- il y a 4 mois
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00:00Europe 1 Info, avec Clélie Mathias sur Europe 1. Il est 13h16, l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour.
00:05Clélie, l'ancien juge d'instruction Georges Fenech et Sébastien Ligné, chef du service politique chez Valeurs Actuelles.
00:12Bonjour à tous les deux, bienvenue.
00:14Bonjour Clélie.
00:15Oh, en cœur, c'était joli.
00:17En cœur, on l'a dit, n'est-ce pas ?
00:18Oui, oui, en cœur, totalement.
00:20Bonjour, vous allez bien.
00:21On va commencer par les blocages. Vous avez vu des actions dans des gares, sur des autoroutes, dans des établissements scolaires aussi.
00:27250 interpellations, dont 159 à Paris, des actions qui peuvent être plutôt violentes.
00:33On sera dans un instant avec le correspondant d'Europe 1 dans le Sud-Est et on sera dans le Var.
00:38Il nous racontera sa matinée.
00:40On va le retrouver tout de suite. Il est déjà là, paraît-il.
00:42Frédéric, Michel, bonjour.
00:44Bonjour Clélie, bonjour à tous.
00:46Vous étiez ce matin sur différents points d'action, je le disais, dans le Var, dans les Alpes-Maritimes.
00:51Et vous êtes près de Draguignan, je crois, à présent.
00:53Alors, quelle est l'ambiance de votre côté ?
00:55Une ambiance plutôt bon enfant sur les différents lieux d'action où je me suis rendu, Clélie, ce matin à Antibes,
01:03notamment ici dans le Var à Draguignan, où ils sont quelques dizaines à ralentir la circulation sur différents ronds-points,
01:09à l'entrée de l'autoroute à 8 ou aux abords d'une zone artisanale avec l'ambition de perturber les sociétés de logistique,
01:15les entrepôts de la grande distribution, ou par exemple le gérant Amazon, on chante, on scante des slogans, on agite des drapeaux ou des banderoles sur lesquelles on peut lire
01:23« Bloquons tout » ou « Macron démission ».
01:25Qu'est-ce que les gens pensent des violences, ceux que vous avez interrogés ?
01:30Je vous le disais ici, en zone rurale, ce n'est pas la même ambiance que dans certaines grandes villes, à Rennes, Paris, Lyon par exemple.
01:37La violence, beaucoup me disent la condamner, tout en m'expliquant que c'est parfois le seul recours pour être entendue.
01:43Adrien a un autre avis.
01:45La violence, non, non, je ne comprends pas la violence.
01:48Je pense que la violence intelligente aura beaucoup plus d'impact que la violence physique.
01:56C'est casser tout système, éviter de consommer.
02:01Frédéric, quel est le profil des manifestants que vous avez rencontrés ?
02:05Une nouvelle fois, il y a une différence entre la ville et la campagne.
02:08Ici, dans le Var, le profil est assez hétéroclite.
02:10Fabien est l'un des coordinateurs du mouvement à Draguignon.
02:14Vous avez vraiment, vraiment de tout.
02:16Des gens qui vont, comme moi, j'ai été gilet jaune.
02:19Mais vous avez des gens qui sont totalement dépolitisés, alors qu'ils sont les oubliés de notre pays.
02:23Vous avez des gens qui sont politisés à gauche, à droite.
02:26Vous avez des souverainistes, des anarchistes, des communistes.
02:28Et dans cette union de différence, on a compris que c'est cela qui faisait notre richesse.
02:34Et en revanche, à Antibes, plus proche des grandes villes,
02:36les manifestants que j'ai croisés pour la plupart étaient des militants de la CGE.
02:40ou des militants LSI.
02:42Merci beaucoup Frédéric Michel, notre correspondant européen dans le sud-est.
02:47Sébastien Ligné, vous avez entendu le reportage de Frédéric Michel.
02:51Alors encore une fois, il a bien fait la distinction entre ce qui se passe à la campagne
02:53et ce qui se passe dans les villes, notamment aussi peut-être à Paris.
02:57On en reparlera.
02:58Mais on l'a vu, ce sont des actions qui sont protéiformes, elles sont multiples.
03:04Est-ce qu'elles ont quand même un point commun, d'après vous ?
03:07Je pense que le point commun, c'est un sentiment de ras-le-bol diffus
03:11qu'on a du mal à caractériser.
03:13C'est-à-dire que contrairement aux Gilets jaunes
03:15ou ce qu'on avait pu voir en Bretagne avec les bonnets rouges, souvenez-vous,
03:18là, il n'y a pas eu de manifestation ou de choses très matérielles, si vous voulez.
03:24C'est-à-dire qu'on n'est pas sur une revendication claire sur l'essence,
03:27sur les 80 kilomètres, sur la taxe de poids lourd,
03:30sur quelque chose de vraiment très concret qu'on ne peut palper.
03:33Là, c'est un ensemble, c'est une accumulation de colère
03:36qui est sous-jacente dans la société française depuis 5-10 ans,
03:40depuis finalement l'arrivée d'Emmanuel Macron,
03:42et qui, couplée à l'incertitude et la stabilité politique,
03:45explose en même temps, si vous voulez.
03:48Mais oui, c'est une colère diffuse,
03:50et c'est surtout le sentiment qu'on remarque dans les sondages.
03:52Quand vous avez une majorité des Français
03:54qui est non seulement pour la dissolution,
03:56mais aussi pour la démission du président de la République,
03:58c'est bien que cette colère-là, on la retrouve partout.
04:01Du très haut de l'échelle des chefs d'entreprise,
04:03des très hauts salaires,
04:04jusqu'aux gens qui sont au chômage.
04:05Donc c'est le signe d'une crise sociale profonde
04:08et inquiétante qui, je pense, ne faut pas sous-estimer,
04:10et qu'il ne faut pas simplement réduire à
04:12« ce sont des casseurs d'extrême-gauche ».
04:13Malheureusement, c'est beaucoup plus large que ça.
04:16Georges Fenech, de quoi cette colère, donc,
04:18pour reprendre votre terme, est-elle le nom, d'après vous ?
04:21De quoi est-elle le nom, cette colère ?
04:23Moi, je me pose la question,
04:24parce qu'effectivement,
04:27au départ, si ce mouvement se crée,
04:30bloquant le pays,
04:31c'est qu'on a une contestation très violente
04:33contre le budget,
04:35et donc contre le Premier ministre.
04:37Or, il n'y a plus de budget,
04:39il n'y a plus de Premier ministre.
04:40Il y en a un nouveau, on en parlera d'ailleurs.
04:42Un nouveau Premier ministre dont on attendra
04:44le budget vers, je crois, le 7 octobre, par là, n'est-ce pas ?
04:50Donc cette manifestation,
04:52quel but elle poursuit ?
04:53Elle est effectivement le signe d'une grande colère,
04:57mais ce ne sont pas du tout
04:58les mêmes que ceux qui sont sortis
05:01avec des gilets jaunes.
05:03Moi, j'avais couvert pour CNews
05:05tous les samedis pendant 18 mois.
05:07Il y a eu, certes, des violences à la marge,
05:10mais là, on voit bien que les manifestants,
05:13ce n'est pas du tout la même sociologie.
05:16Il y a beaucoup de casseurs,
05:18beaucoup de black blocs
05:19qui sont sortis,
05:23qui ont d'ailleurs menacé
05:24de bloquer le pays
05:27avec des formes violentes.
05:28On a des gens qui veulent le chaos.
05:32D'ailleurs, si LFI soutient un mouvement,
05:34ce n'est pas du tout un hasard.
05:36À ce propos, Bruno Rotaillot a critiqué
05:38le rôle de l'extrême-gauche
05:39dans cette journée bloquant tout.
05:41Il était au ministère de l'Intérieur ce matin.
05:44La mobilisation n'a rien
05:45d'une mobilisation citoyenne.
05:47Elle a été détournée,
05:48confisquée,
05:49captée par la mouvance
05:51de l'extrême-gauche,
05:53de l'ultra-gauche,
05:54appuyée par le mouvement des insoumis.
05:56On a, en fait, des groupuscules
05:58qui sont aguerris,
05:59qui sont mobiles,
06:00qui sont souvent masqués,
06:01cagoulés,
06:02qui sont vêtus de noir,
06:04où on peut reconnaître,
06:05en réalité, la marque,
06:06l'ADN des mouvances
06:08de l'extrême-gauche
06:09et de l'ultra-gauche.
06:11Je voudrais aussi, quand même,
06:12condamner ces élus
06:13qui, malheureusement,
06:15portent parfois,
06:16et souvent,
06:17puisqu'ils sont des députés,
06:19notamment,
06:19l'écharpe tricolore,
06:20et qui, pour autant,
06:21sur les réseaux,
06:22ont des mots d'ordre
06:23qui sont des mots d'ordre
06:24d'appel à l'insurrection,
06:25au soulèvement
06:27ou bien à la violence.
06:29Expliquez-nous, Sébastien Ligné,
06:30en quoi cette violence,
06:31ces actions,
06:32pourraient-elles être,
06:34j'allais dire,
06:35efficaces
06:35pour la gauche
06:37et notamment
06:37la France insoumise ?
06:39C'est-à-dire que
06:39ça participe
06:40à créer
06:41un climat
06:42de grande instabilité
06:44et un climat
06:44qui tende à prouver
06:46que tout peut,
06:47à tout moment,
06:47imploser
06:48et que, finalement,
06:48le gouvernement
06:49pourrait tomber,
06:50non pas par l'Assemblée nationale,
06:51mais par la rue.
06:52C'est la grande thèse
06:54de Jean-Luc Mélenchon,
06:55de dire que, finalement,
06:56même si l'extrême-gauche
06:57n'arrive pas au pouvoir
06:58par les urnes,
06:59ils auront la rue.
07:00Donc, évidemment,
07:01quand on voit des images,
07:02notamment dans la capitale,
07:03qui est toujours symbolique,
07:04de voitures en feu
07:06ou de manifestations violentes,
07:08ça crée ce climat-là
07:09de potentielle révolution
07:12qui, moi,
07:12me paraît totalement désuète.
07:13C'est une espèce
07:14de vieille image,
07:15de vieil fantasme
07:16de l'extrême-gauche
07:16qui considère que
07:17le peuple sortirait
07:18avec la fourche
07:19et puis du tout ça.
07:20Mais, encore une fois,
07:20moi, je ferais vraiment
07:21une distinction
07:21entre ce dont on a parlé
07:23tout à l'heure
07:23avec les campagnes
07:24où, là,
07:25je trouve qu'il y a quand même
07:26sociologiquement
07:27des points communs
07:27avec les gilets jaunes
07:28originels,
07:29donc des gens
07:29qui, très simplement,
07:31ont un ras-le-bol total
07:32fiscal, normatif,
07:34démocratique
07:35et qui le manifestent
07:36paisiblement
07:37et les manifestations
07:38dans les grandes villes,
07:39notamment à Paris,
07:40où, là, en effet,
07:41vous avez raison,
07:42il y a une hyper-violence
07:43caractérisée.
07:44Tout simplement,
07:45quand les renseignements
07:46vous disent
07:46qu'on prévoit
07:4780 000 policiers
07:48pour 100 000 manifestants,
07:49c'est un ratio
07:50policier-manifestant
07:51inédit
07:52qu'on n'avait même pas vu
07:53lors des gilets jaunes.
07:54Ça veut donc bien dire
07:55que les renseignements
07:56anticipaient
07:56que parmi ces 100 000 manifestants,
07:59vous n'ayez pas simplement
07:59100 000 pères de famille
08:00ou 100 000 syndiqués
08:02et qu'il y allait avoir
08:03une minorité
08:04extrêmement violente.
08:06Donc, oui,
08:07il faut faire attention
08:07mais je pense que
08:08vraiment,
08:09il ne faut...
08:09Malheureusement,
08:10l'extrême-gauche
08:11en phagocitant
08:12ce mouvement
08:13a totalement effacé
08:14le propos originel.
08:16Et malgré tout,
08:17on remarque quand même
08:17que dans les campagnes,
08:19sur les ronds-points
08:19si on peut caricaturer,
08:21il y en a quand même
08:22qui ont voulu sortir
08:24malgré le fait
08:24que l'extrême-gauche
08:25a totalement phagocyté
08:26le mouvement.
08:27Donc, il ne faut pas non plus
08:27le mettre totalement de côté.
08:28Georges Fenech.
08:29Oui,
08:29mais tout de même,
08:31force, je dirais,
08:33est de constater
08:34et de regretter même
08:35que ce mouvement,
08:37d'une manière indirecte,
08:39a obtenu,
08:40a produit des effets.
08:41puisque le fait
08:43de l'avoir annoncé
08:44de cette façon-là
08:44depuis plusieurs jours,
08:46il y a eu une crainte,
08:47il y a eu une crainte
08:48au gouvernement
08:48qui s'est d'ailleurs
08:49très bien préparé
08:50pour cela.
08:51Est-ce que quelque part,
08:52ça n'a pas précipité
08:53la décision
08:54de M. Bayrou
08:55de demander
08:56le vote de confiance ?
08:57Deux jours avant ?
08:58Est-ce que ça n'a pas
08:59aussi précipité
09:01le président de la République,
09:03sans doute dans la crainte
09:04quand même,
09:05de désigner
09:05un premier ministre
09:07pour ne pas être
09:07lui-même sur le front,
09:09je dirais,
09:09en première ligne ?
09:11Et puis,
09:11voilà,
09:12donc le budget
09:13est tombé.
09:14Donc vous voyez
09:15que ça a quand même eu,
09:16je pense,
09:16d'une manière indirecte,
09:18Paris-Cochet,
09:19ça a eu sans doute
09:19des effets politiques.
09:21Maintenant,
09:21ce qui sera intéressant,
09:22on fera le bilan
09:23à la fin de la journée,
09:24mais ce qui sera intéressant,
09:25c'est de suivre
09:26la journée du 18 septembre,
09:28où là,
09:28il y aura des mouvements sociaux
09:29et des syndicats
09:30à voir quel est l'État,
09:32le pouls.
09:32C'est là qu'on va prendre
09:33vraiment le pouls du pays.
09:34Est-ce qu'il va y avoir
09:35une continuité aussi d'action
09:36à partir d'aujourd'hui
09:38jusqu'au 18 ?
09:39Je rebondis Sébastien Ligné
09:40sur la comparaison
09:41que vous faisiez
09:41avec les gilets jaunes
09:43et avec aussi Emmanuel Macron
09:45qui est quand même
09:46visé aussi
09:47par ses manifestants,
09:48bien sûr.
09:49Est-ce que finalement,
09:50Emmanuel Macron
09:51n'aura pas été victime
09:52du syndrome des gilets jaunes
09:53qui aura empoisonné
09:54tous ses mandats ?
09:56Il aura été victime
09:56du syndrome
09:57de sa réponse
09:58aux gilets jaunes,
09:59en théorie.
09:59C'est-à-dire que
10:00si les gilets jaunes
10:01avaient entraîné
10:03une réaction profonde
10:04d'Emmanuel Macron,
10:05un changement de cap,
10:05un changement politique,
10:06peut-être qu'on n'en serait pas là
10:09aujourd'hui.
10:09Ce qu'on entend
10:10parmi la population française,
10:12c'est que finalement,
10:13depuis les gilets jaunes,
10:14rien n'a changé
10:15dans la méthode démocratique
10:17d'Emmanuel Macron,
10:18dans sa politique,
10:19dans son rapport aux Français.
10:20Et c'est donc aussi ça
10:21qui joue.
10:22Il y a quand même
10:23des images qui restent
10:24et qui sont restées
10:24imprégnées dans l'opinion.
10:26Cette image de son grand
10:27tour de France
10:28après les gilets jaunes,
10:29où on nous avait mis en scène
10:30un président
10:30qui allait au contact
10:31des Français,
10:32qui allait leur parler,
10:33qui allait mouiller la chemise
10:34pendant 3-4 heures
10:35sans notes.
10:36Et certains se sont dit
10:37avec les fameux
10:38cahiers de doléances,
10:39ça y est,
10:40on va enfin avoir une réponse.
10:41En réalité,
10:41il n'y a eu aucune réponse.
10:42Les cahiers de doléances
10:43sont restés aux archives
10:44et prennent la poussière
10:45dans les ministères.
10:46On a sorti un chèque
10:47un petit peu en blanc
10:48pour faire un chèque
10:49gilet jaune.
10:50Mais il n'y a rien eu
10:50de systémique,
10:52il n'y a rien eu
10:52d'endémique comme réponse.
10:53En fait,
10:53je ne pense pas
10:54que ce soit les gilets jaunes
10:54en tant que telles.
10:55C'est son absence de réponse
10:57à ce mouvement-là
10:57qui entraîne
10:58une forme de ras-le-bol,
10:59d'impression qu'on a beau
11:00faire des mouvements
11:01d'ampleur
11:02comme on n'en a jamais vu
11:02depuis mai 68,
11:04rien ne change.
11:05Et Sébastien Lecornu,
11:06alors peut-il apaiser
11:06la colère des Français ?
11:08On va s'interroger
11:08sur son profil.
11:10Sébastien Lecornu,
11:11fidèle parmi les fidèles
11:12et qui assistait d'ailleurs,
11:13qui était le chef d'orchestre
11:14aussi de ce grand débat
11:16au moment des gilets jaunes
11:17dont vous parliez.
11:18Le journaliste
11:18Jean-Dominique Merchet
11:19qui le connaît bien
11:20sera avec nous.
11:21C'est dans quelques minutes
11:22dans Europe 1 Info.
11:23Il est 13h27.
11:24Cali Mathias
11:24vous informe
11:25sur Europe 1 Info.
11:26Monsieur Merchet,
11:27bonjour.
11:28Bonjour.
11:28Merci d'être en ligne
11:29avec nous.
11:30Vous connaissez bien
11:31Sébastien Lecornu
11:31puisqu'il a passé 3 ans
11:32au ministère des Armées.
11:34C'est donc dans votre domaine,
11:36dans votre spécialité.
11:38Vous qui le connaissez bien,
11:39vous pensez que c'est
11:40la solution,
11:42Sébastien Lecornu ?
11:43Alors c'est une bonne solution
11:45parce que Sébastien Lecornu
11:46est d'abord
11:47un très bon politique.
11:49Il sait faire de la politique.
11:50C'est-à-dire qu'il sait
11:53tisser des réseaux.
11:55Il sait être suffisamment modeste
11:59à certains moments,
12:00discret même,
12:01pour ne pas trop s'exposer.
12:04Il a une implantation locale
12:05très forte
12:06dans son département de l'Eure.
12:08Il est globalement apprécié
12:11par son propre camp politique
12:15mais aussi les opposants.
12:17lors de la loi de programmation
12:19militaire en 2023,
12:21il avait réussi à obtenir
12:22le vote pour LR
12:25qui était alors dans l'opposition
12:27et le RN
12:28et même des députés
12:29de la France insoumise
12:30avaient eu à communiquer
12:31en disant
12:32on se réjouit de la manière
12:33dont les débats ont été menés
12:35même si on n'est pas pour lui
12:36mais il nous a respectés.
12:37Donc c'est vraiment un homme
12:38qui sait faire de la politique.
12:40François Bayrou aussi
12:41savait faire de la politique.
12:42Eh bien on le croyait
12:44et l'expérience a montré
12:46que ce n'était plus le cas.
12:48Alors il y a effectivement
12:50des limites
12:51dans la capacité
12:53de Sébastien Lecornu
12:54à agir.
12:55Donc il a un très bon bilan
12:56au ministère des Armées.
12:58Personne le conteste.
13:00Il a réussi notamment
13:01dans une situation financière
13:03extrêmement difficile
13:04à faire que le budget des armées
13:06soit multiplié par deux
13:07au cours des deux mandats
13:09du président Macron.
13:11Donc ça c'est
13:11ça lui est compté
13:14par l'institution militaire
13:16et les industriels.
13:17Et puis
13:17mais
13:19mais
13:19il y a quand même
13:20un grand mais
13:21c'est vraiment
13:22le fidèle des fidèles
13:23du président Macron
13:24et le dispositif
13:25est très resserré
13:26autour du président.
13:28Ce n'est certainement pas
13:28une ouverture
13:30à d'autres forces politiques.
13:32Au contraire
13:32c'est un repli
13:33sur le noyau dur
13:34de la Macronie
13:35et d'ailleurs
13:36perçu comme ça
13:37par tous les opposants.
13:38mais ces qualités humaines
13:39sont
13:40et politiques
13:41sont évidentes.
13:42Alors justement
13:43je rebondis sur ce que vous disiez
13:44fidèle parmi les fidèles
13:46Cécile Cornudet
13:47dans les échos
13:48dit c'était le chouchou
13:49même aussi.
13:50Si on prend
13:50on va dire
13:51un plan de dissertation classique
13:53rupture ou continuité
13:54un fidèle parmi les fidèles
13:56qui vient après François Bayrou
13:57et qui a la lourde tâche
13:59de négocier déjà
14:00un budget
14:01c'est rupture ou continuité ?
14:03Alors je vais vous faire
14:04une réponse de jésuite.
14:05C'est à la fois
14:06de la continuité
14:08macronienne
14:09macroniste
14:10c'est vraiment
14:11effectivement
14:13c'est un peu
14:13le chouchou du président
14:14mais c'est aussi
14:15le chouchou du président
14:16parce qu'il ne la ramène pas
14:17il se met pas en avant
14:19c'est pas quelqu'un
14:20qui fait de l'ombre
14:21et qui est potentiellement vu
14:23comme un
14:24excusez-moi le terme
14:25un emmerdeur
14:27et donc
14:28continuité
14:31par rapport
14:32à Emmanuel Macron
14:34rupture
14:35par rapport
14:36à François Bayrou
14:38avec sans doute
14:39une toute autre manière
14:40d'aborder
14:41les forces politiques
14:42ce n'est pas
14:43Sébastien Lecornu
14:45ce n'est pas un homme
14:46qui oublierait
14:47de répondre
14:49à une lettre
14:50de Marine Le Pen
14:51ou de Jordan Bardella
14:52avec lesquelles
14:54il avait d'ailleurs dîné
14:55on se souvient que ça avait fait
14:56quelques polémiques
14:57ou qu'il oublierait
14:59de prendre au téléphone
15:01Sébastien Fort
15:02ou de l'avertir
15:02voilà c'est quelqu'un
15:03qui sait faire de la politique
15:05à l'ancienne
15:05il y a chez lui
15:06quelque chose
15:07d'un sénateur
15:08de la Troisième République
15:09d'ailleurs son ambition
15:11bien plus que Matignon
15:12est d'être le prochain
15:14un futur président du Sénat
15:16à 39 ans
15:18c'est assez amusant
15:19ce qui est étonnant
15:20c'est que ça vient
15:21de Sébastien Lecornu
15:2139 ans
15:22alors qu'on a eu
15:23Michel Barnier
15:24et François Bayrou
15:25qui avait le même âge
15:26et qui aurait pu être
15:27un peu plus taxé
15:28justement
15:29de sénateurs politiques
15:31j'ouvre le débat
15:32à Georges Fenech
15:32et à Sébastien Ligné
15:33qui sont avec nous
15:35alors on a eu
15:36la méthode Barnier
15:37on a eu la méthode Bayrou
15:38une nouvelle méthode
15:40de Sébastien Lecornu
15:40Sébastien Ligné
15:41là où je vous rejoins
15:42un petit peu Clélie
15:44c'est quand vous nous dites
15:44finalement
15:45attendez
15:45tous les qualificatifs
15:46qu'on utilise
15:47pour M. Lecornu
15:48depuis maintenant
15:49un peu moins de 24 heures
15:50ce sont exactement
15:51les mêmes
15:51qu'on utilisait
15:52pour François Bayrou
15:53c'est-à-dire oui
15:53c'est un as de la politique
15:55il s'entend très bien
15:56avec Marine Le Pen
15:56on disait exactement
15:57la même chose
15:58de François Bayrou
16:00on a vu le résultat
16:01là où il y a quelque chose
16:03que je ne comprends pas
16:03dans ce choix
16:04c'est-à-dire que
16:05Jean-Dominique Merchel
16:06disait très justement
16:08ça va être une rupture
16:08avec François Bayrou
16:09mais une continuité
16:10avec Emmanuel Macron
16:11mais est-ce que
16:11les Français
16:13est-ce que
16:14les oppositions
16:14à l'Assemblée nationale
16:15veulent d'une continuité
16:17avec Emmanuel Macron
16:18est-ce qu'au contraire
16:19les oppositions
16:21et la majorité
16:22des Français
16:22ne réclament pas
16:23une rupture
16:24avec le macronisme
16:25et Emmanuel Macron
16:26le problème
16:27c'est que
16:28M. Lecornu
16:29peut être
16:29un habile politique
16:31peut réussir
16:32à discuter
16:33avec tout le monde
16:33mais il n'empêche
16:34que cette étiquette
16:36du fidèle
16:37d'Emmanuel Macron
16:37il va avoir
16:38beaucoup de mal
16:39à l'arracher
16:40quelqu'un qui a été
16:41ministre
16:41depuis 2017
16:43le seul homme
16:44qui est ministre
16:45sans discontinuité
16:46depuis 2017
16:47c'est lui
16:48il va avoir
16:49beaucoup de mal
16:50à incarner
16:50la rupture
16:51alors qu'il est
16:51présenté partout
16:52comme vous l'avez dit
16:53comme le chouchou
16:54comme le plus fidèle
16:54des fidèles
16:55et sur la question
16:56de Marine Le Pen
16:57moi je veux bien
16:57qu'il soit capable
16:59de dîner avec elle
17:00très bien
17:01mais Marine Le Pen
17:02vous le dit
17:02hier soir
17:03ce n'est pas une question
17:04de personne
17:04c'est une question
17:05de programme
17:06dîner avec Marine Le Pen
17:07d'accord
17:08mais s'il n'y a
17:09aucune concession
17:10majeure
17:11qui est apportée
17:11au RN
17:12vous pouvez avoir
17:13entré plat-dessert
17:13ça ne changera rien
17:14allez je voudrais
17:15entendre l'avis
17:15de Georges Penek
17:16juste avant
17:17je vous propose
17:18d'écouter
17:18Marine Tondelier
17:19la secrétaire nationale
17:20des écologistes
17:21elle est plutôt sceptique
17:23sa nomination
17:23oui est une provocation
17:24Emmanuel Macron
17:25sait très bien
17:26ce qu'il fait
17:26et d'ailleurs
17:27il restreint de plus en plus
17:28le champ
17:28c'est à dire
17:28qu'il avait commencé
17:29par quelqu'un de droite
17:30d'un parti au moins
17:30différent de le sien
17:31puis le modem
17:32vraiment parti partenaire
17:33depuis 2007
17:34là il prend quelqu'un
17:34de son propre parti
17:35fidèle de la première heure
17:37je pense que
17:37s'il y a un quatrième ministre
17:39à nommer
17:40depuis la dissolution
17:41je ne sais pas
17:42qui va pouvoir choisir
17:42de plus proche
17:43peut-être Brigitte Macron
17:44j'en sais rien
17:44donc ça ça ne peut pas fonctionner
17:46aussi courtois
17:47que soit monsieur Lecornu
17:48je crois que c'est un fin politicien
17:49qui va savoir trouver
17:50les bons mots
17:51pour chaque force politique
17:52mais il n'a aucune illusion
17:53lui-même
17:54justement parce que
17:55c'est un fin politique
17:55sur le fait que les écologistes
17:57ou que qui que ce soit
17:58dans tout le camp de la gauche
17:59ne rentre dans son gouvernement
18:01donc qu'est-ce qu'il va faire
18:02il va continuer à travailler
18:03avec monsieur Retailleau
18:03Darmanin et compagnie
18:04et continuer exactement
18:05les mêmes politiques
18:06Marine Tondelier
18:07chez nos confrères de BFM TV
18:10Georges Fenech
18:10Fenech forcément
18:11ça nous fait un petit peu sourire
18:13alors on parlera
18:14de la stratégie
18:16des autres partis
18:16face à la nomination
18:17de Sébastien Lecornu
18:18je voudrais qu'on reste
18:19sur le profil de cet homme
18:21alors paradoxalement
18:23Sébastien Lecornu
18:25je pense aux yeux
18:26d'une majorité de français
18:27va apparaître
18:28comme un homme neuf
18:29alors que c'est effectivement
18:31le plus ancien
18:32des ministres
18:33et des fidèles
18:34de Macron
18:35parce qu'il n'était pas
18:36très très connu
18:37en réalité
18:37du grand public
18:38il n'était pas connu
18:40du grand public
18:40voyez-vous
18:41et ça tient aussi
18:43au fait de sa grande discrétion
18:44c'est pas quelqu'un
18:45qui cherche les punchlines
18:46ça n'a rien à voir
18:47avec un Bayrou
18:48d'ailleurs
18:49ce que je souhaite
18:51et j'en suis certain
18:52il va arrêter
18:54de donner
18:55ce ton du psychodrame
18:57qu'avait
18:59François Bayrou
19:00cette espèce de
19:01voilà
19:02surtout les deux
19:02dernières semaines
19:03voilà
19:03on a l'impression
19:04que la France
19:05allait s'effondrer
19:06sur elle-même
19:07ça suffisait
19:09ce style-là
19:11très anxiogène
19:12je pense que les français
19:14veulent entendre autre chose
19:15même s'il ne faut pas
19:16nier une réalité
19:17bien entendu
19:18moi il se trouve
19:19que je le connais
19:20depuis longtemps
19:20Sébastien Leco
19:21je connais
19:22depuis une vingtaine d'années
19:23donc vous voyez
19:23il était tout jeune
19:24faites-le compte
19:25je confirme
19:27tout ce qui vient
19:27d'être dit
19:28d'abord c'est quelqu'un
19:29d'extrêmement sympathique
19:30vraiment
19:31c'est quelqu'un
19:31d'extrêmement humble
19:34ça c'est évident
19:35ce sont des qualités
19:37pour un Premier ministre
19:38en ces temps
19:39de crise politique
19:40en ces temps
19:40effectivement
19:41il l'a dit
19:42il y aura une rupture
19:43sur le fond
19:44et sur la forme
19:45ça j'en doute pas
19:47alors il y a la question
19:48de la personne
19:48encore une fois
19:49moi je trouve
19:50que Sébastien Lecornu
19:51il arrive
19:52avec son talent
19:54avec sa personnalité
19:55c'est parfait
19:56puis il y a la question
19:57effectivement du fond
19:58la situation
19:59est toujours la même
20:00c'est-à-dire que l'Assemblée
20:01n'a pas changé
20:02d'un idiota
20:03c'est la même configuration
20:05et il va se présenter
20:09forcément avec un budget
20:10après des concertations
20:11mais je crains
20:13que malheureusement
20:14il s'hortera
20:14à une même réalité
20:16c'est-à-dire
20:17l'impossibilité
20:18d'obtenir une majorité
20:20dans cette Assemblée
20:21voyez-vous
20:21malgré tout son talent
20:23et ses efforts
20:23on peut souhaiter
20:25quand on est un bon patriote
20:26qu'il réussisse
20:27pour la France
20:28mais le chemin
20:29il est vraiment
20:30très escarpé
20:30et très mince
20:31Jean-Dominique Merch
20:32quelle serait
20:33sa baguette magique ?
20:35Oh je crois
20:35qu'il n'en a pas
20:36je partage totalement
20:37ce qui vient d'être dit
20:38par vos deux invités
20:39ses capacités d'action
20:42vont être limitées
20:44tout va reposer
20:44sur son style
20:46tout va reposer
20:47sur sa personnalité
20:48mais effectivement
20:49la situation
20:50ne peut pas changer
20:51parce qu'il n'y a pas
20:52de majorité
20:53et par ailleurs
20:55il y a toujours
20:56le même président
20:57qui est contesté
20:58par une grande partie
20:59des français
20:59donc
21:00ses capacités
21:02il peut apaiser
21:03les choses
21:04aujourd'hui
21:04temporairement
21:06sans doute
21:08négocier
21:09quelques compromis
21:11peut-être
21:11avec le parti socialiste
21:13tout en s'assurant
21:14d'une relative
21:16paix
21:16avec le RN
21:18pendant quelque temps
21:19mais les grands dossiers
21:21seront là
21:22le principal dossier
21:23étant effectivement
21:24le vote du budget
21:26les décisions fiscales
21:27et toutes ces choses-là
21:28qui vont évidemment
21:30l'occuper principalement
21:33et je ne crois
21:35qu'il n'y a malheureusement
21:36pas d'autre baguette magique
21:37qu'un retour
21:39devant les électeurs
21:40mais ça
21:40c'est un avis personnel
21:41mais je ne vois pas
21:42quel que soit
21:43ses talents
21:44d'ailleurs
21:44que personne ne conteste
21:45qu'il pourra
21:46qu'il pourra régler
21:48à lui seul
21:49la situation
21:50de crise politique
21:51dans laquelle
21:51notre pays se trouve
21:52on en reparlera
21:53mais juste avant
21:54puisqu'il a été nommé
21:56par Emmanuel Macron
21:57que c'est la deuxième fois
21:59vraiment
21:59peut-être même plus d'ailleurs
22:01qu'il est pressenti
22:02la dernière fois
22:03Emmanuel Macron
22:04avait dû céder
22:05face à la colère
22:06de François Bayrou
22:07là
22:08il s'est écouté
22:09il a nommé
22:10un proche
22:10parmi les proches
22:11donc peut-être
22:12son plus fidèle
22:13Sébastien Lecornu
22:14son plus fidèle lieutenant
22:15quelle est la relation
22:16entre les deux hommes
22:16Jean-Dominique Merchet ?
22:18Alors c'est vraiment
22:19une relation de confiance
22:21ça il n'y a aucun doute
22:22là-dessus
22:22il faut se souvenir
22:23par exemple
22:24que Sébastien Lecornu
22:27avait organisé
22:28après la séquence
22:29calamiteuse
22:30pour le pouvoir
22:31des gilets jaunes
22:32il y avait eu
22:32le grand débat
22:34et la première réunion
22:36du grand débat
22:37qui a permis
22:39à Emmanuel Macron
22:40de remonter en selle
22:41c'était Sébastien Lecornu
22:43qui l'avait organisé
22:45chez lui
22:46donc on voit vraiment
22:47c'est un vrai fidèle
22:48je crois qu'il y a une forme
22:49de respect
22:52mutuel
22:54de confiance
22:55ça je crois vraiment
22:56c'est très difficile
22:58j'en ai plusieurs fois
23:00parlé avec lui
23:01directement
23:01il n'a aucune
23:03il n'y a pas
23:05le moindre désaccord
23:07il n'exprime jamais
23:09la moindre critique
23:10du président de la République
23:10c'est vraiment
23:11un grognard
23:12vous savez son modèle
23:13son modèle
23:14c'est Pierre Mesmer
23:16l'ancien ministre
23:17du général de Gaulle
23:18qui a été
23:19premier ministre
23:20de Georges Pompidou
23:21grand ministre
23:22des armées
23:22de la 5ème République
23:23l'homme
23:25auquel
23:27le général de Gaulle
23:28demande
23:28de refonder
23:29les armées
23:30après la guerre
23:30d'Algérie
23:31c'est le modèle
23:33de Sébastien Lecornu
23:34et bien
23:36il fonctionne comme ça
23:37c'est un grognard
23:38c'est un grognard
23:39il a décidé
23:42d'être fidèle
23:44à Emmanuel Macron
23:45qu'il avait rejoint
23:47d'ailleurs
23:47d'une certaine manière
23:48en s'éloignant
23:50un peu rapidement
23:51sans doute
23:52de François Fillon
23:53qu'il soutenait
23:54ne l'oublions pas
23:56c'est un gaulliste
23:57de droite
23:57Sébastien Lecornu
23:59il soutenait
23:59François Fillon
24:00en 2017
24:02et très vite
24:03il a rejoint
24:04Emmanuel Macron
24:05comprenant que
24:06François Fillon
24:07n'était sans doute
24:08pas le bon cheval
24:09depuis lors
24:11il voue une fidélité
24:13absolue
24:14au président Macron
24:15je crois
24:15qu'Emmanuel Macron
24:16l'apprécie
24:17le respecte
24:18on a dit
24:19qu'il était un peu
24:19son chouchou
24:20donc entre eux
24:21ce sera sans doute
24:21fluide
24:22mais il y a
24:23un patron
24:24c'est Emmanuel Macron
24:26et un grognard
24:27qui exécute
24:28ce que veut
24:28le président
24:29y compris
24:30en l'envoyant
24:31à Matignon
24:32qui n'était pas
24:33forcément
24:33ce dont il rêvait
24:35absolument
24:36sachant qu'il avait
24:37beaucoup de coups
24:38à prendre
24:38mais à 39 ans
24:40cocher la case
24:40premier ministre
24:41quand on a de l'ambition
24:42pour la suite
24:43c'est quand même
24:44pas mal
24:44donc grande confiance
24:45mais un patron
24:47et un grognard
24:48auquel
24:49il va obéir
24:50en tout
24:52ce que lui
24:53demandera le président
24:54Jean-Dominique Merchet
24:55vous restez avec nous
24:55vous publiez un livre
24:57sommes-nous prêts
24:57pour la guerre
24:58aux éditions Tempus
25:00vous savez que
25:01le Sébastien Lecornu
25:02a publié lui aussi
25:03un livre
25:03intitulé
25:04vers la guerre
25:05point interrogation
25:05c'était l'an dernier
25:06et donc justement
25:07à ce propos
25:08dans la nuit
25:08il y a eu plusieurs violations
25:09de l'espace aérien polonais
25:11au moins 3 drones russes
25:12abattus
25:13alors quelles sont les implications
25:14de cet événement
25:14quelle est la position
25:15de la France
25:16de l'Union Européenne
25:17de l'OTAN
25:18face à cette intrusion russe
25:20c'est dans quelques minutes
25:21dans Europe 1 Info
25:21et vous nous éclairerez
25:22Jean-Dominique Merchet
25:23il est 13h46
25:24à tout de suite
25:26avec Lévi Mathias
25:27sur Europe 1
25:27au moins 19 violations
25:29de l'espace aérien polonais
25:30ont été enregistrées
25:31au moins 3 drones russes
25:33ont été abattues
25:34dans la nuit
25:34c'est ce qu'a indiqué
25:35le Premier ministre
25:36de la Pologne
25:37la Pologne qui est membre
25:38de l'OTAN
25:39et de l'Union Européenne
25:41écoutez la réaction
25:42d'Ursula von der Leyen
25:43la présidente
25:44de la Commission Européenne
25:45qui a affiché bien sûr
25:46son soutien à la Pologne
25:47dès ce matin
25:47aujourd'hui même
25:50nous avons assisté
25:51à une violation imprudente
25:52et sans précédent
25:53de l'espace aérien polonais
25:55et européen
25:56par plus de 10 drones
25:57russes chahides
25:58l'Europe affiche
25:59son total soutien
26:00à la Pologne
26:01Jean-Dominique Merchet
26:12vous êtes spécialiste
26:13des questions de défense
26:14comment interpréter
26:15et expliquer
26:15ce qui s'est passé
26:16cette nuit
26:16et en quoi
26:17ces actions
26:18ne sont pas négligeables
26:20Oui alors
26:21ce n'est pas du tout
26:21anodin
26:22ce qui s'est passé
26:22cette nuit
26:23alors ce n'est pas
26:24la première fois
26:25que des drones russes
26:27tombent
26:28sur le territoire
26:30de pays membres
26:31de l'OTAN
26:31que ce soit la Pologne
26:32la Roumanie
26:33ou les pays baltes
26:34depuis 2022
26:35on a déjà recensé
26:36quasiment
26:37une vingtaine de cas
26:38sauf que cette nuit
26:39ce n'était pas un drone
26:41c'était au moins
26:42une dizaine de drones
26:44qui ont pénétré
26:45dans l'espace aérien
26:46polonais
26:47c'est à dire
26:47d'un état membre
26:49de l'OTAN
26:49Est-ce que c'est une nouvelle
26:51pardon
26:51oui allez-y
26:52Je vous en prie
26:53ce qu'on ne sait pas
26:54avec certitude
26:55c'est s'il s'agit
26:56d'une attaque délibérée
26:58c'est à dire que
26:59les drones étaient
27:00programmés
27:01pour ça
27:01ou s'il s'agit
27:03d'un problème
27:04de navigation
27:05d'un certain nombre
27:06d'entre eux
27:06ça on a absolument
27:08on ne peut pas le savoir
27:09aujourd'hui
27:10dans la mesure
27:12où ça s'est passé
27:13au moment
27:14où il y avait
27:15une attaque massive
27:16des russes
27:17dans l'ouest
27:18de l'Ukraine
27:19c'est à dire
27:19dans la région
27:19frontalière
27:21de la Pologne
27:21il y avait plus
27:22de 400 drones
27:23en vol
27:24une dizaine
27:25sont rentrés
27:26en Pologne
27:27ça on le sait
27:27donc c'est pas du tout
27:29une mince affaire
27:31de voir
27:32est-ce que c'est
27:33une provocation
27:34assumée
27:35ou est-ce que
27:36c'est une provocation
27:37ou est-ce que
27:38c'est simplement
27:39quelque chose
27:40qui s'est passé
27:41qui n'aurait pas dû
27:42se passer comme ça
27:43ça
27:43les interprétations
27:45sont diverses
27:46selon
27:47l'opinion
27:49qu'on peut en avoir
27:50on n'a pas
27:51de preuves
27:52ni de l'un
27:54ni de l'autre
27:55c'est ce qu'on peut dire
27:56en termes d'information
27:57une question de la part
27:57de Georges Pennec
27:58comment expliquez-vous
28:01alors
28:01ce qu'a dit
28:03madame von der Leyen
28:04quand elle a parlé
28:05je crois
28:05de violation
28:05imprudente
28:07elle a employé
28:07le terme
28:08de imprudente
28:09moi j'ai tout de suite
28:10interprété
28:10comme ce pouvant être
28:11effectivement
28:12un accident de parcours
28:13en réalité
28:14oui voilà
28:15imprudente
28:16quand vous envoyez
28:18des centaines de drones
28:19viser des villes
28:21qui sont situées
28:22parfois
28:22à quelques dizaines
28:23de kilomètres
28:24de la frontière
28:25de la Pologne
28:27il peut
28:28arriver
28:28que certains
28:30changent de trajectoire
28:32parce qu'il y a
28:33du brouillage
28:34des systèmes
28:36de brouillage
28:36etc etc
28:37qui peuvent
28:38effectivement
28:38perturber
28:39leur trajectoire
28:40on ne peut pas
28:41l'exclure
28:41c'est pas forcément
28:42intentionnel
28:43ce que vous dites
28:43à ce stade là
28:44là où on en est
28:45à bientôt 14h
28:48pour l'instant
28:48on ne peut pas dire
28:48en réalité
28:49on ne le sait pas
28:50on ne le sait pas
28:51ce qu'on le sait
28:52en revanche
28:52avec certitude
28:53c'est la réaction
28:54de la Pologne
28:54la Pologne
28:55avait le choix
28:56entre deux attitudes
28:58par rapport
28:59aux alliés
29:00et à l'OTAN
29:01soit dire
29:01je suis l'objet
29:02d'une agression
29:03armée
29:04dans ce cas là
29:05ce serait
29:06l'article 5
29:07le célèbre article 5
29:09de l'OTAN
29:09en disant
29:10je suis attaqué
29:11et je demande
29:13à tous les alliés
29:14de me défendre
29:16mais ce n'est pas
29:17ce que aujourd'hui
29:18la Pologne a choisi
29:19de faire
29:20la Pologne a choisi
29:20de mettre en oeuvre
29:22de demander
29:23la mise en oeuvre
29:24d'un autre article
29:25l'article 4
29:27qui est beaucoup
29:28moins engageant
29:29c'est-à-dire
29:29l'article 4
29:30dit
29:30dans notre sécurité
29:32mise en jeu
29:33mais on va procéder
29:34à des consultations
29:36entre alliés
29:37c'est une première étape
29:38prudente peut-être
29:39Varsovie
29:40absolument
29:41vu de Varsovie
29:42il y a effectivement
29:43des réactions politiques
29:44extrêmement fortes
29:45mais
29:46puisque
29:47on sait que la Pologne
29:48et la Russie
29:49entretiennent des relations
29:50absolument exécrables
29:51mais
29:52l'attitude du gouvernement
29:54polonais
29:55montre que
29:56ils ne se considèrent pas
29:58comme agressés
29:59militairement
30:00par la Russie
30:02mais qu'ils estiment
30:03qu'il y a un
30:04très sérieux problème
30:05et que ce très sérieux problème
30:07justifie la concertation
30:08elle est des alliés
30:10ça au moins
30:11on en est sûr
30:12Sébastien Ligné
30:12cette incursion russe
30:15potentiellement intentionnelle
30:16arrive au moment
30:17où le ministre
30:18des armées français
30:19arrive
30:19à Matignon
30:21et justement
30:21c'était ma question pour vous
30:22Jean-Dominique Merchel
30:23vous avez parlé
30:24très brillamment
30:25de son bilan
30:25à la tête des armées
30:27est-ce que maintenant
30:28qu'il est à la tête
30:29du gouvernement
30:30est-ce que vous pouvez
30:31nous raconter un petit peu
30:32sa vision géopolitique
30:34notamment sur le conflit ukrainien
30:35est-ce qu'il est parfaitement
30:36aligné
30:37avec Emmanuel Macron
30:38en tout point de vue
30:39et que donc
30:39il va simplement suivre
30:40les consignes
30:42du chef de l'État
30:42qui reste évidemment
30:43le chef de la géopolitique française
30:45ou est-ce que selon vous
30:46il est capable quand même
30:47de montrer ses différences
30:48même d'un point de vue international
30:50avec Emmanuel Macron
30:52alors en version courte
30:53je sais que c'est difficile
30:54ce que je vous demande
30:55Jean-Dominique Merchel
30:56il est aligné sur le président
30:57de la République
30:57totalement aligné
30:58il n'y a pas une feuille
31:00de cigarette entre eux
31:01il soutient l'Ukraine
31:03contre la Russie
31:04vous savez
31:04la Russie a une posture
31:06agressive
31:06à l'égard de la France
31:08à l'égard
31:08y compris des forces armées
31:10françaises
31:11il est totalement aligné
31:13d'ailleurs c'est du domaine réservé
31:14c'est du domaine réservé
31:15du président
31:16en plus
31:17merci beaucoup
31:17Jean-Dominique Merchel
31:18d'avoir débattu avec nous
31:20et le débat continue sur Europe 1
31:22on a parlé du profil
31:23du nouveau premier ministre
31:24Sébastien Lecornu
31:25assez rond
31:25fin tacticien
31:26il a le profil
31:27d'un négociateur
31:28mais les autres
31:29EPS par exemple
31:30est-ce qu'ils ont envie
31:31de négocier avec lui
31:32on reprendra le fil
31:33de notre conversation
31:34avec Sébastien Ligné
31:35et Georges Fenech
31:36et on reste ensemble
31:37pour les infos
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