Elisabeth Borne, ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, et ancienne Première ministre était l'invitée du Face à Face sur RMC et BFMTV, du 9 octobre. Elle est revenue sur la réforme des retraites.
00:00Vous savez, toute réforme des retraites dans notre pays, c'est un sujet épidermique.
00:05Et je pense que néanmoins, notre responsabilité, c'est d'assurer la pérennité de notre système de retraite qui est au cœur de notre modèle social.
00:15De toute façon, je le redis, tous ceux qui pensent se présenter à l'élection présidentielle nous disent,
00:22on va faire une autre réforme, une réforme par points, une réforme par capitalisation.
00:27Ce sera donc le débat ?
00:28Plus le temps passe, plus on se rapproche de l'élection présidentielle, ça sera un débat de l'élection présidentielle.
00:35Vous l'avez dit, il y a plusieurs manières de suspendre, il y a d'ailleurs plusieurs mots utilisés.
00:39Une partie de la gauche parlait jusqu'à présent d'une abrogation de la réforme.
00:43Ça, vous n'êtes pas pour l'abrogation à proprement parler ?
00:46Ah non, clairement pas. C'est pas le terme que j'ai employé.
00:48Il n'en est pas question. Vous avez parlé de suspension, mais même dans le mot suspension,
00:52est-ce que ça veut dire suspension de l'ensemble de la réforme des retraites ?
00:55Est-ce que ça veut dire suspension, en effet, avec un gel de l'âge de départ, qui serait gelé par exemple à 63 ans ?
01:02Si on suspend sans geler l'âge de départ, on se retrouve avec 62 ans et 9 mois.
01:08C'est le moment où on en est, à l'instant où on se parle.
01:11Quand on parle de suspension, est-ce qu'on doit aussi suspendre certains des avantages qu'avait accompagnés votre réforme,
01:18comme par exemple le coup de pouce pour les plus petites pensions,
01:21ou certaines mesures plus favorables aux assurés, comme les départs anticipés pour les carrières Londres ?
01:27Comment faire pour découper en quelque sorte cette loi et ne suspendre qu'une partie sans les autres ?
01:31C'est pour ça que j'ai dit que c'est un sujet compliqué.
01:35Moi, j'entends les organisations syndicales, y compris la CFDT, qui emploient ce mot de suspension de la réforme.
01:42Donc, c'est pour ça que je dis qu'il faut dire de quoi on parle, préciser les modalités, examiner les conséquences concrètes.
01:49J'entends que la CFDT nous dit qu'il faut geler jusqu'à la présidentielle.
01:53Vous savez, moi j'entends des projections à 2030.
01:55Je crois qu'il y a une élection présidentielle en 2027.
01:59Donc, on est en train de dire de geler jusqu'en 2027 le décalage de l'âge de départ à la retraite.
02:06C'est ça exactement ce que vous avez en tête.
02:09Geler jusqu'en 2027, dans ce cas, ça ne ferait comme coup...
02:14Apolline de Malherbe, je ne suis pas en responsabilité aujourd'hui sur ce sujet.
02:17Mais vous êtes celle qui connaît le mieux cette réforme, c'est la vôtre.
02:19Donc, je dis que j'entends la CFDT qui a en tête de geler jusqu'au débat de la présidentielle le décalage de l'âge,
02:29donc de rester à 62 ans et 9 mois.
02:32C'est ce qui aurait sans doute votre faveur.
02:34Est-ce que je peux dire que je l'entends comme ça ?
02:36Je vais éviter dans le débat actuel, alors que je ne suis pas en responsabilité de donner mon avis,
02:42je suis très attentive à ce que dit la CFDT.
02:45Vous êtes attentive à ce que dit la...
02:46Preuve de beaucoup de responsabilité en participant pendant plusieurs mois au conclave sur les retraites.
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