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  • il y a 4 jours
Emission TV : C Jamy sur France Télévisions (Emission intégrale, France, 2025) Le commandant Pesquet retour vers les etoiles

Chaines Youtube : https://www.youtube.com/@JamyEpicurieux et https://www.youtube.com/@LeMondeDeJamy

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00:00Et voilà, t'aimes bien être ici, vous le reconnaissez, c'est Thomas Pesquet, l'astronaute français, respect.
00:11Il doit partir pour une nouvelle mission à bord de la Station Spatiale Internationale, l'ISS.
00:17Il sera le tout premier commandant de bord français et aujourd'hui, Thomas Pesquet nous fait l'honneur de participer à Céjami.
00:26Il ne sera pas toi dépaysé, il y a de l'espace ici.
00:30Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Céjami.
00:53Aujourd'hui avec mon équipage, nous vous avons préparé un programme un peu spécial et surtout très spatial.
01:00Nous allons prendre de la hauteur, direction l'ISS sous le commandement de Thomas Pesquet.
01:063, 2, 1, sommaire.
01:08Dans ces shows aujourd'hui, nous avons un invité de marque, Thomas Pesquet.
01:12Son parcours, sa prochaine mission, la fusée SpaceX qui va l'emmener jusqu'à la Station Spatiale Internationale.
01:19Il nous dira tout.
01:208 minutes 48 de décollage cette fois-ci pour arriver jusqu'en orbite.
01:24La Falcon 9, ça pousse pas mal.
01:30L'accélération, c'est 2 secondes à peu près pour aller de 0 à 100 km heure.
01:35Donc c'est plus rapide qu'une Formule 1 en fait.
01:37Dans Célidé, nous aurons aussi la tête dans les étoiles.
01:40Nous sommes partis à la rencontre de ceux qui luttent contre la pollution lumineuse
01:44pour préserver l'environnement et les ciels étoilés.
01:48Enfin, dans Dijami, je réponds aux questions que vous m'envoyez via les réseaux sociaux.
01:53Je vous dirai d'où vient l'expression « faire des plans sur la comète ».
01:57Bienvenue dans Céjami, la fabrique du savoir.
01:59Dans 48 heures, il sera là-haut.
02:29À 400 km au-dessus de nos têtes.
02:33Thomas Pesquet s'apprête à effectuer son deuxième voyage vers la Station Spatiale Internationale.
02:38Mais cette fois-ci, ce sera un peu différent.
02:40Il a pris du galon.
02:41Il a été promu commandant.
02:43Et pour un Français, c'est une grande première.
02:47Il y a quelques semaines, j'ai pu échanger avec lui alors qu'il s'entraînait à Moscou.
02:51Je lui ai demandé dans quel état d'esprit il abordait ce deuxième vol.
02:55Je pense que le deuxième vol, c'est aussi presque plus compliqué.
02:59Le premier, parce qu'on y va vraiment la fleur au fusil.
03:02On ne sait pas à quoi s'attendre.
03:03On ne sait pas quand ça va faire mal.
03:05On ne sait pas à quel point ça va faire mal.
03:06Donc, on y va.
03:07Et puis, quand ça fait mal, on est dans l'action.
03:09Et puis, la deuxième fois, par contre, on a un peu plus cette expérience-là.
03:12On sait que ça va être difficile.
03:13C'est comme le deuxième saut en parachute qui fait toujours un peu plus peur que le premier.
03:16C'est comme essayer de gagner un deuxième titre de champion du monde.
03:19Ce n'est pas facile.
03:20En tout cas, c'est un beau challenge dont nous allons suivre toutes les étapes.
03:24Comme beaucoup de monde, vous avez sûrement fait sa connaissance en 2016 à l'occasion de la mission Proxima.
03:30Six mois durant lesquels il nous a fait partager en direct les nombreuses expériences qu'il a menées et vécues à bord de l'ISS.
03:37Alors, on va tourner dans le laboratoire japonais, module le plus grand de la station, je pense.
03:47Super bien organisé.
03:48On a tout pour faire de la recherche, matériaux, la recherche physiologique.
03:55Ici, c'est un frigo, enfin, un freezer à moins 80 degrés où on peut mettre nos expériences scientifiques.
04:00Mais hormis ses exploits dans l'espace, nous savons assez peu de choses sur lui.
04:04C'est une autre de ses qualités. Il est très discret et fait toujours preuve d'humilité.
04:09Il est né à Rouen, en Normandie, le 27 février 1978.
04:14Et très tôt, le petit Thomas s'intéresse aux fusées.
04:17Comme beaucoup d'enfants l'ont fait, vous, peut-être, le voici en train de construire un vaisseau en carton.
04:24Sauf que lui ne s'est pas arrêté là.
04:27Cette autre photo date de 2016.
04:3040 ans séparent ces deux images.
04:33Et vous allez voir que le chemin pour en arriver là n'a pas été un long fleuve tranquille.
04:39Élève brillant, Thomas Pesquet décroche facilement un diplôme d'ingénieur en aéronautique.
04:44Mais son objectif, c'est de voler.
04:47En 2005, il change de cap et devient pilote de ligne.
04:51Mais son rêve ultime, c'est d'aller beaucoup plus haut, dans l'espace.
04:55Et il est prêt à tous les sacrifices pour y parvenir.
04:58En 2009, une fenêtre se dessine.
05:01L'agence spatiale européenne recrute.
05:04Thomas Pesquet n'est pas le seul candidat.
05:06Ils sont 8 413 venus de toute l'Europe pour 6 places seulement.
05:13On imagine alors la joie de Thomas Pesquet lorsqu'il apprend qu'il a été sélectionné et qu'il est officiellement astronaute.
05:21Mais la route qui mène à l'espace est encore très longue et elle peut se refermer à tout moment.
05:26En effet, durant 7 ans, le futur commandant de l'ISS va subir des épreuves d'une incroyable difficulté.
05:33Il sera soumis au test de la centrifugeuse.
05:36Un test qui reproduit les effets de l'accélération d'une fusée au décollage ou à son entrée dans l'atmosphère terrestre.
05:44Et croyez-moi, ce n'est pas une partie de plaisir.
05:47Thomas devra également apprendre à survivre en milieu hostile.
05:50Il passera des jours entiers au fond d'une grotte.
05:53Les stages d'entraînement sont d'une extrême intensité.
05:57Thomas Pesquet a aussi suivi des stages de survie, ici en Sardaigne en 2010.
06:04Du calme. Pour moi, c'est Azimut 322. C'est cette direction.
06:10Des stages destinés à les préparer au cas où, à leur retour sur Terre, la navette n'atterrisse pas à l'endroit prévu et qu'il se retrouve loin de tout.
06:19Deux semaines, sans répit et un programme très dense.
06:23Apprendre à construire des abris de fortune.
06:29C'est sec.
06:31C'est fin, mais pas suffisamment pour avoir des flammes.
06:35Faire du feu avec les moyens du bord.
06:37Fabriquer des pièges pour pouvoir manger.
06:46Il faut aussi se préparer à vivre dans un milieu où il n'y a plus de repères.
06:50C'est le but de cette exploration spéléo d'une semaine.
06:56Comme dans l'espace, il n'y a plus de notion de jour et de nuit.
07:01Là encore, un emploi du temps chargé qu'il faut suivre à la lettre.
07:05Discipline, organisation, esprit de cohésion entre nationalités.
07:09Exactement ce qui les attend dans la Station Spatiale Internationale.
07:13Cet entraînement se déroule également en pleine mer, en prévision d'un amérissage de la capsule lors du retour des spationautes sur notre planète.
07:25Pour aller dans l'espace, mieux vaut avoir le pied marin.
07:28Et ce n'est pas terminé.
07:30Dans un autre registre, Thomas doit aussi apprendre le russe, qui est avec l'anglais, l'une des deux langues officielles parlées à bord de l'ISS.
07:39Finalement, tous ces efforts vont être récompensés.
07:42Le 17 novembre 2016, Thomas Pesquet s'installe à bord de la fusée Soyouz MS-03, direction l'ISS.
07:51Son rêve est enfin devenu réalité.
07:53En novembre 2016, Thomas Pesquet décollait de Baïkonour au Kazakhstan, à bord d'une fusée Soyouz.
08:00Il y avait avec lui deux autres spationautes, l'américaine Peggy Whitson et le russe Oleg Novitski.
08:16Je pourrais regarder ces images en boucle.
08:19Dans 48 heures, le français s'envolera de nouveau pour un séjour de six mois dans l'espace.
08:26Ce n'est pas des steppes glacées du Kazakhstan qu'il partira pour l'ISS, mais de Cap Canaveral en Floride.
08:33C'est un peu plus sympa.
08:35Mais surtout, Thomas Pesquet va voyager à bord d'un tout nouveau vaisseau.
08:39Crew Dragon.
08:40Un véhicule spatial développé pour le compte de la NASA par la société SpaceX, qui appartient au fameux milliardaire américain Elon Musk.
08:50Ultramoderne, il est capable d'emmener sept astronautes à son bord.
08:54Il est propulsé par le lanceur Falcon 9.
08:58Un lanceur révolutionnaire.
09:00Son premier étage est équipé pour revenir sur Terre, ce qui en fait la première fusée en partie réutilisable.
09:07J'ai demandé à Thomas Pesquet quelles étaient les particularités de ce véhicule, ce que ça changeait.
09:15Alors le Crew Dragon, c'est un vaisseau spatial, on peut le dire, allons-y, si on en fout, qui est vraiment super moderne.
09:21Hyper grand écran plat, très peu d'interface mécanique qui se casse, qui tombe en panne, vraiment tout à travers des écrans.
09:27Pilotage au doigt, c'est vraiment le 21e siècle.
09:30Tout est automatisé.
09:31C'est comme un avion super moderne, le dernier Airbus flambe en oeuf avec tous les systèmes par rapport à l'aviation telle qu'elle existait il y a 30 ou 40 ans.
09:38Et pendant ces longs mois de préparation, vous avez dû apprendre à piloter ce vaisseau.
09:42Évidemment, on est obligé d'apprendre tout ça parce que...
09:45Comme dans un avion, si ça tombe en panne, il n'y a pas tellement d'autres solutions que tout gérer soi-même.
09:49Donc ça veut dire beaucoup d'heures en salle de classe.
09:51Apprendre comment tout marche, apprendre tous les systèmes pour vraiment pouvoir s'y retrouver quand il y a une panne.
09:55En espérant qu'il n'y en ait pas.
09:56Et puis ensuite, se mettre au simulateur, du plus simple au plus compliqué.
10:00Vu d'ici, on a un petit peu de mal à concevoir ce qu'est une situation simple à bord du vaisseau.
10:06Le plus simple, c'est quand tout va bien.
10:07On répète les scénarios, ce qu'on appelle...
10:09C'est un nominal, on dit beaucoup de nominal dans le monde du spatial, ça veut dire quand tout va bien.
10:13Voilà, il faut tout comprendre, il faut avoir ses actions, il ne faut pas rater les choses qu'on est censé faire au bon moment pour que tout se passe bien, évidemment.
10:18Mais une fois qu'on maîtrise ça, ensuite on va se confronter à des pannes, la plus simple, la radio qui ne marche plus, la plus compliquée.
10:25On perd des moteurs au décollage, on perd notre système d'orientation, on est obligé de revenir en manuel, ou faire des rentrées d'urgence où quelqu'un est très malade.
10:34Voilà, tous ces scénarios, on va les répéter au simulateur.
10:36Et avez-vous un peu d'appréhension à voyager à bord d'un nouveau vaisseau ?
10:39Il n'y a eu que deux décollages pour l'instant, alors que le Soyouz, il y en avait eu presque 200, donc on a eu largement confiance dans le système.
10:46Là, on a confiance aussi, parce que c'est testé, tout ça c'est vraiment étudié, tous ces moindres coutures, et tout est vérifié, on n'en voit pas des hommes et des femmes dans l'espace, sans avoir bien tout vérifié, évidemment.
10:56Mais il y a moins de données, il y a moins de statistiques, donc évidemment, on fera attention à ce qu'on fait, tout le monde fera attention, et puis ça se passera bien.
11:02Le décollage est la phase la plus délicate du vol, combien de temps ça dure exactement ?
11:078 minutes 48 de décollage cette fois-ci, pour arriver jusqu'en orbite, la Falcon 9 ça pousse pas mal, parce qu'il n'y a que deux étages en fait.
11:20L'accélération c'est 2 secondes à peu près, pour aller de 0 à 100 km heure, donc c'est plus rapide qu'une Formule 1 en fait, une Formule 1 c'est un peu plus, c'est 2 secondes et demi ou 3 secondes,
11:28sauf qu'ils accélèrent pendant peut-être 10 secondes, et ensuite ils freinent, ils accélèrent, ils freinent, mais nous on va accélérer à cette vitesse-là, donc plus rapide que la plus rapide des Formule 1 pendant 8 minutes 48,
11:36donc c'est quand même assez costaud.
11:46Eh bien il va falloir s'accrocher, mais le jeu en vaut la chandelle. Au bout du voyage, Thomas Pesquet retrouvera un endroit qu'il connaît bien,
11:54la Station Spatiale Internationale, qu'on appelle aussi l'ISS.
11:58Elle a été lancée dans l'espace en 1998, puis elle a été assemblée en plusieurs étapes, un peu comme un mécano-géant.
12:07Ainsi, module après module, la Station s'est agrandie pour atteindre presque 110 mètres de long et 73 de large.
12:15Mais avant cela, il a fallu la catapulter, un peu comme vous lanceriez une balle de toutes vos forces,
12:21pour qu'elle aille le plus loin possible, à 400 km de hauteur, à une vitesse proche de 28 000 km par heure.
12:30Pour faire simple, disons que dans ces conditions, en l'absence de frottement de l'air,
12:35elle est soumise à deux forces.
12:37Une qui a tendance à l'éloigner de la Terre, et une autre, la force de gravitation, qui a tendance à l'attirer vers la Terre.
12:44Ces deux forces s'équilibrent, et c'est grâce à cela qu'elle peut rester en orbite et tourner au-dessus de nos têtes à une distance de 400 km.
12:54Autrement dit, à peu près la distance entre Paris et Lyon, à vol d'oiseau.
12:59Mais si le TGV met deux heures pour parcourir cette distance, il faudra 24 heures au Crew Dragon pour s'arrimer à la Station Spatiale Internationale.
13:08Et là, je vous vois venir, vous vous demandez comment une fusée peut être moins rapide qu'un train.
13:14Vous allez comprendre.
13:18Débarrassé des deux étages de la fusée, le vaisseau quitte progressivement l'atmosphère terrestre.
13:24Parvenu à environ 100 km d'altitude, le Crew Dragon commence alors à tourner autour de la Terre.
13:31À ce moment-là, il se trouve sous l'orbite de l'ISS.
13:34Il va effectuer 15 à 16 tours, se rapprochant progressivement de la Station.
13:41Arrivé sur la même orbite et à proximité, il ralentit et se cale sur la vitesse de la Station,
13:49puis amorce les manœuvres finales avec une petite piche nette pour aller s'y arriver.
13:54Thomas Pesquet et ses coéquipiers, deux Américains et un Japonais, pourront alors pénétrer dans l'ISS.
14:03Sur place, ils retrouveront trois Russes, parmi lesquels Oleg Novitsky, avec qui le Français avait effectué sa première mission.
14:12L'ISS, c'est donc un peu la tour de Babel.
14:16On comprend mieux pourquoi Thomas Pesquet parle cinq langues.
14:19Et une fois à bord, il devrait retrouver très vite ses petites habitudes.
14:23Il va redécouvrir le plaisir de flotter dans l'espace.
14:27Enfin, dans le module pressurisé long de 73 mètres.
14:32Il mangera avec des ustensiles qui flottent aussi.
14:35Se lavera avec des lingettes pour bébé et des serviettes humides afin d'économiser l'eau.
14:40Dormira attaché contre une paroi dans son petit espace de repos.
14:44Et bien sûr, sortira en combinaison dans le vide spatial.
14:49Thomas Pesquet a déjà vécu cela une fois.
14:56Il nous a confié qu'il était impatient de le revivre.
14:59Les sensations sont quand même dingues, en fait.
15:01C'est vraiment flotté, c'est des super pouvoirs.
15:03Je l'ai dit plusieurs fois, mais c'est vrai.
15:04C'est un rêve de gosse, c'est la légèreté.
15:07On s'enlève toutes les contraintes du corps humain, enfin presque.
15:10Pouf, tout ça, ça n'existe plus.
15:11Il y a un côté un peu magique.
15:13C'est dur à expliquer, mais c'est vrai.
15:14Thomas Pesquet va avoir du pain sur la planche au sein du laboratoire européen Columbus.
15:20Ici, mais également au sein des laboratoires russes et japonais qui se trouvent juste à côté.
15:26Il va y mener 200 expériences en physique, en chimie et en biologie.
15:31Le but est d'étudier de nombreux phénomènes en impesanteur.
15:34Comment recycler l'oxygène respiré par les astronautes, développer des méthodes pour faire pousser des plantes dans l'espace,
15:42observer comment une plaie recousue cicatrise dans ces conditions ou bien comment les rayons cosmiques endommagent l'ADN.
15:50Là-haut, il fera même du sport avec un casque de réalité virtuelle et mangera des emballages de protection du matériel fait en pain d'épices.
15:59Certaines d'entre elles sont aussi destinées à la préparation de nos prochains voyages vers la Lune et vers Mars.
16:07Un programme très chargé qui, vous allez l'entendre, laisse peu de place au loisir.
16:12La première fois, j'avais vraiment tout le temps quelque chose à faire, parce que même quand il n'y a pas de travail dans la station, ce qui est quand même assez rare,
16:18je voulais prendre des photos pour les partager, pour les mettre sur les réseaux sociaux,
16:21parce que je me disais c'est trop super, il faut vraiment que les gens fassent partie de cette aventure-là, je ne peux pas le garder juste pour moi.
16:26Mais au final, ça m'a créé énormément de boulot et je n'ai pas pris 10 minutes, un quart d'heure un jour pour me mettre dans la cupola, juste comme ça.
16:32Et puis juste en profiter pour moi un petit peu égoïstement, sans prendre mon appareil photo en me disant
16:36« Ah, il ne faut pas que je reste cette photo, elle a l'air super, il faut vraiment que je la prenne, parce que peut-être c'est ma seule chance ».
16:39Donc en fait, j'essaie de ne pas mettre la pression, c'est ma deuxième mission, et puis peut-être d'en profiter un petit peu plus pour moi et de me faire des souvenirs.
16:47Et qui sait, peut-être pour venir nous le raconter.
16:51En tout cas, bon vol, et merci Thomas, et j'espère qu'on aura droit à un petit air de saxo,
16:57comme ce fut le cas durant la première mission, car l'instrument l'attend là-haut, dans les étoiles.
17:02Cette image a été réalisée par Thomas Pesquet depuis l'ISS lors de sa première mission dans l'espace.
17:30C'est beau, n'est-ce pas ? Mais tout ce qui est beau n'est pas toujours bon.
17:35Aujourd'hui, dans C'est l'idée, nous vous emmenons en virée nocturne pour prendre conscience de la pollution lumineuse de nos villes et nos villages.
17:43Ces halos de lumière constants ont des effets néfastes sur les insectes, les oiseaux, toute la faune nocturne, et nous aussi.
17:51Nous allons rencontrer celles et ceux qui étudient cette pollution et qui s'efforcent de la limiter.
18:00Guillaume est un observateur du ciel, un amoureux des étoiles.
18:05Et s'il voyait passer l'ISS ce soir ?
18:08D'ailleurs, à son bord, Thomas Pesquet pourrait peut-être apercevoir Guillaume aussi.
18:16Enfin, ce n'est pas sûr du tout.
18:18À cause des éclairages artificiels.
18:20Vu de l'espace, c'est vrai que c'est beau.
18:21Mais en bas, à cause de toute cette lumière, Guillaume a de plus en plus de mal à avoir des étoiles dans les yeux.
18:28Sur les 30 ou 40 dernières années, l'évolution, elle a été dramatique.
18:35J'ai vu la dégradation provoquée par l'extension des villes de la bordure méditerranéenne.
18:43C'est quelque chose d'assez hallucinant.
18:46On voit le cordon de lumière qui trace la géographie devant nous.
18:50Noir, ce n'est plus noir.
18:52La pollution lumineuse gâche nos nuits et plus grave, la vie des animaux nocturnes.
18:57Les grenouilles, par exemple.
18:58Dans son labo, Thierry étudie l'impact de la lumière artificielle sur leur reproduction.
19:05Il n'y a pas de quoi sauter au plafond.
19:07Lorsqu'on met des mâles dans de la pollution lumineuse pendant 12 jours
19:10et qu'après on les met en présence des femelles pour qu'ils s'accouplent et qu'ils fertilisent les oeufs,
19:15on s'aperçoit que les mâles ont d'énormes difficultés à s'accoupler.
19:20On va avoir 25% des oeufs qui ne sont pas fécondés.
19:24Un quart de bébés grenouilles qui ne naît pas, c'est une population qui risque à terme de disparaître.
19:30Mais il n'y a pas qu'aux amphibiens que font du mal les enseignes lumineuses et autres éclairages nocturnes.
19:35Pour les insectes aussi, c'est le jour et la nuit.
19:37En France, il en disparaît 2000 milliards par an, attirés par les 9 millions de lampadaires qui éclairent nos communes.
19:47Une lanterne, à l'intérieur, quand elles ont fait 30-40 ans, ça ressemble à ça.
19:52Il suffit juste de passer le sourdois, des araignées, des moustiques.
19:56La lumière artificielle, c'est l'ennemi numéro 2 des insectes après les pesticides.
20:01Le problème, c'est que sans insectes, à terme, ça veut dire plus de fleurs et plus d'animaux.
20:06Heureusement, pour sauver nos écosystèmes, certains ont des idées lumineuses.
20:11Sébastien voit plus haut et plus loin.
20:13Spécialiste de l'éclairage public, il remplace les anciens réverbères aux lumières bleutées
20:17par des lampes moins nocives pour les papillons et autres bestioles
20:20qui, grâce à lui, voient la vie en rose et la nuit en jaune.
20:24Aujourd'hui, on travaille sur les températures rurales qui tirent vers le jaune.
20:28C'est ce qui a le moins d'impact sur la biodiversité.
20:31Et la lanterne, on la voit de par sa conception, elle est étanche.
20:34C'est-à-dire que là, aujourd'hui, aucun animal, aucune araignée, aucun moustique
20:38ne peut rentrer en contact avec la source lumineuse.
20:42Pour faire la lumière sur nos nuits, Sébastien travaille aussi sur l'orientation de l'éclairage.
20:47Au lieu d'avoir des lanternes qui sont inclinées à 20 degrés comme dans le temps,
20:50aujourd'hui, on les incline à 5 degrés.
20:52Donc l'énergie, la quantité de lumière reste vraiment vers le sol.
20:57Une solution toute simple pour se débarrasser du fameux halo qui gâchait nos belles nuits étoilées.
21:01Ça permet vraiment, pour nous, observateurs du ciel, d'avoir un ciel d'une qualité exceptionnelle.
21:08Et ça, c'est essentiel pour que toutes les petites et petits Thomas Pesquet
21:11puissent rêver à la belle étoile en se disant, moi aussi un jour, j'irai là-bas.
21:17Vous l'avez vu, réduire la pollution lumineuse, ça passe par le renouvellement de l'éclairage public.
21:23C'est ce que décident de faire de plus en plus de communes françaises.
21:27Plus de 2250 ont déjà coupé l'éclairage public de nuit.
21:31On éteint la lumière et on rallume les étoiles.
21:38Il est maintenant temps de répondre à vos questions.
21:40Vous m'en envoyez plein sur les réseaux sociaux.
21:42Comme d'habitude, je vais prendre un peu de hauteur dans Dijami pour vous répondre.
21:47Quelques marches.
21:48Dijami, d'où vient l'expression « faire des plans sur la comète » ?
22:00Eh bien Hélène, en posant cette question, vous n'avez pas fait un plan sur la comète.
22:04On utilise cette expression quand quelqu'un fait des projets qui ont peu de chances de se réaliser.
22:10Un jour, j'irai sur Mars par exemple.
22:13Vous le savez, il y a peu de chances que ça arrive.
22:15C'est donc un plan sur la comète.
22:17Rien d'étonnant à cette association d'idées.
22:19Voir une comète briller dans le ciel est aussi très improbable.
22:23Il s'agit d'un événement rare.
22:25Avant d'avoir les moyens d'observation et de calcul dont on dispose aujourd'hui,
22:29il était en effet quasiment impossible pour les astronomes de prévoir la trajectoire
22:34et donc le passage près de la Terre de ces astres brillants constitués de glace et de roche.
22:41Et ce n'est peut-être pas un hasard si cette expression est née à la fin du 19e siècle.
22:45C'est l'époque des grands romans de Jules Verne.
22:48L'espace, les étoiles font rêver.
22:51Et plusieurs comètes sont observées dans le ciel au cours des années 1880.
22:56L'une d'elles, en septembre 1882, était même visible en plein jour et à l'œil nu.
23:02Pas étonnant donc que les comètes aient stimulé l'imagination
23:06et qu'elles se soient retrouvées dans une expression du langage courant.
23:09Dis Jamy, pourquoi la nuit en voiture croit-on que la Lune nous suit ?
23:14Je suis sûr que vous avez déjà eu cette impression, comme Livio.
23:18C'est ce qu'on appelle une illusion d'optique.
23:21En fait, notre cerveau est manipulé.
23:24Je m'explique.
23:25Lorsqu'on roule en voiture, on aperçoit des objets fixes dans la nuit.
23:30Des poteaux, par exemple.
23:31On les voit d'abord plus ou moins loin, devant nous, puis à côté et enfin derrière la voiture.
23:37En fonction du temps que l'on met à les dépasser,
23:40notre cerveau est capable de déduire à quelle distance il se trouvait.
23:44Si maintenant une voiture roule à nos côtés, un petit moment,
23:48il est aussi capable, notre cerveau, d'en conclure qu'elle roule à la même vitesse
23:53et dans la même direction que nous.
23:55Mais le problème avec la Lune, c'est qu'elle se situe beaucoup, beaucoup plus loin qu'un poteau.
24:01Du coup, même si on roule plusieurs centaines de kilomètres, on ne la dépasse jamais.
24:06Notre cerveau va donc en conclure, à tort, que la Lune se déplace dans la même direction que nous,
24:11comme une voiture qui roulerait à nos côtés.
24:14Merci à toutes et à tous de nous avoir rejoints pour cette émission spéciale
24:22et merci à Thomas Pesquet, notre étoile à nous, d'avoir accepté d'éclairer ses jamis aujourd'hui.
24:28Vous pouvez nous voir ou nous revoir sur France.tv.
24:31Faites le savoir.
24:31Sous-titrage Société Radio-Canada
24:39Sous-titrage Société Radio-Canada
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