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"On est stupéfaits" : Le secteur du logement sidéré face à la situation politique
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il y a 7 semaines
Avec Norbert Fanchon, expert immobilier et président du Groupe Gambetta
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##C_EST_A_LA_UNE-2025-10-07##
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00:00
Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:06
Il est 7h13min, l'exaspération de beaucoup de secteurs professionnels,
00:11
notamment l'immobilier, devant notre situation politique.
00:14
Nous sommes avec Norbert Fanchon, qui est expert immobilier,
00:17
président du groupe Gambetta. Bonjour.
00:20
Bonjour Patrick.
00:21
Bon, alors Valérie Létard, qui était une ministre du logement,
00:26
assez appréciée, d'après ce que j'ai cru comprendre par le secteur,
00:29
a elle-même décidé de partir.
00:32
Donc pour l'instant, il n'y a plus de ministre, enfin on ne sait plus,
00:36
il y a Eric Woerth qui est en charge.
00:37
Si, il y a un ministre.
00:38
Oui, oui, enfin il y a un ministre.
00:39
Bon, Eric Woerth, qui est là, ministre d'aménagement du territoire et du logement.
00:45
Inquiétude ou pas devant cette situation, Norbert Fanchon ?
00:49
Je dirais d'abord stupéfaction, mais comme tous les Français,
00:52
à 19h30 on a un gouvernement, il vaut ce qu'il vaut, il est ce qu'il est.
00:55
La plupart des ministres sont reconduits,
00:57
et effectivement en 14h on va perdre d'abord la majorité,
01:02
puis Valérie Létard, vous le rappeliez, qui fait un tweet à minuit,
01:05
disant qu'elle n'a pas la majorité,
01:07
elle n'a pas la liberté politique pour faire son métier de ministre.
01:10
Je n'ai jamais vu ça, alors j'ai 50 ans,
01:13
mais je n'ai jamais vu ça dans un gouvernement.
01:15
Donc elle a le courage de dire,
01:16
je n'ai pas la légitimité, je n'ai pas la liberté,
01:18
je sors du gouvernement.
01:19
Et puis il y a matin, on n'a plus de ministre, comme vous le dites.
01:23
Donc c'est vrai que quand un secteur est en difficulté comme l'immobilier,
01:26
vous le rappelez, c'est une vraie difficulté,
01:28
une vraie sidération, peut-être plus que satisfaction,
01:31
une simplification, pardon, pour les professionnels.
01:34
Oui, alors elle a dit, Valérie Létard,
01:36
je ne sais pas si vous avez le décodeur pour ça,
01:39
parce qu'il le faut en ce moment en politique,
01:41
que ni dans les priorités affichées,
01:43
ni dans la composition du gouvernement,
01:44
il y avait des signaux nécessaires pour le travail qu'elle pouvait faire.
01:48
Vous savez un peu précisément pourquoi, non ?
01:51
Qu'est-ce qui n'allait pas ?
01:53
Déjà, on peut rappeler ce qui se passe dans l'immobilier.
01:57
L'immobilier, c'est la pire crise depuis l'après-guerre.
01:59
On n'a jamais aussi peu construit de logement depuis 1945.
02:03
On n'a jamais aussi peu vendu de logement.
02:05
Donc il y a des conséquences économiques directes.
02:07
On a perdu un point de PIB,
02:09
et on a des Français qui n'ont plus pu se loger,
02:11
qui n'arrivent plus à se loger.
02:13
On a perdu 240 000 propriétaires.
02:16
Donc on a un sentiment de déclassement qui s'installe dans la vie française.
02:20
Donc on a un sujet économique, moins de croissance,
02:23
et on a un sujet politique social.
02:25
Les Français n'arrivent plus à se loger
02:26
et ont le sentiment d'être dans le déclassement.
02:29
Et Valérie Lothard avait obtenu de bonnes mesures.
02:32
Le PTZ pour la maison individuelle,
02:34
elle avait obtenu aussi des mesures très techniques
02:36
qui nous simplifient la vie,
02:38
qui nous facilitent la vie d'opérateur.
02:40
Alors c'est technique,
02:41
et à 7h du matin, je ne suis pas sûr que ça intéresse les Français,
02:43
mais la prolongation des permis, le zonage,
02:46
tout ça allait dans le bon sens.
02:47
Ça, c'était le premier étage de la fusée,
02:49
et effectivement, il manquait le deuxième.
02:51
C'est comment on relance la production,
02:52
comment on facilite la location.
02:54
Je crois qu'elle avait des mesures dans sa manche,
02:57
et peut-être qu'Eric Wurst n'était pas forcément en accord avec ces mesures.
03:00
Bon, en tout cas, on va voir ce qui sera décidé,
03:03
parce que c'est vrai que ce que vous dites,
03:06
les Français ne peuvent plus,
03:08
alors je schématise,
03:09
mais ils ne peuvent plus louer,
03:11
ni acheter,
03:12
et on réclame,
03:13
alors je ne sais pas si c'est la bonne idée,
03:15
un statut du bailleur privé.
03:16
Grosso modo,
03:17
les gens qui investissaient dans le logement
03:19
pour remettre des logements sur le marché,
03:22
ne le font plus aujourd'hui,
03:23
parce que ça ne rapporte rien,
03:24
sinon, pardon pour l'expression,
03:26
mais des emmerdes, quoi.
03:28
C'est un peu ça, non ?
03:29
Je résume, je caricature,
03:31
mais à peine, non, Norbert Franchon ?
03:33
Alors, sur les solutions,
03:35
je pense que vous abordez les solutions.
03:36
Après, la caricature, je suis un peu contre,
03:38
parce que, n'oubliez pas que quand vous achetez un logement,
03:41
vous avez un effet de levier quand vous le louez,
03:43
c'est-à-dire que vous mettez 10 à 15% du prix du logement,
03:45
et c'est quelqu'un d'autre qui va payer votre logement.
03:47
Vous faites un investissement à crédit,
03:50
payé par quelqu'un d'autre,
03:51
il n'y en a pas beaucoup.
03:52
Alors, il y a la rentabilité, vous avez raison,
03:54
mais si on veut relancer la production de logements,
03:56
il y a deux mesures.
03:57
Une mesure fiscale,
03:58
il faut aider les propriétaires,
03:59
qu'ils soient occupants ou investisseurs,
04:02
et donc, là, on a un besoin d'un ministre
04:04
qui négocie avec Bercy.
04:05
Et c'est ce que vous évoquez sur le statut du bailleur
04:08
qui concernait le neuf et l'ancien.
04:10
Mais on sait tous qu'on a un problème de budget,
04:12
d'équation économique,
04:13
et donc, il y a une autre possibilité
04:15
pour relancer la production.
04:16
C'est tout ce qui est normatif,
04:18
tout ce qui est réglementaire.
04:19
Il faut arrêter de faire de la norme environnementale
04:21
tous les jours et en rajouter,
04:23
et en meilleurs que les autres.
04:24
Il faut arrêter de bloquer l'allocation.
04:26
Vous avez les fameux DPE
04:27
qui bloquent toutes les mises en location.
04:29
Il faut arrêter le zéro artificialisation.
04:31
Ces mesures, elles étaient bonnes il y a 10 ans,
04:33
elles avaient un sens,
04:33
mais aujourd'hui, on a un problème économique.
04:36
Il faut relancer le logement
04:38
sans mettre d'argent dedans.
04:39
Donc, le seul moyen pour y aller,
04:40
c'est le côté normatif.
04:42
Et là, on a besoin d'un ministre
04:43
qui négocie avec l'écologie.
04:46
Donc, quoi qu'il arrive,
04:46
on a besoin d'un ministre du logement.
04:48
C'est aussi ça, mon message, ce matin.
04:50
Un ministre, ça sert.
04:52
Franchement, vous n'êtes pas contre l'écologie,
04:54
justement,
04:54
et puis des logements qui soient mieux isolés,
04:58
etc.
04:58
Mais vous dites, il faut y aller progressivement,
05:01
parce que sinon,
05:02
on n'y arrive pas.
05:03
On va dans le mur.
05:04
Écoutez, on a la meilleure réglementation énergétique
05:06
depuis 15 ans.
05:07
Mais comme elle est meilleure,
05:08
on peut être encore meilleur que meilleur.
05:10
Donc, on a imaginé une réglementation
05:11
2022, 2025,
05:13
2028.
05:14
Tout ça, ça coûte de l'argent.
05:16
Quand vous avez des taux d'intérêt,
05:17
quand les banques prêtent facilement,
05:19
quand on est dans une dynamique économique,
05:21
pourquoi pas ?
05:22
Quand vous n'avez plus de croissance,
05:23
vous devez trouver 44 milliards d'économies,
05:25
au moins, pour stabiliser le budget,
05:27
il faut aller chercher,
05:28
il faut être capable de basculer la table
05:31
et de dire tout ce qu'on a dit,
05:33
on a imaginé des choses,
05:34
c'est plus vrai,
05:35
le monde chante.
05:38
Ce n'est pas contre l'écologie,
05:39
mais il vaut mieux un bon logement
05:40
qu'un logement super écologique
05:42
qu'on ne construira jamais
05:43
et qu'on ne vendra jamais.
05:44
Oui, oui.
05:45
On comprend bien, Norbert.
05:46
Franchement, un dernier point.
05:48
Parfois, il faut chercher du positif,
05:49
même quand les choses ne vont pas.
05:51
Dans cette crise du logement,
05:52
peut-être que les prix ont tendance
05:55
à baisser,
05:56
à se stabiliser.
05:57
Ça, c'est peut-être le point positif
05:59
du moment ou pas ?
06:01
Les prix se stabilisent,
06:03
mais ont plutôt tendance à monter.
06:05
Écoutez, le logement devient,
06:06
est un élément de première nécessité.
06:08
Donc, on est en pénurie,
06:09
on manque de logement.
06:11
Donc, les prix vont avoir tendance à monter.
06:13
Il vaut mieux être propriétaire
06:14
d'un logement aujourd'hui,
06:15
parce que demain, il n'y en aura pas.
06:16
Et un logement construit aujourd'hui,
06:18
c'est quelque chose qui va bénéficier d'une pénurie,
06:21
entre guillemets bénéficier,
06:22
mais pour le propriétaire,
06:23
ça sera plus cher à l'achat
06:24
et plus cher à la location.
06:26
Donc, l'effet prix, malheureusement,
06:27
je crois que c'est au contraire.
06:30
Moins il y aura de logements,
06:31
plus ça sera cher.
06:32
Bon, écoutez, merci.
06:34
Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle,
06:36
mais elle est réelle.
06:37
Non, non, non.
06:38
Merci en tout cas pour vos explications.
06:40
Nous continuerons d'en parler sur cette radio.
06:42
Vous savez que nous sommes la radio de l'immobilier,
06:45
avec beaucoup d'émissions,
06:45
notamment celle du samedi,
06:47
avec l'équipe de Radio Imo,
06:49
de midi à 13h.
06:50
Et puis, chaque jeudi matin également,
06:52
avec Benjamin Glaze.
06:54
Il est 7h19.
06:55
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