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  • il y a 2 jours
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Télématin reçoit le journaliste politique Louis Hausalter pour décrypter la crise politique en France.

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Transcription
00:00Et dans la cacophonie politique du moment, il est le seul que l'on n'entend pas, ce qui ne peut pas dire qu'il ne dit rien, c'est Emmanuel Macron.
00:06Bonjour Louis Ozelter.
00:07Bonjour.
00:07Merci d'être avec nous ce matin, vous êtes journaliste politique au Figaro, vous publiez aujourd'hui même
00:11La foudre et les cendres, Macron, les secrets d'une succession interdite aux éditions de l'Observatoire.
00:18Emmanuel Macron qui déambule seul le long des quais à Paris, portable vissé à l'oreille, l'image a fait un peu le tour du pays ces derniers jours.
00:26Est-ce qu'elle résume finalement assez bien la situation en ce moment pour le chef de l'État ?
00:31Oui, elle résume la solitude.
00:32Mitterrand, c'était le promeneur du champ de Mars, là on a une espèce d'errance sur les quais de Seine.
00:37Donc elle met en effet en scène la solitude d'un homme auquel nous sommes encore suspendus pour autant,
00:43parce que c'est lui qui a fixé une sorte d'ultimatum à Sébastien Lecornu, mais en fait derrière lui à toutes les forces politiques,
00:49pour dire maintenant si vous ne vous entendez pas, je prendrai mes responsabilités.
00:55C'est la phrase qu'a employée son entourage, qui est en fait lourde de sous-entendus, qui est lourde d'ambiguïté.
01:01Et d'ailleurs c'est fait exprès, c'est fait pour qu'on soit suspendus à ses lèvres.
01:04Et c'est fait aussi pour agiter une menace, celle évidemment d'une nouvelle dissolution,
01:08sachant que cette perspective tétanise une grande partie des députés,
01:11et d'abord les députés de son propre camp, puisque tous les sondages montrent qu'en cas de nouvelles élections,
01:16c'est d'abord les macronistes qui prendraient une dégelée.
01:18Vous diriez quoi ? Qu'il a perdu la main, qu'il est dépassé,
01:20ou au contraire qu'il arrive encore à tirer les ficelles auprès de Sébastien Lecornu, dont ils sont très proches ?
01:24Il est dépassé depuis l'été 2024 en réalité, parce qu'il n'arrive pas à trouver.
01:30Ce que je raconte dans mon livre, c'est que c'est vraiment à ce moment-là qu'il y a un tournant dans son quinquennat.
01:37Forcément, tous les présidents ont connu une fin de règne, et c'est toujours douloureux une fin de règne,
01:41parce que les autres se mettent à comploter dans votre dos alors que c'était vos amis,
01:44tout le monde prépare la suite, les amis partent les uns après les autres.
01:46Ça, c'est normal, c'est un classique de la 5ème République.
01:49La particularité d'Emmanuel Macron, c'est qu'il a accéléré lui-même ce processus avec cette dissolution
01:53qu'il a faite à la surprise générale, mais aussi contre son propre camp et sans l'organiser à l'avance.
01:59Du coup, depuis l'été 2024, en effet, il est perdu.
02:03Et le problème, c'est qu'il est quelque part coincé par le fonctionnement de la 5ème République,
02:06où on se tourne toujours vers le président, même quand il n'a plus beaucoup de pouvoir,
02:10ce qui est le cas.
02:11Il n'a plus de majorité.
02:12Évidemment, il tient son rôle sur la scène internationale parce que la Constitution le prévoit ainsi,
02:17mais il est coincé par un Parlement rendu ingouvernable,
02:21précisément à cause des effets de sa dissolution de l'été 2024.
02:24Est-ce qu'il avait anticipé le fait d'être autant radioactif ?
02:28Tout ce qui touche de près ou de loin à Emmanuel Macron aujourd'hui entraîne un rejet, manifestement.
02:33Je ne crois pas qu'il l'ait anticipé.
02:35Vous savez, Emmanuel Macron, il faut se mettre à sa place.
02:37C'est quand même quelqu'un qui a gagné une élection présidentielle alors qu'il n'avait eu aucun mandat électif avant,
02:42qui a été réélu, et c'est le premier président hors cohabitation à être réélu pour un second mandat,
02:47et qui va donc faire normalement une présidence de 10 ans.
02:50Donc c'est quelqu'un qui a la vista politique, ou en tout cas qui peut le croire.
02:53Ça lui donne une confiance dans ses intuitions.
02:56C'est pour ça d'ailleurs qu'il a encore pensé longtemps, après la dissolution, que c'était une bonne idée.
03:01Il en était convaincu, et il essayait toujours d'en persuader les autres contre l'avis quasi général.
03:08Donc il est évident qu'il n'a plus les cartes en main.
03:12En trois ans, il a consommé un premier ministre de droite, un premier ministre centriste, un premier ministre macroniste,
03:18puisque effectivement Sébastien Lecornu est l'un de ses proches.
03:22Bon, les solutions, enfin beaucoup de cartes du jeu commencent à avoir été abattues.
03:26Il n'aura plus beaucoup de solutions après, et aujourd'hui l'alternative devant laquelle le mettent beaucoup de gens,
03:30c'est évidemment dissolution ou démission.
03:32Il ne veut entendre parler ni de l'une ni de l'autre.
03:34Il y a deux personnalités qu'on entend beaucoup ces dernières heures.
03:38Ce sont Edouard Philippe, Gabriel Attal.
03:41Edouard Philippe qui a appelé à une élection anticipée.
03:43Gabriel Attal qui ne comprend plus les réactions d'Emmanuel Macron.
03:48Et c'est dans le livre aussi, tout était là aussi avant.
03:51C'est quoi, il tue le père ?
03:52Oui, il ne faut qu'accélérer ce qu'ils disent déjà dans mon livre.
03:54Parce que pour mon livre, j'ai interrogé tous les candidats à la succession d'Emmanuel Macron,
04:00les prétendants au trône, parce qu'on est un peu dans Game of Thrones quand même dans cette affaire.
04:04Et donc, effectivement, les propos qui tiennent dans mon livre,
04:07ce sont les anciens macronistes qui font le concours du plus anti-macroniste maintenant.
04:11Et Edouard Philippe qui explique dans le Figaro comment il n'a pas compris qu'Emmanuel Macron l'ait viré,
04:17c'est son terme, à l'été 2020.
04:19Gabriel Attal qui explique que non, il n'était pas d'accord avec tout ce qui a été fait.
04:23Et lui-même, qui était la première victime collatérale de la dissolution,
04:26qui ne revient pas, qui n'a toujours pas compris en fait,
04:29cette décision qui a réduit son bail à Matignon à cinq mois.
04:33Aujourd'hui, on a l'impression que oui, ils veulent achever le père.
04:35Edouard Philippe en met une couche ce matin dans le Figaro.
04:37Il est quand même celui qui fait sien, avec des mots plus modérés, mais résultat elle-même.
04:42Un discours qui, il y a quelques mois, n'était que celui de Jean-Luc Mélenchon,
04:45de certains appels sur les réseaux sociaux, qui n'est même pas vraiment celui de Marine Le Pen.
04:48C'est-à-dire d'appeler à la démission d'Emmanuel Macron.
04:51C'est dire à quel point cette idée, en quelques mois, a parcouru un chemin qui est absolument stupéfiant.
04:55Il a lu votre livre, Emmanuel Macron, il aurait peut-être dû, parce que si vous annoncez tout ça en avance...
04:59Alors il y a des phrases de lui dedans, donc il va falloir qu'il en prenne connaissance.
05:02Et puis surtout qu'il découvre ce que disent ses anciens alliés de lui.
05:06Oui, en général, à l'Élysée, il y a quand même des radars pour regarder ce qui s'écrit à droite et à gauche.
05:12Mais c'est vraiment la chronique d'une fin de règne assez accélérée,
05:15dont les prochains épisodes s'écrivent à nouveau sous nos yeux.
05:18Parce que manifestement, lui, il a une idée en tête, Emmanuel Macron, qui est de revenir.
05:22Et c'est ce que vous dites dans le livre aussi, il vise 2032.
05:25Exactement, ça j'y consacre un chapitre, ce n'est pas une blague, c'est très sérieux.
05:28Au début, c'était une blague, quand ses proches en parlaient,
05:31parce que la Constitution lui interdit de se présenter un troisième mandat consécutif.
05:36Donc en 2027 ou avant, il ne pourra pas se représenter.
05:39En revanche, elle ne lui interdit pas d'essayer de revenir plus tard.
05:43C'est-à-dire en 2032, selon le calendrier électoral actuel.
05:46Donc je consacre tout un chapitre intitulé « Opération 2032 »
05:49au fait qu'effectivement, ses proches lui-même envisagent très sérieusement cette perspective.
05:54Qu'est-ce que ça nous dit de lui ?
05:56Ça nous dit que sa vie après la politique, c'est la politique.
05:58Il ne va pas tourner la page.
06:00Après avoir été président de la République pendant sans doute dix ans,
06:03il deviendra, il continuera à être un personnage politique.
06:06Alors peut-être fera-t-il autre chose dans un premier temps ?
06:08S'éloignera-t-il de la scène française ?
06:10Et sert-il de reconquérir quelques points de popularité ?
06:12Parce qu'il va partir de bas, évidemment.
06:14Mais il continuera en politique, c'est une certitude.
06:16Et vous racontez ce qu'il emporterait de son bureau ?
06:20Un stylo pour recommencer, c'est ce qu'il dit en interview.
06:22Je vous remercie beaucoup Louis Osalter.
06:23Merci à vous.
06:24André-Lessandre, à cette édition de l'Observatoire.
06:26Merci.
06:27Merci.
06:28Merci.
06:29Merci.
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