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  • il y a 2 mois

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Transcription
00:00Et à cette ordre, sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, place à l'édito éco.
00:03Bonjour Olivier Vabeau.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06Bonjour Olivier.
00:07Le gouvernement, Olivier, envisagerait de relever la fiscalité sur les dividendes en augmentant ce qu'on appelle la flat tax,
00:12le prélèvement forfaitaire unique de 30 à 36%. Pourquoi c'est important ?
00:18Rappelons d'abord l'histoire, Dimitri.
00:20Quand le PFU a été instauré en 2018 à 30%, on avait parlé d'un cadeau aux riches.
00:25En réalité, ce fut un grand succès fiscal pour l'État.
00:28Aujourd'hui, les recettes venant de cette taxe tournent autour de 7 milliards,
00:31soit le double de leur niveau de 2018, alors qu'on a baissé le taux.
00:36La mesure a fait remonter les dividendes distribués, preuve que la lisibilité et la stabilité fiscale rapportent.
00:42Et donc là, on s'apprêterait à revenir en arrière.
00:44Exactement, selon les bruits qui courent, on passerait à 36%.
00:47Ça voudrait dire que la France se mettrait encore plus en décalage avec ses voisins.
00:52L'Espagne taxe les dividendes entre 19 et 21%, les Pays-Bas 15%.
00:56La moyenne européenne est autour de 20%.
00:58Même l'OCDE, qui inclut aussi l'impôt sur les sociétés,
01:01calcule une imposition combinée moyenne pour les entreprises de 40%.
01:05Avec ce projet, la France grimperait à 52% en réel.
01:08Comment ça, 52% ?
01:10Faisons le calcul.
01:11Imaginons une entreprise qui fait 100 de bénéfices.
01:14Elle part, elle paie d'un bord 25 d'impôt sur les sociétés.
01:17Il reste 75.
01:18L'actionnaire qui touche ce dividende sera taxé ensuite à 36%.
01:22Résultat, il lui reste 48 sur les 100 au départ de bénéfices.
01:26Autrement dit, plus de la moitié des bénéfices a été absorbé par l'impôt.
01:29Alors, certains vont vous répondre, Olivier, que ce ne sont que les actionnaires.
01:32D'abord, il faut savoir qu'il y a dedans beaucoup de patrons indépendants
01:35qui se paient en dividende sur les entreprises, souvent des petits patrons.
01:38Ils vont probablement changer d'ailleurs leurs arbitrages,
01:41préférer se payer en salaire quand ils le peuvent,
01:43ce qui a l'avantage au moins d'ouvrir des droits à la retraite.
01:45Mais même dans le cas des actionnaires, il faut rappeler que ce sont eux
01:49qui financent l'investissement.
01:50Donc, les emplois de demain, le capital est mobile.
01:53Si vous le taxez plus qu'ailleurs, vous les faites fuir.
01:56En Espagne, aux Pays-Bas, les mêmes investisseurs garderont 60 à 70% de leurs bénéfices.
02:01En France, moins de 50%. L'arbitrage est vite fait.
02:04Et ça, dans une économie qui est déjà fragile.
02:06C'est le paradoxe. La croissance est à tonne, le chômage repart à la hausse
02:09et on préfère taxer encore plus pour écoper quelques litres dans un océan de dettes.
02:13Pour quelques milliards d'euros de recettes de plus,
02:15qui ne suffiront même pas à donner l'allure d'une trajectoire raisonnable à notre déficit,
02:19on va envoyer un très mauvais signal au marché et au monde.
02:22Encore et toujours cette manie de la solution de facilité taxée,
02:26quand en face, il n'y a aucune vraie réforme qui est faite.
02:28Ce qui se profile avec cette hausse du PFU, si elle se confirme dans le budget,
02:32c'est une désastreuse fuite en avant budgétaire.
02:35Plutôt que de réduire la dépense, on asphyxie l'investissement.
02:37Mais sans capital, il n'y a pas de croissance.
02:39Pour acheter quelques dixièmes de points déficit en moins,
02:42on sacrifie la croissance et donc les recettes de demain.
02:45Signature Europe 1, Olivier Babaud. Merci Olivier.
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