'on a les pieds sur terre
20:41quoi
20:42oui mais
20:44l'ensemble du système
20:46humain ne va pas
20:47dans cette direction
20:48c'est aussi pour ça
20:49que j'ai voulu
20:49écrire ce livre
20:50de dire que
20:51on peut pas
20:52tout le temps
20:53aller vers plus
20:54de consommation
20:55plus de destruction
20:56et même
20:57plus de croissance
21:00dans tous les domaines
21:01il y a un moment
21:03il faut se calmer
21:03en tant qu'espèce
21:04et penser harmonie
21:06plutôt que croissance
21:07ouais
21:07et alors cette harmonie
21:09ce qui est intéressant
21:10c'est que dans votre pièce
21:11de théâtre Aïda
21:12même si c'est le chaos
21:13il y a une harmonie
21:15déjà dans ce qu'on voit
21:16ressortir de votre
21:17personnage au fur et à mesure
21:19du temps qui passe
21:19parce qu'elle commence à
21:20même si c'est douloureux
21:22on la voit grandir
21:23autrement déjà
21:24parce qu'en fait
21:24on a besoin de savoir
21:25d'où encore la métaphore
21:27de l'arbre
21:27d'où on vient
21:28pour savoir où on va
21:29c'est ça que vous nous dites aussi
21:30oui tout à fait
21:31et quand Bernard
21:32vous dites le mot harmonie
21:33je trouve ça très beau
21:34moi j'appelle ça
21:35souvent l'équilibre
21:36mais je trouve que
21:37ça se lie totalement
21:39c'est un peu
21:39la même idée
21:40pour moi
21:41et on trouve ça
21:42dans la musique aussi
21:43finalement
21:43parce que vous
21:44vous mettez du Mozart
21:44à vos plantes
21:45mais
21:45j'écoute Aïda aussi
21:47en fait
21:53celui qui me détend le plus
21:54c'est Bach
21:55ouais
21:56c'est pas très original
21:58mais c'est juste
21:59parce que c'est un peu
21:59un système répétitif
22:01c'est-à-dire
22:01c'est des vagues
22:02et justement
22:03j'ai l'impression
22:04que c'est très
22:05comment dire
22:06on parlait tout à l'heure
22:07du nombre d'or
22:08j'ai l'impression
22:08qu'il se préoccupe
22:10de mettre le nombre d'or
22:11dedans
22:11j'aime bien
22:13je sais pas si c'est vrai
22:14mais il parait qu'on disait
22:15à Mozart
22:15qu'est-ce que vous pensez
22:18de Bach
22:18et il a dit
22:19je n'essaie pas
22:20de faire du Bach
22:21parce que ça me prendrait
22:22la tête
22:22et bien quand on écoute
22:24Mozart
22:25on n'est pas tout à fait
22:26dans le même registre
22:26il est plutôt
22:27dans une sorte de fête
22:28Mozart
22:29et Bach
22:30il est dans quelque chose
22:31de très très intellectuel
22:32et très géométrique
22:33et très rempli
22:35justement
22:36d'harmonie bizarre
22:38intéressante
22:38mais finalement
22:39l'harmonie
22:40Aïda
22:40on se la crée aussi
22:42c'est-à-dire que c'est ça
22:42que vous nous racontez
22:43cette jeune fille
22:44alors qu'elle crée
22:44sa propre harmonie
22:45et qu'elle arrive
22:46à sortir du laïus
22:48maintenant qu'elle sait
22:49d'où elle vient
22:49et de la difficulté
22:50qu'a vécu sa mère
22:51justement
22:51elle va pouvoir
22:53rentrer dans une autre phase
22:54peut-être plus harmonieuse
22:56Tout à fait
22:56et j'aime aussi
22:58l'idée de pouvoir
22:59la provoquer
23:00qu'on peut provoquer
23:01sa propre harmonie
23:02qu'on peut décider
23:02de vivre en harmonie
23:04Vous considérez
23:05qu'on est maître
23:05de son destin
23:07on peut dire comme ça
23:08Plutôt
23:09Que ce qu'on envoie
23:10on le récupère
23:10c'est ça ?
23:11Oui tout à fait
23:11C'est ça que vous nous racontez
23:13en fait
23:13J'y crois vraiment
23:14profondément
23:16Et c'est intéressant
23:17d'arriver à transmettre
23:18ça dans une écriture
23:19qui devient une écriture théâtrale
23:20quand vous écrivez
23:21est-ce que vous pensez
23:22aux comédiens
23:22est-ce que ça va être derrière
23:23ou est-ce que c'est vraiment
23:24vos personnages
23:25C'est quoi l'inspiration aussi ?
23:26Je pense d'abord
23:28à l'histoire
23:28comment raconter cette histoire
23:30comment la raconter
23:30le mieux possible
23:31Après effectivement
23:33comme je suis comédienne aussi
23:34il est important pour moi
23:37que chaque comédien
23:38ait un parcours
23:39entier
23:40Donc je m'attarde
23:42à ce que chaque personnage
23:43ait une résolution
23:44une arche entière
23:46D'accord
23:46Et bien vous y arrivez
23:49très bien
23:49Allez des idées qui claquent
23:51et des personnalités
23:52qui marquent
23:52C'est excellent
23:53avec vous pour vous
23:54d'ailleurs ce soir
23:55sur Sud Radio
23:56L'écrivain Bernard Werber
23:57et l'auteur et comédienne
23:58Aïda Asgarzade
23:59A tout de suite
24:00Restez avec nous sur tout
24:01Sud Radio
24:04C'est excellent
24:04Judith Bélair
24:05Merci d'être à l'écoute
24:07de Sud Radio
24:07comme chaque dimanche
24:08c'est un vrai plaisir
24:09Au programme ce soir
24:10Bernard Werber
24:11l'un des auteurs
24:11les plus lus au monde
24:12et son nouveau roman
24:13La Voix de l'Arbre
24:14c'est chez Albin Michel
24:15et puis à ses côtés
24:16Aïda Asgarzade
24:17qui est comédienne et auteure
24:18et qui présente
24:19au Théâtre de l'œuf
24:19son nouveau spectacle
24:20Le dernier set du Liban
24:22s'est mis en scène
24:22par Nicolas Carton
24:24Alors Bernard Werber
24:26vous êtes quand même
24:26souvent classé
24:27dans la science-fiction
24:28mais j'ai envie de dire
24:30que votre écriture
24:31elle dépasse totalement
24:32cette étiquette
24:33Je crois que ça pose
24:35des problèmes aux libraires
24:36qui ne sont pas très bien
24:37où me ranger
24:37moi-même je ne sais pas
24:39où me ranger
24:39mais en tout cas
24:40j'ai été nourri
24:40de science-fiction
24:41mais ce qui me gêne
24:43dans la science-fiction
24:44c'est que justement
24:45ils sont obligés
24:45de faire appel aux magiques
24:47c'est-à-dire des extraterrestres
24:49des hommes invisibles
24:50des super pouvoirs
24:52et moi ce qui m'amuse
24:52c'est de rester dans le réel
24:53parce que le réel
24:54est déjà extraordinaire
24:55observer comment fonctionne
24:58réellement un arbre
24:59et comment un arbre
25:00communique avec
25:01tous les autres arbres
25:02et peut-être communique
25:03avec sa planète
25:03ça me semble déjà
25:04un concept suffisamment fort
25:06pour qu'on n'ait pas besoin
25:06de rajouter des fées
25:08des magiciens
25:09des extraterrestres
25:10ou quoi que ce soit de bizarre
25:11C'est vrai
25:11je suis assez d'accord
25:12Vous aimez
25:13en fait vous combinez
25:15des sagas
25:16des grandes histoires
25:17il y a un peu de philo
25:17il y a un peu de spiritualité
25:20il y a un peu d'anticipation
25:21il y a du polar
25:22bon
25:23un mélange
25:24c'est le pokéball
25:26de la littérature
25:29je mets un peu de tout ça
25:31mais écoutez ça marche très bien
25:32parce que vous êtes traduit
25:33dans plus de 35 langues
25:34vous êtes lu sur 5 continents
25:36vous êtes au courant Bernard
25:37quand même
25:37oui je ne suis pas partout
25:39il ne suffit pas d'être traduit
25:41il faut aussi que le livre marche
25:42c'est surtout en Corée du Sud
25:44et ça vous êtes une star
25:45en Corée du Sud
25:46vous êtes considérée
25:47comme une star littéraire
25:48vous vendez des centaines
25:49de milliers d'exemplaires
25:50là-bas
25:51ils sont très tournés
25:52vers le futur
25:53et eux ils sont très intéressés
25:54je dis eux
25:55parce qu'en France
25:56la science-fiction
25:56est une sorte d'endroit
25:58mis à l'écart
25:59eux ça ne les aime pas
26:00parce que c'est trop populaire
26:01vous pensez ?
26:02comment ?
26:02parce que c'est populaire ?
26:03non parce qu'on a décidé
26:05à un moment
26:05que c'était un truc pour les enfants
26:07y compris Jules Verne
26:08on s'est dit
26:08c'est un truc d'adolescent
26:09et que du coup
26:10on ne regarde plus la voix
26:11on n'autorise que deux livres
26:12c'est le meilleur des mondes
26:13de la Lou Suxley
26:14et 1984 d'Orwell
26:15qui sont enseignés dans les écoles
26:16à être des livres
26:17de science-fiction
26:18un peu acceptables
26:19alors on est sur de l'anticipation
26:21carrément
26:21oui
26:22Orwell
26:22je ne sais pas
26:24le télé-écran
26:25bon
26:26on a un auteur extraordinaire
26:28qui a été oublié
26:29c'est
26:30c'est Boulle
26:30Pierre Boulle
26:31avec La planète des singes
26:32et ça c'est français
26:33parce que les deux autres
26:34étaient anglais
26:34c'est vrai qu'on oublie
26:35que c'était français au départ
26:36Pierre Boulle
26:37et c'est quand même lui
26:39qui a fait
26:39le pont de la rivière Kwaï
26:40et La planète des singes
26:41et il y a très peu
26:43de références en France
26:44c'est comme s'il n'avait jamais existé
26:45alors il y a des gens
26:47qui vous reprochent
26:48de présenter
26:49comme véridiques
26:50des hypothèses scientifiques
26:51aux métaphysiques non fondées
26:52et vous
26:52vous leur répondez
26:53l'imaginaire
26:54à la plus grande des réalités
26:55j'adore
26:56surtout non
26:56la seule chose que j'ai répondre
26:58c'est qu'il y a écrit
26:58roman sur mon livre
26:59je n'ai aucune prétention
27:01et étant journaliste scientifique
27:02j'ai pu me rendre compte
27:03qu'on est sûr de rien
27:05donc dès le moment
27:06où vous dites quelque chose
27:07c'est une probabilité
27:09mais même dire que
27:10par exemple
27:12la Terre est ronde
27:13j'allais y venir
27:14enfin
27:15mais en fait
27:16elle n'est pas ronde
27:17elle n'est pas tatoïde
27:17elle n'est pas exactement ronde
27:19mais n'importe quelle assertion
27:21de science
27:21peut être mise en question
27:22et c'est très bien
27:23donc ce que j'ai aimé
27:25mon travail consiste
27:26à connaître la science
27:27et à la prolonger
27:28un tout petit peu
27:29avec mon imaginaire
27:29mais je n'ai aucune autre
27:31prétention
27:32que celle de faire rêver
27:33les gens
27:33et de leur apporter
27:35des connaissances
27:36dans une curiosité
27:37plutôt
27:38dans des domaines
27:39auxquels ils pensent peut-être pas
27:40mais en philo
27:40on apprend qu'il n'y a pas
27:41de vérité au départ surtout
27:42c'est-à-dire que la vérité
27:43est propre à chacun
27:44il y a des vérités établies
27:45bon ok
27:46il y en a un certain nombre
27:47mais quand même
27:47c'est quand même
27:48quelque chose de très subjectif
27:49tout cela
27:50oui
27:51c'est pour ça que
27:52la plus jolie phrase
27:53qui résume tout
27:54c'est tout est relatif
27:55d'Einstein
27:56il y a des choses
27:58plus ou moins probables
27:59ou des choses plus ou moins
27:59à vérifier
28:00mais entre
28:01il y a des fées
28:04il y a des fantômes
28:05et
28:05le fait que
28:08il y a des trous noirs
28:09et il y a des galaxies
28:11il y a quand même
28:12une chose
28:12qu'on peut vérifier visuellement
28:14et une qu'on ne peut pas
28:14vérifier visuellement
28:15par exemple
28:16et les deux sont magiques
28:18ça c'est vrai
28:19et puis il y a des choses
28:20qu'on sait toujours pas
28:21vraiment ce que c'est
28:21un trou noir finalement
28:22c'est troublant
28:24vous
28:27votre écriture
28:28Aïda
28:28vous mélangez les registres
28:30il y a du drame
28:31de l'émotion
28:31du suspense
28:32de l'humour
28:32et vous vous dites
28:34que ça doit passer
28:34par le coeur
28:35avant de passer
28:35par la tête
28:36c'est ça que vous dites
28:37oui
28:37j'ai bien travaillé
28:38oui
28:39allez-y racontez-nous
28:41un peu ça
28:42on fait du théâtre
28:43le théâtre
28:43c'est le lieu
28:44de l'émotion
28:44et justement
28:46avec le dernier cèdre
28:48du Liban
28:48je parle des
28:49reporters de guerre
28:50et de sujets
28:51comme ça
28:52mais j'avais à coeur
28:54de ne pas faire
28:55un documentaire
28:57c'est pas du docu-théâtre
28:57c'est de la fiction
28:58et
29:00quand on parlait tout à l'heure
29:02de ma manière d'écrire
29:02je sais que c'est juste
29:03quand ça passe
29:04que par mon coeur
29:05c'est un baromètre
29:07interne que j'ai
29:08où je me dis
29:08ok là c'est la bonne voie
29:10on peut quand même dire
29:12des choses intelligentes
29:13il n'y a pas de problème
29:13mais ça passe par le coeur
29:15vous ne lisez pas aux autres
29:16c'est vous que vous écoutez d'abord
29:18oui
29:18si on est vraiment très honnête
29:21avec soi-même
29:21on sait quand on est dans le juste
29:22ou non
29:23et
29:24ma ligne
29:26rouge
29:27est l'émotion
29:28du début à la fin
29:29c'est ça qui je pense aussi
29:31tient l'aspect
29:32mais ça fonctionne
29:32parce que moi pour le coup
29:33en regardant la pièce
29:34ça a fonctionné
29:35on est pris par le
29:38par le coeur en fait
29:39justement
29:40oui et voilà
29:40et l'émotion du coeur
29:41elle est multiple
29:42c'est pas forcément être
29:43que dans du drame
29:44c'est avoir l'équilibre
29:46justement entre
29:46le rire
29:47la tendresse
29:48une émotion plus forte
29:50la tristesse
29:51etc
29:51c'est l'équilibre
29:53entre toutes ces émotions
29:54qui m'intéressent
29:54alors vous parlez beaucoup
29:55d'équilibre
29:56vous alliez l'intime
29:58le politique
29:59l'humanisme
30:00sans pathos
30:00vous parlez de guerre
30:01mais à hauteur d'humain
30:02vous parlez de la terre
30:03la perte
30:04mais vous parlez du souvenir
30:05et de la colère
30:06mais du sens en fait
30:07vous êtes toujours
30:08dans une recherche d'équilibre
30:09dans votre écriture
30:11et dans votre manière
30:11de présenter des faits
30:12qui sont parfois ultra violents
30:13donc en fait
30:14vous présentez pas l'ombre
30:15sans la lumière
30:16parce que c'est ça la vie
30:17on peut pas
30:18même dans les situations
30:20les plus dramatiques
30:21on rit
30:22on va chez le coiffeur
30:23on se coupe les cheveux
30:24on joue au ballon
30:25on vit
30:26on mange
30:27ouais
30:28alors parmi vos textes
30:32et créations
30:33il y en a des très beaux
30:35on va évidemment parler
30:36des poupées persanes
30:37puisque c'est un texte
30:39qui est inspiré
30:40par la vie de vos parents
30:41qui a été molierisé
30:43on peut le dire comme ça
30:44en 2023
30:44est-ce que vous avez joué
30:46dans cette pièce ?
30:47moi j'avais une question là-dessus
30:48oui bien sûr
30:48vous avez joué dans
30:49vous jouez souvent dans vos pièces
30:50vous les mettez pas en scène
30:52exactement
30:52pourquoi ?
30:54j'amène déjà tout l'imaginaire
30:55en écrivant
30:56et je trouve ça chouette
30:58d'avoir un autre regard
30:59qui se pose dessus
31:00pour l'amener au plateau
31:01et alors en plus
31:03comme il s'avère que souvent
31:04je joue dans mes spectacles
31:05je ne peux pas avoir
31:06les deux postes
31:08enfin les trois postes
31:09alors on va revenir
31:09un petit peu plus
31:10tout à l'heure
31:11évidemment plus sur les poupées persanes
31:12mais ce que je veux savoir
31:13c'est que quand vous jouez
31:14un rôle
31:14dans une pièce
31:16qui raconte
31:16la vie de votre famille
31:17en fait
31:17comment est-ce que vous arrivez
31:19à interpréter
31:20en vous détachant
31:21de votre intimité ?
31:23alors le fait
31:23d'écrire la pièce
31:24me permet ça déjà
31:26parce que l'écrire
31:27en soi
31:27est déjà un long processus
31:29et
31:30notamment avec
31:32les poupées persanes
31:33ça a été très compliqué
31:34d'avoir
31:34des informations
31:36on peut se dire
31:37que mes parents
31:37étaient à la source
31:38mais mes parents
31:39étaient très secrets
31:40pendant longtemps
31:42je ne comprenais vraiment pas
31:43les tenants et aboutissants
31:43de notre histoire
31:44parce que c'était trop douloureux ?
31:47oui je pense
31:47il y avait quelque chose
31:48de l'ordre de la culpabilité
31:49dans cette génération
31:51qui a fui
31:51et qui évidemment
31:53ne souhaitait pas
31:54amener un régime islamique
31:55et n'est pas resté
31:56pour se battre
31:58oui mais bon
31:59je suis d'accord
32:00et vous
32:01et donc
32:03ils étaient quand même
32:04très discrets
32:04c'était des phrases
32:06un peu éparpillées
32:07pas claires
32:08et c'est seulement
32:09quand j'ai voulu
32:10écrire dessus
32:11que
32:12presque de manière
32:13professionnelle
32:15mon père a bien voulu
32:18répondre enfin
32:18à mes questions
32:19d'accord
32:19parce que j'écrivais dessus
32:21il fallait donner un cadre
32:22c'était pour le travail
32:23donc c'était important
32:24c'est marrant
32:25mais donc
32:26j'ai dû beaucoup
32:27me renseigner aussi
32:27par ailleurs
32:28lire énormément
32:29de bouquins
32:29de témoignages
32:30etc
32:31et tout ça
32:33m'a permis
32:33de nourrir
32:36et d'avoir le processus
32:37de réparation
32:38et de savoir
32:39vous ça vous a réparé
32:40et de me détacher
32:41aussi
32:42et in fine
32:43et oui
32:45on dirait une petite phrase
32:46qu'ils ont dit tout à l'heure
32:47justement
32:48vos parents
32:49ils ont dit
32:49bon je le dirai tout à l'heure
32:51on se le garde
32:51pour le quatrième
32:52le dernier morceau
32:53votre processus d'écriture
32:55qu'on l'a dit
32:56ça part de l'intime
32:58en fait ça part toujours
32:59de l'intime dans vos pièces
33:00oui
33:00ça part de l'intime
33:01parce que c'est ce que je connais
33:03je pars de moi
33:04je pars de ce que je connais
33:05de ce qui est réel pour moi
33:06et j'en fais une histoire
33:09qui puisse intéresser
33:10d'autres personnes
33:11et vous Bernard
33:12c'est quoi votre processus d'écriture
33:14parce que
33:14on part toujours de soi
33:15quand on est écrivain
33:16évidemment
33:17qu'est-ce qui tout d'un coup
33:20c'est en vous promenant
33:20dans une forêt
33:21que vous voyez un arbre
33:22vous vous dites
33:22tiens je vais écrire là-dessus
33:23comment vous trouvez vos sujets
33:24d'où ça part chez vous ?
33:28je viens à des interviews
33:30pour Sud Radio
33:30je rencontre Aïda
33:31je rencontre Judith
33:33oulala on va être dans le prochain roman
33:34les idées
33:37je voyage
33:39j'ai un réseau d'amis
33:41qui sont curieux aussi
33:43donc on a des conversations
33:44où on se raconte
33:45ce qu'on a trouvé de plus marrant
33:47et à un moment
33:49j'avais une discipline
33:49c'est tous les jours une nouvelle
33:50c'est-à-dire j'écris une petite histoire
33:51d'une heure
33:52dans lequel il y a un début
33:52au milieu une fin
33:53et donc du coup
33:54ça vous donne des sujets
33:55voilà j'ai des sujets
33:56donc il y a des nouvelles
33:57tout d'un coup
33:57vous pourriez écrire combien de livres
33:58si vous écriviez toutes vos nouvelles ?
34:01beaucoup
34:02des nouvelles
34:04je dois en avoir 200
34:04ok
34:05ah oui
34:06vous savez vraiment de la matière
34:07oui
34:07et comment vous savez
34:08si c'est bon
34:09vous faites comme Aïda
34:10c'est le coeur ?
34:11c'est comment ?
34:12comment vous savez
34:12si c'est bien ce que vous écrivez ?
34:13en fait ça se peut
34:14que ça soit mauvais
34:15bah non je suis pas d'accord
34:16enfin pas le dernier en tout cas
34:17non non
34:18comment je sais que c'est bon
34:20au moment quand j'écris l'histoire
34:23elle s'écrit toute seule
34:24c'est-à-dire
34:24il y a mes personnages
34:25comme Rose
34:26à un moment
34:26elle parle toute seule
34:27elle apparaît en fait
34:28c'est ça ?
34:29ouais
34:29non je l'écoute
34:30c'est-à-dire je vois
34:31qui a fait des trucs marrants
34:32comme vous écoutez Aïda
34:32voilà
34:33elle t'habille en Rose en plus
34:35j'écoute
34:37non il y a des moments
34:39où mes personnages
34:40sortent des phrases
34:41qui me font marrer
34:42et je me dis
34:42j'avais pas pensé
34:44donc alors là
34:46il y a une schizophrénie
34:47qui se passe
34:47c'est-à-dire
34:47j'ai fabriqué
34:48des choses
34:49qui ne sont plus moi
34:51comme ça fait des enfants
34:52et l'enfant
34:53vous sort des phrases
34:54et donc je suis là
34:55vous écoutez vos personnages
34:58j'écoute mon personnage
34:59et ils dialoguent entre eux
35:01et je me dis
35:01ah ouais ils sont marrants
35:02tous les deux
35:03et je ne sais pas
35:04ce qu'ils vont dire après
35:04et là ça veut dire
35:05que la mayonnaise a pris
35:06d'accord
35:06et quand vous écrivez un roman
35:08vous écrivez à quelle heure ?
35:09le matin ?
35:10ouais
35:10avant c'était 8h30
35:11maintenant c'est 9h30
35:12pourquoi ?
35:13j'ai perdu une heure
35:14vous dormez un peu plus ?
35:15non j'ennais la petite à l'école
35:16ah bah oui c'est mieux
35:17et donc
35:18d'abord les petits
35:21après la petite
35:22il n'y en a pas énormément
35:24il y en a combien ?
35:25il y en a 3 ?
35:253 voilà
35:26mais j'essaie de
35:28j'essaie d'être aussi
35:30d'avoir une vie de famille
35:31et je suis tellement concentré
35:35sur mes bouquins
35:35que c'est vrai que
35:36je pense que ça ne doit pas être simple
35:38d'être un enfant d'écrivain
35:40je ne le souhaite à personne
35:42un enfant d'acteur peut-être
35:45je ne suis pas sûre non plus
35:46je ne sais pas
35:47je crois que la plupart des artistes
35:50s'ils sont vraiment concentrés
35:51sur leur travail
35:51ils ne sont pas très fréquentables
35:54en fait
35:54et plus ils sont concentrés
35:57plus ça leur prend du temps
35:58mais regardez
35:58vous prenez une heure de plus
35:59pour amener votre gosse à l'école
36:00c'est magnifique
36:01il doit être très content ce petit
36:02ouais
36:03bah voilà
36:03il a son papa qui l'emmène le matin
36:05et c'est excellent
36:06vous êtes bien sur Sud Radio
36:07on est avec l'écrivain
36:09Bernard Werber
36:09et puis l'auteur et comédienne
36:11Aida Askarzade
36:12j'ai réussi à la descende
36:13encore une fois
36:14à tout de suite
36:15vous restez avec nous
36:16Sud Radio
36:19c'est excellent
36:19Judith Bélair
36:20vous êtes bien sur Sud Radio
36:22et nous avec vous
36:23comme chaque dimanche
36:23c'est excellent
36:24ce soir
36:25deux univers se répondent
36:26celui de Bernard Werber
36:27l'écrivain qui donne la parole
36:28aux arbres
36:28dans son nouveau roman
36:30La Voix de l'Arbre
36:30qui est publié chez Albain Michel
36:31et puis celui d'Aida Askarzade
36:33qui est comédienne et autrice
36:34et qui fait elle résonner
36:35les voix du passé
36:36dans le dernier set du Liban
36:37puis il y a aussi un peu de présent
36:38c'est au théâtre de l'oeuvre
36:40et c'est mis en scène
36:40par Nicolas Carton
36:41alors justement
36:43on va revenir un petit peu
36:44sur ces poupées persannes
36:46Aida
36:47parce que vos parents
36:48donc c'était des intellectuels
36:51ce sont
36:51des intellectuels iraniens
36:53c'était un architecte
36:54et une professeure d'économie
36:54c'est ça ?
36:55ils ont été impliqués
36:56dans les mouvements politiques
36:57avant et après la révolution
36:58ils ont quitté l'Iran
36:59en courant
36:59ils se sont installés en France
37:00en 1982
37:01parce que leur vie était en danger
37:02et quand ils sont venus voir
37:04votre spectacle
37:04après ce que vous nous avez dit
37:06la difficulté qu'ils ont eu
37:07à vous raconter cette histoire
37:08votre père aurait pleuré
37:10c'est vrai ?
37:11oui
37:11et votre mère vous a confié
37:13tu as fini quelque chose
37:15que nous n'avions pas réussir
37:16à clore dans notre histoire familiale
37:17vous les avez appelés ?
37:19non, j'ai travaillé
37:20oui, j'avais jamais vu mon père
37:23dans cette émotion
37:23c'était beau et fragile
37:26et ils ont vu le spectacle
37:29plusieurs fois
37:30et c'est comme si
37:31à chaque fois qu'ils venaient au théâtre
37:33ils réparaient quelque chose
37:35et effectivement
37:37ma mère a fini par dire ça
37:39bravo parce que vous avez remplacé
37:41une psychanalyse en fait
37:41pour nos parents
37:42oui, je suis assez contente
37:44pour une petite méditation transcendantale
37:46tiens
37:46oui, mais là ça a l'air plus fort
37:47parce que
37:48c'est vraiment personnalisé
37:50mais c'est sûr que
37:51quand, oui, le jour
37:52à le mal de ça
37:53je me dis ok
37:53le pari est réussi
37:55mais vous
37:56ça a fermé une porte aussi
37:57j'imagine
37:58parce que comme vous n'avez pas vécu là-bas
37:59et qu'on vous a raconté
38:01l'histoire très tard
38:02vous apparentez un peu
38:04cette petite Eva aussi
38:05qui apprend son histoire
38:06très tard finalement
38:07donc il y a une violence aussi
38:10dans le fait de la prendre
38:10donc c'est aussi une manière
38:12de vous l'approprier
38:13mais alors
38:13c'est quelque chose de très étonnant
38:15parce que
38:15j'ai été en Iran
38:16trois fois
38:16et donc je n'y ai pas vécu
38:18j'y ai pas grandi
38:19je parle persan
38:20et j'ai grandi quand même
38:22dans la culture iranienne
38:23avec mes parents
38:24mais je ne connais que mes parents
38:25en France
38:25et arriver en Iran
38:28la première fois
38:28je me souviens que ça a été
38:29un choc d'émotion
38:31c'est inexplicable
38:33de se dire
38:33je sais que j'appartiens
38:34à cette terre
38:35il y avait quelque chose
38:36de vraiment d'inexplicable
38:38et de très fort
38:39et de partir de là
38:41c'était un déchirement
38:42mais bien sûr
38:43je ne me voyais pas vivre
38:44du tout en Iran
38:45surtout pas en ce moment
38:48c'est ça
38:48et en racontant l'histoire
38:50oui
38:50en ce moment
38:51je le précise pour les auditeurs
38:53c'est important
38:53c'est pas l'Iran là
38:54c'est la république islamique d'Iran
38:55tout à fait
38:55c'est important de le dire
38:56et ça nourrit en tout cas
39:01un lien entre moi
39:02et mes origines
39:03ça je pense aussi
39:05réparait quelque chose
39:06pour moi
39:06parce que petite
39:08je ne savais pas trop
39:09pourquoi on était en France
39:10d'où je venais
39:11quel était le problème
39:12pourquoi on ne parlait pas bien français
39:14pourquoi on ne mangeait pas
39:15comme les autres
39:15etc
39:16et en plus
39:17quand j'étais petite
39:18l'Iran n'était pas à la mode
39:20donc on me disait
39:22quoi ?
39:23Irak ?
39:24et j'étais là
39:24non l'Iran
39:25parce qu'on a des hontes
39:28parce qu'on a des hontes
39:28parce qu'on a des hontes
39:29oui oui bien sûr
39:30et j'avais donc honte
39:33d'être iranienne
39:34et de ne pas m'intégrer
39:36entre guillemets en France
39:37et travailler sur des poupées persanes
39:39ça m'a aussi fortement réconcilié
39:41avec mes origines
39:42et accepter d'aimer mon pays
39:45d'en être fière
39:46et maintenant c'est quelque chose
39:48auquel je suis émotionnellement très liée
39:51c'est à dire que dès qu'il y a une information
39:53qui concerne l'Iran
39:54ça m'émeut tout de suite
39:55on parle de réparation
39:57avec Aïda
39:58Bernard
39:59vous nous faites faire des voyages intérieurs aussi
40:02c'est un autre truc que vous faites
40:03c'est important
40:03comme une expérience de tourisme
40:06c'est ça que vous dites
40:07dans notre mot intérieur
40:07tourisme spirituel
40:08ouais c'est ça
40:09c'est un spectacle
40:12mais c'est très intéressant
40:13parce que ça nous permet
40:14alors si j'ai bien compris
40:15parce que je vais faire l'expérience
40:17vous êtes jamais venu ?
40:18ben non mais je vais la faire
40:19je vous ai même dit
40:20qu'au téléphone
40:21que j'avais fait de la faire toute seule
40:22et qu'il valait mieux
40:23pas le faire tout seul
40:24on m'a dit
40:24faites pas ça
40:25c'est comme la plongée sous marine
40:27il vaut mieux avoir un petit guide
40:28la première fois
40:29il vaut mieux avoir un mono
40:30ouais
40:30l'idée c'est de comprendre
40:32ce qui nous est arrivé
40:33sans s'approprier les traumatismes
40:36parce que les vies antérieures
40:36c'est ça
40:37ah
40:38comment résumer ça
40:41j'ai 20 secondes
40:42d'abord
40:45j'ai rencontré un jour
40:46une médium
40:46qui m'a dit
40:46voulez-vous connaître
40:47vos vies antérieures
40:48moi je n'y croyais pas
40:49mais je me suis dit
40:50j'y crois
40:51je ne suis pas dans la croyance
40:53mais ce qu'elle m'a raconté
40:54m'a d'autant plus troublé
40:56que ça pourrait expliquer
40:57certains de mes comportements actuels
40:58donc je suis allé faire
40:59une expérience
41:00de réglé sur mes vies antérieures
41:01avec un hypno
41:02un autre
41:03c'était une médium
41:04et j'ai trouvé ça
41:06extraordinaire et génial
41:07et j'ai tellement aimé ça
41:08que je l'ai fait aux autres personnes
41:09tout le monde s'est amusé
41:11puis un jour
41:12alors qu'on m'avait proposé
41:13de faire un stand-up
41:14je me dis
41:14tiens je proposais à la salle
41:15de le faire
41:15et là ils ont adoré
41:17c'était maintenant
41:18ça fait maintenant 6 ans
41:20que je fais ce spectacle
41:20on l'a fait tourner partout
41:22là je reviens du Québec
41:23où on a rempli bien les salles
41:25en gros je propose aux gens
41:26de fermer les yeux
41:26il y a un accompagnement musical
41:27et je les guide doucement
41:29dans un couloir
41:31dans lequel il y a
41:31les portes de leur vie antérieure
41:32ils l'ouvrent
41:33et là ils découvrent
41:34leur vie antérieure
41:35et après j'ai fait revenir
41:37et ils racontent
41:38et ils sont filmés
41:39leur visage apparaît à l'écran
41:40ceux qui ont envie
41:41et c'est des histoires
41:44extraordinaires
41:45d'autant plus
41:46que ce ne sont pas
41:47des histoires de l'enfance
41:48c'est des histoires de vie
41:49qui remontent par moments
41:50à la préhistoire
41:52ou à l'antiquité
41:53ou au Moyen-Âge
41:54et les gens racontent
41:55avec beaucoup de détails
41:56ce qu'ils vivent
41:57c'est génial
41:58c'est troublant
41:59mais je pourrais
42:01du coup vous y croyez
42:02maintenant au vie antérieure
42:03ce que je vois
42:06de mes yeux
42:06c'est que quand je fais
42:07cette expérience
42:08cette guidance
42:09les gens ramènent
42:10des récits
42:10qu'on sent
42:10qui ne viennent pas
42:11de leur imagination
42:12parce qu'ils ont vraiment vu
42:13parce qu'ils étaient
42:15vraiment dans le film
42:16maintenant d'où vient
42:17ce film
42:17je ne sais pas
42:18mais ils sont
42:20en effet
42:20il y a une émotion
42:21très très forte
42:22parce qu'on parlait
42:22du coeur
42:22Aïda
42:23là je peux vous dire
42:24que le coeur il bat fort
42:25on va y aller Aïda
42:26mais je précise
42:28ça ne marche pas
42:29sur tout le monde
42:30mais quand ça marche
42:32c'est impressionnant
42:33ouais c'est très très impressionnant
42:34et puis je précise aussi
42:35une chose
42:36tout le monde n'a pas intérêt
42:36à aller voir ses vies intérieures
42:38parce qu'il y a certaines vies
42:39qu'on a intérêt à ne pas
42:40à oublier
42:40à oublier
42:41donc je ne fais aller
42:43que dans les vies sympathiques
42:44dans les moments sympathiques
42:46et dans les moments
42:47qui peuvent aider
42:48de nos jours
42:48comment on sait
42:49où il ne faut pas aller ?
42:50tout simplement
42:50avant de ouvrir la porte
42:51vous dites
42:52je veux aller dans une vie
42:53dans laquelle
42:54il s'est passé des choses bien
42:55toutes les vies
42:57ne sont pas positives
42:59par moment
42:59j'allais dire
43:00dans l'hypothèse bouddhiste
43:02notre âme a besoin
43:02de faire des expériences
43:04d'alternance
43:05entre une vie riche
43:06une vie de pauvre
43:06une vie courte
43:07une vie longue
43:08pour pouvoir comprendre
43:09exactement
43:10gagner sa note
43:10sa mission
43:11oui
43:11gagner sa note
43:12exactement
43:12allez on passe
43:14au portrait chinois
43:14puisqu'il nous reste
43:154 minutes 30 ensemble
43:16et c'est mon moment préféré
43:18de l'émission
43:19Bernard Werber
43:19il ne faut pas trop réfléchir
43:20pour les réponses
43:21si vous étiez un élément
43:22l'eau
43:24pourquoi ?
43:26parce que
43:26c'est suffisamment
43:27solide
43:28pour pouvoir
43:29exister
43:30contrairement à l'air
43:32et c'est
43:33suffisamment
43:34fluide
43:35pour ne pas être
43:36bloqué
43:36comme la terre
43:36d'accord
43:37Eida
43:39si vous étiez une voix
43:40une voix
43:42une voix
43:44ça peut être
43:44une chanteuse
43:45ça peut être
43:45la voix de votre mère
43:46ça peut être
43:47la voix de la mère
43:47d'Eva
43:48ce que vous voulez
43:48instinctivement
43:50comme ça
43:50c'est pas quelque chose
43:51de précis qui viendrait
43:52mais plus
43:52ce serait
43:53une chanson
43:54une chanson iranienne
43:56que j'aime beaucoup
43:57que j'ai prise
43:58d'ailleurs
43:58dans Les Poupées Persane
43:59qui s'appelle
43:59Niloufar
44:00d'accord
44:01et pourquoi vous l'aimez
44:02en particulier
44:02cette chanson ?
44:03déjà parce que
44:04le prénom
44:05symbolise quelqu'un
44:07pour notre famille
44:08qui nous est chère
44:08d'accord
44:09et parce que
44:10c'est une chanson
44:11qui peut être
44:11tout autant joyeuse
44:12que triste
44:13dans la mélodie
44:14Bernard Werber
44:16si vous étiez
44:17un animal
44:17actuellement
44:21je dirais
44:22un dauphin
44:22oui c'est plus
44:23les fourmis
44:24je sais pas
44:25c'est les moins
44:25aquatiques
44:26tout simplement
44:26parce que
44:27c'est des animaux
44:27qui ont l'air
44:28de se marrer
44:28je sens que
44:29votre prochain bouquin
44:30il va se passer
44:30dans l'océan
44:31je sais pas pourquoi
44:31vous êtes en train
44:33de bosser
44:34sur un truc comme ça
44:34non ?
44:35non j'ai sorti
44:37les dauphins
44:37dans le sixième
44:38sommeil
44:39mais le dauphin
44:41ça m'a l'air
44:41un animal aussi
44:42qui a une vie
44:44de plaisir
44:44alors qu'il y a
44:46plein d'animaux
44:46qui sont là juste pour bouffer
44:48pour se reproduire
44:48et pour dormir
44:49j'ai l'air de se marrer
44:51Aïda
44:53si vous étiez
44:54elle est un peu
44:54compliquée celle-là aussi
44:55je suis désolée
44:56je vous ai fait
44:56les compliquées
44:57si vous étiez
44:58une mémoire
44:58c'était plus facile
45:01l'animal quand même
45:02on peut changer
45:04on peut changer
45:05allez-y
45:06si vous étiez
45:06un animal
45:07vous aussi
45:07non je vais
45:08quand même répondre
45:09à votre question
45:09une mémoire
45:11oh je serais un roman
45:12un roman
45:13plein d'aventures
45:14le roman de qui ?
45:15moi j'adore
45:17les romans
45:18Alexandre Dumas
45:19ouais carrément
45:19on adore
45:20moi aussi
45:21c'est mon préféré
45:22le conte de Montecristo
45:23Bernard Werber
45:24si vous étiez une pensée
45:25est-ce que vous seriez
45:26une hypothèse
45:26ou une intuition ?
45:28les deux sont pas
45:29antinomiques
45:30je serais l'intuition
45:31d'une hypothèse
45:32non mais
45:34j'aime bien
45:35l'hypothèse
45:36ça me semble plus
45:38constructif
45:39l'hypothèse
45:41de Dieu
45:42par exemple
45:42me semble intéressante
45:43et s'il y avait
45:44un Dieu
45:45au-dessus de nous
45:45voilà c'est une hypothèse
45:46et après
45:48aux autres
45:49de le vérifier
45:50ou pas
45:50Aïda
45:52si vous étiez
45:53une lumière sur scène
45:53est-ce que vous seriez
45:54celle qui éclaire
45:55ou celle qui révèle ?
45:57je serais
45:57celle qui
45:58en latéral
45:59on dit
46:00qui éclaire de côté
46:00parce que ça crée
46:02plein de contrastes
46:02les ombres
46:03bien sûr
46:04j'en doutais un peu
46:05Bernard Werber
46:07si vous aviez une question
46:08à poser à une fourmi
46:09ce serait quoi ?
46:11comment vas-tu ?
46:12Aïda
46:15si votre écriture
46:15était une émotion ?
46:17l'amour
46:18Bernard
46:20si vous pouviez poser
46:22une question
46:22à un arbre
46:23est-ce que
46:27tu peux
46:28te connecter
46:29à la planète ?
46:31ouais
46:31est-ce qu'il peut
46:33se connecter
46:33plus profondément
46:34que tes racines ?
46:35est-ce qu'il peut
46:36sentir la planète ?
46:38mais a priori
46:39oui non ?
46:40non ?
46:40il n'y a que lui
46:41qui sait
46:41Aïda
46:45si vous étiez
46:45l'un des vos personnages
46:46ça serait lequel ?
46:48tous
46:48ouais ?
46:49tous
46:49vous êtes tous vos personnages
46:50bien sûr
46:51et vous Bernard
46:53pour terminer
46:53si vous étiez un mot
46:54de votre propre
46:55encyclopédie ?
46:57relatif
46:57et ben voilà
46:58merci beaucoup
46:59à tous les deux
47:00c'était excellent
47:01Bernard Werber
47:02votre livre
47:03La Voix de l'Arbre
47:03est publié
47:04chez Elbin Michel
47:04je le recommande
47:05et puis je recommande
47:06aussi la pièce
47:07le dernier set du Liban
47:08écrite par Aïda
47:09Agar Zadé
47:10qui est actuellement
47:11au Théâtre de l'œuvre
47:12dans une mise en scène
47:13de Nicolas Carton
47:13je crois que c'est du jeudi
47:14au dimanche à 21h
47:15c'est ça ?
47:15tout à fait
47:15bravo
47:16en tout cas Aïda
47:17bravo à tous les deux
47:17et merci à tous
47:19de votre fidélité
47:19à cet excellent
47:20votre émission
47:21sur Sud Radio
47:21on se retrouve dimanche
47:22prochain à 19h
47:23pour écouter
47:23de nouveaux destins excellents
47:24merci à Quentin
47:25qui réalise pour vous
47:26aujourd'hui
47:27et puis évidemment
47:27vous le savez
47:28il y a tous les samedis
47:28à 13h30
47:29parlons femmes
47:29et je vous embrasse
47:31bye bye
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