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  • il y a 2 jours
Cabral Libii : "Le pouvoir au Cameroun se maintient parce qu'il tronque les résultats" [Interview]

Africanews propose une série d'interviews des prétendants à la présidentielle au Cameroun. Dans ce troisième entretien, le candidat du PCRN, Cabral Libii, dit son ras-le-bol du système en place et égrène des mesures pour la jeunesse.

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Transcription
00:00Bienvenue sur Africa News. On parle aujourd'hui des élections présidentielles au Cameroun.
00:07Le scrutin est prévu le 12 octobre prochain. En lice, 12 candidats briguent la magistrature suprême.
00:14Vous êtes le président du PCRN, le parti camerounais, pour la réconciliation nationale.
00:20Votre candidature a été officialisée au terme d'un bras de fer avec certains membres de votre parti.
00:24Et quand on regarde votre parcours, on comprend que vous voulez vraiment incarner une nouvelle génération politique
00:30qui se pose un peu en rupture avec la politique telle que pratiquée par vos aînés.
00:35Qu'est-ce qui, selon vous, vous rend apte à diriger dès maintenant ?
00:39Disons trois choses, madame. La première, c'est le travail de terrain.
00:45Vous l'avez mentionné tout à l'heure, nous sommes entrés en politique en 2017.
00:50Nous faisions office de jeûneau à l'époque. Bien que notre résultat, à l'issue de l'élection présidentielle 2018,
00:57ait été prometteur, nous étions conscients du retard qui était le nôtre,
01:00en tout cas de l'écart qui nous séparait de nos devanciers dans le champ politique,
01:04dont nous nous sommes mis au travail. Pendant ces sept ans, nous avons travaillé à implanter le parti.
01:11La deuxième chose, c'est le travail que nous avons abattu à l'Assemblée nationale.
01:15Nous avons été élus en 2020, nous avons placé notre mandat sous le signe de l'épuisement au travail.
01:19Nous avons su adresser les problèmes des Camerounais, nous avons su apporter des solutions aux problèmes des Camerounais,
01:25bien que nous ne soyons que 5 sur 180 députés.
01:28Et puis la troisième chose, c'est que nous avons une offre politique qui est claire.
01:32Nous avons publié deux ouvrages sur ces cinq ans.
01:34En 2021, notre offre idéologique intitulée « Le fédéralisme communautaire »
01:38et il y a un an ou un peu moins, ce que j'ai vu, en sous-titre « Le manifeste de la rupture et du progrès »,
01:44qui formule, c'est quand même un ouvrage de près de 400 pages que d'aucuns ne trouvent d'ailleurs exagèrement détaillé.
01:49Mais c'est parce que nous avons voulu montrer aux compatriotes que nous allons en profondeur
01:54et que nous nous inscrivons sur la durée.
01:56De ce que vous avez observé, de ce que vous avez entendu, ce dont vous avez été témoin sur le terrain,
02:01quels sont les plus gros échecs que vous attribueriez au gouvernement actuellement en place ?
02:06Vous savez, on est gouverné depuis 43 ans par le même système et les résultats sont là.
02:12C'est la gabégie, c'est les scandales financiers, c'est les infrastructures routières qui sont complètement bousillées,
02:18c'est l'énergie qui n'existe pas, c'est l'économie qui est au ralenti, c'est le chômage qui est galopant.
02:24Donc, ils sont à bout de souffle, ils ne peuvent plus, le peuple a besoin d'autre chose.
02:31Ce à quoi nous nous intéressons, madame, c'est un projet pour notre pays,
02:35parce que nous pensons que le Cameroun est un potentiel incroyable,
02:39on ne peut pas manquer d'énergie dans un pays qui a un potentiel hydroélectrique de 23 000 MW,
02:45le deuxième en Afrique après la Rd Congo et le 18e dans le monde.
02:49On ne peut pas se permettre de manquer d'eau potable dans un pays qui a un potentiel de 21 000 m3 par habitant par an,
02:56alors que la moyenne mondiale est de 7 500 m3 par habitant par an.
02:59Ce n'est juste pas possible.
03:01On a un pays qui est encore en réservoir de matières premières pour les puissances mondiales,
03:05mais il y en a moins, on ne peut pas continuer comme ça.
03:08Vous avez mentionné un peu plus tôt le mot fédéralisme,
03:10c'est un mot qui revient souvent de votre part, de mutualiser, de fédéraliser.
03:14Est-ce que vous ne craignez pas une opposition qui se retrouve dispersée, éparpillée face à Paul Biard ?
03:21D'abord, quand vous évoquez le fédéralisme, ça résonne de façon particulière dans mon esprit,
03:24parce que ça rentre dans notre projet politique, nous proposons le fédéralisme des communautés.
03:29Parce que nous sommes un pays de diversité,
03:31vous devez sans doute savoir que parfois on parle du Cameroun en termes d'Afrique à miniature.
03:34Mais maintenant, pour revenir au fond de votre question sur la mutualisation des forces politiques,
03:38évidemment, madame, c'est un cri qui revient beaucoup de la base.
03:41Mais je vais vous donner deux éléments qui sont fondamentaux.
03:44Le premier, il est statistico-historique.
03:47C'est-à-dire que la première élection présidentielle a eu lieu au Cameroun en 1992.
03:52Et de 1992 à maintenant, ça va faire quoi ?
03:54La sixième à laquelle nous y allons.
03:56Et à l'issue de chacune de ces élections,
03:58les trois premiers ont toujours remporté plus de 95% des suffrages.
04:02C'est une statistique.
04:04Vous pouvez la vérifier sur Google.
04:05Ça veut dire que l'électeur camerounais est rationnel.
04:08Et que la multiplicité des candidatures, en réalité, n'a vraiment jamais provoqué l'émiettement des voix.
04:15Parce que l'électeur camerounais, historiquement, c'est un fait statistique, madame,
04:19c'est distinguer le candidat sérieux de celui qui ne l'est pas.
04:22Du coup, cette analyse devrait nous amener à nuancer le narratif autour de la coalition.
04:28Ce n'est pas tant la coalition autour des individus qui importe,
04:31mais c'est la coalition autour de la surveillance du vote.
04:34Et le pouvoir qui est en place au Cameroun se maintient davantage parce qu'il tronque les résultats.
04:40Vous en avez fait mention un peu plus tôt.
04:42Vous avez mentionné votre manifeste de la rupture et du progrès
04:45qui reprend votre projet de société, qui s'articule autour de 11 axes.
04:50Est-ce que vous pouvez nous en dire plus et plus particulièrement,
04:53nous partager votre vision pour moderniser l'économie
04:56et répondre aux attentes de la jeunesse camerounaise
04:58qui représente tout de même plus de 50% de la population aujourd'hui ?
05:02Je vous ai dit tout à l'heure que nous avons une vision pour le Cameroun.
05:06Il se résume en une phrase.
05:07Le Cameroun qui protège et qui libère les énergies.
05:10L'économie, je l'ai évoqué un peu tout à l'heure,
05:12ça tient au multiplicateur industriel.
05:14Il faut que nous nous industrialisions.
05:16Il faut libérer les énergies de l'agriculture.
05:20Il faut que nous arrêtions d'importer ce que nous mangeons.
05:23Il y a plein de jeunes dont les cerveaux fourmillent d'idées novatrices, neuves.
05:28Il leur faut les start-up, les PME.
05:31Il leur faut des financements.
05:32C'est pour ça que nous proposons la création de ce que nous appelons la B2J,
05:36la banque de l'investissement et de l'innovation qui sera au service de la jeunesse.
05:41Il faut que nous passions vers la plurinationalité.
05:43Nos compatriotes sont un vecteur économique et de puissance à l'étranger.
05:48Le jour où ça va changer au Cameroun,
05:50et moi je suis convaincu que ce sera le 12 octobre 2025 à notre faveur,
05:53vous verrez que le Cameroun, dans les 10, 20 ans qui viennent,
05:58on parlera de lui comme un miracle économique.
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