La quatrième édition de « Demain Le Sport » s'est ouverte ce mardi matin à la Maison de la Radio et de la Musique, en présence de la présidente du Comité paralympique et sportif français Marie-Amélie Le Fur, la dirigeante a exposé les enjeux du « nouveau souffle », thème central de la journée, à trouver pour le sport français.
00:00Moi, je dissocierai peut-être deux sujets, c'est-à-dire tout ce que vient de nous présenter la présidente du CNOSF sur le coup de massue qu'on a pris collectivement, effectivement, derrière les Jeux ou dans les semaines qu'on suivit la clôture des Jeux paralympiques.
00:12On a eu ces premières annonces de baisse du budget et ça n'a fait qu'augmenter durant l'année 2025.
00:18Par contre, pour ma part, je ne peux pas dire qu'il n'y a pas d'héritage des Jeux paralympiques.
00:23Donc, ce serait en fait avoir une fausse vision de dire que comme on a un budget qui est en baisse sur l'année 2025, il ne reste rien de ces Jeux paralympiques de 2024.
00:32Il reste quelque chose d'extraordinaire, c'est une transition du mouvement sportif.
00:36Et je pense que depuis 2017, c'est quelque chose qu'on observe collectivement, c'est qu'on a un mouvement sportif qui a appris à se transformer, qui a appris à mieux répondre aux besoins des Françaises et des Français en termes de pratiques sportives.
00:48Et on a vu que là où on avait un sport français qui était souvent tourné sur la discipline olympique, sur la compétition, de plus en plus, on a vu émerger la question du sport santé, la question du sport jeunesse et même des baby-sessions.
01:01Et nous concernant bien évidemment la question du parasport.
01:04Donc, il y a une vraie dynamique du mouvement sportif en faveur de la pratique sportive des personnes en situation de handicap.
01:11Et je pense qu'il est de notre responsabilité collective d'entretenir cette dynamique-là.
01:15Et cette dynamique, elle doit s'entretenir avec le mouvement sportif en premier lieu, mais elle doit aussi s'entretenir avec énormément d'acteurs qui font la politique publique du sport au quotidien, c'est-à-dire les collectivités.
01:27Et à un moment donné, accompagner le sport, bien évidemment, c'est lui donner des crédits financiers, mais c'est aussi dans le dialogue de gestion, dans le dialogue relationnel avec les associations que vous pouvez accompagner sa transition.
01:38Et puis c'est aussi d'autres acteurs absolument essentiels, comme les acteurs de la santé.
01:42Et demain, si on a des médecins qui encouragent beaucoup plus à la pratique sportive, notamment des personnes en situation de handicap, on va avoir une vraie transition.
01:50Et ça rejoint en fait ce que disait la présidente du comité national olympique.
01:54Ce sont toutes les externalités positives du sport et donc ce 1 pour 13.
01:58Et nous concernant, si moi je devais résumer en un mot l'enjeu en termes de dynamique du parasport à très court terme,
02:05c'est toujours et encore l'enjeu de la formation et de la sensibilisation.
02:09Je pense qu'on en est encore là. Nous, c'est quelque chose que l'on porte au travers du programme Club Inclusif,
02:14où on souhaite sensibiliser les clubs en territoire à ne plus avoir peur d'accueillir une personne en situation de handicap.
02:21Et à un moment donné, on a bien progressé.
02:23Ça, c'est essentiel, Marie-Amélie, parce que s'il y a bien quelque chose que les Jeux paralympiques ont changé, c'est le regard.
02:29Et c'est pas rien.
02:30Oui, c'est pas rien. En tout cas, les études menées par l'IPC nous le démontrent, c'est qu'il y a une étude qui a été menée dans 11 pays à l'international
02:38sur l'impact qu'ont eu les Jeux de Paris 2024 sur la perception du handicap.
02:43Et quand on regarde dans ces 11 pays, dont la France, plus de 80% de personnes estiment qu'effectivement,
02:49ce regard sur la personne en situation de handicap a changé.
02:53Mais ce qui est intéressant, c'est d'aller creuser la façon dont ce regard a changé.
02:57C'est qu'en fait, grâce aux Jeux paralympiques, grâce à cette performance sportive,
03:01les personnes qui regardent les Jeux paralympiques comprennent que les personnes en situation de handicap
03:05possèdent des compétences et possèdent des habiletés.
03:07Donc en fait, quand on regarde les Jeux paralympiques,
03:10on comprend que dès l'instant qu'il y a un environnement qui est capacitant,
03:13un environnement qui est adapté à la personne en situation de handicap,
03:16elles sont capables de choses extraordinaires.
03:18Et donc, si on l'extrapole, c'est de comprendre que demain, quand notre société,
03:22quand notre école, quand nos entreprises favoriseront des environnements capacitants,
03:27avec un management adapté, avec des postes de travail qui seront adaptés,
03:32eh bien la personne en situation de handicap, elle sera capable de produire cette performance.
03:36Et c'est ce message-là qu'envoient les Jeux paralympiques.
03:39Et c'est pour ça qu'on est, nous, très attachés à sa visibilité, à sa médiatisation,
03:45parce que déjà, c'est une reconnaissance pour des athlètes paralympiques qui s'entraînent au quotidien.
03:49Et je pense que Yann le sait, le mesure, puisqu'il les rencontre régulièrement.
03:53Mais à un moment donné, c'est aussi opéré, en fait, une vraie transition de notre société.
03:57Donc là, on est vraiment sur un sport à impact qui va permettre, petit à petit,
04:02d'aller vers cette société plus inclusive, où le regard, il est positif,
04:05où le regard, il n'est plus porté sur la situation de handicap,
04:09mais où il est bien porté sur les compétences et capacités des personnes en situation de handicap.
04:13Et il y a cet accès qu'on nous avait aussi vanté dans l'héritage.
04:18Et c'était aussi pour ça qu'il fallait organiser des Jeux paralympiques parfaits,
04:24comme ça a été le cas l'été dernier,
04:26pour que, si on a un enfant en situation de handicap,
04:29il puisse choisir un sport et pouvoir aller le pratiquer,
04:33au même titre que ses petits camarades.
04:35Cet accès-là au club et l'accessibilité, Marie-Amélie, nous en sommes où ?
04:40Il a progressé. Il a progressé, parce que quand on regarde les statistiques,
04:43un petit peu les données, et ce n'est pas simple d'avoir de la donnée sur le parasport,
04:48ces dernières années, on a eu un doublement des structures
04:50qui se référencent en capacité d'accueillir une personne en situation de handicap.
04:54Donc quand je vous dis ça, c'est très positif.
04:56Par contre, si on prend un effet un peu macro,
04:59c'est 5 500 clubs sur 180 000 dans nos territoires.
05:02Donc on voit que c'est encore trop peu.
05:04Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'on voit que ça touche
05:05une grande diversité de fédérations.
05:08Donc c'est assez paradoxal, puisque nous, au comité paralympique,
05:11on a 50 fédérations qui sont membres,
05:13mais dans notre programme Club Inclusif,
05:14qui est ce programme de sensibilisation des clubs
05:16dont je vous parlais tout à l'heure,
05:17il y a plus de 90 fédérations qui ont émergé.
05:20Donc on est très proche, en fait,
05:22de quasiment toutes les fédérations françaises.
05:24Donc ça démontre bien qu'il y a une envie,
05:26il y a une volonté des clubs
05:28de mieux accueillir les personnes
05:30en situation de handicap,
05:31et encore une fois, ça passe par cette sensibilisation.
05:34Après, pour moi, il y a un enjeu,
05:36et Edgar, c'est peut-être un défi
05:37que j'ai envie qu'on réussisse tous les deux,
05:39enfin, pas que tous les deux,
05:40mais en tout cas,
05:41avec nos convictions réunies,
05:45c'est cette transition de l'éducation nationale.
05:47Parce que s'il y a quelque chose
05:48qu'on constate actuellement,
05:50c'est que oui, le mouvement sportif
05:51est en train de faire sa transition.
05:53Oui, beaucoup de personnes et d'enfants
05:55en situation de handicap sont en train de comprendre
05:56qu'ils peuvent faire du sport
05:58et que ça doit faire partie de leur parcours de vie.
06:00Par contre, on se rend compte
06:01qu'au moment de l'école,
06:03il y a encore beaucoup trop de dispenses
06:05des jeunes en situation de handicap.
06:07Et cette dispense, elle n'est pas acceptable.
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