Le cercueil de Robert Badinter traverse l'arche de la justice

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L'ancien garde des Sceaux Robert Badinter entre au Panthéon ce jeudi 9 octobre, soit 44 ans jour pour jour après l'abolition de la peine de mort. Pour accompagner cette arrivée, des textes qui retracent sa vie sont lus par les comédiens Philippe Torreton, Sandrine Bonnaire et Éric Ruf.

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00:00Philippe le maire prit bon temps par le coup et lui parla.

00:06Ce n'était pas un discours mais une incantation verbale où sans cesse revenait le mot courage.

00:15Tu es bien, tu es formidable, tu as du courage. Seul importait la voix amicale,

00:26les mots familiers, cette tendresse secrète qui faisait irruption dans cette cellule et berçait

00:33bon temps au moment de mourir. Ce que Philippe accomplit en cet instant dépassa tout ce qu'un

00:40avocat peut espérer jamais atteindre au service de la défense. Il interdit à l'horreur d'entrer.

00:47Il ferma bon temps à la peur, à l'angoisse, le protégea contre tant d'ignominies comme

00:56une mère, son petit. Bontemps avait mis ses lunettes, il enfilait sa chemise, il voulait se rouler une

01:06cigarette, ne trouvait plus le tabac. Un gardien, vite, lui entendit une déjà allumée. Maintenant,

01:14il était maître de lui et parce qu'il allait mourir de nous aussi qui l'entourions. Les aides en bleu de

01:25chauffe entourèrent bon temps. Il fut assis sur la chaise, ligoté, redressé. On tirait sur les liens à coups secs.

01:35Philippe lui parlait. Il hochait la tête. Il fut empoigné. Philippe l'étreignit. Je l'embrassai à mon tour. Déjà, on l'entraînait.

01:49La porte s'ouvrit. Philippe laissa échapper une plainte. La seule. Je me détournais. Nous entendîmes le

02:03claquement sec de la lame sur le butoir. C'était fini.

02:09En 1981, François Mitterrand nomme Robert Badinter garde des Sceaux, ministre de la Justice.

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