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  • il y a 5 jours
Dans cette vidéo, Gladys témoigne du parcours douloureux qu’elle affronte depuis les révélations de sa fille, alors âgée de 3 ans et demi, victime de violences se*uelles de la part son ex conjoint.
Elle nous raconte son combat pour protéger son enfant, son parcours face à la justice française, les classements sans suite, les menaces, les procédures, mais aussi la force qu’elle trouve pour continuer à se battre malgré tout.

Ce témoignage met en lumière le silence autour de l’inceste, l’impunité des agresseurs, et les difficultés rencontrées par les parents protecteurs en France et ailleurs. Il s’adresse à toutes celles et ceux qui souhaitent comprendre la réalité des violences se*uelles sur mineurs et le parcours judiciaire qui en découle.

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Transcription
00:00Alors quand je dis j'ex-sexuel, c'est-à-dire qu'il lui demandait de caresser son sexe.
00:03Donc ça, ça peut être un délit d'après les droits français.
00:06Mais quand on met un doigt dans les fesses de mon enfant, c'est un viol.
00:11Je voudrais que ce soit reconnu et que ma fille soit reconnue victime de ça.
00:14Je suis devenue maman en 2015, d'une petite fille.
00:18Je me suis séparée du père biologique en 2017.
00:21J'ai eu la garde principale, on est passé devant le juge des affaires familiales
00:26pour que monsieur ait des droits de garde et d'hébergement classiques.
00:29Ça a été très compliqué la première année parce que monsieur n'a pas accepté que je parte, que je le quitte.
00:35C'était déjà une relation assez toxique avant, c'est pour ça que je suis partie aux deux ans de ma fille.
00:39J'ai évité tout conflit, toute procédure contre monsieur pour que ça se passe au mieux pour ma fille.
00:45Donc voilà, j'ai essayé d'être le plus conciliante.
00:47Sauf que quand j'ai récupéré ma fille, c'est la première fois qu'il la prenait 15 jours pour les vacances de juillet-août.
00:52Elle a été prise d'angoisse le soir quand je l'ai couchée.
00:55Donc je pensais que c'était simplement dû à la séparation.
00:58J'ai eu du mal à la calmer, nous avons discuté ensemble.
01:03Je l'ai prise avec moi dans le canapé, je lui ai fait des papouilles, des caresses.
01:07Je m'en souviendrai toute ma vie, c'était le 5 août 2018.
01:11Ma fille m'a fait ses premières révélations d'agression sexuelle.
01:13C'est-à-dire qu'en fait, je la caressais, elle a pris ma main et elle m'a demandé de la caresser entre les jambes, sur son sexe.
01:19Donc j'ai retiré automatiquement la main en me disant, mais ma chérie, tu sais bien que je ne te caresse pas là.
01:25C'est une partie intime que je te nettoie.
01:27Mais voilà, j'étais déjà sur une certaine éducation positive, donc elle connaissait l'anotomie de son corps.
01:34Elle me répond, mais papa le fait.
01:36Alors je lui dis, ben non, papa ne le fait pas.
01:37Tout de suite, j'ai été dans le déni parce que voilà, on ne s'attend pas à ça.
01:41Et en fait, mon cerveau a vrillé, j'ai buggé et inconsciemment, je me suis dit, va plus loin, demande-lui pourquoi elle te dit ça.
01:47Et donc j'ai demandé à ma fille, je lui ai dit, mais papa, il fait quoi ?
01:50Et donc je la regarde et elle avait à peine 3 ans et demi et de sa main droite, puisqu'elle est droitière,
01:55elle fait des mouvements circulaires au niveau de son sexe.
01:59J'ai été terrorisée et encore une fois, je me suis dit, j'ai fait du déni en me disant, non,
02:04elle a vu son papa faire ça à une copine ou encore elle a vu son papa regarder un film pornographique.
02:11Et je suis allée plus loin dans les questions ouvertes en essayant de comprendre.
02:15Et malheureusement, il s'est avéré qu'un enfant de 3 ans et demi, c'était tellement cohérent que c'était une véracité.
02:22Je me suis culpabilisée en me disant, mais qu'est-ce que j'ai pas vu ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment c'est possible ?
02:28Parce que jamais je ne me serais attendue ça de lui.
02:31J'ai pris mon téléphone, j'ai fait des enregistrements justement de toute façon.
02:34Donc j'ai cru dans la justice, donc je suis simplement allée en gendarmerie le lendemain porter plainte.
02:39Je leur ai expliqué que ma fille de 3 ans et demi m'avait parlé de viols incestueux.
02:45Donc il y avait des pénétrations chez ma fille au niveau de son sexe et au niveau de l'anus.
02:49Aujourd'hui, je suis encore choquée comme beaucoup de parents protecteurs qui portent plainte pour inceste.
02:54On a mis ça dans la, pas comme un crime, mais comme un délit.
02:57Agression sexuelle, c'est un crime, c'est un viol.
03:00Et aujourd'hui, cette plainte, c'est une plainte qui pourrait aller au tribunal correctionnel en tant que délit.
03:07Et c'est pas du tout la même sentence qu'un crime pour viol qui pourrait aller aux assises.
03:11Ça aussi, c'est autre chose qui me dérange parce qu'il s'est avéré par rapport à ce que me dit ma fille.
03:16Parce que quand elle m'a annoncé ça, j'ai pensé que ça s'était passé qu'une fois pendant les vacances.
03:20Mais pendant un an, avec ces révélations spontanées, j'ai appris qu'il y avait eu d'autres gestes sexuels.
03:27Alors quand je dis geste sexuel, c'est-à-dire qu'il lui demandait de caresser son sexe.
03:31Donc ça, ça peut être un délit d'après les droits français.
03:34Mais quand on met un doigt dans les fesses de mon enfant, c'est un viol.
03:38Et je voudrais que ce soit reconnu et que ma fille soit reconnue victime de ça.
03:42Et à partir de ce moment-là, en fait, ils m'ont expliqué que vu l'âge de ma fille,
03:47il y a des procédures qui allaient se mettre en place.
03:49Ma fille ne pouvait pas être entendue aujourd'hui de suite.
03:52Il y aurait une audition Mélanie qui devrait écouter les révélations de ma fille.
03:57Une audition Mélanie, donc pour ceux qui ne savent pas, j'explique.
04:00C'est dans une salle, une salle avec des jouets, une salle assez apaisante,
04:04où on reçoit les enfants avec des policiers qui sont formés là-dessus,
04:10mais qui ne sont pas en uniforme.
04:11Il y a une caméra également qui enregistre et qui filme
04:15pour éviter d'auditionner à plusieurs reprises l'enfant.
04:19Et puis pour voir également le gestuel, le comportement de l'enfance,
04:23parce que c'est révélateur.
04:24Et puis il y a également, souvent, c'est accompagné d'un psychologue,
04:28ou d'un pédo-psychiatre.
04:29Et voilà, donc on m'a expliqué tout ça.
04:32Malheureusement, monsieur conservait ses droits de garde et d'hébergement.
04:35Et c'est là que j'ai été affolée en me disant,
04:38mais sachant ça, je ne peux pas remettre mon enfant.
04:42C'était impensable pour moi.
04:43Ma fille, j'avais peur qu'elle y retourne, que ça arrive de nouveau,
04:47ou alors qu'elle soit manipulée, mise sous emprise, menacée,
04:50si elle reparlait ou des choses comme ça.
04:52Et c'est là que ça a été très difficile,
04:53parce que du coup, j'ai dû appeler des associations qui ne m'ont pas rassurée.
04:56J'ai galéré à trouver un avocat.
04:59Et là, sincèrement, sur les 4 ans,
05:00je vous dis que je n'ai toujours pas trouvé d'avocat compétent, professionnel.
05:04Donc j'ai fait appel carrément au tribunal,
05:06qui allait recevoir ma plainte.
05:08J'ai réussi à avoir l'accord d'un substitut du procureur
05:11qui me permettait de garder ma fille pendant l'enquête préliminaire.
05:16Chose qui n'a jamais été prise en compte,
05:18parce que monsieur a porté des plaintes de non-représentation d'enfants
05:22pendant toute l'enquête, l'enquête qui a duré un an.
05:25Et moi, j'étais auditionnée à chaque fois par les gendarmes,
05:27à qui j'avais prévenu que je ne remettrais pas mon enfant
05:30parce qu'il y avait une plainte pénale, que je ne fuyais pas,
05:33que j'étais joignable, mais que je n'étais pas en sécurité.
05:35Parce que pendant cette enquête, pendant les un an,
05:37j'ai porté d'autres plaintes pour violences contre monsieur,
05:40parce qu'il est venu nous agresser à domicile.
05:42Il y a même eu une intervention des gendarmes à domicile.
05:44J'ai porté plainte pour lui pour harcèlement par SMS, menace de mort.
05:49J'ai porté plainte également parce qu'il a essayé de venir à l'école,
05:53alors que ce n'était pas ses droits de garde,
05:55pour enlever ma fille à la sortie d'école.
05:57Donc ça a été encore un traumatisme pour ma fille.
05:59Et malgré tout ça, les gendarmes qui me recevaient
06:01ne me prenaient pas au sérieux,
06:03me menaçaient de me mettre en garde à vue,
06:05me rappeler que pour non-représentation d'enfant,
06:08je risquais de la prison une amende.
06:10Ils me menaçaient aussi de perdre mes droits parentaux.
06:13J'ai simplement essayé de protéger au mieux ma fille.
06:16Et malheureusement, la justice n'a jamais mis monsieur en garde à vue.
06:22Il a simplement été auditionné un an après ma plainte,
06:25malgré toutes mes autres plaintes.
06:26Moi, je me suis renseignée tout de suite
06:27de ce que je pouvais faire pour ma fille.
06:30J'ai appelé des pédopsychiatres, j'ai appelé différents thérapeutes
06:32qui étaient spécialisés dans les violences sexuelles.
06:35Et donc, ils m'ont dit, comme les avocats et les gendarmes me l'ont dit,
06:39surtout ne pas faire voir votre fille avant l'audition
06:43parce que sinon, les mots vont être faussés
06:45parce qu'elle aura déjà parlé, parce qu'elle aura entendu.
06:48Donc, il faut que ce soit spontané.
06:49L'enquête a été tellement longue pendant un an.
06:51Moi, je me retrouvais avec une fille qui avait des traumatismes
06:56et j'étais impuissante.
06:57Je pense qu'un thérapeute est à même de guérir ses blessures.
07:01Et c'est ça qui m'énerve aujourd'hui
07:02parce que ça fait 4 ans que je suis dans ce combat,
07:04que ça dure.
07:05Et donc, ma fille ne peut pas...
07:06Alors, on n'oublie jamais, mais vous voyez ce que je veux dire.
07:08Elle ne peut pas tourner la page et se reconstruire là-dessus.
07:11Elle est toujours dans cette crainte à vivre, à se rappeler ça.
07:14Je suis maman, mais il n'y a pas besoin d'être spécialiste.
07:16Je voyais le désarroi, l'appel en détresse de mon enfant.
07:19Aujourd'hui, ma fille a 7 ans.
07:21Elle n'a jamais revu son père depuis le 5 août 2018.
07:24Ça fait 4 ans qu'elle ne l'a pas vue et que je me bats pour ça.
07:28Les gendarmes ne nous croient pas.
07:30Les avocats ne nous croient pas.
07:32Les magistrats ne nous croient pas.
07:34Heureusement, les professionnels de la santé
07:36qui ont vu mon enfant ont fait des attestations
07:39qui prouvent que ma fille a des traumas
07:42suite à des violences sexuelles.
07:44Et en fait, il y a eu d'autres perversions de monsieur.
07:46Certaines manipulations.
07:47La réveiller dans la nuit, la faire dormir sans couche.
07:50Elle avait 3 ans, elle faisait encore pipi dans son lit.
07:52Mais c'est des choses...
07:54J'ai des petits souvenirs comme ça de ce que m'a dit ma fille.
07:57Mais là, je me suis dit, mais il est fou !
07:59Ça va jusqu'à une destruction psychologique de l'enfant.
08:03Comme dans 70% des dossiers, ça a été classé sans suite.
08:07Classé sans suite, c'est-à-dire que le procureur n'a pas souhaité
08:10qu'il y ait une enquête, qu'on aille auditionner, qu'on aille se renseigner.
08:14Parce que ma fille a parlé, je tiens à dire qu'il y a eu une information préoccupante
08:18transmise par l'école.
08:20Puisque ma fille, spontanément, a parlé en classe.
08:23Le directeur d'école informe de ce danger-là.
08:26Et ma fille, qui a été entendue par un psychologue
08:28qui avait été ordonné par le juge des affaires familiales,
08:30a également répété les faits.
08:33Et bien, le procureur n'est pas allé plus loin.
08:36Il a classé sans suite.
08:37Il faut aussi savoir que monsieur a fait un signalement le malveillant
08:40en disant que j'étais folle.
08:42Il déclenche une enquête sociale.
08:43Donc je suis bien contente de les recevoir enfin.
08:46Je vais encore avoir des gens qui vont entendre la parole de mon enfant.
08:50Donc j'ai vu ces femmes trois fois pendant une heure sur trois mois.
08:54Et à la fin de cette enquête, elle préconisait le placement de ma fille.
08:58Comme ma fille ne voyait plus son père,
09:00que monsieur avait des droits, voilà.
09:02Mais les droits de ma fille, ils sont où ?
09:04Quand elle dit que le père est violent, on parle toujours des droits de monsieur.
09:07Mais les droits des enfants en France, ils sont où aujourd'hui ?
09:09Donc, dossier classé sans suite.
09:11Les gendarmes qui me menaçaient de me mettre en garde à vue
09:14parce que je ne souhaitais toujours pas rendre ma fille.
09:16L'enquête sociale qui ne m'entend pas
09:18et qui dit qu'elle va m'enlever ma fille pour la placer.
09:21J'étais menacée de mort également par monsieur.
09:23Pour la protection de ma fille, j'ai déménagé.
09:25Sans le prévenir, j'ai simplement prévenu les tribunaux français.
09:29Mais pas pour fuir.
09:30Parce qu'à l'époque, je le rappelle, j'avais l'autorité principale.
09:34Et monsieur, puisqu'il n'avait pas vu sa fille depuis plus d'un an,
09:36il n'avait ni droit de garde et d'hébergement.
09:38Il n'avait que des droits de visite médiatisée
09:41que j'ai refusé également.
09:43Et quand je suis arrivée en Espagne,
09:45je suis allée me recenser à l'ambassade française.
09:48Je suis allée voir des avocats espagnols
09:50pour expliquer ma situation.
09:51Ça fait donc bientôt trois ans que j'ai la même adresse.
09:54J'ai scolarisé ma fille.
09:55Voilà, j'ai fait tout ce qui était normal,
09:57sans me cacher.
09:58Tout était à mon nom.
09:59Et j'étais toujours en relation avec les tribunaux français.
10:02Et pourquoi ? Parce que j'essayais toujours de faire les recours.
10:05J'ai fait tous les recours internes judiciaires en France.
10:07Enfin, voilà, tout ça pour expliquer
10:08que c'est très, très difficile,
10:10que les démarches sont très longues, onéreuses,
10:12parce qu'on est obligé de faire intervenir des avocats.
10:14Je me suis ruinée financièrement.
10:15De la vie que j'avais d'avant,
10:17on me fait passer pour quelqu'un que je ne suis pas.
10:19Et aujourd'hui, je suis en train de me justifier
10:21depuis quatre ans, de me battre.
10:23Ma santé en a pris un coup,
10:24parce qu'on ne mange plus, on ne dort plus,
10:27on pleure à chaque fois qu'on voit son enfant
10:29qui n'est pas bien, elle est dans une totale insécurité,
10:32parce qu'on a toujours cette épée d'amoclès
10:33qui fait qu'on veut m'enlever mon enfant.
10:35Si je suis là aujourd'hui,
10:37c'est surtout pour expliquer
10:38que je ne suis pas un cas isolé,
10:40que les enfants sont réellement en danger,
10:41que les parents protecteurs ne sont pas crus.
10:43Il y a toute impunité pour les pédocriminels.
10:46Monsieur n'a jamais été mis en garde à vue.
10:49Par contre, moi, j'ai été brutalement arrêtée
10:52par un mandat d'arrêt européen,
10:54condamnée à un an de prison
10:56pour non-représentation d'enfants.
10:58Je tiens à contester ce mandat d'arrêt européen,
11:00puisque je n'ai jamais reçu cette convocation,
11:04alors que je recevais des courriers
11:06des tribunaux français, comme je vous le disais.
11:08Donc la convocation n'a pas été faite par voie légale,
11:11et cette condamnation ne m'a jamais été non plus notifiée.
11:14Quand Interpol est arrivé à la maison
11:16en m'informant de ça,
11:17j'ai paniqué tout de suite en me disant
11:18« Mais qu'est-ce qui se passe ? »
11:19J'y suis allée en ayant confiance en la justice française,
11:22en leur expliquant qu'il y a eu une erreur.
11:24Je tiens à signaler que justement cette condamnation
11:26de un an pour non-représentation d'enfants,
11:28aujourd'hui j'ai été relaxée,
11:30puisque justement elle n'était pas valable.
11:33Et on m'a mis en prison,
11:35le temps qu'on puisse m'extrader.
11:36J'ai fait deux mois de prison en Espagne,
11:39où j'ai contesté,
11:40j'ai refusé l'extradition.
11:41Le procureur me faisait du chantage.
11:43Si je ramenais ma fille,
11:45je ne ferais pas de prison.
11:46J'ai refusé de ramener ma fille,
11:48parce que j'estime
11:50que je suis en train de prouver
11:52qu'il y a un réel danger pour elle,
11:54et que c'est à prendre en compte.
11:55Donc j'ai été extradée dans des conditions horribles.
11:58Pendant quatre jours,
11:59je n'ai ni pu appeler d'avocat,
12:01ni ma famille.
12:01Je suis arrivée à Fleury-Mérogis,
12:03je n'ai rien compris de ce qui m'arrivait.
12:05Les menottes la laissent.
12:06Mon papa et mon mari,
12:08aujourd'hui,
12:08ils m'ont vu sortir de la fourgonnette
12:10dans cet état.
12:11J'ai essayé d'être la plus digne possible
12:13pour leur dire,
12:13« Ne vous inquiétez pas,
12:15tout va bien, je suis forte,
12:16je vais y arriver. »
12:17Je suis arrivée devant la juge d'instruction
12:19qui n'a fait que de me menacer
12:20pendant quatre heures d'interrogatoire
12:22où j'étais seule
12:22en me disant que
12:24si je ne ramenais pas ma fille,
12:25j'allais aller en prison.
12:26Si je continuais à dire,
12:28à croire ma fille
12:30et à ne pas reconnaître
12:31que je mentais,
12:32elle mettrait ma maman
12:33en garde à vue.
12:34Ma maman qui a 65 ans aujourd'hui
12:35qui garde ma fille
12:36tant bien que mal en Espagne
12:38pour la protéger,
12:39pour pouvoir récupérer ma fille.
12:40Et le soir même,
12:41elle m'a mis en prison
12:42en me menaçant,
12:44en m'intimidant,
12:45en me disant que
12:45de toute façon,
12:46c'était un mandat de dépôt
12:47de quatre mois
12:48mais qu'elle pourrait le prolonger
12:50autant qu'elle le voudrait.
12:51Donc,
12:51j'ai fait six mois
12:52de détention provisoire
12:54avant de pouvoir
12:55me défendre
12:55à un procès
12:56qui a eu lieu
12:57en février 2022
12:59qui m'a condamnée
13:00à 24 mois d'emprisonnement.
13:02Pas pour non-représentation
13:03d'enfants cette fois-ci
13:04mais pour soustraction d'enfants
13:05hors France
13:06alors que
13:07j'ai expliqué
13:08mon état de nécessité
13:09et pourquoi
13:11j'étais partie avec ma fille
13:12que c'était pour la protéger.
13:13Comme j'ai déjà fait
13:14six mois de prison ferme,
13:15aujourd'hui,
13:16il me reste
13:1618 mois
13:17de sursis probatoires
13:19avec des obligations
13:20à respecter
13:21jusqu'en avril 2025.
13:23Par rapport
13:23au père biologique
13:24de ma fille,
13:25je n'ai jamais reçu
13:26de lettres
13:27de son avocat
13:28pour ma fille
13:28avec des mots bienveillants,
13:30de cadeaux
13:30qu'il aurait pu envoyer
13:31pour ma fille,
13:32d'essayer
13:33un arrangement à l'amiable
13:34bien que je n'en veux pas
13:35parce qu'un mari violent,
13:37on sait que c'est pas un bon père.
13:39Mais voilà,
13:39je ne sais pas du tout
13:40ce qui se trame.
13:41Les dernières fois
13:42que je savais
13:42ce qu'il faisait,
13:43c'était par les réseaux sociaux.
13:45Ce n'était pas un papa déprimé
13:46que je voyais,
13:47c'était quelqu'un
13:48qui était dans toutes les soirées.
13:50Il est même allé jusqu'à Ibiza
13:51pendant que moi,
13:52j'étais incarcérée
13:53en Espagne
13:54et qu'il aurait pu récupérer
13:55sa fille
13:56qui était sans moi.
13:58Je sais qu'aujourd'hui,
13:59lui,
14:00il doit faire le coq
14:01parce que quand même,
14:02c'est moi qui suis condamnée
14:03et je dois quand même
14:0431 000 euros
14:05à monsieur.
14:06Comment ça se fait
14:06qu'une maman
14:07qui a un casier judiciaire vierge,
14:09qui n'est pas violente,
14:10qui cherche à protéger son enfant,
14:12fait de la prison
14:13alors qu'il y a
14:14d'autres possibilités.
14:15Aujourd'hui,
14:15je n'ai pas vu ma fille
14:16depuis le 1er juin 2021.
14:18On m'interdit de rentrer
14:19chez moi en Espagne
14:21où vit ma fille
14:22tout simplement
14:22parce que je suis condamnée
14:24à 24 mois d'emprisonnement
14:25avec un magistrat
14:27qui refuse
14:28de me faire quitter
14:29le pays.
14:30Ma fille est en
14:31désarroi complet.
14:33Elle est affolée,
14:33elle est inquiète
14:34parce qu'elle ne sait pas
14:35si elle va me revoir.
14:37Elle ne sait pas
14:37si elle va être enlevée
14:38par la France.
14:40Aujourd'hui,
14:40elle est protégée
14:41par l'Espagne
14:41chez sa grand-mère
14:43mais ce n'est pas
14:44le rôle de sa mamie.
14:45Ma maman est paniquée
14:46aussi parce qu'elle est
14:47menacée de prison
14:48pour complicité
14:49d'enlèvement d'enfants
14:50alors que ma maman
14:50est juste là
14:51parce que quand on m'a
14:52enlevé d'Espagne,
14:52ma fille était seule.
14:54J'ai fait tous les recours
14:55internes auprès
14:56de la justice française.
14:57Je suis en attente
14:58d'une audience,
14:59d'une décision impartiale,
15:01juste.
15:02Je suis là aujourd'hui
15:02en tant que présidente
15:03d'association
15:04pour informer,
15:05pour dénoncer,
15:06pour donner du courage
15:07à tous les parents protecteurs
15:08qui, comme moi,
15:09sont désenfantés
15:10de leurs enfants,
15:11pour dire aux enfants,
15:12à tous les enfants,
15:13à ma fille,
15:13on va tout faire
15:14pour que ça change.
15:15Je pense qu'il y a
15:15un gros problème
15:16avec le système français.
15:17Pour moi,
15:18c'est une institution
15:19qui est criminelle
15:20et ce n'est pas
15:20qu'en France.
15:21On est beaucoup
15:23à se mobiliser
15:24et on va aller
15:25à la Cour européenne
15:27des droits de l'homme
15:27s'il le faut,
15:28auprès des organismes
15:30internationaux
15:31s'il le faut,
15:32mais on n'en restera pas là.
15:33Au revoir.
15:38Au revoir.
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