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Voile : Alexia Barrier à la conquête du monde avec un équipage 100% féminin
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00:00
À présent avec un équipage 100% féminin, Cédric qui va tenter de faire le tour du monde
00:04
et il sera mené par votre invitée, la skippeuse Alexia Barrier. Bonsoir.
00:08
Bonsoir.
00:08
Bonsoir Alexia, merci d'être avec nous.
00:10
Merci.
00:11
Alors avant de commencer cette interview, un peu de contexte pour bien comprendre.
00:15
Vous allez vous lancer dans un défi encore jamais réalisé,
00:18
boucler un tour du monde avec un équipage 100% féminin,
00:23
sans assistance et sans escale, en passant par les trois grands caps.
00:27
D'abord le cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud,
00:29
le Cap Lowin en Australie et le Cap Horn au Chili pour ensuite remonter l'Atlantique
00:33
et revenir en France à Brest.
00:35
Objectif, la conquête du trophée Jules Verne, un défi nautique
00:39
qui récompense le plus rapide à boucler le tour du monde.
00:43
Alexia, vous êtes donc une skippeuse de 45 ans, très expérimentée.
00:47
Vous avez participé d'ailleurs une fois au Vendée Globe,
00:49
une compétition que nous connaissons tous.
00:51
Pourquoi vous lancez aujourd'hui dans ce nouveau défi ?
00:54
Le trophée Jules Verne, c'est une course, c'est un record qui m'a fait rêver
00:57
autant que le Vendée Globe à 12 ans.
00:59
J'ai décidé que je serai skippeur du Vendée Globe et je rêvais aussi de ces grands multicoques.
01:04
Mais pour moi, c'était un peu comme d'aller marcher sur la Lune.
01:06
Il n'y avait zéro représentation féminine.
01:08
Je ne savais pas si je pouvais faire ça un jour.
01:11
Donc il m'a fallu faire 11 jours de mer un Vendée Globe, un tour du monde
01:13
pour avoir ce courage et me lancer sur le trophée Jules Verne.
01:17
Alors, on l'a dit, c'est une course en équipage.
01:20
À vos côtés, il y aura six femmes qui feront d'ailleurs partie de cet équipage.
01:26
Comment s'est déroulé le processus de sélection ?
01:28
Est-ce facile de convaincre d'autres skippeuses de s'engager dans un tel projet ?
01:32
J'ai lancé The Famous Project CIC il y a deux ans.
01:35
On a donc lancé un appel à candidatures.
01:37
J'ai reçu plus de 300 candidatures à travers la planète.
01:40
et on a fait une première shortlist de 30 athlètes de haut niveau féminine internationale.
01:45
Aujourd'hui, on a un groupe de 15 femmes.
01:48
Donc demain, on annoncera les titulaires et les remplaçantes
01:51
qui partiront à mes côtés sur le Tour du Monde.
01:53
Donc on va être sept femmes, six nationalités, entre 23 et 52 ans.
01:59
C'est des athlètes absolument incroyables,
02:01
mais qui n'ont jamais eu accès au multicoc depuis que le projet existe.
02:05
Donc c'est vraiment un vrai challenge en soi.
02:07
Donc ce mardi, on va connaître la liste officielle.
02:11
Vous gardez encore un petit peu le secret.
02:13
Vous avez parlé de nationalités différentes.
02:14
Je peux juste rajouter quand même une petite info.
02:16
C'est qu'il y aura des athlètes olympiques parmi cet équipage.
02:20
Et rendez-vous évidemment ce mardi pour connaître la liste.
02:23
C'est comment de naviguer en équipage ?
02:24
Vous avez déjà navigué en solitaire.
02:26
Comment on se répartit les rôles ?
02:28
Au début, j'ai fait des erreurs de management de base.
02:31
J'avais fait juste la liste des meilleurs palmarès,
02:33
mis tout le monde ensemble en pensant qu'en prenant les plus fortes,
02:36
ça allait fonctionner.
02:36
Je me suis plantée.
02:38
En fait, ce qu'il faut, c'est des personnes qui ont envie d'apprendre les unes des autres,
02:42
d'être aussi dans la transmission et surtout dans la bienveillance.
02:44
Aujourd'hui, je pense qu'on a un groupe solide de personnes qui s'entendent bien
02:48
et qui aiment être ensemble.
02:50
L'habitacle du bateau, c'est moins de 20 mètres carrés
02:52
pour plus de 40 jours peut-être,
02:54
avec aucun confort à bord.
02:56
Donc il vaut mieux bien s'entendre.
02:57
On voit le bateau justement à l'image, le Maxi Trimaran Idexport.
03:03
Alors c'est un bateau multicoque qui a été d'ailleurs utilisé par Francis Joyon,
03:08
qui est le détenteur du record de Jules Verne.
03:10
En 40 jours, 23 minutes, 23 heures et 30 minutes,
03:15
est-ce qu'il y a une volonté de faire mieux
03:17
ou de se contenter de boucler ce tour du monde ?
03:21
Le trophée de Jules Verne existe depuis 30 ans.
03:23
Il y a eu 250 marins qui ont tenté leur chance au total
03:26
et uniquement 14 femmes.
03:28
Donc déjà, ce qu'on fait de partir, d'être sur la ligne de départ,
03:31
c'est une victoire en soi.
03:32
Ensuite, terminer le tour du monde, c'est notre premier objectif
03:35
pour être les premières de l'histoire de notre sport
03:37
à terminer un tour du monde sans escalier et sans assistance.
03:41
Et on ne va pas vous cacher qu'on va tenter notre chance
03:42
de battre le record de 40 jours et 23 heures.
03:45
Mais l'objectif premier, c'est de terminer.
03:47
Et si on est en dessous des 50 jours,
03:48
ce sera déjà une super victoire.
03:50
C'est le symbole, le fait qu'il n'y ait que des femmes
03:52
pour cette course ensemble.
03:55
Oui, c'était important pour moi sur ce challenge
03:58
de faire bouger les lignes de mon sport
04:00
et d'essayer de faire bouger les lignes de la société en général,
04:03
d'inspirer les jeunes générations à oser se lancer.
04:06
Même si, a priori, on ne vous donne pas une place
04:08
et vous n'avez pas d'opportunité pour réaliser
04:10
ce que vous avez au fond du cœur,
04:12
osez, foncez, mettez-vous en mouvement
04:14
et créez vous-même votre opportunité.
04:16
C'est le message qu'on veut faire passer.
04:17
Ça fait longtemps, d'ailleurs, que vous êtes skipeuse.
04:21
Est-ce que la place de la femme dans ce sport
04:23
a beaucoup évolué par rapport à vos débuts ?
04:25
Est-ce que vous sentez une évolution ?
04:27
La voile est un sport mixte.
04:28
Donc, vous le voyez sur le Vendée Globe, par exemple,
04:30
femmes et hommes concourent sur la même feuille de match.
04:32
Et en théorie, on peut être aussi performante
04:36
que les hommes.
04:37
Les problématiques qu'on a aujourd'hui,
04:39
c'est des problématiques plus de budget
04:41
pour avoir des budgets gagnants.
04:43
C'est-à-dire qu'on nous laisse la possibilité
04:45
de participer, mais rarement des budgets
04:46
à la hauteur de nos compétences
04:48
pour gagner les courses.
04:49
Et là, on a encore un vrai déséquilibre
04:52
entre les hommes et les femmes,
04:53
mais qui se comblent au fil des années.
04:55
Il y a encore du travail.
04:56
Des projets comme le vôtre, comme celui-ci,
04:58
peuvent peut-être encore faire évoluer les mentalités
05:01
si vous réussissez en plus à battre le record ?
05:03
Je l'espère.
05:04
En tout cas, les partenaires engagés à nos côtés,
05:06
le CIC, Sopasteria, Richard Mill et Idexport,
05:09
sont là des sociétés pour faire aussi
05:11
bouger les lignes en interne dans leur société.
05:15
Et c'est important que des personnes comme ça
05:17
osent se lancer dans des défis complètement novateurs.
05:21
C'est fou de dire que c'est novateur
05:22
alors qu'on est en 2025, mais c'est la réalité.
05:24
Quel est le cap que vous redoutez le plus ?
05:27
Le cap Horn, c'est un peu l'Indien et le Pacifique.
05:32
C'est un peu le Game of Thrones de la course au large.
05:35
Ça fait très peur.
05:36
Les 40e registrants, 50e hurlants,
05:39
les vagues de 6 mètres de haut, les tempêtes.
05:41
Une fois qu'on a passé le cap Horn,
05:42
on sait qu'on est en Atlantique
05:43
et on est sur la route du retour.
05:45
Bon, il peut encore se passer des choses,
05:47
mais voilà, l'Indien et le Pacifique,
05:50
proche de l'Antarctique,
05:51
proche des icebergs et des growlers,
05:53
ça, ça fait un petit peu peur.
05:54
Le grand départ est prévu à partir du 15 novembre prochain.
05:58
Je dis bien à partir,
05:59
car en réalité, c'est le début du stand-by.
06:01
Qu'est-ce que c'est ?
06:02
Eh bien, c'est la période où vous allez analyser
06:05
la meilleure météo possible
06:06
pour optimiser votre trajet.
06:08
Ça peut vite devenir très long.
06:10
Si vous devez attendre du temps,
06:12
est-ce que vous avez déjà analysé
06:13
les prévisions météo ?
06:14
Comment on gère cette période de stand-by ?
06:16
On a, entre octobre et mars,
06:18
sur les statistiques météo,
06:20
des bonnes fenêtres pour partir potentiellement.
06:22
Donc, on est aidé par un spécialiste météo,
06:24
un routeur qui va nous conseiller
06:25
sur le meilleur moment pour partir.
06:27
Nous, on espère vraiment que ça se passe fin novembre,
06:30
mais ça, c'est les planètes qui s'aligneront.
06:32
Il faut évidemment réussir à gérer tout ce stress.
06:35
Donc, on fait énormément de sport
06:37
et un peu de prépa mentale
06:38
pour rester sous tension,
06:40
mais sans perdre toute son énergie non plus
06:42
pendant cette période de stand-by.
06:44
Donc, on passera d'un code rouge
06:45
à un code orange qui veut dire
06:47
dans 4 jours, on part,
06:48
puis code vert dans 24 heures, on part.
06:50
Et là, on ne reviendra pas.
06:53
Après un tour du monde, on reviendra.
06:55
Merci beaucoup.
06:56
Merci beaucoup, en tout cas, Alexia Barrier.
06:58
On suivra donc votre tentative de record
07:00
autour du monde en équipage 100% féminin.
07:02
Merci.
07:02
Merci, Alexia Barrier.
07:03
Merci, Cédric.
07:05
Merci, Cédric.
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