- il y a 3 mois
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00:00Le cardinal François-Xavier Bustillo est avec nous. Bonjour, éminence.
00:05Bonjour.
00:06Et merci d'être avec nous avec Gautier Lebrecht.
00:08Bonjour à tous.
00:09Vous êtes évêque franciscain d'origine espagnole, vous êtes devenu évêque d'Ajaccio en mai 2021,
00:15et puis vous avez été élevé au rang de cardinal en septembre 2023,
00:19ce qui fait que vous avez assisté au conclave et que vous savez comment s'est passée cette élection.
00:25Non mais, secret, donc je ne vous interrogerai pas sur cette élection,
00:29parce qu'autrement, vous et moi pourrions être excommuniés, je crois.
00:34Il y a des choses qu'on peut dire, il y a des choses qu'il ne faut pas dire, qu'on ne doit pas dire.
00:39En tout cas, vous avez donc écrit Réparation, c'est aux éditions Fayard.
00:44Réparation, c'est un titre forcément qui interroge.
00:47Réparation, entre qui et quoi ?
00:50Déjà, le terme réparation, on répare quelque chose qui a été abîmé.
00:53Et dans la réparation, il y a de l'espérance.
00:58Autrement, si on ne peut pas réparer un objet ou une réalité, on la jette.
01:03Quand on répare quelque chose, c'est qu'il y a encore de l'espérance.
01:06C'est que cette chose, cet objet, cette société, cette église qui est la nôtre,
01:12elle peut retrouver sa splendeur première.
01:15Le terme, il vient de la tradition franciscaine.
01:17Vous connaissez Saint-François, quand il dit, quand il entend la voix du crucifié,
01:22« Va, François, répare mon église. »
01:25Le Christ ne lui demande pas une église pure et parfaite.
01:30Saint-François répare une église qui a ses combats, ses limites et ses problèmes.
01:35Je pense que notre société, j'ai fait un parallélisme, a besoin d'être réparée.
01:40Quand on voit la violence, les tensions, les crispations sociales,
01:45tu te dis, mais on a un potentiel, on a un idéal, on a des possibilités,
01:51on ne peut pas et on ne doit pas se limiter à constater les difficultés,
01:55à décrire les problèmes, à faire la liste des difficultés de notre société occidentale et française.
02:01Mais il faut agir.
02:03Il faut agir d'une manière simple, douce et claire.
02:06Moi, évidemment, je suis typé, je suis cardinal.
02:10Moi, je dois agir et réagir avec le patrimoine, les valeurs et les principes
02:16que je trouve importants pour notre société.
02:21Et par la réparation, moi, je critique dans la première partie
02:24une certaine vision de notre société que je n'accepte pas
02:29et que je trouve qu'elle nous fait souffrir parce qu'elle vient d'une souffrance
02:33et quelque part, on perpétue la souffrance.
02:35Et moi, je fais ma proposition.
02:37Mais laquelle ?
02:38Lorsque vous dites que cette société me fait souffrir,
02:41en quoi vous n'êtes pas d'accord, si j'ose dire, avec cette société ?
02:45En quoi elle vous fait souffrir ?
02:47Quand je vois les actualités,
02:49les faits divers,
02:51quand on voit que des adolescents sortent le couteau à la première difficulté,
02:55quand je vois les problèmes de guerre en Ukraine, à Gaza,
03:01les difficultés du monde...
03:02C'est l'histoire du monde.
03:03C'est l'histoire du monde depuis des mille ans.
03:04C'est l'histoire de l'humanité.
03:05L'humanité est blessée, elle va continuer.
03:07Mais en tant que croyant, moi je me dis, je ne peux pas me limiter à constater.
03:13Mais alors que faire ?
03:14Voilà.
03:15Justement, ce livre apporte des réponses.
03:19Des réponses qui ne sont pas très simples et très faciles,
03:23mais je pense qu'il faut ressusciter dans la réparation,
03:28il faut ressusciter ces valeurs qu'ont fait notre civilisation chrétienne.
03:33Quand Jésus dit aimez-vous les uns les autres,
03:35ce n'est pas de la poésie, ce n'est pas évident non plus.
03:37Quand il dit aimez vos ennemis,
03:40c'est exigeant,
03:42ça prend du temps.
03:44Il faut la volonté et la force.
03:46Quand Jésus dit ne jugez pas, ne condamnez pas,
03:50donnez, pardonnez,
03:53pour moi ces termes ne sont pas juste des termes sympathiques
03:56qu'on écoute à la messe,
03:57et c'est fini.
03:58Ce sont des termes qui doivent provoquer une révolution intérieure,
04:03parce qu'il faut les accepter,
04:04et ensuite ces termes doivent provoquer
04:06une qualité relationnelle qu'on cherche tous.
04:11Alors ce qui est intéressant aussi,
04:12c'est effectivement la société dont vous parlez,
04:14mais les implications, j'ai envie de dire pratiques,
04:16et c'est ça peut-être qui peut intéresser ceux qui nous écoutent.
04:19Quelle attitude, quel geste simple
04:21dans nos vies quotidiennes pour réparer ?
04:25Moi je crois que ce qu'on entend partout,
04:28c'est le mal et le côté sombre.
04:31Et dans la vie de tous les jours,
04:33moi je le vois dans ma vie ordinaire,
04:34mais parce que vous aussi,
04:36quand nous rencontrons des personnes lumineuses, simples,
04:39il y a des gestes de générosité,
04:41de simplicité, de politesse,
04:43je ne demande pas de la hôte mystique.
04:45L'autre jour, j'étais à Montpellier,
04:48à l'aéroport,
04:50il y avait une dame
04:50qui était enceinte,
04:53elle attendait,
04:54comme tout le monde,
04:55on était tous debout,
04:56il y avait quatre ou cinq personnes
04:57qui étaient assises.
04:58Une dame se levait
04:59pour donner la place
05:00à cette femme enceinte.
05:03Ok, c'est le domaine de la politesse,
05:05de la cordialité,
05:06de la normalité.
05:08Mais moi je me suis dit,
05:09ce geste il est simple,
05:11il est naturel,
05:11il est beau,
05:12mais j'ai dit à cette dame,
05:13merci.
05:15Pourquoi ?
05:15Parce que finalement,
05:16on voit le bien,
05:18mais on ne le célèbre pas.
05:20Et peut-être qu'il nous faut
05:21passer à un niveau différent
05:22dans lequel on est capable aussi
05:24de célébrer ces gestes
05:26simples de la vie ordinaire
05:27qui font du bien aux autres
05:29et qui montrent aussi
05:30qu'à l'intérieur des personnes,
05:32il n'y a pas que le côté sombre,
05:33il y a du bon et du bien.
05:34Alors il y avait une éducation,
05:35jadis,
05:36qui apprenait ça
05:37en même temps que vous parlez.
05:39Moi je pense au cours de morale
05:40que même moi je n'ai pas connu
05:41dans ma génération,
05:42d'avant-guerre
05:43où les petits écoliers de France,
05:45on leur disait le matin
05:46tu feras ci,
05:47tu feras ça,
05:48etc.
05:48Tout cela évidemment
05:49n'existe plus.
05:51Gauthier Lebrette.
05:52Oui, Monseigneur,
05:53vous arrivez dans une journée
05:54à nouveau de grande mobilisation
05:56et de grande violence
05:57qui fait écho à votre livre,
05:58ce qui s'est passé ce matin.
06:00Vous dites,
06:00les idéologies n'ont pas de cœur,
06:02mais l'idéologie aujourd'hui
06:03elle est absolument partout.
06:04Alors comment combattre
06:06les idéologies
06:07et quelles réponses apporter
06:08à ceux qui deviennent
06:10des idéologues ?
06:11La vraie conversion,
06:12c'est de passer
06:13de l'idéologie à l'idéal.
06:15Et quand on voit
06:16ce qui se passe aujourd'hui,
06:17il y a de la violence,
06:19on appelle à bloquer
06:20la vie,
06:21la société,
06:23donc je pense
06:23qu'il faut écouter
06:24la souffrance réelle
06:26de la société.
06:28Nos élus,
06:29ils le font,
06:30ils doivent continuer
06:31à le faire,
06:32il faut écouter
06:33les souffrances d'un peuple.
06:34Moi je pense
06:35à une tradition biblique
06:36ancienne dans l'Exode,
06:37qu'est-ce qu'il fait Dieu ?
06:39J'ai écouté
06:39la souffrance de mon peuple
06:40et quand on a écouté,
06:42il envoie Moïse
06:43pour libérer son peuple.
06:45Et on passe
06:45de l'esclavage
06:47à la libération.
06:48Je crois que notre société
06:50a besoin
06:50d'être libérée.
06:52Et quand on voit
06:53les protestations,
06:56les violences
06:57physiques,
06:59verbales,
07:00elles manifestent
07:01une souffrance réelle.
07:03et cette souffrance
07:04vient du fait
07:05qu'on n'est pas écouté,
07:06qu'on n'est pas
07:07dans la confiance.
07:08Je crois que là
07:09nous devons évoluer
07:10et avancer
07:11pour être plus libre
07:12et plus vrai.
07:14Est-ce que, Eminence,
07:15vous me permettez
07:16de vous contrer
07:18sur ce thème
07:20de souffrance ?
07:21Beaucoup de gens
07:23aujourd'hui
07:23parlent de souffrance
07:25et parfois,
07:26peut-être,
07:26dans cette société,
07:28mettent-ils davantage
07:29cette souffrance en avant
07:31que la réalité
07:32qu'ils subissent ?
07:33Et je pense parfois
07:34à une phrase
07:35et de toi,
07:36le ciel t'aidera.
07:37J'ai le sentiment,
07:38au contraire
07:38de ce que vous dites,
07:39c'est que depuis des années,
07:40on écoute beaucoup
07:41et peut-être beaucoup trop
07:42les souffrances
07:44des uns et des autres
07:45qui fait qu'il y a
07:47des vraies souffrances,
07:48des vraies blessures,
07:49il ne faut pas les nier,
07:51mais parfois,
07:52cette façon
07:53de s'apitoyer
07:54sur son sort
07:55fait qu'on a envie
07:56de leur dire
07:56« Bon, avance,
07:57aide-toi,
07:58le ciel t'aidera ».
07:59Est-ce que vous entendez
08:00cette remarque ?
08:00Oui, bien sûr.
08:01Alors, je suis conscient
08:02que nous ne sommes pas
08:03au paradis.
08:04Donc, du moment
08:05qu'on n'est pas au paradis,
08:06il faut négocier
08:07et accepter
08:08l'imperfection
08:09liée à la matière humaine
08:11et à la nature humaine.
08:12C'est comme ça.
08:13Cela dit,
08:15je pense qu'il est important
08:16d'écouter
08:17les souffrances
08:17des autres
08:18parce que c'est une manière
08:19de pratiquer
08:20la compassion
08:21et de soulager
08:22les personnes.
08:23Le mal,
08:23notre mal,
08:24il va sortir
08:25par le verbe,
08:25par la parole.
08:27Il faut l'espérer
08:27plutôt que ce soit traduit
08:29par la violence.
08:30Mais il faut éviter,
08:32quand je parle
08:33de souffrance,
08:34je pense qu'il faut
08:34éviter
08:35de tomber
08:36ou de sombrer
08:37dans le victimisme.
08:38et en même temps,
08:40je trouve
08:40qu'il est intéressant
08:42de voir
08:43les souffrances
08:44de notre société,
08:45de voir
08:46la tendance
08:47au victimisme
08:48et cela nous montre
08:49qu'on est faible
08:51à l'intérieur,
08:52qu'il y a une fragilité
08:53humaine,
08:55anthropologique,
08:56sociale,
08:57importante.
08:58Si nous sommes fragiles,
09:01cela signifie
09:01que nous n'avons pas
09:02peut-être travaillé
09:03ou on ne nous a pas aidé
09:04à travailler la force.
09:06On n'est pas musclé
09:07à l'intérieur.
09:08On est tous fragiles.
09:09On est tous fragiles
09:10dans nos vies
09:12de tous les jours
09:12par rapport
09:13à la vie
09:14de nos enfants,
09:15par la vie
09:15de ceux
09:16que nous aimons.
09:17Nous sommes
09:17en très grande fragilité.
09:19S'il leur avérif
09:19quelque chose,
09:20on est déstabilisés,
09:21inquiets,
09:23sauf à être insensibles.
09:25La fragilité
09:25nous accompagne.
09:26Moi, je pense,
09:27je fais beaucoup
09:28des confirmations
09:29pour les adultes
09:31et pour les adolescents.
09:33Ce qui me frappe
09:34toujours
09:34depuis que je suis avec,
09:35quatre ans,
09:36ce que par la confirmation
09:38on donne un sacrement
09:39de force.
09:41On transmet
09:42la force
09:42et la joie.
09:43Et moi,
09:44je me dis,
09:44pendant longtemps,
09:45on a banalisé
09:46la confirmation,
09:46c'est comme un gala
09:47pour l'adolescence,
09:50mais moi,
09:50je me dis,
09:50notre société
09:51a besoin
09:52de retrouver
09:52la vertu
09:53de force.
09:54On est fragile,
09:55certes,
09:56mais le domaine
09:57spirituel,
09:58la spiritualité,
09:59les sacrements
10:00nous transmettent
10:01la force
10:02et on a besoin.
10:03Et la force,
10:04elle vient d'où ?
10:05Parfois de nous-mêmes,
10:06selon notre nature,
10:07notre culture,
10:08mais elle vient de Dieu.
10:09Et alors,
10:10on a besoin de retrouver,
10:11il me semble,
10:12cet équilibre
10:13entre nos souffrances,
10:14nos fragilités,
10:16la tentation du victimisme
10:18et demander au Seigneur,
10:19ça,
10:20je prêche pour ma paroisse,
10:22la vertu des forces
10:23pour avoir une structure intérieure,
10:25une colonne vertébrale
10:26pour retrouver la solidité
10:28et la mobilité.
10:29autrement,
10:30il est facile
10:31de s'asseoir,
10:32de pleurer
10:33et de disparaître.
10:34Ce n'est pas le but de la vie.
10:35Le cardinal François-Xavier Bustillot
10:37est avec nous.
10:38D'ailleurs,
10:39je vois que
10:39c'est cardinal François Bustillot
10:41qui est écrit
10:42sur la couverture.
10:43Donc,
10:43je me suis dit
10:44que le Xavier
10:44avait disparu.
10:46L'Oxavier,
10:46il est disparu,
10:47bon,
10:47c'est le prénom
10:48de mon baptême,
10:49mais on m'a toujours
10:51appelé François.
10:52Donc,
10:52vous avez publié
10:53Réparation,
10:54c'est chez Fayard
10:55et vous êtes un homme
10:56de l'église
10:57et ça nous amène,
10:58évidemment,
10:58au-delà du constat
10:59que vous faites,
10:59à parler précisément
11:00de l'église
11:01et vous appeler
11:02à réparer les fractures.
11:03Mais comment
11:04cette église
11:04peut-elle se poser
11:05en guide aujourd'hui ?
11:07Elle a eu des soucis
11:08ou des scandales
11:09ces dernières années
11:11et elle a besoin
11:12peut-être
11:13de retrouver
11:14une crédibilité
11:15dans l'opinion publique
11:18et on s'aperçoit
11:19notamment
11:20que beaucoup de jeunes
11:21viennent vers elle.
11:22Beaucoup de jeunes
11:23demandent le baptême
11:24dans une période
11:26aussi complexe
11:28que la nôtre
11:29aujourd'hui.
11:29La réparation
11:30de l'église continue
11:31parce que l'église
11:33est une institution
11:33en conversion
11:34permanente.
11:36On ne peut pas dire
11:36ça y est,
11:37c'est bon,
11:38on tourne la page.
11:40Il y a de l'humanité
11:41dans l'église,
11:43il y a de l'humanité
11:44dans les responsables
11:46de l'église
11:46donc nous sommes
11:47en état
11:48de conversion
11:49permanente.
11:50Donc il faut être
11:51vigilant
11:51et attentif.
11:53On n'est pas
11:53névrosé,
11:54on n'est pas paranoïaque
11:55mais on est attentif
11:56et vigilant
11:57à l'évolution
11:58de l'église.
11:59Vous l'avez dit,
12:00on a connu
12:01dans l'histoire
12:02parce qu'il nous arrive
12:03souvent,
12:04moi je rencontre
12:04des personnes
12:05qui ne sont pas
12:05très catholiques,
12:06pas trop d'église,
12:08ils vont me sortir
12:09les plaies de l'église,
12:10les prêtres pédophiles,
12:11l'inquisition,
12:12les croisades,
12:13la richesse du Vatican,
12:15les interdits morts,
12:16ok.
12:17On nous sort
12:18les cinq plaies
12:18de l'église,
12:19ok,
12:20mais c'est l'histoire.
12:23Aujourd'hui,
12:24nous devons apprendre
12:25de l'histoire
12:26et donner des réponses
12:28à la société,
12:29à l'humanité
12:30parce qu'il y a une soif,
12:32vous l'avez dit,
12:32les jeunes,
12:32ils attendent,
12:33il y a une soif
12:34de la part des jeunes.
12:35Qu'est-ce qu'on offre ?
12:37De la morale ?
12:38Une justification
12:39du passé ?
12:40La nostalgie ?
12:41Je pense que nous devons
12:42offrir l'âme de l'église.
12:44On connaît souvent
12:45dans l'église
12:46le côté politique,
12:48logistique,
12:49l'organisation,
12:51les failles.
12:51Souvent,
12:52on est listé,
12:52on nous liste
12:53quand je rencontre
12:54des personnes
12:54en dehors du cadre
12:55ecclésial.
12:57On nous dit,
12:57oui,
12:58mais vous n'avez plus
12:58de vocation,
12:59les gens ne vont pas
13:00à la messe,
13:01etc.
13:01Ok,
13:02c'est vrai,
13:03on est fragile,
13:05mais on n'est pas mort.
13:06Et donc,
13:07l'église doit avoir
13:08la capacité
13:09de se ressourcer
13:10en Jésus-Christ.
13:13Et l'église doit offrir
13:15à la société
13:16son âme.
13:17Ce qu'on ne voit pas.
13:18Qui connaît aujourd'hui
13:19l'évangile ?
13:20Qui connaît
13:21ce que Jésus a dit ?
13:22Jésus est plutôt exotique ?
13:24L'église,
13:25on la connaît.
13:26Et surtout,
13:27le côté un peu
13:28les failles.
13:30Mais Jésus-Christ,
13:30qui le connaît ?
13:31Et à mon avis,
13:33l'enjeu,
13:33il est là.
13:34Quand des personnes
13:35cherchent partout
13:36le bien-être,
13:39la joie,
13:40le bonheur,
13:40vous faites un tour
13:41dans les aéroports
13:42ou dans les gares,
13:43il y a souvent des livres,
13:45des écrits.
13:46On cherche le bonheur,
13:47on cherche à être heureux,
13:50le développement personnel.
13:52Si on écrit autant,
13:55c'est qu'il y a une soif
13:55d'une vie différente.
13:58Pendant des années,
14:00on a beaucoup insisté
14:01sur l'avoir,
14:02le pouvoir,
14:03le savoir,
14:03le faire.
14:04Et l'être,
14:05qui le soigne ?
14:06Qui soigne l'être ?
14:08Je pense que l'église
14:09peut apporter,
14:11sans arrogance
14:12et sans complexe,
14:14une âme,
14:15une qualité d'écoute,
14:17une qualité relationnelle
14:18pour que la société
14:19aille mieux.
14:20Alors,
14:21sur ces fractures,
14:21vous mettez en cause
14:22les réseaux sociaux
14:23et les médias.
14:24Et ça, évidemment,
14:25ça va nous intéresser.
14:25Vous dites,
14:26les réseaux sociaux
14:27et les médias
14:27se font aujourd'hui
14:28à Rennes
14:29où la vindicte populaire
14:30s'abat
14:31sur l'homme
14:32ou la femme
14:32désignée comme coupable,
14:34par le tribunal mouvant
14:35de l'opinion.
14:36Est-ce que les journalistes
14:37que nous sommes
14:38doivent faire
14:38un examen de conscience ?
14:40On fait tous
14:41un examen de conscience,
14:43même les prêtres,
14:43les cardinaux.
14:44Toujours.
14:45Il est toujours
14:46de faire un examen de conscience
14:47parce qu'on prend conscience,
14:49justement,
14:50du réel,
14:51de ce qu'on est
14:51et de ce qu'on fait.
14:52Donc, ça nous aide aussi
14:53à avancer,
14:54à grandir.
14:55Mais,
14:55évidemment,
14:57je suis un peu
14:58dans la provocation
14:59terminologique.
15:00mais je suis conscient
15:03qu'on ne peut pas
15:04généraliser.
15:06Mais je me dis,
15:07souvent on véhicule
15:08par les médias,
15:10par les réseaux sociaux,
15:11des paroles,
15:12des messages
15:13qui sont plutôt
15:13négatifs,
15:16sombres.
15:17Je pense qu'ils seraient
15:18bien utiles,
15:19comme on l'a dit tout à l'heure,
15:20parfois,
15:21la générosité,
15:22la bienveillance,
15:23la bonté,
15:25ce sont des non-événements,
15:27ça ne fait pas
15:28la une des journaux.
15:29Mais il est important,
15:29à mon avis,
15:30de retrouver
15:30et de célébrer
15:32ce qui va bien.
15:32Et vous trouvez qu'il y a
15:32de l'archage dans les médias,
15:33sur les réseaux sociaux ?
15:34Parfois, écoutez,
15:35moi je vois
15:36quand il y a
15:37des personnalités publiques,
15:39on l'a vu aussi
15:40en politique,
15:41avec quelle facilité
15:42on dit
15:44un tel a dit
15:45et tout le monde,
15:46il y a un tsunami
15:46de critiques.
15:49Et on diffuse,
15:49alors on dit
15:50les noms
15:50d'une personnalité publique,
15:52politique ou autre,
15:53c'est pas,
15:54ou un évêque,
15:55ou c'est pas quoi.
15:57On met son nom
15:58par internet
16:01et on va trouver
16:02les polémiques,
16:04le côté sombre,
16:05ce qu'il a tâché,
16:06ce qu'il a fait de mal,
16:07etc.
16:08Alors, certes,
16:09les médias
16:10doivent informer,
16:12mais peut-être
16:12qu'on pourrait trouver aussi
16:13un équilibre
16:14et une proportionnalité
16:17à tout ce qu'on dit.
16:18Parce que moi,
16:18j'attends aussi des médias
16:19qui me fassent rêver.
16:22Si on nous dit
16:23ce qui va de mal
16:24dans la société,
16:25ok,
16:25ils sont réalistes
16:26et pragmatiques,
16:27bravo.
16:28Mais est-ce qu'il peut
16:28le journaler
16:29des bonnes nouvelles ?
16:30Non, mais au-delà
16:30des bonnes nouvelles,
16:31mais j'entends ce que vous dites
16:32parce que beaucoup d'ailleurs
16:33de gens nous reprochent
16:34de ne traduire
16:39que les mauvaises nouvelles.
16:41Et effectivement,
16:42on répond
16:42en disant que le journalisme,
16:44c'est les trains
16:45qui n'arrivent pas
16:46à l'heure.
16:47Mais lorsque nous pouvons
16:48mettre en valeur
16:49une personnalité lumineuse,
16:51lorsque nous pouvons
16:52mettre en valeur
16:53une action,
16:54il me semble
16:55que nous le faisons.
16:56Mais c'est vrai
16:57que cette société,
16:58elle est rude aujourd'hui.
16:59D'ailleurs,
17:00vous écrivez,
17:00ça fait la passerelle
17:02avec ce que disait Gauthier.
17:03Aujourd'hui pourtant,
17:04nous voyons un pays,
17:05un monde
17:05où l'on ne s'aime plus.
17:07Des fossés s'ouvrent
17:08entre les personnes,
17:09les groupes,
17:10les communautés.
17:11Comment espérer
17:11dès lors réenchanter
17:12la société
17:13si l'amour est absent,
17:14si les liens se délitent,
17:16si la division
17:16l'emporte sur l'unité ?
17:18Alors quand on réfléchit
17:19au pourquoi du comment,
17:21c'est vrai qu'aujourd'hui,
17:22tout se sait.
17:24Ce qui change fondamentalement,
17:25me semble-t-il,
17:26entre la société
17:27d'il y a un siècle
17:28et celle d'aujourd'hui,
17:29c'est que tout se sait.
17:30Donc les gens
17:31qui sont en difficulté,
17:33les gens qui n'ont pas d'argent,
17:34ils savent
17:35comment les riches vivent,
17:36ils savent
17:37dans quels hôtels
17:38ils vont,
17:39ils savent
17:40comment ils vivent
17:41au quotidien.
17:42Et eux,
17:42ils sont confrontés
17:43à une réalité
17:44qui est très rude.
17:46Et ça,
17:46ça n'existait pas
17:47il y a un siècle.
17:48Donc forcément,
17:49on se compare,
17:50non seulement on est pauvre,
17:51mais il y a une dimension
17:52psychologique
17:53à la pauvreté.
17:55Il faut accepter
17:55d'être pauvre
17:56et se dire
17:56mais qu'est-ce que j'ai fait
17:58pour mériter cela
17:59alors que d'autres
18:00vivent mieux ?
18:01Comment on résout ça ?
18:03Je n'ai pas la clé,
18:04éminence.
18:05Moi non plus.
18:06Mais vous avez raison,
18:07je partage votre analyse.
18:09Aujourd'hui,
18:09tout se sait.
18:10Une photo
18:11d'une personnalité
18:12dans un hôtel,
18:14il va dire
18:14pourquoi lui,
18:15il est riche,
18:16il s'amuse,
18:16voilà,
18:17et moi je ne suis pas
18:17et je vis dans mon
18:18petit appartement
18:20et je n'ai pas de moyens.
18:22Et alors,
18:23cela déclenche,
18:25la comparaison déclenche
18:26le sens de l'injustice
18:27et donc,
18:28on perpétue
18:29une forme de souffrance
18:30parce qu'il y a
18:31une frustration,
18:32parce qu'il y a
18:32une douleur.
18:33Et alors,
18:34moi je pense que justement,
18:35le propre de la vie sociale,
18:37c'est de travailler,
18:38bon quand même,
18:38nous avons des élus,
18:40sur le travail
18:40et la mission des élus
18:42de trouver plus
18:43de justice
18:44et de justesse
18:45dans la vie sociale.
18:47Quand nous vivons
18:48dans un pays riche,
18:51pourquoi autant de pauvreté ?
18:53Pourquoi nous voyons
18:54autant des personnes
18:55en état de pauvreté ?
18:58Pourquoi il n'y a pas
18:59un travail plus important,
19:01plus puissant,
19:02plus de foi je dirais,
19:04et de volonté
19:04pour que dans notre société,
19:06il y ait plus d'équilibre,
19:08moins de pauvreté ?
19:09Parce que dans la pauvreté,
19:10vous le savez très bien,
19:11comme tout le monde,
19:12dans la pauvreté
19:13est matérielle,
19:14il y a la pauvreté
19:15affective,
19:16la pauvreté intellectuelle,
19:19et la pauvreté morale,
19:20spirituelle,
19:21etc.
19:21Et moi je pense que
19:22nous ne pouvons pas,
19:23nous ne devons pas,
19:24et il ne faut pas négliger
19:25toutes ces personnes
19:26qui souffrent,
19:28toutes ces personnes
19:29qui ont des pauvretés,
19:31nous ne pouvons pas
19:31nous permettre de dire
19:32nous sommes du bon côté,
19:34on a réussi,
19:34on a travaillé,
19:35c'est bon,
19:36et les autres,
19:37on les laisse des côtés.
19:38Vous savez,
19:39le bon samaritain
19:40dans l'évangile,
19:40c'est quoi ?
19:42Il est bon,
19:42pourquoi ?
19:43Parce qu'il passe à côté
19:44de quelqu'un qui est en souffrance
19:45et il n'est pas indifférent.
19:47Et moi je pense qu'aujourd'hui,
19:49et par rapport
19:50à toutes ces situations
19:51aussi de pauvreté,
19:52de souffrance
19:53et d'injustice,
19:54moi je pense qu'il faut
19:55ressusciter la bonté.
19:57L'évangile ne nous demande pas
19:58des péripéties mystiques,
20:00mais quand on voit
20:01le bon samaritain,
20:03quand on voit le bon larron,
20:05etc.,
20:06on nous demande la bonté.
20:07Et la bonté,
20:08elle est importante.
20:09La bonté,
20:10c'est la traduction
20:12de l'amour
20:12dans la vie pratique.
20:13Mais ça ne va pas être simple
20:14parce qu'au-delà
20:15des actions personnelles,
20:17il y a aussi des sociétés
20:18qui ont changé.
20:19C'est vrai que vous habitez
20:20aujourd'hui en Corse,
20:22dans une société
20:22qui est assez différente.
20:24Je m'aperçois,
20:25par exemple,
20:26qu'il y a peu d'EHPAD
20:27en Corse.
20:28Pourquoi ?
20:28Parce que,
20:29traditionnellement,
20:30on accompagne
20:31les anciens
20:31chez soi,
20:33on les garde chez soi.
20:34La vie sur le continent
20:36est différente.
20:37les anciens,
20:39effectivement,
20:40ne sont pas traités
20:41comme ils l'étaient
20:42il y a 50
20:43ou il y a 100 ans.
20:45Donc,
20:45toutes ces choses-là
20:46nous interrogent
20:48sur notre quotidien.
20:49Le constat,
20:50je pense que
20:51beaucoup de gens
20:51peuvent le partager,
20:54je le répète,
20:55les solutions,
20:56éminences,
20:56comment changer cela ?
20:58Parce qu'en fait,
20:59ce sont des changements
21:00politiques
21:00que vous demandez.
21:01c'est la vie politique
21:03qui peut changer ça.
21:05D'aider la répartition
21:07des richesses,
21:08ce sont des choix
21:09politiques.
21:10Mais bien sûr,
21:11qui a le pouvoir réel
21:13de changer une société ?
21:16Ceux qui sont élus
21:17par le peuple
21:19et pour le peuple.
21:21Donc,
21:22il faut faire confiance
21:23à nos élus.
21:24Je suis conscient
21:25avec ce qu'on vit
21:26ce jour-ci,
21:27c'est un peu compliqué
21:28mais moi je suis convaincu
21:29je cite deux domaines
21:32le domaine de la politique.
21:34Il faut encourager
21:35les politiques.
21:36Si on n'encourage pas
21:37les politiques
21:38comme je l'ai dit
21:38dans Réparation
21:39et on encourage
21:41les désordres sociaux
21:43l'anarchie,
21:44la tyrannie,
21:45etc.
21:45Il y a des politiques
21:46qui encouragent ça aussi.
21:47Les politiques
21:48qui veulent l'anarchie.
21:49C'est pour ça
21:49qu'il est important
21:50de les encourager
21:51pour qu'ils soient
21:53cohérents
21:55avec leur mission.
21:56Qu'ils n'oublient pas
21:57d'où ils viennent
21:57et par qui ils ont été élus.
21:59Donc d'abord
21:59encourager
22:00l'engagement politique.
22:02La démocratie
22:02elle est fragile.
22:03S'il n'y a pas d'engagement
22:04la démocratie tombe.
22:06Deuxième aspect
22:07les politiques aussi
22:09peuvent et doivent
22:10évoluer
22:11et se convertir.
22:12Et moi je pense
22:13qu'ils évoluent
22:13et se convertissent
22:14j'utilise un terme
22:16un peu spirituel
22:17mais dans la conversion
22:19il y a toujours
22:19évolution et progrès.
22:21Et donc
22:22je pense que
22:23nos politiques
22:23doivent pratiquer
22:24l'écoute
22:25la proximité
22:28parce que
22:29quand il y a
22:29l'écoute
22:29et la proximité
22:30on se rend compte
22:31de la réalité
22:32telle qu'elle est.
22:34Après ils sont élus
22:35ils ont les moyens
22:36aussi pour trouver
22:37des solutions.
22:39Et dans des situations
22:40et des moments
22:40critiques comme le nôtre
22:41moi je crois
22:42qu'il faut aller
22:44au-delà
22:45de la politique
22:46et des finances.
22:47Souvent
22:47on a délégué
22:48aux politiques
22:50et à l'économie
22:52la gestion
22:53de l'humanité.
22:54Les politiques
22:55les élus
22:56sont importants
22:57et ils s'engagent
22:57moi j'en suis témoin
22:58et je suis reconnaissant
22:59je suis ravi
23:00de rencontrer les politiques
23:01parce que j'apprends beaucoup.
23:03Les finances
23:03on a besoin
23:04mais quand même
23:05dans la vie sociale
23:06par rapport
23:07à cette situation
23:08de pauvreté
23:09d'injustice
23:10qu'on voit dans la société
23:11on connaît
23:12des associations
23:13des gens
23:14qui travaillent
23:15sur le terrain
23:15le sport
23:16la culture
23:18la détente
23:20on a besoin
23:21de voir
23:21une société
23:22où tous les visages
23:23sont là
23:24certes
23:25ce n'est pas
23:25un acteur
23:27ou un chanteur
23:28de gouverner la France
23:29mais ils peuvent
23:30apporter
23:31leur génie propre
23:32ce n'est pas
23:32un sportif
23:33de gérer la France
23:35mais ils peuvent
23:36apporter
23:36leur connaissance
23:38leur expérience
23:39et alors les politiques
23:41c'est à eux
23:41de faire la synthèse
23:42et c'est magnifique
23:43d'écouter
23:44toutes ces réalités
23:45différentes
23:46de notre société
23:47et d'apporter
23:48à notre société
23:50voilà
23:50le génie
23:51et
23:51parce que
23:52moi je suis
23:53la déformation professionnelle
23:54mais
23:55la parabole des talents
23:57dans l'évangile
23:58on a tous des talents
24:00tous différents
24:01on n'est pas tous
24:02des toutologues
24:04mais si chacun
24:04apporte
24:05on en connaît quelques-uns
24:06voilà
24:06si chacun apporte
24:08son génie propre
24:09à la société
24:10on va mieux
24:10et on est plus heureux
24:11le cardinal François Bustillo
24:13est avec nous
24:13il publie chez
24:14Faillard
24:15une réparation
24:16une société fracturée
24:17peut-elle survivre
24:19on va peut-être terminer
24:20par l'église de Rome
24:21qui est parfois divisée
24:23entre les progressistes
24:23et les conservateurs
24:25c'est vrai que vous étiez
24:26un proche de François
24:27c'est lui qui vous a créé
24:28puisque c'est l'expression
24:29qu'on utilise
24:30un cardinal
24:32c'est vrai que
24:32vous aviez voté
24:34pour Léon
24:35peut-être
24:35on a voté
24:37pour le bon pape
24:38on votait toujours
24:40une conscience
24:41pour un bon pape
24:41et c'est vrai
24:44que c'est intéressant
24:45effectivement
24:46de voir
24:47ce nouveau pape
24:48en action
24:49mais ce débat
24:49entre les progressistes
24:51et les conservateurs
24:52est-ce que c'est un terme
24:54journalistique
24:55ou est-ce que
24:56ça a un sens
24:57de dire que
24:58l'église est traversée
24:59par des conservateurs
25:00et par des progressistes
25:01et qui sont les progressistes
25:03et qui seraient
25:04les conservateurs
25:05l'église n'est pas
25:05une secte
25:07et l'église
25:07n'est pas faite
25:08de clones
25:09Dieu merci
25:11on a la diversité
25:12vous prenez
25:13le collège apostolique
25:14qui pouvait mettre
25:16ensemble
25:16Mathieu
25:17un collecteur d'impôts
25:19un collaborateur
25:20et Simon
25:20un nationaliste
25:22un zélote
25:22personne
25:23il n'y a que Jésus
25:24qui peut mettre
25:25l'unité dans la diversité
25:27alors dans l'église
25:28il y a toujours eu
25:29quand on prend le conclave
25:30et les conclaves
25:31depuis
25:31tous les longs de l'histoire
25:33il y a des conservateurs
25:35et des progressistes
25:36et ces mouvements
25:37sont terreux
25:38vous vous situez
25:39dans quel camp ?
25:40moi je me situe
25:40entre les deux
25:41parce que finalement
25:43moi je trouve
25:44qu'il est très dangereux
25:45de dire
25:46de mettre des étiquettes
25:47il est conservateur
25:49donc
25:49mais alors c'est quoi
25:50un conservateur ?
25:51ça serait quelqu'un
25:52qui voudrait la messe
25:53en latin par exemple ?
25:54ça serait quelqu'un
25:55qui voudrait retrouver
25:56l'église
25:57avant Vatican II ?
25:59c'est un conservateur
26:00par définition
26:01il n'y a pas de progressiste
26:02qui accepte l'avortement
26:04au sein de l'église
26:05ça ne peut pas exister
26:06vous avez raison
26:07il y a un côté banal
26:08en fait ça me fait toujours
26:09sourire moi
26:10progressiste dans l'église
26:11ça ne veut pas dire grand chose
26:12on a banalisé les étiquettes
26:13alors on a dit
26:14il est conservateur
26:15il est pour la messe en latin
26:16pour ici et pour là
26:17et pour la nostalgie du passé
26:19il est progressiste
26:20il veut tout et n'importe quoi
26:21mais c'est pas mal
26:21la nostalgie du passé
26:22si vous me permettez
26:23la liturgie
26:24et ça c'est Benoît XVI
26:25qui le disait
26:26qui est assez faible
26:28aujourd'hui
26:28en tout cas
26:29qui est moins lumineuse
26:30qu'elle ne l'était avant
26:31un retour d'une liturgie
26:34plus présente
26:35ou plus démonstrative
26:36ou plus magnifique
26:37pourrait toucher
26:39peut-être davantage
26:40de fidèles
26:40alors je ne parle pas
26:41de nostalgie
26:42la nostalgie
26:43elle est affective
26:44et elle touche quand même
26:45à la dimension sentimentale
26:47par contre
26:48je parlais à ce que vous dites
26:49de mémoire
26:50la mémoire du passé
26:52par rapport aux célébrations
26:53par rapport à tout
26:54mais moi je trouve
26:56qu'aujourd'hui
26:57les célébrations
26:58elles ne sont pas banales
27:00moi quand je célèbre la messe
27:02je ne célèbre pas en latin
27:03je célèbre une messe normale
27:06tous les dimanches en Corse
27:09et tous les jours
27:10mais la célébration doit retrouver
27:12et la liturgie doit retrouver
27:14sa dignité
27:15sa beauté
27:16sa profondeur
27:17il y a eu des années
27:19où peut-être
27:19il y a eu un style
27:20un peu différent
27:21on a confondu
27:23simplicité
27:24et banalité
27:25mais la dimension du sacré
27:27elle doit être toujours respectée
27:28et moi quand je célèbre la messe
27:30moi je pense qu'il n'y a pas
27:31de messe de première division
27:32de deuxième division
27:33la messe selon
27:35en latin
27:36selon le rite ancien
27:37elle est de première division
27:38et les autres
27:38elles sont banales
27:39moi je ne crois pas
27:40il faut éviter
27:41de tomber
27:42dans cette
27:43dans cette fracture
27:45idéologique
27:46parce qu'à la fin
27:47pour des questions
27:48des formes
27:48on oublie
27:49qu'on est des croyants
27:50en Jésus-Christ
27:50alors on ne va pas faire
27:52un combat
27:52entre les tradis
27:53et les modernes
27:54parce que nous avons raison
27:55et vous avez tort
27:56réjouissons-nous
27:58si à travers la tradition
27:59tu deviens meilleur
28:00réjouissons-nous
28:01si quelqu'un de progressiste
28:02il devient meilleur
28:03à travers son engagement social
28:05réjouissons-nous
28:06au lieu de nous tirer
28:07voilà
28:08sous le patte
28:09on va terminer peut-être
28:11cet entretien
28:12peut-être
28:13en pensant
28:14à ceux
28:14qui nous écoutent
28:15et ce que vous avez envie
28:17à leur dire
28:18le livre
28:19réparation
28:20est un livre
28:21qu'il faut lire en famille
28:22j'ai l'impression
28:23et échanger
28:24c'est important
28:26d'échanger avec ses enfants
28:27mais aussi avec ses parents
28:28ainsi en est-il de nos vies
28:30écrivez-vous
28:30elles ne sont pas faites
28:31pour la souffrance
28:32mais la souffrance
28:33s'y invite
28:33s'y inscrit
28:34et devient parfois
28:34l'un de ses visages
28:35il ne s'agit pas
28:37de l'idéaliser
28:38mais de l'intégrer
28:40dans notre tradition spirituelle
28:42écrivez-vous également
28:43nous insistons souvent
28:44sur le péché originel
28:45mais nous oublions
28:46trop facilement
28:47l'innocence originelle
28:49ce sont des phrases
28:50qui m'ont marqué
28:51les relations humaines
28:51devenues d'une complexité
28:53redoutable
28:53exigent désormais
28:54calcul
28:55prudence
28:56stratégie
28:57autrefois
28:58on vivait à la fenêtre
28:59observant et commentant
29:00les passants
29:01dans la lumière des jours
29:03aujourd'hui
29:03ce sont les fenêtres numériques
29:04des réseaux sociaux
29:05qui ont remplacé
29:06les balcons d'entente
29:07tout y est vu
29:08ce qu'on disait tout à l'heure
29:09disséquer
29:10juger
29:10donc
29:11que diriez-vous
29:13à un jeune homme
29:14qui nous écoute peut-être
29:15qui a 18 ans
29:16parce que finalement
29:17le message
29:17il est souvent donné
29:19à la jeunesse
29:20et je sais que vous êtes
29:21très sensibles
29:21à écouter les jeunes
29:24à écouter également
29:26les baptêmes
29:27à procéder au baptême
29:29puisqu'ils sont nombreux
29:30aujourd'hui
29:31à réclamer le baptême
29:32dans la nuit pascale
29:33donc est-ce que le mot
29:36conseil est juste
29:37ou quelle phrase
29:38aimeriez-vous dire
29:38à cette jeunesse
29:39qui nous écoute peut-être
29:40d'abord je leur dirais
29:41que la vie est belle
29:42parce que souvent
29:43avec tout ce qu'on entend
29:45tout ce qu'on voit
29:45on risque de déprimer
29:47on rentre dans une dépression
29:49collective
29:49moi je leur dirais
29:51la vie est belle
29:52et il faut la bâtir
29:53il faut avoir de la vision
29:54je pense que nos jeunes
29:56ont un potentiel
29:57extraordinaire
29:58mais qui les écoute
30:00qui les conseille
30:02on a beaucoup de coach
30:03pour
30:03pour le sport
30:05pour l'alimentation
30:06pour
30:06plein de choses
30:08il nous faudrait aussi
30:09retrouver
30:10la dimension
30:11de l'accompagnement
30:12intérieur
30:12spirituel
30:14viser l'être
30:15et le bien des jeunes
30:16parce que convaincu
30:18que les jeunes
30:18vont nous surprendre
30:19moi je le vois aussi
30:20dans ma vie ordinaire
30:21parfois on te prend
30:22dans un aéroport
30:22on t'arrête
30:23on te pose des questions
30:24très directes
30:26et existentielles
30:27lesquelles par exemple
30:28quelle est la question
30:29qu'on vous pose le plus
30:30je me rappelle
30:31dans un aéroport
30:32à Orly
30:33vous voyez
30:33comme je vous dis
30:35ce n'est pas un lieu
30:35très mystique
30:36et un jeune de 19 ans
30:38m'arrête
30:39me parle
30:39me dit
30:39voilà je ne suis pas
30:41très croyant
30:42mais
30:42comme je suis ouvert
30:44je pose plein de questions
30:46sur la mort
30:46et on a parlé
30:48pendant 20 minutes
30:49de la mort
30:50à une époque
30:51on nous parlait
30:52du mariage des prêtres
30:53ma génération
30:54le mariage des prêtres
30:55l'ordination des femmes
30:56toutes ces questions
30:57les jeunes de 19 ans
30:59aujourd'hui
31:00se posent des questions
31:01par rapport à l'avenir
31:02l'amour
31:03la mort
31:04les vraies questions
31:05et moi je pense
31:06qu'il faut développer
31:07je le dirais aux jeunes
31:08ne développez pas
31:09une mentalité judiciaire
31:12développez une mentalité
31:14philosophique
31:15on se pose des questions
31:16on cherche les réponses
31:18et on va de l'avant
31:18parce qu'autrement
31:19on rentre dans le système Facebook
31:21j'aime j'aime pas
31:21suppos que je suis contre
31:22il n'y a pas de réflexion
31:24je crois que les jeunes
31:25ont besoin
31:26de retrouver
31:26l'espace
31:27la réflexion
31:28après il y a des questions graves
31:29il faut aller
31:30là où il faut
31:31mais pour les questions
31:33existentielles
31:34simples de la vie
31:35il faut
31:36frapper à la porte
31:37de l'église
31:38moi je connais
31:39et nous connaissons tous
31:40des évêques
31:41des prêtres
31:42des religieux
31:42des religieuses
31:43des laïcs
31:43qui ont des capacités
31:44extraordinaires
31:45parlons de l'essentiel
31:47parlons de la vie
31:48et essayons de bâtir
31:50un monde de vie meilleur
31:51s'il faut réparer
31:53une société abîmée
31:54c'est parce que nous croyons
31:55à un monde meilleur
31:57quand je prends
31:58Isaïe
31:59ou
32:00l'apocalypse
32:01je fais toutes les choses
32:03nouvelles
32:03ça nous stimule
32:05à faire du neuf
32:06l'évangile n'est pas vieux
32:08il faut faire du neuf
32:09il ne sache pas
32:09d'être un peu
32:12exubérant
32:13de faire n'importe quoi
32:14d'être bohème
32:14mais faire du neuf
32:16déclencher ce qui a de beau
32:18et de bien
32:18d'audacieux en nous
32:19déclencher la créativité
32:21n'oublions pas
32:22que Dieu est créateur
32:23et nous sommes créatifs
32:25n'oublions pas
32:27que la parole de Dieu
32:28est créatrice
32:29si nous avons des paroles
32:30créatrices
32:31capables d'aller de l'avant
32:33de susciter l'espérance
32:36la joie de vivre
32:37je pense que nous sommes
32:38sur le bon chemin
32:38c'est ce que je crois
32:39et ce que je prêche
32:40et bien merci
32:41merci beaucoup
32:42Eminence
32:43le cardinal François Bustillot
32:44était avec nous
32:45réparation séchée
32:46et faillard
32:46on va vous inviter
32:47tous les jours
32:48parce que votre parole
32:49est inspirante
32:49après la difficulté
32:51c'est de plonger
32:52dans nos vies
32:53et parfois
32:54d'être fidèle
32:56à cette église
32:58de Rome
32:59chaque jour
33:00et c'est pour ça
33:01que certains
33:02pourquoi pas
33:03peuvent se confesser
33:04et regretter
33:06de ne pas être
33:07assez parfait
33:09je ne sais pas
33:10si c'est le mot
33:10qui convient
33:11on n'est pas parfait
33:11mais perfectible
33:12voilà
33:14merci en tout cas
33:16et bon retour
33:17évidemment en Corse
33:18et je rappelle
33:18ce livre
33:19que vous pouvez lire
33:20qui va être un succès
33:22j'en suis sûr
33:22Réparation
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