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  • il y a 4 jours
Les députés auditionnent Claire Hédon, Défenseure des droits, sur les défaillances des politiques publiques de prise en charge de la santé mentale et du handicap. Cette audition intervient dans le cadre de la commission d'enquête, créée en juillet dernier, portant également sur le coût des défaillances en la matière pour la société. La Défenseure des droits est accompagnée de Loïc Ricour, chef du pôle Santé et Médico-social, et de Martin Clément, chef du pôle Discriminations, études et documentation.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:00...
00:00:04Bonjour à tous.
00:00:09Je vous propose de revivre l'audition de Claire Hédon,
00:00:12défenseur des droits,
00:00:13par la commission d'enquête sur les défaillances
00:00:16des politiques publiques en matière
00:00:18de santé mentale et de handicap.
00:00:21Selon elle,
00:00:22en France, le droit à la santé
00:00:23est loin d'être garanti de manière
00:00:25équitable. Regardez.
00:00:28Merci Madame la Présidente.
00:00:30Monsieur le rapporteur, Mesdames et Messieurs
00:00:32les députés, je vais peut-être être un tout petit peu
00:00:34plus longue que 15 minutes sur le propos
00:00:35introductif, mais évidemment je laisse du temps
00:00:37pour répondre à vos questions.
00:00:39Je vous remercie vraiment et je suis heureuse de pouvoir
00:00:41m'adresser devant vous et devant cette
00:00:43commission d'enquête. Une précision
00:00:46sur l'institution du défenseur des droits
00:00:48et ses missions, parce que la question des droits
00:00:50des personnes handicapées traverse
00:00:51l'intégralité des missions
00:00:54de l'institution. Ces cinq domaines
00:00:56de compétences, droit des usagers de services publics,
00:00:58vous savez bien que les personnes handicapées justement
00:01:00peuvent avoir des besoins CAF à l'occasion
00:01:02adultes handicapés. La question de la lutte
00:01:04contre les discriminations, et j'y reviendrai
00:01:06plus longuement. La question
00:01:08de la protection des droits des enfants,
00:01:10pareil, c'est une partie sur laquelle je reviendrai.
00:01:12Nous sommes aussi en charge de la déontologie
00:01:14des forces de sécurité. La façon dont les personnes
00:01:16en situation de handicap peuvent être accueillies en
00:01:18commissariat nous préoccupe aussi.
00:01:20Et évidemment aussi la protection et
00:01:21l'orientation des lanceurs d'alerte. Nous avons
00:01:24des lanceurs d'alerte dans le domaine du handicap.
00:01:26Donc vous voyez comment cette question des droits
00:01:28des personnes handicapées traverse l'intégralité
00:01:30de l'institution, à la fois sur la partie
00:01:33traitement des réclamations, protection des droits
00:01:35dans les deux missions qui nous sont confiées,
00:01:37mais aussi promotion des droits et des libertés.
00:01:39Et du coup, là, vous avez deux pôles qui représentent
00:01:41une partie traitement des réclamations et l'autre partie
00:01:43plutôt promotion des droits.
00:01:46Et puis vous savez aussi que nous sommes chargés du suivi
00:01:48de l'application de la CIDPH, qui a été ratifiée par la France
00:01:53en 2019. Et nous produisons des rapports parallèles quand la France
00:01:57est auditionnée par l'ONU sur l'application de cette convention.
00:02:01Je reviens sur la question du handicap.
00:02:03À ce jour, la question de la discrimination et du handicap.
00:02:07C'est le premier motif de saisine en matière de discrimination.
00:02:10Quand je dis ça, vous savez que c'est parfois interprété comme ça voudrait
00:02:14dire qu'au niveau de la France, le handicap est la première source
00:02:18de discrimination. Je ne pense pas qu'on puisse faire ce raccourci-là.
00:02:21Ce qui est très frappant, c'est que ça fait plusieurs années
00:02:23que c'est le premier motif de saisine en discrimination.
00:02:26Donc en 2024, sur les 5 679 saisines adressées aux défenseurs des droits
00:02:31en matière de discrimination, 22% concernaient le handicap,
00:02:35dont 1249 réclamations au total.
00:02:39Et ces discriminations s'exercent dans de nombreux domaines.
00:02:42Évidemment, la question de l'emploi, mais aussi de l'accès des enfants
00:02:45en situation de handicap à la scolarisation, à la santé, à la justice,
00:02:49aux loisirs, au sport et à la culture.
00:02:51Et là-dessus, l'institution, c'est en fait un observateur privilégié
00:02:55des carences des politiques publiques en matière de santé mentale.
00:02:58Je trouve qu'on est un très bon observatoire de ce qui ne va pas.
00:03:02Je ne vois pas tout ce qui ne va pas, mais je vois un certain nombre
00:03:05de difficultés qui sont assez révélatrices.
00:03:08Et puis, notre institution est aussi saisie de situations,
00:03:12pas seulement qui impliquent des adultes, mais aussi des mineurs.
00:03:17Et nous sommes aussi chargés du suivi de l'application de la Convention internationale
00:03:21des droits de l'enfant en France, qui dit aussi un certain nombre de choses
00:03:23sur le handicap.
00:03:25En 2024, 15% des 3073 réclamations individuelles relatives aux droits de l'enfant
00:03:31portaient sur des questions de santé et handicap.
00:03:33On ne fait pas forcément la distinction.
00:03:37Et votre commission d'enquête souhaite mettre en lumière les défaillances
00:03:40des politiques publiques en matière de handicap et de santé mentale,
00:03:43ainsi que leur coût pour la société.
00:03:45Je voudrais revenir sur cette question du coût.
00:03:48Mon institution, elle n'a pas vocation à faire une évaluation
00:03:52strictement comptable de ces défaillances.
00:03:54Nous, notre approche, elle relève surtout d'un souci d'efficacité
00:03:59et d'effectivité des droits dans le parcours de vie des personnes.
00:04:02Et je dis souvent que nous, on voit en fait l'écart entre le droit annoncé
00:04:05et son effectivité.
00:04:09Mais je n'ai pas de doute que ces défaillances que vous mentionnez
00:04:12génèrent un coût social important.
00:04:15Et je constate aussi que germe dans le débat public l'idée selon laquelle
00:04:19assurer l'effectivité des droits fondamentaux représenterait un coût financier
00:04:23trop important.
00:04:25Au mieux, il faudrait les limiter.
00:04:26Au pire, il faudrait y renoncer.
00:04:28Et j'ai pourtant la conviction que vos travaux permettront justement
00:04:31de démontrer exactement l'inverse, surtout en ces temps d'incertitude budgétaire.
00:04:36C'est le non-respect des droits fondamentaux qui entraînera à terme
00:04:39un coût élevé pour la société.
00:04:43Mon propos va s'articuler autour de deux points.
00:04:46Un point plus sur la santé mentale, dans lequel je ferai une distinction
00:04:50sur les majeurs et les mineurs.
00:04:52Et un point plus large sur la prise en charge du handicap.
00:04:57Votre commission d'enquête, elle insiste sur la conjonction
00:05:00à ses santé mentale et handicap.
00:05:03Et je pense aussi qu'elle doit être pensée de manière articulée
00:05:05et ne pas les opposer, parce que finalement, on va s'apercevoir
00:05:08qu'il y a pas mal de points communs.
00:05:12Donc, je voudrais en revenir maintenant plus particulièrement
00:05:15aux défaillances des politiques publiques dans la prise en charge
00:05:18de la santé mentale.
00:05:19Et je vais commencer par les personnes majeures.
00:05:21Vous avez les chiffres, et je pense qu'ils sont revenus plusieurs fois.
00:05:24Un Français sur trois sera confronté à un trouble psychiatrique
00:05:27au cours de sa vie.
00:05:28La crise sanitaire liée au Covid-19 a même augmenté,
00:05:32a aggravé la situation.
00:05:36Et la réponse des pouvoirs publics reste insuffisante.
00:05:40D'abord, en quantité, des offres de soins trop faibles,
00:05:44des capacités d'hospitalisation limitées, des déserts médicaux,
00:05:48et notamment, et j'y reviendrai, en pédopsychiatrie.
00:05:50Il y a aussi le fait que le système est mal organisé et cloisonné
00:05:54entre le sanitaire et le médico-social.
00:05:58Et on le voit particulièrement sur les difficultés en protection de l'enfance.
00:06:02On sait que le secteur de la psychiatrie peine à recruter.
00:06:05Les besoins augmentent, mais les moyens stagnent.
00:06:08Et ce décalage ne permet plus aux soignants d'exercer leur mission
00:06:11dans des conditions dignes, ni pour eux, ni d'ailleurs pour les patients.
00:06:14À travers les réclamations que notre institution reçoit
00:06:18et les témoignages qui me parviennent,
00:06:20je constate des atteintes graves et répétées aux droits fondamentaux.
00:06:23Le droit à la santé est loin d'être garanti de manière équitable.
00:06:27Les patients sont confrontés à de nombreux obstacles,
00:06:29des délais d'attente excessifs pour obtenir un rendez-vous,
00:06:32des ruptures de soins fréquentes des patients
00:06:35qui se retrouvent en errance sanitaire
00:06:36et des inégalités territoriales criantes.
00:06:40Et à ce titre, ce sont les personnes les plus précaires
00:06:42qui en souffrent le plus.
00:06:45Je voudrais insister là-dessus, justement,
00:06:46sur la santé mentale des personnes détenues
00:06:48qui se dégradent faute d'un accompagnement adapté.
00:06:52Vous savez qu'en vertu de la loi organique,
00:06:54nos délégués sont présents dans tous les lieux de détention
00:06:57pour les droits des personnes détenues.
00:07:02Nous avons aussi mis en place une plateforme, le 3141,
00:07:06un numéro d'appel gratuit pour les détenus.
00:07:09Et je voulais vous donner quelques chiffres.
00:07:11Entre juillet 2024 et juillet 2025,
00:07:147,6% des appels reçus sur cette plateforme
00:07:17concernaient des difficultés d'accès aux soins
00:07:20ou des problématiques de santé,
00:07:21ce qui fait au total 1 065 appels.
00:07:24Et par ailleurs, 106 autres appels
00:07:26ont porté spécifiquement sur l'expression
00:07:28d'un risque suicidaire.
00:07:30Les pathologies et troubles mentaux, on le sait,
00:07:32sont surreprésentés en milieu carcéral.
00:07:35Pour deux raisons principales,
00:07:36la politique de désinstitutionnalisation conduite en France
00:07:39ces dernières années,
00:07:41qui s'est en fait traduite par une diminution importante
00:07:43de la capacité d'accueil dans les services hospitaliers
00:07:46psychiatriques,
00:07:47sans pour autant développer des services de proximité
00:07:50qui puissent prendre le relais,
00:07:52et la diminution constante
00:07:53du nombre de personnes déclarées irresponsables pénalement,
00:07:56qui de ce fait se retrouvent en établissement pénitentiaire.
00:07:59Or, en fait, ces structures ne sont pas un lieu de soins,
00:08:03et maintenir une personne en détention
00:08:05alors qu'elle devrait être prise en charge
00:08:07dans une structure de soins
00:08:08revient à lui affliger des traitements inhumains,
00:08:11comme l'a souligné la Cour européenne des droits de l'homme
00:08:13dans l'arrêt IGC contre France
00:08:15du 23 février 2012.
00:08:18Ces difficultés sont bien entendu
00:08:20exacerbées par une surpopulation carcérale persistante
00:08:24et des conditions de détention inadaptées.
00:08:26Je déplore également l'absence de continuité
00:08:30des soins à la sortie
00:08:31qui augmente le risque de récidive.
00:08:34Les actions prévues dans la feuille de route santé
00:08:36des personnes placées sous main de justice
00:08:38pour 2024-2028
00:08:40devraient permettre de mieux connaître
00:08:42et suivre l'état de santé mentale,
00:08:44la prise en charge des troubles psychiques
00:08:46de la population détenue,
00:08:47afin d'améliorer la prévention et le parcours de soins.
00:08:50Je serai très attentive à son suivi,
00:08:52et je me réjouis que l'Assemblée nationale
00:08:53se soit saisie de cette question
00:08:56par la création d'une mission d'information
00:08:58sur l'évaluation de la prise en charge
00:09:00des troubles psychiques
00:09:01des personnes placées sous main de justice,
00:09:03à laquelle mon institution avait d'ailleurs apporté une contribution.
00:09:07J'espère que les constats adressés
00:09:09par le rapport d'information
00:09:10trouveront à s'intégrer dans la feuille de route.
00:09:12Il est impératif de rappeler
00:09:14que les ministères de la Justice et de la Santé
00:09:17renforcent leur action commune
00:09:19pour garantir un accès effectif aux soins,
00:09:22assurer une prévention digne,
00:09:25et évidemment prévenir la question des suicides.
00:09:27Je voudrais en venir maintenant à la question
00:09:29de la santé mentale des mineurs.
00:09:32Vous avez certainement vu les derniers chiffres
00:09:35de l'étude menée au printemps 2025
00:09:37de l'Institut Montaigne,
00:09:38la Mutualité française et de l'Institut Terram,
00:09:41auprès de 6 000 jeunes âgés de 15 à 29 ans,
00:09:43en métropole comme dans les Outre-mer.
00:09:45Et je trouve que les résultats sont alarmants.
00:09:4725 % des jeunes souffrent de dépression.
00:09:49Ce chiffre atteint 39 % en Outre-mer.
00:09:53En Guyane, c'est plus d'un jeune sur deux
00:09:55qui est touché, suivi par la Martinique, 44 %
00:09:59et Mayotte, 43 %.
00:10:01Et ces données imposent une réaction urgente
00:10:03puisqu'on sait très bien qu'une prise en charge
00:10:05précoce et rapide permet d'éviter une aggravation.
00:10:10Je voudrais d'abord...
00:10:11Il y a plusieurs points sur lesquels je voudrais revenir
00:10:12sur la santé mentale des mineurs.
00:10:14En fait, on manque de données fiables.
00:10:18Et cette absence de données ou quasi-absence
00:10:21empêche une estimation juste du nombre d'enfants
00:10:23en attente de prise en charge,
00:10:25que ce soit sous forme d'hospitalisation complète,
00:10:27d'accueil en hôpital de jour
00:10:29ou encore de soins dans un CMP.
00:10:31Ça fragilise le pilotage de nos politiques publiques,
00:10:34ça entrave leur ajustement.
00:10:37Et un rapport de la Cour des comptes de 2023
00:10:39sur la pédopsychiatrie met en lumière cette problématique
00:10:42alors qu'il est difficile d'obtenir des chiffres précis
00:10:45en raison du manque de données fiables.
00:10:47Ce rapport estime qu'environ 1,6 million d'enfants
00:10:50et d'adolescents souffrent d'un trouble psychique.
00:10:53Et parmi eux, entre 50 et 53 % bénéficient chaque année
00:10:58de soins en pédopsychiatrie sous différentes formes,
00:11:02ambulatoires, hospitalisations partielles ou complètes.
00:11:05Et de manière plus générale,
00:11:07certaines données concernant l'offre de soins en santé mentale
00:11:10sont disponibles, notamment dans les projets territoriaux
00:11:12de santé mentale.
00:11:14Mais pour accéder à ces informations,
00:11:15il est souvent nécessaire de mener des recherches spécifiques
00:11:18par département sans que ce soit agrégé
00:11:20au niveau de l'ensemble du pays.
00:11:23Ensuite, je constate que le secteur est également marqué
00:11:27par des inégalités en matière d'offres
00:11:29et une pénurie de médecins.
00:11:32Malgré les infrastructures qui placent la France
00:11:35dans la moyenne haute européenne,
00:11:37notre pays fait face à des disparités territoriales,
00:11:39à une saturation des dispositifs de soins
00:11:41qui mettent en péril la santé mentale de nombreux jeunes.
00:11:45La Cour des comptes a récemment rappelé
00:11:46que la politique du virage ambulatoire
00:11:48qui vise à réduire le nombre de lits d'hospitalisation
00:11:51au profit de structures de soins en ville
00:11:53a été appliquée de manière indistincte
00:11:56aux adultes comme aux enfants.
00:11:58Et ce choix a renforcé la place centrale
00:12:00des centres médicaux, psychologiques,
00:12:02infantaux, juvéniles
00:12:03dans la prise en charge des jeunes.
00:12:06Et ces structures sont inégalement réparties.
00:12:09On en compte en moyenne 10 par département,
00:12:12mais il y a de fortes disparités territoriales.
00:12:15Certains départements urbains
00:12:16disposent d'un nombre suffisant de 100,
00:12:18tandis que d'autres,
00:12:19notamment en milieu rural,
00:12:20sont à la peine.
00:12:22De nombreux signalements de familles,
00:12:23de soignants, de travailleurs sociaux
00:12:25dénoncent un manque de place
00:12:26et un délai d'attente extrêmement long.
00:12:28On l'avait mis aussi en évidence
00:12:30dans notre rapport,
00:12:31dans nos décisions sur la protection de l'enfance,
00:12:34dans notre décision cadre.
00:12:36Dans plusieurs départements,
00:12:37il faut parfois plus d'un an
00:12:38pour obtenir un rendez-vous en pédopsychiatrie.
00:12:40Et évidemment,
00:12:41cette attente est incompatible
00:12:42avec la prise en charge des troubles psychiques
00:12:44qui nécessitent une intervention rapide.
00:12:48Le second point sur lequel je voudrais insister,
00:12:51c'est que la prise en charge des enfants
00:12:52et des adolescents en psychiatrie
00:12:54sont parfois inadaptées.
00:12:56Je suis particulièrement inquiète
00:12:59de la prise en charge
00:13:01dans les services psychiatriques
00:13:02et particulièrement
00:13:03dans les hospitalisations d'enfants
00:13:05au sein de services psychiatriques adultes.
00:13:09Et j'y reviendrai.
00:13:10On l'avait souligné
00:13:11dans notre rapport
00:13:12Enfance et violences de 2019.
00:13:14Nous avons plusieurs décisions
00:13:16sur lesquelles je reviendrai
00:13:17dans ce domaine.
00:13:18Et la situation ne fait que s'aggraver
00:13:20depuis ce rapport.
00:13:24Et nous avons aussi...
00:13:25Je voulais aussi attirer votre attention
00:13:27sur la situation d'enfants et d'adolescents
00:13:30en situation de handicap
00:13:31qui se retrouvent maintenus
00:13:33dans des structures psychiatriques,
00:13:34non pas en raison d'une nécessité médicale,
00:13:37mais par défaut de solutions d'accueil
00:13:39dans le secteur médico-social
00:13:40ou justement en protection de l'enfance.
00:13:44Je voudrais vous alerter aussi
00:13:45sur le recours à des mesures d'isolement
00:13:47et de contention
00:13:48qui concernent à la fois
00:13:49les mineurs et les majeurs.
00:13:50Trop souvent,
00:13:52les patients hospitalisés
00:13:53sans leur consentement
00:13:54ne sont pas correctement informés
00:13:56de leurs droits
00:13:56ni des voies de recours.
00:13:59Et trop souvent,
00:14:00le manque d'effectifs
00:14:01conduit à des restrictions
00:14:02injustifiées des libertés,
00:14:04limitation des déplacements,
00:14:05isolement abusif,
00:14:06recours excessif à la contention.
00:14:09Plusieurs rapports
00:14:10ont d'ailleurs mis en lumière
00:14:11de graves dysfonctionnements
00:14:12dans l'application du dispositif
00:14:14relevant des atteintes
00:14:15aux libertés individuelles
00:14:16et aux droits fondamentaux.
00:14:17Depuis 2011,
00:14:19la loi impose
00:14:19qu'un juge de la liberté
00:14:21et de la détention
00:14:21contrôle systématiquement
00:14:23toute mesure
00:14:24d'hospitalisation complète
00:14:25sans consentement
00:14:26pour les majeurs.
00:14:27Toutefois,
00:14:29dans la pratique,
00:14:29ce contrôle repose
00:14:31principalement sur
00:14:32l'avis médical
00:14:33et seuls environ 10%
00:14:35des décisions
00:14:36donnent lieu
00:14:36à une levée de la mesure.
00:14:38Et de plus,
00:14:39aucun contrôle judiciaire
00:14:40n'est prévu
00:14:40pour les soins ambulatoires
00:14:42sans consentement.
00:14:43Et par ailleurs,
00:14:44bien que la loi qualifie
00:14:45l'isolement
00:14:46et la contention
00:14:46de pratiques
00:14:47de dernier recours,
00:14:48leur usage reste
00:14:49trop fréquent,
00:14:50comme le signale
00:14:52régulièrement
00:14:52la CGLPL
00:14:53et le Comité
00:14:54contre la torture
00:14:55des Nations Unies.
00:14:56Dans notre rapport
00:14:57parallèle remis
00:14:58dans le cadre
00:14:58de l'examen
00:14:59du rapport initial
00:15:00de la France
00:15:00sur la mise en œuvre
00:15:01de la Convention
00:15:02des Nations Unies
00:15:03relative aux droits
00:15:04des personnes handicapées,
00:15:05nous avions considéré
00:15:07que malgré l'objectif
00:15:08du projet
00:15:08qui visait à prévenir
00:15:09les abus
00:15:10dans les placements
00:15:10et traitements
00:15:11en volontaire,
00:15:12les mesures proposées
00:15:13s'avéraient
00:15:14dans les faits
00:15:15inefficaces
00:15:15et propices
00:15:16à des dérives.
00:15:17On recommande donc
00:15:18de rechercher
00:15:19de manière effective
00:15:20le consentement
00:15:22de la personne
00:15:22avant toute mesure
00:15:24d'hospitalisation
00:15:25ou de traitement
00:15:25médicamenteux,
00:15:27lui garantir
00:15:28l'accès à l'information
00:15:29sur ses droits
00:15:30et l'exercice
00:15:31des voies de recours,
00:15:32rendre efficient
00:15:33le contrôle judiciaire
00:15:34dans le cadre
00:15:35des mesures
00:15:35d'hospitalisation
00:15:36contraintes
00:15:37et l'étendre
00:15:38aussi aux soins
00:15:38ambulatoires
00:15:39et mettre fin
00:15:40aux recours abusifs
00:15:41encore trop fréquents
00:15:42aux mesures
00:15:43d'isolement
00:15:43avec ou sans contention.
00:15:46Ça m'en vient
00:15:47à parler
00:15:48du cas spécifique
00:15:49des enfants
00:15:50et des adolescents
00:15:51hospitalisés
00:15:51en psychiatrie
00:15:52qui se voient
00:15:53imposer des mesures
00:15:54d'isolement
00:15:54et de contention,
00:15:57des mesures
00:15:57parfois motivées
00:15:58par un manque
00:15:59de personnel
00:15:59et sous prétexte
00:16:00d'assurer
00:16:00la sécurité
00:16:01des enfants.
00:16:02Lorsqu'un mineur
00:16:03est hospitalisé
00:16:04à la demande
00:16:05de ses représentants légaux
00:16:06sans qu'il n'y consente
00:16:07lui-même,
00:16:08il est placé
00:16:09en fait sous le régime
00:16:10de soins libres.
00:16:12Or, dans ce cadre,
00:16:13les enfants ne bénéficient
00:16:14ni d'un cadre juridique
00:16:15suffisant
00:16:16ni d'un contrôle
00:16:17du juge des libertés
00:16:18de la détention
00:16:19qui pourtant garant
00:16:20de leurs droits fondamentaux.
00:16:21Ce contrôle du JLD
00:16:23est seulement accordé
00:16:24au seul patient hospitalisé
00:16:26en soins
00:16:27sans consentement.
00:16:30Aucune mesure
00:16:31de contention
00:16:31ou d'isolement
00:16:32ne peut être
00:16:32systématiquement imposée.
00:16:34Ces pratiques
00:16:35ne sont autorisées
00:16:35que de manière
00:16:36strictement limitée
00:16:37en attendant
00:16:38soit la résolution
00:16:39de la situation
00:16:40d'urgence
00:16:41ou dans l'attente
00:16:42d'une éventuelle
00:16:43transformation
00:16:44de son statut
00:16:45en hospitalisation
00:16:46sous contrainte.
00:16:47Je voudrais vous donner
00:16:48un exemple
00:16:49qui illustre mon propos.
00:16:51En février 2023
00:16:52et on a rendu
00:16:53une décision
00:16:53tout récemment
00:16:54au mois de juillet,
00:16:55nous avons été saisis
00:16:55par une mère
00:16:56au sujet de la prise
00:16:57en charge de sa fille
00:16:58atteinte d'autisme sévère.
00:17:00Et cette mère
00:17:01déplorait l'absence
00:17:02de solutions
00:17:03d'accueil
00:17:03adaptées
00:17:04dans le secteur
00:17:05médico-social
00:17:06en raison du manque
00:17:06de place disponible
00:17:08et faute d'alternatives.
00:17:10Sa fille,
00:17:10qui était alors âgée
00:17:11de 15 ans,
00:17:12a été hospitalisée
00:17:13pendant plus de deux ans
00:17:14dans un établissement
00:17:16psychiatrique
00:17:16au sein
00:17:17d'un service
00:17:19destiné
00:17:19aux patients adultes
00:17:20et ça
00:17:21sans justification
00:17:22médicale.
00:17:23Du coup,
00:17:24durant cette hospitalisation,
00:17:25elle a été confinée
00:17:26dans une chambre
00:17:27d'isolement
00:17:27verrouillée à clé.
00:17:29Elle y passait
00:17:30plus de 20 heures
00:17:31par jour.
00:17:32Elle était également
00:17:33déscolarisée
00:17:34et les soins somatiques
00:17:35nécessaires,
00:17:36notamment par exemple
00:17:37les soins dentaires,
00:17:38semblent avoir été négligés
00:17:39par l'équipe
00:17:40de l'établissement
00:17:41psychiatrique.
00:17:42Cette situation
00:17:43doit nous alerter
00:17:44parce qu'on a été alerté
00:17:45sur une situation,
00:17:46évidemment avec des conséquences
00:17:47dramatiques
00:17:48pour la santé
00:17:50des enfants,
00:17:50mais nous voyons
00:17:52plusieurs situations
00:17:53d'hospitalisation
00:17:54en secteur adulte
00:17:57avec des conséquences
00:17:57dramatiques.
00:17:59La deuxième grande partie
00:18:01que je voulais aborder
00:18:01avec vous,
00:18:02je voudrais revenir
00:18:03sur quelques constats
00:18:04préoccupants
00:18:04en matière
00:18:05de politique publique
00:18:07sur le handicap.
00:18:09Je voudrais d'abord
00:18:10parler de l'éducation
00:18:12qui reste souvent difficile
00:18:13pour les enfants
00:18:14en situation
00:18:14de handicap.
00:18:16La loi de 2005,
00:18:17il n'y a pas de doute,
00:18:18elle a apporté
00:18:19une véritable impulsion
00:18:20à la scolarisation
00:18:21des enfants
00:18:22en situation
00:18:22de handicap.
00:18:24Il y a eu des améliorations
00:18:25avec la loi de 2005
00:18:26en nombre d'enfants
00:18:27scolarisés,
00:18:29il n'y a pas de doute,
00:18:29mais pas encore du tout
00:18:31intégralement appliquée
00:18:31cette loi de 2005
00:18:33et à l'occasion
00:18:33des 20 ans,
00:18:34j'avais eu l'occasion
00:18:35de le dire.
00:18:36En 2024,
00:18:37sur les 5 679 réclamations
00:18:42qui nous ont été adressées
00:18:43en matière de discrimination,
00:18:447 % concernaient
00:18:45l'éducation
00:18:46et la formation
00:18:47et 30 %
00:18:49des 3073 saisines
00:18:52relatives
00:18:52aux droits
00:18:52des enfants.
00:18:54Là encore,
00:18:56une très grande
00:18:56majorité
00:18:58des réclamations
00:18:58sont relatives
00:18:59à la scolarisation
00:19:00des enfants
00:19:00en situation
00:19:01de handicap.
00:19:02On a fait un rapport
00:19:03en août 2022
00:19:04où on avait souligné
00:19:06l'inadaptation
00:19:07des locaux,
00:19:08du matériel
00:19:08et des supports
00:19:09pédagogiques,
00:19:10les difficultés rencontrées
00:19:11dans l'aménagement
00:19:12des examens
00:19:12et j'y reviendrai,
00:19:13la rigidité
00:19:14des programmes
00:19:14et l'insuffisance
00:19:15de la formation
00:19:16des professionnels.
00:19:19Ces difficultés
00:19:19se sont aggravées
00:19:21avec la hausse
00:19:21du nombre
00:19:22d'enfants
00:19:22handicapés
00:19:23scolarisés
00:19:24en milieu
00:19:25ordinaire
00:19:25et malgré
00:19:26la création
00:19:27de nouveaux
00:19:28postes
00:19:28d'AESH
00:19:29chaque année,
00:19:30chaque année
00:19:30nous constatons
00:19:31qu'il en manque.
00:19:34A ce titre,
00:19:35si nous saluons
00:19:36l'adoption
00:19:36de la loi
00:19:37du 27 mai 2024
00:19:38qui prévoit
00:19:39désormais
00:19:39la prise en charge
00:19:40par l'État
00:19:41de l'accompagnement
00:19:42humain
00:19:42des élèves
00:19:43en situation
00:19:43du handicap
00:19:44durant le temps
00:19:46de la pause
00:19:46méridienne,
00:19:47son application
00:19:48est très loin
00:19:49d'être effective.
00:19:51Je pense que
00:19:51vous en avez
00:19:51conscience.
00:19:54Depuis son entrée
00:19:55en vigueur,
00:19:55on constate
00:19:55des blocages
00:19:56et que le lien
00:19:57entre collectivité
00:19:58et mairie
00:19:59ne se fait pas.
00:20:01Des mairies
00:20:01se plaignent
00:20:01de ne pas avoir
00:20:02de réponse claire
00:20:03des académies.
00:20:04Une mairie
00:20:05a même renvoyé
00:20:06une famille
00:20:07vers l'académie
00:20:08sans lui apporter
00:20:08d'explication
00:20:09et refuse
00:20:10d'accueillir
00:20:10un enfant
00:20:10depuis juin 2024
00:20:12pour des questions
00:20:12de sécurité
00:20:13malgré les préconisations
00:20:14de la MDPH
00:20:15d'octroyer
00:20:16huit heures
00:20:17d'aide humaine
00:20:18sur le temps
00:20:18méridien.
00:20:20Par ailleurs,
00:20:20depuis le mois d'avile,
00:20:22je tiens à vous signaler
00:20:23que nous recevons
00:20:24de nombreuses réclamations
00:20:25concernant des élèves
00:20:26ou étudiants
00:20:27en situation
00:20:27de handicap
00:20:28qui n'ont pas bénéficié
00:20:29d'aménagement
00:20:30lors des examens
00:20:31alors que même
00:20:33qu'ils en ont disposé
00:20:34tout au long
00:20:34de l'année scolaire
00:20:35sous le prétexte
00:20:36parfois assez paradoxal
00:20:37que leur résultat
00:20:38était bon.
00:20:40Je rappelle
00:20:41que le droit
00:20:41à l'éducation
00:20:42est garanti
00:20:42par la Constitution
00:20:43et les conventions
00:20:44internationales
00:20:45et les aménagements
00:20:46des épreuves
00:20:46doivent se faire
00:20:47en cohérence
00:20:48avec les aménagements
00:20:49dont l'élève
00:20:49a bénéficié
00:20:50durant sa scolarité.
00:20:53Selon nos recommandations,
00:20:54le médecin désigné
00:20:55par l'éducation nationale
00:20:56doit motiver son avis
00:20:57et le rectorat
00:20:58ou le SIEC
00:20:59doit aussi justifier
00:21:00le refus.
00:21:02Le rectorat
00:21:03ou le SIEC
00:21:03n'est pas tenu
00:21:04par l'avis du médecin
00:21:05désigné
00:21:06par la CDAPH.
00:21:08Il dispose
00:21:09d'un pouvoir
00:21:09d'appréciation
00:21:10et doit prendre en compte
00:21:11tous les éléments
00:21:11qui attestent
00:21:12la nécessité
00:21:13d'un aménagement
00:21:13de preuve.
00:21:15Aucun seuil
00:21:15de gravité
00:21:16des troubles
00:21:17qu'il s'agisse
00:21:17d'un handicap
00:21:18ou d'un trouble
00:21:19de santé invalidant
00:21:20n'est imposé
00:21:20par le législateur
00:21:21pour évaluer
00:21:22la nécessité
00:21:23d'aménagement
00:21:24des enseignements
00:21:25et des examens.
00:21:27Et les juridictions
00:21:28administratives
00:21:28reconnaissent
00:21:29le bien fondé
00:21:30des aménagements
00:21:31demandés
00:21:31en cas de trouble
00:21:32de 10
00:21:32ou de trouble
00:21:33de l'attention.
00:21:34Et bien sûr,
00:21:35l'absence
00:21:35de nécessité
00:21:36d'aménagement
00:21:37ne saurait se déduire
00:21:38d'un bon niveau scolaire.
00:21:39Nous avons eu
00:21:40à faire
00:21:41plusieurs observations
00:21:42devant les tribunaux
00:21:43pendant le printemps
00:21:44et nous avons été
00:21:45quand même
00:21:45assez inquiets
00:21:46de l'augmentation
00:21:47d'un seul coup
00:21:48des réclamations
00:21:48de quelque chose
00:21:49qu'on voyait
00:21:50de temps en temps
00:21:50mais pas de façon
00:21:51aussi importante.
00:21:53En deuxième lieu,
00:21:54nous constatons également
00:21:55dans nos réclamations
00:21:57que l'emploi
00:21:58d'ailleurs
00:21:59est le premier domaine
00:21:59dans lequel s'exercent
00:22:00les discriminations
00:22:02fondées sur le handicap.
00:22:05Je vous l'ai dit,
00:22:06en 2024,
00:22:07sur les 5679 réclamations
00:22:10qui nous ont été
00:22:11adressées
00:22:12en matière de discrimination,
00:22:1322% concernaient
00:22:15le handicap
00:22:15et parmi ces réclamations,
00:22:1721% concernent
00:22:18l'emploi privé,
00:22:1924% l'emploi public.
00:22:22La question
00:22:23de l'emploi
00:22:24des personnes handicapées
00:22:25est essentiellement
00:22:26abordée sous l'angle
00:22:27de l'obligation d'emploi
00:22:28des travailleurs handicapés
00:22:30mais nous,
00:22:30ce qu'on observe
00:22:31dans les saisines,
00:22:32c'est que l'obligation
00:22:34d'emploi
00:22:35et l'objectif
00:22:36d'atteindre les 6%
00:22:37ne suffit pas
00:22:37à garantir
00:22:38l'égalité de traitement
00:22:39et la non-discrimination.
00:22:41Parmi les difficultés
00:22:43rencontrées,
00:22:44certaines sont
00:22:44assez récurrentes
00:22:46dont l'aménagement
00:22:47tardif
00:22:47du poste de travail
00:22:49durant la période
00:22:50d'essai,
00:22:50ce qui empêche
00:22:51la personne
00:22:52en situation
00:22:52de handicap
00:22:53de démontrer
00:22:54ses compétences,
00:22:56ou alors le non-respect
00:22:57par l'employeur
00:22:58des préconisations
00:22:58du médecin du travail
00:23:00avec pour conséquence
00:23:01l'aggravation
00:23:02de l'état de santé
00:23:02ou du handicap
00:23:03et enfin
00:23:04le licenciement.
00:23:06Sur ces questions
00:23:06de travail,
00:23:08on insiste souvent
00:23:09sur la question
00:23:09de l'entrée
00:23:10dans l'emploi,
00:23:11nous remarquons aussi
00:23:12beaucoup de difficultés
00:23:13dans le maintien
00:23:13dans l'emploi
00:23:14au moment de la situation
00:23:15de maladies de longue durée
00:23:17ou de handicap
00:23:18sur ce non-aménagement
00:23:19du poste de travail
00:23:20et sur le fait
00:23:21que les personnes
00:23:22sont licenciées
00:23:23ou poussées
00:23:23à la démission
00:23:24au bout du compte.
00:23:26En troisième lieu,
00:23:27et je constate
00:23:28que malgré
00:23:29les ambitions affichées
00:23:29par la loi de 2005
00:23:30qu'en matière
00:23:31d'accessibilité,
00:23:32les obligations légales
00:23:33sont encore
00:23:34insuffisamment
00:23:35mises en œuvre.
00:23:37Et l'accessibilité,
00:23:38c'est quand même
00:23:39une condition préalable
00:23:40essentielle
00:23:40à la jouissance
00:23:41effective
00:23:42des droits
00:23:43par les personnes
00:23:43handicapées
00:23:44et à leur participation
00:23:45à la vie sociale.
00:23:47Et le retard
00:23:49est toujours important
00:23:50pour la France
00:23:51en la matière.
00:23:52Je vais rapidement
00:23:53faire le tour
00:23:54de ces difficultés
00:23:55d'accessibilité.
00:23:56L'accessibilité
00:23:57des transports,
00:23:58d'accord,
00:23:58on l'a vu
00:23:59au moment
00:23:59des Jeux olympiques.
00:24:01Cette mise
00:24:02en accessibilité
00:24:03des transports
00:24:04par la loi de 2005
00:24:05devait être faite
00:24:05dans les dix ans.
00:24:06Il y a eu
00:24:07un changement
00:24:07de la loi
00:24:07qui s'est limité
00:24:08au seul point
00:24:10d'arrêt
00:24:10dit prioritaire.
00:24:12Ce n'est pas possible,
00:24:13il faut que ce soit
00:24:13l'ensemble des arrêts.
00:24:15La question
00:24:15de l'accessibilité
00:24:16des bâtiments
00:24:17d'habitation
00:24:18et de logement,
00:24:19là-dessus,
00:24:20évidemment,
00:24:21on l'avait signalé
00:24:21au moment
00:24:22de la loi Elan,
00:24:23je m'inquiète
00:24:23de l'assouplissement
00:24:25des règles.
00:24:26La question
00:24:26de l'accessibilité
00:24:27des lieux de travail,
00:24:29je voudrais insister
00:24:29sur la question
00:24:30de l'accessibilité
00:24:31numérique.
00:24:34Avec la dématérialisation
00:24:36des services publics,
00:24:37ça a produit
00:24:38des effets ambivalents
00:24:39pour les personnes
00:24:40en situation
00:24:41de handicap.
00:24:41Ça peut à la fois
00:24:42faciliter l'accès
00:24:43mais aussi entraver
00:24:44leur accès
00:24:46aux droits.
00:24:47La loi de 2005
00:24:48impose l'accessibilité
00:24:49des services en ligne
00:24:50du secteur public.
00:24:52Pourtant,
00:24:52cette obligation
00:24:53est encore largement
00:24:54non appliquée.
00:24:56Selon l'ARCOM,
00:24:57peu de sites
00:24:57de nos jours
00:24:58atteindraient
00:24:5850% d'accessibilité
00:25:00et seulement 5%
00:25:02seraient totalement
00:25:03conformes aux normes.
00:25:05Dans notre rapport
00:25:06de 2022
00:25:06sur la dématérialisation
00:25:08et l'inégalité
00:25:09d'accès aux services publics,
00:25:10on avait souligné
00:25:11le caractère
00:25:11peu contraignant
00:25:12du dispositif
00:25:13basé sur l'auto-évaluation.
00:25:17Et si je tiens
00:25:17à saluer
00:25:18les avancées
00:25:18de l'ordonnance
00:25:19du 6 septembre 2023
00:25:20qui introduit
00:25:21des sanctions financières
00:25:22renforcées
00:25:23et confiées à l'ARCOM
00:25:24la responsabilité
00:25:25de contrôler
00:25:26et sanctionner
00:25:27les manquements,
00:25:29je rappelle la nécessité
00:25:30de développer
00:25:30aussi des accueils physiques
00:25:32en veillant à garantir
00:25:33l'accessibilité
00:25:34à tous les handicaps,
00:25:36il en va
00:25:36de l'effectivité
00:25:37du principe
00:25:38d'égalité des citoyens
00:25:39devant le service public.
00:25:40En quatrième lieu
00:25:42et je vais finir
00:25:43avec ça,
00:25:44je suis un peu longue,
00:25:45nous observons
00:25:47que les aides
00:25:48à l'autonomie
00:25:49s'avèrent insuffisantes
00:25:50et inégales.
00:25:51La loi 2005
00:25:51a instauré
00:25:52un droit
00:25:52à la compensation
00:25:53des conséquences
00:25:54du handicap
00:25:55pour toute personne
00:25:55indépendante
00:25:56de l'origine
00:25:57et de la nature
00:25:58de sa déficience,
00:25:59de son âge
00:26:00et de son mode de vie.
00:26:01Et vingt ans plus tard,
00:26:02les limites sont flagrantes.
00:26:04La loi de 2005
00:26:05prévoyait notamment
00:26:06dans un délai de cinq ans,
00:26:07donc au plus tard en 2010,
00:26:08la fusion
00:26:09des différents régimes
00:26:10de compensation
00:26:10afin d'obtenir
00:26:11une réponse uniforme
00:26:13aux personnes handicapées
00:26:14quel que soit leur âge.
00:26:15Et on remarque
00:26:16qu'à situation
00:26:17de handicap comparable,
00:26:18une différence
00:26:19de traitement
00:26:19persiste
00:26:20entre les personnes
00:26:21selon que leur handicap
00:26:22survienne avant 60 ans
00:26:24ou après 60 ans.
00:26:26Et la création
00:26:28de la cinquième branche
00:26:28de la sécurité sociale
00:26:30dédiée au soutien
00:26:30de l'autonomie
00:26:32a été une avancée notable
00:26:33vers un décloisonnement
00:26:34des politiques publiques.
00:26:36Toutefois,
00:26:36cette mesure manque encore
00:26:37d'ambition et de moyens
00:26:38pour répondre
00:26:39adéquatement aux besoins
00:26:41des publics concernés.
00:26:43De même que la prestation
00:26:44de compensation
00:26:44du handicap,
00:26:45la PCH,
00:26:46qui est accordée
00:26:47aux personnes
00:26:48dont le handicap
00:26:48survient avant 60 ans,
00:26:50présente également
00:26:51des insuffisances
00:26:53évidentes.
00:26:54L'aide humaine
00:26:54se limite
00:26:55aux besoins essentiels,
00:26:57manger, se laver,
00:26:57s'habiller,
00:26:58excluant d'autres aspects
00:26:59de la vie sociale.
00:27:01Malgré une réforme
00:27:02en 2022
00:27:02visant à mieux inclure
00:27:03les handicapés
00:27:04psychiques et mentaux,
00:27:05son application
00:27:06reste insuffisante
00:27:07selon les associations.
00:27:08Les aides techniques
00:27:09sont sous-financées
00:27:10et ne permettent pas
00:27:11toujours de couvrir
00:27:12les coûts d'acquisition
00:27:13des matériels.
00:27:14La PCH,
00:27:15parentalité instaurée
00:27:17en 2021,
00:27:17est critiquée
00:27:18pour ses critères
00:27:19restrictifs
00:27:19et son forfait
00:27:21inadapté
00:27:21aux besoins réels
00:27:23des parents
00:27:23handicapés.
00:27:25Pour conclure,
00:27:26je voudrais juste
00:27:27réaffirmer
00:27:28l'engagement
00:27:28de mon institution
00:27:29face aux enjeux
00:27:30soulevés
00:27:30lors de ces auditions.
00:27:33Nous pouvons,
00:27:35concernant le handicap,
00:27:36commencer par l'essentiel,
00:27:37l'application pure et simple
00:27:39des textes votés
00:27:40par le Parlement.
00:27:41Trop de textes
00:27:42législatifs aussi
00:27:43sont en attente
00:27:44de décrets d'application.
00:27:46Quant à la santé mentale,
00:27:48érigée en grande cause
00:27:49nationale pour l'année 2025,
00:27:51elle nécessite
00:27:51une véritable prise
00:27:52de conscience collective.
00:27:54Je pense aux jeunes,
00:27:55qui rencontrent
00:27:55de plus en plus
00:27:56de difficultés.
00:27:56On ne peut pas
00:27:57les laisser sans réponse.
00:27:58Je vous rappelle
00:27:59qu'ils sont notre avenir.
00:28:00Je vous remercie.
00:28:02Merci pour ce tour
00:28:04d'horizon précis
00:28:05et large.
00:28:08Juste pour revenir
00:28:09sur la santé mentale
00:28:11sortant d'une mission
00:28:12sur les urgences psychiatriques,
00:28:15je ne peux que conforter
00:28:16le diagnostic qui est fait
00:28:18et sur lequel tout le monde
00:28:20est d'accord.
00:28:23Mais je voudrais juste
00:28:24faire une précision
00:28:27entre les troubles psychiatriques
00:28:30importants
00:28:32et les troubles psychologiques.
00:28:34Je pense qu'il faut
00:28:35faire attention
00:28:36dans la prise en charge
00:28:37graduée
00:28:38et qu'effectivement,
00:28:40on a quand même
00:28:41une difficulté
00:28:42entre aussi
00:28:43l'approche
00:28:44et la prise en charge
00:28:46de ces jeunes,
00:28:48et le repérage
00:28:50rapide,
00:28:51précoce
00:28:52dans les écoles.
00:28:53Tout le monde est d'accord
00:28:54sur la recommandation.
00:28:56Désormais,
00:28:56il y a un certain nombre
00:28:57de choses
00:28:57pour lesquelles il faut
00:28:58passer à l'acte,
00:28:59je dirais,
00:29:00qui n'est pas suffisant
00:29:02malgré
00:29:03la mise
00:29:05en exergue
00:29:07de cette problématique
00:29:08avec la grande cause nationale
00:29:10qui va s'éteindre
00:29:11peut-être avec l'année
00:29:12et pour laquelle
00:29:13on n'aura,
00:29:14à mon avis,
00:29:15pas avancé
00:29:15suffisamment.
00:29:18Il y a une question
00:29:19que je voudrais
00:29:20vous poser
00:29:22par rapport
00:29:23au travail en silo
00:29:25entre le médical
00:29:26et le médico-social
00:29:27pour lequel
00:29:28on a quand même
00:29:29beaucoup de mal
00:29:29à mettre en œuvre
00:29:31une prise en charge
00:29:32plus globale
00:29:33et une fluidité
00:29:34des parcours
00:29:36et pour lesquelles
00:29:37vous citiez
00:29:37des exemples.
00:29:38Effectivement,
00:29:39on a des jeunes
00:29:40qui ne sont pas
00:29:40au bon endroit
00:29:41mais des adultes
00:29:42qui ne sont pas non plus
00:29:43au bon endroit
00:29:43dans les structures
00:29:44et comment est-ce
00:29:46qu'effectivement
00:29:47on peut améliorer ça.
00:29:49Sur le handicap,
00:29:52c'est vrai
00:29:53qu'on a eu
00:29:54beaucoup d'avancées
00:29:56je dirais
00:29:56dans la scolarisation
00:29:57des enfants
00:29:58puisqu'on repère
00:29:59aussi plutôt mieux
00:30:00donc on a une augmentation
00:30:02mais avec
00:30:04un problème
00:30:06d'aide
00:30:07et d'accompagnement
00:30:08insuffisant.
00:30:09Les AESH
00:30:10ont une difficulté
00:30:11aujourd'hui
00:30:12dans le recrutement
00:30:14puisqu'il y a eu
00:30:15des améliorations
00:30:16sur la formation,
00:30:18les salaires,
00:30:19le temps
00:30:20presque plein
00:30:21mais un problème
00:30:23de recrutement
00:30:23et d'appréciation
00:30:25et d'accompagnement
00:30:26sur des handicaps
00:30:27différents.
00:30:28Donc là aussi,
00:30:30comment est-ce qu'on peut
00:30:31améliorer les choses
00:30:33avec un paramètre
00:30:34à réguler aussi,
00:30:35trouver un équilibre
00:30:36entre la demande
00:30:37des parents
00:30:37et le pourcentage
00:30:40accepté
00:30:42pour l'accompagnement
00:30:44des jeunes.
00:30:45Et je voudrais insister
00:30:47aussi,
00:30:47vous avez parlé
00:30:48beaucoup de l'emploi,
00:30:49les limites de l'emploi,
00:30:51il y a quelques jours
00:30:52je recevais
00:30:53France Travail
00:30:54sur le double
00:30:54accompagnement
00:30:55pour permettre
00:30:57à des employeurs
00:31:00de prendre
00:31:01davantage de personnes
00:31:02en situation
00:31:03de handicap
00:31:04et notamment
00:31:05avec des troubles
00:31:05psychiques
00:31:06qui sont
00:31:07les maladies invisibles
00:31:09et qui sont
00:31:10plus difficiles
00:31:11à inscrire
00:31:12dans l'emploi.
00:31:14Donc comment est-ce
00:31:14qu'on peut,
00:31:15c'est quelque chose
00:31:16qui marche mieux
00:31:17l'accompagnement
00:31:18du handicap
00:31:18et l'accompagnement
00:31:20de l'employeur
00:31:21mais ça demande
00:31:22un peu de temps
00:31:23donc comment on peut
00:31:24aller au-delà de ça
00:31:25et une question
00:31:26sur les plus
00:31:27de 60 ans
00:31:28le handicap
00:31:30vieillissant
00:31:31qui est aussi
00:31:32un problème
00:31:32en termes
00:31:33d'hébergement
00:31:34en termes
00:31:35de financement
00:31:36avec la déconjugalisation
00:31:38de l'AH aussi
00:31:39et le fait
00:31:40qu'on passe
00:31:41de situation
00:31:42de handicap
00:31:42à une situation
00:31:43de retraité
00:31:44avec un financement
00:31:47différent
00:31:48et un accompagnement
00:31:49difficile
00:31:50notamment
00:31:50dans les EHPAD.
00:31:53Donc tu veux
00:31:55poser tes questions
00:31:55maintenant
00:31:56ou après ?
00:31:57Après
00:31:58donc je vous laisse
00:31:58je vous réponds
00:32:00je vous réponds
00:32:00rapidement
00:32:01et puis ils pourront
00:32:02compléter
00:32:03la question du manque
00:32:05de place
00:32:06en médico-social
00:32:06très souvent
00:32:07quand l'articulation
00:32:08se passe mal
00:32:08c'est quand même
00:32:09très fortement lié
00:32:10à un manque de place
00:32:10dans le médico-social
00:32:11on l'a très fortement
00:32:13souligné dans notre
00:32:14décision sur la protection
00:32:16de l'enfance
00:32:17et les situations
00:32:18qu'on a vu
00:32:18la jeune fille
00:32:18dont je vous ai parlé
00:32:19c'est évidemment
00:32:20parce qu'ils n'arrivaient
00:32:21pas à trouver de place
00:32:22dans le médico-social
00:32:23qu'on se trouve
00:32:24dans ce genre de situation
00:32:25donc la question
00:32:26du nombre de places
00:32:27est vraiment important
00:32:29et puis c'est aussi
00:32:33dans la question
00:32:35de la prise en charge
00:32:36multi-pluridisciplinaire
00:32:38les politiques d'aller vers
00:32:40et les échanges
00:32:41en fait
00:32:41on l'a aussi
00:32:42très fortement montré
00:32:43mais c'est valable
00:32:44pour le reste
00:32:45dans la décision
00:32:46sur la protection
00:32:46de l'enfance
00:32:47c'est quand même
00:32:48l'articulation
00:32:48entre les différents acteurs
00:32:49sur le territoire
00:32:50qui ne fonctionnent pas
00:32:52suffisamment bien
00:32:52sur la scolarisation
00:32:54des enfants
00:32:55je trouve que par exemple
00:32:56là il y a une donnée
00:32:57qu'on n'a pas
00:32:57et que devrait pouvoir
00:32:58fournir l'éducation nationale
00:33:00sur les 520 000 enfants
00:33:02qui sont scolarisés
00:33:02ils sont scolarisés
00:33:03combien d'heures ?
00:33:04je veux dire
00:33:05mais ce point là
00:33:06est quand même
00:33:06juste absolument essentiel
00:33:08c'est pas tout à fait
00:33:08la même chose
00:33:09si vous êtes scolarisé
00:33:10une heure
00:33:10que si vous êtes scolarisé
00:33:12à temps plein
00:33:13moi sur ce genre de données
00:33:15je ne comprends pas
00:33:15comment on ne peut pas
00:33:16les avoir
00:33:17c'est aussi une question
00:33:18de transparence
00:33:19je voudrais revenir
00:33:21sur la question
00:33:21des AESH
00:33:23on avait recommandé
00:33:24une amélioration
00:33:25de la formation
00:33:25des AESH
00:33:26et aussi de formation
00:33:27commune
00:33:28AESH et enseignants
00:33:30pour justement
00:33:31l'articulation
00:33:33entre eux
00:33:33donc la question
00:33:34de la formation
00:33:35me paraît essentielle
00:33:36pour la question
00:33:37des employeurs
00:33:38on est très frappé
00:33:39dans les décisions
00:33:40que nous rendons
00:33:41de la méconnaissance
00:33:41de l'employeur
00:33:42sur la question
00:33:42de l'aménagement raisonnable
00:33:44et de ce qu'est-ce que
00:33:45ça veut dire
00:33:45un aménagement raisonnable
00:33:47donc il y a une question
00:33:47de formation
00:33:48des employeurs là-dessus
00:33:50et puis aussi
00:33:51du nombre de fois
00:33:52où l'employeur
00:33:53ne suit pas
00:33:53la préconisation
00:33:54du médecin
00:33:55du travail
00:33:56sur la question
00:33:58passage
00:33:59handicap
00:34:00retraite
00:34:02nous
00:34:02ce sur quoi
00:34:03on est aussi
00:34:03assez frappé
00:34:04c'est les difficultés
00:34:06qu'il peut y avoir
00:34:07dans le passage
00:34:09de personnes
00:34:09qui se retrouvent
00:34:10sans rien
00:34:10arrêt
00:34:11du nez
00:34:13des passages
00:34:13à la retraite
00:34:14et des difficultés
00:34:16sur les pensions
00:34:17de retraite
00:34:18évidemment
00:34:18je vous dis toujours
00:34:19nous on voit
00:34:20quand ça va mal
00:34:21mais on est quand même
00:34:21assez inquiet
00:34:23là-dessus
00:34:24à moins que quelqu'un
00:34:26veut y rajouter
00:34:26quelque chose
00:34:27non
00:34:27monsieur le rapporteur
00:34:30merci
00:34:33madame la présidente
00:34:34chers collègues
00:34:35madame messieurs
00:34:36le sentiment
00:34:37est toujours mêlé
00:34:38quand on vous entend
00:34:39entre
00:34:39la rigueur
00:34:41l'éloquence
00:34:42la conviction
00:34:43de vos propos
00:34:44la qualité
00:34:46de vos propos
00:34:46et puis le tableau
00:34:47que vous dépeignez
00:34:48qui est véritablement
00:34:49en résonance
00:34:50avec cette commission
00:34:50d'enquête
00:34:51puisque vous êtes
00:34:52dans cette chaîne
00:34:53complexe
00:34:54avec la justice
00:34:55j'y reviendrai
00:34:56un des derniers maillons
00:34:57qui permet de mesurer
00:34:58les dissonances
00:34:59entre le discours politique
00:35:01la promesse politique
00:35:02qui est souvent très verbeuse
00:35:03très alente
00:35:04puis la réalité
00:35:05qui est bien souvent
00:35:07beaucoup plus complexe
00:35:08pour les personnes
00:35:09concernées
00:35:10je vais être succinct
00:35:11pour partager la parole
00:35:12avec mes collègues
00:35:13mais j'ai 5 points
00:35:14que je souhaiterais
00:35:15évoquer avec vous
00:35:16le premier
00:35:17sur la santé mentale
00:35:18vous aviez déjà émis
00:35:19une alerte en 2022
00:35:20si je ne m'abuse
00:35:21auprès de l'ancienne
00:35:22première ministre
00:35:22Elisabeth Borne
00:35:24pour que ce sujet
00:35:26fasse l'objet
00:35:27d'une mobilisation
00:35:28des pouvoirs publics
00:35:29il a fallu attendre
00:35:30quelques années
00:35:31quel a été
00:35:33le fait générateur
00:35:34de cette alerte
00:35:34est-ce que c'est
00:35:35un regard sur la société
00:35:37plus globale
00:35:38ou est-ce que
00:35:39dans le cadre
00:35:39de vos saisines
00:35:40vous avez eu
00:35:40des éléments
00:35:41qui étaient
00:35:42des signaux d'alerte
00:35:43très préoccupants
00:35:44qui se sont malheureusement
00:35:45révélés
00:35:46exacts
00:35:47sur la question
00:35:49de la santé mentale
00:35:49également
00:35:50vous avez parlé
00:35:51des déficits
00:35:52de prise en charge
00:35:53en IME
00:35:53il y a une juridicalisation
00:35:56très légère
00:35:58mais qui est présente
00:35:59sur ces déficits
00:36:00de prise en charge
00:36:01par certaines familles
00:36:02c'est un dernier recours
00:36:03c'est très bien
00:36:04que la justice
00:36:05et son accès
00:36:06n'est pas égal
00:36:07pour chacune et chacun
00:36:08donc est-ce que là aussi
00:36:10vous voyez des évolutions
00:36:11face aux défaillances
00:36:13de prise en charge
00:36:13aux délais
00:36:14qui sont monstrueux
00:36:15sur les IME
00:36:17la difficulté
00:36:18d'avoir un chiffre précis
00:36:19sur le nombre
00:36:20de places manquantes
00:36:21qui varient
00:36:22de 11 000 à 30 000
00:36:23selon les études
00:36:24et les moments
00:36:24et aussi peut-être
00:36:27au-delà de l'institution
00:36:28est-ce que vous avez
00:36:30aussi des échos
00:36:32des difficultés
00:36:33d'accès
00:36:34à certains soins
00:36:35on pense
00:36:35par exemple
00:36:36aux orthophonistes
00:36:37aujourd'hui
00:36:37où les délais
00:36:38sont monstrueux
00:36:39les CMP
00:36:39la pédopsychiatrie
00:36:41vous l'avez évoqué
00:36:41mais tout ce qui est paramédical
00:36:43et qui est un étayage
00:36:43fondamental
00:36:44pour les prises en charge
00:36:46précoces
00:36:46deuxième volet
00:36:48sur la scolarisation
00:36:49vous avez énoncé
00:36:50la difficulté
00:36:51d'avoir un chiffre réel
00:36:53sur quel est le nombre
00:36:54d'heures
00:36:55pour les enfants scolarisés
00:36:56j'irai même plus loin
00:36:57quelle est l'effectivité
00:36:58parce que j'imagine
00:37:00que vous avez
00:37:00beaucoup de saisine
00:37:01aussi sur les déficits
00:37:02de prise en charge
00:37:03par AESH
00:37:04ou des multiplicités
00:37:05de défauts
00:37:06d'aménagement
00:37:07des enseignements
00:37:08dans les établissements
00:37:09scolaires
00:37:10sur les aménagements
00:37:13d'examen
00:37:13je vous rejoins
00:37:14avec tout simplement
00:37:16des fois
00:37:16des non mises en oeuvre
00:37:17qui sont liées
00:37:18au fait qu'on n'est pas
00:37:19de personnel
00:37:19pour assurer la surveillance
00:37:21d'un enfant
00:37:22qui a besoin d'être isolé
00:37:23parce que
00:37:23sensible
00:37:25à des perturbations
00:37:27donc ça aussi
00:37:27c'est un point
00:37:28qui est important
00:37:29est-ce que vous êtes saisi
00:37:30aussi sur les aménagements
00:37:31raisonnables des employeurs
00:37:32pour leurs enfants
00:37:33c'est-à-dire que
00:37:35quand vous avez un enfant
00:37:35en situation
00:37:36de handicap
00:37:37qui est scolarisé
00:37:38l'aménagement raisonnable
00:37:39se pense aussi
00:37:40pour l'employeur
00:37:40pour faciliter
00:37:42la vie des familles
00:37:43est-ce que ça
00:37:43c'est des sujets
00:37:44qui sont évoqués
00:37:44troisième point
00:37:46sur l'emploi
00:37:46vous avez évoqué
00:37:47aussi la nécessité
00:37:48de s'adapter
00:37:49à l'évolution
00:37:49je pense aux maladies
00:37:50neurodégénératives
00:37:51notamment la sclérose en plaques
00:37:53est-ce que ça
00:37:53c'est des sujets
00:37:54aussi qui sont
00:37:54abordés chez vous
00:37:56parce que c'est
00:37:58malheureusement
00:37:58des sujets
00:37:59qui sont de plus en plus
00:38:00prégnants
00:38:01vous avez évoqué
00:38:03la barrière d'âge
00:38:04aussi
00:38:04sur la limite
00:38:05de 60 ans
00:38:06on peut le penser
00:38:07aussi de façon différente
00:38:08c'est quand les personnes
00:38:09en situation de handicap
00:38:10dépassent les 60 ans
00:38:12et basculent
00:38:12du régime
00:38:13médico-social
00:38:14handicap
00:38:15vers plutôt
00:38:16celui des EHPAD
00:38:17est-ce que ça aussi
00:38:18vous avez
00:38:18des problématiques
00:38:19de saisine
00:38:20parce que ça
00:38:20c'est un point
00:38:22aussi
00:38:22qui est
00:38:23en fort développement
00:38:25et on a des rapports
00:38:26et différentes études
00:38:27qui le démontrent
00:38:28et puis sur cette
00:38:29juridiciarisation
00:38:30est-ce que
00:38:31c'est un aveu d'échec
00:38:32de dire aux familles
00:38:34à un moment donné
00:38:35on est dans un état de droit
00:38:36il y a une promesse républicaine
00:38:37qui a été faite
00:38:37elle n'est pas respectée
00:38:38c'est au tribunal
00:38:40éventuellement
00:38:40de trancher ces conflits
00:38:42mais sauf que c'est du temps
00:38:43de l'argent
00:38:43des compétences
00:38:44qui ne sont pas mobilisables
00:38:45pour tout un chacun
00:38:47donc est-ce que c'est
00:38:48malheureusement
00:38:48le seul horizon
00:38:51pour que
00:38:51on fasse respecter
00:38:53cette promesse
00:38:54vous avez parlé
00:38:54de l'accès
00:38:55au temps
00:38:56de pause méridienne
00:38:57et au périscolaire
00:38:57on sait qu'il y avait eu
00:38:58un contentieux
00:38:59assez important
00:39:01là-dessus
00:39:01on voit bien qu'on n'est pas
00:39:02au rendez-vous
00:39:03de la promesse
00:39:03qui a été faite
00:39:05donc est-ce que ça aussi
00:39:06c'est malheureusement
00:39:06quelque chose
00:39:07qui doit être évoqué
00:39:08en conclusion
00:39:09vous avez tout à fait raison
00:39:10dans vos propos introductifs
00:39:11de dire que cette commission
00:39:12d'enquête
00:39:12elle vise à démontrer
00:39:13que d'investir
00:39:14dans la prévention
00:39:15et la réalité
00:39:15de la prise en charge
00:39:16coûtera moins cher
00:39:17les études médico-économiques
00:39:18sont malheureusement
00:39:19insuffisantes
00:39:20on en a l'intuition
00:39:21on en a la conviction
00:39:22on va essayer de l'étayer
00:39:23et je vous remercie
00:39:23de participer
00:39:24à cette tentative
00:39:26de démonstration
00:39:26j'avais juste un complément
00:39:30à ce que vient de dire
00:39:30le rapporteur
00:39:31est-ce que vous avez
00:39:31des saisines
00:39:32sur les familles
00:39:35conjoints
00:39:36ou parents
00:39:37qui sont obligés
00:39:38d'arrêter de travailler
00:39:39pour prendre en charge
00:39:41enfants
00:39:42ou parents
00:39:43ou époux
00:39:44paroles
00:39:46pardon
00:39:49oui on a des saisines
00:39:51sur cette question
00:39:51de proches
00:39:53obligés
00:39:53d'arrêter
00:39:54de travailler
00:39:55et entre autres
00:39:56de parents
00:39:57parce que leurs enfants
00:39:58ne sont pas pris en charge
00:40:00et n'ont pas de place
00:40:01justement
00:40:02ou en IME
00:40:02ou ne sont pas scolarisés
00:40:04je reprends vos questions
00:40:06à peu près
00:40:07dans l'ordre
00:40:07sur la question
00:40:08de notre rapport annuel
00:40:09enfant
00:40:09qui était
00:40:10sur la santé mentale
00:40:11en 2022
00:40:1321
00:40:1422
00:40:1422
00:40:1621
00:40:17merci
00:40:18en fait
00:40:20c'est assez intéressant
00:40:22parce qu'on décide
00:40:23de faire
00:40:24un rapport annuel
00:40:25enfant
00:40:25sur ce genre
00:40:25de questions
00:40:26quand on est alerté
00:40:27par deux biais
00:40:28à la fois on voit
00:40:28monter des difficultés
00:40:30dans nos réclamations
00:40:31et puis on est alerté
00:40:32par les associations
00:40:34nous sommes en lien
00:40:35avec plus de 110 associations
00:40:37dans le cadre
00:40:37de comités d'entente
00:40:38sur nos différents
00:40:39domaines de compétences
00:40:40parce que l'institution
00:40:42depuis le début
00:40:42a parfaitement réalisé
00:40:45qu'on ne voyait pas tout
00:40:46dans les difficultés
00:40:47d'accès au droit
00:40:48et qu'il nous fallait
00:40:48des échanges
00:40:49avec le secteur associatif
00:40:50pour avoir des remontées
00:40:52de difficultés
00:40:52et là on avait été alerté
00:40:54aussi bien par le comité
00:40:56d'entente
00:40:56sur les questions
00:40:57de handicap
00:40:58que le comité
00:40:59d'entente santé
00:41:00que celui
00:41:01que le comité
00:41:02des enfants
00:41:03sur la question
00:41:03de la dégradation
00:41:04de l'état de santé
00:41:05et dans ces cas là
00:41:06ça nous paraît important
00:41:07d'alerter
00:41:08je ne sais pas si
00:41:09enfin voilà
00:41:10on a été dans les premiers
00:41:11à alerter là dessus
00:41:12sur la situation
00:41:13des enfants
00:41:13je ne trouve pas
00:41:13que ça a beaucoup bougé
00:41:14depuis
00:41:15et d'ailleurs
00:41:15la situation
00:41:16ne fait que se dégrader
00:41:18sur la prise en charge
00:41:19dans les IME
00:41:21oui on voit
00:41:22des délais
00:41:23de plus en plus
00:41:24importantes
00:41:24de nombre
00:41:25de places
00:41:26manquantes
00:41:27c'est effectivement
00:41:28assez effrayant
00:41:30et ça rejoint
00:41:31la question
00:41:32que vous posiez
00:41:32Madame la Présidente
00:41:33juste après
00:41:34et ça ça veut
00:41:35souvent dire
00:41:35des parents
00:41:36des deux parents
00:41:36qui du coup
00:41:38ne travaillent pas
00:41:38c'est souvent la mère
00:41:40l'accès aux orthophonistes
00:41:44oui on voit
00:41:45des délais effrayants
00:41:4718 mois
00:41:492 ans
00:41:50particulièrement
00:41:51dans des milieux
00:41:53et des quartiers
00:41:53plutôt défavorisés
00:41:55j'ai été interpellée
00:41:57quand j'étais à Marseille
00:41:58où on fait
00:41:59un place au droit
00:42:00vous savez tous les ans
00:42:00d'ailleurs fin septembre
00:42:01et là on sera en Corrèze
00:42:02cette année
00:42:03c'est à dire
00:42:03l'institution sort de ses murs
00:42:05et les juristes
00:42:07et nos délégués
00:42:08à la disposition
00:42:08déjà en s'installant
00:42:09sur un marché
00:42:10dans la rue
00:42:11et j'en profite moi
00:42:12pour rencontrer des associations
00:42:13et des mères
00:42:14m'ont interpellée
00:42:15sur le fait
00:42:15qu'elles avaient eu
00:42:1618 mois
00:42:172 ans de délai d'attente
00:42:18pour un enfant
00:42:19dont on dit
00:42:20qu'il a besoin
00:42:21d'une orthophoniste
00:42:22au début de son CP
00:42:23dans les premiers mois
00:42:23on dit il a besoin
00:42:24mais ça
00:42:25à quel moment
00:42:27c'est rentable financièrement
00:42:28je veux dire
00:42:29de ne pas lui donner
00:42:30l'accès
00:42:33à un ou une orthophoniste
00:42:35je suis assez effrayée
00:42:36par ça
00:42:36et c'est particulièrement
00:42:37difficile honnêtement
00:42:38dans les milieux
00:42:39plus défavorisés
00:42:39là-dessus
00:42:40il n'y a pas
00:42:40une égalité
00:42:42et là
00:42:44on insiste
00:42:45beaucoup
00:42:46sur le coût
00:42:47mais si je prends
00:42:47la question
00:42:48des examens
00:42:49dont vous avez
00:42:50reparlé
00:42:51ce n'est pas
00:42:53un coût supplémentaire
00:42:54que de permettre
00:42:55l'aménagement
00:42:57au moment de l'examen
00:42:58quand ça a été fait
00:42:58pendant toute l'année scolaire
00:42:59je trouve
00:43:00qu'il y a un certain
00:43:01nombre de décisions
00:43:01qui aussi
00:43:02n'ont pas de sens
00:43:02n'ont pas de sens
00:43:04et c'est quand même
00:43:05des jeunes
00:43:05pour qui
00:43:06parce que moi
00:43:06j'ai des jeunes
00:43:07je suis intervenue
00:43:08aux rencontres
00:43:09économiques d'Aix
00:43:11et j'ai une série
00:43:12de jeunes
00:43:12qui sont venus me voir
00:43:13étudiants
00:43:14en situation
00:43:14de handicap
00:43:15confrontés à ça
00:43:16et ne comprenant pas
00:43:17pourquoi c'était
00:43:18un parcours du combattant
00:43:19à ce point-là
00:43:19alors qu'ils avaient
00:43:21l'aménagement
00:43:21pendant tout le temps
00:43:22de leur étude
00:43:23et qu'ils étaient
00:43:23confrontés
00:43:24au moment de l'examen
00:43:24et pour le coup
00:43:25je n'ai pas d'explication
00:43:26pourquoi ça s'est aggravé
00:43:27là au printemps
00:43:28mais il n'y a pas de doute
00:43:29que ça s'est aggravé
00:43:30moi je n'ai pas d'idée
00:43:33qu'on ait été saisi
00:43:34sur un aménagement
00:43:35raisonnable
00:43:36pour les parents
00:43:37qui n'a pas été fait
00:43:38par l'employeur
00:43:38je ne l'ai pas en tête
00:43:40mais c'est possible
00:43:40qu'on en ait
00:43:41mais ça je pourrais
00:43:42qu'on vous réponde
00:43:43on vous fera
00:43:43quelques réponses
00:43:45par écrit
00:43:46sur les maladies
00:43:48dégénératives
00:43:48pour nous
00:43:49alors c'est toujours
00:43:49très difficile
00:43:49de faire par pathologie
00:43:51mais ce sur quoi
00:43:52on est fortement alerté
00:43:54c'est sur les soins
00:43:54et services à domicile
00:43:55on a vous avez rendu
00:43:58un rapport
00:43:59sur les droits fondamentaux
00:44:01des personnes âgées
00:44:01accueillies en EHPAD
00:44:02maintenant on a une partie
00:44:04beaucoup moins visible
00:44:05mais sur laquelle
00:44:06on commence à être saisi
00:44:07de qu'est-ce qui se passe
00:44:08à domicile
00:44:09et on est alerté
00:44:10sur le fait
00:44:11qu'il y a eu
00:44:12des personnes
00:44:13en situation de handicap
00:44:15laissées toute la nuit
00:44:16la personne
00:44:17qui devait venir
00:44:18n'a pas pu venir
00:44:19il peut y avoir
00:44:20un cas de maladie haute
00:44:21et il n'y a pas eu de relais
00:44:22la personne n'a pas dîné
00:44:23a passé toute la nuit
00:44:24sur son fauteuil
00:44:26et ce n'est pas occasionnel
00:44:28ce sont des choses
00:44:29qui arrivent
00:44:30assez régulièrement
00:44:32et sur la question
00:44:34de la judiciarisation
00:44:35écoutez au bout d'un moment
00:44:37quand on n'arrive pas
00:44:37à obtenir
00:44:38moi je comprends
00:44:38qu'on aille devant
00:44:39les tribunaux
00:44:40oui en soi
00:44:41je veux dire
00:44:42c'est absurde
00:44:43parce qu'il ne devrait pas
00:44:44y avoir besoin
00:44:45je veux redire
00:44:47vous savez
00:44:47dans nos pouvoirs
00:44:48nous dans les 140 000 réclamations
00:44:50qu'on a eu l'année dernière
00:44:51dans 80% des cas
00:44:53on part en médiation
00:44:53c'est quand même notre moyen d'action
00:44:55on obtient
00:44:56un résultat positif
00:44:57dans 75% des cas
00:44:58mais la médiation
00:44:59elle n'est pas toujours possible
00:45:00donc on rend des décisions
00:45:02qui n'ont pas de pouvoir de contrainte
00:45:03on n'est pas la justice
00:45:04mais on a de forts pouvoirs d'enquête
00:45:05et surtout
00:45:06on peut faire des observations
00:45:07devant les tribunaux
00:45:07donc quand des familles
00:45:09vont devant les tribunaux
00:45:10ça nous arrive
00:45:10effectivement
00:45:11de les accompagner
00:45:12et ça
00:45:12ces observations
00:45:13devant les tribunaux
00:45:14on peut le faire
00:45:14à la demande du réclamant
00:45:15à la demande des tribunaux
00:45:17qui parfois eux-mêmes
00:45:18nous demandent
00:45:19et aussi de notre propre initiative
00:45:21sur les maladies dégénératives
00:45:31et les personnes
00:45:33porteurs de maladies psychiques
00:45:36à un stade avancé
00:45:39ils sont confrontés
00:45:42à des problèmes d'accès
00:45:43évidemment d'accès aux soins
00:45:44notamment dans le milieu rural
00:45:48avec des ruptures
00:45:49de la continuité des soins
00:45:50ça c'est des témoignages
00:45:52et des réclamations
00:45:52qui nous remontent
00:45:54jusqu'au renoncement aux soins
00:45:56et donc une rupture totale de soins
00:45:59et une errance sanitaire
00:46:00et finalement
00:46:01c'est le cercle vicieux
00:46:03avec l'entrée dans la précarité
00:46:05je pense que c'est important
00:46:06à souligner
00:46:07On va passer aux questions
00:46:12dans la salle
00:46:13on peut faire les questions
00:46:16à suivre
00:46:18et puis réponses
00:46:19et puis on reprendra un tour
00:46:20si besoin
00:46:21Bonjour
00:46:23merci de votre présence
00:46:25et puis un peu
00:46:26sur tous ces points
00:46:26éclaircis
00:46:28que vous avez apportés
00:46:29sur les difficultés
00:46:30qu'il peut y avoir
00:46:30vous l'avez dit
00:46:31avec les ESH
00:46:32qu'on a pu voir aussi
00:46:33avec les autres auditions
00:46:34précédentes
00:46:35par contre
00:46:37on sait que
00:46:38dans un secteur aussi défaillant
00:46:40justement
00:46:40que celui
00:46:41de la protection
00:46:42de l'enfance
00:46:43il semble très difficile
00:46:44d'obtenir
00:46:46des données précises
00:46:48sur le nombre
00:46:49d'enfants
00:46:50en situation de handicap
00:46:51relevant de ce dispositif
00:46:52disposez-vous
00:46:54disposez-vous
00:46:54de tels chiffres
00:46:55ou à défaut
00:46:56d'une estimation
00:46:57et si aucune donnée
00:46:59n'existe
00:46:59cela ne traduirait-il
00:47:01pas-t-il
00:47:01d'une désinvolture
00:47:03de la part
00:47:03des pouvoirs publics
00:47:06et on voit
00:47:07que de plus en plus
00:47:08de parents
00:47:08qui sont
00:47:09avec des enfants
00:47:10en situation
00:47:11de handicap
00:47:11ne trouvent pas
00:47:12de place adaptée
00:47:13justement
00:47:13aux besoins
00:47:14spécifiques
00:47:15de leur enfant
00:47:16c'est alors
00:47:17la protection
00:47:17de l'enfance
00:47:18qui prend le relais
00:47:19exposant ces enfants
00:47:20à une double vulnérabilité
00:47:22donc que préconisez-vous
00:47:24pour que
00:47:25ces enfants
00:47:26en situation
00:47:26de handicap
00:47:28aient accès
00:47:29justement
00:47:30à des solutions
00:47:31adaptées
00:47:31Merci Madame la Présidente
00:47:39Monsieur le rapporteur
00:47:40Madame la Défenseure
00:47:41des droits
00:47:41Messieurs
00:47:42vous l'avez dit
00:47:44dans votre intervention
00:47:45le gouvernement Barnier
00:47:47le gouvernement Bayrou
00:47:48avait érigé
00:47:50la santé mentale
00:47:51comme grande cause
00:47:52nationale
00:47:53et pourtant
00:47:54bien loin
00:47:54des effets
00:47:55d'annonce
00:47:56et d'affichage
00:47:57notre système
00:47:58de santé
00:47:58mentale
00:47:59depuis des années
00:48:00est en souffrance
00:48:01les soignants
00:48:02nous alertent
00:48:03sur leurs conditions
00:48:03de travail
00:48:04qui se dégradent
00:48:05alertent
00:48:05sur les files d'attente
00:48:06qui s'allongent
00:48:07alertent
00:48:08sur le manque
00:48:08de place
00:48:09pour l'accueil
00:48:09en long séjour
00:48:10en somme
00:48:11ils alertent
00:48:12sur l'impossibilité
00:48:13de prendre en charge
00:48:14toutes les personnes
00:48:15qui en ont le besoin
00:48:16ce constat
00:48:17il n'est pas nouveau
00:48:18mais il est devenu
00:48:19aujourd'hui
00:48:19insoutenable
00:48:20je tenais
00:48:21à vous interroger
00:48:22sur les liens
00:48:23à faire
00:48:24entre les conditions
00:48:25matérielles d'existence
00:48:26et la question
00:48:28de la santé mentale
00:48:29je souhaitais vous interroger
00:48:31sur ces choses là
00:48:32parce que
00:48:32lorsqu'une personne
00:48:34handicapée
00:48:34dans un logement
00:48:35qui est inadapté
00:48:36qui est assigné
00:48:38à résidence
00:48:38qui ne peut pas
00:48:39sortir de chez lui
00:48:41cela provoque
00:48:42inévitablement
00:48:43une dégradation
00:48:44de la santé mentale
00:48:45de même
00:48:46que la question
00:48:47de la précarité
00:48:48qui est évidemment
00:48:49à mettre en lien
00:48:49avec la question
00:48:50de la santé mentale
00:48:51puisqu'aujourd'hui
00:48:52en France
00:48:52on a quand même
00:48:53des chiffres
00:48:53qui nous alertent
00:48:54sur la question
00:48:54du taux de pauvreté
00:48:57et surtout
00:48:58chez les personnes
00:48:59en situation de handicap
00:49:00parce que ça représente
00:49:01quand même 20%
00:49:01d'adultes handicapés
00:49:03qui vivent
00:49:04sous le seuil
00:49:04de pauvreté
00:49:05alors quand on est
00:49:06exposé à un stress
00:49:07de ne pas avoir
00:49:08d'emploi
00:49:08de devoir faire attention
00:49:11à nos dépenses
00:49:12de ne pas pouvoir
00:49:13nourrir ses enfants
00:49:14convenablement
00:49:15de ne pas pouvoir
00:49:16se loger
00:49:17convenablement
00:49:18d'être à la rue
00:49:20d'être exposé
00:49:21aux violences
00:49:21de la rue
00:49:22tout ça provoque
00:49:23une dégradation
00:49:24de la santé mentale
00:49:26et donc ma question
00:49:26porte sur votre analyse
00:49:28sur les facteurs
00:49:30environnementaux
00:49:31dans un contexte
00:49:33d'explosion
00:49:33de la pauvreté
00:49:34et de la précarité
00:49:35et du nombre
00:49:36de sans-abri
00:49:37du délaissement
00:49:38de nos pouvoirs
00:49:39publics
00:49:39et de nos politiques
00:49:40publiques
00:49:40sur les questions
00:49:41de handicap
00:49:41en tout cas
00:49:42la non mise
00:49:43en application
00:49:44de la loi
00:49:45et le délabrement
00:49:46de nos services
00:49:47publics
00:49:47en ce qui concerne
00:49:48les hôpitaux
00:49:49donc quel regard
00:49:50vous portez
00:49:51sur ces questions-là
00:49:52et sur ces régressions-là
00:49:53parce que vraiment
00:49:54faire de la santé mentale
00:49:56une véritable priorité nationale
00:49:57c'est pas un slogan
00:49:59ça doit être un engagement
00:50:00qu'on prend ici
00:50:01collectivement
00:50:02je vous remercie
00:50:03Madame Le Boucher
00:50:05merci
00:50:09bonjour Madame
00:50:11la défenseure des droits
00:50:13et collaborateurs
00:50:15merci de votre intervention
00:50:16et de vos propos
00:50:17qui sont toujours très éclairants
00:50:18et qui en même temps
00:50:19font toujours froid dans le dos
00:50:20puisque vos propos sont factuels
00:50:22vous appuyez sur des chiffres
00:50:23sur des données
00:50:24qui remontent du terrain
00:50:25vous faites des rapports régulièrement
00:50:26donc on ne peut pas les remettre en cause
00:50:27donc c'est un regard assez froid
00:50:29mais en même temps
00:50:29qui montre la réalité
00:50:31vous avez évoqué
00:50:32la question
00:50:33de la santé mentale
00:50:34et des troubles psychiques
00:50:35chez les personnes
00:50:35placées sous l'injustice
00:50:36je suis l'une des co-rapporteurs
00:50:39de la mission
00:50:40avec Madame Corneloup
00:50:42et en effet
00:50:43cette mission a été
00:50:44malheureusement révélatrice
00:50:47de notre état
00:50:48de la société
00:50:49dans laquelle on est
00:50:50parce qu'on est dans un croisement
00:50:51on a parlé de la protection
00:50:52de l'enfance
00:50:53on a parlé d'éducation
00:50:54on a parlé de la psychiatrie
00:50:56de la justice
00:50:56et voilà
00:50:57on a dans ce milieu-là
00:50:59ce mélange de tout ça
00:51:00qui est explosif
00:51:01et dramatique
00:51:02dans notre regard
00:51:02qu'on porte sur ces situations
00:51:03et le retard
00:51:05et l'absence
00:51:05de politique publique
00:51:07pour améliorer la situation
00:51:08je voulais vous interroger
00:51:11sur
00:51:12même si j'ai un petit
00:51:13votre regard
00:51:14ou la crainte des conséquences
00:51:15sur les annonces
00:51:15qui ont été faites
00:51:16dans les budgets
00:51:16on ne sait pas
00:51:18si Monsieur Lecornu
00:51:19va reprendre
00:51:20ou pas tout
00:51:20ce qui avait été annoncé
00:51:21par Vérou
00:51:22mais notamment
00:51:22la question de l'année blanche
00:51:23en matière de prestations sociales
00:51:25ça rejoint un peu
00:51:27la question aussi
00:51:27de la précarité
00:51:28que ça provoque
00:51:29et les conséquences
00:51:29qui vont avec
00:51:30que ce soit
00:51:30chez les personnes
00:51:31avec des troubles psychiques
00:51:32mais aussi
00:51:32chez les personnes
00:51:33porteuses de handicap
00:51:34notamment sur
00:51:36les aides à l'autonomie
00:51:38qui sont quand même
00:51:39assez alarmantes
00:51:40dans ce qui est prévu
00:51:42la question du régime
00:51:44des ALD
00:51:44aussi
00:51:45qui va avoir
00:51:46un impact concret
00:51:47sur ces publics-là
00:51:48une question
00:51:50aussi
00:51:51une remarque
00:51:51aussi sur
00:51:52le système
00:51:53tel qu'il est faux
00:51:54aujourd'hui
00:51:54et les différences
00:51:55et les inégalités
00:51:56d'accès aux droits
00:51:57selon les départements
00:51:58dans lesquels on habite
00:51:59parce qu'on sait
00:51:59que selon les départements
00:52:00on n'a pas forcément
00:52:01accès au même degré
00:52:03de prestation
00:52:03les critères
00:52:04ne sont pas forcément
00:52:04les mêmes
00:52:05donc aujourd'hui
00:52:06en France
00:52:06on a une inégalité
00:52:08d'accès aux droits
00:52:08selon là où on habite
00:52:09et voilà
00:52:11ça fait déjà
00:52:12beaucoup de questions
00:52:12donc ce sera déjà
00:52:13merci à vous
00:52:14Merci
00:52:17oui
00:52:18je vais répondre
00:52:19à vos questions
00:52:19puis on verra
00:52:20s'il y a besoin
00:52:21de compléter
00:52:21sur la question
00:52:22des chiffres
00:52:23mais c'est sûr
00:52:24que la question
00:52:25de ne pas avoir
00:52:25de chiffres précis
00:52:26à la fois
00:52:28dans les enfants
00:52:28qui sont scolarisés
00:52:29combien d'heures
00:52:30mais combien ne sont
00:52:30pas scolarisés
00:52:31la même chose
00:52:33sur la question
00:52:34du manque de place
00:52:35en IME
00:52:35de combien sont
00:52:36en attente
00:52:37ce manque de chiffres
00:52:38empêche en fait
00:52:39d'avoir des politiques publiques
00:52:40ça je suis parfaitement d'accord
00:52:41ça me paraît
00:52:42absolument indispensable
00:52:44et c'est vrai
00:52:45que nous avons
00:52:45plusieurs situations
00:52:46où en fait
00:52:46c'est les parents
00:52:47qui demandent
00:52:48le placement
00:52:48en protection
00:52:49de l'enfance
00:52:49dans des situations
00:52:50de handicap
00:52:51parce qu'ils n'ont pas
00:52:52de place
00:52:53et là on devient
00:52:54dans un système
00:52:54qui est assez absurde
00:52:58mais cette question
00:52:58des données
00:52:59me paraît absolument
00:53:00centrale
00:53:01pour pouvoir avoir
00:53:03une politique précise
00:53:04je ne suis pas
00:53:05tout à fait
00:53:06enfin je ne suis pas
00:53:07toujours sûre
00:53:08que ce soit
00:53:08volontaire
00:53:09mais la question
00:53:10de ne pas les agréger
00:53:11parce qu'en fait
00:53:12souvent par département
00:53:13on était très frappé
00:53:15dans notre travail
00:53:16d'instruction
00:53:17sur la protection
00:53:18de l'enfance
00:53:18dans les départements
00:53:19du nombre de départements
00:53:20qui n'étaient pas capables
00:53:21de dire en protection
00:53:22de l'enfance
00:53:22combien ils avaient
00:53:23d'enfants
00:53:23en situation de handicap
00:53:24ce qui est quand même
00:53:25paraît la base
00:53:26si on veut pouvoir
00:53:27correctement
00:53:28les prendre en charge
00:53:29certains l'avaient
00:53:30mais tout ça
00:53:30si les départements
00:53:31ne l'ont pas
00:53:31c'est difficile
00:53:32d'agréger
00:53:32au niveau national
00:53:34l'ensemble
00:53:34et pourtant
00:53:35ça me paraît
00:53:36essentiel
00:53:36et pas si compliqué
00:53:37que ça
00:53:38entre les MDPH
00:53:39et la protection
00:53:41de l'enfance
00:53:42sur la question
00:53:43de l'impact
00:53:43des conditions
00:53:44matérielles
00:53:45d'existence
00:53:46sur la santé mentale
00:53:47je n'ai absolument
00:53:48aucun doute
00:53:49la question
00:53:49du stress
00:53:50la question
00:53:51de moyens
00:53:52minimaux
00:53:54et la question
00:53:54des prestations
00:53:55sociales
00:53:55et geler
00:53:56ces prestations
00:53:57sociales
00:53:57pour des gens
00:53:58en grande précarité
00:53:59oui
00:53:59ils en sont
00:54:00à 5 euros près
00:54:00quand on augmente
00:54:02les franchises médicales
00:54:03la réalité
00:54:03c'est que ces personnes
00:54:04
00:54:05en sont
00:54:06à ce niveau là
00:54:07il y a
00:54:08trois autres points
00:54:09sur lesquels
00:54:10je voudrais insister
00:54:11on a rendu
00:54:13un rapport
00:54:14sur les discriminations
00:54:16dans l'accès
00:54:16aux soins
00:54:17et on est très frappé
00:54:19parce que quand on passe
00:54:20de l'accès aux soins
00:54:20on pense beaucoup
00:54:21au refus de soins
00:54:22mais finalement
00:54:22c'est aussi
00:54:23dans le parcours
00:54:24de soins
00:54:24et ce rapport
00:54:26comme souvent
00:54:27on le fait à la fois
00:54:27à partir des réclamations
00:54:28qu'on a reçues
00:54:29des recours
00:54:30qui ont eu lieu
00:54:30devant l'assurance maladie
00:54:32et devant les ordres médicaux
00:54:34on fait aussi des auditions
00:54:35et là on a fait
00:54:35un appel à témoignages
00:54:36et on a eu
00:54:38plus de 1500 témoignages
00:54:40qui sont remontés
00:54:41ils n'ont pas
00:54:42de valeur scientifique
00:54:43ils sont assez intéressants
00:54:44dans le contenu
00:54:45de ce qu'ils disent
00:54:45dans les difficultés
00:54:46et je voudrais vous donner
00:54:47quelques situations
00:54:48entre autres
00:54:49parce que ce qui nous inquiète
00:54:50c'est que finalement
00:54:50il y a peu de recours
00:54:51ni devant nous
00:54:51ni devant les ordres
00:54:52ça ne veut pas dire
00:54:53qu'il n'y a pas de discrimination
00:54:54parce que quand on fait parler
00:54:56les personnes
00:54:56il y en a
00:54:57et on a quand même
00:54:58des situations
00:54:59de dentistes
00:55:00qui refusent
00:55:00des enfants
00:55:01porteurs d'autisme
00:55:03c'est ça que ça veut dire
00:55:05au quotidien
00:55:06ces refus de soins
00:55:08ou ces défauts
00:55:09de prise en charge
00:55:10et là-dessus
00:55:11au bout d'un moment
00:55:11je n'ai pas de doute
00:55:12que d'abord
00:55:13il faut réussir
00:55:14à le quantifier
00:55:14et nos demandes
00:55:15c'est quand même
00:55:15d'avoir un observatoire
00:55:17au sein du défenseur
00:55:17des droits pour ça
00:55:18et d'avoir les moyens
00:55:19de le faire
00:55:20des politiques publiques
00:55:22ambitieuses
00:55:22de lutte contre
00:55:23les discriminations
00:55:24ça doit passer par ça
00:55:26il faut expliquer
00:55:26ce qu'est une discrimination
00:55:27en quoi c'est délétère
00:55:29pour la personne
00:55:30pour sa santé physiquement
00:55:31mais aussi pour la cohésion
00:55:32de la société
00:55:34et puis il faut
00:55:36des sanctions
00:55:36suffisamment importantes
00:55:38parce qu'à un moment
00:55:38je veux dire
00:55:40il faut passer
00:55:40par la phase
00:55:41de sanctions
00:55:43très souvent
00:55:44et entre autres
00:55:44je pense dans l'emploi
00:55:45l'employeur
00:55:46il est condamné
00:55:47à payer ce qu'il aurait dû payer
00:55:48s'il n'avait pas discriminé
00:55:49mais je ne suis pas absolument
00:55:51sûr que ce soit dissuasif
00:55:53donc je voulais vous dire
00:55:53un mot
00:55:54sur ce rapport
00:55:56je voulais aussi
00:55:58vous alerter
00:55:59sur la question
00:56:00du handicap
00:56:01quand on regarde
00:56:02Outre-Atlantique
00:56:03l'interdiction
00:56:05des programmes
00:56:06de diversité
00:56:07dans les universités
00:56:08ont concerné
00:56:10la question
00:56:11de la couleur de peau
00:56:12la question
00:56:13de l'orientation sexuelle
00:56:14la question des femmes
00:56:16mais la question
00:56:16du handicap aussi
00:56:17interdiction
00:56:19des programmes
00:56:20d'inclusion
00:56:21des étudiants
00:56:23en situation
00:56:23de handicap
00:56:24dans les universités
00:56:24quand on commence
00:56:26à toucher
00:56:26à un critère
00:56:27de discrimination
00:56:28évidemment
00:56:29que ça s'étend
00:56:30à l'ensemble
00:56:31il faut avoir
00:56:31conscience de ça
00:56:32et une de nos batailles
00:56:34c'est de travailler
00:56:35sur les questions
00:56:36des discriminations
00:56:37tous critères confondus
00:56:38voilà je voulais vous alerter
00:56:39et le dernier point
00:56:40il y a une question
00:56:40que vous m'aviez posée
00:56:41dans le questionnaire
00:56:42auquel je n'ai pas répondu
00:56:42c'est la question
00:56:43de nos moyens
00:56:43évidemment que c'est central
00:56:45enfin moi je suis arrivé
00:56:47c'était 100 000 réclamations
00:56:48on sera à 160 000
00:56:50à la fin de l'année
00:56:51on n'a pas des moyens
00:56:52qui ont augmenté
00:56:53de façon suffisante
00:56:55ils ont augmenté
00:56:56pendant mon mandat
00:56:57et je le reconnais
00:56:58j'ai réussi à me battre
00:56:58pour avoir 40 TP supplémentaires
00:57:01ce n'est pas du tout suffisant
00:57:02et il y a besoin
00:57:04enfin je veux dire
00:57:04on est une institution
00:57:05qui est utile
00:57:06qui répare
00:57:07qui crée de la cohésion sociale
00:57:09quand vous rétablissez
00:57:09les personnes dans leurs droits
00:57:10on apaise les tensions
00:57:13on vous est utile
00:57:13quand on alerte
00:57:14sur les difficultés
00:57:15la question de nos moyens
00:57:16est centrale
00:57:17je ne vous en aurais pas
00:57:18forcément parlé
00:57:18si la question n'était pas
00:57:19dans le questionnaire
00:57:20mais elle y est
00:57:20donc je me permets
00:57:21de rajouter
00:57:22et tous les ans
00:57:23c'est une bataille
00:57:24franchement
00:57:25qui est compliquée
00:57:26voilà
00:57:26vous voulez rajouter
00:57:29quelque chose
00:57:29non ?
00:57:31Est-ce qu'il y a
00:57:31d'autres questions ?
00:57:33pour rebondir
00:57:38alors la conférence nationale
00:57:44du handicap
00:57:45quand même
00:57:45normalement
00:57:46il y a un déploiement
00:57:47de services
00:57:47anti-consulte
00:57:48anti-relais
00:57:49dispositifs anti-block
00:57:50anti-gynéco
00:57:51du coup
00:57:52ce que vous nous dites
00:57:52c'est que
00:57:53ça ne se diffuse pas assez
00:57:55mais
00:57:55ou c'est une culture
00:57:57aussi professionnelle
00:57:58c'est un manque
00:57:59de financement
00:58:00dédié
00:58:01c'est
00:58:01qu'est-ce qui
00:58:03qu'est-ce qui coince ?
00:58:06Je pense qu'il y a
00:58:06une vraie question
00:58:07aussi de formation
00:58:08oui
00:58:10je pense qu'il y a
00:58:11quand même
00:58:11une vraie question
00:58:12de formation
00:58:12des professionnels
00:58:13je vous ai donné
00:58:15l'exemple
00:58:16d'un enfant
00:58:17atteint de troubles
00:58:18autistiques
00:58:18qui a refusé
00:58:19dans un dentiste
00:58:19j'ai pas de doute
00:58:20que pour le dentiste
00:58:21ça prend plus de temps
00:58:22je ne nie pas
00:58:23cette question là
00:58:24et la question
00:58:25de la prise en charge
00:58:26dans ces cas là
00:58:27est importante
00:58:28mais il y a
00:58:28une vraie question
00:58:29de formation
00:58:30et tout
00:58:31c'est là-dessus
00:58:32que tout ne passe pas
00:58:33par la question
00:58:33du coût et de l'argent
00:58:34voilà
00:58:34il y a un besoin
00:58:37mais pour ça
00:58:38il faut des pouvoirs publics
00:58:39qui s'en emparent
00:58:40et qui mènent
00:58:41des grandes campagnes
00:58:41de communication
00:58:42on a vraiment
00:58:43et ça je le réclame
00:58:44depuis que je suis arrivée
00:58:45dans l'institution
00:58:46et avant moi
00:58:47mon prédécesseur
00:58:47donc je veux dire
00:58:48c'est pas quelque chose
00:58:49de nouveau
00:58:49je ne l'obtiens pas
00:58:51ça c'est vrai
00:58:56qu'on n'est pas
00:58:57dans la même situation
00:58:58là aussi
00:58:58sur les territoires
00:58:59parce que effectivement
00:59:01ça demande la formation
00:59:02mais ça demande
00:59:03des aménagements
00:59:04aussi pour accueillir
00:59:05moi chez moi
00:59:06ça a été fait
00:59:07pour les dentistes
00:59:08et pour la gynéco
00:59:09mais ça demande
00:59:10un parcours particulier
00:59:11ça demande
00:59:12effectivement
00:59:13des gens qui sont formés
00:59:14et qui
00:59:15des consultations
00:59:17qui sont plus longues
00:59:18un accompagnement
00:59:19donc je pense
00:59:20que ça se fait
00:59:21mais effectivement
00:59:22il y a un enjeu
00:59:23de moyens
00:59:24humains
00:59:25et financiers
00:59:26j'avais juste
00:59:27une question
00:59:27par rapport
00:59:28à ce que vous avez
00:59:29dit tout à l'heure
00:59:30il faut appliquer
00:59:31les textes
00:59:31alors j'en suis bien
00:59:32convaincue
00:59:33il faut sortir
00:59:33les décrets
00:59:34encore davantage
00:59:35mais est-ce qu'il y a
00:59:36pour vous
00:59:37des axes
00:59:38vraiment très prioritaires
00:59:39puisqu'on va être
00:59:40quand même
00:59:40à gérer des priorités
00:59:42aussi budgétaires
00:59:43quel que soit
00:59:44le gouvernement en place
00:59:46et est-ce qu'il y a
00:59:47vraiment des axes
00:59:49prioritaires
00:59:49sur lesquels
00:59:50il faut aller
00:59:51pour mieux répondre
00:59:52je dirais
00:59:53alors moi
00:59:54j'ai eu le bénéfice
00:59:56de travailler aux urgences
00:59:57pendant très longtemps
00:59:57donc je suis toujours
00:59:58assez inquiète
01:00:00quand on parle
01:00:01d'accès aux soins
01:00:02parce que je pense
01:00:02qu'en France
01:00:02on a accès aux soins
01:00:03mais on a des ruptures
01:00:05de prise en charge
01:00:06dans les parcours
01:00:07donc c'est là aussi
01:00:09qu'il faut peut-être
01:00:09aller chercher
01:00:10des réponses
01:00:13et là-dessus
01:00:14d'ailleurs du coup
01:00:15ça aboutit aux urgences
01:00:16enfin vous êtes
01:00:16très bien placé
01:00:17pour le savoir
01:00:18je veux dire
01:00:18des situations
01:00:20de non-accès aux soins
01:00:21aboutit aux urgences
01:00:22et plus vous augmentez
01:00:24le coût sur l'accès
01:00:24aux médecins généralistes
01:00:25plus vous avez un risque
01:00:26que ça parte
01:00:27sur la question
01:00:28des urgences
01:00:30moi je pense que
01:00:31moi j'aurais toujours
01:00:32comme préoccupation
01:00:33que l'urgence des urgences
01:00:34ce sont les jeunes
01:00:35et la question d'accès
01:00:37et c'est pas
01:00:38qu'un manque de personnel
01:00:39il y a la question
01:00:40de qu'est-ce qu'on est
01:00:41prêt à mettre
01:00:42financièrement
01:00:43et je sais que vous avez
01:00:44auditionné
01:00:44le professeur
01:00:45Marie-Rose Moreau
01:00:46et qui veut dire
01:00:47c'est pas simplement
01:00:48un manque de professionnels
01:00:50c'est aussi
01:00:50les moyens financiers
01:00:51qui sont mis
01:00:53les CMP sont une porte
01:00:54d'entrée remarquable
01:00:55mais c'est pas possible
01:00:56qu'il y ait des délais
01:00:57d'attente
01:00:57aussi longs
01:00:59pour ça
01:00:59et juste un mot
01:01:01parce que quand même
01:01:02sur la loi de 2005
01:01:03il y a eu des avancées
01:01:04enfin je trouve qu'il faut pas
01:01:05sur cette loi de 2005
01:01:06être complètement négatif
01:01:07elle a apporté
01:01:09des avancées
01:01:09elle a mis en lumière
01:01:10la question c'est qu'elle
01:01:12n'est pas complètement appliquée
01:01:13voilà
01:01:14et ça c'est quand même
01:01:16à chaque fois
01:01:16excessivement décevant
01:01:18et vous parliez
01:01:19du hiatus
01:01:20entre le discours
01:01:21et la réalité
01:01:21oui moi je trouve que ça
01:01:24c'est ce qui mine un peu
01:01:25notre société
01:01:26c'est que
01:01:27à partir du moment
01:01:28où sont annoncées des choses
01:01:29qui ne sont pas effectives
01:01:30pour les personnes
01:01:31les personnes ne le comprennent pas
01:01:32vous prêchez des convaincus ici
01:01:38alors peut-être
01:01:40que d'augmenter vos moyens
01:01:41l'autre option
01:01:42qui serait même préférable
01:01:43ce serait de diminuer
01:01:44les demandes
01:01:45qui vous sont adressées
01:01:46et c'est l'un des objets
01:01:48de cette commission d'enquête
01:01:49parce que le constat
01:01:50il a été fait
01:01:51refait
01:01:52peut-être une carence
01:01:53en fait
01:01:54sur une approche
01:01:54médico-économique
01:01:56en fait
01:01:56et ça
01:01:57vous voyez
01:01:58le déficit statistique
01:01:59sur
01:02:00en gros
01:02:01quel est le panorama
01:02:02de l'offre
01:02:03médico-sociale
01:02:04la réalité
01:02:05de l'effectivité
01:02:06de la scolarisation
01:02:08des enfants
01:02:08en situation de handicap
01:02:09on a
01:02:10le système
01:02:11d'information
01:02:12harmonisé
01:02:13qui va
01:02:13probablement
01:02:15amener
01:02:15des éléments
01:02:16complémentaires
01:02:17l'année prochaine
01:02:17des MDPH
01:02:18mais ça restera
01:02:20en fait
01:02:21très parcellaire
01:02:22et on a
01:02:23je crois
01:02:23prévu d'interroger
01:02:25la DGESCO
01:02:25très prochainement
01:02:27pour justement
01:02:28essayer d'avoir
01:02:29un petit peu
01:02:29un état des lieux
01:02:30plus précis
01:02:31de ces défaillances
01:02:32j'ai deux questions
01:02:34complémentaires
01:02:35je demande
01:02:36les chiffres
01:02:36tout à l'heure
01:02:36sur
01:02:37chaque fois que je vois
01:02:38la ministre de l'éducation
01:02:39je demande
01:02:41la question des chiffres
01:02:42sur ces 520 000
01:02:44enfants scolarisés
01:02:45combien d'heures
01:02:45combien ne sont pas scolarisés
01:02:46je ne les ai jamais
01:02:47si vous les avez
01:02:48je les veux bien
01:02:49on dispose
01:02:50dans le cadre
01:02:50d'une commission d'enquête
01:02:51de certaines prérogatives
01:02:52qui sont
01:02:53peut-être plus importantes
01:02:54que les vôtres
01:02:55et donc on verra
01:02:56jusqu'à quel point
01:02:57il faut aller
01:02:58pour obtenir ces chiffres
01:02:59qui sont fondamentaux
01:03:00donc en tout cas
01:03:02vous pouvez compter
01:03:03sur notre publicité
01:03:03et notre détermination
01:03:04pour essayer de lever le voile
01:03:06sur ces éléments
01:03:07deux questions
01:03:09donc la première
01:03:10est relative
01:03:11à cette petite dissonance
01:03:13qu'on peut avoir
01:03:14parfois
01:03:15ou en tout cas
01:03:15ce sentiment
01:03:16entre la doctrine internationale
01:03:17sur la désinstitutionnalisation
01:03:19et puis
01:03:20l'attente réelle
01:03:22des familles
01:03:23d'avoir des réponses
01:03:24en institution
01:03:25alors c'est une approche statique
01:03:26puisque en gros
01:03:27les institutions
01:03:27peuvent évoluer
01:03:28il faut regarder les choses
01:03:29peut-être d'un point
01:03:30de vue plus dynamique
01:03:31mais des fois
01:03:31on a ce décalage
01:03:32qui fait que derrière
01:03:33ce terme un peu valise
01:03:34de désinstitutionnalisation
01:03:35on a
01:03:36qui n'est pas si facile
01:03:36que ça à dire
01:03:37on a des fois
01:03:40des sentiments
01:03:42d'être un petit peu perdus
01:03:43et la deuxième chose
01:03:44puisque le but
01:03:45de cette commission d'enquête
01:03:46c'est aussi sur la question
01:03:47des coûts évités
01:03:48en termes de priorisation
01:03:49pour reprendre
01:03:50la très bonne approche
01:03:51de madame la présidente
01:03:52on a plutôt le sentiment
01:03:53que c'est l'école
01:03:54le maintien dans l'emploi
01:03:56le diagnostic
01:03:57et la prise en charge précoce
01:03:58qui doivent être privilégiés
01:03:59parce qu'il y a des choix
01:04:00alors on a des convictions
01:04:01des visions de société
01:04:02qui voudraient
01:04:03qu'on embrasse
01:04:03l'intégralité
01:04:04des sujets
01:04:06mais dans une discussion
01:04:08budgétaire
01:04:08qui s'annonce
01:04:09et dans un débat parlementaire
01:04:11qui va se réouvrir
01:04:14pour faire progresser
01:04:16ces sujets-là
01:04:16il faut peut-être
01:04:17malheureusement
01:04:18dans le contexte actuel
01:04:18essayer d'avoir
01:04:19l'argument supplémentaire
01:04:20qui n'est pas seulement
01:04:22celui d'une vision
01:04:22de société plus humaniste
01:04:23mais aussi de dire
01:04:24que économiquement
01:04:25c'est plus vertueux
01:04:27et c'est pour ça
01:04:28que cette notion
01:04:29de co-éviter
01:04:29elle peut susciter
01:04:31des petites interrogations
01:04:32mais elle a vraiment
01:04:33cet objectif-là
01:04:35donc est-ce que vous partagez
01:04:37que ces priorités-là
01:04:38doivent être privilégiées
01:04:39s'il faut le faire
01:04:40ou plutôt peut-être
01:04:42axées sur la lutte
01:04:43contre la précarité
01:04:44enfin voilà
01:04:45j'aimerais avoir
01:04:46votre sentiment
01:04:46sur cette hiérarchisation
01:04:48qui n'est pas simple
01:04:48mais qui pourrait nous aider
01:04:50je suis absolument
01:04:53convaincue
01:04:53du thème
01:04:54de votre enquête
01:04:55de votre commission
01:04:56d'enquête
01:04:57sur la question
01:04:57des économies
01:04:58que ça peut générer
01:05:00j'ai juste dit
01:05:01que moi je me place
01:05:02sur la question
01:05:02des droits
01:05:03et pas sur la question
01:05:04parce que c'est
01:05:05le rôle de l'institution
01:05:06mais vous avez
01:05:07parfaitement raison
01:05:08mais je trouve
01:05:09que c'est assez révélateur
01:05:10de la difficulté
01:05:10qu'on a en France
01:05:11sur les questions
01:05:12de prévention
01:05:12c'est évident
01:05:13en santé
01:05:14de façon générale
01:05:15que les questions
01:05:16de prévention
01:05:16sont des économies
01:05:18mais ce sont des économies
01:05:19à long terme
01:05:20et tant qu'on voit
01:05:21le budget là-dessus
01:05:23qu'annuellement
01:05:23on a du mal
01:05:25à évaluer
01:05:26les économies
01:05:27que ça peut faire
01:05:27mais moi je suis convaincue
01:05:28qu'il y a un certain nombre
01:05:29de recommandations
01:05:30qui peuvent faire faire
01:05:30des économies
01:05:31mais c'est peut-être
01:05:31à 5 ans
01:05:32à 10 ans
01:05:32et pas forcément
01:05:33tout de suite
01:05:35mais voilà
01:05:37j'élargirais
01:05:39d'ailleurs
01:05:40on aurait intérêt
01:05:40à investir
01:05:41dans la lutte
01:05:42contre la pauvreté
01:05:42on ferait des économies
01:05:43à long terme
01:05:43sur la question
01:05:44de la scolarisation
01:05:45on peut l'élargir
01:05:46sur beaucoup de choses
01:05:46donc ça
01:05:47pas de doute
01:05:47sur la question
01:05:48de la désinstitutionnalisation
01:05:50comme vous
01:05:51j'ai toujours peur
01:05:51de buter sur le mot
01:05:53cette question
01:05:54elle est très importante
01:05:55parce que
01:05:56le sentiment
01:05:59qu'on peut avoir
01:05:59c'est que
01:06:00sous prétexte
01:06:01de faire
01:06:02cette désinstitutionnalisation
01:06:03en fait
01:06:04on a fermé
01:06:04des lieux d'accueil
01:06:05et on voit
01:06:06des familles
01:06:07du coup
01:06:07en immense difficulté
01:06:08dans la question
01:06:09de la prise en charge
01:06:10et je pense
01:06:10que c'est une mauvaise
01:06:11interprétation
01:06:12de la désinstitutionnalisation
01:06:13qui est
01:06:14ben oui
01:06:15il y a des moments
01:06:15où il faut
01:06:15des instituts
01:06:17et des IME
01:06:18pour des familles
01:06:18où c'est pas possible
01:06:19de pouvoir les garder
01:06:20à domicile
01:06:21c'est toute la question
01:06:21du lien avec l'extérieur
01:06:23et du non-isolement
01:06:25et des possibilités
01:06:26par exemple
01:06:27un système
01:06:27qui est complètement
01:06:28absurde
01:06:29dans certains centres
01:06:31et entre autres IME
01:06:32sur la question
01:06:33des sorties
01:06:34des enfants
01:06:35et du nombre de jours
01:06:36où ils ont le droit
01:06:37d'être absents
01:06:37du centre
01:06:38parce que les familles
01:06:39vous voyez de quoi
01:06:40je parle
01:06:41et les familles
01:06:41et là
01:06:42du coup
01:06:43on reproche aux familles
01:06:44de trop les prendre
01:06:45et le département
01:06:47menace de ne pas financer
01:06:48les jours
01:06:49où l'enfant
01:06:50est dans sa famille
01:06:51mais vous voyez
01:06:52dans quel système
01:06:52absurde on est
01:06:53là-dessus
01:06:55ça n'a pas de sens
01:06:56ça soulage
01:06:57l'institut
01:06:58c'est souvent
01:06:58sur des périodes
01:06:59de vacances
01:06:59où le personnel
01:07:00peut aussi être en vacances
01:07:01ça soulage
01:07:02l'institut
01:07:03ça permet de garder
01:07:04du lien avec la famille
01:07:06vous voyez bien
01:07:06que là on est
01:07:07en fait
01:07:07dans une
01:07:08entre guillemets
01:07:08des institutionnalisations
01:07:09oui il est dans
01:07:10une institution
01:07:11mais il en sort
01:07:12il n'y est pas
01:07:12il n'y est pas
01:07:13enfermé
01:07:13et là du coup
01:07:14les familles
01:07:15qui les ont
01:07:15entre guillemets
01:07:16trop
01:07:16quand même
01:07:17le terme
01:07:18est quand même
01:07:18absurde
01:07:19on va du coup
01:07:20enlever des financements
01:07:22et les familles
01:07:22vont devoir payer
01:07:23ces jours-là
01:07:24voilà des choses
01:07:26qui n'ont pas de sens
01:07:27et je ne vois pas
01:07:28en quoi c'est une source
01:07:28d'économie
01:07:29moi j'ai toujours
01:07:33beaucoup de mal
01:07:34à répondre à cette question
01:07:35des priorités
01:07:35je pense que la priorité
01:07:36des priorités
01:07:37c'est quand même
01:07:37la question des enfants
01:07:38des adolescents
01:07:39et la prise en charge
01:07:41la question des moyens
01:07:42des CMP
01:07:44je pense que cette question-là
01:07:46elle est absolument essentielle
01:07:48mais moi j'ai du mal
01:07:49à vous répondre
01:07:49parce que mon travail
01:07:50c'est que l'ensemble
01:07:50des droits soit respecté
01:07:51et j'ai du mal là-dessus
01:07:53à les hiérarchiser
01:07:54mais je pense qu'il y a
01:07:54une urgence
01:07:55sur la question de la jeunesse
01:07:57et la santé mentale
01:07:57tu voulais rajouter
01:07:59quelque chose
01:07:59non ?
01:08:00je parlais du dépistage
01:08:01dépistage des jeunes
01:08:03dans les CMP
01:08:04pour faire des bilans
01:08:06d'évaluation
01:08:07c'est entre 12 et 18 mois
01:08:09partir de la demande
01:08:12donc vous avez des familles
01:08:14on parlait d'errance
01:08:15errance des familles
01:08:17errance des jeunes
01:08:18impliqués
01:08:20donc
01:08:21oui la priorité
01:08:22la jeunesse
01:08:23je vais poser une question
01:08:25complémentaire
01:08:26tu m'autorises juste
01:08:27une question complémentaire
01:08:29aussi
01:08:30vous avez parlé
01:08:30du dépistage
01:08:31donc les PCO
01:08:32sont une nouvelle modalité
01:08:34mais
01:08:35on y a accès
01:08:36mais uniquement
01:08:37si on n'a pas
01:08:38une demande en cours
01:08:39auprès de MDPH
01:08:40donc c'est
01:08:40un dispositif
01:08:41qui se surajoute
01:08:43on voit que
01:08:44en gros
01:08:45on est en France
01:08:47avec une passion
01:08:47du millefeuille
01:08:49c'est
01:08:49un dessert délicieux
01:08:51mais administrativement
01:08:53ça participe
01:08:53en fait
01:08:54à une difficulté
01:08:54de lisibilité
01:08:55pour les personnes
01:08:56alors entre
01:08:56ultra spécialistes
01:08:57on se gargarise
01:08:58de connaître
01:08:58tous les sigles
01:08:59c'est très sympathique
01:09:00mais pour les personnes
01:09:01concernées
01:09:01en fait
01:09:01c'est complètement
01:09:03illisible
01:09:04est-ce que ça
01:09:05c'est un point aussi
01:09:06en gros
01:09:07de meilleure lisibilité
01:09:09et que la difficulté
01:09:10en fait
01:09:10elle soit
01:09:11de coordination
01:09:12elle pèse
01:09:12sur les épaules
01:09:13des administrations
01:09:14et des pouvoirs publics
01:09:15et non pas sur celles
01:09:16des familles
01:09:16qui deviennent
01:09:17dans le champ du handicap
01:09:18parfois
01:09:19des ultra spécialistes
01:09:20des dispositifs
01:09:21et des super coordinateurs
01:09:22de parcours
01:09:23chose qui ne devrait pas
01:09:25leur échouard
01:09:26normalement
01:09:27parfois
01:09:29les familles
01:09:30qui nous saisissent
01:09:31mais connaissent
01:09:32bien mieux
01:09:33tous les parcours
01:09:34de soins complexes
01:09:36etc
01:09:36et toute la terminologie
01:09:39par rapport
01:09:40à l'administration
01:09:41que ce soit
01:09:41au niveau
01:09:42du département
01:09:43MDPH
01:09:44ARS
01:09:45etc
01:09:45oui
01:09:47mais c'est vrai
01:09:48que c'est
01:09:48confusant
01:09:49par contre
01:09:51on n'a pas
01:09:51de saisine
01:09:52dernièrement
01:09:53sur
01:09:54ces derniers
01:09:56modes d'évaluation
01:09:56qui sont
01:09:57en fait
01:09:58assez récents
01:09:58allez-y
01:10:03merci madame la présidente
01:10:07juste on a beaucoup
01:10:08parlé de cette question
01:10:09de la question
01:10:09de la scolarisation
01:10:10et on a beaucoup
01:10:12pris comme point d'appui
01:10:13la loi de 2005
01:10:14qui fixait un objectif
01:10:15de scolarisation
01:10:16en milieu
01:10:17dit ordinaire
01:10:18en juin
01:10:19et juillet dernier
01:10:19nous avons
01:10:20à l'assemblée nationale
01:10:21eu une proposition
01:10:22de loi
01:10:22pour renforcer
01:10:23le parcours inclusif
01:10:24des élèves
01:10:24en situation
01:10:25de handicap
01:10:25et malheureusement
01:10:27dans cette proposition
01:10:28de loi
01:10:28il n'était jamais mentionné
01:10:29la question
01:10:30de l'accompagnement humain
01:10:31j'aurais aimé
01:10:32que ceux qui ont écrit
01:10:33cette loi
01:10:33puissent lire
01:10:34le rapport
01:10:35que vous avez publié
01:10:36en 2022
01:10:36sur la nécessité
01:10:37d'avoir un accompagnement
01:10:39humain
01:10:40dans le parcours
01:10:40d'un élève
01:10:42qui est en situation
01:10:42de handicap
01:10:43malheureusement
01:10:44cette rentrée
01:10:45est assez dramatique
01:10:45des milliers d'enfants
01:10:46n'ont pas eu accès
01:10:47à l'école
01:10:48n'ont pas de solution
01:10:49de scolarisation
01:10:50et je reviens
01:10:51à cette proposition
01:10:53de loi
01:10:53qui n'est pas passée
01:10:53et heureusement
01:10:54parce qu'elle était
01:10:55assez creuse
01:10:55sur aucune mention
01:10:58de l'accompagnement humain
01:10:59aucune mention
01:11:00des AESH
01:11:01et de la façon
01:11:02dont il faut
01:11:02les inclure
01:11:03dans l'équipe pédagogique
01:11:04pour faire en sorte
01:11:05qu'il y ait une continuité
01:11:06de la scolarisation
01:11:06pour l'enfant
01:11:07que ce soit
01:11:08dans le temps scolaire
01:11:09le temps périscolaire
01:11:10et vous l'avez mentionné
01:11:11sur l'impact
01:11:12dans les familles
01:11:13et surtout
01:11:14des fois
01:11:14dans les familles
01:11:15monoparentales
01:11:16de devoir arrêter
01:11:17son travail
01:11:18pour s'occuper
01:11:18de son enfant
01:11:19qui est en situation
01:11:20de handicap
01:11:20et là où je vous rejoins
01:11:22mais à 100%
01:11:23c'est sur la question
01:11:24de l'observatoire
01:11:25dans l'article 2
01:11:27était mentionné
01:11:28un observatoire
01:11:29qui concernait
01:11:30la scolarisation
01:11:31des enfants
01:11:32et l'insertion professionnelle
01:11:33malheureusement
01:11:34en commission
01:11:35ce droit
01:11:36enfin cet observatoire
01:11:37a été remplacé
01:11:39par un rapport annuel
01:11:40force est de constater
01:11:41que dans notre institution
01:11:42on a du mal
01:11:43à voir émerger
01:11:44ces rapports
01:11:45et je suis convaincue
01:11:46comme vous
01:11:46qu'il faut
01:11:47des données statistiques
01:11:49pour mettre en place
01:11:50des politiques publiques
01:11:51et pour qu'elles soient
01:11:52surtout efficaces
01:11:53et dernière chose
01:11:55sur la question
01:11:55des passes
01:11:56des pôles d'appui
01:11:57à la scolarité
01:11:58donc du coup
01:11:59ça a capoté
01:12:00en commission
01:12:01mixte paritaire
01:12:02et heureusement
01:12:02puisque moi
01:12:03je le percevais
01:12:04comme une dérogation
01:12:06de droits
01:12:06en commun
01:12:07des enfants
01:12:08qui étaient notifiés
01:12:09par la MDPH
01:12:09et des enfants
01:12:10qui étaient notifiés
01:12:11par un directeur
01:12:12d'établissement
01:12:13et donc ça fait
01:12:16des droits différents
01:12:17pour des enfants
01:12:17qui potentiellement
01:12:18ont les mêmes besoins
01:12:19et donc vraiment
01:12:21il y avait cette question
01:12:22y compris budgétaire
01:12:23de dire
01:12:23est-ce que si l'éducation nationale
01:12:25à un moment
01:12:26il y a des coupes budgétaires
01:12:27est-ce qu'on va pas
01:12:27notifier
01:12:28moins de temps
01:12:29d'accompagnement
01:12:30pour ces élèves
01:12:31qui sont en situation
01:12:32de handicap
01:12:32et c'est là
01:12:33où il y a une rupture
01:12:34de droits
01:12:34et d'égalité
01:12:35face à ces enfants
01:12:37qui ont besoin de nous
01:12:38je vous remercie
01:12:39de façon générale
01:12:41c'est pas formidable
01:12:42quand le prescripteur
01:12:45est le payeur
01:12:46parce que
01:12:47évidemment
01:12:47le risque
01:12:48c'est de faire
01:12:48en fonction des moyens
01:12:50et c'est ça
01:12:50qui nous inquiète
01:12:52entre les deux
01:12:54et on s'était déjà
01:12:54prononcé là-dessus
01:12:55si je reviens
01:12:57à la question
01:12:57de notre rapport
01:12:58de 2022
01:12:59c'est vrai qu'on avait
01:13:00insisté sur les questions
01:13:01de formation
01:13:01et sur la place
01:13:02des AESH
01:13:03mais pas que
01:13:04on avait dit
01:13:04que l'AESH
01:13:05n'est pas l'alpha
01:13:05et l'oméga
01:13:06de l'inclusion scolaire
01:13:07vraiment
01:13:07et que ça passe
01:13:08par d'autres choses
01:13:09qui sont la taille
01:13:10des classes
01:13:11qui sont la formation
01:13:12des enseignants
01:13:12qui sont la pédagogie
01:13:13utilisée
01:13:14et que tout
01:13:15ne peut pas passer
01:13:16par l'augmentation
01:13:17des AESH
01:13:19ça je pense
01:13:19que c'est important
01:13:21sur la question
01:13:22de l'observatoire
01:13:23et de façon générale
01:13:24d'un observatoire
01:13:25sur les discriminations
01:13:26je voudrais juste
01:13:27vous citer
01:13:28on est très frappé
01:13:29de l'écart
01:13:30dans toutes les enquêtes
01:13:31qu'on peut mener
01:13:32entre autres
01:13:32avec l'OIT
01:13:33tous les ans
01:13:34sur les discriminations
01:13:36en fait
01:13:36entre l'écart
01:13:37de la perception
01:13:38des discriminations
01:13:39dans la population générale
01:13:41et du nombre
01:13:41de recours
01:13:42qui ont lieu
01:13:42ou devant l'institution
01:13:43ou devant les tribunaux
01:13:45en fait on est face
01:13:46à un non-recours massif
01:13:47et à titre d'exemple
01:13:48l'enquête qu'on avait menée
01:13:49en 2018
01:13:50devant les avocats
01:13:52et avocates
01:13:52avait montré
01:13:53que 38%
01:13:54des avocats
01:13:55et avocates
01:13:55avaient dit avoir été
01:13:56victimes de discrimination
01:13:57dans les 5 dernières années
01:13:58si on prend que les femmes
01:14:00c'était 53%
01:14:01beaucoup lié
01:14:02à des questions
01:14:02de retour de congé
01:14:03maternité
01:14:04là-dessus
01:14:05moins de 5%
01:14:06sont allés
01:14:07devant les tribunaux
01:14:07ou devant une institution
01:14:08comme le défenseur des droits
01:14:09on est face
01:14:10à un public
01:14:11qui connaît ses droits
01:14:12qui a les armes
01:14:12pour se défendre
01:14:13et qui ne le fait pas
01:14:15et ça
01:14:15il faut vraiment
01:14:16avoir conscience de ça
01:14:17c'est lié à deux choses
01:14:19c'est vraiment ce qui est dit
01:14:21et qui ressort
01:14:21dans toutes les enquêtes
01:14:22sur les discriminations
01:14:23un, la peur des représailles
01:14:24les représailles sont
01:14:25omniprésentes
01:14:26moi j'ai en tête
01:14:28une femme
01:14:29qui dénonce
01:14:29un harcèlement sexuel
01:14:31dans son entreprise
01:14:32on est sur un haut poste
01:14:32et on communiquera
01:14:33quand la décision de justice
01:14:34sera rendue
01:14:35et qui est licenciée
01:14:36pour dénonciation calomnieuse
01:14:38donc ça c'est la réalité
01:14:39de ce qu'on voit
01:14:39la peur des représailles
01:14:40et le deuxièmement
01:14:41c'est à quoi ça va servir
01:14:42et donc le besoin
01:14:44d'une solution rapide
01:14:45dans ces situations-là
01:14:46et pour le coup
01:14:47la médiation
01:14:48et nous on l'utilise
01:14:48beaucoup en discrimination
01:14:50est une des solutions
01:14:51pour régler rapidement
01:14:52les problèmes
01:14:53je voulais juste revenir
01:14:56sur deux choses
01:14:57sur le
01:14:58on parlait
01:14:59des institutions
01:15:00ou des institutionnalisations
01:15:03je pense qu'il y a aussi
01:15:05un
01:15:06deux temps en fait
01:15:07c'est à dire qu'il y a
01:15:08aujourd'hui gérer
01:15:09les problèmes
01:15:10de demande de place
01:15:11dans les IME
01:15:13avec les
01:15:14les crotons aussi
01:15:16qui occupent des places
01:15:17entre autres
01:15:18mais pas
01:15:18pas que
01:15:19et puis le fait
01:15:21de voir le handicap
01:15:23d'une autre manière
01:15:25qui n'est pas forcément
01:15:26un placement
01:15:27dans une institution
01:15:28mais ça veut dire
01:15:29qu'il faut aussi
01:15:30préparer
01:15:31tout l'accompagnement
01:15:32l'encadrement
01:15:33qui coûte pas forcément
01:15:35plus cher
01:15:35mais qui est une autre
01:15:36approche financière
01:15:37donc il y a ça
01:15:39je pense dans la tête
01:15:40aussi de se dire
01:15:41qu'il y a un temps
01:15:42mais c'est vrai
01:15:43pour la scolarisation
01:15:44des parents
01:15:44qui demandent
01:15:45la scolarisation
01:15:46des enfants
01:15:46et puis des enfants
01:15:47qui ne peuvent
01:15:48absolument pas
01:15:49être scolarisés
01:15:49donc c'est cette prévention
01:15:52là aussi
01:15:53et cet objectif là
01:15:55qu'il faut tenter
01:15:57de voir
01:15:57parce qu'effectivement
01:15:58le handicap
01:15:59il n'est pas perçu
01:16:00de la même façon
01:16:01en France
01:16:01et dans d'autres pays
01:16:02sur l'approche
01:16:04qu'on peut avoir
01:16:04à en faire
01:16:05et puis le deuxième point
01:16:07c'est sur la multitude
01:16:08des dispositifs
01:16:09alors bon
01:16:10sur la santé mentale
01:16:11que j'ai peut-être
01:16:11pu regarder
01:16:13récemment
01:16:14c'est quand même
01:16:15une grande difficulté
01:16:16et d'un coup
01:16:17faramineux
01:16:19aussi
01:16:19on a multiplié
01:16:20les réponses
01:16:21sur des appels
01:16:22à projets
01:16:22qui ne sont pas pérennes
01:16:23qui ont un coût
01:16:24et on n'y voit plus rien
01:16:26dans la possibilité
01:16:28de faire
01:16:28du repérage précoce
01:16:30moi je prône
01:16:30pour les infirmières
01:16:32en milieu scolaire
01:16:32pour qu'elles regardent
01:16:33un peu plus près
01:16:34les violences
01:16:35le harcèlement
01:16:35les troubles psychologiques
01:16:37et à une orientation adaptée
01:16:39et en fait
01:16:41c'est tout ça
01:16:42qu'il faut mettre en oeuvre
01:16:43sur deux jambes
01:16:46je dirais
01:16:46entre le tout de suite
01:16:48et le plus tard
01:16:49je voudrais juste rebondir
01:16:50sur un mot
01:16:51tous les enfants
01:16:52doivent pouvoir être scolarisés
01:16:53mais c'est pas forcément
01:16:54dans les mêmes structures
01:16:55exactement
01:16:55je veux dire
01:16:56c'est pas forcément
01:16:57tous à l'école
01:16:58mais même s'ils sont
01:16:59dans des IME
01:17:01et qui peuvent pas aller à l'école
01:17:01ils doivent pouvoir bénéficier
01:17:03d'une éducation
01:17:04le droit à l'éducation
01:17:04est quand même un droit fondamental
01:17:06mais voilà
01:17:06je vous rejoins parfaitement
01:17:12sur le fait
01:17:13qu'il n'y a pas des enfants
01:17:13qui vont à l'école
01:17:14et des enfants
01:17:14qui sont inclus à l'école
01:17:15aussi
01:17:16c'est des
01:17:16la bataille sémantique
01:17:18est aussi une bataille culturelle
01:17:20et c'est une appréciation
01:17:22des choses
01:17:23deux points
01:17:23une question que je vous ai évoquée
01:17:26vous avez peut-être pas eu le temps
01:17:27mais vous en avez tellement
01:17:28que sur la problématique
01:17:29des personnes handicapées
01:17:30vieillissantes
01:17:31et notamment
01:17:32cette réflexion
01:17:33sur l'évolution
01:17:34de la barrière d'âge
01:17:34que vous avez évoquée
01:17:35il est clair
01:17:38que c'est absolument
01:17:39incompréhensible
01:17:40que ces barrières d'âge
01:17:41soient maintenues
01:17:41on peut questionner
01:17:42d'ailleurs celle de 20 ans
01:17:43aussi chez l'enfance adulte
01:17:45mais bon ça c'est un autre sujet
01:17:46l'évolution
01:17:47de l'espérance de vie
01:17:49des personnes
01:17:49en situation de handicap
01:17:50l'évolution
01:17:51de l'espérance de vie
01:17:52en général
01:17:52justifierait en fait
01:17:53qu'on ait une évolution
01:17:54de la barrière d'âge
01:17:54à 60 ans
01:17:55qui n'a plus lieu d'être
01:17:56aujourd'hui
01:17:56il y a des incidences
01:17:57mais il faut les assumer
01:17:58à un moment donné
01:17:59et le deuxième point
01:18:00c'est sur les aidants familiaux
01:18:02j'aimerais bien avoir
01:18:03votre lecture
01:18:04sur les problématiques
01:18:05liées aux aidants familiaux
01:18:06on a parlé par exemple
01:18:07des arrêts de travail
01:18:09pour les femmes
01:18:11dans quasiment 90% du temps
01:18:12lorsqu'il y a un défaut
01:18:14de scolarisation
01:18:15est-ce que la question
01:18:16se pose aussi
01:18:17sur les aidants familiaux
01:18:20sur des personnes
01:18:20qui avancent en âge
01:18:21avec des dégradations
01:18:24maladie d'Alzheimer
01:18:24etc.
01:18:25défaut de prise en charge
01:18:26est-ce que c'est aussi
01:18:27des sujets que vous avez
01:18:27dans le spectre
01:18:29puisque c'est pas parce que
01:18:31vous ne l'avez pas
01:18:32dans le spectre
01:18:32que ça n'existe pas
01:18:33mais vous êtes quand même
01:18:34un observatoire
01:18:35même s'il n'est pas parfait
01:18:37en tout cas un baromètre
01:18:38très intéressant
01:18:39si on voit
01:18:42je vais peut-être laisser là-dessus
01:18:43Loïc compléter
01:18:44on voit un certain nombre
01:18:45de difficultés
01:18:46sur la question
01:18:48des aidants familiaux
01:18:49et entre autres
01:18:50quand ils ont arrêté
01:18:51de travailler
01:18:52la question
01:18:52où ils doivent
01:18:53un peu technique
01:18:55se déclarer
01:18:56pour pouvoir en bénéficier
01:18:58comme des trimestres
01:18:59au moment de la retraite
01:19:00et en fait
01:19:01ils ne sont pas informés
01:19:02de leur droit
01:19:03ce qui nous frappe
01:19:04à chaque fois
01:19:05c'est que personne
01:19:06ne leur a dit
01:19:08ils le découvrent
01:19:09après coup
01:19:10et nous on voit arriver
01:19:12un certain nombre
01:19:12de difficultés là-dessus
01:19:13est-ce que vous voulez
01:19:14compléter Loïc
01:19:15et sur les personnes
01:19:17handicapées
01:19:18vieillissantes
01:19:18oui on voit des difficultés
01:19:20mais d'abord
01:19:21la barrière de 60 ans
01:19:22il faut la faire tomber
01:19:23là-dessus
01:19:24c'est nos préconisations
01:19:26depuis des années
01:19:27de faire tomber
01:19:29cette barrière
01:19:29de 60 ans
01:19:30qui n'a pas tellement
01:19:31de sens
01:19:32du avant-après
01:19:33et qui a quand même fait
01:19:34qu'on n'a pas du tout
01:19:35les mêmes bénéfices
01:19:36et c'est là aussi
01:19:37vous parliez du millefeuille
01:19:38la façon dont les gens
01:19:39se perdent
01:19:39ça aussi ça contribue
01:19:40au fait que les personnes
01:19:42se perdent là-dedans
01:19:43sur cette problématique
01:19:48d'accès à la retraite
01:19:48est-ce que vous êtes saisi
01:19:49de façon assez massive
01:19:50sur les problématiques
01:19:51de reconnaissance
01:19:52qualité de travailleurs
01:19:53handicapés
01:19:53pour justement
01:19:55pouvoir bénéficier
01:19:56d'un droit
01:19:57à la retraite
01:19:58anticipé
01:19:58c'est très complexe
01:20:00on a de mémoire
01:20:01des périodes
01:20:02où vous pouvez vous passer
01:20:03de la RQTH
01:20:03d'autres où vous devez justifier
01:20:05donc vous devez aller faire
01:20:06de la spéléologie administrative
01:20:08pour retrouver
01:20:08des notifications de droit
01:20:09je ne suis pas sûr
01:20:10d'avoir gardé
01:20:11tous mes diplômes
01:20:12je le confesse
01:20:12par exemple
01:20:14donc est-ce qu'une personne
01:20:15qui va vouloir faire
01:20:16valoir ses droits
01:20:16pendant plusieurs années
01:20:17est-ce que ça
01:20:18c'est des motifs
01:20:18de saisine fréquents
01:20:19ou pas
01:20:20parce que c'est aussi
01:20:22une grosse difficulté administrative
01:20:24avec un cadre légal
01:20:25qui est quand même
01:20:26pas très bien fait
01:20:27qui est excessivement complexe
01:20:30les décisions
01:20:30qu'on peut rendre
01:20:31dans ce domaine
01:20:32c'est une complexité
01:20:33on a quand même
01:20:35quelques spécialistes
01:20:36dans la maison
01:20:36qui sont quand même
01:20:37assez fortes
01:20:38pour réussir
01:20:39je ne peux pas dire
01:20:40que ce soit massif
01:20:41mais on a très régulièrement
01:20:42ce genre de situation
01:20:44excessivement compliqué
01:20:45au moment du passage
01:20:46à la retraite
01:20:47pour la question
01:20:48des personnes handicapées
01:20:49mais je ne vous dirais pas que
01:20:50moi je suis assez impressionnée
01:20:52du nombre de personnes
01:20:53qui arrivaient
01:20:54à la retraite
01:20:55se retrouvent
01:20:56sans pension de retraite
01:20:57mettent un an
01:20:5818 mois
01:20:59à toucher une retraite
01:21:00ils sont sans revenu
01:21:00pendant ce temps là
01:21:01quoi ?
01:21:04alors oui
01:21:05très souvent
01:21:05vous voyez d'ailleurs
01:21:06les mêmes choses
01:21:06dans vos permanences
01:21:07que nous
01:21:07ça c'est absolument
01:21:09et d'ailleurs
01:21:14vous nous en renvoyez souvent
01:21:15voilà exactement
01:21:18on en voit arriver
01:21:19par votre intermédiaire
01:21:21mais donc il y a
01:21:22cette question
01:21:22de la retraite
01:21:23qui est honnêtement
01:21:24d'une difficulté
01:21:24que n'a à Ville-de-France
01:21:25vraiment
01:21:26et là c'est toujours pareil
01:21:27il faut des agents
01:21:28en fait finalement
01:21:29pour traiter les dossiers
01:21:30pour réussir
01:21:31à répondre
01:21:32en temps et en heure
01:21:33et oui
01:21:34on voit des difficultés
01:21:35sur le passage
01:21:35à la retraite
01:21:36sur la question du handicap
01:21:37et d'une complexité technique
01:21:39moi je comprends
01:21:41que les gens soient perdus
01:21:42voilà
01:21:42oui
01:21:43sans doute
01:21:45une différence
01:21:46entre la personne
01:21:48qui est handicapée
01:21:49de naissance
01:21:50je dirais
01:21:51et ceux qui ont
01:21:51un handicap
01:21:52au cours de leur vie
01:21:54ou pas
01:21:54c'est même
01:21:55pareil
01:21:55c'est la question
01:21:57de la reconnaissance
01:21:57ou pas du 50%
01:21:58donc c'est d'une complexité
01:22:00absolument
01:22:02effroyable
01:22:03pour les personnes
01:22:04non non
01:22:06vous justement
01:22:06sur ces taux d'incapacité
01:22:08sur cette appréciation
01:22:09très médicalisée
01:22:10sur le handicap
01:22:11que ce soit
01:22:12en milieu
01:22:13scolaire
01:22:14on voit bien
01:22:14lier l'ouverture
01:22:16d'un PPS
01:22:18à un taux
01:22:18de plus de 50%
01:22:20et est-ce que vous êtes saisi
01:22:22parfois
01:22:22sur des situations
01:22:24où les PAP
01:22:25ne sont pas mis en place
01:22:26les familles
01:22:26traduites
01:22:27les plans d'accompagnement
01:22:29personnalisés
01:22:29donc qui sont ouverts
01:22:31sans forcément
01:22:32qu'il y ait un droit ouvert
01:22:33auprès de la MDPH
01:22:34et donc les plans personnalisés
01:22:35de scolarisation
01:22:36qui sont automatiques
01:22:37mais qui ne sont pas
01:22:38systématiques
01:22:38enfin le droit l'impose
01:22:40mais c'est pas automatiquement
01:22:40fait par les MDPH
01:22:41et qui ont une valeur
01:22:43contraignante supposée
01:22:44supérieure
01:22:45dans la question
01:22:46des aménagements
01:22:47d'enseignement
01:22:48pour les enfants
01:22:50ce qui fait que les familles
01:22:51demandent souvent
01:22:52des surcompensations
01:22:53auprès de la MDPH
01:22:54pour justement
01:22:55que l'effectivité des droits
01:22:56soit réelle
01:22:56dans l'éducation nationale
01:22:57est-ce que ça
01:22:58c'est aussi un périmètre
01:23:00que vous êtes amené
01:23:02à traiter
01:23:02parce que pour moi
01:23:03c'est assez dysfonctionnel
01:23:05puisqu'il devrait y avoir
01:23:06probablement moins de saisine
01:23:07auprès de la MDPH
01:23:08si les aménagements
01:23:10étaient plus effectifs
01:23:11et que l'école
01:23:13était vraiment inclusive
01:23:14c'est-à-dire qu'en gros
01:23:15on avait presque
01:23:16a priori
01:23:17la culture de l'adaptation
01:23:18qui soit mieux pensée
01:23:21dans l'éducation nationale
01:23:23Ce sont des situations
01:23:25qu'on voit
01:23:26et je rejoins tout à fait
01:23:27votre analyse
01:23:28c'est qu'au bout du compte
01:23:29on y aurait
01:23:29enfin je veux dire
01:23:30il y aurait moins de recours
01:23:31devant la MDPH
01:23:32si de fait
01:23:33le système
01:23:33était plus inclusif
01:23:35et ne nécessitait pas
01:23:36d'y passer
01:23:37oui oui
01:23:38on voit
01:23:38mais après pour nous
01:23:39c'est plus difficile
01:23:39la question des taux
01:23:41nous on ne peut pas
01:23:43les contester
01:23:43c'est un avis médical
01:23:44et on ne conteste pas
01:23:46la partie avis médical
01:23:48mais on est frappé
01:23:50par ça
01:23:51et du fait
01:23:52que c'est en plus
01:23:52mal compris par les familles
01:23:53on ne voit pas très bien
01:23:55la justification
01:23:57sur l'enseignement supérieur
01:23:59en fait en gros
01:24:00on voit que la scolarisation
01:24:01des élèves en situation
01:24:02de handicap
01:24:03a été d'abord le primaire
01:24:04ensuite le collège
01:24:05qui a été irrigué
01:24:06puis on voit déjà
01:24:06au niveau du lycée
01:24:07qu'il y a des premières barrières
01:24:08avec des difficultés
01:24:10d'orientation
01:24:10le collège unique
01:24:11c'est plus simple
01:24:12il y a plein de points de repère
01:24:14ensuite
01:24:14lycée professionnel
01:24:16EREA
01:24:16établissement régional
01:24:18d'enseignement adapté
01:24:19est-ce que
01:24:20voilà
01:24:21et puis après l'enseignement supérieur
01:24:23où on a d'autres dispositifs
01:24:24d'accompagnement
01:24:24est-ce que là-dessus
01:24:26sur ces volets-là
01:24:27après le collège
01:24:28vous avez aussi
01:24:29le sentiment
01:24:30qu'on a
01:24:31un décalage
01:24:33et une montée en puissance
01:24:34qui se fait plus difficilement
01:24:36dans la continuité
01:24:37de l'évolution
01:24:38des enfants
01:24:39sur l'enseignement supérieur
01:24:41on est très frappé
01:24:42on a eu
01:24:43on a été très régulièrement saisis
01:24:46et plutôt
01:24:46de plus en plus
01:24:47de jeunes
01:24:48qui avaient eu
01:24:49tout un système
01:24:49d'adaptation
01:24:50pendant toute leur scolarité
01:24:51et qui quand ils arrivent
01:24:52à l'université
01:24:53ça leur est refusé
01:24:54alors c'est des choses
01:24:55sur lesquelles on aboutit
01:24:56assez facilement
01:24:57en médiation
01:24:57avec l'université
01:24:59en question
01:24:59très souvent
01:25:00il suffit de quelques échanges
01:25:01pour rappeler
01:25:03la question
01:25:03de l'aménagement raisonnable
01:25:04et ça se met en place
01:25:06mais on est frappé
01:25:07de la première difficulté
01:25:09que ces jeunes rencontrent
01:25:10à l'université
01:25:10et toujours avec l'argument
01:25:12qui est quand même
01:25:12assez étonnant
01:25:13mais vous allez être avantagé
01:25:15par exemple
01:25:15pour la question des 10
01:25:16si vous avez un ordinateur
01:25:17avec un correcteur d'orthographe
01:25:18ça quand même
01:25:20enfin je veux dire
01:25:20c'est pas un avantage
01:25:22le handicap
01:25:22il faut quand même
01:25:24à chaque fois préciser ça
01:25:25mais c'est des choses
01:25:26sur lesquelles on arrive
01:25:27à avancer
01:25:27mais on a été frappé
01:25:29à un moment
01:25:30et les jeunes aussi
01:25:31du fait que ça marchait
01:25:32relativement bien
01:25:33pour un certain nombre
01:25:34de situations
01:25:34dans la scolarité
01:25:35et pas au moment
01:25:36de l'arrivée
01:25:37à l'université
01:25:38mais je vous dis
01:25:39là la nouveauté
01:25:39du printemps
01:25:41c'est pour le bac
01:25:42et pour des examens
01:25:44à l'université
01:25:45alors que ça avait été
01:25:46accepté
01:25:46et ça honnêtement
01:25:47pour nous
01:25:48on a du mal
01:25:49à expliquer pourquoi
01:25:50et l'argument
01:25:52vraiment avancé
01:25:53c'était
01:25:53mais vous réussissez
01:25:54donc vous n'en avez pas besoin
01:25:56alors qu'ils réussissent
01:25:58parce qu'ils ont l'adaptation
01:25:59et donc au contraire
01:26:00ils sont la preuve vivante
01:26:01que ça vaut le coup d'adapter
01:26:02voilà
01:26:03une dernière remarque
01:26:06c'est pour les jeunes
01:26:07qui peuvent suivre
01:26:08un peu quand même
01:26:09leur projet
01:26:10parce que le nombre de jeunes
01:26:11qui ont une orientation
01:26:11dont c'est pas le soi
01:26:14mais parce qu'on se dit
01:26:14que de fait
01:26:15il y a un handicap
01:26:16donc ils n'y arriveront pas
01:26:16donc on ne cherche même pas
01:26:17à leur permettre
01:26:18de réussir
01:26:19et de suivre eux
01:26:19leurs rêves
01:26:20j'ai envie de dire
01:26:21comme n'importe quel autre jeune
01:26:22voilà pour cette audition
01:26:24de Claire Hédon
01:26:25défenseur des droits
01:26:26sur les questions
01:26:27de santé mentale
01:26:28et de handicap
01:26:29à très bientôt
01:26:31sur LCP
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