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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:0011h34 sur CNews dans un instant, est-ce qu'Emmanuel Macron peut gracier Nicolas Sarkozy ?
00:07On va poser la question, on va vous donner les éléments, on met tout de suite le CNews Info et c'est avec Sommeil à la midi.
00:14Dernier jour du procès des viols de Claire Jéromini et de Mathilde par un homme sous OQTF au lourd passé judiciaire.
00:21Le verdict devrait être rendu dans la journée par la Cour criminelle de Paris.
00:25Un membre du groupe Nikyab connu pour ses attaques contre l'Etat israélien devant la justice britannique,
00:31Liam O'Hanna, dit Mochara, est attendu à Londres pour une nouvelle comparution pour terrorisme.
00:36Le rappeur avait été inculpé en mai dernier pour s'être recouvert d'un drapeau du Hamas lors d'un concert.
00:42Et puis Paris offre son aide à Copenhague, la France se dit prête à contribuer à la sécurité de l'espace aérien danois.
00:49Initiative a pris plusieurs survols de drones au-dessus d'aéroports civils et militaires au Danemark cette semaine,
00:54dont celui d'Alborg, qui après avoir été brièvement fermé, a rouvert peu après minuit cette nuit.
01:00Merci beaucoup Somaïa, bon week-end et à lundi.
01:04On va s'intéresser maintenant à l'agenda judiciaire de Nicolas Sarkozy.
01:08Le voici en image.
01:10La date est désormais fixée.
01:13Nicolas Sarkozy est convoqué le 13 octobre prochain devant le juge d'application des peines.
01:18L'ancien chef de l'Etat va connaître le jour de son incarcération.
01:21Cette dernière devrait intervenir dans un délai relativement proche.
01:26En raison de son statut, Nicolas Sarkozy rejoindra ensuite une unité réservée aux personnalités.
01:32La prison de la santé à Paris pourrait l'accueillir dans une cellule individuelle sécurisée et surveillée.
01:39Une fois placé en détention, Nicolas Sarkozy pourra demander un aménagement de peine.
01:43Il pourrait alors être libéré sous bracelet électronique, bénéficier d'un régime de semi-liberté ou être assigné à résidence sous surveillance.
01:52Pour cela, le juge d'application des peines évaluera son comportement en détention et son degré de dangerosité.
01:59Enfin, à 70 ans, l'ancien président de la République pourrait également solliciter une libération conditionnelle.
02:06La loi prévoit en effet un dispositif pour les détenus âgés.
02:10Alors, c'est vrai que c'est une petite musique qu'on entend depuis hier.
02:13La possibilité pour Emmanuel Macron de gracier Nicolas Sarkozy.
02:18Je voulais savoir si c'était possible ou pas.
02:19Maître Toledano, bonjour.
02:20Merci d'être en direct avec nous.
02:22Est-ce que c'est possible ou pas qu'Emmanuel Macron, tout à coup, décide d'appliquer la grâce présidentielle ?
02:28D'abord, dans quel cadre et comment ?
02:29Expliquez-nous un peu comment ça se passe.
02:30Bonjour Jean-Marc.
02:32Alors, possible, c'est possible.
02:34Est-ce que ça sert à quelque chose pour Nicolas Sarkozy ?
02:36Honnêtement, ça ne va servir strictement à rien.
02:39Et je vous explique dans un instant.
02:40D'abord, on rappelle effectivement que le président peut gracier.
02:42C'est la Constitution qui lui donne cette possibilité.
02:44C'est l'article 17 qui dit que le président peut effectivement dispenser à une personne qui est condamnée de sa peine,
02:51en tout ou partie d'ailleurs, ou bien commuer la peine en une peine moins grave.
02:55Alors, il ne peut pas s'auto-saisir le président.
02:57Il faut que quelqu'un le saisisse.
02:58Souvent, c'est le condamné ou son avocat.
03:00Ça peut être aussi un élu.
03:02On a vu hier un sénateur a demandé effectivement au président Macron de commuer la peine, d'enlever l'exécution provisoire.
03:09Alors, est-ce que ça va servir à quelque chose pour Nicolas Sarkozy ?
03:11Honnêtement, non.
03:13Et pour trois raisons.
03:14La première raison, c'est qu'en fait, cette grâce n'intervient qu'après une condamnation définitive.
03:19Or, vous l'avez rappelé, il sera jugé que dans quelques mois, puisqu'il a fait appel.
03:23Donc, sa peine sera éventuellement définitive que dans quelques mois.
03:26Et s'il y a une grâce, ça sera dans quelques mois.
03:28Et pas tout de suite.
03:29Donc, aujourd'hui, ça ne va pas l'empêcher d'aller en prison.
03:32Deuxièmement, qu'on aime ou pas Nicolas Sarkozy, tout le monde connaît l'homme.
03:35C'est quelqu'un qui se bat, qui veut être innocenté.
03:38Lui, ce qu'il veut, c'est être blanchi.
03:40Ce n'est pas ne pas aller en prison uniquement.
03:42C'est laver son honneur.
03:43Donc, ça, ça ne servira à rien.
03:44Dans ce cas-là, il y a une grâce.
03:46Et troisièmement, il faut rappeler que Emmanuel Macron, dans ses deux mandats, il n'a prononcé qu'une seule grâce.
03:51C'était en 2018 pour une personne, une dame âgée d'ailleurs, une femme condamnée pour meurtre.
03:56Tandis que Nicolas Sarkozy, dans son mandat, en a prononcé 49.
04:00Alors, c'est quoi la solution ?
04:01Est-ce qu'il y a une solution pour Nicolas Sarkozy pour éviter d'aller en prison ?
04:03Éventuellement, il y en aurait deux qui, honnêtement, quand même, Jean-Marc, n'ont pas beaucoup de chances d'aboutir.
04:07La première, c'est de faire un référé premier président, ça s'appelle comme ça, dans la cour d'appel,
04:12lorsque l'exécution provisoire a des conséquences, dit la loi, manifestement excessives.
04:17Et c'est vrai que pour lui, c'est directement à la prison.
04:19Il a quand même 70 ans.
04:20Il pourrait tenter le coup, mais franchement, il y a peu de chances.
04:23Et puis, il y a une autre solution, qui serait radicale, pour le coup,
04:26qui serait totalement blanchi, lavé, pas de peine, et ce serait immédiat.
04:31Ça s'appelle l'amnistie.
04:32Mais l'amnistie, c'est une loi qui est votée par le Parlement,
04:35qui est promulguée par le président.
04:37Lorsqu'on est amnistié, là, on n'est plus condamné, il n'y a plus rien.
04:40Mais franchement, il y a quand même peu de chances que le Parlement accepte,
04:43évidemment, d'amnistier Nicolas Sarkozy.
04:45Donc, cette décision a eu quand même vraiment dans une situation qui est très compliquée.
04:48Honnêtement, au niveau de la loi, c'est une décision qui est, Jean-Marc, incroyable.
04:52Parce qu'on le rappelle, le PNF, lui, son travail pendant dix ans,
04:55c'était de trouver une corruption, trouver un financement occulte.
05:00Or, ça n'a pas été le cas.
05:01Le président a dit, la présidente a dit, il n'y en a pas.
05:03D'ailleurs, c'est basé sur une pièce de Mediapart qui est un faux.
05:07Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
05:09Eh bien, la présidente a trouvé ce délit un peu fourre-tout,
05:11qui est l'association de malfaiteurs.
05:12En disant quelque chose qui est incroyable,
05:14elle a dit, en fait, il y a deux collaborateurs de Nicolas Sarkozy
05:17qui ont trempé dans cette magouille, on va dire.
05:19Et le président dit, eh bien, il ne pouvait pas ne pas savoir.
05:23On n'apporte pas la preuve qu'il savait.
05:24On aurait dû dire, le tribunal aurait dû dire,
05:26voilà, nous avons la preuve que Nicolas Sarkozy était au courant
05:29de ce que faisaient ses collaborateurs,
05:30par un échange de textos, par exemple.
05:32Ça, il n'y a pas trouvé.
05:33On a dit, mais on n'a pas la preuve.
05:35Mais il ne pouvait pas ne pas savoir.
05:36C'est comme si moi, j'en marque pour que les gens qui nous regardent
05:38comprennent bien.
05:39Moi, je fais beaucoup de divorces.
05:40Quelqu'un viendrait me voir pour dire,
05:41voilà, ma femme me trompe.
05:42Il y a l'adultère, j'en suis sûr, mais je n'ai pas la preuve.
05:44Alors, le juge dirait, écoutez, on n'a pas la preuve de l'adultère,
05:47mais elle est tellement belle, votre femme,
05:49qu'il n'y a pas de doute qu'elle vous trompe.
05:50Ça ne marche pas comme ça.
05:52La preuve doit être positive et pas négative.
05:53Donc, il y a un problème.
05:54Bel exemple, très romantique.
05:56Maître, petite question très précise.
05:58Vous êtes en train de m'expliquer quand même qu'à l'heure qu'il est,
06:01il y a 99,99% de chance, enfin de malchance pour lui,
06:06j'imagine, bien évidemment, pour que Nicolas Sarkozy aille en prison.
06:10Écoutez, sur un plan légal, comme je viens de le rappeler,
06:13les deux possibilités sont quand même extrêmement improbables.
06:17Donc, oui, je ne vois pas aujourd'hui ce qui pourrait l'empêcher
06:19d'aller en prison, sauf s'il dit, ben voilà,
06:22il y a une grâce présidentielle et il renonce à faire appel.
06:25S'il renonce à faire appel, la décision est donc définitive aujourd'hui
06:29et la grâce pourrait éventuellement lui permettre de ne pas aller en prison.
06:32Oui, mais il faudrait qu'il soit sûr qu'il ait la grâce derrière.
06:35Parce que s'il renonce à faire appel et qu'il n'a pas la grâce derrière,
06:37c'est compliqué.
06:39Il pourrait avoir la grâce tout de suite,
06:41mais il faudrait qu'elle soit tout de suite parce que l'appel,
06:43il a 10 jours pour faire appel.
06:44Donc, dans le timing, ça me paraît quand même impossible.
06:46C'est impossible. D'accord.
06:47Merci beaucoup, Maître.
06:48Merci d'avoir été avec nous, précision de Maître Bovis.
06:50Je suis tout à fait aligné avec ce que dit mon confrère,
06:52mais il y a aussi une autre possibilité.
06:54C'est que là, il fait appel, donc il a interjeté appel,
06:56il peut formuler ce qui s'appelle une demande de mise en liberté.
06:59Et cette demande de mise en liberté est entendue dans les 10 jours.
07:02Oui, mais il faut aller en prison pour ça.
07:03Exactement.
07:04Mais en revanche, il faut commencer à faire de la prison.
07:06On peut entendre sa demande de mise en liberté dès le lendemain.
07:08C'est ça.
07:08Et donc, dans les 24 heures, si des magistrats estiment
07:12qu'effectivement, la peine est trop grave
07:14avec des conséquences trop importantes,
07:16peuvent décider du coup de le faire sortir,
07:18notamment aussi en raison de son âge.
07:20Mais effectivement, dans les délais,
07:21et mon confrère a raison,
07:23le délai d'appel, c'est 4 mois.
07:25Et donc, il risque effectivement de passer sinon quelques jours.
07:27Mathias, le fait qu'il soit en prison,
07:30est-ce que ça vous choque ?
07:31Avant même qu'il y ait eu un verdict sur l'appel ?
07:35Avant même qu'il y ait eu un verdict sur l'appel ?
07:37Ah oui, ça oui.
07:38L'exécution provisoire, pour moi, c'est le vrai problème.
07:42Et ça, normalement, l'appel est suspensif
07:44et c'est un principe de droit.
07:45Donc ça, effectivement, ça me choque.
07:47Le fait qu'il puisse aller en prison...
07:49Non, non, avant même qu'il appelle.
07:50Enfin, la base, elle était complète.
07:51C'était...
07:51Justement, je voulais revenir sur ce qu'avait dit
07:55Éric Revelle tout à l'heure.
07:57Jusé Brief.
07:58En parlant de l'opinion publique,
08:00en disant que l'opinion publique ne comprend pas.
08:01On est quand même, en France, dans un pays assez curieux,
08:04parce que pendant des décennies,
08:05sous Mitterrand, sous Chirac,
08:07l'opinion publique passait son temps à dire
08:09« Ah, les politiques, ils sont au-dessus de tout,
08:11ils ne sont pas justiciables, ils s'arrangent. »
08:13François Mitterrand l'a prouvé, oui.
08:14Mais c'est moi...
08:15Ça, c'est moi qu'on puisse dire.
08:17Il y a une famille au frais de la République.
08:18Oui, ça, oui.
08:19Éric, il est au-dessus des lois.
08:20Vous me tournez la paix, je vous réponds.
08:22L'opinion publique passait son temps.
08:23J'oublie, après.
08:24Je connais votre détestation du socialisme et de la gauche,
08:26mais ne vous laissez pas emporter
08:28par vos sentiments droitiers.
08:31Pour l'instant, vous ne m'insultez pas.
08:34Pendant des années...
08:36Il se retient.
08:36Pendant des années, l'opinion publique...
08:38Jamais l'insulte.
08:39Pendant des années, l'opinion publique a dit
08:40« Mais les politiques, ils sont au-dessus de tout,
08:42ils s'arrangent entre eux. »
08:43Mais c'était le cas.
08:44C'était le cas.
08:44C'était le cas.
08:45Mais là, aujourd'hui, c'est un effet balancier.
08:47On est parti dans l'autre sens.
08:48Aujourd'hui, les politiques sont déjusticiables
08:51et déjusticiables comme les autres.
08:53Non, non, non, ils en prennent plus.
08:55Ils en prennent plus.
08:56Quantois, ils sont droits.
08:56Ce que rappelle ce jugement,
09:00c'est que la délinquance politique,
09:02c'est de la délinquance.
09:03La délinquance d'État, c'est de la délinquance.
09:06Et on devrait pouvoir se réjouir de ça
09:08ou en tout cas le rappeler.
09:10Mathias, vous ne pensez pas qu'on allait trop loin
09:11après l'affaire Cahuzac, le PNF,
09:14la transparence de la vie publique,
09:15l'effet de balancier par les gens marques ?
09:17En fait, on allait un peu trop loin.
09:18Il y a un côté...
09:19Est-ce que je peux vous répondre ?
09:21Laissez le répondre à Thomas.
09:23Il y a un côté quoi ?
09:24On lave le plus blanc, oui.
09:28Il y a un côté...
09:29C'est ça, donc il y a l'effet balancier.
09:30C'est ce que je disais.
09:31Avant, tout était permis.
09:34Aujourd'hui, il y a un effet
09:35où les politiques sont saquées
09:36beaucoup plus que les autres.
09:37Oui.
09:38Bah oui.
09:38Éric Rebelle.
09:39Parce que, encore une fois,
09:40les accusations sont graves.
09:41Monsieur le ministre de l'Assemblée nationale,
09:42chère Mathias,
09:43vous dites, il faut...
09:44Bien sûr, je connais l'argument de la gauche.
09:46Il n'a même pas à France Télébrouille.
09:47Il faut qu'un ancien président du BIC
09:47soit traité comme n'importe quel...
09:49C'est juste.
09:50Mais justement, si c'était le cas,
09:52alors, on n'aurait pas condamné Nicolas Sarkozy
09:54sur un doute,
09:56sur une intention.
09:57On l'aurait condamné
09:58comme n'importe quel autre citoyen
09:59sur une preuve.
10:00Donc, il n'a pas été traité,
10:02monsieur le militant de gauche,
10:03comme un autre,
10:04comme un simple citoyen.
10:05Voilà.
10:05J'ai été court.
10:06Mais précis.
10:07Ah oui, vous, il lui a eu plein la figure,
10:08mais c'était court.
10:09Je redis qu'il puisse faire appel
10:11et que cet appel soit suspensif.
10:13Mais c'est pas car.
10:14Comme dans le cas de Marine Le Pen,
10:15d'ailleurs, pour le coup,
10:17parce que c'est un peu le même processus.
10:19Moi, je trouverais normal
10:19qu'il puisse faire appel
10:20et que cet appel soit suspensif.
10:23Parce qu'encore une fois,
10:24le principe de l'appel,
10:26normalement,
10:26dans les cas très graves.
10:28Normalement,
10:28l'exécution provisoire,
10:29c'est pour les cas très graves.
10:30Quand c'est un meurtrier,
10:31un récidiviste,
10:32et effectivement,
10:33on se dit que c'est un danger
10:34pour la société aujourd'hui.
10:35Parce que si on le laisse dehors
10:37entre la première instance
10:38et l'appel,
10:39il peut, à ce moment-là,
10:40récidiver.
10:41Ça peut être très grave.
10:41Il faut avoir une fuite.
10:43Exactement.
10:43C'est là où il y a un vrai souci.
10:45Et d'ailleurs,
10:45l'exécution provisoire généralisée,
10:48ante,
10:48avant,
10:49elle existait dans le droit.
10:50Et le droit qui est venu du Parlement,
10:52donc du législateur,
10:53elle était une option potentielle
10:54pour le juge,
10:55pour dire,
10:55là, il y a danger,
10:56évasion potentielle
10:57ou dangerosité de la personne.
10:58Là,
10:59un décret gouvernemental,
11:01ce n'est même pas
11:02un texte examiné au Parlement,
11:04un décret de fin 2019,
11:06crée l'obligation,
11:07l'obligation,
11:08il faut se soustraire à ça ensuite
11:10et le justifier
11:11quand on est magistrat.
11:12Mais sinon,
11:12le droit commun,
11:13c'est de dire,
11:14il y a exécution provisoire.
11:15Donc,
11:15on a cassé
11:16la suspension
11:18par l'appel.
11:18C'est-à-dire qu'en fait,
11:19on ne crée plus
11:20la capacité pour un justiciable
11:22d'aller à l'appel
11:23les mains libres,
11:24le cheminement libre,
11:25on lui donne l'obligation
11:26et c'est ce qui va se passer
11:27pour Nicolas Sarkozy,
11:28ce qu'il a dit hier
11:29et ça,
11:29c'était assez juste.
11:29C'est scandaleux.
11:30Les menottes aux mains,
11:31ça veut dire que
11:32quand vous allez à l'appel
11:33les menottes aux mains,
11:33vous avez fait trois mois
11:34de prison,
11:35six mois de prison.
11:36Imaginez alors
11:36que si vous êtes innocenté,
11:38ça c'est terrible
11:38parce que là,
11:39vous pouvez attaquer l'État
11:40mais si en plus,
11:41vous allez vous battre
11:42dans ces conditions,
11:43vous vous rendez compte
11:43quand vous allez vous battre,
11:44vous allez vous battre
11:44avec des chaînes aux pieds,
11:45des chaînes à main,
11:46ça c'est pas normal.
11:46À part que dans la cour,
11:48il n'a pas les menottes.
11:50Non, mais vous avez,
11:52quand vous irez,
11:52non, mais quand vous irez...
11:53Non, mais disons les choses clairement,
11:55vous n'êtes pas face au juge
11:56avec les menottes,
11:57ça n'existe pas.
11:58Non, mais vous irez
11:58sortant de prison potentiellement
12:00s'il n'a pas les possibilités
12:02qui ont été énumérées
12:03très justement,
12:04la maison enfermée.
12:05Donc il aura les menottes.
12:05Eh bien il aura les menottes,
12:06excusez-moi.
12:06Il ne les a pas face au juge.
12:07Non, mais ce qui est vrai,
12:08c'est que lorsque vous entrez
12:10dans le box,
12:11vous avez les possibilités.
12:12Exactement.
12:12Mais là où je vous rejoins
12:15tout à fait,
12:15c'est qu'effectivement,
12:16lorsque vous êtes en première instance
12:17condamné avec l'exécution provisoire
12:18et que vous attendez votre appel,
12:20vous devez vous débrouiller
12:21avec votre avocat
12:21qui vient vous voir au parloir,
12:23préparer votre défense
12:24dans des conditions exactables.
12:25Alors écoutez justement,
12:26Pierre Botton ce matin,
12:27l'homme d'affaires qui a fait de la prison
12:28ou qui était dans le quartier VIP
12:29justement à la santé
12:31a expliqué comment ça se passait
12:32le quotidien.
12:33Il était chez Pascal Praud.
12:34Écoutez, il raconte les choses
12:35et ce que va vivre,
12:37sans doute, Nicolas Sarkozy.
12:39Ce qui va se passer,
12:40c'est que déjà là,
12:42il vit des moments difficiles
12:44parce qu'il ne sait pas
12:45ce qui va arriver
12:46et ensuite,
12:47il va rentrer avec ses sacs
12:49comme tout le monde.
12:50On va regarder
12:51s'il n'a pas de choses
12:53qui sont interdites
12:56comme le parfum par exemple.
12:57Il y a de l'alcool,
12:58on ne peut pas.
12:59Les livres,
13:01je lui conseille
13:01d'emmener beaucoup de livres
13:02et les livres doivent avoir
13:04une couverture souple.
13:05Il ne peut pas avoir
13:06d'objet tranchant.
13:07Tous les objets de valeur
13:08sont enlevés
13:09et la première chose
13:11qu'il va faire,
13:12c'est qu'il va être fouillé.
13:15Sans doute pas à corps,
13:16mais il va être fouillé,
13:17c'est-à-dire mis en caleçon.
13:19La prison,
13:20c'est la même pour tout le monde.
13:21Il ne faut pas se tromper.
13:23C'est la même pour tout le monde.
13:24Moi, on m'a fait mettre
13:25à genoux nu
13:27de telle façon
13:29à vérifier
13:29que je n'avais rien
13:30dans ma cavité anale.
13:32Donc, si vous...
13:33Mais là, on n'imagine pas
13:34ce type de traitement
13:34pour Nicolas Sarkozy.
13:35Pourquoi ?
13:36Parce que c'est Nicolas Sarkozy.
13:38Malheureusement,
13:39si le surveillant le souhaite,
13:41ça dépendra du surveillant.
13:43Et si le surveillant...
13:44Non, non, non, Pascal.
13:45Si le surveillant
13:46a un ordre du gradé
13:47de le faire...
13:48Moi, je vais vous expliquer.
13:49Il y a un moment,
13:50j'ai été...
13:51Ma cellule a été fouillée
13:53tous les 15 jours
13:54et j'ai été fouillé
13:56à corps
13:56toutes les semaines.
13:58Et les surveillants
13:59étaient tellement gênés.
14:00Ils m'ont dit,
14:01M. Botton,
14:02on nous le demande.
14:03Donc, on le fait.
14:04Bien sûr,
14:05vous n'êtes pas dangereux.
14:06Mais on le fait.
14:07Comment imaginer
14:08qu'on va traiter comme ça
14:09un ancien président de la République ?
14:10Est-ce qu'on se rend bien compte
14:12du tremblement de terre
14:13que ça représente
14:14pour la vie politique française,
14:15pour la Ve République,
14:16pour l'image de la France
14:17à l'étranger
14:18et pour le statut
14:19de président de la République ?
14:20Ce que décrit Pierre Botton
14:22et que vous avez raison,
14:23Jean-Marc,
14:23mais peu importe
14:25ce qu'on pense
14:25de Nicolas Sarkozy,
14:26de son action politique,
14:27mais est-ce qu'on peut,
14:28quand on est républicain,
14:30imaginer qu'un président de la République
14:31va être fouillé de cette manière ?
14:33C'est un seul nu
14:34pour le fouiller.
14:35On est complètement à la rue
14:37où il n'y a pas de pouvoir en France.
14:39Mais est-ce qu'on imagine
14:40ce que les juges
14:41en prenant ces décisions
14:42viennent de faire
14:43pour la vie politique
14:44et la cinquième République ?
14:46C'est ça.
14:46En plus,
14:47c'est une affaire financière.
14:48À la limite,
14:48si un ancien président de la République
14:50tue sa femme,
14:51quelque chose comme ça,
14:52pourquoi pas ?
14:53Mais là,
14:53on est sur une affaire financière
14:55et on va humilier comme ça
14:56un ancien président ?
14:58Mais enfin,
14:58on est où ?
14:59Non,
14:59mais là où il n'est pas financière,
15:00et là,
15:01c'est là où c'est terrible,
15:02le flou,
15:03vous savez où il est.
15:04Il est dans l'idée
15:04que cette rencontre
15:05avec, encore une fois,
15:06le numéro 2 du régime
15:06est un terroriste.
15:09Et derrière,
15:10dans le raisonnement des juges,
15:11c'est quoi ?
15:12C'est dans l'affaire
15:12de l'abus de droit général,
15:14l'espèce de fourre-tout
15:15dont vous parlez très justement.
15:16On dit, en gros,
15:17mais c'était quoi l'échange ?
15:18C'était quoi l'échange ?
15:19Qu'est-ce que vous alliez donner
15:20à ce monsieur ?
15:21En gros,
15:21ce qui circule,
15:22c'est quoi ?
15:22Vous alliez nettoyer
15:23son casier français,
15:24vous alliez lui permettre
15:25de naviguer partout
15:26il voulait dans le monde.
15:27Il n'y a pas de preuves.
15:27Il n'y a pas de preuves.
15:28Donc, c'est pour ça
15:28que c'est un grand délit.
15:29La justice,
15:29ça sera avec des preuves.
15:30Exactement.
15:31Mais on est dans ce contexte-là,
15:32donc ce n'est pas financier
15:33dans l'esprit
15:33de cette instruction extrêmement longue.
15:36Vous vous rendez compte
15:37comment on va traiter
15:37un ancien président ?
15:38Excusez-moi.
15:39C'est glaçant ce qu'il raconte.
15:41Il n'y a pas de preuves,
15:43mais monsieur Hortefeux
15:44et monsieur Guéant
15:45ont quand même été condamnés.
15:46C'est un délit financier.
15:47Vous êtes d'accord avec moi ?
15:48Oui, mais c'est un délit financier.
15:49Est-ce qu'un délit financier
15:50mérite de mettre à genoux,
15:51à poil,
15:52dans une cellule
15:53un ancien président de la République ?
15:54Enfin, excusez-moi,
15:55à un moment,
15:55il faut dire les choses.
15:57Je ne suis pas pour l'humiliation
15:59de la personne.
16:01Je fais un certain nombre de gens,
16:02ce n'est pas bien.
16:03Je pense qu'il y aura
16:04des aménagements
16:05et que, bon,
16:06Nicolas Sarkozy,
16:07c'est...
16:07Un dernier mot,
16:09on va faire confiance.
16:10Juste un mot pour finir.
16:11Regardez ce qui se passe
16:12en ce moment en Amérique
16:13avec les mises en prison
16:14de...
16:15Enfin,
16:15les condamnations
16:17d'un certain nombre de gens
16:18de la CIA et compagnie.
16:20En fait,
16:20que ce soit en Amérique
16:22ou en France,
16:22quand il y a un gouvernement de gauche,
16:24il protège ses petits copains,
16:25qu'il y a un gouvernement de droite
16:26et il n'est plus à droite ici,
16:28il ne protège pas ses petits copains.
16:29Et ça,
16:30ça va être une déflagration politique
16:32énorme.
16:32Thierry Cabane,
16:33c'est dans un instant sur CNews
16:34pour continuer à commenter l'actualité.
16:35On se retrouve lundi en direct
16:36à partir de 10h35
16:37à lundi.
16:38D'ici là,
16:38soyez prudents.
16:38Non, prudents.
16:39Sous-titrage Société Radio-Canada
16:41Sous-titrage Société Radio-Canada
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