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  • il y a 13 heures
Le 23 septembre dernier, les services secrets américains ont annoncé avoir dans la région de New York saisi une ferme SIM regroupant 100.000 cartes SIM et 300 serveurs. Un dispositif d'une ampleur sans précédent, capable de paralyser les télécommunications de la ville, qui accueillait alors le 80e sommet de l''Assemblée générale de l'ONU. De quoi faire réagir le Secret Service, qui a assuré prendre la menace très au sérieux.

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Transcription
00:00Ces dizaines de milliers de cartes SIM, juste là, auraient pu paralyser New York tout entier.
00:11Et tout ça au moment même où la ville accueillait l'Assemblée Générale des Nations Unies,
00:15l'un des plus grands rendez-vous diplomatiques mondiaux.
00:17Mettre une panique est loin d'être négligeable.
00:20Avec ce genre de matériel, ne plus pouvoir appeler les pompiers,
00:23ne plus pouvoir appeler les gendarmes ou la police, rien.
00:26C'est bloqué.
00:26Au total, 300 000 cartes SIM ont été saisies par les services secrets américains.
00:32Le 23 septembre dernier d'abord, 100 000 SIM et 300 serveurs ont été découverts
00:36dans des appartements vides de New York et des trois états bordant la ville.
00:39Tous situés à moins de 60 km du lieu où s'ouvrait l'Assemblée Générale de l'ONU.
00:44Quelques jours plus tard, 200 000 cartes SIM supplémentaires ont également été trouvées dans le New Jersey.
00:58Ces dernières années, ce type de dispositif s'est multiplié dans le monde entier,
01:01très utilisé notamment par les hackers russes et ukrainiens depuis le commencement de la guerre en Ukraine.
01:06C'est pas une nouveauté, mais là, l'ampleur commence clairement à permettre de tirer des sonnettes d'alarme.
01:11Ces réseaux interconnectés, on appelle ça une ferme SIM.
01:14Sur chaque serveur sont branchées des centaines de cartes SIM.
01:17Chacune représente un téléphone portable virtuel et anonyme,
01:20utilisable pour envoyer des SMS, effectuer des appels et pour agir sur les réseaux sociaux
01:25comme le ferait un véritable utilisateur.
01:27Sauf qu'ici, ce sont des machines qui fonctionnent ensemble, manipulées par une personne ou un groupe.
01:32Imaginez, plutôt que de demander à 100 000 utilisateurs de prendre un téléphone et d'appeler,
01:39et bien là, en fait, c'est des machines qui vont le faire et les serveurs ont ce but-là d'orchestrer cette attaque de masse.
01:45L'objectif, parfois, est simplement de mettre en valeur un profil qui poste des contenus sur les réseaux sociaux
01:50et qui paye pour que ces robots augmentent son nombre de vues et de commentaires positifs.
01:55Mais bien souvent, l'utilisation de ces fermes SIM est plus frauduleuse.
01:58Avec elles, on peut saturer des lignes téléphoniques, multiplier les messages ou les appels menaçants,
02:03faire des fausses alertes attentats, on peut également diffuser massivement lignes de fausses informations
02:08ou mettre en place des escroqueries à grande échelle.
02:11Le problème avec l'informatique et le numérique, tout est possible.
02:13C'est des couteaux suisses les pirates informatiques, chaque lame est une malveillance.
02:16Dans le cas de New York, la situation est inédite, au niveau de la quantité déjà.
02:20Acheter 10 cartes SIM, c'est pas trop compliqué.
02:22300 000, là, on est clairement à un niveau exponentiel, limite étatique.
02:26Et l'organisation, elle aussi, intrigue.
02:29C'était au cordeau, scotché, bien préparé.
02:32C'est pas des débutants qui ont fait ça.
02:33On est clairement avec des gens entraînés, des gens équipés,
02:36et puis surtout avoir de sacrés moyens.
02:38Pour l'instant, aucune interpellation n'a eu lieu et les questions restent nombreuses.
02:42Impossible, par exemple, de savoir si l'Assemblée Générale de l'ONU était réellement visée,
02:47mais si ça avait été le cas.
02:48Si tous ces numéros appellent le 911, qui est le numéro d'urgence aux Etats-Unis,
02:53eh bien, vous allez avoir une saturation de ce numéro.
02:57Et donc, par conséquent, s'il y a un appel vraiment légitime,
03:00eh bien, il n'arrivera pas à joindre la police.
03:03Sachant que le réseau découvert était en mesure d'envoyer jusqu'à 30 millions de SMS par minute,
03:08l'attaque aurait pu, par exemple, paralyser les communications des différentes délégations,
03:12détourner l'attention, et surtout, en cas de problème majeur,
03:16fortement ralentir la venue et l'organisation des secours.
03:19300 000 téléphones, j'ai juste besoin de 10 000 lignes, il y a pour embêter le monde.
03:22100 000 qui appellent le 911, par exemple, et qui disent,
03:26on vient d'entendre une explosion à l'ONU, venez,
03:28et puis c'est 5, 6, 10 appels téléphoniques.
03:31Alors, en plus, imaginez, vous en avez 10 000 qui saturent les lignes autour,
03:34et puis 50 000 qui saturent les téléphones des gens sur place.
03:38Potentiellement, ça peut servir aussi à brouiller des informations.
03:41Peut-être que ça permet à une dernière petite ligne d'intercepter des informations
03:45sur des personnes que je veux espionner, que je veux cibler.
03:47Finalement, les services secrets américains ont découvert cette ferme SIM colossale
03:50avant qu'elle n'entre en action.
03:52Le résultat d'une enquête qui commence au printemps dernier,
03:54quand plusieurs hauts responsables du pays reçoivent des menaces téléphoniques.
03:57Le Secret Service décide alors de former une unité spéciale,
04:01qui, quelques mois plus tard, a donc mené cette opération de démantèlement.
04:04Comment ont-ils fait ? Eh bien, bonne question.
04:06On n'en sait rien, parce qu'un opérateur n'a pas prévenu les services secrets américains
04:10en disant « Écoutez, nous, on a eu un test très étrange de 10 000, 20 000, 50 000,
04:15nouvelle carte SIM, et on vous alerte ».
04:18C'est ce que fait, normalement, n'importe quelle entreprise auprès de son autorité de protection.
04:23Reste à savoir qui se cache derrière ce réseau.
04:25Les possibilités sont nombreuses, que ce soit au sein du crime organisé,
04:29de mouvements terroristes, ou même de gouvernements étrangers.
04:32J'aime bien diviser en deux catégories.
04:34Vous avez les groupes d'attaquants qui sont animés par des idéologies,
04:37c'est-à-dire qui vont défendre une cause,
04:39et vous avez la deuxième catégorie, du coup, de profils,
04:42qui vont être plutôt des profils qui vont chercher un gain.
04:45Des attaques qui vont demander des données en échange de rançons.
04:48D'après les premières analyses, établir une ferme SIM clandestine d'une telle envergure
04:52aurait forcément appliqué une logistique envisageable par une poignée de pays seulement,
04:56et les recherches semblent bien aller dans ce sens.
04:58Selon plusieurs médias américains, comme ABC ou CBS,
05:08des sources policières anonymes impliquées dans l'enquête
05:10auraient évoqué des liens entre le réseau de télécommunications
05:13et des cartels de drogue des cercles de trafic humain,
05:17mais également des protagonistes originaires de Chine.
05:19C'est peut-être aussi un moyen, voilà, je montre à mon ennemi que je suis chez lui,
05:24que j'ai les moyens, que je peux installer ce que je veux,
05:26et on a très vite compris que 300 000 téléphones prêts à taper, ça fait du bruit.
05:31Donc voilà, les autorités obligatoirement regardent ça de très très très très près.
05:34La sécurité intérieure américaine a d'ailleurs déjà assuré prendre plus que jamais la menace au sérieux
05:39et a déclaré qu'une enquête criminelle était en cours au niveau national.
05:42– Sous-titrage Société Radio-Canada
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