- il y a 4 jours
DB - 15-09-2025
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00:00:30...
00:01:00C'est à mes enfants et aux enfants de mes enfants que je dédie cette histoire de notre famille.
00:01:09Nous sommes Alsaciens.
00:01:12Nous appartenons à une province bénie des dieux, mais durement éprouvée au cours des siècles.
00:01:18C'est l'histoire de notre petite patrie que je voudrais raconter,
00:01:21à travers celle de notre famille et de notre village, Alsheim,
00:01:24qui se trouve à 40 kilomètres au nord de Strasbourg.
00:01:58Aujourd'hui, nous allons faire une dictée.
00:02:09Ensuite, j'interrogerai l'un d'entre vous pour voir si vous avez bien appris la fable de la fontaine.
00:02:14Mon arrière-grand-mère, Mathilde, fille unique d'un riche industriel, le baron Eugène Victor Kempf,
00:02:25s'était mariée le 18 juillet 1870 au château d'Alsheim.
00:02:31Elle épousait ce jour-là le comte Charles de Latour, capitaine au 1er régiment de chasseurs d'Afrique.
00:02:36Son unité, qui avait fait campagne en Algérie, était depuis peu en garnison sur la frontière du Rhin, face à l'Allemagne.
00:02:45Mon arrière-grand-mère ne se doutait pas que le lendemain de sa nuit de noces allait devenir une date historique.
00:02:51J'ai une faim de loup.
00:02:59Vraiment ?
00:03:00Je ne me demande pas, quoi.
00:03:03Ne te moque pas de moi.
00:03:08Engroisse-moi.
00:03:09Faut que j'y aille.
00:03:24Pourquoi ? Tu es en permission ?
00:03:26Peut-être.
00:03:29Mais mon régiment est en état d'alerte.
00:03:32Je dois aller voir ce qui se passe.
00:03:33Je reviendrai pour le déjeuner.
00:03:34Mais notre voyage de noces, quand pourrons-nous partir ?
00:03:37Demain, après-demain ?
00:03:39Demain, ou après-demain ?
00:03:43C'est plutôt possible, mon amour.
00:03:46Charles, je ne veux pas qu'il y ait la guerre.
00:03:48Voyons, ma chérie.
00:03:50L'empereur ne peut pas laisser Bismarck et la Prusse narguer la France plus longtemps.
00:03:53Eh bien, dis à l'empereur, à monsieur de Bismarck,
00:03:55que la nouvelle comtesse de la tour a besoin de quelques années de paix pour être heureuse et faire des enfants.
00:03:59Je leur dirai, madame la comtesse.
00:04:01À la première occasion.
00:04:02C'est promis.
00:04:03Je ne plaisante pas, Charles.
00:04:05Moi non plus.
00:04:06À propos, combien vais-tu donc, toi ?
00:04:15Trois ? Quatre ?
00:04:17Non, trois, ça suffit, n'est-ce pas ?
00:04:19Mathilde.
00:04:20Deux garçons pour toi et une fille pour moi.
00:04:22Ça va ?
00:04:23Charles.
00:04:28Charles, j'ai peur.
00:04:29Je suis si heureuse.
00:04:33Je suis là, Mathilde.
00:04:37Oh mon Dieu, ils n'ont bu plus de 100 bouteilles de champagne.
00:04:40Danser, ça donne soin.
00:04:44Oui, monsieur Emma.
00:04:45Vous m'aidez à porter ça à l'office, s'il vous plaît.
00:04:48Toi, tu es bien pressée d'aller à l'office, hein ?
00:04:49Bonsoir, monsieur le coq, bonsoir, monsieur le coq.
00:05:00Bonsoir, mesdames.
00:05:05Le beau ton capitaine.
00:05:07Puis, il est bien poli.
00:05:08Il nous a dit bonjour, gentiment.
00:05:10Où n'est-ce ?
00:05:11Ben-y, ce qui est, c'est nerveux ?
00:05:12Il y a deux bêches d'or du chien, ici.
00:05:15Hé !
00:05:16Moi, j'aurais préféré que ma Mathilde, elle, épouse monsieur Armand.
00:05:24Un diplomate, c'est mieux qu'un militaire.
00:05:27C'était son ami d'enfance, j'étais sûre qu'ils allaient se marier.
00:05:31Et puis, voilà qu'arrive l'autre, avec son bel uniforme et ses décorations.
00:05:34Moi, je la comprends.
00:05:36Qu'est-ce que vous avez contre les militaires, mademoiselle Emma ?
00:05:39Les militaires, ça va, ça vient, et puis ça va se faire tuer à la guerre.
00:05:43Emma dit qu'il y aura la guerre.
00:05:44Tu es quoi, ça, France ?
00:05:46Mais j'espère bien, oui, qu'on aille se battre.
00:05:47J'en ai assez de faire l'ordonnance et de tirer les bottes.
00:05:49On ne dit pas ça.
00:05:51Bon, on est qu'ils sont au mieux, chatte, ça veut.
00:05:54Le temps d'aller à Berlin de revenir, on se mariera.
00:05:56Non, non, non, faut que je retourne à l'auberge.
00:06:01Partons, lise-en-la.
00:06:03Je viens avec toi.
00:06:04La cingale, ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue.
00:06:11Pas un seul petit morceau de mouche ou de verbe saut.
00:06:15Elle alla crier famine chez la fourmise sa voisine.
00:06:17Antoine, à ta place.
00:06:21Historica, historica, monsieur.
00:06:23Historica, c'est une forte.
00:06:26Antoine, parle français, s'il te plaît.
00:06:28Mais c'est connu, monsieur.
00:06:29Elles sont parties, elles ne sont plus là.
00:06:31C'est ma foi vraie.
00:06:35En plein mois de juillet, c'est bizarre.
00:06:42Ma grand-mère, elle dit que c'est signe de malheur.
00:06:45Va t'asseoir.
00:07:01Toujours ensemble, vous deux.
00:07:27Tu sais que si tu épouses l'uthérien, je ne pourrais pas pénir votre union.
00:07:31Qu'en pense ton père ?
00:07:33Oh, moi, je suis catholique, mais ma femme indice, elle est allemande et protestante.
00:07:39Il faudra quand même vous décider.
00:07:41Moi, je dis le bon Dieu, c'est le même pour tout le monde.
00:07:43Voilà.
00:07:44Allez, venez vous s'asseoir ici près de moi.
00:07:48Je vous serre moins un peu.
00:07:52Adelise, bring une saflosche Riesling.
00:07:56Jerry, bring du flasche de M'Hanfara.
00:07:58Maman, je t'ai déjà dit que je ne veux plus parler allemand.
00:08:01N'est-ce pas avec ta mère ?
00:08:03Même avec le roi de Prusse.
00:08:07Bonjour, Alpfor.
00:08:08Bonjour, petite soeur.
00:08:09Ah, lui, il est.
00:08:12Ah, Franzul, tu as de la chance d'être soldat.
00:08:14Moi et moi affecté dans la réserve.
00:08:16La garde mobile, on n'a pas d'uniforme, pas de fusil, rien.
00:08:20Écoute, mon fils,
00:08:21Flingrich, tu es schon frais et gueneux.
00:08:23J'oublie que ta mère est allemande.
00:08:24Tu veux donc te battre contre tes cousins ?
00:08:26Bonjour.
00:08:29Bonjour, monsieur.
00:08:30Vous avez ma note, s'il vous plaît ?
00:08:31Oui.
00:08:32Voilà.
00:08:33Merci.
00:08:35Quel est ce chenome que j'ai aperçu hier au mariage ?
00:08:39Armand Kessner, Beauvalet.
00:08:43C'est bon, laissez-le.
00:08:44Merci.
00:08:45Au revoir, bonne journée.
00:08:45Au revoir.
00:08:46Le chouchou de mademoiselle Emma, il est diplomate à Paris.
00:08:50Il n'a pas l'air gai, votre monsieur Armand.
00:08:52Forcément.
00:08:53Il est amoureux de la Mathilde, elle en a épousé un autre.
00:08:57Qu'est-ce que tu dirais de ça, toi ?
00:08:58On ne parle pas de malheur, voyons-moi.
00:09:01Toujours là, le Prusco ?
00:09:03C'est sûrement un espion de Bismarck, ton frâle.
00:09:06J'ai depuis quatre ans le ruprêche.
00:09:07Espion, pas en tout cas, ce n'est pas un feignant.
00:09:09Vestia, Preuss.
00:09:10Je suis Würdenberger.
00:09:11Et toi, tu es un idiote.
00:09:13Qu'est-ce que tu racontes, toi, le bouffeur de patates ?
00:09:15L'air, jetzt rup !
00:09:17Bleib ruhig, bleib ruhig.
00:09:19Ruprecht.
00:09:23Je suis allemand comme tu.
00:09:25Je ne veux pas de guerre.
00:09:26Laissez-nous de là-bas, Nîbling.
00:09:28Vous êtes tellement éloignés.
00:09:29Il va y avoir un Krieg.
00:09:31Laissez-moi avec moi.
00:09:31Laissez-moi.
00:09:32Laissez-moi.
00:09:33Laissez-moi.
00:09:34Laissez-moi.
00:09:35J'ai déjà dit de laisser ma mère conquête.
00:09:37Si je t'y reprends, je te casse la gueule.
00:09:41Au revoir, Mathilde.
00:09:42Tu es sûre que tu ne veux pas rester déjeuner ?
00:09:44Non.
00:09:46Je ne suis pas sûr que cela fasse particulièrement plaisir à ton mari.
00:09:50Mais non.
00:09:50Il te trouve très sympathique.
00:09:52C'est papa qui va être déçu.
00:09:53Il t'aime beaucoup.
00:09:54Écoute, il vaut mieux que je parte.
00:09:56C'est mieux ainsi.
00:09:58Je suis désolée que tu le prennes comme ça.
00:10:00Tu ne m'as même pas invité à danser pour mon mariage.
00:10:03C'est toi qui m'as appris à valser.
00:10:04Tu as oublié ?
00:10:06Il me faut oublier beaucoup de choses, Mathilde.
00:10:08Arrête.
00:10:09Tu devrais te réjouir de mon bonheur si tu m'aimais vraiment.
00:10:12Je suis très content pour toi.
00:10:14Tu es sûre que tu ne veux pas rester ?
00:10:16Tu fais partie de la famille, tu sais.
00:10:17Comme un frère, bien sûr.
00:10:19De toute façon, je suis rappelé par le Quai d'Orsay.
00:10:23La situation est très grave, tu sais.
00:10:25Notre ambassadeur s'est fait insulter par le roi de Prusse.
00:10:27Toi aussi, tu es pour la guerre ?
00:10:29Non.
00:10:30Mais elle est inévitable.
00:10:33Les diplomates ont échoué, la parole est désormais aux militaires.
00:10:36Ne dis pas ça.
00:10:37Pourquoi ?
00:10:38Je tremble pour chat.
00:10:41C'est vrai que les cigognes sont déjà parties, monsieur le curé.
00:10:44C'est vrai.
00:10:45Je suis allé voir au clocher de l'église ce matin.
00:10:48Le nid est vide depuis quelques jours.
00:10:51Pourtant, je suis sûr qu'il ne fait pas plus chaud en Afrique qu'ici.
00:10:55Sitôt.
00:10:55Ce n'est pas normal, ça.
00:10:57Monsieur le curé.
00:10:59Elle croit que ça porte malheur, monsieur le curé.
00:11:01Mais dites-lui, vous, que c'est des histoires de bonnes femmes, ça.
00:11:03France l'a raison, Lislotte.
00:11:04Il ne faut pas être superstitieuse.
00:11:06C'est un péché.
00:11:07C'est Dieu qui décide tout.
00:11:23J'ai une surprise pour toi.
00:11:25Papa, je peux le dire ?
00:11:26Bien sûr, ma chère.
00:11:28Voilà.
00:11:29Nous avons longuement discuté ce matin, papa et moi.
00:11:32Et il est d'accord pour que tu travailles à ses côtés à l'usine.
00:11:36Si vous le souhaitez, bien entendu.
00:11:38Je crains en effet que Mathilde ne soit pas faite pour la vie de garnison.
00:11:45Personnellement, je serais très heureux de la garder auprès de moi.
00:11:48De vous garder auprès de moi.
00:11:52Depuis que sa mère nous a quittés, nous avons vécu un peu comme un vieux couple, Mathilde et moi.
00:11:56Je l'ai même peut-être un peu trop gâté.
00:11:59Vous savez, je ne souhaite pas...
00:12:00J'ai tout arrangé.
00:12:02Papa va s'installer dans l'aile gauche et nous laisser l'autre aile.
00:12:05Et puis j'ai l'intention de changer le mobilier du salon.
00:12:08Et je t'aménagerai un bureau dans mon ancienne chambre.
00:12:10Tu verras, tu y seras très bien.
00:12:12Et puis dans trois ou quatre ans, tu remplaceras papa à l'usine.
00:12:15Voilà.
00:12:16Elle me met déjà à la porte.
00:12:19Mais Mathilde, il n'est pas question que je quitte l'armée.
00:12:21Ce n'est pas un métier.
00:12:24A la rigueur, en temps de guerre, mais pas en temps de paix.
00:12:27Nous discuterons de cela un peu plus tard, si tu veux bien.
00:12:29De toute façon, il n'est pas urgent de prendre une décision.
00:12:33Il faut d'abord voir comment tournent les événements.
00:12:37Rue de Rorella.
00:12:39Il dit que le général Bontemps est à l'usine et qu'il veut vous voir d'urgence.
00:12:43D'urgence ?
00:12:46J'espère que ce n'est pas une mauvaise nouvelle.
00:12:49Venez avec moi, Charles.
00:12:51Excuse-nous, ma chérie.
00:13:14Messieurs, mon général,
00:13:17vous connaissez mon gendre, le capitaine de la tour.
00:13:20Le général Bontemps,
00:13:22qui est responsable du matériel à l'état-major.
00:13:25Je vous présente le capitaine Dupuis.
00:13:28Nous l'avons construit spécialement pour l'empereur.
00:13:31C'est dans ce wagon
00:13:31que Sa Majesté s'est rendue de Paris à Solferino
00:13:34pour y battre les Autrichiens.
00:13:36Je sais, j'y étais.
00:13:38Onze ans déjà.
00:13:40Que me vaut l'honneur de votre visite ?
00:13:42Chers amis.
00:13:47Ça y est.
00:13:49C'est la guerre.
00:13:51Enfin.
00:13:52Vous trouvez.
00:13:53Personnellement, je ne vois aucune raison de nous réjouir.
00:13:56Voici le communiqué officiel.
00:14:00Aujourd'hui, 19 juillet 1870, à 11 heures du matin,
00:14:03Sa Majesté impériale a fait remettre au roi de Prusse, Guillaume Ier,
00:14:06la déclaration de guerre de la France à la Prusse.
00:14:09Bismarck a gagné.
00:14:12Il la voulait, cette guerre.
00:14:14Il l'a.
00:14:15Mais nous aussi, nous la voulons.
00:14:18Nous n'allons pas laisser la Prusse annexer la moitié de l'Europe sans réagir.
00:14:21En avez-vous bien mesuré tous les risques ?
00:14:24Asseyez-vous.
00:14:25Je serai bref.
00:14:27Le ministre de la guerre souhaite que vous doubliez votre production de canaux.
00:14:30Vous arrêtez provisoirement la construction de wagons.
00:14:33Doublé.
00:14:34Facile à dire.
00:14:36Nous vous fournirons l'argent, les matières premières et le personnel.
00:14:39Le capitaine Dupuis,
00:14:42brillant polytechnicien,
00:14:44est spécialiste de balistique.
00:14:45Il vous assistera.
00:14:46Cher ami, grâce à votre excellent matériel,
00:14:49nous avons battu Abdelkader en Algérie,
00:14:51les Russes à Sébastopol,
00:14:52les Autrichiens à Solferino.
00:14:54Demain, grâce à lui, nous irons corriger M. Bismarck à Berlin.
00:14:58Beste.
00:14:59Comme vous y allez, mon général.
00:15:03Les Prussiens ont une armée deux fois plus forte que la nôtre.
00:15:06Vous voulez dire deux fois plus nombreuses, monsieur.
00:15:08Ce n'est pas la même chose.
00:15:09Le ministre de la guerre l'a encore répété la semaine dernière.
00:15:12Nous sommes prêts.
00:15:12Il ne manque pas un bouton de guette à l'armée française.
00:15:14Des boutons.
00:15:16Les boutons, peut-être.
00:15:18Mais vous oubliez le nouveau canon en acier et à culasse de M. Croup,
00:15:22que je connais bien,
00:15:23qui tire trois fois plus vite que les nôtres.
00:15:25Votre fusil chasse-peau tire trois fois plus loin que le leur.
00:15:28Et vous ne redoutez pas leurs généraux,
00:15:30qui sont remarquables.
00:15:31Et les nôtres ?
00:15:33Mac Mahon, Bazel, Bourbaki,
00:15:35sous les ordres desquels j'ai eu l'honneur de servir en Algérie.
00:15:37Excusez-moi, Charles,
00:15:39mais la guerre aux colonies contre les indigènes,
00:15:43ce n'est peut-être pas la même chose.
00:15:44Monsieur le baron, vous parlez comme un défaitiste.
00:15:47Les instructions du gouvernement sont claires.
00:15:49Il ne reste plus qu'à les exécuter.
00:15:51Du puits, vous restez ici.
00:15:52Vous vous mettez à la disposition de M. Kempf.
00:15:54À vos ordres, mon général.
00:15:57Excusez-moi, monsieur le baron.
00:15:58Le devoir m'appelle.
00:16:01Monsieur ?
00:16:01On va le déculotter, le Bismarck.
00:16:08À bas, le roi de Prusse.
00:16:09Vive l'Empereur.
00:16:10Vive l'armée.
00:16:12À Berlin.
00:16:13À Berlin.
00:16:20Reste encore un peu.
00:16:23Je dois rejoindre mon régiment immédiatement.
00:16:26La guerre, la guerre.
00:16:27On dirait que tu aimes ça.
00:16:30Reste encore un peu.
00:16:31Reste encore un peu.
00:17:01Pourquoi ?
00:17:02C'est un guerre, Ruprecht.
00:17:04Vachez, vite.
00:17:09Fouillez-vous, Ruprecht.
00:17:10Ce n'est pas parce qu'il est Allemand qu'il faut l'embêter.
00:17:12Ta mère aussi est Allemand.
00:17:13Et toi-même, tu es moitié Allemand.
00:17:15Justement, tu es aveugle ?
00:17:16Je ne vois pas qu'il tourne autour et qu'il complote dans ton dos.
00:17:18Je t'attire de vous assister ta mère.
00:17:19Vous n'allez pas vous battre.
00:17:21Allons, laissez Ruprecht tranquille.
00:17:23Vous aurez l'occasion tant tuer tes brusquos.
00:17:25Et même, peut-être tuer vous aussi.
00:17:27Dieu vous garde même pour vos enfants.
00:17:29Un autre voyage de danse.
00:17:48Je te mènerai à Venise, tu verras.
00:17:52Ils fêteront la victoire.
00:18:05France.
00:18:07Es-tu amoureux ?
00:18:09Oui, mon capitaine.
00:18:09Moi aussi.
00:18:12Allons faire la guerre.
00:18:13Sous-titrage Société Radio-Canada
00:18:18Sous-titrage Société Radio-Canada
00:18:21Sous-titrage Société Radio-Canada
00:18:23Sous-titrage Société Radio-Canada
00:18:53Qu'est-ce qui s'est passé, mon Dieu ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:19:14Foutes le camp, ma petite.
00:19:20La vie s'embourge.
00:19:22La franche-villère en a pris la pâtée.
00:19:25La 5 contre 1, on ne pouvait rien faire.
00:19:29Vous n'allez pas nous abandonner.
00:19:31Il y en a trop.
00:19:36Des Bavarois, des Essois, des Prussiens.
00:19:41Et puis leur caloncroupe, c'est l'enfer.
00:19:43Le maréchal Mac Mahon, il en chêlait comme un gosse.
00:19:46Les chasseurs d'Afrique, vous les avez vus ?
00:19:48Pas vus.
00:19:49C'est les cuirassiers qui chargeaient Amosbron.
00:19:52Dans les houblons.
00:19:54Les pauvres.
00:19:55Un vrai carnage.
00:19:58Et l'Empereur ? Qu'est-ce qu'il fait, l'Empereur ?
00:20:03Il fait pitié, l'Empereur.
00:20:07Voilà ce qu'il fait, ma petite dame.
00:20:09Il paraît qu'il ne peut plus pisser, il a décaillu dans les reins.
00:20:11L'Empereur est malade ?
00:20:13Oui.
00:20:14La gravelle.
00:20:16Il ne peut plus monter à cheval.
00:20:17De toute façon, ce n'est pas grave, ce n'est plus lui qui commande.
00:20:20C'est sa bourgeoise.
00:20:22Le génie, il n'a pas dingué.
00:20:23Où sont vos officiers ?
00:20:25Les bons sont morts.
00:20:28Puis les autres se sont carapatés comme des lapins.
00:20:32Ils sont loin, maintenant.
00:20:47Ah, monsieur le maire.
00:21:17C'est une catastrophe.
00:21:18Les soldats ont pillé la boutique de chingles et maintenant ils cassent tout.
00:21:21Il n'y a plus de vives, plus rien.
00:21:25Allez prendre des vivres au château.
00:21:27Du pain des oeufs, des poulets.
00:21:28Et demandez à Emma de vous donner du linge et des vieux vêtements.
00:21:32Regarde, monsieur le maire.
00:21:33Il y a une femme qui est en train d'accoucher en bas.
00:21:36Il faut aller chercher la sage-femme.
00:21:38Un docteur !
00:21:39Ils font un docteur !
00:21:41Qu'est-ce qu'elle a ?
00:21:43Ils l'ont violée.
00:21:44À plusieurs.
00:21:46Les lâches.
00:21:47Salauds de Prussiens.
00:21:49Ce n'est pas les Prussiens.
00:21:51C'est les l'autre.
00:21:55Quelle honte.
00:21:58Emmenez la vite au château et confiez-la au médecin-major.
00:22:17Où étiez-vous ?
00:22:21Frosch-Villers.
00:22:23Vous n'avez pas vu le premier chasseur d'Afrique ?
00:22:25Non.
00:22:27Votre fiancé ?
00:22:28Mon mari.
00:22:32Désolé.
00:22:36Il faut encore de la charpie, madame la comtesse.
00:22:38Mathilde, il n'y a plus de linge.
00:22:40Il faut pas chercher les draps dans le trousseau.
00:22:46Vous faites voir les chevaux.
00:22:48Et en vitesse.
00:22:52On repart tout de suite.
00:22:54Mon capitaine, les hommes sont fourbus.
00:22:56Les chevaux aussi.
00:22:56Voyons, ils n'iront pas loin.
00:22:59Bon.
00:23:00Repos.
00:23:00Mon dieu, tu es là.
00:23:09Tu es vivant.
00:23:11Je ne sais pas.
00:23:13Mathilde, on s'est fait battre.
00:23:15C'est un désastre.
00:23:16Tout est perdu.
00:23:18Dis-toi.
00:23:18Viens.
00:23:25Le pont sur la Sauer, à Wörth, vous savez,
00:23:28m'a entre la mairie et la maison des Trautmann.
00:23:30Trois fois, on l'a repris.
00:23:32Trois fois, on l'a reperdue.
00:23:33Qui est ce, Scott ?
00:23:34Mes cousins, Merle, qui habitent à côté.
00:23:38J'y étais pour voir.
00:23:40Heureusement, ils étaient partis.
00:23:42La chance.
00:23:44Chez eux, il y avait des morts partout.
00:23:46Dans le couloir, dans la cuisine, dans le jardin.
00:23:49Des oaves et puis des bavarois.
00:23:52Et ça se mordre cut.
00:23:55Je vous prie, on meurt.
00:23:56Tu mûches, est-ce un trinque ?
00:23:58Mais laissez-le tranquille, il vous dit qu'il n'a pas faim.
00:24:03On s'est battus.
00:24:04On s'est bien battus.
00:24:06Il n'y a rien à dire.
00:24:07Mais les poussiens sont les plus forts.
00:24:10Reste.
00:24:13Je sais bien que c'est impossible.
00:24:15On doit repartir à l'aube.
00:24:16On s'est battu.
00:24:38Allez, allez, allez !
00:25:08Allez, allez !
00:25:10Allez, allez !
00:25:14Avocats !
00:25:16Chargez !
00:25:18Chargez !
00:25:38Allez, c'est le dernier ! Faut pas traîner !
00:25:44Les Prussiens vont arriver, vont vous faire prisonniers !
00:25:46Allez, hop !
00:25:47Faut rejoindre votre régiment !
00:25:48Mon régiment, il n'y en a plus de régiment !
00:25:50La guerre est pas finie !
00:25:52Vas-y, toi ! Pour moi, c'est fini, je rentre à la maison !
00:25:54Je rentre à la maison !
00:25:58Geh, je rentre à la maison !
00:26:00Geh, je rentre !
00:26:02Chauve ! Chauve !
00:26:16Chauve !
00:26:17Chauve !
00:26:18Il est arrivé ! Il est arrivé !
00:26:20Il est arrivé !
00:26:22Il est arrivé !
00:26:24Il est arrivé !
00:26:26Il est arrivé !
00:26:28Il est arrivé !
00:26:30Il est arrivé !
00:26:32Il a été en train de démermer !
00:26:34Nous avons plus de salé !
00:26:36Il est arrivé !
00:26:38Il est arrivé !
00:26:40ideur !
00:26:431919 entsprechend à baisser nous !
00:26:45En viveました ...
00:26:45Nous avons plus de sharpie, plus de médicaments ...
00:26:49Il n'y a plus juste pour soigner nos blessés ...
00:26:50C'est emoc acquired !
00:26:52Si nous n'y a plusrrh !
00:26:53lays de extraordinaire !
00:26:54Je n'ai plus чер vite !
00:26:55A plus de Sånaud !
00:26:57Il est arrivé !
00:26:59A plus de douce de servietés …
00:27:00An Math".
00:27:01Je m'ai plus surprise moi ...
00:27:02Mais c'est... c'est honteux.
00:27:04Nous non plus, madame la comtesse.
00:27:06J'attends un fourgon.
00:27:08Je partagerai.
00:27:10Je n'aime pas la guerre, moi non plus.
00:27:12Générique, frère, je suis médecin pour sauver les vies, pas pour tuer.
00:27:32Capitaine Grafisma von Marba, sinds-ils des besitzers?
00:27:48Baron Kempf.
00:27:50En effet, vous êtes ici chez moi.
00:27:53Je dois loger ici, Baron.
00:27:56Voici mon ordre de réquisition.
00:28:02Je vous en prie.
00:28:12Ah, votre fille, je suppose.
00:28:15Mes hommages, mes frères.
00:28:23Si vous voulez bien me montrer le chambon.
00:28:32Mes frères, au bon.
00:28:38Le chambon est à nous.
00:28:41Ho, haut, haut, haut, haut, haut.
00:28:48Je suis là, je suis là.
00:28:51Je suis là, je suis là, je suis là, je suis là.
00:28:54J'ai l'air, j'ai l'air.
00:28:55J'ai l'air.
00:28:57J'ai l'air.
00:28:58J'ai l'air.
00:28:59J'ai l'air.
00:29:02Je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là, je suis là.
00:29:22Non, non, non !
00:29:25Il te l'a dit !
00:29:27Non !
00:29:30Becqa !
00:29:32Nez !
00:29:34Becqa !
00:29:39Nez !
00:29:43Nez !
00:29:52Est-il vrai qu'ils veulent te traîner devant un tribunal militaire ?
00:30:07Exact.
00:30:09C'est pour Thomas.
00:30:11Ils disent que j'ai tué un de leurs soldats.
00:30:14Ils vont me fulsier.
00:30:14Ne perds pas courage.
00:30:16On va te sauver, je te promets.
00:30:18Je m'en fous.
00:30:20Qu'est-ce qui est arrivé à Liselotte ?
00:30:22Dites-moi tout, je veux savoir.
00:30:26Elle est morte ?
00:30:29Ils l'ont.
00:30:37Ruprecht ?
00:30:38Le chien, le salaud.
00:30:43Où est-il ?
00:30:44Il est parti pour le front.
00:30:46Je le retrouverai.
00:30:48Je le jure devant Dieu, je le tuerai.
00:30:49Vous m'entendez, je le tuerai ?
00:30:50Ne dis pas ça.
00:30:51Et elle ?
00:30:55Où est-elle ?
00:30:57Disparue.
00:30:58On l'a cherchée partout.
00:31:01Impossible de la trouver.
00:31:02Elle s'est tuée.
00:31:04Je ne veux pas y croire.
00:31:06Ta sœur est bonne chrétienne.
00:31:07Tu ne me demandes pas des nouvelles de ta mère.
00:31:13Comment fait-elle ?
00:31:14Elle s'est effondrée, la pauvre.
00:31:16Quand nous avons enterré ton père, c'était trop.
00:31:21Dieu envoie parfois les pires épreuves à ceux qui te chérent le plus.
00:31:25Il faut prier.
00:31:26Ah non.
00:31:27Gardez vos sermons pour d'autres, monsieur le tueret.
00:31:30Votre bon Dieu, il nous a abandonnés.
00:31:32Ne blasphème pas, mon fils.
00:31:34Comme tu es un mère.
00:31:37Tu veux te confesser ?
00:31:39Je n'ai rien à confesser.
00:31:41Je suis innocent.
00:31:43Je te crois.
00:31:43Mets-toi à genoux.
00:31:47Je vais te donner la bénédiction de Dieu.
00:31:49Je n'en ai pas besoin.
00:31:53Le bon Dieu, je vais bientôt m'expliquer directement avec lui.
00:32:02C'est pour demain.
00:32:03Il faut le sauver.
00:32:05Il n'y a que vous, monsieur le baron, qui puissiez faire quelque chose.
00:32:08Je veux bien.
00:32:09Mais quoi ?
00:32:10Le capitaine von Wismar.
00:32:12C'est lui qui commande le secteur.
00:32:13Il peut empêcher cette injustice.
00:32:18Wismar.
00:32:20Depuis qu'il est ici, il insiste pour que nous dignions avec lui.
00:32:24Un comble.
00:32:26Il m'invite chez moi.
00:32:37C'est bon.
00:32:38Je vais accepter.
00:32:42Tu viendras avec moi, Mathilde.
00:32:43Ah non, jamais.
00:32:46Madame la comtesse.
00:32:53C'est bon, j'irai.
00:32:53Je comprends que la situation est délicate.
00:33:01Ce n'est pas agréable d'être réquisitionné.
00:33:04Je connais.
00:33:08Notre château en Prusse a été occupé et pillé par les soldats de Napoléon en 1806.
00:33:15Napoléon les premiers, naturellement.
00:33:17Je crois même qu'un tableau de ma famille est maintenant dans votre beau musée du Louvre à Paris.
00:33:25Un peu de bordeaux.
00:33:28À main.
00:33:28Château Lafitte, 63.
00:33:46Je l'ai apporté dans ma cantine personnelle.
00:33:49Qu'en pensez-vous ?
00:33:57C'est une très bonne année, en effet.
00:34:01Alors, Marron, oublions la guerre.
00:34:04Voulez-vous ?
00:34:04Il est difficile d'oublier que vos soldats assiègent Strasbourg depuis trois semaines
00:34:08et que vos canons bombardent notre cathédrale.
00:34:13C'est la guerre.
00:34:15Ne me forcez pas à vous rappeler que votre canturène a mis à sac le Paladine.
00:34:19C'était une autre époque.
00:34:20Je n'aime pas les canons.
00:34:22Moi non plus.
00:34:23Je suis un cavalier.
00:34:26À la cavalerie.
00:34:27Excusez-moi.
00:34:28Je ne me sens pas très bien.
00:34:34Son mari est officier de cavalerie.
00:34:39Nous n'avons pas de nouvelles.
00:34:41Excusez-moi.
00:34:43Je suis désolé.
00:34:50La Fontaine, Molière, Corneille.
00:34:55J'aime beaucoup Corneille.
00:34:57Très, comment, héroïque, n'est-ce pas ?
00:35:02Rodrigue a tout du cœur.
00:35:03Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'air.
00:35:08Ah, Rousseau.
00:35:11Très sentimental.
00:35:13Il aurait pu être allemand.
00:35:16Du sud, bien sûr.
00:35:19Ah, Voltaire.
00:35:22Celui-là, je vous le laisse.
00:35:26Ah.
00:35:28Une, Goethe, Gélin.
00:35:31Vous n'avez pas Adfrid von Weissenburg ?
00:35:33Il est là, sur l'étagère.
00:35:39Je peux ?
00:35:40Bien sûr.
00:35:49La première édition imprimée par Gruninger.
00:35:52À Strasbourg.
00:35:52Au fond, notre littérature allemande a commencé ici, en Alsace.
00:36:02Tout près.
00:36:03À Weissenburg.
00:36:05Vissenburg, comme vous dites.
00:36:08L'Alsace devrait être un trait d'union entre nos deux pays.
00:36:11La condition que chacun de ces pays veuille bien rester chez lui.
00:36:19Capitaine, j'ai une faveur à vous demander.
00:36:23C'est pour cette faveur que vous avez finalement accepté de dîner avec moi ?
00:36:27Oui.
00:36:28Je regrette.
00:36:30Je comprends.
00:36:31Un tribunal militaire va juger demain un garçon de chez nous.
00:36:35Un brave garçon.
00:36:35Ieri Logel.
00:36:37Mais c'est un franc-tireur.
00:36:39Il a tué un de mes hommes.
00:36:40Cette accusation est mensongère.
00:36:42Il est innocent.
00:36:43Vous êtes sûr ?
00:36:44Absolument certain.
00:36:45Ieri Logel est victime d'une machination.
00:36:48Et moi ?
00:36:49Comment puis-je être sûr ?
00:36:51Vous avez ma parole.
00:36:57Votre parole.
00:37:02Il sera libéré demain.
00:37:04Mais qu'il ne reste pas dans mon secteur.
00:37:05J'y veillerai.
00:37:07Il ira en France.
00:37:08C'est ça.
00:37:09Qu'il a au diable.
00:37:11Je vous remercie.
00:37:11Je vous remercie.
00:37:21Que se passe-t-il ?
00:37:42Nous avons pris ce don.
00:37:46Votre empereur est prisonnier de sa majesté, Wilhelm.
00:37:49C'est tout me l'aide.
00:37:53Désolée.
00:38:14Combien de temps doit-on supporter encore la présence de ce Prussien chez nous ?
00:38:18A-t-il encore traîné longtemps ses bottes sur nos tapis et couché dans le lit grand-père ?
00:38:23C'est ça la guerre, mon petit.
00:38:26On a encore de la chance.
00:38:27Il est correct.
00:38:28Et d'une grande courtoisie.
00:38:29Qu'est-ce que cela signifie ?
00:38:46L'empereur a été fait prisonnier.
00:38:51Ce don est tombé.
00:38:54La guerre est perdue.
00:38:59Charles.
00:39:01Mon Dieu, Charles.
00:39:02Sous-titrage ST' 501.
00:39:14Sous-titrage MFP.
00:39:44Sous-titrage MFP.
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00:48:14D'accord.
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00:57:36MFP.
00:57:38MFP.
00:57:40Bienvenue, ma petite Liselotte.
00:57:42Nous aussi, nous sommes diablement contents de te revoir.
00:57:45Allez, Eva, emmène-la.
00:57:52Armand est là, tu sais.
00:57:54Armand ?
00:57:55Oui, il est de passage.
00:57:57Il t'attend au salon.
00:58:10Je suis si heureuse de te voir.
00:58:12Tes lettres m'ont fait tant de bien.
00:58:14Je suis venu chercher mes parents.
00:58:16Ils ont décidé de partir pour la France.
00:58:24Mais c'est toi que je voulais voir.
00:58:36Tu es toujours aussi belle.
00:58:40Parle-moi de toi.
00:58:45Qu'est-ce que tu te viens, raconte.
00:58:47J'ai finalement refusé un poste à l'ambassade de Berlin.
00:58:51Tu penses ?
00:58:52Ils voulaient m'envoyer là-bas uniquement parce que j'étais alsacien,
00:58:54que je parlais allemand.
00:58:55Ils ne comprennent vraiment rien à l'Alsace, à Paris.
00:58:58Il y avait un poste d'attaché vacant à Saint-Pétersbourg.
00:59:01Pourquoi si loin ?
00:59:03Mathilde, si tu voulais, je n'ai pas changé.
00:59:07Je sais.
00:59:08Tu te souviens de nos longues promenades au Mont Saint-Odile ?
00:59:14Ça paraît si loin.
00:59:15On ne se doutait pas de ce qui pouvait nous attendre.
00:59:19Mathilde, est-ce que tu veux enfin être ma femme ?
00:59:26C'est encore trop tôt. Un jour, peut-être.
00:59:29Viens avec moi.
00:59:31L'Alsace est condamnée au malheur.
00:59:33Tu n'as pas le droit de dire une chose pareille.
00:59:34Marionneau, Mathilde.
00:59:36Je te ferai connaître d'autres gens, d'autres horizons.
00:59:39Arrête. Armand, arrête.
00:59:41Ne me réponds pas tout de suite.
00:59:43Je pars pour Paris après-demain.
00:59:45Je viendrai demain chercher ta réponse.
00:59:48On ne parle plus beaucoup de nous dans les journaux de Paris.
00:59:53La France nous oublie.
00:59:56Tiens, le temps publie dans sa rubrique Le Pays perdu, qu'en fait, ce sont plus de 350 000 Alsaciens qui ont tapeté pour la France.
01:00:07Les Allemands se gardent bien de le dire ici.
01:00:11Le journal compte dans ce chiffre les 200 000 Alsaciens qui vivaient déjà en France et à l'étranger.
01:00:17C'est normal.
01:00:18Il n'y en a pas plus de 80 000 qui sont partis d'ici.
01:00:21Évidemment, les Allemands font tout pour les en empêcher.
01:00:24Le double, moi, avait opté pour la France.
01:00:28Vous savez que le jeune frère de Frantzel, Mathias Simonouf, est parti s'installer en Algérie ?
01:00:33Il a raison.
01:00:34Rien ne la tâche ici, il est jeune, il a toute la vie devant lui.
01:00:38Les parents d'Armand aussi partent pour la France.
01:00:41Je sais.
01:00:43Et nous ? Allons-nous rester prisonniers ici ?
01:00:47Part pour Paris avec ton fils.
01:00:49Je t'aiderai, je te l'ai déjà dit.
01:00:51Et vous ?
01:00:52Moi, je reste, tu le sais.
01:00:54Je ne vous comprends pas.
01:00:56Les Allemands vous traitent comme un domestique et vous voulez rester.
01:00:59Tu crois que je ne les envie pas, ceux qui peuvent partir pour la France ?
01:01:03Mais si je pars, ils confisqueront l'usine, réquisitionneront le château.
01:01:08Nous perdrons tout.
01:01:09Tout sauf le nerf.
01:01:10Tu parles comme ton pauvre mari maintenant.
01:01:13C'est un peu facile, ma petite fille.
01:01:15Tu oublies que l'usine fait vivre des centaines d'ouvriers avec leur famille depuis plus d'un siècle.
01:01:21Les Allemands et les Français vont et viennent.
01:01:24L'Alsace demeure.
01:01:26Je suis Alsacien.
01:01:28Je ne déserterai pas.
01:01:30Louis vient dire bonsoir à son grand-père et à sa maman.
01:01:35Bonsoir, mon petit Louis.
01:01:38Si vous restez, je reste.
01:01:53Ne te sacrifie pas pour moi.
01:01:55Part.
01:01:56Va refaire ta vie.
01:01:57Je ne vous abandonnerai pas.
01:01:59Nous allons faire face tous les deux comme à la mort de maman.
01:02:02Comme à la mort de Charles.
01:02:04Ma petite fille.
01:02:06Ma grande fille.
01:02:08Bonjour, Franço. La comtesse est là ?
01:02:19Non, monsieur, elle est partie pour Agno ce matin.
01:02:21Elle n'a pas laissé de message pour moi ?
01:02:23Si, elle m'a dit de vous remettre ce pli.
01:02:29Cher, cher Armand, pardon.
01:02:32J'ai peur si je te vois de ne pas avoir le courage de te dire qu'il faut renoncer aux rêves que nous avons fait ensemble.
01:02:37Je ne peux pas.
01:02:39Je ne veux pas abandonner mon père.
01:02:42Je reste pour lui et pour mon fils.
01:02:45Je vais attendre avec eux que la France revienne.
01:02:47Ne m'oublie pas.
01:03:03Mon arrière-grand-mère Mathilde s'était trompée.
01:03:06Vingt ans plus tard, l'Alsace était toujours allemande.
01:03:11La France n'était pas revenue.
01:03:13C'est l'Allemagne qui avait débarqué en force.
01:03:17Quatre cent mille fonctionnaires et militaires allemands avaient envahi notre belle province.
01:03:21Voilà la carte de la France.
01:03:38J'ai grisé l'Alsace et une partie de la Lorraine, la Moselle, qui ont été cédées au Reich allemand par le honte traité de Francfort le 10 mai 1871.
01:03:55Polimov, depuis quand l'Alsace est-elle devenue française ?
01:04:01Depuis Louis XIV, madame la comtesse, et le traité de Vesphalie.
01:04:04Très bien.
01:04:05Sais-tu où et par qui a été composée la Marseillaise ?
01:04:19À Strasbourg, madame la comtesse, par Rouger de Ligne.
01:04:23Bien.
01:04:24François ?
01:04:26François ?
01:04:29Frantzel, combien l'Alsace a-t-elle donné de généraux à Napoléon Ier ?
01:04:3770, madame la comtesse.
01:04:39Très bien. Peux-tu m'en citer quelques-uns ?
01:04:43Kellerman, Rapp...
01:04:48Voyons, tu oublies le plus célèbre ?
01:04:50Kleber.
01:04:51Je te signère que Kleber a commencé sa carrière dans l'armée autrichienne.
01:04:55Oui, mais il est revenu en France pour défendre la patrie en danger.
01:04:59Tu veux dire pour défendre la Révolution ?
01:05:03Écoute ma chérie, il n'y a plus moyen de rien trouver ici.
01:05:07Vous savez très bien que je donne mes leçons de français le dimanche après la messe.
01:05:11Tu n'as pas vu mon agenda quelque part ? Je l'avais laissé par là.
01:05:16Ah, le voilà.
01:05:20Excuse-moi.
01:05:22Au revoir tout le monde.
01:05:23Au revoir monsieur Barron.
01:05:27Papa la hôte, mais qu'est-ce que tu fais là ?
01:05:30Tu parles pas français toi.
01:05:32Tiens, t'auras paroni, j'entends ce que t'aider.
01:05:35Vive la France, mère de la Prusse.
01:05:38Mère de la Prusse.
01:05:47Bien, reprenons.
01:05:48En 1894, mon grand-père Louis, né allemand, avait 23 ans.
01:05:55Il terminait ses études de droit à Strasbourg avec son meilleur ami Max Seligman.
01:06:00Celui-ci l'avait converti au socialisme et l'entrainait le soir dans des réunions politiques interdites par la police.
01:06:06C'est parti.
01:06:07C'est parti.
01:06:08C'est parti.
01:06:09C'est parti.
01:06:12C'est parti.
01:06:14...
01:06:43C'est seulement, mesdames et Messieurs,
01:06:47c'est possible par le socialisme,
01:06:51pour lequel nous tous nous connaissons.
01:06:55Le combat pour le socialisme
01:06:59et pour l'émancipation de la classe
01:07:03est aussi le combat pour les femmes.
01:07:07Applaudissements
01:07:11Applaudissements
01:07:27Applaudissements
01:07:29Applaudissements
01:07:31...
01:08:01Merci.
01:08:31Verschwinden Sie.
01:08:33Adalie.
01:08:37Das Fräulein begleitet mich.
01:08:39Sind Sie immer noch da?
01:08:41Der Nächste...
01:08:43Name, Fräulein, Beruf?
01:08:47Seligmann.
01:08:49Marx.
01:08:51Student der Rechte.
01:08:53Schon wieder, du.
01:08:55Student der Rechte.
01:08:57Artikel 11, Paragraph 3.
01:08:59Politische Versammlungen sind im Reichsland Elsass-Lothringen verboten.
01:09:03Was lernst du eigentlich an der Universität?
01:09:07Les droits du citoyen.
01:09:09Ach so.
01:09:11Freundchen.
01:09:13Du kannst über die droits du citoyen im Knast nachdenken.
01:09:17Abwehren!
01:09:19Der Nächste.
01:09:21Name, Vorname, Beruf?
01:09:23Spahn, Gerhard, Arbeiter.
01:09:29Ein Augenblick, bitte, ja?
01:09:37Guten Tag, Louis.
01:09:39Louis.
01:09:41Herr General.
01:09:43Frederike?
01:09:45Darf ich Frederike einladen?
01:09:47Müschtest du ein Eis?
01:09:49Kommt nicht in Frage.
01:09:51Kommt nicht in Frage.
01:09:53Kommt weiter.
01:10:03Kommt, sagst du Kind's.
01:10:07There liegt's food.
01:10:09handing es dir?
01:10:10See you, mein 간er Australia.
01:10:13Wenn Sie das zu sehen, Keyürny brothers.
01:10:15Ich sage im Beerensored, Mannsdazione.
01:10:17Alors, va le dire à papa.
01:10:20Alors, cette glace, tu me l'offres ?
01:10:22Tu n'as qu'à te l'offrir toi-même.
01:10:39Salut, Frédérique.
01:10:40Tu es Frédérique, non ?
01:10:42Oui.
01:10:43Je peux me dire ?
01:10:45Je m'appelle Rosa Blum.
01:10:46Guten Tag.
01:10:51Tu l'as aimé, n'est-ce pas ?
01:10:52Wen ?
01:10:53Er spricht le temps de toi.
01:10:56Est-ce vrai ?
01:10:58Et tu es la Vélobte de Max, n'est-ce pas ?
01:11:01Vélobte ?
01:11:02Non.
01:11:03Le Vélobte, oui.
01:11:05Je m'appelle, je m'appelle le nom.
01:11:09Tu es Deutsch ?
01:11:10Tu es peut-être.
01:11:12Jouette et Berliner.
01:11:14Et ce que tu fais en Strasbourg ?
01:11:16Je me suis renseigné.
01:11:26Ce garçon est fiché à la police.
01:11:29C'est un révolutionnaire.
01:11:30Vous savez, Max est mon ami d'enfance.
01:11:34Et c'est le fils du rabbin de Hagenau, qui est un protégé de grand-père.
01:11:37Ça ferait plaisir à ton grand-père de savoir que tu passes ton temps dans des manifestations socialistes à Strasbourg.
01:11:42Eh bien, vous ne lui direz pas.
01:11:44Vous êtes son meilleur ami, ça lui ferait de la peine.
01:11:47Bien sûr que je ne lui dirai pas.
01:11:49Ah, de mon temps, nous étions plus romantiques.
01:11:54C'était moins dangereux.
01:11:57Sauf pour les dames, n'y va ?
01:11:59Et alors pour Max ?
01:12:01Je m'en occuperai.
01:12:05Mais c'est la dernière fois.
01:12:08Va maintenant.
01:12:09Frédéric est à temps.
01:12:13Non ?
01:12:14Elle boude ?
01:12:16C'est bon signe, crois-moi.
01:12:18Je m'y connais.
01:12:19C'est bon signe.
01:12:49C'est bon signe.
01:12:50C'est bon signe.
01:12:52Elle ne veut pas le perdre.
01:12:55Oui, c'est ça.
01:13:09Bonjour Madame la Comptesse.
01:13:10Iri Logel, après la mort de sa mère, était revenu au pays et avait repris l'auberge familiale.
01:13:21Bonjour Madame la Comptesse.
01:13:22Il s'était marié.
01:13:23Bonjour Eugénie.
01:13:24Et sa femme Eugénie lui avait donné un fils, Albert.
01:13:26Alors comment va Albert ?
01:13:27Il va avoir un an dans un mois Madame la Comptesse.
01:13:30Tous mes compliments Eugénie, il est superbe.
01:13:32Merci.
01:13:33Il sera français un jour, celui-là.
01:13:36Vous m'avez déjà dit ça il y a 20 ans, Madame la Comptesse.
01:13:39Et nous sommes toujours allemands.
01:13:41Je sais.
01:13:42Mais il ne faut pas désespérer.
01:13:44Le curé Eberlé, un battant, venait d'être élu député d'Alsace au Reichstag.
01:13:48Bonjour Monsieur le curé.
01:13:49Madame la Comptesse, je suis très honnête.
01:13:51Je me réjouis, Monsieur le curé, de savoir que vous allez défendre les intérêts de l'Alsace au Reichstag à Berlin.
01:13:58Madame la Comptesse, c'est grâce à vous et à votre soutien que j'ai été élue.
01:14:01Bravo.
01:14:14Quand allons-nous nous marier, Ludwig ?
01:14:18Après mon diplôme de droit et après ma période militaire.
01:14:24Encore un an.
01:14:27Je ne sais pas si je vais avoir la patience d'attendre.
01:14:29Tu as parlé à ta mère.
01:14:33Ce n'est pas la peine, tu sais bien.
01:14:35Elle n'est pas d'accord.
01:14:36Mais tu ne vas pas lui obéir toute ta vie.
01:14:39Mais sois patiente.
01:14:41J'arriverai à la convaincre.
01:14:43Ça fait un an que tu me dis ça.
01:14:46Je vais finir vieille fille.
01:14:48Tu exagères.
01:14:49À ton âge.
01:14:53Demain je vais à Alsan et je lui parlerai.
01:14:55Promis.
01:14:58Juré.
01:14:59Je suis venu pour vous annoncer la bonne nouvelle.
01:15:01Les travails pour Strasbourg.
01:15:04C'est gagné.
01:15:05J'ai vu le maire au top-back.
01:15:07Il est d'accord, vous aurez la commande.
01:15:09Je vous remercie.
01:15:10Seulement, il faudrait que vous fassiez un effort sur les prix.
01:15:14Pour conquériront de la roue, ils font moins cher.
01:15:16Évidemment, ils n'ont pas les mêmes taxes que moi en Alsace.
01:15:18Ça, c'est votre affaire.
01:15:19Ce n'est pas mon affaire.
01:15:21C'est l'affaire de l'Alsace.
01:15:23Excusez-moi de vous le répéter, mais après 24 ans, vous nous traitez encore et toujours comme une colonie.
01:15:30Et je ne parle pas des maladresses de vos fonctionnaires.
01:15:35Écoutez ça.
01:15:37Inauguration à Wörth, d'un monument aux morts, pour les régiments bavarois de 1870, il y a 24 ans.
01:15:45Le gouverneur, son Excellence le Prince von Hohenlohe-Lohenburg, a déclaré
01:15:54« Aujourd'hui, nous célébrons la mémoire des héros tombés au champ d'honneur
01:15:59pour assurer la victoire contre une France arrogante et agressive. »
01:16:05Une France arrogante et agressive.
01:16:08Vous ne trouvez pas qu'il exagère un peu, votre Stadhalter ?
01:16:11Que voulez-vous ?
01:16:14Là-bas, de l'autre côté des Vosges, les Français ne parlent que de revanche contre les barbares.
01:16:19Les barbares, c'est moi.
01:16:22Et vous aussi, maintenant.
01:16:23Vous êtes un barbare teuton, comme moi.
01:16:27Écoutez ça.
01:16:29Ils ont versé leur sang pour défendre le sol sacré de la patrie.
01:16:34Le sol sacré de la patrie.
01:16:35Tu parles.
01:16:37Les bavarois.
01:16:38Qu'est-ce qu'ils venaient foutre ici ?
01:16:40Je ne suis pas venu vous voir pour discuter politique.
01:16:43Je voulais vous dire, les enfants.
01:16:46Ils voudraient les marier.
01:16:47Pourquoi ? Ils sont jeunes, ils ont le temps.
01:16:49Ça fait deux ans qu'ils sont amoureux.
01:16:52Ça a l'air sérieux.
01:16:55Vous savez bien que je ne demande pas mieux.
01:16:57Et Mathilde ?
01:16:58Toujours pareil.
01:16:59Excusez-moi, mais votre fille nous embête.
01:17:03Elle se prend pour Jeanne d'Arc.
01:17:05Ah.
01:17:07Il y a de ça.
01:17:07Hé.
01:17:10Fais-le longtemps, ça.
01:17:12J'ai.
01:17:15Tu deviens qui je viens te voir ?
01:17:18Je ne sais pas.
01:17:20De qu'est-ce qu'il faut parler ?
01:17:22Monsieur Armand ?
01:17:24Ici ?
01:17:26Je savais qu'il reviendrait celui-là.
01:17:30Mais je te parie que cette fois,
01:17:32ma Mathilde, elle repart avec lui.
01:17:33C'est excite.
01:17:35Ça, ça m'étonnerait.
01:17:36Pourquoi ?
01:17:41Il est marié.
01:17:48Il est là avec sa femme ?
01:17:50Non.
01:17:51Il est venu avec un ami de Paris.
01:17:54Mais le baron l'a tout de suite emmené visiter l'usine.
01:17:57Et monsieur Armand ?
01:17:58Il est dans le parc avec madame la comtesse.
01:18:00Seuls tous les deux ?
01:18:02Oh.
01:18:02Yes.
01:18:06Au château de la Robertzau, chez les Portales,
01:18:09j'ai aperçu les Durkheim.
01:18:11Ils sont toujours les mêmes.
01:18:13Très en forme.
01:18:16Tu sais que lui est député libéral au Reichstag ?
01:18:19Je ne les vois plus.
01:18:22Et les Lüthold ?
01:18:23Tu as des nouvelles ?
01:18:24Personne ne les invite plus.
01:18:25Figure-toi que les deux Lüthold se font appeler maintenant Von Lüthold.
01:18:31Il y en a qui n'ont pas peur du ridicule.
01:18:34On m'a dit que tu venais d'être nommé premier conseiller d'ambassade.
01:18:37Tous mes compliments.
01:18:38Ne te moques pas de moi.
01:18:40Tu valses toujours aussi bien ?
01:18:43Tout ça, c'est du passé.
01:18:46Pour moi, le passé est plus vivant que le présent.
01:18:49Comment va ta femme ?
01:18:51Très bien.
01:18:52Merci.
01:18:54Et tes enfants, qui est la gentille ?
01:18:56La fille a 10 ans, le garçon 8.
01:18:59Ils vont bientôt me rejoindre à Berlin.
01:19:02À Berlin ?
01:19:03Tu as devant toi le premier conseiller de l'ambassade de France
01:19:05auprès de sa majesté le Kaiser Wilhelm der Zweite.
01:19:08Je croyais que tu avais juré de ne jamais mettre les pieds à Berlin.
01:19:11Il y a 20 ans.
01:19:14T'es en changé, Mathilde.
01:19:17Moi pas.
01:19:20Mathilde.
01:19:20Le charmant, l'ami que tu as venu avec toi, c'est M. Barret.
01:19:24Barret.
01:19:25Maurice Barret.
01:19:29Et l'on dit à la France,
01:19:31allons, apaise-toi, c'est fini, France.
01:19:35Et quoi ?
01:19:36De ma mémoire amère, j'effacerai Strasbourg et Metz, dit cette mer.
01:19:41Ah, j'oublierai plutôt mes deux seins arrachés.
01:19:44Non, nous n'oublierons pas.
01:19:46Lorraine, Alsace, ô ville, ô chers Français, pays sacré, soyez tranquilles, nous ne tarderons point.
01:19:54Le glaive est prêt, déjà, que Judith Pâle au flanc d'Onofer ne plongea.
01:20:00Éternel souvenir, guerre, guerre, revanche.
01:20:07Bravo.
01:20:09Bravo.
01:20:10Ce poème est de Victor Hugo.
01:20:14Il a paru dans un recueil de textes publiés par la Société des gens de lettres,
01:20:18auxquels ont participé Georges Sand, Théophile Gautier, Erkman Chatrian,
01:20:23et une vingtaine d'autres écrivains célèbres.
01:20:26Vous voyez, madame, qu'on ne vous oublie pas.
01:20:27Ah, mon chéri, tu tombes bien.
01:20:32Tu as entendu, M. Barès ?
01:20:34Je vous présente mon fils Louis.
01:20:43S'il vous plaît.
01:20:44S'il vous plaît.
01:20:54Cher ami, vous nous mettez du baume au cœur.
01:20:57Car je suis obligée de dire
01:21:00qu'hélas,
01:21:03lorsque je vais dans ma belle famille à Paris,
01:21:06j'y entends parler du Tonkin et du Maroc plus que de l'Alsace.
01:21:09Madame, j'ai été bouleversée par ce premier voyage en Alsace.
01:21:13Vous pouvez désormais compter sur ma plume
01:21:15pour que la France n'oublie jamais les provinces perdues
01:21:17et qu'elle garde les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges.
01:21:23C'est réconfortant d'entendre un tel langage, n'est-ce pas, M. le curé ?
01:21:27Certes, certes, Mme la comtesse,
01:21:29mais la politique anticléricale de la République française
01:21:33qui chasse les prêtres hors de France
01:21:36ne laisse pas de m'inquiéter.
01:21:39La Troisième République n'est pas éternelle, M. le curé.
01:21:41N'oubliez pas, elle a été votée en 1975 à titre provisoire.
01:21:45Un provisoire qui dure depuis 20 ans.
01:21:48D'ailleurs, ce texte vengeur de Victor Hugo a été écrit il y a 20 ans
01:21:52et il ne s'est rien passé, grâce à Dieu.
01:21:57Mais ce qui m'inquiète, c'est cet hymne à la guerre.
01:22:01La guerre, la revanche.
01:22:04Je trouve que Victor Hugo en parlait bien légèrement.
01:22:07C'est le prix de la liberté.
01:22:09Nous connaissons mieux ici, monsieur.
01:22:12Le prix de la guerre.
01:22:13N'est-ce pas, Mathilde ?
01:22:18Je suis d'accord avec vous, baron.
01:22:21Vous ne serez pas surpris
01:22:23que je préfère la diplomatie à la guerre.
01:22:25Jusqu'à présent, votre diplomatie n'a mené à rien.
01:22:32Et toi, Louis, tu ne dis rien ?
01:22:35Je trouve que M. Barès
01:22:37a une très belle voix.
01:22:40Combien serez-vous pour le dîner ?
01:22:51Trois.
01:22:52Trois seulement ?
01:22:54Oui.
01:22:55Mon père, Louis.
01:22:57Et moi ?
01:22:58Et M. Armand, il ne reste pas ?
01:23:00Non.
01:23:01Il s'en va.
01:23:02Hein ?
01:23:03Dommage.
01:23:03Dommage.
01:23:10Tu me manques beaucoup, Louis.
01:23:14Depuis que tu as quitté Alsheim, je me sens bien seule.
01:23:17Vous aussi vous manquez, maman.
01:23:20Sais-tu qu'il y a trois longs mois
01:23:21que tu n'étais pas venu à Alsheim ?
01:23:23J'ai beaucoup de travail pour mes examens.
01:23:25Enfin, je suis contente que tu aies l'occasion
01:23:27de rencontrer Maurice Barès.
01:23:30Si on l'écoutait, celui-là,
01:23:31on aurait la guerre demain matin.
01:23:33Quand je pense que ces horribles allemands
01:23:34le laissent venir ici pour faire sa propagande
01:23:37en faveur de la revanche...
01:23:38Mais tu n'es pas drôle, Louis.
01:23:40Ton séjour à Strasbourg te gâte l'esprit.
01:23:43Je déteste cette ville allemande et socialiste.
01:23:45Vous êtes injuste.
01:23:46Strasbourg est devenue une superbe capitale.
01:23:50Je regrette de plus en plus
01:23:51que ton grand-père ne m'ait pas écoutée
01:23:52et ne t'ait pas laissée faire tes études en France.
01:23:56Tu m'écoutes ?
01:23:58M. M. M.
01:23:58Je dois dire quelque chose
01:23:59à ce que vous parlez.
01:24:00Ah non !
01:24:02Tu m'écorches les oreilles avec cette langue barbare.
01:24:04Maman, je veux épouser Frédérique.
01:24:06Je t'ai déjà dit
01:24:06que je ne voulais pas en entendre parler.
01:24:08Je suis majeur.
01:24:10J'ai le droit de faire ma vie comme je l'entends.
01:24:12Et moi, le droit de ne plus jamais te voir
01:24:13si tu fais une chose pareille.
01:24:15Mais vous ne la connaissez même pas !
01:24:17Je n'ai aucune envie de connaître cette Prussienne.
01:24:20Songe que son père a peut-être tué le tien.
01:24:22Vous n'êtes pas sérieuse.
01:24:23Il n'y était pas à Sedan.
01:24:24Et moi, je n'étais même pas né.
01:24:26C'est de l'histoire ancienne.
01:24:27Tu te rends compte de la cruauté
01:24:28de ce que tu viens de me dire ?
01:24:29Pardon, maman.
01:24:32Je ne veux pas vous faire de peine,
01:24:34mais l'histoire des nations est une chose.
01:24:35L'histoire des hommes en est une autre.
01:24:37Pas pour moi.
01:24:38Mais je l'aime.
01:24:40Vous ne vous souciez donc pas de mon bonheur ?
01:24:42Mais comment peux-tu dire une chose pareille ?
01:24:44Moi qui ai sacrifié 20 ans de ma vie pour toi.
01:24:46Mais vous ne l'avez pas fait pour moi,
01:24:47mais pour vous !
01:24:48Par orgueil !
01:24:49Tu es odieux.
01:24:51Je vous demande pardon, maman.
01:24:52Je ne voulais pas vous blesser.
01:24:57Maman.
01:25:01Je vais épouser Frédérica.
01:25:02Je vais épouser Frédéric.
01:25:15minutes pour moi.
01:25:17je sais qu'il n'en debe.
01:25:21Maman.
01:25:22Sous-titrage MFP.
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