Emission TV : Ca Commence Aujourd'hui sur France 2 (France,Septembre 2025)

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Emission TV : Ca Commence Aujourd'hui sur France 2 (France,Septembre 2025) Ca Commence Aujourd'hui sur France 2 Invités; Adeline Blondieau & Bénédicte Delmas  on a été des images esthétiques

Transcript

00:00Il y a quelques jours, on vous a vu sur les réseaux sociaux,

00:02toutes les deux, vous avez posté une photo

00:03de vous, quelques mois maintenant, pardon.

00:06Et il y a eu des réactions

00:07très très fortes. Est-ce qu'on l'a

00:10cette photo ? Là, voilà.

00:12Et en fait, vous étiez dans quel cadre ? Vous étiez copine,

00:14vous voyez, vous avez fait une photo, genre, on passe une bonne journée

00:16ensemble, c'est ça ? On passe deux heures

00:18ensemble. Adeline est à Paris,

00:20elle a rendez-vous, elle va au théâtre,

00:22je sors d'un

00:24atelier d'écriture,

00:26enfin, avec ce que vous écrivez,

00:28on va en parler tout à l'heure,

00:29et donc, on se voit, on a deux heures

00:32et on discute à bâton rompu, comme à chaque

00:34fois, et Adeline dit, allez, viens, on fait

00:36une photo. On demande à ma fille

00:38de la faire, et ma fille, en bonne ado,

00:39elle l'accade n'importe comment, on se dit, bon, c'est pas grave,

00:42laisse tomber, on va la faire nous-mêmes.

00:44Et là, vous la postez sans aucune juste

00:46fraîcheur du moment, quoi. Mais en fait, les gens,

00:48ils ont beaucoup la nostalgie

00:50de ce trio qu'on était, parce qu'on était

00:52des bonnes copines, et quand ils nous voient

00:53encore amis et aussi proches, les gens

00:56se trouvent ça magique que ça ait pu transcender

00:57la série, et quand on est

01:00toutes les deux ou toutes les trois, ou même

01:02avec Tonia, ça suscite

01:04toujours quelque chose. Donc, on se dit,

01:06comme ça, on donne des nouvelles.

01:07Un petit clin d'œil, oui.

01:08Oui, un petit clin d'œil. Pas de make-up,

01:10pas de coiffure, enfin, c'est très clair.

01:11Et puis, quelques jours plus tard, j'ai venu

01:15dit que t'es qui m'appelles, qui me fait, dis donc, mon canard,

01:18t'as vu ce qui se passe sous la photo ? Je fais, ben, non.

01:20Je suis dans les embouteilles, je prends les sports

01:22d'hiver. Ben, regarde, je donne

01:24le téléphone à ma fille qui fait, ah !

01:26Ben, peut-être qu'elle a raison, il faut que tu regardes ce qui se passe.

01:28Qu'est-ce qui se passait sous cette photo ?

01:30Et moi, je lui dis, t'inquiète,

01:32ça va s'équilibrer.

01:33Non, en fait, les photos,

01:35les photos, elles deviennent

01:37très vite... Enfin, cette photo,

01:40c'est tout de suite un million de personnes.

01:42Donc, moi qui démarre

01:43sur Instagram, je dis, ah ouais, un million !

01:45Ah, mais c'est facile !

01:48Non, mais un million,

01:50et puis des commentaires,

01:51plein de commentaires super, et puis

01:53des commentaires beaucoup

01:55plus agressifs

01:57sur notre physique et notre âge.

02:00Et en même temps,

02:01en postant cette photo,

02:04on savait qu'on savait

02:05à quoi on s'exposait.

02:07Oui, mais vous y avez vraiment pensé

02:08sur le moment ? Vous vous êtes dit,

02:08on peut s'en prendre la figure ?

02:10On sait que si on poste une photo

02:12sans maquillage,

02:14sans make-up,

02:15sans filtre, etc.

02:16Comme n'importe quelle femme ?

02:19Plus ou moins.

02:20En tout cas,

02:21on se fout de...

02:23Oui, c'est vrai, vous avez répondu.

02:24On se fout de l'esthétique

02:27quand on poste une photo comme ça.

02:28Ce qu'on met en avant,

02:30c'est le moment de complicité.

02:32Et ce qu'on nous a renvoyé,

02:35c'est 1% ou 0,1%

02:37de commentaires négatifs,

02:39mais qui nous dit

02:40qu'on pourrait vraiment

02:42faire un effort,

02:42parce qu'on est imbaisable.

02:44On est devenus imbaisable.

02:45C'est les mots qu'on a utilisés

02:46que vous étiez devenus imbaisables ?

02:48Oui, alors ça,

02:48c'est le plus choquant

02:49que j'ai choisi

02:50pour y répondre,

02:51mais c'était ce genre

02:53de commentaires.

02:54Et j'ai trouvé ça

02:54très intéressant, finalement.

02:57Intéressant, c'est-à-dire ?

02:58Qu'est-ce que ça raconte

03:00de notre époque ?

03:01Qui se permet comme ça

03:03de manière totalement anonyme

03:04de poster un commentaire

03:07dont on se fout royalement ?

03:09Parce que que M. Machin

03:10me trouve imbaisable,

03:11j'ai envie de lui dire

03:12« Mais tant mieux pour vous, M. »

03:13et ça tombe bien.

03:15C'est réciproque.

03:17Oui.

03:17C'est une violence gratuite.

03:19C'est une violence gratuite.

03:21Après, Adeline, comme moi,

03:22je ne veux pas répondre pour Adeline,

03:24mais ça glisse.

03:25C'est-à-dire qu'on s'en fout

03:26de ce genre de commentaires.

03:27Oui, mais ça dit des choses

03:27du regard qu'on porte

03:28sur les femmes encore aujourd'hui.

03:29C'est ça ?

03:29Ça dit des choses du regard

03:31qu'on porte sur les femmes

03:32aujourd'hui.

03:34Ça dit combien on est soucieux

03:38de l'esthétique et de l'extérieur,

03:40alors qu'on pourrait aussi se dire

03:42que l'intérêt à 50 ans

03:44et dans la vie, globalement,

03:46mais l'intérêt, c'est aussi

03:47de soigner l'intérieur,

03:49que ce soit l'affect,

03:51que ce soit l'intellect,

03:53que ce soit…

03:54Voilà.

03:55Mais les seuls commentaires

03:56y portent sur notre physique.

03:58Mais il y a un truc,

04:00et je pense que c'est quelque chose

04:02qu'on peut avoir en commun

04:03toutes les quatre,

04:04c'est qu'on a été

04:04des images esthétiques.

04:07On a été jolis.

04:08Moi, à l'époque,

04:09je ne me trouvais pas jolie,

04:09mais avec l'orcure,

04:10j'étais jolie quand même.

04:11On a été toutes lesquelles.

04:12Vous vous rendez compte

04:13parce que là,

04:14vous parlez au passé,

04:14vous êtes des belles femmes,

04:16vraiment.

04:16Non, mais c'est vrai,

04:17c'est vrai, c'est vrai.

04:18En fait, on a eu cette image

04:19de femme esthétique.

04:21Nous, sous le soleil,

04:22on nous regardait,

04:23il ne fallait pas qu'on prenne de poids,

04:24il fallait toujours

04:24qu'on soit jolie,

04:25il fallait qu'on fasse…

04:26Une fois qu'on avait fini

04:27notre journée,

04:27on faisait du sport,

04:28en plus d'apprendre les textes

04:29pour pouvoir être chippé,

04:31pour pouvoir tenir la route

04:31et tout ça.

04:33Et je trouve qu'on en veut

04:34beaucoup plus facilement

04:35aux femmes qui ont été belles,

04:36alors qu'on nous a bien emmerdés

04:37quand on était jolies.

04:38Ah oui, mais finalement,

04:39vous êtes des esservelés,

04:40vous êtes jolies,

04:40mais heureusement,

04:41vous n'avez que ça.

04:42Et comme si le jour

04:44où ça commence à s'abîmer,

04:45parce que c'est l'âge

04:46et parce que c'est normal

04:47et parce que c'est l'impermanence

04:48de la vie,

04:49là, on nous en veut plus.

04:50Donc moi,

04:51on me prend le chou

04:51sur les cheveux blancs.

04:53Et là,

04:53il y a une espèce de truc

04:54où on s'est dit

04:55mais ils sont fous.

04:56On vous le dit,

04:56les gens,

04:57ils vous le disent,

04:57vraiment ?

04:58Les cheveux blancs ?

04:59Oui.

05:06Il y a plein de problèmes

05:06mais quand même,

05:07les cheveux blancs,

05:07vous devriez faire un effort.

05:10Et je les ai depuis

05:11que j'ai 20 ans

05:12et maintenant,

05:14je ne les teins plus

05:14et ça me va.

05:16Et ça me va

05:17et je ne me sentirais pas moi

05:18si je n'avais pas Georges.

05:20Georges ?

05:21Georges,

05:21c'est celle du devant,

05:22là.

05:23Oui, là,

05:23ma femme blanche.

05:24Elle est sur le coteau.

05:25Et puis après,

05:25il y a tous leurs enfants.

05:27Ça vous touche ?

05:29C'est-à-dire qu'il y a des jours

05:30où on est un peu plus fragile

05:31et on en a marge,

05:32je m'en fous.

05:33Alors,

05:34sur quoi vous êtes touchée parfois ?

05:36En fait,

05:39c'est plus ce que ça vient dire

05:41de ce qu'on va se permettre

05:42de dire à des femmes.

05:43Jamais on dirait

05:43à un mec qu'il est imbaisable.

05:45Est-ce qu'on va dire

05:46à Georges-Claude,

05:46dis donc mon gars,

05:47les petites tempes grises là ?

05:48Oui, alors après,

05:49il n'est pas imbaisable,

05:50on va se le dire.

05:50Oui, mais nous non plus.

05:52Vous voyez ce que je veux dire ?

05:53Non, mais c'est parce que

05:54l'exemple me faisait sourire.

05:55Mais parce que

05:56on prend des gens esthétiques,

05:57on ne parlerait pas comme ça

05:58d'un homme, tout simplement.

05:59Jamais.

05:59Je suis d'accord.

06:00Une femme,

06:00on s'autorise.

06:02Moi, j'aimerais un jour

06:03où on n'est pas en train de dire

06:04« Ah non, mais elle a bien vieilli,

06:05elle a mal vieilli,

06:06mais elle a des rides.

06:07Ah non, mais elle s'en sort bien.

06:08Elle a quand même un peu tapé. »

06:09En fait,

06:10ça ne devrait même pas faire sujet.

06:12Chez les mecs,

06:12ça ne fait pas sujet.

06:13Mais je crois que

06:14ce n'est pas lié

06:16à l'image esthétique

06:16qu'on peut avoir.

06:17Je crois que c'est vraiment

06:18des réflexions

06:19qu'on se permet de faire

06:20à toutes les femmes.

06:21et c'est ce que je disais

06:25dans la réponse

06:26que j'ai faite à ces photos,

06:28c'est qu'il y a une loi

06:30qui n'est pas dite,

06:34mais qui est là,

06:35qui est que les femmes

06:36se doivent d'être jolies.

06:37Qu'est-ce qu'on dit

06:38à une petite fille

06:38depuis le berceau ?

06:40Qu'est-ce qu'elle est jolie ?

06:41Qu'est-ce qu'elle est jolie ?

06:42La petite fille grandit

06:43avec ce devoir d'être jolie.

06:46Il faut être jolie

06:46parce qu'il faut être choisi.

06:48Il faut plaire,

06:49il faut séduire

06:49parce que comme si c'était

06:51l'essence des femmes.

06:53Et ça, je trouve que

06:54on ne peut plus accepter ça.

06:57Mais pas,

06:57on ne peut plus,

06:58pour notre âge,

06:59on ne peut pas continuer

07:00à élever les petites filles

07:01comme ça.

07:02On doit les ouvrir

07:04à ce qu'elles sont capables

07:05de faire

07:06et à ce qu'elles sont...

07:08C'est à elles de choisir.

07:10Déjà, elles n'ont pas

07:11à être choisies.

07:12Et ça rejoint, en fait,

07:15la domination masculine

07:17à laquelle on est toutes soumises.

07:20Et c'était ça,

07:20l'intérêt de ces photos.

07:21Se montrer sans maquillage

07:23et sans filtre,

07:25c'était de dire

07:26« Mais moi,

07:26je m'en fous

07:27de ce que vous allez penser

07:27de notre physique.

07:29Ce qu'on veut vous montrer là,

07:30c'est qu'on est potes,

07:32on a plaisir à se voir. »

07:34Et vraiment,

07:35c'est vrai...

07:36Je me pose la question

07:37en me disant...

07:38Je me projette en vous.

07:39En plus,

07:39on fait un peu le même métier.

07:40On a fait le même métier.

07:43Et je me dis,

07:44est-ce que là,

07:45maintenant,

07:46avec cette réflexion-là,

07:47vous vous êtes dit

07:47« C'est dingue. »

07:48Est-ce que sur le moment,

07:50quand même,

07:50ça pique ou même pas ?

07:52Ça vous a glissé dessus.

07:53Vous avez décidé

07:54de répondre, d'ailleurs.

07:55Oui.

07:55Comment vous avez répondu ?

07:57J'ai répondu

07:58en partant de ce commentaire,

08:00en essayant d'expliquer

08:01ce que ça racontait

08:03du regard des hommes.

08:05Ce que vous nous avez dit,

08:06ce que vous nous avez expliqué.

08:07Oui.

08:08Et alors,

08:08les commentaires de ces commentaires ?

08:10Alors là,

08:11du coup,

08:12c'était 3,7 millions de personnes

08:14qui me disent...

08:15Je me suis dit

08:16« Instagram,

08:17mais si c'est normal,

08:17c'est facile ! »

08:19Non,

08:19130 000 personnes

08:23qui disent

08:24« Merci de dire ça

08:25pour les femmes.

08:26Merci de mettre en mots

08:27ce que je ressens,

08:29mais que je n'étais pas capable

08:30de formuler. »

08:32Donc,

08:33à un moment,

08:33beaucoup de femmes

08:34se sont retrouvées

08:35dans cette envie

08:36de se rebeller

08:37face aux injonctions.

08:39Elles vous disent quoi,

08:40ces femmes

08:40qui sont venues vers vous,

08:42justement ?

08:43Elles vous disent...

08:43Elles disent d'abord « Merci ».

08:46Elles disent d'abord « Merci ».

08:47Et elles disent

08:48« C'est à vous,

08:49les VIP,

08:50de dire ces mots. »

08:53Et je ne crois pas.

08:53Je crois que c'est à chacun

08:54et c'est au quotidien

08:55et ce n'est pas...

08:57On a une exposition

08:59et surtout

09:00une certaine confiance en soi

09:03au bout d'un moment.

09:04C'est-à-dire que

09:04Sandrine parlait

09:06du syndrome

09:09de l'imposteur.

09:10Et je me disais

09:11« C'est marrant,

09:12en fait,

09:12moi, c'est l'inverse. »

09:13J'étais une catastrophe

09:15à l'école

09:15et pourtant,

09:17j'avais le sentiment

09:17que je n'étais pas bête,

09:18même si tous les voyants

09:19disaient

09:20« Elle est idiote,

09:21il faut l'orienter. »

09:23Et moi,

09:23j'avais le sentiment

09:24que je n'étais pas

09:26complètement idiote,

09:27mais qu'il allait falloir

09:28prouver à tout le monde

09:29que...

09:30Et toute ma vie,

09:31j'ai eu ce sentiment

09:32d'être capable,

09:35mais je sentais

09:36dans les yeux des autres

09:37que je ne l'étais pas forcément.

09:39Donc,

09:39moi,

09:40j'ai construit ma vie

09:40sur ce...

09:41J'ai envie d'y aller,

09:43j'y vais

09:43et je leur montrerai,

09:46peut-être.

09:46Si j'y arrive,

09:47je leur montrerai.

09:48Si je n'y arrive pas,

09:49ce n'est pas grave.

09:50Mais voilà,

09:52avec une mécanique...

09:53Un peu différente.

09:54Oui.

09:54Un peu différente.

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