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  • il y a 2 semaines
Bullshitomètre : "L'immobilier est une assurance tous risques"

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Transcription
00:00Chaque jour, il vient nourrir la famille BFM Bourse, un expert de marché et un combattant.
00:06Eux aussi le présentèrent ainsi parce qu'il vient combattre effectivement le consensus.
00:09Gilles Petit nous rejoint, journaliste. Bonjour Gilles.
00:12Bonjour. La bourse monte, on le voit aujourd'hui.
00:14Globalement, tout va bien se passer. Vous pouvez dormir tranquille.
00:17Certains le pensent, mais pas vous. Vous dites bullshit.
00:21Vous foudroyez cette idée que grâce à l'IA, au temps en baisse, tout va bien se passer sur nos placements.
00:26Car sous nos pieds, en fait, la pierre se craquelle. L'immobilier se craquelle en danger.
00:32Et dans un pays comme la France, difficile d'imaginer bâtir quoi que ce soit si sous nos pieds, la pierre, l'immobilier se craquelle.
00:39Vous n'allez pas un peu fort là, Gilles ?
00:41Écoutez, ce n'est pas que j'y vais un peu fort. C'est que j'essaye en ce jour.
00:44Vous voyez, je m'excuse, je n'ai pas mis de cravate. Je suis venu en vélo pour sauver la planète pendant que d'autres manifestent.
00:50Mais bref, fermons la parenthèse.
00:52Ils sont à pieds, c'est bon pour la planète aussi.
00:54Bien sûr. Non, le vrai problème, c'est qu'en fait, tout ce qui est conséquence des risques climatiques aujourd'hui,
01:02c'est un sujet auquel on est très habitué et dont on pense mesurer un petit peu toutes les implications,
01:10y compris sur les placements financiers, y compris sur le patrimoine.
01:13Mais en fait, on se trompe complètement sur cette question.
01:16Depuis quand on en parle des impacts du changement climatique, tout est relativement documenté maintenant ?
01:21Oui, c'est vrai. Ce qui est documenté, en fait, c'est le coût.
01:25Ça, chaque année maintenant, on vous dit qu'il y a entre 150 et 300 milliards d'euros ou de dollars de coût
01:32à cause des catastrophes climatiques.
01:35Le problème, c'est que ça, c'est une chose très intéressante.
01:39Mais le problème, c'est l'assurance qu'il y a derrière et surtout les données sur lesquelles les gens s'appuient
01:48et les assurances s'appuient pour effectivement rembourser et en tout cas assurer et établir des primes d'assurance.
01:55Mais pareil, tout ça est hyper télégraphié connu.
01:57On connaît l'augmentation des primes d'assurance.
01:59On sait l'impossibilité parfois d'assurer l'immobilier ou les infrastructures dans certaines zones
02:04et peut-être de plus en plus de zones.
02:07Ça ne nous échappe pas.
02:08Non, non, mais ça n'échappe à personne.
02:11Vous avez raison, ça n'échappe à personne.
02:13Tout le monde a vu sa prime d'assurance voiture ou habitation augmentée.
02:17Ça, c'est très bien.
02:18Non, le problème, le vrai problème, comme je vous le disais,
02:21c'est que les données sur lesquelles ces assurances sont établies,
02:25finalement, sont faussées.
02:28En tout cas, les conditions dans lesquelles elles sont établies sont faussées.
02:31Si je vous disais, je vais vous donner un chiffre, 45% en France,
02:3545% des demandes d'assurance face à une inondation
02:40ont été émises dans des zones non inondables.
02:44Qu'est-ce que vous en pensez ?
02:45Qu'est-ce que ça vous inspire ?
02:46C'est quand même incroyable.
02:47C'est-à-dire, près de la moitié des demandes d'indemnisation
02:51l'ont été dans des zones qui sont, a priori, non inondables.
02:55Vous allez me dire, bien sûr, c'est le changement climatique,
02:57il faut s'adapter, et patati et patata.
02:59Là, en fait, le sujet est beaucoup plus simple que ça,
03:02et les assureurs sont vraiment au courant de ce sujet-là.
03:05Simplement, nous, pauvres citoyens ou pauvres entreprises,
03:08on va dire, même si aujourd'hui, l'âge d'entreprise, c'est mal vu,
03:12on n'est pas informé, ou en tout cas, on est mal informé de ce risque.
03:15Et ça, c'est un vrai problème.
03:18Il y a pourtant des tas d'études,
03:19qui en plus est documenté année après année,
03:23parce qu'on a de plus en plus d'inondations, par exemple,
03:25sur les inondations.
03:25Oui, effectivement, le dérèglement climatique est en train de provoquer
03:28beaucoup plus d'inondations, zones non inondables ou pas.
03:31Il y a des zones non inondables
03:32qu'ils deviennent par naturel.
03:34Mais alors, en fait,
03:35la chose est encore plus simple que ça,
03:38c'est que le vrai problème en France,
03:40et là, je m'appuie sur les travaux d'une
03:42climatologue qui a beaucoup travaillé avec les assureurs,
03:45qui s'appelle Elena Maximovic.
03:47Je me disais, il ne va pas la citer.
03:48Si, je vais la citer.
03:49Parce qu'elle a du mérite.
03:53Maximovic.
03:54Elle se bat effectivement contre...
03:56C'est une idée reçue, en fait, quelque part.
03:59Parce que ce qui se passe, c'est qu'en France,
04:01et on parle du risque d'inondation plus particulièrement,
04:03parce que c'est le premier risque en France,
04:06en France, les plans de prévention du risque d'inondation,
04:09les fameux PPRI, ne sont pas gérés par l'État.
04:12Ils sont délégués au niveau du département.
04:14Le département, il a un problème.
04:15C'est que, d'un côté, il doit faire vivre économiquement son territoire,
04:18donc accorder des permis de construire à des particuliers,
04:21à des entreprises, toucher des taxes professionnelles,
04:23toucher des taxes foncières, et de l'autre,
04:25il doit établir ce plan de prévention des risques.
04:28À votre avis, qu'est-ce qu'il choisit ?
04:29Entre percevoir des taxes et dire aux gens,
04:32bon, bah, écoutez, finalement, vous installez pas.
04:35Généralement, ils préfèrent percevoir des taxes,
04:38ce qu'on comprend tout à fait,
04:39surtout vu les problématiques actuelles,
04:41et en se disant quoi ?
04:42En se disant que c'est pas grave,
04:44en face, les assureurs paieront et rembourseront.
04:47Simplement, les assureurs, ils sont pas bêtes,
04:49ils ont fait leur petit calcul dans leur coin,
04:51et ils savent très bien qu'au bout du bout,
04:52ils pourront pas tout payer.
04:54Donc, au fur et à mesure où les risques climatiques extrêmes
04:57vont augmenter,
04:58et les effets et les conséquences
05:01de ces risques climatiques extrêmes vont augmenter,
05:02on va de moins en moins assurer.
05:04Mais ça, le particulier, comme le chef d'entreprise,
05:07il n'en sait rien.
05:08Et ça va plus loin que ça,
05:09parce que ça concerne aussi les produits de placement, finalement.
05:13– Alors, quelle est la conséquence directe
05:15sur les produits de placement ?
05:17Pas parce que vous faites inonder votre maison,
05:19forcément,
05:20que votre épargne est menacée.
05:22– Effectivement, oui.
05:24Non, le vrai problème pour les risques de placement,
05:26je vous prends un exemple,
05:26c'est Porsche, par exemple.
05:27Vous êtes investisseur en action,
05:29ou vous avez un fonds,
05:30ou vous avez un indice dans lequel Porsche est cotée.
05:34Eh bien, Porsche, en 2024,
05:36a vu ces deux principaux,
05:38enfin non,
05:38ces deux seuls fournisseurs d'aluminium
05:41être inondés en même temps.
05:43Et moralité,
05:45c'est quatre mois d'interruption de production,
05:47et donc un cours qui flanche,
05:49eh bien, vous, dans votre portefeuille financier,
05:50ça se retrouve directement.
05:52Un peu plus lointain,
05:54en 2011,
05:54vous avez eu Toyota,
05:56qui est Sony également,
05:58un producteur,
05:59celui qui fait les consoles de jeux,
06:01qui ont été impactés
06:02par des inondations importantes
06:03en Thaïlande.
06:05Donc, finalement,
06:05quand vous investissez,
06:07vous, simple investisseur,
06:09vous n'êtes pas informé de ces choses-là,
06:10les entreprises elles-mêmes,
06:12soit elles sont cyniques,
06:14elles se disent
06:14les assureurs paieront,
06:16mais les assureurs,
06:16ils ont fait leur petit calcul
06:17et ils ne vont pas vous rembourser
06:18tout ce qu'il y a dans votre chaîne de production.
06:20Soit elles étaient très mal informées.
06:23Elena Maximovich,
06:24elle explique qu'aujourd'hui,
06:26à travers le monde,
06:275% des actifs réels
06:28font l'objet d'une assurance.
06:30Donc, 5%, c'est rien.
06:31Ça veut dire que le reste,
06:32ce n'est pas assuré
06:33et que c'est pour votre pomme,
06:35si j'ose m'exprimer ainsi.
06:36Winter is coming,
06:38effectivement.
06:40Sous nos pieds,
06:41la terre s'inonde.
06:42La terre s'inonde
06:43et c'est la même chose
06:44pour votre patrimoine.
06:45Que vous soyez, finalement,
06:47propriétaire foncier,
06:49que vous ayez des biens locatifs,
06:50que vous ayez une résidence secondaire,
06:52même que vous soyez
06:53un simple locataire
06:54avec une assurance,
06:56sachez que vous n'êtes pas assuré
06:58pour le risque
06:58pour lequel vous pensez être assuré.
07:01Puisque les assureurs
07:02ont fait leur petit calcul,
07:03et que finalement,
07:04ils savent très bien
07:04qu'en fonction de l'endroit
07:06où vous habitez dans la rue,
07:07vous ne serez pas assuré pareil.
07:08Mais ça, vous ne le savez pas.
07:08Quand on sait que les Français
07:09investissent dans les placements financiers,
07:11y compris en bourse,
07:12par exemple,
07:13avec déjà sous eux,
07:15pour une assise,
07:17l'immobilier,
07:17on se dit attention,
07:18parce que si l'immobilier,
07:19effectivement,
07:20n'a pas la valeur
07:20que chacun lui prête,
07:21à ce moment-là,
07:22les placements financiers derrière
07:23peuvent finir aussi
07:24par être une forme de,
07:25alors pardon pour l'exprimer,
07:26de ruissellement,
07:26mais négatif.
07:27C'est ça.
07:27Et c'est pour ça que finalement,
07:29il faudrait,
07:29en tout cas pour la France,
07:31mais on voit qu'aux Etats-Unis,
07:32les zones non-idondables
07:34qui font l'objet
07:35d'une indemnisation,
07:36c'est 25%,
07:36donc un quart.
07:38Avec la politique Trump,
07:39ça va s'effondrer.
07:40Il faudrait qu'en France,
07:41l'État reprenne la main
07:41sur cette question,
07:42parce que sinon,
07:43on court tous un risque.
07:44Bon,
07:44l'appel est lancé.
07:46Il va vous rassurer
07:47avec un chiffre
07:47qui lui rassure,
07:48en l'occurrence,
07:49et qui va nous redonner confiance
07:50malgré tout.
07:51Merci.

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