00:00Regardons de l'autre côté de l'échiquier politique, puisque aujourd'hui c'était les Républicains qui étaient reçus par M. Lecornu,
00:08et Bruno Retailleau, au sortir de Matignon, prévient que la participation de son parti au prochain gouvernement n'était à ce stade pas acquise du tout.
00:18Le compte n'y est pas, affirme le ministre de l'Intérieur des missionnaires dans des déclarations au Figaro.
00:24En gros, rien ne fonctionne en fait, rien ne marche, Antoine André.
00:27C'est le contrat impossible auquel est astreint Sébastien Lecornu,
00:32qui est d'essayer d'élargir sur sa gauche, puisqu'il considère que...
00:37Ordre de l'Elysée.
00:38Ordre de l'Elysée, et puis parce que François Bayrou, puis Michel Barnipuis, François Bayrou,
00:45ont aussi été censurés par le Rassemblement National.
00:47Donc, difficile de faire un pas avec ce partenaire-là.
00:51Donc, cette mission assignée à Sébastien Lecornu,
00:54de garder les Républicains tout en faisant un pas vers les socialistes.
00:57Alors, c'est vrai que tous les signaux qu'il envoie,
00:59et on le voit avec cette rentrée qui est...
01:02On a un tapis de bombe sur la taxe Zuckmann,
01:04qui est devenu l'alpha et l'oméga aujourd'hui de la politique française et de...
01:07Ça n'est pas retombé, non ?
01:08Oui, c'est retombé, mais enfin, quand même.
01:09Ça a duré bien deux semaines.
01:11Écoutez, il était invité partout, on ne pouvait pas ouvrir une chaîne publique.
01:14On peut comprendre que lorsqu'il donne, lorsqu'il avance dans cette direction,
01:19en reconnaissant Sébastien Lecornu,
01:20que peut-être il faudra inventer une taxation des plus riches,
01:24tout en réduisant la trajectoire de réduction des déficits,
01:26et sans s'engager fortement sur la réduction des dépenses publiques,
01:30à un moment donné, la potion pour les Républicains est évidemment indigeste.
01:34Donc, c'est une façon pour Bruno Rotailleau de mettre la pression sur Sébastien Lecornu,
01:38avant un week-end qui s'annonce décisif,
01:39puisque Matignon nous a fait savoir que les arbitrages sur le PLFSS
01:44et qui donc concernent la protection sociale
01:47et une partie de la fiscalité qui alimente la protection sociale
01:52sera rendu en début de semaine.
01:54Donc, on est dans le money time, et donc Bruno Rotailleau met la pression.
01:57Oui, et d'ailleurs, il convoque dans la soirée une réunion
01:59avec les parlementaires des Républicains.
02:01J'imagine l'ambiance qu'il va y avoir dans cette soirée.
02:03Catherine, et qu'est-ce que...
02:04Oui, d'ailleurs, les rapports entre Wauquiez et Rotailleau,
02:06ça va être intéressant de vérifier, parce que voilà,
02:09ben oui, mais qu'est-ce que vous voulez ?
02:12Je crois qu'il a une équation impossible.
02:17Comment voulez-vous arriver à négocier dans une assemblée
02:22qui est ces trois tiers,
02:24dont chaque tiers déteste les deux autres ne peuvent pas travailler avec ?
02:27Donc, c'est...
02:30Mais là, par ces déclarations,
02:31est-ce que là, par ces déclarations,
02:33ça n'est pas le fameux moment où on se demandait
02:35quand est-ce que Bruno Rotailleau allait quitter le gouvernement ?
02:37Est-ce que ce n'est pas là, justement,
02:39où il y a une sorte de levier en se disant,
02:40bon, ben, finalement...
02:42Ben oui, mais après ?
02:43Mais après, ben, je suis d'accord avec vous.
02:44Qui le remplace ?
02:44Non, non, mais je réfléchis tout haut avec vous.
02:47Oui, non, non, je ne sais pas,
02:48mais en ce moment où, vraiment, on se dit,
02:51c'est vrai, on ne pense pas visiter un gouvernement,
02:54parce que, déjà, on est assez content
02:56qu'il y en ait trois ou quatre
02:56qui remplissent à peu près leur rôle
02:58et qui font que les affaires courantes,
03:00au moins, peuvent continuer.
03:01Non, mais est-ce qu'il n'y a pas ?
03:02Mais, je veux dire, Rotailleau,
03:04je veux dire, s'il s'en va,
03:06moi, je disais, ça serait presque un abandon de poste,
03:08parce que, franchement,
03:10même s'il ne fait pas ce qu'il veut,
03:13avec les...
03:14On l'a vu dans l'affaire des visas
03:17pour les étudiants algériens
03:19qui n'est pas de son ressort,
03:21mais enfin, il est quand même demandé au préfet.
03:23Il y a déjà beaucoup de choses qui se font
03:24par des ordres très précis,
03:27des consignes qui sont suivies.
03:28Il commence à avoir des résultats
03:30et c'est bien pour ça qu'il est attaqué
03:31par le Rassemblement national.
03:33Oui, et non, parce que quand on voit
03:34les 8400 visas algériens dont vous parlez,
03:36vous avez le RN Marine Le Pen en tête
03:38qui dit, regardez ce que fait M. Rotailleau.
03:39Mais, ce n'est pas lui.
03:40Ce n'est pas lui, peut-être,
03:41pour faire les ministres de l'Intérieur.
03:42Oui, mais c'est justement,
03:43c'est parce qu'il les gêne,
03:44qu'ils sont attaqués, quoi qu'il fasse.
03:45Mais là, ce n'est absolument pas,
03:47ça ne se passe pas comme ça.
03:48On ne peut pas exclure l'idée
03:50selon laquelle Bruno Rotailleau
03:52met une pression maximale sur le corps nu
03:53pour obtenir un gain maximal
03:55tout en souhaitant rester au gouvernement.
04:00Bruno Rotailleau a bien compris
04:01que les Français ne vous regardent,
04:03ne vous considèrent,
04:04ne vous voient même
04:05que lorsque vous faites,
04:06lorsque vous êtes au gouvernement.
04:08Et c'est d'ailleurs ce que Nicolas Sarkozy
04:10avait compris lorsque lui-même
04:11est resté au ministère de l'Intérieur
04:12jusqu'à 4 semaines avant le premier tour
04:14de la présidentielle,
04:15tout en devant, peu ou prou,
04:17faire une rupture avec Jacques Chirac
04:19dont il venait.
04:21Il avait besoin d'un renouvellement
04:22et pour autant,
04:23il est resté le maximum de temps
04:25au ministère de l'Intérieur
04:26parce que quand vous disparaissez du gouvernement,
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