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  • il y a 14 heures
Dans cette séquence exclusive de L'instant Deluxe diffusée le 2 novembre 2020 sur Non Stop People, Pierre Billon, fidèle ami et collaborateur de Johnny Hallyday, revient sur la naissance de l’un de ses titres les plus bouleversants : “J’ai oublié de vivre”. Une confession sincère, des souvenirs poignants et une immersion dans l’intimité créative de l’idole des jeunes.

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Musique
Transcription
00:00Alors que faisiez-vous en 1976 ?
00:0676, qu'est-ce que je faisais en 76 ?
00:10Bah on passe à l'Octolier.
00:10En 76 à mon avis, 76 c'est là où je rencontre Legrand pour la première fois bien sûr.
00:16Vous l'appelez Legrand ?
00:17Ouais, ouais.
00:19Moi je ne l'appelle pas Jojo, j'appelle Legrand ou j'appelle Lidol, j'appelais Legrand ou Lidol et lui il m'appelait Bibi.
00:28Pourquoi Bibi ?
00:28C'est vrai ?
00:29C'est toujours Vartan, Johnny et Carlos, il m'appelait Bibi.
00:37Alors Bibi et Jojo se rencontrent chez les Carpentiers, émission mythique, on est fin 70, début 80.
00:44Vous allez commencer à travailler pour lui et cette fois vous allez produire une dizaine d'albums
00:49et dont le tube effectivement J'ai oublié de vivre, magnifique en 1977.
00:55Alors c'est quoi l'histoire de cette chanson ?
00:57Parce que là vous passez de Sardou qui est quand même un univers totalement différent à Johnny.
01:01Tout à fait.
01:02Alors là, à cette période-là, je ne suis pas encore producteur de Johnny, à cette période-là, je ne fais qu'écrire des chansons.
01:08Je fais des chansons.
01:09Alors j'avais fait le cœur en deux qui avait très très bien marché et j'avais fait J'ai oublié de vivre.
01:13Parce que, encore une fois, j'avais eu la chance d'approcher Johnny et de regarder plein de choses autour de lui.
01:18Quoi par exemple ?
01:19Effectivement, qu'il laissait les choses à droite, à gauche, il laissait des motos partout, des bagnoles partout.
01:24Il ne savait pas vraiment où il était, il n'arrêtait pas de cavaler, il courait beaucoup.
01:28Et je me dis, mais putain, ce mec, il n'a pas le temps de vivre, il a oublié de vivre.
01:32Et j'ai écrit la chanson franchement assez vite.
01:35Très vite ?
01:36Franchement, oui, franchement. Je pense que les bonnes chansons, tu les écrives vite.
01:38Vite ?
01:39Oui.
01:40C'est pas dans la douleur, c'est pas bosonné.
01:42En plus, l'Alexandrin, il faut bien dire, est une chose qui t'aide à écrire vite parce qu'il sonne à ton oreille.
01:48Donc ça se développe, ça se développe, t'as le temps, t'as des mots pour le dire.
01:51Et comment il prend cette chanson ? Alors, est-ce qu'il est très différent par rapport à Sardou ?
01:55Quand il récupère la chanson, il dit quoi ? Il est très expansif ?
02:01Non, oui, oui. Alors, quand ils aiment la chanson, ils te le disent. Franchement, ils te le disent.
02:05Alors, franchement, que ce soit Sardou, que ce soit... C'est même délicieux.
02:09Alors, c'est là aussi, c'est les deux choses où tu t'aperçois, des gens comme Sardou, des gens comme Johnny.
02:15Toi, t'as posé ta voix sur ce qu'on appelle une voix témoin. Tu mets ta voix témoin.
02:19Moi, je chante bien. Les gens qui posent les voix témoins, généralement, je chante bien parce que ça ne servira à rien de les faire.
02:25Et tu poses ta voix témoin, t'écoutes, tu dis, ah oui, c'est bien, la chanson est bonne, c'est super, c'est super.
02:29Et puis d'un seul coup, la vedette, enfin l'artiste, met la voix témoin dessus.
02:33Et là, tu dis, je comprends pas.
02:35Voilà, c'est d'un seul coup, t'as...
02:37C'est une sublimation de son texte.
02:39C'est tellement gros, c'est tellement plein, c'est tellement énorme.
02:42Tu dis, non, mais c'est vraiment ça.
02:44Et quand ça ne le fait pas, quand ça ne le fait pas, c'est que la chanson n'est pas bonne et que ça ne va pas marcher.
02:48Et c'est arrivé aussi.
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