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Lors de l’émission Punchline Week-end le 28/09/2025, l’avocat Robert Bourgi était invité sur le plateau. Il est revenu sur la condamnation de Nicolas Sarkozy. 

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Transcription
00:00D'abord, je vous remercie de m'avoir invité. Lorsque j'ai entendu le verdict, j'ai été profondément peiné, mais surtout choqué.
00:13Je suis un ancien avocat. Je pense connaître le droit, bien que je n'ai jamais plaidé.
00:20Mais ce mandat de dépôt avec exécution provisoire est une double atteinte à la double juridiction et au principe fondamental de la présomption d'innocence.
00:39Voilà un homme qui va faire de la prison alors qu'il avait la possibilité de faire appel, ce qu'il a fait.
00:52Et l'appel, comme vous le savez, est suspensif. Mais la peine n'est pas suspendue. Il va faire de la prison.
00:59J'ai envie de le dire au nom du principe inscrit dans la Constitution de la liberté d'opinion.
01:09J'ai dépassé les huit décennies. J'ai un peu plus de 80 ans.
01:15Et je connais Nicolas Sarkozy depuis 1982.
01:21C'est le devoir de vérité et le devoir de fidélité qui va m'amener à dire ce que j'ai à dire.
01:32Comme vous le savez, au mois de septembre dernier, mes mémoires sont sorties.
01:38Ils savent que je sais tout.
01:43Cela n'a entraîné aucune diffamation.
01:48Parce que ce que j'ai dit est la pure vérité.
01:53Et ceux qui ont été cités dans ce livre savent très bien que je ne disais que la vérité.
01:59Alors, je me pose la question de savoir ce que j'aurais dit devant le tribunal si j'avais été cité comme témoin.
02:12Je ne l'ai pas été cité.
02:14Sarkozy a toujours refusé toute aide financière venue d'Afrique.
02:25Depuis 1981 ou dès 1981, l'immense Jacques Chirac m'avait placé au centre même du financement de la vie politique de la droite en provenance des États africains.
02:45J'ai parlé longuement de tout ça.
02:51J'ai livré des exemples, des détails.
02:56C'était ma vie.
02:57Et c'était mon devoir de livrer ma vie.
03:00Je l'ai vécu.
03:01Jamais.
03:03Vous m'entendez.
03:04J'ai parlé de Chirac.
03:06J'ai parlé de Villepin.
03:07J'ai parlé de Toubon.
03:09J'ai parlé de tous les hommes politiques de la droite.
03:12Mais le nom de Nicolas Sarkozy n'a jamais été cité.
03:19Je puis vous assurer qu'en 2005, lors de la première crise qu'il y a eu entre Dominique de Villepin et moi à Matignon,
03:28lors d'une rencontre au pavillon de musique, où il m'avait dit que l'argent sentait mauvais et tout et tout et tout,
03:35alors qu'il était financé, lui et le président de la République française, depuis très longtemps.
03:42Alors, je suis allé voir Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, qui m'a reçu.
03:49Vous portez des accusations là.
03:51Pardon ?
03:51Vous portez des accusations là ce soir.
03:53Non mais.
03:54Mais ces accusations, monsieur, elles sont dans mes mémoires.
03:58Paru il y a plus d'un an.
04:02Me faire une déformation aujourd'hui, c'est impossible.
04:07Ça aurait dû être fait à l'époque.
04:11Je suis allé voir Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur,
04:15qui m'a reçu gentiment comme un vieil ami.
04:19Et il m'a dit ceci, en présence de Claude Guéant et en présence de sa femme.
04:25Il m'avait dit, Robert, je sais tout ce que tu as fait et avant toi, ton père, pour le financement politique du gaullisme.
04:39Mais sache une chose, que je ne veux pas un sou sorti des chefs d'État africains.
04:47Je ne veux pas un sou.
04:50Alors je me pose la question de savoir, comment cet homme qui a refusé tout financement,
05:00quel qu'il soit, venu d'Afrique, puisse tout d'un coup avoir envie d'envoyer deux collaborateurs,
05:07parmi les plus proches, aller en Libye, signer un pacte de corruption,
05:14dont la présidente du tribunal elle-même a dit qu'il n'a jamais existé.
05:21Monsieur Nicolas Sarkozy n'est pas un malfaiteur.
05:27C'est un honnête homme.
05:32En 2006, à l'époque où Brice Hortefeux et Claude Guéant sont partis en Libye.
05:43L'un était ministre, l'autre directeur de cabinet.
05:45À Paris, j'ai assisté à un entretien entre le président Omar Bongo Ondimba
05:55et Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur.
06:00Vous le savez, tous le savent, aucun chef d'État africain n'a reçu un ministre
06:08ou un chef d'État hors ma présence.
06:11Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, est allé voir le président Omar Bongo,
06:18rue d'Aune, dans son hôtel particulier de la rue d'Aune, dans le 16e,
06:24photographe les collaborateurs du ministre et tout.
06:28Et à un moment donné, le regard du président Bongo se pose sur moi.
06:34On reste à trois.
06:37Bongo, Nicolas Sarkozy et moi.
06:39Et tous les collaborateurs de Sarkozy sont sortis.
06:43Et là, Bongo dit à Nicolas Sarkozy, nous sommes en 2006.
06:51La réflexion de Sarkozy date de 2005.
06:56Bongo lui dit ceci.
07:00Deux points, ouvrez les guillemets.
07:01Nicolas, mon fiston, comme m'appelait Bongo, que j'appelais papa, mon fiston m'a dit que tu n'allais pas accepter un sou venu du Gabon comme des autres pays africains.
07:20Tu sais très bien que j'ai financé le président Pompidou, j'ai financé Valéry Giscard d'Estaing, j'ai financé François Mitterrand, j'ai financé Jacques Chirac.
07:37Pourquoi ne veux-tu pas ?
07:38Il lui a dit, Omar, j'ai besoin de 23 millions d'euros.
07:44Nous sommes financés par l'État.
07:47Je ne veux pas un sou.
07:49Sous-titrage Société Radio-Canada
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